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| | Tyrol
Nombre de messages : 378 Âge : 301 Race : Elfe (Solan) Poste : Régent Magie Contrôlée : Air Feuille de personnagePuissance: (910/1000) | |
| Jeu 22 Nov 2007 - 22:26 | |
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Dernière édition par Tyrol le Sam 31 Mai 2014 - 10:08, édité 101 fois |
| | | Tyrol
Nombre de messages : 378 Âge : 301 Race : Elfe (Solan) Poste : Régent Magie Contrôlée : Air Feuille de personnagePuissance: (910/1000) | |
| Mer 16 Avr 2008 - 15:14 | |
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Original de l'Avatar ( "Little Wings" Adele Lorienne, cette image lui appartient) Depuis son retour à la Cité, tout le monde le connaît sous le pseudonyme de Tyrol. Son véritable prénom est Lén, diminutif de Lénantalas (en Solan, "Lén-an-talas" veut dire "Rêve de Cristal"), et son nom de famille est Tannier. 291 ans Elfe Solan . Le peuple Solan est une branche parente des Noldor, née de la volonté de certain·es de ces Elfes de renouer avec la Nature et les choses simples, ainsi que d'abandonner la matérialité pour se tourner vers plus de spiritualité. De très nombreux points communs subsistent encore entre les deux branches mais les Solans sont globalement plus enclin·es à échanger avec les autres races et plus affables de caractères. RÉGENTTout Elament sait qu'il y a une nouvelle personne à la tête de la Cité et que la Matriarche a passé la main, mais personne ne connaît encore le nom ni l'apparence de cette personne, simplement son genre : Un homme. Il y a bien quelques privilégié·es capables d'en dire plus, mais aucun·e n'a laissé filtrer quelque information que ce soit. Pour l'instant, si les actions de Tyrol ont bel et bien des répercussions concrètes (commerce, urbanisme, réorganisation militaire et diplomatie), son identité en tant que Régent demeure un secret qu'il attend de maitriser pleinement avant de l'afficher au grand jour, estimant devoir le mériter avant de s'en draper publiquement. Dresseur de Nuages Professeur de l'Air Assistant du Professeur de l'Air Professeur de Littérature L'Air, agile et vif, changeant, pour quelqu'un aussi doux que ferme, aussi fou que sage. L'apparence de Tyrol est à la fois ce qui trahit et dissimule son caractère avec la même intensité. Il est fait d'égale façon de la froideur des bises de printemps et de la chaleur des vents d'été, blanc et lumineux comme une pleine lune d'hiver et en même temps coloré et changeant comme le ciel estival. Il peut avoir l'air aussi joyeux et enfantin que sérieux et grave, vous perdant constamment entre deux expressions.
Une cascade de cheveux blancs comme neige tombe jusqu'à ses reins et couvre ses oreilles pointues. Certaines mèches ondulent parfois au gré d'une fantaisie qui échappe à ses plus méticuleux brossages. Ces cheveux n'ont pas de reflets ; Ils sont blancs, le plus pur qui soit, celui réservé d'ordinaire aux personnes d'un âge très avancé. Ils entourent l'elfe d'un halo de lumière comparable à ceux des anges.
Quiconque croise cet elfe est à la fois frappé par son entière banalité et son éblouissante singularité : C'est à première vue une petite silhouette, sans muscles mais bien nourrie. Sa peau paraît pâle mais respire en réalité la vie et le bonheur, son contact est tel celui d'un tissu doux et chaud venu couvrir une plaie. Son nez est rond, discret, ses lèvres fines et parfaitement dessinées, la forme de son visage ronde et douce. Tout cela ne semble rien posséder d'exceptionnel, surtout pour un elfe de son espèce ; Ses traits sont fins et sans âge, comme le sont ceux de son peuple... Mais possèdent une austérité laissant transparaître la fermeté d'un esprit certes calme, mais clairvoyant. Ses yeux, d'un vert pâle moucheté d'or, regardent sans voir, cherchent par-delà les apparences. Ils rêvent sans cesse et malgré une merveilleuse capacité à transmettre le bonheur, ils sont également capables de percer votre âme aussi sûrement que le ferait une lance, fauchant vos secrets sur son passage et brisant votre volonté de sa pointe.
Tout en lui et dans son apparence laisse transparaître la sérénité et la joie de vivre : Une aura d'amour et de paix immense émane de cet être à l'allure si commune dans ce monde de Magie. Une aura quasiment palpable, sûrement due à ce Vent qui l'entoure en permanence comme un cocon protecteur. Une aura réelle mais trompeuse, qui sait rassurer et entourer cels qui en ont besoin mais aussi dérouter et se retourner contre cels qui oseraient en profiter trop aisément. Pour les un•es, Tyrol est une force tranquille inexplicable qui inspire confiance et respect ; Pour les autres, il est tout ce que la bonté a de détestable : Pleine, entière, inconditionnelle, faible et insipide. La vérité est là : Tyrol est quelqu'un de plein, entier, inconditionnel et faible. La lumineuse transparence de son physique n'a d'égal que la passive sérénité de son caractère. Rien ne semble pouvoir altérer la tranquillité avec laquelle il accomplit chacune de ses tâches... Et qui peut être interprétée au choix comme de l'insensibilité ou de la faiblesse de caractère.
Son intransigeance et sa fermeté sur certains principes et certains sujets se prononcent avec la même force que sa tolérance et son laxisme sur bien d'autres. Son amour des gens et des choses, ses convictions, ses croyances et l'énergie qu'elles lui insufflent sont comme l'Air qui le bénit : Elles n'ont nul besoin de souffler en diable pour qu'il soit possible de les respirer, de s'en imprégner et d'en redouter la puissance. Présentes, latentes, elles sont le moteur silencieux des actes et des paroles de l'elfe blanc dont l’irrationalité, l'illogisme et la simplicité d'esprit ne sont que des apparences.
Maître de l'Air, mais avant tout Maître de l'Invisible, Tyrol demeure un être fondamentalement spirituel, versé de Rêves, de Magie et de Religion ; Seule son extrême empathie envers toute créature vivante lui permet de garder les pieds sur Terre. Il n'est jamais éloigné des réalités et a déjà prouvé à maintes reprises depuis la Chute d'Elament sa capacité à donner de sa personne en tant que soigneur, messager ou bâtisseur. Il est si profondément attaché à la Vie que reconstruire, assister et accompagner la Création sont parmi ses domaines de prédilection et les activités dans lesquelles il excelle. Intelligent et sage, c'est sans conteste quelqu'un de très raisonnable, très pondéré et prudent. Sa voix douce inspire au calme et ses paroles sont, malgré une apparence très décalée, sensées et rassurantes. Elles invitent à l'apaisement, à la discussion, à l'échange. Il est infatigable pour ce qui est d'aider les autres et de trouver des compromis, en diplomate doué et psychologue avisé. Il redoute terriblement de perdre des gens chers. En tête de liste se trouve Eal, sur lequel il n'a aucune prise la plupart du temps et qui, il le sait, risque sans cesse sa vie à des milliers de kilomètres de lui. En second arrive Tranlthanas, véritable frère dont il connaît les moindres faits et gestes en permanence mais pour qui il s'inquiète constamment au vu de ses actions passées. Logan ferme la marche, elle qu'il considère comme sa fille et qu'il serait dévasté de perdre. Les mauvaises surprises ou mauvaises blagues en tout genre peuvent aussi le refroidir pendant plusieurs jours. Il ne supporte pas non plus que l'on brise des objets fragiles comme les miroirs et tout ce qui peut être fait de verre ou de cristal, mais, par-dessus tout, il redoute d'être privé de tout pouvoir magique. La Magie est sa vie. Sa relation étroite avec son pouvoir explique cette terreur, puisqu'il sait que sans Magie, son existence s'arrêtera après une lente et insidieuse agonie... Tyrol peut avoir des réactions assez extrêmes face à ces peurs, allant de l'hystérie panique à la léthargie la plus complète. Tyrol a mis de nombreuses années, près de deux cent ans (elfiques) en vérité, à apprécier, apprivoiser puis à maîtriser sa particularité qui fait de lui l'un des meilleurs Arcanistes Aera et lui rend aujourd'hui nombre de services en plus de lui permettre de vivre. C'est le Don d'Aera lui-même qui s'attache à l'elfe et agit en anticipant les désirs de son porteur ; car ce Vent étrange qui l'entoure toujours, ce n'est pas le Vent au sens large du terme, c'est un Vent en particulier, un Vent qui lui ressemble, qui vit avec lui et en lui et qui disparaîtra comme lui, à sa mort. Tyrol se sert donc exclusivement de ce Vent-là et non pas des grands courants connus ; Il est un Aera du "Vent Intérieur" Synthèse de Projet de Recherche de Fin d'Études : Les Aeras du Vent Intérieur (par Lénantalas Tannier) - Spoiler:
"Les "Aeras du Vent Intérieur", à défaut de meilleur nom pour les désigner, semblent être très rares, à tel point que la possibilité-même de leur existence a déjà été remise en question maintes fois et finalement laissée à l'abandon sans plus de recherches.
Ce sont des êtres pouvant naître parmi n'importe quelle race, indifféremment de leur sexe ou de leur apparence. Ce sont des Aeras étonnamment incapables d'utiliser l'Air naturel existant autour de nous et les grands vents connus ; En revanche, "voir" l'Air leur est possible : Couleurs, grains, sens des courants… Des composants tous différents selon la nature des vents qu'ils composent et tous agencés de façon différente selon les gaz et les particules qu'ils charrient avec eux et en eux. Une concentration légère mais suffisante leur permet de voir le Vent dans sa globalité, mais, surtout, leur permet de voir le leur : Car ces Aeras-là sont accompagné•es de leur propre parcelle de Vent.
Ces étranges particularités paraissent trouver leur racine dans la faiblesse immense, toujours physique et parfois mentale, de leur propriétaire. Ce sont des personnes très souvent sujettes aux évanouissements et à toutes sortes de problèmes de santé : Maux de dos chroniques, migraines ophtalmiques répétitives, troubles de la respiration, dégénérescence musculaire, ainsi que les maladies orphelines, très souvent graves et/ou parfois mortelles. Des êtres si faibles, en temps normal, mourraient en bas âge ou survivraient fort difficilement, mais pour celles et ceux qui ont la Grâce de se voir attribuer un Élément - et surtout la Grâce de vivre jusqu'à ce moment -, c'est l'élément lui-même qui s'adapte et se forme de façon à servir de protection à l'individu, de défense en premier lieu et non d'outil : Le porteur ou la porteuse ne possèderait donc pas totalement son don mais serait "possédé•e" par lui. Le processus d'établissement de ce lien reste inexpliqué, faisant partie des questions non traitées pour cause d'abandon du sujet, et donc encore non-élucidées.
L'élément arriverait donc en soutient et compenserait - dans une très moindre mesure - les faiblesses de celleou celui ayant été touché•e par le don. La Magie a toujours été vecteur d'énergie, qui, dans tous les cas, double l'énergie physique de toute personne capable de s'en faire porteuse ; Mais dans ce cas précis, la Magie élémentaire, celle que ce don diffuse, supplanterait ici la mécanique du corps. Elle s'y substituerait et permettrait ainsi à l'élémentaliste de surmonter une partie de ses handicaps. En revanche, tout être ayant ainsi guéri de maladies ou ayant retrouvé l'usage de ses membres dépendra donc totalement de la présence de Magie dans son corps. Ledit corps "fonctionne" à l'énergie magique ; Si celle-ci disparaît, toute force ou santé disparaît avec elle. Quant à la capacité de voir et de distinguer ce dont est composé l'Air, cela reste un second mystère ; Il se pourrait toutefois que, la force magique et la faiblesse physique paradoxalement liées dans un même corps prédétermineraient ces Aeras aux visions de l'Invisible, à défaut d'avoir un corps ou un psychique fiable. La plupart ignorent - consciemment ou non - comment ce pouvoir agit en ce but, comment il est possible de prendre la main sur lui, et ignorent surtout la dangerosité de telles capacités non reconnues ou maîtrisées. Au mieux, ces Élémentalistes seront un peu originaux•ales, incapables de se servir de leur propre don ; Au pire, elles et ils se laisseront englober dans ce tourbillon de visions et sombreront dans la folie la plus totale, secoué•es de délires que personne ne voudrait croire.
Le Vent qui tourne autour des "Aeras du Vent Intérieur" est une manifestation d'un "surplus" ne servant pas directement à tenir le corps en bon état et formant une protection extérieure destinée à éliminer et tenir éloigné tout agent nocif à la santé de l'élémentaliste (virus...). Tout Aera de ce type décidant d'aller plus loin dans la maîtrise d'un don si particulier aura recours à des objets catalyseurs afin de rassembler son énergie et la canaliser, ceci afin d'éviter les malaises et autres dommages potentiellement extrêmes que l'utilisation trop poussée de la magie peut provoquer sur l'organisme.
Si ces théories se tiennent pour les Aeras, il existerait alors de même des Aquas, Ignis et Terras "intérieur•es"."
Tyrol n'attaque jamais directement pour deux raisons : La première étant que cela est contraire à ses principes, et la deuxième étant que de toute évidence, ses attaques sont bien trop faibles, puisant une quantité d'énergie trop importante pour un résultat bien trop médiocre. Lorsque le combat au corps à corps est inévitable, il préfère canaliser les fils de Magie pure conférés par son Don afin de matérialiser une arme venteuse dont il se servira pour tenir en respect les ennemis les moins dangereux. Son arme matérialisée de prédilection est la hallebarde, dont l'allonge lui permet de maintenir ses distances le temps de canaliser d'autres sorts. L'arme blesse comme une vraie lame et peut aussi servir de vecteur pour d'autres sortilèges. Depuis ses premiers combats sur l'Île, l'elfe blanc a pris l'habitude de se déplacer avec sa hallebarde en guise de bâton, dissimulant la lame dans le manche lumineux et la dépliant sous l'effet de sa volonté.
Il sait se téléporter sur de très courtes distances et dissimuler les auras de façon permanente. Mais là où Tyrol excelle par-dessus tout sont les arcanes les moins évidentes et les moins usitées liées à la Magie de l'Air : Ayant une affinité très développée avec tout ce qui touche au spirituel, au mental, il s'est concentré sur les particularités conférées par son Don et s'est rendu maître de tout ce qui relève de l'Invisible ou de l'Insensible : Pensées, visions, rêves, cauchemars, mémoire, esprits et âmes, auras... Il est pleinement capable d'influer sur ces données à divers degrés d'intensité. De même, étant particulièrement sensible aux ondes négatives provenant des démons et des personnes possédées, il a appris à se protéger et à protéger les autres contre ce type de Magie spécifiquement, ainsi qu'à exorciser les possédés.
Il maîtrise avec brio les domaines du Soin (par Magnétisme) et de la Protection par boucliers. En adéquation avec son caractère excessivement empathique et altruiste, ces deux types de Magie sont les premiers qu'il ait appris à maîtriser afin de venir en aide aux autres et sont ceux qu'il affectionne le plus.
Sa force physique est extrêmement réduite : Frêle et maladif de naissance, Tyrol ne peut, même grâce à la spécifité de son pouvoir élémentaire, forcer de trop sur ses capacités musculaires. Le simple fait de tenir la position debout trop longtemps lui est particulièrement pénible et toute activité demandant un effort soutenu de respiration lui est de toute évidence impossible : Il finira toujours par être saisi de violentes quintes de toux allant parfois jusqu'à lui faire cracher du sang. Le maniement de sa hallebarde s'est faite lentement mais a été aidée par la Magie et il demeure tout à fait incapable de se battre avec tout autre type d'armes blanches. "Passer en coup de vent" est une expression qui lui convient parfaitement.Lorsqu'il se déplace, c'est le vent lui-même qui vous passe sous le nez, vif et insaisissable. Il laisse dans son sillage une douce trace boisée de son furtif passage. Tyrol possède une Étoile de Cristal. C'est un bijou unique et enchanté par les elfes, taillé sur mesure, est un objet capable de canaliser son pouvoir Aera.Sa façon de fonctionner pour réussir à interagir avec la Magie reste un mystère que l'elfe entretient avec un sourire énigmatique. - Spoiler:
Il a pour compagnon équidé un massif cheval ailé, nommé Haeris en hommage à son Dieu. L'animal mesure environ 1m80 au garrot et dépasse largement les 900 kilos. Ses ailes, d'une envergure démesurée, sont blanches, tout comme les fanons soyeux couvrant ses sabots ; Le pelage quant à lui est d'un roux profond (voir la race Shire et la description de l'animal dans le topic qui lui est consacré). Il obéit uniquement aux Aeras. Il vit toujours en liberté, flânant çà et là au gré de ses envies, et répond aux appels de son maître.
Dernière édition par Tyrol le Mer 16 Avr 2014 - 13:55, édité 30 fois |
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Nombre de messages : 378 Âge : 301 Race : Elfe (Solan) Poste : Régent Magie Contrôlée : Air Feuille de personnagePuissance: (910/1000) | |
| Mer 16 Avr 2008 - 15:34 | |
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Lén , puisque c'est sous ce nom qu'il est né, est le fils aimé du Roi Olfain et de son épouse Candys. Il naquit un jour de beau temps, soleil flambant et ciel bleu saphir... Et manqua de finir mort-né à cause d'une tare respiratoire qui le poursuivrait toute sa vie.
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, son haut lieu de naissance ne lui valut pas réellement le gratin des cours ; Il vivait entouré de gens aimants et protecteurs, dans un pays absolument idyllique, parfait, et, de part sa trop grande fragilité, on ne voulut pas en faire un dirigeant ou un guerrier de quelque sorte que ce soit. Ce destin fut réservé à sa sœur aînée ; Quant à lui, il fut placé à sa naissance sous la tutelle de sa cousine nommée Tina, celle qui le sauva de la mort le jour-même où il naquit. Bien qu'extrêment attaché à elle, il en fut séparé dès l'âge de cinq ans pour être placé, comme tous les cadets de la Famille Royale, au Temple en tant que futur Premier Prêtre. Éloigné de tout et de tous•tes, il se vit offrir une éducation à sa mesure : Calme, faite de prières, de livres, d'études et de tâches quotidiennes simples. Comme il avait peu de personnalité, il s'en contenta grandement, et sa douceur ainsi que sa docilité naturelles le destinaient clairement à sa future fonction de Premier Prêtre d'Haeris, dieu d'Amour, de Vie et… de Vent. Son caractère s'accommoda entièrement des enseignements de ses maîtres et de son peuple qui développèrent en lui, plus que jamais et pour toujours, un amour entier de toute chose sur cette Terre et un don d'empathie rare.
Les premiers temps, quelques soucis de santé le saisirent, lui seul, dans un pays où personne ne tombait jamais malade. L'enfant était depuis sa naissance sujet à divers maux plus ou moins graves tels des crises de toux chroniques, des bronchites répétées, de l'asthme et des migraines ophtalmiques récurrentes. Il s'était toujours montré incapable de marcher sans aide extérieure, mais tout ceci avait fini par faire partie de sa vie et de celle de ses proches, aussi, ces premières atteintes furent simplement mises sur le compte de l'angoisse dûe à la séparation ; Mais quelques mois après son entrée au Temple, il en revenait plus malade que jamais : le mal, inconnu, l'obligeait à rester alité, pris de fièvre, de sueurs froides et de délires nocturnes. Il ne pouvait plus dormir mais n'osa jamais l'avouer à quiconque, pas même à Tina.
Des semaines passèrent et Lén crut devenir fou. Il ne dormait pas, pas une seconde. Il arpentait sa chambre en pleurant sans que cela n'arrange quelque chose. Parfois, pris d'une soudaine envie de hurler, il laissait échapper une plainte stridente que personne dans le château ne semblait entendre. Impuissantes, sa famille et sa nourrice se contentèrent de l'aimer, le tiraillant d'un côté avec l'avis négatif des médecins et doctoresses qui le voulaient à rester tranquille au lit et Tina, qui le sortait tous les jours dans les jardins, se fichant de savoir que son petit protégé n'avait jamais pu réellement tenir sur ses jambes. Malgré la maladie, la fatigue, une santé plus que défaillante et une incommensurable tristesse, le petit elfe demeurait toujours aimable envers tout le monde, conciliant, prévenant, tentant de contenter l'un et l'autre camp à tour de rôle. Il ne souhaitait que profiter de ce qu'il considérait comme ses derniers instants, résigné à mourir bientôt et désirant partir sans que personne ne soit fâché•e.
Pourtant, la maladie guérit. Personne ne sut jamais comment : Ce fut après plusieurs jours de convalescence où il dormit jour et nuit, harassé, que Lén put enfin reprendre une vie normale... Et même, une vie meilleure : Car lorsqu'il se leva ce jour-là, l'adolescent put constater qu'il était capable de se tenir sur ses deux jambes sans aide extérieure. Ce fut de même ce jour-là qu'il découvrit son pouvoir : Autour de lui, des fées lui étaient apparues. Elles tintaient comme les clochettes d'un tambourin et sentaient bon. Une étrange aura l'enveloppait désormais, invisible à tout autre que lui mais dont les parfums rappelaient agréablement les senteurs de la forêt. Mille couleurs et formes longilignes s'entremêlaient, dansaient, disparaissaient aussi vite qu'elles apparaissaient sous ses yeux admiratifs. Son vent venait de se révéler à lui, l'avait pris par les mains et l'avait obligé à se lever après 140 ans de motricité réduite.
Personne ne le considéra comme fou lorsqu'il avoua ses visions. Au contraire, son peuple le considéra très rapidement comme un dieu vivant : Les maux et afflictions qui le poursuivaient depuis sa naissance, dont il avait réchappé miraculeusement, et le pouvoir du vent devaient forcément être liés. C'était donc lui, l'incarnation d'Haeris, le véritable prêtre que l'on attendait, celui qui guiderait son peuple vers les Terres Éternelles où les Elfes vivaient pour l'absolue éternité...
Le Roi et la Reine, ainsi que le concil de Prêtres et Prêtresses, défendirent le jeune garçon contre la vague de rumeurs et d'informations qui menaçait de l'emporter dans le flot de ses invraisemblances et préférèrent envoyer le fils aimé dans une Cité que l'on décrivait dans les plus vieux livres de leur peuple. D'anciens récits d'Elfes ayant aujourd'hui quitté la vie et leurs semblables décrivaient une Cité dissimulée par la Magie, aux confins de l'Orient : Une ville Élémentaire, faites de mages béni•es par les Divinités, comme l'était leur enfant. On l'envverrait là-bas afin qu'il puisse apprendre à développer ce don au mieux, avant que le Destin ne décide du moment où il serait prêt à revenir vers son peuple. On aménagea donc un départ confortable en compagnie de sa cousine, guerrière chevronnée, pour toute escorte. La jeune femme, de dix ans l'aînée du Prince, ne sut quoi faire de cette chose qui, bien qu'enfin capable de marcher seule, demeurait deséspérement fragile et naïve. Elle ne put pas même se résoudre à l'entraîner de quelque façon que ce soit, l'elfe ne voyant aucun intérêt au maniement des armes et restant parfaitement malhabile à cet exercice.
Le voyage fut long et éprouvant car la Cité était bien cachée, mais Lén fut fasciné. Le couple avait rencontré dans son voyage une troisième personne, un autre elfe, un Sabrone à l'allure aguicheuse et sauvage. Il était lui aussi élémentaliste mais le contrôle de son pouvoir était chaotique malgré un âge avancé et propice à plus de sagesse de sa part. Les liens tissés se firent étroits et les deux elfes, malgré un antagonisme aussi bien physique que moral, développèrent une relation proche, presque fusionnelle. Ses deux compères se refusèrent toujours à lâcher le petit Prince, qui, tout le temps de ses études, resta sous leur surveillance constante et accrue. Il le resta même à sa sortie de la Cité trois ans plus tard, lorsqu'il revenait de ses études linéaires sans grand intérêt qui auraient dû faire de lui un combattant aguerri ; Il revint en vérité plus ignorant que jamais sur le plan pratique, incapable d'attaquer, manquant de volonté pour ces choses guerrières qu'il n'approuvait pas. Il devint plus que jamais le protégé de Tina et Tranlthanas, ce Sauvageon que l'on avait appris à connaître entre-temps. Le groupe partit de la Cité pour rejoindre les Solans à plusieurs reprises : Il entrait et sortait sans jamais savoir où se placer, car il ne se sentait totalement à l'aise ni entre les arbres, ni entre les remparts. Les voyages se firent toujours en trio, l'un ne pouvant plus se passer de la protection des deux autres et les deux autres se trouvant inexplicablement attiré•es par l'apaisante présence du Prince, devenu professeur de Littérature à Elament mais dont la matière, ne faisant pas spécialement sensation, fut finalement retirée des programmes au profit, à nouveau, de cours plus offensifs pour les élèves...
Après un énième retour à Elament et deux années de bonheur total autant dans le travail qu'en amour – qu'il découvrait enfin, lui, ses joies et ses douleurs -, Lén repartait déjà, fuyant de justesse et sans le savoir la bataille entre Démon•es et Élémentalistes. Des visions l'ayant averti de dangers à la fois dans la Cité et auprès de son peuple, il fit le choix de retourner auprès des sien•nes et de protéger sa race. Il voyagea à nouveau, fit des allers-retours sans fin entre son pays natal et le reste du continent, toujours flanqué de ses gardes du corps ; la solitude lui pesant facilement et n'appréciant pas d'être laissé de côté, il s'arrangeait toujours pour accompagner quelqu'un et lui servir à quelque chose, y compris de façon très simpliste. Malgré ses terribles faiblesses, Lén, devenu Tyrol – ou tout autre nom que les inconnu•es lui donnaient –, essayait de se rendre utile de temps à autres et de mettre en pratique toute la théorie qu'il avait pu retenir de l'unique cours qu'il ait jamais réellement aimé reçevoir, donné par l'Ange Archael. Se souvenant comme mince complément de ce que disaient certains livres ou ses recherches de jeunesse, il tenta de trouver sa voie dans la magie de l'Air, qui ne fut – on s'en doute - pas la voie offensive.
Tyrol revint forgé de ses expériences, sans savoir si c'était réellement dans le meilleur. Il avait changé et il le sentait au fond de lui. Pourtant, il était toujours aussi amoureux de la Vie et des choses de la Création, toujours aussi amoureux de l'homme auquel il avait donné l'amour unique des Elfes Solans et dont il était obligé de porter le deuil prématurément. Il repensa à Elament, se demanda ce qu'il était advenu d'elle après qu'il eût fait le choix de s'en détourner afin de secourir son peuple. Il l'espéra sauvée mais y retourna en s'apprêtant à retrouver un tas de cendres dans la plaine : il n'en fut rien. La Cité était toujours debout, blessée mais en vie. Il y entra alors de nouveau, décidant de se consacrer désormais pleinement à celle qu'il considérait comme son pays d'adoption et à qui il devait tant de choses après tant d'année.
Dernière édition par Tyrol le Lun 7 Avr 2014 - 8:56, édité 15 fois |
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| Jeu 17 Avr 2008 - 8:49 | |
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Dernière édition par Tyrol le Lun 7 Avr 2014 - 8:58, édité 10 fois |
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| Dim 26 Avr 2009 - 17:53 | |
| ~ Coluche ~ - Spoiler:
Cela faisait deux mois que Lén était rentré au pays. Deux mois où la vie avait repris comme avant, comme toujours, la douce vie des Solans, ces Elfes au langage fluide et fleuri qui parlent art et politique en même temps, débattent avec calme et recul des problèmes du monde et se répètent heureux•ses de ne pas y être mêlé•es.
Deux mois avant, les trois compères revenaient de la Cité d'Elament, bien content•es d'avoir du fil à retordre dans un nouveau lieu : Au moins, cela les dépayserait. La Cité et son atmosphère semblaient avoir intoxiqué le Prince qui demeurait inconsolable de la disparition d'Eal. Revenu afin de porter assistance à son peuple, il se retrouvait la plupart du temps enfermé au Conseil Ministériel ou dans sa chambre, las et sans enthousiasme. Il fallait empêcher une guerre mais en même temps quérir l'aide de nations potientellement disposées à apporter leur soutien si celle-ci venait à être inévitable. Lén donnait ce qu'il pouvait, noyé dans les papiers de correspondance, les registres législatifs et historiques... Était-ce donc cela, sa fameuse Destinée ? Et qu'avait-il dû laisser derrière lui afin de gratter du papier ?...
Bien que très attaché à sa famille, l'elfe avait eu du mal à quitter Elament ; Il avait souhaité rester malgré une autre menace de guerre (il avait donc quitté une guerre pour une probable autre, la vie semblait perpétuellement se moquer de lui), rester à attendre quelqu'un qui, depuis trois ou quatre mois déjà, l'avait abandonné dans sa grande maison des beaux quartiers. Un amant… Il jugea peu recommandable d'avouer à sa parenté qu'à son âge, il était déjà en deuil d'amour : Condamné à aimer et à ressasser pour l'éternité le souvenir d'un cœur qui, au contraire du sien et de celui des autres Solans, pouvait aimer plusieurs personnes à la suite ou en même temps. Cependant, lorsqu'il y pensait, il était toujours heureux de ce qu'il avait vécu : Il s'était de toute évidence toujours contenté de ce qu'il avait.
Tina et Tranlthanas étaient parvenu à le rapatrier dans son pays natal au prix de grandes négociations et arguments frappants, dissimulant mutuellement leurs intérêts personnels, parmi lesquels le simple fait qu'Elament les indifférait et qu'il était inutile de s'y attacher. Lén fut finalement bien content de retrouver son pays, mais la tristesse s'était-elle réellement envolée ? Probablement pas ; Simplement, peut-être portait-il le deuil de son amour de vagabond avec plus de facilité que prévu. Sa vie s'était à nouveau résumée à tout ce qu'elle avait toujours été : Des livres, de la musique et des promenades dans les mille et uns jardins du château de son père. On tenta de le distraire par tous les moyens comme on l'avait toujours fait et comme cela avait toujours fonctionné, mais cela ne lui suffisait plus. Vivre cette vie oisive après Elament était comme être réduit au pain sec après avoir goûté aux plus délicieux mets du continent.
La situation sembla se débloquer au début du troisième mois, lorsque la guerre fut évitée de peu après maintes négociations menées par Lén ; Ou plutôt, rédigées par lui et menées par Sadya, sa soeur aînée et légitime représentante des Solans sur le plan politique et militaire. Alors oui, c'était cela, la grande Destinée d'un Solan. Parlementer sans fin et faire de jolies phrases à n'en plus finir afin de charmer et d'amadouer ses ennemi•es. Sitôt l'annonce de la tranquillité retrouvée pour quelques centaines d'années, un grand rituel fut organisé afin d'ouvrir, pour la troisième fois en cinq millénaires, les Portails vers les Terres Éternelles. Celles que seul un Grand Prêtre d'Haeris pouvait ouvrir pour son peuple afin de les mener vers la béatitude d'une vie éternelle loin de ce monde terrestre. L'elfe crut jusqu'au dernier moment du rituel qu'il ne parviendrait jamais à l'achever mais les Portails furent bel et bien ouverts devant lui alors qu'il achevait de canaliser tout ce qu'il avait de magie. Son père et sa mère quittèrent le monde des vivants, et avec els plusieurs dizaines d'autres Elfes, des couples pour la plupart, qui avaient décidé de s'attendre afin de partir ensemble.
Il y eut une première fête avant leur départ, une fête de trois jours à laquelle Lén ne put assister, cloué au lit par le manque de Magie que le rituel lui avait causé. Vidé de son énergie dans l'indifférence générale, il vécut une deuxième fois la douleur et la peine que son don lui avait infligé avant de se révéler à lui. Il n'y eut que Tina et Tranlthanas à son chevet - comme toujours, se disait-il avec un peu d'amertume, il n'y eut que ces deux-là pour l'aider à se remettre, l'une le portant comme elle avait toujours eu l'habitude de faire, le soutenant partout où il avait besoin d'aller et le forçant même à sortir sans qu'il n'en ait réellement envie ; Tranlthanas tenta de lui insuffler un peu de magie élémentaire mais sans grand succès puisque le corps du Prince semblait la rejeter sans autre forme de procès. Les tentatives permirent néanmoins, temporairement, que Lén se remettre lui-même en canalisant cette Magie qu'on lui offrait dans son Étoile de Cristal, la laissant se modifier et s'adapter au contact du bijou avant de s'en imprégner.
Sa nouvelle guérison valut encore cinq jours de fête après le départ de ses parents. Cinq jours où l'on célébra son intelligence, son courage et sa dévotion, et où il crut participer à une immense mascarade. Il ne comprit qu'au quatrième jour qu'en vérité, avoir vécu hors de son pays avait totalement transformé sa vision des choses et qu'il ne saurait plus jamais voir le Monde, ni même son propre peuple, à travers les yeux d'un Solan. Et qu'il ne saurait plus jamais se contenter de ce qu'il voyait dans ce pays.
L'après-midi du cinquième jour était plus ensoleillé que d'habitude, signe du premier jour de l'été, et Lén était tergiversait avec d'autres Elfes, assis en rond dans l'ombre de l'arbre avec lui. On lui posait des questions sur le rituel, sur sa Magie, sur Elament. Plus il évoquait la Cité et plus le manque se faisait grand. Alors que Tina lui amenait de quoi boire, il baissa la tête, portant le verre à ses lèvres avec une conviction soudainement disparue, envolée sans rien dire.
-Quelque chose ne va pas ?
L'elfe blond releva la tête, comme surpris de constater qu'on avait vu son sourire se refroidir, se crisper, et son visage passer de la joie extrême à l'inexpressivité la plus complète. Tout d'abord, un nouveau sourire se dessina sur ses lèvres roses, un petit sourire rassurant et étrange qui disparut aussi vite qu'il était apparu.
-Rien ne va, dit-il alors. C'est le néant.
Sa voix était calme, tranquille, le ton paraissait serein lui aussi, très doux… Et pourtant il était rempli de froideur, tout comme son regard, empreint d'une incroyable intensité. Il échappa un bref pouffement de rire et son sourire en coin revint quelque secondes, se figea, glacé, et disparut encore. Il paraissait se moquer de ses propres paroles et de l'inquiétude que Tina avait manifestée pour lui. Alors dans ses yeux verts, sa cousine crut voir l'amour inconditionnel, l'altruisme et la joie de vivre se transformer en aigreur, en amertume et en indifférence.
-C'est fini, termina le Prince d'une voix volontairement teintée d'une joie plus que fausse.
Calme, froid et déterminé, il la fixa, ses cheveux blonds d'ange flottant dans son vent surnaturel. C'est là que la demi-elfe comprit qu'elle avait perdu pour de bon une partie de son "petit" elfe... Qu'elle retrouvait le soir-même baignant dans son propre sang.
- Spoiler:
On ne fit plus jamais allusion à ce jour au sein du groupe ; Il n'était pas question de tabou mais plutôt d'un souci de cohésion générale. Il avait fallu tout d'abord déguiser le suicide en tentative d'assassinat afin que le Prince ne soit pas banni de son propre Royaume pour blasphème à l'encontre du Dieu auquel il avait dédié la grande majorité de sa vie. Si son peuple, qui avait placé tant d'espoirs en lui, venait à apprendre la vérité, les fondements même de leur espèce s'effondrerait sur elle-même en emportant avec elle tout ce qu'ils avaient construit de leur intellect depuis les premières années de ce monde. La disgrâce s'abattrait sur la Famille Royale et sur les prêtres•ses du Temple d'Haeris... Et seul Lui savait ce qu'il serait advenu de ses protégé•es si leurs croyances s'étaient trouvées chamboulées par un acte aussi odieux.
Tina et Tranlthanas avaient brillamment menti, en toute connaissance de cause. Leur habileté à embobiner et leur connaissance des blessures permirent de maquiller habilement ce moment de pure faiblesse de Lén, se chargeant de le protéger de son peuple avant de le secouer bien plus sévèrement que de raison ensuite. Il fallut trouver un prétexte quelconque afin de tirer eur compagnon hors du pays au plus vite. Tranlthanas était furieux d'avoir lié sa vie à un être aussi faible et le lui fit chèrement payer dans les mois qui suivirent, maltraitant son compagnon de route à la moindre occasion et ne lui accordant aucun répit dans l'horreur des actions auxquelles il le confrontait. Tina, tout aussi furieuse d'abord, avait adopté une attitude similaire quoique plus vulgaire et moins cruelle ; Elle s'était radoucie la première mais cela n'était advenu qu'au bout de plusieurs mois de voyage durant lesquels Lén souffrit à la fois de leur indifférence et de leur ressentiment à tous les deux. Sa première punition fut de ne plus se voir appeler par son prénom mais par un nouveau nom : Tyrol. Il fut renommé ainsi en référence à l'une des régions que le groupe traversa durant son périple pour endurcir Lén, et dont les seuls souvenirs qui leur étaient restés étaient ceux d'un froid mordant, de gel permanent et d'une inhospitalité rare. La stérilité de ces terres où elle et ils avaient manqué mourir de faim et de froid avait marqué leur chair et leurs esprits, et les deux compères estimèrent qu'amorcer ainsi leur période de menue vengeance ferait comprendre certaines choses à cet homme incapable de grandir.
Tyrol, puisque c'était ainsi qu'on l'appelait désormais, comprit bien évidemment la raison de ces brimades et de ces mauvais traitements. Il comprenait leur démesure et ne trouva donc pas la force de les contrer car, bien qu'inexcusables, ils demeuraient justifiés. Il en comprenait de même le but ; Cela ne lui plaisait guère, bien évidemment, mais il prit le blâme pour lui comme il avait eu l'habitude de le faire. Plus l'on se montrait intraitable envers lui et plus il le devenait envers lui-même et envers son geste, par mimétisme ; De toute évidence, ce qui était arrivé ce jour où il s'en était voulu au point de s'être retourné contre sa propre vie était non la somme mais le produit de toutes les faiblesses accumulées au fil d'années où il n'avait rien appris des choses de cette même Vie. Rien, un rien si grand qu'il avait confondu les épreuves que tous et toutes considéraient comme inhérentes à l'existence avec une fatalité, une malédiction dont lui seul était frappé. Il était allé trop loin et il se sentait ridicule.
Le comportement de ses comparses le transforma lentement. De tremblant de peur, l'elfe devint assuré. D'insouciant, il devint averti. De débutant, il devint confirmé. De théorique, il devint pratique. De blond, il devint blanc ; La peur d'être abandonné, l'angoisse d'être laissé solitaire et d'en mourrir pour de bon avaient décoloré le blond de l'enfance, chaque mèche virant progressivement au gris, puis au blanc comme si l'elfe vieillissait à la façon des mortel•les. Son coeur trop longtemps resté enfant prenait de l'âge à chaque nouvelle épreuve affrontée. Il ne les fuyait plus. Il ne le pouvait pas, car Tina et Tranlthanas l'y jetaient avec els, mais surtout, il ne le désirait plus malgré ses appréhensions. L'horreur de certaines choses portées à sa vision et à sa connaissance achevèrent de blanchir ses boucles et de délaver le vert de ses yeux sous l'effet de torrent de larmes.
Silencieux, il avait observé et subi avant de faire un choix : Celui de reprendre la main sur son Destin, sa Vie et son propre corps. Le Prince laissa derrière lui la peur des coups qui le paralysait depuis tant d'années et se dressa contre ses ennemi•es sous la forme d'un bouclier inébranlable. Toute personne ayant été confrontée à la Magie grandissante d'Aera ne vécurent jamais assez longtemps pour en parler ; Il était la protection, Tina et Tranlthanas étaient les armes. Il était passé de complice passif à actif. Il ne prit jamais goût à à la violence et ne trouvait satisfaction que dans le fait de pouvoir apporter quelque chose à ses compères : Un soin, une aide, un soutien. Il serait là pour apporter l'équilibre, pour tempérer avant que les choses ne s'enveniment. Il l'avait fait pour son peuple, il pouvait le faire à nouveau ; Et si cela ne suffisait pas, alors on craindrait toutes les mains armées qu'il mettrait sous sa protection.
Tyrol apaisa son dégoût et ses états d'âmes par le pragmatisme : Il ne pouvait demeurer éternellement blanc, des dangers guettaient et menaçaient tout autour et il savait désormais lever la main protectrice de sa Magie. Il possédait dorénavant une force non brute, non pure, une force qui n'était pas celle de ses comparses ou d'autres dirigeant•es. Une poigne, tout simplement. Il demeurerait le protecteur de toutes les personnes qu'il aimait et des innocent•es, de ceux et celles qui aspirent à vivre d'équilibre et de justice ; Pour cela, il saurait insuffler aux autres la vitalité et la garde nécessaires à la préservation de ces gens. Pour cela, il saurait les soigner pour que la Vie continue. Pour cela, il saurait donner sa magie, ses connaissances et sa propre existence, dussent-elles durer éternellement.
Un jour, elles brilleraient pour Elament.
Dernière édition par Tyrol le Sam 9 Aoû 2014 - 11:03, édité 20 fois |
| | | Tyrol
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| Dim 11 Avr 2010 - 16:32 | |
| | Opus 1 : LA CITÉ D'ELAMENT (Retour à la Cité) | ~ Coluche ~ - Lettre prête à l'envoi a écrit:
- Chère Tina,
J'ai enfin l'occasion de t'écrire maintenant que j'ai un endroit un peu plus privé pour le faire : Le Bureau de la Tour de l'École. Le Sire Archael est parti alors que je venais à peine de revenir en la Cité pour en devenir l'assistant. Professeur… C'est un titre fort pompeux, tu ne trouves pas ? Eh bien m'en voilà déjà affublé à nouveau. Mais cette fois, je ne me contenterai plus de Littérature : J'enseignerai les pratiques liées à mon élément. Au don d'Aera. Cela doit te faire bizarre, tu n'as pris l'habitude de me voir manier ce don que depuis très récemment et tu aurais le droit de penser que je ne suis pas à la hauteur ; Mais contrairement à d'autres, le fait d'avoir mis tant de temps à comprendre mon don m'a donné les clés nécessaires à sa compréhension profonde. Beaucoup de choses se sont éclairées en mon esprit. Un jour, tu auras les moyens d'être fière.
Je pense être heureux de ma nouvelle situation mais ne le serais réellement que le jour où j'aurais accompli ma tâche comme il se doit : Lorsque j'aurais enfin transmis ce que je sais à tous les élèves qui se seront présenté•es à moi. C'est à présent tout ce qui compte. Elament en a besoin.
Le temps me manque et l'espace sur le parchemin aussi. Je t'embrasse, fais attention à toi. Lénantalas. - Autre lettre prête à l'envoi, le mois suivant a écrit:
- Ma Tina,
Tu ne vas pas être contente : Voilà deux jours que j'ai retrouvé Eal. Lui aussi était revenu à la Cité il y a de cela deux mois. Je ne sais si je dois remercier le Destin ou le Hasard d'avoir permis à nos routes de se croiser à nouveau là où elles s'étaient liées, mais dans le doute, je les vénère tous les deux. Tranlthanas m'en veut déjà d'être retourné vers lui : Si tu voyages dans la région bientôt, tu devrais passer le voir. Médire ensemble vous fera le plus grand bien. Je retournerais le voir dans quelques temps lorsque la mer sera plus calme.
J'ai d'ores et déjà pris mes marques dans notre maison des Falaises. Nous sommes loin d'Elament, nous n'y allons tous les deux que pour travailler. La guerre que nous avions évitée de justesse l'a mise mal en point, elle est essoufflée, fatiguée, et peine à retrouver rythme et couleurs. Y vivre serait désolant pour nous deux, et puis, je suppose que nous avons besoin d'être seuls loin de tout chaque soir.
Tant de fragilité en cette ville sera propice à la montée en puissance d'opportunistes en tout genre. Je n'avais peut-être pas remarqué cela autrefois par simple ignorance dûe à ma condition privilégiée mais il me semble que le climat s'est dégradé dans tous les quartiers, les mauvaises rumeurs vont bon train, je vois beaucoup de gens se menacer pour un mot ou un regard mal placé. La tension est palpable alors que la bataille est loin derrière ; Cela ne me fait pas peur mais m'attriste grandement. Je ne connaissais pas Elament ainsi. Les échos de guerres intestines et de petites manœuvres me parviennent mais ne m'intéressent pas. Je ne suis par ailleurs pas sûr de tout comprendre. Je suis rôdé à la négociation, à voir clair dans les discours que l'on me tient face à face, pas aux coups de couteau dans le dos. Je préfère m'occuper de mes élèves : Tous et toutes sont nouveaux et nouvelles, il y a de la fraîcheur, de l'espoir et de l'énergie dans leur présence et dans leur vision de l'avenir. Penser à cet avenir à travers els me rassure et me rend fier.
Il y a autant de travail à faire à la maison que dans la Cité : Hormis le ménage dont je me suis déjà acquitté, il y a de nombreuses réparations à faire. J'y retourne donc, car le bricolage me plaît décidément beaucoup. J'espère que tu ne seras pas fâchée.
Je t'embrasse, Lénantalas. - Lettre retournée à l'envoyeur avec note écrite au dos a écrit:
- SI JE T'ATTRAPE, TU VAS VOIR LA ROUSTE QUE TU VAS PRENDRE !
Tina. - Journal de l'Atia traînant sur le canapé a écrit:
- ~~~~ L'ATIA ~~~~
Cours!
Forrest.
Il y a quelques jours, maintenant presque un mois, comme vous le savez tous, les cours ont repris, l'occasion pour vous de vous entraîner, et de devenir les meilleurs casseurs de démons possible, ou alors de devenir professeur, un jour, qui sait? Car, oui, Elament manque de professeurs! Mais nous en reparlerons plus tard. Voici la liste de vos professeurs, qui, soit dit en passant, semblent ne pas beaucoup apprécier les jeunes gens qui se permettent de déambuler au hasard de nos belles rues, plutôt que de venir s'inscrire! Quoiqu'il en soit, voilà l'ensemble du corps enseignant, en ce début d'année :
[...]
Professeur Aera : Tyrol (Il remplace Archael, qui a fui Elament, voir page 2, il n'est que peu présent à l'interieur des murs d'Elament, et malgré son statut de professeur, peu de ragots circulent sur lui. Dommage?)
Étant donné le nombre relativement peu important d'élèves, ce professeur semble donner des cours particuliers uniquement, et ne semble pas avoir besoin d'un quelconque assistant. "Eal ? Je suis dans le journal ! -Ou l'Art de faire parler de soi pour ne rien en dire, bravo mon chéri." - Liste épinglée au mur au-dessus du petit bureau a écrit:
Passage en année supérieure :
Hambut Evanescent Shaloa
Lalaith Saphy Odereur Ceinwyn Eniphia Nusirion
...
Eniphia Nusirion
Mon Dieu... - Journal de l'Atia traînant sur une table basse a écrit:
- L'Atia n°13 ~ Edition riche en nouvelle !
I. Présentation
Aujourd'hui, pour votre plus grand bonheur, l'Atia revient en force, et pas seul ! Effectivement, un nouveau gérant vient de s'être proposé, et vient animer votre petit train-train quotidien rien que pour vous ! Veuillez souhaitez la bienvenue à moi-même, et sachez que le moindre pourboire est accepté.
[...]
Toutefois, laissez tomber vos entrainements acharnés pour devenir Professeur Terra. Dernièrement, quelques rumeurs disent que Ruby, professeur de l'Eau, aurait engagé une prostituée droguée à on ne sait quoi. Et bien, sachez que tout cela est vrai ! L'heureuse élue, qui gagnera jusqu'à 6000 Elamentias, est une très belle Fée sombre, dénommée e'Dierebel, ayant déjà fait plusieurs victimes, dont le Maitre d'armes, Vega. Son "embauchement" a eu lieu au Palais des Palais, et déjà avait-elle fait un scandale, par les dires des personnes présentes, demandant une absynthe dans un salon de thé. (Au moins, chers élèves, vous êtes rassurés : elle sera facile à duper!)
[...]
En ce qui concerne Mr.Tyrol (Petit coucou spécial à mon professeur chéri, huhu !), il se débrouille à merveille lui aussi, et faîtes vite, car dès mes études finies, je me proposerai moi-même pour devenir sa chère Assistante !
[...]
Article rédigé par Eniphia Përri MON DIEU. - Papier épinglé au mur au-dessus du petit bureau a écrit:
- FEUILLET DE COMPTES :
3 000 x 6 = 18 000. - Citation :
- ENCYCLOPEDIE DES RACES TOME II - CONTINENT MAGYAR, LES TERRES ANCIENNES.
CHAPITRE 4 - HYBRIDES 7/ CRISTALLEENS
Société matriarcale clanique déployée autour d'un animal totem. La chef de clan est nommée Mère (ou Materchka). Les femmes représentent l'autorité incarnée et possèdent tout les pouvoirs : Bannir, tuer, accepter quelqu'un dans le clan... [...] Un homme qui lève la main sur une femme est généralement puni de mort ou de bannissement.
[...]L'aspect des cheveux est un point fondamental de cette société, et la couleur de ceux-ci change perpétuellement.[...] A l'adolescence, ils sont roux, couleur du feu, signe de rébellion et de grande agitation intérieure ; ...
[...] Ce tatouage change de forme lorsque l'être qui le porte ment : En effet, le mensonge est considéré comme un acte de parjure et est puni d'exclusion.
[...] C'est une race fière et impitoyable. Très obéissante envers ses supérieur•es, elle se plie aux règles même si cela sort de son éthique ou sa moralité et cela reste un sujet d'incompréhension pour les autres races. [...] Les Cristalléen•es possèdent une mémoire hors du commun. Malheureusement, la folie est un trait qui survient très souvent dans leurs lignées. Leur peuple est également d'une rare violence et méprise la faiblesse. [...] L'utilisation des armes est proscrite, les Cristalléen•nes préfèrent leurs crocs et leurs griffes ; Les gens qui utilisent des armes sont à leurs yeux des incapables et des lâches. [...] "Courage, j'en ai vu d'autres !" - Liste épinglée par-dessus la première a écrit:
Evanescent Shaloa Logan Runvan Lysias Energa - Papier épinglé au mur au-dessus du petit bureau a écrit:
- FEUILLET DE COMPTES :
3 000 x 6 = 18 000 + 3 000 x 4 = 12 000 = 30 000 - Bout de parchemin froissé a écrit:
- LIVRES A RENDRE A LA BIBLIOTHEQUE :
-ENCYCLOPEDIE DES RACES (Tomes I, II et III) -Traité de Théologie : L'Absolu, historique et analyse -Projet de Recherche Aera - Troisème Année : Air, Son et Lumière -D'Ombre et de Lumière, les Arcanes Destructrices [...] - Lettre traînant dans un tas d'autres a écrit:
- Mon cher frère,
Reviens vite au pays ! Tu nous manques terriblement et je m'inquiète toujours de te savoir en terres hostiles après ce qu'il t'es arrivé. Je suis consciente que cela ne soit guère rationnel de ma part, sachant que c'est sur notre propre territoire, dans notre propre maison, que quelqu'un a osé lever la main sur toi ; Que veux-tu, si cela a pu arriver ici alors que les risques étaient proches du néant, l'idée que ces risques soient multipliés tandis que tu résides dans une Cité ayant déjà connu les affres de la guerre m'angoisse au plus haut point. Je souhaiterais simplement te revoir pour te tenir dans mes bras.
Tout se passe pour le mieux ici. Nous avons repris le commerce avec les Sabrones qui se chargent pour l'instant de nous protéger de certains groupuscules humains. Tranlthanas serait d'ailleurs le bienvenu aussi s'il acceptait de reprendre la tête de son semblant d'armée. Loin de moi l'idée de remettre en doute la compétence de sa collègue mais lui seul a ce petit élément qui fait toute la différence à un poste de commandement.
Je manque d'appui, ta présence à mes côtés en tant que Haut-Prêtre me fait terriblement défaut dans les relations diplomatiques. Ne pourriez-vous pas revenir tous les deux un jour, ne serait-ce que pour quelques mois ?
Ta sœur qui t'aime, Sadya.
Dernière édition par Tyrol le Lun 7 Avr 2014 - 16:52, édité 8 fois |
| | | Tyrol
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| Dim 11 Avr 2010 - 16:33 | |
| | Opus 2 : Tenebrae Domini | - Spoiler:
Ce jour-là avait démarré comme les autres. Tranquille, habituel, sans trop d'histoires. Eal était parti de bonne heure, comme à l'accoutumée, et Tyrol s'était remis pour la énième fois à la rédaction de son futur livre sur le pouvoir de l'Air. Il n'avait d'ailleurs toujours pas rendu les grimoires et autres parchemins volants qu'il avait empruntés à la Bibliothèque… Il fallait dire que le grimoire prenait de plus en plus d'épaisseur alors que peu de chapitres avaient été abordés ; La synthèse qu'il projetait de donner à l'Ecole ne verrait décidément pas le jour avant encore un bon moment. Mais comme de bien entendu, l'elfe ne désespérait pas d'en voir le bout. Alors qu'il était en plein travail, Eal apparut dans l'entrée beaucoup plus tôt que prévu en ce jour de marché.
"Tu ne vas pas me croire ! La Cité a été prise !"
Tyrol ne sut jamais dire si son amant semblait heureux ou contrarié. Sûrement un peu des deux ; Mais l'elfe, comme l'oréade venait de dire, ne put le croire et lui fit jurer au moins six ou sept fois ce qu'il disait avant d'accepter de le croire. Sonné, il recula de quelques pas, les yeux dans le vide, tentant d'assimiler l'inassimilable.
Eal devait se rendre au marché comme d'habitude pour son travail dont son amant se moquait parfois avec gentillesse. À la différence des autres jours, il avait croisé en sens inverse des groupes fuyant d'un air apeuré qui lui avaient crié de ne pas continuer sa route. Certains semblaient sérieusement blessés, d'autres effarés.
Lén le laissa sur cette révélation, courant au-dehors pour aller voir de ses propres yeux. Il appela Haeris, son cheval, tout en priant Haeris, son Dieu, et s'envola au-dessus de la forêt où, effectivement, il remarqua des mouvements de foule. Le cœur serré, il s'en approcha, obligeant sa monture à atterrir sur un terrain mal dégagé, et trouva ce qu'il n'aurait jamais cru revoir dans sa vie : De la peur, des blessures, des gémissements, des pleurs, partout autour de lui des gens qui marchaient côte à côte en titubant, certains continuant avec l'espoir vain de pouvoir se reposer bientôt. Son arrivée souleva évidemment quelques frayeurs parmi les élémentalistes dont il reconnut certains visages.
Les dents serrées, l'elfe se dirigea vers le bout du groupe, vers ceux qui avançaient avec le plus de difficulté, et descendit de cheval pour rétablir ceux qui nécessitaient le plus de soins, marchant à leur côté pour ne pas ralentir la marche. Il alla de personne en personne avec précipitation. Il avait appris à contenir ses élans, appris qu'il ne pouvait sauver tout le monde et que pour une vie qu'il préservait sur les restes d'un champ de bataille, une autre disparaissait au même moment à l'autre bout ; Mais il ne pouvait s'en empêcher. Il voulait faire tout ce qu'il pouvait pour éviter le pire en se répétant que cela ne pouvait être réel. Certains élémentalistent furent d'abord réticents à se laisser faire mais lorsqu'ils virent les autres recouvrer peu à peu leurs forces, tous les témoins se hâtèrent de demander leur part. L'elfe fatiguait progressivement, dispersant son énergie magique à tout-va dans la précipitation, mais il refusa d'écouter le poids des heures passées à soigner les plus nécessiteux•ses pour leur permettre de rejoindre cels plus à l'avant. Personne ne devait être laissé à l'arrière en position de vulnérabilité.
Alors que Tyrol distribuait ses soins sans compter, Haeris hennit, le museau tendu vers l'arrière de la troupe. L'Air se chargea soudaienement d'une énergie malsaine. L'elfe pressa tout le monde à avancer tandis qu'il remontait à contresens pour retrouver sa monture.
"Ne traînez pas", se contenta-t-il de dire aux derniers avant d'enfourcher le cheval ailé.
Bien entendu, tout le monde en arrière avait deviné la nature de ce qui était lancé à leur poursuite et la panique se répandit comme une traînée de poudre. L'elfe blanc partit tête baissée dans la forêt jusqu'à tomber sur les démons envoyés pour rattraper les groupes de retardataires. À cet instant, son coeur manqua plusieurs battements : Tout cela était bien réel et surtout, cela ne suffisait pas encore aux Démons. Surpris, il se retrouva rapidement assailli de créatures difformes qu'il peina à repousser tandis qu'Haeris ruait en tout sens, effrayé et à la merci des attaques ; Certains furent abattus mais le nombre poussa l'elfe, seul, à fuir par la voie des airs d'où il parvint à ralentir ou à désorienter ceux qui restaient. Puis il poussa son cheval dans la direction de la Cité afin d'en voir l'état de ses propres yeux : Tout était noirci et à moitié effondré, et il ne put pas approcher sans subir les attaques des nouvelles sentinelles, l'obligeant à faire demi-tour. Eal n'avait pas menti, elle était prise. Et il arrivait bien après la bataille.
Tyrol ne se sentit jamais coupable du fait de n'avoir pas été à la Cité lorsque celle-ci avait été prise, ni d'être arrivé après. Cependant, s'il n'expérimenta pas la culpabilité, la tristesse l'envahit un instant. Sa seule punition tangible dans la Prise de la Cité fut l'échec de son objectif : Il n'était pas parvenu à former assez d'élèves, ou d'élèves suffisamment fort•es pour qu'Elament se renforce après les dommages de la bataille qu'il avait fuit bien avant de savoir qu'elle éclaterait. En ce temps, quelque chose dans l'Air le prévenait d'une menace et des visions l'avertissaient du danger encouru par son peuple ; En ce temps, il avait fait le choix d'aider ses semblables à survivre. À son retour, il s'était fait la promesse de faire de même pour Elament. Tous ces efforts partis dans le feu et le sang lui causèrent bien du chagrin. Il refusa toutefois de se laisser abattre. Tout n'était pas perdu.
Son poste de Professeur n'était plus mais il n'avait pas besoin de poste pour se rendre utile. Tranlthanas et Eal passèrent leur temps à protester devant l'obstination de l'elfe à aider les survivant•es : Pourquoi se préoccuper de leur sort quand la vie se trouverait bien moins problématique sans leurs ennuis à répétition ? Tyrol ne sut pas expliquer cette envie autrement que par ce besoin et cet empressement qu'il avait toujours eu d'aider les autres. Il ne pouvait laisser le désespoir se répandre.
Eal avait perdu son travail et, sans cela pour le retenir, devenait de plus en plus difficile à contenir à la maison. Il souhaitait plus que tout partir et enlever Lén avec lui loin de ces terres qu'ils connaissaient suffisamment tous deux pour s'en lasser. Quant à Tranlthanas, rien ne lui importait plus que ses petites affaires et la perte de la Cité ne se marquait dans son quotidien que par la vue d'un point noirci depuis les Monts Décharnés. Bien que le second n'ait jamais pu supporter le premier et lui crachait constamment dessus, il s'accordait avec lui sur un point : Lén, tu perdras ton énergie et ton temps à aider des gens qui ne te seront jamais reconnaissants. Personne d'ailleurs n'a jamais manifesté un quelconque intérêt envers toi sous le titre de Professeur. Il n'y avait que ton salaire pour te revenir à la fin du mois.
Cet argument eut le don d'indigner l'elfe blanc : Il n'avait jamais parlé de reconnaissance. Il ne demandait ni titre, qu'il fût officiel ou officieux, ni honneurs. Il aidait avant tout par bonheur de le faire, pour alléger le sort et les peines des autres dans la mesure de ses capacités qu'il savait grandissantes et qu'il souhaitait plus que tout mettre au service des idéaux qui l'avaient toujours bercé ; Hélas, tout cela étaient des sentiments et une vision que les deux hommes les plus proches de lui ne partageaient pas. Il prit à cet instant le parti de les laisser parler, de leur sourire comme il savait le faire et de n'obéir qu'à lui-même en matière de choix. Il avait retenu la leçon : Il pouvait écouter, assimiler, être influencé, mais c'était à lui seul que revenait la décision d'agir en conséquence, en contradiction ou en compromis avec tout cela.
Il passa des semaines entières à faire la navette entre l'île et le Continent après s'être signalé une fois auprès des Passeurs. Dès que l'on voyait un cheval grenat ailé de blanc arriver par la voie des Airs, on savait qu'il venait en allié. Chargé de vivres, il était même attendu puisque son arrivée signifiait le débarquage de nourriture que Tyrol passait du temps à distribuer en part équitables. L'elfe menait un train de vie identique à celui du Professeur qu'il était. Seules les tâches différaient ; Mais surtout, son indépendance était totale. Tout comme avant, il n'approchait pas tout ce qui pouvait tenter de faire figure d'autorité : Il acceptait l'organisation, pas les ordres. Il rendait une myriade de services, se dépensant sans compter, mais il n'était le subordonné de personne, et cela, il s'en défendit dès que des tentatives de hiérarchisation se firent sentir : Personne ne parvint à lui mettre la main dessus d'une façon ou d'une autre, Tyrol ne restant jamais au même endroit plus que quelques heures et n'y revenant jamais par cycles réguliers et précis.
Il se fit rapidement connaître parmi la population survivante de l'île comme fournisseur, de nourriture ou de matériau qu'il allait chercher où il le pouvait. Toutes les économies qu'il avait accumulées en tant que Professeur furent fondues et l'or pur qu'il tira des Elamentias perdus lui servirent à négocier auprès de nations et Cités alliées de Magyar. L'île n'étant pas terrain conquis et la magie courant en elle rendant les nouveaux habitants craintifs à l'idée de s'éloigner des campements, on n'osait aller chercher ce dont on avait besoin qu'au compte-goutte, par à-coups : Tyrol était donc le bienvenu lorsqu'il s'agissait de ramener ce dont on avait besoin. Mais rapidement, il fut clair que la situation ne pourrait pas continuer bien longtemps ainsi. Son but, comme celui qui fut le sien lorsqu'il était professeur, était de donner aux habitant•es les clés vers l'autonomie. Pour l'instant, l'horreur du carnage en avait affaibli plus d'un•e et l'ombre du danger semblait courir sur tous les murs ; L'elfe blanc prenait soin des plus chagriné•es et couvait les plus affaibli•es de tout son cœur, mais se complaire dans cet état de stagnation n'était pas le but des opérations.
Cette île qu'il survolait si souvent était si belle ! Il sembla évident que cette beauté recèlait des milliers de dangers, du plus inédit au plus mortel. Il n'en avait pas peur, malgré toutes les raisons logiques qui auraient dû l'influencer en ce sens : Non, il se sentait plus émerveillé et attiré par ce joyau de la Nature que méfiant ou effrayé. Mais il ne pouvait partir seul. Il se rendit donc dans les Monts Décharnés, là où Tranlthanas résidait toujours, en marge de tout. Cette fois, Lén tenait les bons arguments : Il se présenta donc à lui, l'étreignit comme il le faisait toujours, ainsi que Solmyr. La tenant dans les bras, l'elfe souriait de toutes ses dents :
"Je vais constituer une équipe pour explorer l'île. Personne ne s'en est encore chargé, je voudrais que mon expédition soit la première à être menée… Comme c'est beau, là-bas ! On dirait un mélange entre nos deux pays, tout y est si magnifique... A peine quelques dixièmes de ce territoire sont occupés, il y a tant à voir ! Tu ne vas pas me refuser ça, pas vrai ?"
Ce petit discours ne fit pas dire oui tout de suite à Tranlthanas,bien évidemment, mais Lén le connaissait trop bien. En parlant de territoire inexploré, il titillait la curiosité de son comparse, ainsi que celle de Solmyr qui, depuis longtemps, ne connaissait plus rien d'autre que la terre cendreuse des Monts et son ciel noir. La comparaison avec les pays Sabrorne et Solan avait également tout pour les faire saliver, eux qui élevaient ces terres elfiques millénaires loin au-dessus de tous les Paradis qui pouvaient exister. Il énuméra tout ce qu'il avait pu lire à propos de cette île et tout ce qu'il avait pu voir à ses abords ou en la survolant. Une végétation dense, sauvage, des montagnes, l'océan… La curiosité éveillée, l'elfe blanc prit le parti d'abattre un argument plus pragmatique qui ne manquerait pas d'alerter Tranlthanas. Serrant la petite fille contre lui, il prit un air grave :
"Les Démons ne se contenterons pas de la Cité, bientôt ils déborderont sur les terres voisines… Les Monts sont un endroit rêvé pour eux. M'est avis que la Lagune sera idéale pour piéger les imprudents qui voudraient rejoindre la Cité sans la savoir entre leurs mains… Tranlthanas, pense à ta fille… Elle finira étouffée par la cendre ou empoisonnée par l'eau ! Tout est mort ici, vous avez déjà pris le peu qui restait pour vous nourrir. Pour un nomade, je te trouve bien sédentaire…"
Solmyr se défendit un peu en disant que les Monts étaient dangereux, mais qu'elle n'avait jamais eu peur, même pas toute seule ; Il était toutefois visible à son trépignement que l'idée de voir de la végétation et du soleil la ravissait d'avance. Tranlthanas soupira et désigna l'Amazone enceinte jusqu'aux yeux qui était assise à son côté et qui restait stoïque : C'était à elle qu'il fallait demander si elle acceptait le voyage et ses obstacles. La dame ne montra que peu d'intérêt pour Tyrol et ses motivations mais accepta toutefois de les accompagner, soulevant une certaine surprise au sein du petit groupe. Bien qu'enceinte, elle restait ce qu'elle était : Une Amazone. Fière. Qu'elle accouche ici ou sur l'île lui importait peu. Tranlthanas donna alors son accord, un accord étrangement rapide selon Tyrol, qui s'en étonna malgré sa certitude de l'obtenir ; Le métis lui expliqua avec colère que des sans-gêne avaient élu domicile dans les grottes, qu'ils organisaient des patrouilles incessantes et agressives aux alentours et qu'au vu de leur nombre, ils allaient rapidement empiéter sur son territoire. Il n'était pas dans son genre de se laisser manger ainsi mais sa tribu ne se composait que de lui et de Solmyr, ce qui était maigre pour se défendre. Il acceptait donc de partir, d'accompagner Lén en expédition et, au terme de celle-ci, d'élire domicile sur l'île, dans un nouvel endroit où personne ne viendrait lui chercher de noises. Il resterait de cette façon toujours à portée de son protégé. Tous les arguments étaient recevables et il avait sa propre raison de ne plus rester en ces lieux.
Fou de joie, Lén convint d'un rendez-vous. Il avait Tranlthanas, appui solide et fidèle, mais il fallait d'autres personnes pour former un groupe digne de ce nom. L'elfe retourna sur l'île afin rechercher quelques volontaires, mais peu de gens semblaient en état de partir en expédition, ou tout simplement motivé•es pour. Il n'insistait pas devant les refus mais il estimait à raison que deux personnes ne suffiraient pas. Il demanda si l'on pouvait le rediriger vers quelqu'un ; Tout ce qu'on put lui dire était que l'on recherchait des précepteurs et préceptrices destiné•es à former les jeunes afin qu'ils et elles ne se trouvent pas désarmé•es face aux d'hostilités déclenchées sur le Continent. Apprenant que certaines personnes s'étaient déjà présentées, il sut qu'elles devaient être suffisamment d'aplomb pour l'accompagner s'il le leur proposait assez tôt avant leur prise de poste. Après deux jours de recherches, il apprit que l'une des préceptrices en poste n'étaient autre que…
"Logan !"
Tyrol avait accouru, les bras en avant, vers une silhouette féminine qu'il venait de reconnaître et qu'il cherchait depuis le matin. Il enlaça affectueusement la jeune femme, embrassant ses joues avec un soulagement non dissimulé. Elle avait été l'une de ses meilleures élèves, sans doute l'une des moins faciles à approcher mais l'une des plus attachantes…
"Et toi, toujours aussi coriace !" répondit-il en riant à sa phrase sur le fait qu'elle eût failli le croire mort.
Il aurait eu beaucoup de peine à ne jamais la revoir et l'avait un instant cru morte ou capturée lui aussi ; Aucune information officielle ne filtrant de façon fiable, il était resté dans l'expectative de revoir ses élèves un jour. Avant elle, il n'avait retrouvé que Shaloa, l'Ange Gardien de la Cité, aux abords de la Tour de Tyiös. Occupé, l'Ange avait formé un groupe de résistants basé là-bas et l'elfe avait joué pour eux le rôle de ravitailleur à quelques occasions. Devinant ses nouvelles responsabilités, Tyrol n'avait pas proposé à Shaloa de l'accompagner ; À l'inverse, Logan était aventureuse et il espérait que son nouveau poste ne la retiendrait pas pour l'instant… Fort heureusement, elle accepta de venir, et l'elfe l'en remercia mille fois. Il lui manquait encore au moins une présence, mais l'expédition pourrait bientôt commencer...
- Spoiler:
Cette Île vivait.
Voilà ce que l'expédition avait appris à Tyrol. Si l'Île semblait refuser la soudaine arrivée des Élémentaliste en se rebellant chaque fois que l'un•e ou l'autre tentait d'y cueillir des fruits ou d'en prélever du bois, c'était car elle le refusait d'elle-même. Sa roche était sa peau, et ce qui circulait en elle était son sang. La Magie coulait en chaque minéral, chaque végétal, et les créatures qui vivaient là en étaient les Gardiens.
"Tr... Tranlt... ha... nas..." bégaya l'elfe d'une voix plaintive, à bout de souffle.
La caverne était plongée dan le noir. Le long corridor de pierre humide ne laissait distinguer ses contours et limites qu'au toucher ; Invisible, il ressemblait au néant. On n'y distinguait rien, pas même son propre corps. La vue elfique elle-même n'était d'aucune aide dans ce monde de Ténèbres.
Tyrol put sentir les bras de Tranlthanas se refermer sur lui et le soulever de terre. Leur contact était chaud, ses gestes étaient vifs et puissants. Aucune énergie ne l'avait quitté et c'en était rassurant ; L'elfe blanc, lui, souffrait du manque de soleil et d'air. Cela faisait près de quatre jours que leur groupe avançait dans l'obscurité. Les rations venaient à manquer. Il était impératif de trouver un moyen de sortir mais la perte de repère ne donnait qu'une impression, celle de tourner éternellement en rond. Il avait été évidemment le premier à flancher et à souffrir des manques que leur situation leur infligeait. Logan, Myah, Vykyrinos, Solmyr, Tranlthanas... Aucun•e ne l'avait suivi dans sa faiblesse. Il se savait moins résistant mais était-il possible de tomber si vite ? Toute force semblait l'avoir quitté, et, au-delà de toute faim et de toute soif, la Magie paraissait s'être évaporée de son corps. Ce qui devait être un simple passage à explorer s'éternisait dans un dédale de murs mouvants et d'eaux communiquantes. Le don d'Aqua de l'Amazone, pourtant enceinte, leur permettait de tenir la soif et de réduire les dangers liés aux déferlements fréquents d'eau de mer dans les couloirs. Elle s'occupait de tout cela avec tant de flegme et de stoïcisme que Tyrol en venait à l'envier en ces instants de pure faiblesse de sa part. Son élément avait du mal à lui obéir à certains moments et avait également faibli mais en maintenant une concentration plus accrue, elle parvenait encore à en faire usage.
Myah, Logan et Solmyr étaient parties en éclaireuses au devant, Solmyr revenant parfois à l'arrière avec quelques animaux souterrains morts en guise de ration de survie et quelques nouvelles de leurs découvertes... Qui s'avéraient fort maigres. Tranlthanas ne lâchait pas une seconde son comparse et éclairait le chemin lorsqu'il le pouvait, bien qu'en cet instant, il avait reçu la directive de ne faire briller aucune flamme en attendant des informations des éclaireuses. Par ailleurs, son propre pouvoir lui échappait parfois, comme aux autres, et il ne souhait pas non plus consummer le peu d'Air qui leur était accordé... Surtout celui de Tyrol, qui étouffait de plus en plus sans que son propre Vent puisse y faire quoi que ce fût.
Il se sentait oppressé de toutes parts et sentait les fils de sa Magie disaparaitre un à un, lui échapper sans aucune explication. Il s'approcha de l'oreille de Tranlthanas et lui murmura :
"Je crois que mon Don est aspiré par quelque chose ici. -Je croyais que t'avais faim. -Non. C'est autre chose... -Tu sais que t'es con ?"
L'elfe aux yeux d'absinthe désaprouva cette phrase par un vague dodelinage de tête contrit. Son comparse le souleva et se remit à marcher.
"On n'est pas censé bouger, objecta Vyky dans un grognement. -Ouais ben on poireaute, on poireaute, et au final y s'passe rien. On avance. On finira bien par les retrouver. -Tu crois qu'il est transportable, ton copain ? -S'il meurt avant d'arriver à la surface, c'est qu'il l'était pas."
Le trio se remit en route. La marche fut silencieuse et prudente, dans le noir le plus complet. La roche amenait avec elle, partout autour, un son lancinant d'eau que l'on versait sans fin. Au loin, un son plus violent leur fit comprendre qu'un tunnel venait de se vider pour en remplir un autre. De la même façon, la Magie de Tyrol s'échappait de son corps afin de voguer vers la roche, y disparaissant afin d'alimenter on ne savait quoi qui serait dissimulé en elle. Seul le principal intéressé le voyait de ses yeux.
Des pas de course sur le roc mouillé n'empêchèrent pas à l'elfe de sombrer temporairement dans un sommeil sans rêves. Il n'entendit pas Solmyr annoncer que Logan et Myah avaient trouvé un passage qui remontait à l'air libre mais qu'il était impossible d'y accéder tant que les conduits n'avaient pas encore bougé et communiqué entre eux. Il n'entendit pas l'arrivée de la vague et l'ouverture des parois qui les menaçèrent avec leur soudaineté habituelle, les forçant à courir afin de ne pas se trouver emporté•es vers une autre ouverture menant à un autre tunnel. Il ne se sentit pas balloté durant la marche précipitée que le groupe fit afin d'atteindre leurs éclaireuses, postées en avant dans ce qui semblait être un cul de sac. Au centre de ce qui semblait être une pièce, il y avait comme une large brume bleue et lumineuse qui dansait sur elle-même, telle un feu de camp lévitant à quelques centimètres du sol... Non, de l'eau. Les ondes au plafond et sur les parois provenaient du reflet de la lumière dans l'eau. Un feu lumineux et venteux qui brûlait au-dessus de l'eau. La perplexité fut de mise quelques instant mais Solmyr mit en garde les nouveaux arrivants :
"Il faut pas essayer de toucher. Ça fait très mal. La rousse a fini dans l'mur. -Oui ben c'est bon !" s'écria Logan depuis son perchoir.
L'elfette haussa les épaules avec un sourire en coin, constatant que ladite rousse venait de se trahir toute seule alors que son acolyte Ange possédait la même couleur de cheveux. Cette dernière avait suffisamment de place dans la pièce pour y déployer ses ailes et se maintenait à quelques centimètres du plafond en inspectant une paroi.
"C'est une ouverture, elle ne ressemble pas au reste de la roche et de l'Air passe ici. Il faudra attendre la prochaine vague pour être sûr•es de pouvoir sortir. -Ou la vague d'après, soupira Logan. Comment va Tyrol ? -Bof," se contenta de dire Tranlthanas en posant son paquet inanimé au sol.
Ce fut le changement de surface qui réveilla Tyrol, qui cligna des yeux, ébloui par cette lumière bleutée qu'il ne s'attendait pas à trouver. Il sentit Logan approcher de lui et il lui sembla qu'elle marchait sur un chemin rocheux blanc, un blanc pur qui se déplaçait avec elle au rythme de ses pas.
"N'as-tu pas mal ? lui demanda-t-il faiblement, intrigué. Ton pouvoir... Tout va bien ? -Je crois que j'ai du mal à certains moments, mais c'est surtout parce que j'ai faim. Pourquoi ?"
L'elfe ne répondit pas et secoua la tête en souriant.
L'attente parut durer des heures au groupe rassemblé autour du buisson, seule source de lumière de la pièce. Mal à l'aise, Tranlthanas s'était terré le plus loin possible de cette chose, servant d'appui à Tyrol d'un coté et tenant sa fille de l'autre. Soudain, des voix s'élevèrent dans la pièces, venues de nulle part, et se mirent à murmurer à toute vitesse, comme une litanie s'envolant brusquement vers les cieux afin d'invoquer un quelquonque pouvoir antique ; Mais elle perdirent presqu'aussitôt en intensité et la roche se mit à gronder comme pour leur répondre. Tout le monde se redressa et se prépara à s'engouffrer dans la moindre ouverture lui promettant le salut. Les parois fondirent dans leur dos tandis que l'ouverture se creusait dans le coin de roche repéré par Myah. Cette dernière aida à tracter Tyrol et Vyky, que Tranlthanas lui faisait passer alors que l'eau lui montait encore jusqu'à la taille. Il se faufila de justesse dans le passage, juste au moment où celui-ci se refermait.
L'endroit où le groupe se trouvait désormais ressemblait à l'Île, mais n'était pas elle ; Pour preuves, l'on voyait l'océan à partir de n'importe quel point d'observation et, au loin, la silhouette de Dyféron qui voguait sur l'horizon. Il y eut évidemment des interrogations sur les moyens permettant de retourner sur l'Île, personne ne souhaitant repasser par les tunnels dans l'immédiat. Seule Myah pouvait passer par la voie des Airs, mais ne garantissait aucunement de pouvoir porter qui que ce soit sur de telles distances ; Tranlthanas évoqua plutot Haeris, le cheval ailé de Tyrol... Que l'elfe pourrait sûrement appeler dès qu'il aurait repris connaissance et des forces. Un campement de fortune fut donc établi pour le repos de tous et de toutes et les fruits, ainsi que l'eau pure d'une source locale, furent reçus avec joie.
La bizarrerie ne s'arrêta pourtant pas là car dans la soirée, Logan s'aperçut que Tyrol avait une légère tendance, dans son repos forcé, à disparaitre parfois sous la végétation de l'îlot. Elle avait beau arracher de temps en temps la mousse et l'herbe qui s'entrelaçaient sans fin autour de lui, il paraissait que la nature avait décidé de faire sien le corps de l'elfe ; Plus elle tentait de l'en empêcher et plus la végétaton s'entêtait. La Cristalléenne redressa donc son ancien professeur et lui versa de l'eau sur la nuque afin de le réveiller.
"Pourquoi vous, hein ? Faites quelque chose, cette Île vous veut un peu trop pour elle."
Elle lui désigna les branches qui s'approchaient lentement de lui. Agrippé à la jeune fille, l'elfe blanc la trouva fort cocasse : Que voulait-elle qu'il fasse ? Il ne sentait même plus la présence de son Vent autour de lui pour le protéger. Toute défense avait disparu.
"Que puis-je faire sans Magie ? interrogea-t-il faiblement, désemparé face à cette situation. -C'est vous le professeur !"
Indignée par cette question, Logan tenta de détourner certaines branches, mais elle ne pouvait contrer la volonté d'autant de végétaux à la fois à l'aide de son seul pouvoir qu'elle sentait parfois partir, comme s'il décidait de s'absenter brusquement avant de revenir, sans gêne.
"Tenez, prenez ça et faites-en quelque chose !"
Elle avait vu son professeur le faire : Ce "transfert d'énergie". Elle ne savait pas réellement comment cela fonctionnait mais elle espéra pouvoir s'en servir et, collant sa main au poignet de Tyrol, produisit de la Magie Aera en insistant sur sa prise afin qu'il la prenne. La tête lui tournant, il attrapa ce qu'il put au vol, serrant à son tour le poignet de la Cristalléenne en essayant de concentrer son attention sur cette énergie qui souhaitait se lier à lui sans savoir comment, en tournant en rond à la surface de sa peau, ne sachant où trouver les clés pour entrer. Il magnétisait d'un côté tandis que l'autre main sentait la végétation arriver. Il serra le poing. Il laissa faire. Il laissa courir la magie de Logan en lui, lui laissa le temps de voyager afin de s'en imprégner... Et de la transmettre dans son poing que la nature engloutissait.
Les deux élémentalistes se regardèrent avec stupéfaction lorsque la mousse régressa et disparut, battant lentement en retraite. Leurs mains restèrent serrées durant de longues minutes pendant lesquelles Logan canalisait le Vent autour d'elle afin de dispenser son énergie en direction de Tyrol, qui lui-même la communiquait à l'îlot. La chaîne ainsi créée sembla calmer les ardeur de leur environnement qui se stabilisa dans toute la zone touchée par leur duo. La Magie de la Cristalléenne put en partie être redirigée vers l'Étoile de Cristal du Solan qui, comme il l'avait fait plusieurs années auparavant avec le pouvoir de Tranlthanas, conservait l'énergie dans son catalyseur afin de l'adapter plus rapidement à son corps, minimisant ainsi les risques de rejet. La jeune fille put sentir, au bout d'une heure passée à agripper le bras de son ancien professeur, que l'Air parfumé qui l'entourait toujours semblait revenir, se gonfler à nouveau autour de lui et disperser enfin sa protection venteuse. Les yeux de prairie de l'elfe virent une nouvelle fois danser les courants et les fées au-dessus de lui. Encore faible mais le regard lumineux, il semblait observer les alentours avec une compréhension nouvelle.
"Logan... Merci."
L'Île et son satellite s'étaient défendu de leur intrusion en sabotant leurs pouvoirs, drainant leur Magie afin de la faire sienne et la retourner contre els. Vivant de Magie, et en particulier de Magie Aera dont les ruines de l'Île étaient imprégnées, Tyrol n'avait pu supporter un retrait si violent de son énergie vitale et était tombé le premier ; Il ne faisait que peu de doutes sur le devenir de son groupe sur le long terme, de la même façon que les Élémentalistes commençaient à perdre leurs moyens lors de l'utilisation de leurs pouvoirs sur l'Île, près de deux mois après leur arrivée. On cherchait un moyen de se faire une place, de cesser les hostilités, de montrer patte blanche, et l'on recherchait des personnes pour le faire... Le Solan pensait avoir trouvé le moyen. Il ne suffisait que d'un échange de bons procédés avec leur environnement et en ce jour où il avait compris ce qui leur était demandé et ce qu'il fallait faire pour y parvenir, il comprit également où était sa place en ce lieu et au sein de la communauté Élémentaliste. Il parcourrait l'Île afin de l'apaiser et de lui transmettre sa Magie, y apposerait son empreinte afin de se lier à elle et de permettre à ses semblables d'y trouver refuge.
Il serait Dresseur de Nuages.
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| | | Tyrol
Nombre de messages : 378 Âge : 301 Race : Elfe (Solan) Poste : Régent Magie Contrôlée : Air Feuille de personnagePuissance: (910/1000) | |
| Jeu 10 Avr 2014 - 9:08 | |
| | Opus 3 : Retour Aux Sources | ~ Stendhal ~ Le soleil d'été brillait encore sur notre bel écrin marbré Aujourd'hui nous pleurons nos morts Et devrons les honorer
Hélas, hélas, Plus de paix pour nous, Plus d'allié en surface Dispersés sans laisser de trace Oubliés même de nous
Dompter le temps, les Éléments Mettre le ciel à nos pieds En souvenir de ce bon temps Il nous faut nous redresser
Hélas, la Magie est traîtresse Hélas, sa force a ployé Sous nos pieds la roche s'affaisse Mais notre âme n'est point brisée
Hélas, hélas, comme le temps passe Antique pouvoir magique Ne permettons plus jamais, non, que telle gloire ainsi trépasse_____________________________________ ~ Chanson Élémentaliste(Paroles traduites et adaptées) - Spoiler:
Il n'avait pas assisté à la Chute d'Elament l'Ancienne. L'ancienne, la "véritable", celle qui devait son nom à ses créateurs et à la magie qui courait en eux. Non, il n'avait pas vu les démons déferler sur les pavés gris et inonder les murs de sang. Il n'avait pas connu la terreur de cette nuit où les Élémentalistes avaient perdu à la fois leur foyer et leur dignité... Mais à aucun moment il n'eut de honte ou de regret vis-à-vis de cette absence ; Seulement une intense tristesse, un pincement au cœur qui l'avait accompagné et étreint chaque jour au contact des autres Élémentalistes, sur l'Île ou ailleurs. Excessivement empathique, l'elfe aux yeux d'absinthe s'était contenté de panser les plaies des victimes avec application, compassion et chaleur. Moins matériellement attaché qu'autrefois aux beautés de la Cité millénaire, lui qui y avait passé son adolescence et les premiers temps de sa vie adulte, Tyrol n'avait trouvé dommageable que l'éventuelle perte culturelle que représentait la bibliothèque, dont il avait craint pour le contenu... Il s'était finalement trouvé que les Démons l'avaient plus ou moins préservée, sans aucun doute dans le but de mieux connaître leurs ennemis afin de les éradiquer définitivement.
Ce qu'il restait... La liste était longue et l'inventaire était loin d'être fini. Tyrol faisait réellement tout ce qu'il pouvait pour aider comme il l'avait fait pour les réfugiés de l'Île, mettant la main à la pâte - ou plutôt dans le sang - afin d'effacer les dernières traces de bataille et de honte dont la Cité toute entière était imprégnée.
Les horreurs laissées telles quelles par les Démons dans leur fuite avaient laissé l'elfe profondément écœuré. Oh, il avait appris à supporter la vue du sang, lui qui en avait eu si peur pendant des années ; Supporter les restes de l'esclavage, des tortures et des débauches était bien autre chose. Il s'était découvert une capacité à contenir son estomac de façon tout à fait singulière lors de ses traversées de la ville. Elament. Telle qu'elle était, loin de ce qu'elle avait pu être. Désormais un endroit où il n'aurait même pas souhaité reposer le pied et pourtant, c'était par lui que l'Île avait chuté ici, détruisant le rempart de plein fouet et une grande partie des quartiers résidentiels ou commerciaux. Lorsque l'Île s'était élevée, l'elfe avait été le seul habilité à prendre une décision et surtout, le seul à pouvoir la mettre en place conjointement avec les autres Dresseurs de Nuages : Il fallait tout donner pour que la nouvelle demeure des Élémentalistes puisse atterrir quelque part quitte à ce que de grands risques soient pris dans le processus, ou bien la laisser voguer dans les Airs jusqu'à l'infini, jusqu'à sa dislocation totale et sans recours aucun. Ils tentèrent de la stabiliser, de toutes leurs forces, mais leur Magie ne fut pas suffisamment puissante. Les Mystères de Dyféron n'avaient pas été percés et la puissance, ainsi que la volonté de sa Magie, résista au cercle de Dresseurs de Nuages. Alors, du bout des lèvres, l'elfe blanc avait énoncé ainsi la sentence : Puisqu'Elament leur avait été prise par la force et puisque dans leur victoire les Démons les avaient réduits à l'état de proie, l'occasion leur était donnée de reprendre les rênes de leur destin. Il était possible de ramener l'Île près d'Elament. Il était possible de mettre un terme à la tyrannie démoniaque sur les pavés de leur antique Cité. En ce jour où la mort guettait à chaque issue, il évoqua l'idée de tenter le tout pour le tout. Il ne croyait pas lui-même que cela ait pu trouver un quelconque consensus parmi les personnes présentes ce jour-là ; Il aurait pensé que, comme lui, la plupart des Élémentalistes se soient plu à vivre sur l'Île et aient appris à l'aimer comme leur nouvelle terre, à tourner la page et à s'organiser autrement. Le climat était bon, la végétation magnifique, luxuriante, l'eau claire, les mystères insondables et la magie omniprésente...
Quelques heures plus tard, les réfugiés, armés de leurs pouvoirs et de leurs armes, en nombre restreint mais suffisant et aidés par l'effet de surprise, avaient fondu sur les Démons qui avaient survécu à l'effondrement du gigantesque Roc. Malgré un point de chute idéal situé au niveau des collines, les pouvoirs combinés des Dresseurs de Nuages à bout de forces ne suffirent pas à arrêter l'île dans sa glissade, emportée par l'élan de plusieurs heures de vol. Les secousses avaient perturbé le lien magique et brisé le contact avec le cœur de l'Île. Les dernières incantations magiques ne purent permettre qu'à maintenir l'Île dans un état relativement sauf, évitant au mieux les crevasses, les failles et la dislocation de la roche, afin qu'aucune victime ne soit faite sur le Roc.
Tyrol avait des souvenirs flous de ce qui était arrivé après l'atterrissage. Vidé de toute énergie, il s'était évanoui sitôt son pouvoir sur l'Île relâché. Lorsqu'il était revenu à lui, tiré de sa léthargie par ses collègues, il était en convalescence dans un camp de fortune dressé sous les fondation du rocher échu, loin, à plusieurs dizaines de kilomètres du cœur de l'île. Épuisé, il avait entendu la foule grondante et sanguinolente se déchirer derrière les remparts brisés. Des gravats inondaient la plaine et les rues, une brèche s'était ouverte dans le flanc d'Elament et les survivants avaient quitté l'île de leur propre chef afin de reprendre leur bien. Épuisé, l'elfe s'était néanmoins redressé et avait donné ce qui lui restait afin de protéger chaque Élémentaliste ramené au camp, afin d'aider et soigner en priant son dieu à chaque seconde pour ne pas faillir. Enfin, quand les derniers démons furent vaincus ou repoussés, l'elfe avait mesuré ce qui venait de réellement se passer. La revanche était prise, mais à quel prix ? Le valait-elle réellement ? Ils n'avaient fait que reproduire un "Jour de la Perte" bis, sans souhaiter que cela aille aussi loin, et avaient détruit une bonne moitié d'Elament dans la foulée. Tout était à refaire. Encore.
[...]
Car un désastre, cela l'était. Il n'y avait qu'à le regarder pour s'en assurer, aucun doute n'était permis ; La différence avec la prise de la Cité, il y avait de cela près de deux années humaines, était le nombre de victimes dans chaque camp. Chaque vie perdue ne pouvait être rendue, évidemment, ni ne pouvait être relativisée face aux larmes et à la douleur des proches. Chaque perte demeurerait une plaie ouverte ; Chaque perte en valait double chez les Démons. Cela ne consolait pas Tyrol mais apaisait parfois les pics de colère qu'il ressentait à l'égard de ces créatures. Elles ne lui avaient pourtant rien pris personnellement : À peine était-ce s'il avait entendu parler des têtes pensantes de cette engeance alors qu'il se défendait contre leurs subalternes envoyés chasser et entraver les survivants de la Cité perdue ; Toutefois, auprès de Runvan et de Lysias, il avait compris quel sort avait été réservé aux captifs et lorsqu'il était descendu se battre pour reprendre la ville aux côtés des survivants, il avait vu ce qu'il restait d'eux dans les endroits les plus ténébreux d'Elament la Sombre. Un spectacle dépassant de loin ce qu'il avait pu voir ou imaginer et qu'il avait juré ne jamais plus tolérer.
Au fond de lui, le sentiment de révolte qui s'éveilla à la vue de ces images fit écho à celui qu'il avait partiellement emprisonné dans son corps un an auparavant : Une colère démoniaque fort peu ravie de se trouver en contact forcé avec une Magie élémentaire qu'elle abhorrait et qui tentait parfois de sortir de lui, lui causant une douleur légère mais perceptible quelque part près du cœur. Un petit bout de Magie Démoniaque, comme une boule de nerfs à vif, qu'il avait ôtée à Lysias afin d'expérimenter de façon contrôlée ce que les nouveaux pensionnaires de la Cité faisaient subir quotidiennement à leurs esclaves et qu'il ne devait jamais oublier pour continuer à construire et aller de l'avant. Une petit bout de haine qui avait éveillé en lui plus de courage et d'intransigeance qu'il n'aurait jamais cru posséder, mais qu'il n'avait jamais laissé déborder ni corrompre quoi que ce soit de ses idéaux. Un petit bout de haine pour décupler l'Amour.
"Je l'ai souhaitée lumineuse pour que personne ne soit dans son ombre. J'ai voulu que les quatre Éléments y apparaissent car notre Vie et cette Cité ne se concevraient pas sans l'un d'eux. J'y ai désiré l'image d'un Phénix pour qu'à chaque seconde, la renaissance et l'envol vers l'avenir soient possibles." - Tyrol. - Chroniques d'une reconstruction : Elament la Jeune - par Dom Sapristi a écrit:
- CHAPITRE 2 : L'ÉCOLE ET LE COEUR DE LA CITE
[...] Par chance, l'essentiel du bâtiment est intact : après avoir traversé un jardin plein de jeunes pousses, vous dévorez une volée de marches usées par le temps et passez sous une arche si grande qu'un géant pourrait s'y engouffrer avec aise. De tout côté, la bannière des élémentalistes se déploie et virevolte au grès du vent, remplissant d'espoir les yeux fatigués de ceux qui la regardent. Les quatre éléments y sont représentés, auréolés d'un blanc pur, et, prenant son envol, un phénix immaculé naît de leur union. Une bannière, un symbole pour les réunir tous [...] [À suivre] |
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