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 Ombre... Au repos. [ Liiiibre ! ]

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MessageOmbre... Au repos. [ Liiiibre ! ] EmptyVen 1 Fév 2008 - 21:47

Fin croissant de lune qui siège si haut, sa pâle lumière touche à peine les brins d'herbes aux alentours. Pourtant, les nuages sont absents de ce ciel noir, et les étoiles semblent briller avec eclats... Mais le nuit ce soir, est bien sombre et les ténébres profonds, même dans ce lieu légendaire de Tyiös...



De son toucher métalique, elle effleura l'elfe prisonnier. La créature d'Adamant, emplie de magie, libéra dès qu'elle frôla la douce peau de l'élamentiens, ses centaines de brindilles empoisonnées qui pénétrèrent dans le sang du captif.

Ce jeune elfe, âgé apparemment d'à peine 17 ans, était attaché à une pierre, qui appartenait sans doute à la Tour en ruine autrefois... Mains et pieds liés, il se débattit furieusement pendant quelques instants, mais dès que le poison fit son effet, il se retrouva paralysé. Incapable d'effectuer le moindre mouvement. La chaîne aux reflets verts se retracta jusqu'à son poignet gauche.
Quel poignet gauche ? A qui appartenait cette chaîne maudite ? Qui était capable de torturer ainsi un jeune elfe d'Elament sans eprouver d'autres sentiments que du mépris, et de la joie ?
Apporter une réponse à ces questions semble superflue, quand son nom est ecrit à gauche de votre écran...

Dans la nuit, ces yeux brillèrent. Ces yeux violets. Des yeux qui n'exprimaient ni pitié ni tendresse. Des yeux qui ne pouvait que lui appartenir.
Dans les ténébres, ses canines étincellèrent. Formes triangulaires et effrayantes, porteuses de malheurs.
Dans l'ombre, lentement, elle approchait, sans arme, sans armure. Des lanières de cuir noir l'entouraient de toute part, dissimulant son corps de déesse, laissant entrevoire une beauté parfaite, par ses formes gracieuses.

Ombre dans l'ombre, elle montait sur l'elfe conscient mais immobile, allongé sur la pierre plate. Elle penchait son visage sculpté vers celui de son prisonnier. Elle dévia sa bouche contre son artère palpitante sous l'effet de l'adrénaline. Ses lèvres pulpeuses entrèrent en contact avec sa gorge, baiser de la mort. D'un mouvement brusque, ses dents pointues s'enfoncèrent dans la chair, et touchèrent le sang, liquide vital. Comme la mort aspire la vie, elle aspira la sang lentement, doucement, cruellement. Dans un dernier sursaut, l'elfe reprit le contrôle de son corps, il cria.

Un cri affreux, implorant, sans espoir, desespéré. Il résonna longtemps dans la plaine de la Tour de Tyiös. Le faible rayon de lune qui eclaira la scène dévoila une vision à la fois cauchemardesque et... appetissante. La belle succube avait relevé sa tête, et un sourire eclaira son visage levé vers le ciel, les yeux clos.

Quand elle rouvrit ses yeux, elle passa sa main froide et sans vie dans les cheveux longs et blonds du bel elfe. Elle caressa son doux visage, une expression de frayeur gravé dans ses traits. Elle ferma ses yeux noisettes, ainsi que sa bouche.

Alouqua s'allongea aux côtés du mort. Comme une ultime insulte. Ainsi allongés, l'un à côté de l'autre, on aurait pû croire à un couple qui rêvait au clair de lune... Les longs cheveux noirs de la succube coulaient jusqu'au sol, ou se mêlaient à ceux de l'elfe.

Fatiguée, elle ferma ses yeux à nouveau. La Caverne demandait un travail considérable, et maintenant qu'elle était Conseillère d'Iblîs, elle se retrouvait à confier des missions, à élaborer des plans, à compter le nombre de démons, à chercher des alliés, etc. Jamais elle n'aurait imaginé cela. Tout ce qu'il fallait faire pour cette Caverne... Mais aussi rebutantes qu'elles paraissaient, ces tâches avaient leurs interêts, et leurs buts. Aussi les accomplissaient, sinon avec enthousiasme du moins avec attention.

Mais la caresse de la lune contre sa peau pâle lui manquait tant, confinée sous terre, qu'elle avait décidée de s'offrir une "sortie nocturne pour affaire urgente"... Telle était la raison officielle de son absence. En vérité, elle voulait surout assouvir sa soif de sang frais et son désir d'air pur ( même si théoriquement, elle ne respirait plus... ).

Revigorée, elle n'arrivait cependant pas à se lever pour rentrer. Elle aurait voulu rester ici des heures entières. Et, étant une succube bien indisciplinée, ce fut ce qu'elle fît. Elle crut bien s'endormir, mais elle savait que, pour une démone, dormir ici, dans un terrain hostile pouvait être dangereux pour sa santé, aussi resta-t-elle consciente et en alerte... Bien que détendue et allongée...
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Tyrol
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MessageOmbre... Au repos. [ Liiiibre ! ] EmptyLun 4 Fév 2008 - 23:19

Ce n'était pas un coup mais c'était tout comme, le pire étant qu'il ne lui était pas destiné. Un instant, Tyrol manqua de chuter, mais, par une habile contorsion, parvint à se maintenir sur ses pieds. Il chercha l'appui d'un arbre, prenant un temps afin de respirer. Avec application, il inspira et expira, plissant les yeux. Puis, moins secoué, il reprit sa marche.

Avec son habituelle cape noire pour toute dissimulation, l'elfe déambulait dans le petit bout de forêt qui cachait encore à sa vue la tour de Tyiös. Pieu adorateur du Soleil, il tuait le temps durant ces nuits où il n'avait nul besoin de dormir, quittant la Cité pour faire la tournée des grand ducs. Lorsque tout se passait bien, il parvenait à peu près à passer par tous les lieux connus autour d'Elament avant d'y revenir au petit matin, frais et dispo. Cependant, comme on peut s'en douter, rares avaient été les nuits totalement calmes. Après tout, rares avaient été ces promenades nocturnes, par le passé… Mais jusque là, rien de grave n'était arrivé, ou alors parfaitement à son insu, quand les malintentionnés jettent leur dévolu sur une proie à la fois, la poursuivent jusqu'au bout et la tuent en silence, dans l'ignorance générale. Quand on pense, toutes ces fois où l'on a peut-être échappé à la mort !… Oui, aucun intérêt d'y penser, je vous l'accorde.

Incapable de sentir quelque présence que ce soit, Tyrol marchait au hasard, soumettant sa silhouette fine à tous les prédateurs possibles et imaginables. Ceci n'était qu'un petit détail dont il se souciait peu ! Qu'ils viennent ! Il ne faisait que profiter, en toute visible et apparente insouciance, des lieux qu'il n'avait plus visité depuis longtemps. Cependant, à côté de tout ce qu'il avait vu et vécu entre son départ d'Elament et son retour, ces décors lui paraissaient bien fades et sans surprise. Mais qu'ils viennent, vous dis-je ! Il ne profite à personne de troubler la promenade de Tyrol. En revanche, il peut profiter à Tyrol de troubler lui-même sa promenade afin de lui donner un autre but. Au détriment de qui, de quoi, qu'en sait-on.

Il était parvenu à l'orée de la forêt et s'engageait dans la plaine, la Tour était en vue. Sa respiration était redevenue normale. Un petit instant de faiblesse, sûrement dû à une mauvaise action menée contre quelqu'un, alentours. Où ? Qui ? Pourquoi ? Il n'en sait rien et s'y intéresse peu, très peu, car un cri déchire le ciel, là droit devant, et le mal est fait. Qu'à cela ne tienne, justice doit être rendue. En retard certes, mais rendue !

Il s'avance, le défenseur du néant ! Lui, prêt à rien de très particulier, fier comme personne (on a bien dit… Personne) ! Eventuellement peut-être paré à tout, à moitié sûr de revoir son Soleil, demain. Mille fois il s'était imaginé mourir, mille fois s'était demandé "que diraient les gens en me retrouvant ?", et, se voyant mille fois allongé au sol, la peau encore plus pâle qu'à présent, ses longs cheveux blancs épars, ses yeux décolorés fixant un point loin du commun des mortels, mille fois il était venu à la conclusion que personne ne dirait rien, que tout le monde s'en ficherait et lui le premier ! Et encore, il imaginait la moins glauque des morts.

La belle affaire, se dit-il tristement en appuyant son épaule contre le mur encore debout de la Tour de Tyiös, un vent discret et surnaturel se mettant à tourner à toute vitesse autour de lui, invisible, en guise de bouclier. Hé, il n'y a pas que lui à faire des balades la nuit... Courageux mais pas téméraire.

Il aurait pu finir comme l'infortuné au sol, homme paraissant, de loin, endormi à côté de sa belle. Une belle fort provocante, qu'il avait vaguement entraperçue en s'approchant silencieusement par le côté de la Tour et dont il ignorait parfaitement un quelconque don pour le repérage. Son but étant d'être discret mais pas invisible, il se moqua bien de savoir si dans sa tête, la demoiselle, feignant l'endormissement, avait déjà planifié sa mort point par point,et si d'ailleurs il n'était pas tombé dans un quelconque piège. Il soupira à cette pensée.

Le cri avait été celui d'un homme ; il y avait deux personnes par terre. Donc il y avait un innocent de trop. Raisonnement qui se veut clair et logique mais qui n'exclut pas les milliards d'autres scénarios farfelus possibles.

C'était donc la mort, la douleur de cet homme qui lui avait secoué le cœur. Un instant, Tyrol se remémora la souffrance qu'il avait ressentie. Puis, sans plus chercher à faire des ronds de jambes, fit des ronds de bras : comme un mime, il fit semblant de tirer sur deux cordes, écartant les bras et les ramenant en arrière d'un geste vif et sans appel : ce qui était supposé être le cadavre fut immédiatement amené à ses pieds, comme mû violemment par des liens invisibles. Tyrol se baissa, et, sans avoir besoin de tâter le corps, comprit sa mort sans trop de souci. En effet, à la faible lumière de la lune, le sang qui suintait des deux marques au cou brillaient de vagues points verdâtres.

L'elfe apposa sa main sur le bras du défunt, et, sans effort de concentration visible, le fit littéralement disparaître. Justice faite, si l'on n'a pu le sauver, éloignons au moins sa dépouille de toute torture supplémentaire comme mouches, limaces et autres sangsues à courbes féminines. Où est passé le corps ? Oh, sans doute téléporté au cimetière, ou au-dessus des vagues qui fouettent les falaises de Feltt, lâché dans l'oubli marin… Ou un endroit pas très loin alors, il ne savait pas non plus piloter un cadavre à distance ! Qu'importe le lieu tant qu'il ne restait pas là, et surtout pas à portée de… quelqu'un. Peu importait qui. De toute, évidence, cela ne se fait pas de laisser traîner ses déchets !
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MessageOmbre... Au repos. [ Liiiibre ! ] EmptyMar 5 Fév 2008 - 23:07

Rompre la fine péllicule de silence qui s'était étirée avec le temps autour de la Tour en ruine avait été chose facile pour ce nouveau venu ici. Sans discrétion aucune, il s'était avancé, plus confiant que jamais... Quoiqu'Alouqua se demanda s'il faisait preuve de courage... ou d'imbécilité profonde. Voir d'envie suicidaire. Le simple fait qu'il aie déplacé le corps, puis l'ai transporter "ailleurs" était une preuve de... de... naïveté ? Crédulité ? Idiotie ? Folie profonde ? Difficile à dire, mais c'était certes, assez surprenant.

Quand elle sentit l'absence du corps froid de l'elfe, elle ouvrit ses yeux brillant, et regarda le fin croissant de lune avec une mimique qui ressemblait à du regret sur son visage. Le regret de devoir quitter cette profonde tranquilité, et cette douce nuit pour jouer avec un autre elfe.... Enfin, elle supposait que c'était un elfe.

Ceux-ci étaient facilement reconnaissable, du fait de leurs oreilles pointues et de leur cheveux, qui, s'ils n'étaient pas toujours blancs, argentés ou dorés, étaient au moins longs et fins. Et, après s'être redressée avec légéreté, elle put observer ces deux caractères chez l'importun. La succube resta assise sur la pierre, et l'observa.

Il possèdait un pouvoir, un élamentien donc, mais de quel élèment, elle ne saurait le dire. Cependant, le fait d'amener le corps vers lui, puis de le téléporter pouvait la mettre sur la piste. Elle pensa à l'Air. Bien qu'étant une démone, Alouqua s'était interessée de très près aux pouvoirs élèmentaires, et connaissait plusieurs caractéristiques de chacun des élèments. Aussi en conclut-elle qu'il utilisait le pouvoir de l'Air.

Normalement, à ce moment, Alouqua devrait dire quelque chose comme " Bonsoir, qui es-tu ?" Et la discussion prendrait une tournure... palpitante, ou pas. Mais voilà, ce genre de discours ne l'interessait pas. La provocation était son jeu. A elle. Et provoquer les "gentils" était la chose la plus amusante qu'elle connaissait ! Aussi se fit-elle directe et... provocatrice.


" Serais-tu perdu, élamentien ? Les beaux elfes comme toi ne devraient pas venir par ici, on peut y faire de mauvaises rencontres la nuit... Moi, j'avais simplement faim, vois-tu, et ce corps que tu as emporté, c'était mon dîner... Enfin, merci d'avoir débarrassé... "

Maintenant, elle désirait surtout éviter un combat qui la fatiguerait, et l'ennuierait. Elle se sentait suffisament lasse comme cela pour ne pas avoir à supporter un combat inutile. Mais, cette chère succube, tête de mule au plus haut point, ne pouvait resister à l'appel de sa nature : Provoquer. Tuer. Manger. Survivre. Trahir. Et parfois "obéir" à l'occasion. Comme tout être démoniaque, elle voulait s'amuser. Et les innombrables tortures des Geôles de la Caverne, me direz-vous ? Elle en avait fait le tour.

Alors que dehors, il y avait toujours un pauvre imbécile qu'elle pouvait pièger, puis torturer. Prédateur qui joue avec sa proie. Elle jouissait d'avance de ses paroles.


" Mais ne reste pas caché là-haut. Viens, à moins que tu ne sois qu'un petit elfe craintif ? Caché derrière les ruines de ton passé ? Pitoyable. "

Le sang qu'elle avait ingurgité l'avait certes nourrie, et ce sang elfique était certes délicieux, mais rien n'était meilleur, n'était plus jouissif qu'un jeu. Le jeu du chat et de la souris. Il suit des yeux le petit animal chétif, le fait rouler, le pousse, le ramène... Ah... Tout un programme, et quel jouissance pour celle qui n'avait pas joué ainsi depuis si longtemps...
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MessageOmbre... Au repos. [ Liiiibre ! ] EmptyMer 6 Fév 2008 - 20:20

"Oh, vraiment ?"

De mauvaises rencontres ! Tyrol lança un regard appréciateur autour de lui, comme s'attendant à ce que des milliers d'ennemis s'avancent dans sa direction, l'ayant encerclé au préalable sans qu'il ne s'en rende compte. Hélas, bien vite, ce faux intérêt disparut au profit de la déception : hé non, finalement, il était bel et bien seul. Enfin, en compagnie d'une dame, très exactement. Mais pas d'ennemi en vue. Il reporta donc son regard sur son interlocutrice, un sourcil levé, et enchaîna avec un sourire et son léger accent :

"De rien. Je n'aime pas quand c'est sale."

Il ne releva pas la question sur le fait d'être perdu, ni l'insidieux et si facile compliment sur la beauté elfique – un refrain lassant pour un elfe lui-même, à moins que celui-ci ne soit immensément imbu de sa personne - ; Tyrol n'avait pas envie de répondre à tout, et ne pouvait pas, elle allait si vite ! Il ne fonctionnait plus assez rapidement pour revenir en arrière dans une réplique et répondre alors qu'il cherchait déjà de quoi rétorquer à ce qui arrivait ensuite ! Il manquait de vélocité et surtout de ténacité à ce niveau-là. Quelque peu nostalgique, il se souvint que, fut-il un temps, il aimait parler et dire tout ce qui lui venait à l'esprit ; seulement dans ces cas-là, c'était lui qui posait les questions, et surtout, qui étalait sa vie au beau milieu… Ah, le bon temps !

Un instant, il resta planté sur place, dubitatif. Il regardait la femme avec un petit regard de côté, mi-surpris mi-autre chose, on ne savait quoi. De l'insulte ou de la poésie ? Les deux mélangés ? Ma foi, elle était douée ! L'elfe apprécia peu le "pitoyable" final mais il se dit avec justesse qu'il ne pouvait exiger plus de politesse à quelqu'un à qui il avait ravi les restant de son dîner deux minutes plus tôt. Il fallait rester cohérent. Et puis, il y avait une condition pour être pitoyable selon les critères de la dame : rester à côté de la Tour en ruines, loin d'elle, comme un animal effarouché.


"Mon passé se porte bien", répondit Tyrol avec détachement, toquant du doigt sur les pierres de la Tour comme pour en vérifier la solidité, craignant qu'elle ne s'écroule et ne le contredise en jouant l'image – erronée - d'un passé croulant sous le poids du temps et autres regrets. "Je vous remercie."

Par chance, la Tour ne bougea pas d'un millimètre. Rassuré, l'elfe disparut littéralement d'à côté de cette dernière, tout comme le cadavre avait disparu, et, dans une sorte de légère explosion de vent parfumé, réapparut juste derrière la demoiselle.

"Bouh."

Oh, de près elle est encore plus terrifiante que de loin ! Et pourtant, elle est de dos !… Cela, il ne faudra pas le lui dire, je crois…

Oh, on ne parle pas de la terrifiante laideur acceptée dans l'imaginaire collectif, monstrueuse - peau colorée pleine de croûtes et autres pustules -, bien évidemment ce n'est pas cela : ici, cela allait au-delà. On ne saurait faire plus féminin, plus élégant, plus blême de peau et plus noir de cheveux. Là était toute la nuance !

On parlait de beauté fatale. De dos, en tout cas. C'était sans aucun doute de la mauvaise beauté, une beauté-piège ! Un elfe venait de s'y laisser prendre, n'oublions point. Pourtant, tout ceci n'inspira rien de particulier à Tyrol, si ce n'était un certain respect : en effet, qu'elle soit empoisonnée ou innocente, toute beauté avait droit à une considération.

L'elfe croisa les bras avec un sourire en coin, son froncement de sourcils lui donnant un petit air amusé et méfiant à la fois.
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MessageOmbre... Au repos. [ Liiiibre ! ] EmptyDim 10 Fév 2008 - 22:35

Désarçonnant. Désarçonnée. Surprenant. Surprise.

Difficile d'exprimer plus simplement ce qu'elle éprouvait et ce qu'elle pensait. Elle avait connu des centaines d'hommes, des hypocrites, des hommes violents, des misanthropes, des savants, etc. Mais un elfe qui la surprenne à ce point. Jamais. C'était simple, ses réponses étaient absurdes. Beaucoup d'hommes l'aurait déjà attaquée, consèquence logique de ce qu'ils auraient vu : un mort + une vivante ( bon, d'accord, un vampire est théoriquement mort... ) = meurtre = vivante est la meurtrière. Equation bilan sans inconnue. Rien de plus simple et de plus logique... Mais voilà, celui-là ne semblait répondre à aucune logique.

Il paraissait même enfantin. D'ailleurs, quand il se "téléporta" derrière elle, elle fut plus surprise par le "bouh" que par sa magie... "Bouh"... Ce simple mot provoqua un haussement de sourcils. Suivi d'un sourire amusé. Mais surtout, elle reflechit à son "niveau" de magie, elle essaya de l'évaluer : se transporter d'un endroit à un autre sans emettre le moindre bruit et sans paraitre fatigué d'aucune sorte montraient qu'il appartenait déjà à un rang élevé... Peut-être un professeur ? Ou bien un habitant ayant terminé ses études ?

Alouqua se retourna et fit face à l'elfe. Il paraissait assez peu méfiant, et la succube aurait bien voulu savoir jusqu'où elle devrait aller pour l'inquièter... ? Elle espèrait que cela mettrait du temps, et qu'il réussirait à la divertir le plus longtemps possible. La belle démone prit un air charmeur et dans un battement de cils répondit :


" Puis-je connaitre votre nom ? ... Mais je comprends qu'il serait impoli de ne pas vous donner le mien, n'est-ce-pas ? Aussi, je pourrais vous donner le mien... Je m'appelle Alouqua. "

Impoli... Pfou, encore un mot inventé par ces fichues créatures terrestres. "Poli"... Mais de toute manière, c'était bien connu : les créatures de la surface étaient tous des hypocrites. Ils se cachaient derrière des "Merci", "S'il-vous-plait" et autre formule toute faite pour paraitre moins stupides... Et moins désagrable. Mais retirez toutes ces formules de leur bouche, et ils parleront comme des démons ! Dans le langage, c'était bien la seule diffèrence qu'il y avait entre démons et êtres de la surface.

Pendant que ces pensées voguées dans son esprit, elle n'y prit pas garde et sentit une graine de mepris pour ce peuple d'hypocrites germer en elle, aussi, pendant à peine quelques secondes, elle laissa la rune de son front apparaitre... Au centre de son front, donc, luisant de sa propre énergie demoniaqie violette, un glyphe venait d'apparaitre. Il symbolisait son appartenance à la classe des Démons Majeurs de la Caverne, aposé par Iblîs Nemrodus en personne, dans d'affreuses souffrances... Quand elle comprit qu'il était apparu, elle le fit disparaitre le plus vite possible... (Mal)Heureusement, le mal était fait. Aussi, prit-elle un air peinée, et posa une question anodine... ou pas :


" Et... Si jamais j'étais une démone, serais-tu inquiet, bel elfe ? "

Physiquement et moralement, elle se préparait à combattre car "on-ne-sait-jamais".... Ca en revanche, c'était une formule miracle qui permettait de se justifier en toute circonstance. Inconsciemment, elle avait remuait son auriculaire gauche, au cas où elle devrait utiliser sa chaîne, en l'occurence celle du poison. Mais son "instinct" lui disait qu'il n'attaquerait pas, ou bien qu'il attaquerait plus tard. Et si elle le provoquait encore un peu, un tout petit peu plus... Juste pour rire ? Sadique démone.

" Et si j'avais participé à la mort de votre chère directrice ? Et si j'avais tué des habitants de ta chère Cité ? Et si... j'y avais pris plaisir ? Serais-tu en colère ? "

Provocatrice démone. Mais oui, elle ne pouvait pas s'en empêcher, elle voulait le mettre en colère, l'énerver, l'irriter : c'était dans sa nature ! Comme les loups naissent pour chasser, comme les poissons pour nager et les oiseaux pour voler, les succubes étaient là pour provoquer. C'était inscrit dans leur gène, elles se devaient de défier l'autorité, d'énerver les hommes, de provoquer disputes, souffrances et désolations, de provoquer le monde.
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MessageOmbre... Au repos. [ Liiiibre ! ] EmptyLun 11 Fév 2008 - 19:27

"Oh, vous ai-je surprise ? Ce sont mes yeux, peut-être. On me dit souvent qu'ils sont effrayants."

La dame s'était tournée et Tyrol conserva sa position sans ciller. Seule l'expression de son visage avait changée, le faisant paraître inquiet pour elle quelques secondes. La surprise étant passée, l'inconnue préféra se reprendre d'elle même, entamant des présentations qui, selon les normes, étaient de rigueur. Oh, elle ne devait pas se sentir si obligée !…

"J'ai le nom que les gens veulent bien me donner lorsqu'ils sont inspirés, Alouqua", répondit distraitement l'elfe en se tournant de trois-quart, levant les yeux vers la lune en souriant toujours. "Pour ceux qui ne veulent vraiment pas chercher, je peux donner un nom prêt à l'avance. Cela aide, soi-disant !"

Il décroisa les bras. Ah, l'histoire des noms ! Même élève, on lui connaissait moult pseudonymes, sans toujours faire un lien entre eux. Les professeurs, qui se succédaient presque tous les trois mois pour une myriade de raison plus ou moins farfelues, pouvaient louer la qualité des travaux écrits d'un certain Aidan et se plaindre de l'attitude peu coopérative d'un dénommé Marik. Ce qui plaisait peu en général ou gênait les gens, qui s'emmêlaient les pinceaux, paraissait-il.

Ah… Les races parlantes avaient ce besoin excessif et gênant de nommer à tout prix une chose afin de la faire vivre, de la glorifier, de la dénigrer, de s'en souvenir. Et ils avaient aussi cette drôle de manie qui était de refuser le changement et la création. Un prénom ce n'est pourtant pas grand chose, et en changer égaie toujours un peu le quotidien, non ?

Bref, ainsi tourné, l'elfe pouvait mieux regarder la dénommée Alouqua, qui, comme il s'y attendait, faisait vraiment peur de face. Enfin, peur… On ne conçoit évidemment pas le mot "peur", pour Tyrol, dans le sens où ce dernier se sentait réellement prêt à fuir en hurlant, sentant planer une forte menace. Sa peur à lui est la peur amusée, la peur que l'on peut ressentir quand on pense justement que les gens en général seraient partis en hurlant, sentant planer une forte menace ! Elle était effrayante par rapport à une norme pré-établie qui n'était évidemment pas celle de l'elfe. Mais, comme il se concentrait en ce temps sur la considération qu'il se devait d'avoir pour la beauté de la dame, il apprécia ce côté effrayant à sa juste valeur. Somme toute, cette femme était belle.

Ce qu'il ne parvenait que très peu à cerner en détail, c'étaient bien sûr ses expressions, bien qu'il n'eût aucun mal à les deviner un peu. Il devina surtout qu'Alouqua en jouait beaucoup pour accompagner ses paroles. Ma foi, chacun ses tics et ses manies ! Son regard se porta sur le front de la jeune femme, attiré par une lueur violette. Ah, il n'avait pas vu ceci, tout à l'heure. Et il ne le voyait plus, désormais ! Disparu. Etrange mais pas impossible. Sire Archael aussi avait un bijou au front, il l'avait vu – enfin, revu – en le rencontrant à nouveau quelques jours plus tôt. C'était amusant de les porter là-haut. C'était élégant, surtout.

Ignorant parfaitement l'appartenance de ce bijou violet à une quelconque symbolique démoniaque, Tyrol oublia vite sa brève apparition et décida de prendre un petit temps de réflexion sur la question qu'Alouqua lui posait ensuite. Ses yeux pâles se levèrent à nouveau vers la lune, et, l'index posé sur la bouche dans un signe de recherche mentale, il s'accorda donc ces quelques secondes nécessaires à l'apport d'une réponse exacte :


"Non. Sincèrement, je ne pense pas."

Semblant satisfait de sa propre réponse, il hocha de la tête pour lui-même, l'air ailleurs. Il se dut cependant de revenir assez vite à la réalité car il avait déjà à attaquer les questions suivantes. Il ne pouvait les esquiver, apparemment. Décidément, Alouqua avait de drôle de question ! Elle devait tenter, implicitement, de lui faire comprendre qu'elle était bel et bien une démone, la pire qui soit, et qu'il devrait au moins se méfier d'elle.

"Non", répéta-t-il en penchant légèrement la tête de côté. "Pour commencer, je n'ai pas connu cette pauvre Layna. Et je ne le pourrai définitivement plus, c'est bien dommage !"

Il marqua une pause, comme pesant ses mots afin d'éviter de trop en utiliser à la fois et ne pas faire dans la redondance lourde. Il reprit finalement, toujours très calme voire un brin amusé :

"Ensuite, cette Cité ne m'est pas "chère" puisque je l'ai quittée plus d'une dizaine de fois sans trop de peine. Et les personnes auxquelles je me suis attaché sont encore vivantes, j'ai pu les croiser. Mais j'avoue, c'est tout de même triste pour les autres… Sans doute étaient-ils innocents dans tout cela. Hélas, je ne peux plus rien pour eux !"

Il haussa les épaules avec un petit air chagriné, comme s'il s'excusait mentalement pour ces gens qu'il n'avait pu aider. Cette expression disparut cependant bien vite et, comme il se sentait de continuer, ajouta :

"Vous y auriez pris plaisir comme vous avez pris plaisir à tuer cet elfe, plus tôt. Cela me semble normal si vous aimez cela, n'est-ce pas ? Mais que voulez-vous que je fasse ? Que je vous arrête ? Tout ceci est passé, et tandis que vous tuiez des gens à Elament, j'en sauvais d'autres sur des champs de bataille à l'autre bout du monde ! Nous ne pouvons être partout à la fois, tous les deux, même si j'admets que ce serait pratique !"

Un haussement de sourcil et un sourire firent comprendre que la question du degré pratique du don d'ubiquité était posée à Alouqua, afin de savoir si elle partageait cet avis, mais qu'elle n'était pas forcée de répondre.
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MessageOmbre... Au repos. [ Liiiibre ! ] EmptyJeu 21 Fév 2008 - 23:09

Finalement, il devait être fou.
Ou bien d'une sagesse sans limite...

Le problème était que, souvent, la limite entre folie et sagesse était très fine. Mais en l'occurence, Alouqua pencherait plutôt pour de la démence. Un manque totale de lucidité, et une inconscience hors du commun. Et dans un sens, elle le trouvait plus sympathique que les guerriers barbares qu'elles croisaient d'habitude.

Mais justement, cette non-agressivité, cette plassitude totale, la desarçonna. Ainsi, elle répondit par un sourire vague, ou par un battement de cils ou par un haussement de sourcils à chacune de ses phrases. Elle semblait légèrement... perdue. Mais c''était bien une impréssion, car en vérité, elle écoutait quelqu'un d'autre. Elle écoutait Kïo. Il avait commencé à parler au moment où l'elfe avait dit "Non. Sincèrement, je ne pense pas. ", et depuis il ne s'était plus arrêté.


* -Peuh, c'est un crétin ou quoi ? Tu ferais mieux de le tuer tout de suite, tu rendrais un grand service à l'humanité en la débarassant d'un idiot pareil !
- Oh, calmes-toi Kïo... Tu n'es pas aussi excité d'habitude.
- Ce gamin m'ennuie terriblement, et toi tu ris ?
- Tu ne le trouves pas amusant ?
- ... Mouais...
- Quoi ?
- Je peux lui faire peur ?
- Pfff, si ça t'amuse tant, essaie toujours... Mais vu ses réactions, il risque de hausser les sourcils et c'est tout...
- ... Et toi, tu veux pas tester tes nouveaux pouvoirs sur lui ?
- Pourquoi cela ? Si ça se trouve, il ne fera que se defendre.
- Pour une fois, t'as peut-être raison... Je vais me contenter de vous écouter discuter bien sagement, hein ?
- Comme si tu pouvais être sage.
- T'insinues quoi là ?
- Rien. *


Et elle ne lui répondit plus, malgré ses jurons et ses cris outrés de démons. Alouqua s'était toujours demandée à quoi Kïo avait-il bien pû ressembler avant d'être enfermé dans la chaîne d'Adamant. Evidemment, la seule personne à laquelle elle pensa fut Iblîs, mais elle rangea cette question dans un coin de sa tête, car un silence gênant venait de s'installer entre eux.

La succube n'avair strictement rien suivi de la discussion pendant qu'elle parlait avec Kïo, répondant seulement par des signes de la tête. Aussi, quand elle se rendit compte que plus personne ne parlait, elle prit un air gêné ( ou du moins elle espérait avoir pris un air gêné... ) :


" Excusez-moi; mes pensées étaient occupées ailleurs... " Elle pensa à la dernière phrase qu'elle avait entendue... Ah oui, il ne lui avait point donné son nom. " Cependant, j'aime à connaitre le nom de mes... nouvelles rencontres... "

Petit sourire charmeur.
Alouqua n'y pouvait vraiment rien, son sang de succube l'obligeait à agir de manière à charmer, quand elle ne voulait pas provoquer. Un sang autrefois bouillonant dans ses veines... Mais depuis qu'elle était devenue une vampire, elle contrôlait ses pulsions de succube de bas étage. Et maintenant que son coeur était recouvert d'acier glacé, elle pouvait d'autant plus jouer avec ses émotions, comme elle pouvait n'en ressentir aucune.


" Tant mieux si vous ne me craignez pas. Moi, je suis là pour être crainte, sinon je prend plaisir à discuter avec les gens aussi téméraires que vous... "

Ou plutôt aussi fous, pensa-t-elle. Mais discuter ne pouvait être agréable qu'avec un appéritif. Oui, Alouqua venait de manger, mais d'un côté, elle ne risquait de grossir en se gavant de sang frais... Hein ? Combien de kalories par litre de sang ? Pfff, je vous en pose de ces questions moi ? Dans tout les cas, ça ne devait pas être énorme.

" Mais avant de commencer une discussion, il me faut un apperitif... Veuillez m'excusez cinq secondes... "

En vérité, cela ne dura pas cinq secondes, mais sept. D'un mouvement sec et rapide, elle tendit son auriculaire gauche, et une chaîne aux relfets verdâtres se déroula depuis l'anneau enroulé autour du doigt en question. La chaîne mortelle se dirigea vers la branche d'un arbre derrière l'elfe, et presque immédiatement, on entendit un piaillement plaintif. La chaîne se retracta jusqu'à sa main. Et tandis qu'elle disparaissait, Alouqua attrapa la chose que l'arme avait attrapée.
Un oiseau.

La succube la déposa dans sa main droite, et ressera immédiatement son étreinte, avant qu'il ne s'échappe. C'était un magnifique moineau aux plumes brunes tachetées de blanc, et au poitrail argenté. Alouqua tenait fermement le petit animal apeuré, et on pouvait même se demander comment cet oiseau faisait-il pour respirer encore ? Malgré les coups de bec et les griffes de ses pattes, Alouqua ne relâcha pas sa prise. Délicatement, elle amena la cou du moineau à sa bouche. Comme s'il sentait une menace venir, l'animal remua de plus belle.

Mais on entendit un bruit de sussion ecoeurant. Il dura juste deux secondes. Alouqua n'avait pas tout bu. Mais l'oiseau ne se débattait plus. Son coeur palpitait encore dans main, mais il semblait assomé, bien que gardant les yeux ouverts. La vampire laissa la sang coulait dans sa gorge lentement. Ah... Le sang des oiseaux ( du fait de leur activité cardiaque importante ) était l'un de ses préférés. Mais elle devait le boire lentement, sans se presser et en se retenant, sinon, elle se savait capable de le tuer d'un seul coup.


" Bien, maintenant, c'est parfait... Mais dites-moi, quel métier exercez vous à Elament ? "
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MessageOmbre... Au repos. [ Liiiibre ! ] EmptyVen 22 Fév 2008 - 14:40

Elle était ailleurs, loin. Elle n'avait pas répondu. Tyrol ne pouvait lui en tenir rigueur, sachant que lui-même suivait réellement peu les conversations. Même avec toute la bonne volonté du monde, il ne pouvait s'empêcher d'éliminer des bouts de conversations, soit parce qu'il n'avait pas écouté, soit par ennui, soit parce qu'il n'avait pas envie d'y donner de l'attention. Peut-être qu'Alouqua aussi avait envie de les éliminer ? Il l'ennuyait, ne visait pas ce qui l'intéressait dans une conversation, sans doute. Il savait comment cette envie d'ignorer les paroles de quelqu'un fonctionnait et comment l'on pouvait faire semblant afin de la dissimuler. Quoi qu'il en soit, décidément, non, il ne pouvait le lui reprocher.

"Bien…," soupira-t-il, un peu déçu. "Disons que je m'appelle Tyrol."

Tout le monde finirait par le connaître sous ce nom, se dit-il avec un ennui certain. Il insisterait un peu plus, les prochaines fois. Il n'eut cependant pas le temps de s'imaginer un quelconque scénario pour la "prochaine fois" car Alouqua repartait déjà de ses paroles fidèlement accompagnées de mimiques floues. Elle prononça le mot "téméraire". Qui donc ? Lui ? Allons donc ! Il se croyait pourtant loin de la témérité ! Peut-être l'était-il sans s'en rendre compte ? Comme il estimait ne pas pouvoir se juger lui-même, il laissa à son interlocutrice le choix des adjectifs le concernant.

Il était amusant de voir que d'une personne à l'autre vous pouvez paraître parfaitement différent. Comme seule démonstration de son amusement face à toute cette pensée, l'elfe, les bras croisés, soutenant son menton avec sa main gauche, se contenta d'un hochement de tête pour Alouqua et d'un sourire pour lui-même.

Un mouvement violent sortit de nulle part et un cri d'animal dérangèrent Tyrol dans cet état de réflexion lointain, et il fronça imperceptiblement les sourcils. Devant le spectacle d'un oiseau agonisant sous la faim cruelle d'une suceuse de sang, la lueur pâle de ses yeux devint froide comme l'acier tandis que son visage conservait sa sérénité enfantine. Plus ou moins rassasiée, Alouqua posa de nouveau une question ; mais cette fois, ce fut au tour de l'elfe de laisser planer le silence.

Il avait suivi, là n'était pas la question ! Un nouveau sourire, très doux, vint jurer terriblement avec la force de son regard, glacial et pourtant dépourvu de toute agressivité. L'elfe fit un pas en arrière et sa main tira dans le vide une corde qui n'existait pas, mettant dans son geste une force qui lui était peu commune : en un clin d'œil, l'oiseau se retrouva dans ses mains à lui.


"Cela fait bien plus de cinq secondes", rappela-t-il avec un petit sourire en coin, plissant les yeux d'un air malicieux. "Ah oui, et l'apéritif se prend avant le dîner. Par ailleurs, je vous le retire avant que vous ne laissiez encore traîner les déchets… Je ne saurais être toujours après vous pour nettoyer."

Comme il parlait, l'oiseau sembla bouger de nouveau, très légèrement : un sursaut l'avait secoué, à la manière d'un regain d'énergie un peu trop vif. Dans la faible clarté que la lune voulait bien offrir, on pouvait effectivement voir que les deux trous, signes du passage violent d'Alouqua, avaient disparu. L'oiseau resta assommé encore un instant, sous les caresses douces mais fermes de Tyrol qui semblait plutôt masser l'animal, à l'abri de son bouclier de vent. Toujours là. Alors, toujours téméraire ?

Il ne pouvait redonner de sang, bien entendu, mais stimuler, obliger la circulation à reprendre à un rythme sensiblement plus élevé que la normale permettait une régénération plus rapide de ce liquide vital. L'elfe pressa la bête contre sa poitrine, usant, à l'insu d'Alouqua, un peu de sa magie pour soigner entièrement et correctement la bête, en profondeur comme on dit. Les sorts ne se voyaient pas, si ce n'était que l'oiseau eut un second sursaut. Toutefois, Tyrol ne relâcha pas la bête encore faible. Quelle erreur ç'aurait été !


"Assistant du Professeur Archael."

La discussion semblait continuer en parallèle d'un combat pour le moins singulier. Ce qui ne dérangeait pas le moins du monde ce cher Tyrol, parfaitement capable de faire la distinction entre une conversation au ton plus ou moins amical et surtout plus ou moins sincère et les pulsions d'Alouqua, pauvre affamée cherchant à tout prix le sang afin de survivre. Il ne fallait pas tout mélanger. Car la conversation, bien que banale était aussi agréable et simple qu'avec n'importe quel élamentien. Une couverture comme on les connaissait. Le fond réel, symbolisé par cette mini-lutte pour la vie d'un oiseau (pour l'instant, notons), avait une toute autre envergure…

"Ceci vous intéresse sérieusement ou seront-ce des informations qui vous seront réellement utiles ? Essayer de me tracer serait amusant de votre part !"

Cachant avec délicatesse la tête de l'oiseau sous sa main, il émit un rire léger. Finalement, peut-être n'était-ce pas plus mal d'avoir donné son nom le plus utilisé !
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MessageOmbre... Au repos. [ Liiiibre ! ] EmptyLun 25 Fév 2008 - 22:48

Tyrol...

...
...
Non décidèment, elle n'avait jamais entendu ce nom aux belles sonorités. Mais en deux siècles, elle avait entendu un certain nombre de prénoms tout aussi beaux. Enfin bref, encore un fichu instinct inférieur de succube qui lui dictait d'apprécier La Beauté et de se complaire dans Le Luxe Suprême. Même sa mère avait dû y succomber plus d'une fois... Mais Lilith n'avait jamais eu un coeur enfermé dans l'Adamant le plus pur. Ceci expliquait cela, comme disait les élamentiens...

Mais, alors qu'elle s'apprêtait à goûter à nouveau cet oiseau, Tyrol lui avait lancée un regard pour le moins glacial, qui jurait fortement avec les expressions douces et niaises de ces quelques instants passés en sa companie. Comme si le contraste n'était pas encore assez puissant, un sourire serein vint s'opposait à ses yeux désormais froids.

Alouqua sentit que la suite n'allait pas lui plaire. D'une part, elle voyait venir, mais alors, gros comme une maison, la perte de son casse-croûte, d'autre part, elle s'imaginait déjà, obligée de combattre cette elfe voleur de repas. Qui allait sans doute lui faire la moral. Premièrement, elle détestait les défenseurs des animaux, ses repas. Deuxièmement, elle detestait, haïssait qu'on lui fasse la moral. Dernièrement, elle detestait, haïssait, abhorrait devoir se battre alors qu'elle n'en avait pas envie. Mais elle savait aussi, que dès qu'il la provoquerait, la soif de tuer cet insolent la prendrait toute entière, elle aurait oublié ce dernier point...

Elle cligna des yeux.
Noir. 1 seconde.
Elle sentait quelque chose fendre l'air, et comme elle s'y attendait, elle vit seulement le moineau attérir dans la main de Tyrol qui s'était mis en position d'attaque.

COmme prévu, la suite ne lui plut pas. Du tout. Cette moquerie douce, provoqua chez elle un rictus qui n'était certes pas de la haine pur, mais oscillait entre plaisanterie et sadisme. Elle répondit assez laconiquement.


" Sache qu'un vampire mange à toute heure, Tyrol. Et qu'ils détestent qu'on leur arrache leur nourriture encore vivante. "

Fini le vouvoiement. Place au tutoiement furieux d'une vampire contrariée. Les bonnes manières des succubes marchaient au début, et encore, mais Alouqua en avait assez d'être hypocrite. On lui avait recomandé d'être prudente, mais Prudence n'était pas son deuxième prénom. Carnage serait plus réaliste... Cependant quand elle entendit la profession de cet elfe, elle s'arrêta deux secondes.
Archael...
...
Oui, ce nom, elle l'avait déjà entendu, avant la bataille, lors des préparatifs. Puissant élamentiens de l'Air, professeur. Danger potentiel. Rester vigilant en sa présence. Il avait tué bon nombre de démons par la voie des airs. Alors comme ça, ce Tyrol était son assistant ? Elle sourit intérieurement. Elle avait là l'occasion de se venger, et de tester ses pouvoirs. Elle aurait aimé decouvrir une nouvelle chaîne de pouvoir, puisque, à ce jour, elle n'en possèdait que deux à sa main gauche : celui de la guérison, le pouce et celui du poison, l'auriculaire.

En revanche, les paroles de Tyrol lui arrachèrent un mince sourire glacial. Peut-être avat-il raison ? Qui pouvait deviner les sombres pensées d'un démon, et surtout d'une démone ? Dans tout les cas, elle resta parfaitement détendue, confiante en ses armes. Elle prépara simplement ses doigts pour les animer, et de ce fait animer une chaîne. Une voix résonna au fon d'elle.
* J't'avais dit d'te battre... Comme d'hab, foutu succube qui ne m'écoute jamais, comme sa fichu mère... *

" Cette fois, tu avais raison... " Elle avait simplement murmuré, comme si elle se parlait à elle-même, en vérité, elle parlait à Kïo. Puis elle reprit en s'adressant à Tyrol. " Archael, vraiment ? Ce nom-là m'ai familier, n'aurait-il pas tuer certaines de mes soeurs ?... Oui, bien sûr. Mais tout ça, c'est du passé, n'est-ce-pas ? Et franchement, quel plaisir aurais-je à te tuer, quand je pourrais assassiner les bourreaux des démons ? Je pourrais te tuer pour soulager le monde des démons d'un élamentien... Et si je peux causer des souffrances parmi tes compagnons, tant mieux, mon plaisir n'en sera que plus grand. "

Elle émit un vague soupir lasse. Puis elle regarda l'oiseau faible se rétablir lentement. Ses yeux semblaient presque animés de la rage d'un tueur devant sa proie qui venait de lui échapper.

" Mais en vérité, la seule raison qui me pousserait à te tuer, Tyrol, serait pour récupérer cette oiseau.... Alors, tiens-tu vraiment à mourir pour un moineau ? "

* Pourquoi tu l'attaques pas toute de suite ?! Pff, toi et tes discours, sur ce point, je préfère Iblîs, lui au moins ne s'embarasse pas de formules aussi longues... 'Fin, je veux bien t'aider si tu le demande poliment, hein ? ça te dirait une nouvelle chaîne pas vrai ? ALors qu'est-ce-qu'on ? Et à haute voix, que j'puisse bien t'entendre... * Elle ferma les yeux, les rouvrit. Pensa qu'elle préférerait mourir plutôt que de demande rpoliment quelque chose à cette chaîne... Puis se ravisa en se disant qu'elle était déjà morte, pour finalement accepter.

" Tu m'excuse un intsant Tyrol ? Je dois m'entretenir avec un démon... " Elle ferma se prépara psychologiquement à cette demande polie... " Bon d'accord, Kïo, tu as gagné : S'il-te-plait ? "

* Tu vois, quand tu veux, t'es docile ! Bah, l'Index ça te dit ? Enfin, va falloir te concentrer ma bicentenaire d'amour ! Indice ? C'est la Restriction... * Kïo, toujours aussi serviable. Elle lâcha un leger merci, à peine audible. Tu me le paiera, pensa-t-elle.

" Ahem, bien. Donc, cette oiseau, tu me le rends, ou pas ?"
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MessageOmbre... Au repos. [ Liiiibre ! ] EmptyDim 2 Mar 2008 - 8:44

"Moi, je m'amuse à toute heure. Il se trouve bien malheureusement que cela tombe pendant votre repas, Alouqua !"

Il manqua de prononcer une excuse, parfaitement dépourvue de sincérité, évidemment ; il n'en avait pas besoin, elle était comprise dans le ton de sa voix. Il sentait rager la femme, sans doute exaspérée de voir ses repas filer à chaque fois, finis ou non. Oh non, Tyrol n'était pas un voleur : dans son groupe, cela n'avait jamais été son rôle ; cependant, le contexte actuel n'était pas le même que d'habitude. Il estimait donc avoir le droit de jouer les "méchants", avec un visage des plus angéliques. Et surtout sans tenir compte du fait qu'Alouqua ne le vouvoyait plus : sans doute se sentait-elle très, très familière avec l'elfe, surtout depuis qu'il lui avait dérobé son apéritif ?

Elle s'était raidie, sans doute croyant que la technique de subtilisation de Tyrol était une incitation à l'offensive. Il était en position d'attaque. En position d'attaque ? Lui ? Jamais ô grand jamais, en tout cas pas pour ce genre de choses ! Il n'avait fait que tirer une corde, il n'avait pas donné un coup de fouet ! Et aussitôt que l'oiseau avait été dans ses bras, il l'avait protégé. Mais il comprenait que, quelque soit sa posture, Alouqua l'ait mal prise : l'allure en elle-même n'avait rien de grave, c'était ce que l'elfe tenait dans ses mains qui devenait sujet de discorde.

De plus en plus amusant ! songea Tyrol avec enthousiasme.

Ledit enthousiasme ne fut pas même entamé par le discours de la belle dame. Il se contenta, le regard dirigé vers l'herbe comme pour masquer son envie de rire, de sourire doucement, de ce sourire qui lui donnait toujours l'air d'être plus loin encore.


"Oooh…", minauda-t-il comme si le récit d'Alouqua l'attendrissait, son petit accent venant renforcer le côté faux et gentiment moqueur de ses paroles. "De la vengeance, de la fierté… Avec le fameux triangle mari-femme-amant, c'est toujours une recette qui donne lieu à de passionnants récits d'enquêtes ! J'aime beaucoup cette idée."

Dans son enthousiasme, il s'efforçait de suivre le reste. L'histoire de "causer des souffrances parmi ses compagnons" l'amusa plus que tout et lui inspira même un scénario divertissant ! Malheureusement il ne fut pas assez rapide pour y répondre et décida de retenir ceci pour plus tard. Comme il connaissait les choses, il savait que pour faire du mal à quelqu'un, il fallait tuer une personne lui étant chère : il imagina un instant la réaction de ses compagnons… Et ne put retenir un pouffement de rire, ce qui tint lieu de réponse pour l'instant.

Il reprit à la suite :


"Me tuer plutôt que me poursuivre ? Mieux ! Beaucoup ont relevé le défi. Enfin, admettons : si je tenais réellement à mourir pour un oiseau, il en irait de même pour vous, n'est-ce pas ? Vous risqueriez votre vie pour récupérer une proie qui vient de vous échapper."

Et comme Alouqua demandait à parler à "quelqu'un d'autre", sans doute une conscience un peu spéciale dont il ignorait tout, l'elfe en profita pour ajouter à voix un peu plus basse, surtout pour lui-même :

"Oh oui, pardon… la marque des grands chasseurs de ce monde… la ténacité… la propriété de la proie, la joie de la posséder…"

Bon ! Tu me le rends cet oiseau ou pas ? Voyons, on reste tranquille, allons allons… pas pressé… tout doux… Tyrol cessa de cajoler le moineau et serra ses mains l'une dans l'autre, fort, si fort que la bête aurait dû mourir étouffée entre ses doigts minces ; mais lorsqu'il écarta les bras avec vivacité, provoquant un petit courant d'air parfumé, elle avait disparu. Dans le lointain, un battement d'ailes précipité annonça la fuite d'un oiseau. Le même ? Peut-être. Allez savoir où il avait atterri, ce coquin-là !

Quelques plumes tombèrent à terre. Hop, encore un repas de téléporté. Ce serait jouable, ça, de cacher les repas de quelqu'un : au moins, le temps qu'il les trouve, il faisait de l'exercice !… Ah, c'est un peu le principe de la chasse ? Oups.


"Non !" s'exclama-t-il avec bonne humeur.

Et avec un sourire parfaitement avenant, il signala qu'ici, c'était lui qui s'amusait avec Alouqua, et non l'inverse. Et que de toute évidence, il s'attendait à n'importe quoi et l'acceptait avec facilité !
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MessageOmbre... Au repos. [ Liiiibre ! ] EmptyLun 3 Mar 2008 - 22:09

Décidemment.
Ca allait de mal en pis.
Enfin, en ce qui concernait l'humeur d'Alouqua.

Elle se détériorait de minute en minute. En vérité, elle se dégradait à chaque prise de parole de cet elfe à la langue un peu trop pendue. Sans prévenir, sans avoir répondu à aucune de ces remarques déplaisantes, la succube laissa sortir la chaîne de sa main droite - celle qui ne possèdait comme don que celui de frapper avec toute la force brut de Baal -, ses reflets sanguins brillèrent telles mille constellations à feu et à sang dans la nuit d'encre de ce soir.

Elle remua son index droit, et la chaîne fouetta l'air, aussi agile qu'une corde, bien que beaucoup plus lourde. La démone avait hésité à utiliser sa chaîne empoisonnée. Après tout, elle était la Conseillère de la Caverne, quiconque osait l'insultait, injuriait tous les démons, dont Iblîs. Elle était en droit d'attaquer.

Cependant, elle ne se faisait guère d'illusions, Iblîs ou tout autre démon "sage" aurait ressistait à la moquerie de ce Tyrol... Surtout Iblîs, avec ses repliques spirituelles. Alouqua n'était pas connue pour son sens de la répartie. En vérité, elle aimait la répartie, mais jusqu'à un certain degré. Hors, cette limite du supportable avait été dépassée, et largement.

Simple amour-propre : elle detestait qu'on se moque d'elle. C'était bien le cas là, non ?
Et puis, elle ne s'amusait pas, non. Merci.


" Oups. Désolé, un leger accès de colère peut-être ? Oui sûrement, je hais qu'on se moque de moi. Question d'égocentrisme profond et d'amour-propre disproportionné. Je n'y peux rien... Mais je me demande sur quoi - ou qui - s'abattra le profond coup ?"

En l'occurence, la malheureuse chose avait été une pierre appartenant autrefois à cette tour grotesque. Proprement fendue en deux parties égales, il y avait eu très peu d'éclats.

Leger rictus railleur.
Petit rire narcissique.
Coup d'oeil méprisant.
Suite répétitive d'émotions qui passent et repassent en boucle sur son visage. Cette suite n'était jamais, jamais, de bonne augure pour le destinataire. C'était surtout très insultant pour ce dernier.


" Pfff, un oisillon m'importe peu, et qu'il meurt de mes dents ou d'autre chose, cela reviendra au même, non ? Et puisqu'apparemment, ta vie n'a d'importance pour personne, je peux te l'enlever. J'imagine que le monde n'en sera que soulagé. Ne dit-on pas : "ce qui ne te tue pas te rend meilleur" ? C'est un peu ça. Si je tue, personne n'en mourra, ils iront donc mieux... Remarque, je pourrais aussi partir en te laissant comme seul souvenir, mon nom ?... Ou bien continuer à discuter. "

Et puis, les démons avaient leurs propres maux, pourquoi Alouqua devrait-elle débarrasser Elament d'un sot pareil ? Pourquoi devrait-elle se battre ici ? Parce qu'elle était une démone et lui un élamentien ? Ridicule ! S'il avait été un démon, et qu'il lui avait parlé ainsi, elle l'aurait déjà tué. Alors pourquoi hésitait-elle ? Kïo lui chuchotait toujours d'attaquer maintenant. Elle ne lui répondait pas. Elle aurait voulu frappé ce Tyrol qui osait l'insultait. Et en même temps, elle... se réjouissait ?

Parce qu'il l'attaque avec ses paroles plutôt qu'avec ses poings ? Parce qu'il joue avec les phrases comme avec une épée tranchante ? Parce qu'il lance des lettres comme des sorts ?
Oui, sûrement. Parce qu'il ne l'attaquait pas ? Oui. Sans doute.


" Pff, vous les élamentiens, vous êtes si... inconscients ! ou bien est-ce ton caractère personel ? Insolent et idiot ? Ce n'est pas très recomandé comme mélange, je m'étonne que tu sois encore en vie. Enfin, on dit que les plus sots sont les plus chanceux. Sauf si tu me prouves que j'ai tord, et que tu n'es pas un crétin complet ? "


La chaîne disparut, elle avait repris son calme. Du moins pour le moment. Oui oui, Alouqua était lunatique. Ne pas s'étonner de la voir dégainer ses armes en permanence sans jamais les utiliser vraiment. C'est normal... Ou pas.
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MessageOmbre... Au repos. [ Liiiibre ! ] EmptyLun 3 Mar 2008 - 23:20

Une chaîne ? Les choses changent, les techniques des démons d'Elament aussi : cela faisait du bien de voir que leur image ne pouvait plus se cantonner à celle d'être difformes qu'on aurait dit encapuchonnés dans des volutes d'ombre, usant de pouvoirs "poubelle" - comme les appelaient les professeurs de défense contre les Forces du Mal, jadis -, mi-Feu, mi-Eau, mi-Terre, mi-Air. Tyol en avait vu, des démons, de toutes les natures et avec toutes les armes possibles ; il pensait cependant que l'usage d'une chaîne était désuète. Alouqua le détrompait.

Il n'avait même pas cillé en voyant la chaîne sortir de la main de cette dernière, et se contenta de la fixer d'un air intéressé : c'était donc cela, ces anneaux qu'elle avait aux doigts… Sans paraître se mettre sur la défensive malgré la menace que la chaîne représentait, l'elfe répondit tout d'abord, avec un sourire très doux :


"Jolie démonstration. Me concernant, je pense plutôt qu'il s'abattra dans le vide !"

Il fanfaronnait, bravadait, il savait que ce n'était pas bien et peu recommandable mais il ne pouvait s'en empêcher. C'était le signe qu'il s'amusait vraiment et que sa curiosité, désormais exaltée et sans limite, attendait une suite. Les conséquences importaient peu. En fait, si, elles importaient, vraiment, mais pour cette fois, il décida d'y réfléchir une fois qu'il serait au bord du gouffre, une fois n'est point coutume !

Il passait pour un sot et un vantard. Il s'en voulut un peu d'ailleurs pour ce dernier point, lui qui d'ordinaire appréciait peu la vanité et qui, surtout, n'aimait pas dire ces choses car il imaginait toujours l'éventualité d'être écrasé et d'avoir exagéré – même gentiment – pour être détrompé de manière pour le moins… Brutale. Et là, quand on est un petit peu mort, il est trop tard pour regretter sa forfanterie et se dire que l'on n'aurait pas dû !

Malgré tout, l'elfe n'était pas loin de la vérité : il avait travaillé dur pour se protéger et protéger les siens avec un niveau de réussite proche du parfait. Il en allait de même pour l'esquive et la déviation. Alors, il ferait tout de même beau voir de perdre dans l'un des rares domaines qu'il habitait et maîtrisait entièrement ! Allons bon.

Il laissait Alouqua parler, hochant la tête de temps en temps, au fil de ses paroles, une main sur la joue et les sourcils levés, l'air triste, comme plaignant la demoiselle. Il la plaignait de lui-même, de sa propre présence, de sa propre bêtise. Pauvre Alouqua ! Oui, elle était réellement mal tombée ce soir. Pourtant tout avait si bien commencé ! Il la laissa aller au bout de sa révolte, de son indignation, puis reprit avec un grand sourire innocent et son accent chantant :


"Si je prouve que je ne suis pas un crétin, ma chance s'envolera-t-elle ? Si oui, alors je vous affirme que je suis un idiot !"

Il marqua une petite pause, haussant les sourcils en plantant ses yeux dans ceux de la dame afin de bien lui faire comprendre ceci : oui, définitivement oui, pour elle et elle seule, il s'avouerait stupide, et plus stupide que moi tu meurs !

"Alors si finalement cet oiseau importe peu, Alouqua, vous ne devriez pas vous énerver", conseilla-t-il gentiment, "cela ne vous va pas au teint. Pour en revenir ensuite à vos propositions quant à mon futur proche, je vous laisse libre choix : je n'aime pas prendre de décisions trop importantes !"

L'elfe voulut ensuite en revenir à l'histoire de ses compagnons, des gens en général et de la peine que sa mort pourrait leur causer, mais se tâta un peu : il aurait aimé bravader encore un peu en sachant pertinemment qu'il ne ferait pas peur à Alouqua, lui dire que si elle le tuait, lui, elle ne sortirait jamais vivante du périmètre. Et ce dans les secondes suivant le malencontreux décès du méconnu Tyrol. Toutefois, à quoi cela servirait-il ? Cela ferait vraiment trop enfantin de menacer en disant que si elle le frappait, son grand frère allait lui casser la figure – cela était naïf, et surtout, faux : il n'avait pas de frère, ni grand, ni petit !

De même, il ne cautionnait pas cette attitude vengeresse. Il laissa donc tomber son retour de réplique et amplifia son sourire. Il passait à autre chose.


"Admettons que je souhaite prouver que je ne suis pas bête : par curiosité, j'aimerais savoir ce qu'il faudrait que je fasse !"

Il secoua légèrement la tête pour ramener ses cheveux dans son dos, l'air malicieux, mutin, les yeux brillants, gardant les bras croisés et une main sur la joue. Paré à tout ? Oui, chef !
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MessageOmbre... Au repos. [ Liiiibre ! ] EmptyMer 5 Mar 2008 - 22:32

" Tu devrais crever, sale elfe dégénéré ! "

... Non, Alouqua n'avait pas cédé à l'énervement. Non ce n'était pas sa voix. Et non sa bouche n'avait pas bougé.
Kïo en revanche... Oui, il avait cédé à l'énervement. Oui, c'était sa voix. Mais non sa bouche n'avait pas bougé, pour la simple et bonne raison qu'il n'en possèdait pas !

La succube fut tout autant surprise que l'elfe par l'agressivité du démon de la chaîne, apparemment, ce dernier était beaucoup moins patient qu'Alouqua, qui était bien moins patiente qu'Iblîs. Ce dernier étant dénué de tout sentiment, il avait un avantage certain sur les deux autres... Dans tout les cas, Alouqua paraissait surtout instable ou au minimum lunatique. Ses émotions passaient d'un extrême à l'autre : de la colère à l'indulgence, du sadisme à la bienveillance ! En vérité, elle devait sembler presque folle, mais elle était simplement une démone, la folie était une seconde nature chez elle, bien qu'elle puisse la "contrôler".

" je vous affirme que je suis un idiot "... Difficile de répondre à une telle réplique. C'était si... surprenant, inattendu. Niveau surprise, ce Tyrol était hors classement ! Impossible de prévoir les coups d'un inconscient, ou alors d'un sage. Revené ainsi cette limite si fine entre la sagesse et l'idiotie, et cette question : Tyrol, était-il fou ou sage ? Aucun élèment à ce moment ne pouvait confirmer l'une des deux possibilités, aussi, Alouqua mit-elle cette interrogation récurante au placard pour l'instant.

L'excès de rage de Kïo se dévérsait en elle, intensifiant sa colère sans vraiment qu'elle comprenne pourquoi. Kïo n'était pas connue pour sa grande patiente, et la moquerie le mettait dans un état... second. La phrase qu'il avait hurler ne faisait que démontrer ce phénomène. Si Kïo s'énervait vraiment, Alouqua savait bien qu'elle aurait du mal à le contenir, aussi décida-t-elle de calmer le démon, en le défoulant. Franchement, les démons sont comme les enfants, ils sont hyperactifs, donc ils ont besoin d'activité, or Kïo n'avait eu d'occasion pour attaquer une vrai cible - excepté des mannequins ou bien des démons mineurs "volontaires" choisis - aussi cette opportunité était inespéré pour lui.


" Soit... "

Quel était la recommandation d'Iblîs déjà ? "Ne pas agir imprudemment... Ne pas faire de folie... Sinon, tu peux tuer qui tu veux. " Enfin, quelque chose comme ça. Attaquer l'assistant d'Archael était-ce considéré comme de la folie ? Alouqua répondrait volontier "non", juste pour voir comment il réagirait... Oui, envoyer sa chaîne droit sur sa face l'amuserait sans doute. Et Kïo se calmerait enfin, car depuis qu'il avait parlé, il n'avait de cesse de lui murmurer de tuer Tyrol. Cependant, Alouqua doutait qu'elle le tuerait en envoyant sa chaîne sur lui. D'une part parce qu'elle avait déjà vu de quoi il était capable, d'autre part parce qu'il était censé être un assistant de professeur. Bref, pas n'importe quel élamentien de passage.

Alouqua releva sa main droite à hauteur de son visage, la chaîne se dressa comme un serpent prêt à mordre. Son geste resta suspendu pendant quelques secondes. A cet instant, elle se posa une question. Et la dit à haut voix.


" Je me demande... si detruire la chaîne pourrait me tuer ? Après tout, mon coeur est enfermé dans un cocon d'Adamant. Celui de cet chaîne... Toi qui est élamentiens, as-tu une idée ? A moins que t'avoir révélé ma hantise te donne envie d'essayer ? "

Alouqua tendit son bras. La chaîne fila, parcourant la distance qui les séparait en quelques secondes, droit sur le coeur de Tyrol.
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MessageOmbre... Au repos. [ Liiiibre ! ] EmptyJeu 6 Mar 2008 - 18:18

Quoi ? Quel elfe dégénéré ? Tyrol manqua de se retourner, comme pour vérifier si quelqu'un d'autre se trouvait derrière lui, mais non, impossible, il le savait, c'était bien à lui qu'on parlait. Mais qui lui parlait ? Les lèvres d'Alouqua n'avaient pas bougé, pourtant, bien que la voix ne lui ressemblât pas, elle venait d'elle. Donc, si pas d'elle… Réflexion… De la chaîne ?

Eh bien, quelle surprise ! Ainsi, cet objet parlait réellement, et c'était sans doute avec lui qu'Alouqua avait souhaité s'entretenir plus tôt. C'était drôlement sophistiqué... Ah, oui, c'est magique ! Bien sûr. Mais le fait d'être magique ne conférait aucun privilège quant aux écarts de comportements.


"Oh, malpoli !"

Il mit les mains sur les hanches et détourna la tête, l'air vexé et le sourire aux lèvres.

Si cette chose était capable de parler, elle était donc capable d'avoir une certaine emprise sur ce qui se révélait bel et bien être une démone. Simple constat. Amusant et dangereux à la fois, autant la chaîne que sa propriétaire. La méfiance de Tyrol se renforça quelque peu, car après tout, s'il sentait qu'il finirait bien par se passer quelque chose, il fallait bien s'y préparer un peu : la méfiance faisait office d'instinct, dont elle était d'ailleurs directement issue. La boucle est bouclée, tout est bien en ordre dans sa tête.

Il ignorait ce que signifiait ce "soit", toutefois, il n'en devinait pas que du bon. Il accueillait ce fait avec un léger sourire étiré sur ses lèvres carmin.

Et dans un bruit presque imperceptible, la chaîne partit, droit devant, comme un serpent d'acier sautant sur sa proie. Elle avait si peu de distance à parcourir…

D'un geste ample mêlant avec invraisemblance la tranquillité du pressenti et la vivacité du réflexe, Tyrol balaya littéralement cette chose agressante et impolie. Un arc de cercle lumineux suivit sa main : le temps d'un éclair aveuglant, d'un bruit sonore de métal que l'on percute, et la chaîne se plia violemment en angle droit, direction le ciel noir. Un aller simple pour la conquête de l'espace ! Cela fait rêver. Quelques secondes encore, l'elfe garda le bras levé, gracieux comme un danseur effectuant une figure.

La chaîne ne l'avait même pas effleuré. Elle s'était juste échouée sur une barrière de lumière faisant office de bouclier. Devant la menace, Tyrol avait senti que le bouclier qui le protégeait, là, à quelques millimètres de sa peau, ne suffirait jamais. Après tout, il n'avait pas prévu de se défendre contre une chaîne… Ni de se défendre tout court ! Mais au fond, cela ne le dérangeait pas. Il fallait juste quelque chose de plus solide. Aussi fit-il disparaître l'autre bouclier, qui s'échappa dans un bref courant d'air parfumé. Oh, que l'on se sentait nu, ainsi !

L'elfe secoua délicatement la tête et dégagea à nouveau ses cheveux, fermant les yeux quelques secondes.


"Je ne saurais dire" , répondit-il dans un soupir presque inaudible. " Il est visible qu'elle vous influence, c'est donc probable que sa destruction entraîne votre mort s'il y a un lien très serré entre vous. Maintenant que vous le dites, je ne vois que cette solution pour vous tuer !"

Cette dernière phrase résonna étrangement dans l'air. Une menace. Lourde de sens, froide… Mais non, je plaisante ! Bien au contraire, Tyrol l'avait prononcé avec tout le professionnalisme de quelqu'un qui cherche une réponse précise et juste à une question. Il s'intéressait vraiment à l'interrogation d'Alouqua.

"Cependant, au risque de déplaire à quelqu'un – ou quelque chose – ici, je ne serais pas celui qui confirmera ou démentira cette hypothèse ! D'autres questions ?"
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MessageOmbre... Au repos. [ Liiiibre ! ] EmptyMar 11 Mar 2008 - 17:20

Thyrim était affalé de façon fort peu gracieuse sur une titanesque branche d'arbre, dans un équilibre précaire et quelque peu vacillant. La bouteille -sans conteste d'alcool- qu'il tenait à la main ne laissait pratiquement aucun doute sur la raison de cette instabilité flagrante. Cette supposition -qui était d'ailleurs presque une affirmation, si l'on tient à jouer sur les mots- était encore renforcée par l'étrange couleur rosée de ses joues, son regard vide et son sourire béat.
Il était saoul.
Ce n'était pas un simple verre de trop -d'autant plus qu'il n'en avait pas-, c'était carrément une barrique entière!
Il se trouvait... Où ça déjà? Dans une forêt, oui, il y avait beaucoup d'arbres... S'il se souvenait bien il devait y avoir une ruine en tour -euh pardon-, une tour en ruines à proximité. C'était le donjon de... la tour... non... le château... Enfin, quelque chose comme ça.
Le jeune Démon avait longuement hésité sur le choix du lieu où il se livrerait à son activité favorite -dois-je vraiment préciser de quoi il s'agit?- en toute tranquillité. Il avait tout d'abord pensé aux falaises de Lefft... Non, de Tellf... Fellt? Enfin bref, il y avait donc songé, mais, après mûres et sobres réflexions, il avait conclu que se trouver dans un état d'ébriété avancée aux abords de falaises abruptes et venteuses –à ce qu’on racontait- n'était pas une très bonne idée. Aussi s'était-il décidé pour une forêt -il y aurait moins de témoins.
Quant à la raison de sa position précaire sur cette misérable -et très haute- branche, il n'en avait absolument aucune idée. Peut-être un coup de vent.
Ce fut donc dans un état second et éthylique que l'adolescent perçut des voix et des émotions. Son don d’empathie était une véritable plaie -du moins était-ce son avis-, autant pouvait-on ignorer des voix, mais des sentiments ? Non, on peu tout au plus les refluer, les cacher aux yeux des autres, mais pas à soi-même. Aussi était-ce assez problématique lorsque la seule chose à laquelle on aspire est la tranquillité.
Mais, revenons auxdites émotions.
Il y avait quelque chose comme de la colère et de l'amusement... Un truc qui ressemblait vaguement à de l'impatience... Une envie de tuer…
Des voix qui semblaient se défier et se moquer...
Tout cela lui venait de très loin. C'était confus, mêlé –cela dit, le litre et demi de liqueur qu’il venait d’ingurgiter n’y était peut-être pas étranger… Il ne comprenait pas et -soyons honnête- ne voulait pas comprendre. Pourquoi faire? Il voulait juste boire tranquille.
Seulement le Dest… la Provid… le Ci… enfin, quelque chose ou quelqu’un en décida autrement –à moins que ce ne soit un mouvement maladroit et superflu qui le fit tomber de son perchoir… Il ne pensa pas à déployer ses ailes, pour planer jusqu’au sol –ce qui fut en vérité une bonne idée, elles se seraient prises dans des branches.
Il s’attendit -du tréfonds de son esprit embrumé par l’alcool- à un atterrissage violent et douloureux, à un choc brutal et dur, mais il s’avéra que quelque chose vint amortir sa chute. Ce quelque chose, par contre, ressentit une certaine douleur… Et une très grande colère.
Bon. C’était vivant. Ça pensait. Et ça éprouvait des sentiments.
Qu’est-ce que c’était ?
Un peu étourdi par la collision avec le sol –non, le truc qui se situait entre le sol et lui-, et par l’alcool, il se releva avec difficultés et s’éloigna de quelques pas en chancelant.
Il allait se retourner lorsqu’un mouvement attira son attention. C’était un Elfe –vu ses oreilles pointues, il n’y avait presque aucun doute là-dessus- aux cheveux blancs et aux improbables yeux verts. « Improbables » n’était peut-être pas le terme… « Etranges » conviendrait mieux.
En tout cas, il semblait plutôt –non, il était- amusé par la situation. Il fixait quelque chose derrière Thyrim.

- Ah ! Galère ! Un Elfe ! Pourquoi il faut toujours que je tombe sur ces abrutis en collant moulant ? Mouais… ça doit être une sorte de malédiction… De toutes façons, celui là à l’air vraiment… stupide… Ouais, c’est ça, c’est le… comment on dit déjà ? Mot ? C’est le bon mot ? Enfin, un truc comme ça…

Il s’arrêta quelques secondes, juste le temps de boire une gorgée –il tenait toujours sa bouteille, à laquelle il s’était crétinement agrippé lors de sa chute. Il perçut un certain désarroi… Non, c’était de la… surprise ? Oui, il y avait de cela… Et autre chose… Bon, tant pis, ce n’était pas très grave.

- Et puis quel air éveillé… On dirait une écrevisse plongée dans la contemplation d’un pied, franchement… Oh ! La vache ! Je n’avais pas vu ! C’est quoi cette coupe de cheveux ? Il s’est coiffé avec quoi ? Un marteau ? Et dire que les Elfes sont renommés pour leurs goûts artistiques. C’est de l’art, ça ? Laisse-moi rire, on dirait… Rien, en fait… ça ne ressemble vraiment à rien…

Il marqua une nouvelle pause et s’aperçut que sa bouteille était vide.

- Oh non ! Ce n’est pas juste ! Pile au moment au j’allais être saoul !

Ce n’était pas normal. Il était presque certain qu’elle était à peine entamée lors de sa chute… Ah. La chute… Elle devait s’être renversée…
Afin de vérifier son hypothèse –et aussi de se recueillir se les restes d’une bouteille qui se serait sans aucun doute révélée délicieuse-, il se retourna. Effectivement, le sol était trempé.
Il y avait également une femme aux longs cheveux noirs qui se tenait debout, les bras croisés, un sourire ravi –qui reflétait bien ses sentiments- aux lèvres. Ça devait être ce qui avait amorti sa chute.

- Ah ! Non ! Pour une fois que je tombe sur une femme, il faut que ce soit un thon !

La légère sympathie que ledit thon éprouvait à son égard disparut subitement.

- Elle a quel âge ? Deux mille, trois mille ans ? Eh ! Ce n’est plus un antiride qu’il lui faut, c’est carrément un sort de résurrection ! Super, un cadavre ambulant qui se balade en bikini (il n’avait pas trouvé d’autres termes pour désigner la tenue légère que portait sa victime actuelle). Elle ne pourrait pas faire comme tout le monde et mettre un linceul ? Ça nous éviterait une vision cauchemardesque… Les cheveux de l’Elfe ne sont pas fameux, mais alors les siens ! Tu les as coupés avec quoi ? Une petite cuillère ? Non, même comme ça le résultat serait plus concluant… Ouah ! La poitrine ! Eh ! Je me suis trompé… Je croyais que c’était quelque chose comme un Démon, mais en fait c’est une vache ! Quoique… Toutes mes excuses pour les vaches…

Puis, il s’aperçut que la femme était véritablement furieuse. Non, c’était même au-delà de cela… Quant à l’Elfe… En fait, Thyrim ne savait pas trop… Tout était brouillé, caché sous l’impérieuse présence et la puissance des sentiments de celle qu’avait insulté le jeune Démon.

- Euh… J’ai pensé tout haut ?

(Je m'excuse pour les petits aléas d'expression qui devraient surtout apparaître vers la fin, j'étais en manque d'inspiration littéraire)
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MessageOmbre... Au repos. [ Liiiibre ! ] EmptyMar 11 Mar 2008 - 22:40

Quelqu'un vous est-il déjà tombé dessus ? Non, vraiment ? Dommage, car c'est une expérience assez... surprenante.

Comment avait-elle fait pour ne pas le remarquer ? Enfin, si, elle l'avait remarqué... un peu tard, c'est tout. En vérité, elle avait juste senti quelque chose au-dessus d'elle, et, alors qu'elle s'appretait à lancer une remarque cinglante à Tyrol, , elle leva la tête, ecquarquilla les yeux, et... s'écroula. Elle se laissa basculer en arrière, son crâne atterrit durement sur le sol, provoquant une douleur vive qui s'évanouit quand une nouvelle douleur apparut : un poid assez imposant lui coupa la respiration, et lui broya les côtes. Vidant ses poumons, elle serra les poings et voulut frapper celui qui l'avait... ecrasée... Mais il s'était déjà relevé, avec assez de mal d'ailleurs.

En vérité, il puait l'alcool. Il semblait complètement saoul. Mais, soulagée du poid oppressant de ce gamin, elle se releva promptement, et se massa les côtes. Elle n'avait rien de cassé, mais la douleur était bien là. La démone remua faiblement son pouce gauche, et une chaîne aux relfets bleutées apparut depuis l'anneau de son pouce, la chaîne innofensive s'enroula autour des côtes de la succube et la guérison opéra. Pendant ce temps, Alouqua observa alors le nouveau venu qui avait fait une entrée pour le moins... ecrasante...

Assez petit, il avait de longs cheveux blancs, parfaitement lisses et démélés, et tranchant avec cette chevelure si belle, deux cornes se dressaient sur sa tête. Il avait aussi une paire d'aile de chauve-souris noire. Sa peau était presque grise, ou bien très pâle, dans tout les cas, elle avait aperçut des marques noirs sur son visage avant qu'il ne lui tourne complètement le dos. Alouqua reconnut facilement à quelle race il appartenait : c'était un Soquior. Et même plus, un espion, du moins, si Alouqua ne se trompait pas. Elle se souvenait avoir étudier cette race, autrefois méprisée, et aujourd'hui, les démons commençaient à peine accepter leurs qualités... Enfin, on disait qu'ils avaient des atouts... Mais elle n'en était pas si sûre...

De prime abord, elle le trouva parfait. Même ( ou surtout, après tout, elle le voyait pour la première fois ) s'il était saoul, il arrivait à insulter un elfe... Remarque, ça ne devait pas être si compliqué... Enfin, dans tout les cas, il ne l'insultait pas, elle. Et même s'il lui était tombé dessus, aux sens propre et figuré, elle pensa pouvoir lui pardonner s'il lui présenter des excuses... Après tout, n'importe quel démon intelligent saurait reconnaitre un Démon Majeur... En théorie, et s'il n'est pas saoul... Car le sourire assez chalereux de la succube s'effaça très vite. Dès qu'il la traita de... Ahem, en tant que narratrice, je préfère éviter de m'attirer les foudres de mon personnages, aussi, mettrai-je des astérisques pour ma sécurité... Bref, lorsqu'il la traita de th**.

Mais cette insulte n'était rien par rapport à ce qui suivit : en fait, si ce démon avait voulu l'énérver, il aurait eu du mal à faire mieux que ça... N'importe quelle succube l'aurait déjà empalé, mais, peut-être à cause de son incroyable clémence ( genre "compte la-dessus et bois de l'eau..." ), elle ne fit rien. Pendant deux secondes, au moins. Le temps que son sourire s'évanouisse.

Et là, seul die... seul un être supérieur pourrait savoir comment elle s'était retenue. Par quel moyen en fait. La chaîne de guérions se déroula et se retracta lentement jusqu'à l'anneau de son pouce gauche, où elle disparut. Kïo ne put s'empêcher de lui souffler :


* Ca va chauffer pour le gamin... Dis, tu m'en laisseras un morceau, après l'avoir déchiqueté ? Huhuhu... *

Kïo avait tord, elle ne le déchiqueta pas, elle s'arrêta au stade " rappel à l'ordre "... En criant.

" Sale démon pré-pubère ! Soquior de misère ! Sais-tu au moins à qui tu t'adresses ?! Alouqua, Conseillère Démoniaque ! Ici c'est notre territoire, aux démons de la Caverne ! Que fais-tu ici ?... Et pour ton information, gamin, j'ai deux cents ans, pas deux mille ! Et je préfère être bicentennaire qu'être un nain écervelé, saoul et ... Et ... je suis une succube, bougre d'idiot ! "

Ah... Ca allait tout de suite mieux. Se défouler comme ça sur un démon inoffensif, c'était plus jouissif que sur cet elfe insensible... Elle prit une inspiration méritée, après avoir presque craché à la figure de ce Soquior. Non mais, il avait osé la traiter de vache... de vieille... de cadavre... de th**... Maintenant, qu'il n'espère plus un pardon rapide et indolore. Alouqua se promit que, si un jour ce démon entre dans la Caverne, elle lui ferait payer cela... A sa manière. Et d'ailleurs, pourquoi attendre qu'il entre dans la Caverne ? Parce qu'en fait, elle avait déjà son idée sur la pire torture qu'elle pourrait lui infliger : le faire entrer à son service personnel... En outre, elle pensait qu'un espion pouvait être utile ( quand il n'était pas saoul du moins )... Enfin, pour le moment, une légère envie de meurtre la prit...

" J'espère que la tension pourra te de-saouler... pour toi... "

Sur le coup elle en avait complètement oublié Tyrol ! Lui aussi ne manquerait pas d'être surpris, et Alouqua se demandait s'il allait réagir à l'attaque du jeune démon... Ca serait assez insultant pour elle, en effet, si elle, Alouqua, à l'égo démesuré, elle pouvait pas irriter cet elfe, comment ce nabot aurait-il pû le faire ? Mais il était vrai que ce démon n'avait guère fait preuve de finesse, en fait, son état d'ébriété avancé avait dû le rendre presque inconscient de ce qui l'entourait, mais qu'à cela ne tienne, saoul ou pas, il l'avait insulté, elle, et Alouqua ne le laisserait pas partir aussi facilement...
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MessageOmbre... Au repos. [ Liiiibre ! ] EmptyMer 12 Mar 2008 - 15:28

Eh bien ça c'est quelque chose ! Et voulez-vous que je vous dise ? Tyrol n'avait jamais vu de spectacle aussi comique depuis que deux de ses compagnons s'étaient livrés à une bataille de boisson au Bal des Princes ! Ca aussi, c'était quelque chose ! L'alcool, c'était vraiment magique… surtout chez ceux qui l'avaient joyeux.

Oui, Tyrol était surpris : l'arrivée avait été… théâtrale ! Mais ce qui surprenait surtout l'elfe et qui faisait briller de larmes ses yeux grands ouverts, c'étaient les insultes du nouveau venu. Enfin, insultes… On a beau dire, cela relève plutôt de la raillerie de jeunesse ! Tyrol n'était jamais passé par ce stade-là : c'est pour cela que la capacité qu'avaient parfois les autres à retomber dans ces instants de contestation et d'insatisfaction permanentes l'en faisait littéralement tomber par terre ! Et celui-ci n'arrête pas… Un vrai moulin à moquerie ! Oh, ce n'est pas beau… Mais que c'est bon ! L'elfe ne pardonnait pas cette attitude parce que le garçon (démon ? sans doute, c'était le soir !) était saoul, du moins visiblement, mais plutôt parce que les insultes ne l'avaient bel et bien jamais vraiment atteint. Il ne trouvait pas cela joli, et, bien sûr, très impoli ; Pourtant, lorsqu'on l'insultait lui, son cœur ne ressentait ni peine, ni animosité. Il en avait donc déduit que cela l'amusait plus qu'autre chose. Sans doute une question d'habitude, se remémora-t-il avec nostalgie.

Il souffla le "mot" à son "agresseur", appuyant d'un signe de tête que c'était bien cela la bonne réponse. Quoi ? Il aide à s'insulter ? Qu'importe puisqu'il ne considère pas ces paroles en tant que telles !

Très franchement, il se serait plutôt offusqué pour Alouqua, car tout de même, elle était belle ! Dire d'elle que sa poitrine insultait les vaches… Non, pauvre Alouqua. Il ne fallait pas pousser ! Et l'autre qui s'attaquait à tout… Il ne tarissait donc pas de sujet de critique. C'était réellement cela le plus surprenant.

Il sentit la démone se chauffer, puis s'énerver réellement, plus qu'elle ne s'était énervée sur lui, Tyrol, et sa prétendue stupidité que le nouveau venu voulait confirmer du haut de ses nombreux litres d'alcool. Elle hurla son indignation afin de tenir l'autre démon en respect, provoquant un pouffement de rire mal contenu chez l'elfe, qui se tenait les côtes, lui, non pas de douleur, mais de rire. Il mit sa main devant sa bouche et tenta de se faire plus discret, mais la lumière de la Lune faisait briller sur ses joues les larmes de rire qu'il ne pouvait refouler, et ses épaules frêles étaient secouées de spasmes. Il profita du fait que le jeune se soit tourné dos à lui, se focalisant sur Alouqua, pour laisser libre court à ces démonstrations physiques éprouvantes, laissant échapper en bruit de fond, tandis que les deux démons s'échangeaient les politesses en règle, de très légers bruits aigus signalant la difficulté qu'était de reprendre sa respiration avec discrétion dans un moment pareil.

Il essuyait ses larmes au moment où Alouqua parlait de dessoûler l'autre démon. Ses nerfs étaient confrontés à de dures épreuves, ce soir, et pourtant elle parvenait à se maîtriser. C'était vraiment bien ! Ah…

Et lui ? Lui ? Il ne savait quoi répondre à tout cela. Il devinait pertinemment que tout ce qu'il dirait pourrait être retourné contre lui à tout moment, et que, avec le mal qu'il avait à suivre ce genre de moulin à paroles, il ne pourrait jamais répliquer correctement. Par ailleurs, il ne tenait vraiment pas à s'engager dans une bataille verbale de se genre : retourner des "insultes", même pour rigoler, cela n'était pas pour lui ! Il appréciait guère de rentrer dans ce petit jeu-là, de se forcer à dire des choses qu'il ne pensait pas juste pour se défendre. Se défendre de quoi, dans le cas présent ? Mais de rien ! C'était donc inutile.

La répartie ne lui aurait pas manqué, mais le sujet ne lui plaisait pas… Dommage, pensa-t-il. Il sentit cependant que si l'occasion d'en placer une bonne et définitive le prenait, il n'hésiterait pas à en jouer. Il la garderait peut-être comme conclusion, afin de ménager ses effets.

Il se dit malgré tout que la remarque sur ses cheveux ne tenait pas debout : il en prenait grand soin, et, bien que quelques mèches bouclaient légèrement, par une fantaisie qui lui échappait, sa coupe ressemblait en tout point à celle du démon. Longs et lisses. Il s'était insulté sans s'en rendre compte… Eh bien, me voilà "vengé" ! considéra l'elfe avec satisfaction.


"Quelle rigolade !", se contenta-t-il de dire avec un calme chaleureux et gentiment moqueur. "Encore une vedette, on dirait bien. Cela promet, Alouqua !"
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MessageOmbre... Au repos. [ Liiiibre ! ] EmptyMer 12 Mar 2008 - 16:31

- Sale démon pré-pubère ! Soquior de misère ! Sais-tu au moins à qui tu t'adresses ?! Alouqua, Conseillère Démoniaque ! Ici c'est notre territoire, aux démons de la Caverne ! Que fais-tu ici ?... Et pour ton information, gamin, j'ai deux cents ans, pas deux mille ! Et je préfère être bicentenaire qu'être un nain écervelé, saoul et ... Et ... je suis une succube, bougre d'idiot !

Thyrim qui s'était tout d'abord raidi dans l'attente d'une attaque -l'envie de meurtre qui lui parvenait était pour beaucoup dans cette réaction- fut assez surpris d'entendre la réplique haineuses de la Démone.

Conseillère Démoniaque? Qu'est-ce que c'était que cela? Alouqua, quel nom affreux... Ah bon? Elle vivait dans une Caverne. Eh bien qu'elle y retourne, on ne la verrait plus! Deux cents ans? Comme quoi, il ne faut vraiment pas se fier aux apparences. Nain écervelé? ça vaut mieux que d'être un thon à moitié mort. Saoul? ça ne lui était jamais arrivé peut-être? Une Succube? Pas possible, ce sont censés êtres les plus belles femmes -enfin, démon-femelles- de la Cré... de la Terre.

Ce furent les premières pensées qui traversèrent son esprit. Néanmoins, un élan de lucidité et d'intelligence -fort étonnant vu son état- l'empêcha de les prononcer à haute voix, raccourcissant ainsi de façon presque certaine son espérance de vie. Apparemment, la terrible colère de la Démone l'avait fait brutalement dessouler. Quelle plaie!
La fureur qu'il ressentait le faisait frémir. Il s'efforçait de ne pas trembler, sans grande réussite notable. Son interlocutrice étant elle-même agitée de spasmes furieux, il était probable qu'elle n'aie rien remarqué...
Soudain, il entendit un bruit étouffé. Etonné, il se retourna et jeta un coup d'oeil rapide par dessus son épaule pour voir l'Elfe pleurant de rire, les larmes roulant sur ses joues sans qu'il ne put vraisemblablement les arrêter. Il tentait de dissimuler son hilarité derrière sa main -ce fut un échec relatif.
Le jeune Démon s'aperçut avec surprise que son amusement était réel. L'Elfe n'avait absolument pas été touché par ses railleries -enfin, les railleries d'un ivrogne n'étaient pas spécialement à prendre en considération. Certes, savoir qu'une des personnes qu'il avait insultées s'en ficher royalement le vexait un peu -énormément, en vérité-, mais ladite personne paraissait apprécier son humour...
Quel dommage que ce soit un Elfe, sans quoi ils se seraient sûrement bien entendu!
Subitement, Thyrim réalisa une chose qui ne lui avait pas encore traversé l'esprit -mais, un esprit embué par les vapeurs de l'alcool était forcément plus long à réagir, n'est-ce pas?-, l'Elfe avait la même coupe de cheveux que lui. A quelques mèches près... De la même couleur. De la même finesse...
Zut.
Se rappelant soudain qu'une pseudo-Succube s'adressait à lui en des termes hargneux et véhéments, le jeune Démon reporta son attention sur son interlocutrice enragée.
Selon toutes probabilités, elle venait de finir sa diatribe et attendait, une lueur meurtrière dans les yeux, une quelconque réaction de sa part. Enfin, une quelconque réaction... Qu'il se mette à genoux en pleurant et implore son pardon avec humilité, je pense que cela se rapprochait plus de l'idée d'Alouqua.
Il poussa un soupir désabusé. Non, ça n'était vraiment pas son genre. Fuir, ça, c'était une option envisageable...
Fureur. Hargne. Colère. Envie de tuer. Sadisme.
Les sentiments de la Démone étaient assez compréhensibles -et, par ailleurs, c'étaient ceux qu'éprouvait la grande majorité des gens auxquels Thyrim adressaient la parole-, mais ils étaient d'une intensité peu commune et, parfois, ils semblaient se contredire, s'affronter, s'adresser les uns aux autres. Comme si deux personnes dialoguaient entre elles.

- D'accord..., lâcha-t-il d'un ton désinvolte. Mais comment ça se fait que vous êtes deux à partager le même corps? Tu es déjà super laide -et en plus tu as vraiment un caractère de chien!-, alors ça ne m'étonnerait qu'à moitié que tu sois schyzophrène!

Il s'avançait peut-être un peu lorsqu'il affirmait qu'ils -ou qu'elles, qui sait, peut-être qu'il s'agissait de femmes... ou de personnes féminines en tout cas- étaient deux dans la même enveloppe charnelle.
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MessageOmbre... Au repos. [ Liiiibre ! ] EmptyJeu 13 Mar 2008 - 22:12

Ah. Ah. Ah.

Très amusant... Ou pas.
En tout cas, pas pour tout le monde. Pas pour Alouqua.

Entre l'elfe dégénéré qui était simplement hilare, dissimulant difficilement sa crise de "fou rire", et le nabot qui posait des questions... franchement saoulantes. Sans jeu de mot. Alouqua songea un instant à reprendre son calme, à se retourner, et à disparaitre dans une porte démoniaque ouverte par ses soins. Mais cette idée fut éphémère. Et elle ne se calma pas, ne se retourna pas et ne partit point. Que nenni. Elle fit face, jeta un regard plus méprisant que colérique à Tyrol et reporta son attention sur le jeune démon.

Oui, décidèment, il était très jeune. Pas plus de 17 ans, en apparence du moins. Mentalement, Alouqua lui donnait plutôt 13 ans. L'âge bête, disait-on. Certes, il ne semblait ni fort ni courageux, mais, comme tout les Soquiors, il devait être agile, et... et... peureux. Il n'en ferait qu'un meilleur démon. En effet, depuis quand un être démoniaque était-il courageux ? Fort à la rigueur. Mais généralement, tout démon qui se respectait était simplement couard. Aussi, ce nabot n'échappait pas à la règle. Mais est-ce qu'un jour un adolescent en pleine crise de puberté démoniaque serait-il mûr ? Question piège. Alouqua demande un "jocker"... Ou plutôt, elle répondrait NON.

Toujours est-il qu'il lui avait posé une question, lui. Pas très flatteuse d'ailleurs. Schyzophrène ? Elle ? Non, simplement puissante. Mais, au grand étonnement de tous, face à cette question, Alouqua sourit. Elle ne hurla pas, ne se battit pas... Elle sourit. Alors, certes, ce sourire était léger, simple, mais il surprit.


" Non. "

Ce fut tout, pour elle. Car à ce moment, Kïo prit la parole, s'adressant d'abord à Tyrol. Les lèvres d'Alouqua ne bougèrent pas, c'était bien l'esprit du démon Kïo enfermé dans cette chaîne qui parlait.

" Toi là-haut ! Arrête de piailler comme un poussin sans cervelle ! Jamais un être aussi horripilant... Bref, toi, le démon nain, je partage pas le corps de cette succube ! Je suis Kïo, démon reduit à servir cette vile démone... Mais j'ai l'impression qu'elle t'aime bien, nabot ! T'as pas de chance dis-moi... "

Elle l'aimait juste assez pour ne pas le tuer tout de suite. Mais pas assez pour ne pas le punir plus tard. Trouver son point faible... Quel programme ! Mais avant que ce crétin devienne un démon - Alouqua s'imaginait morte avant que cela n'arrivât - elle pourrait toujours le surveiller et au besoin le proté... Maudit instinct maternel ! Pff, une succube n'était pas seulement faite de débauche, elle possèdait un instinct de mère très développé. Au grand dâmne d'Alouqua, condammée à supporter cette intuition ridicule. Enfin, elle espérait qu'avec le temps, et le fait que son coeur soit froid, elle detruirait complètement ces instincts primitifs.

Alouqua regarda un instant encore le démon. Son visage était fin, beau. Serait-il incube ? Ses cheveux blancs si soyeux, cette obsession pour la beauté, cela lui rappellait bien le comportement de n'importe quel jeune incube. Elle cherchait un nom pour la couleur de ces cheveux. Ils était blancs certes. Mais Alouqua préférait rapprocher les couleurs de la nature. Ses cheveux à elle, étaient couleur "violette une nuit d'automne". La succube leva la tpete vers la lune. Et trouva un nom. Les cheveux du Soquior étaient couleur "pleine lune de printemps". Et oui, Alouqua avait aussi un sens poétique, car, succube, elle était attirée par la luxe et la beauté. Or, qu'y avait-il de plus beau qu'un paysage ? Bon d'accord, elle, elle répondrait "un paysage de massacre", spontannèment. Mais les succubes étaient en général, pleines de contrastes.


" Au fait, tu ne nous as toujours pas fait l'honneur de nous donner ton prénom ? J'aime à connaitre le nom des démons qui vivent ici. En outre cela fait partie de mon travail. "

D'une part, connaitre le nom de quelqu'un était une manière de s'approprier cette personne, en découvrant une part de cette créature, quelle qu'elle soit. On disait bien que le nom était le reflet de la personnalité, pensée que partageait Alouqua. D'autre part, elle devait toujours récolter un maximum d'informations lorsqu'elle sortait la nuit, en effet, conaître les élamentiens était un avantage comme un autre, et savoir qui étaient les nouveaux démons arrivant avait aussi son importance. Deux bonnes raisons de poser cette question si simple.
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MessageOmbre... Au repos. [ Liiiibre ! ] EmptyLun 17 Mar 2008 - 19:15

Tyrol s'était reculé. Bien, ils n'ont pas besoin de lui, et il le concevait parfaitement. Il n'y avait qu'une seule personne, enfin, chose très précisément, qui s'accrochait encore à lui, à le traiter de tous les noms pour mieux lui faire sentir sa stupidité et ses enfantillages agaçants.

"Un subordonné ne donne pas d'ordre, surtout pas à un ennemi", répondit l'elfe d'une voix douce et avec un sourire discret et agréable.

Il accorda aux anneaux d'Alouqua un regard à l'image de sa voix : doux. Oui très. Mais tout était doux, trop doux… Dou… Cereux, Doucereux, c'était cela ! Désagréablement doucereux, teinté d'une moquerie et d'un je-m'en-foutisme sans limite ! Il ignorait si la chaîne le voyait. Il en déduisait que oui vu ce qui s'était passé quelques minutes plus tôt, mais se conservait le bénéfice du doute. En tout cas, elle entendait, et la phrase qu'il avait prononcée suffisait amplement, à titre de remise en place.

Puis l'elfe se tut. Il n'avait plus à intervenir puisque rien ne le concernait. Pas même les insultes du démon saoul ! Il était définitivement concentré sur Alouqua, et ensemble ils éternisaient leurs politesses. Alors Tyrol laissa faire. En effet, il aurait eu cent fois l'occasion de s'enfuir, mais, toujours dans sa (prétendue) stupidité, il tenait à rester. Non pas que cette fois, la politesse l'oblige à attendre que la discussion des deux démons soit finie pour leur souhaiter la bonne soirée, mais il attendait. Quoi donc ? Eh bien ! Que l'on s'intéresse à nouveau à lui, ne serait-ce que pour lui ordonner de filer (dans un énième grand accès de clémence de la part d'Alouqua) !

Il doutait par ailleurs de sa liberté à aller et venir comme bon lui semblait... Oh quoique, il y avait bien la téléportation : en allant de courte distance en courte distance avec assez de rapidité, ce qu'il avait, il pourrait s'évanouir dans la nature sans trop de problème. Il aimait beaucoup cet exercice d'esquive, cette façon de filer sous le nez des gens. Mais comme il ne le faisait pas, il fallait bien croire que son intérêt n'était pas là.

Tyrol, assit sur un rocher, défit l'une de ses bottes qu'il retira et secoua vaguement pour en faire tomber un caillou. Puis la remit. S'ennuyer ? Lui ? Allons, on ne s'ennuie jamais à écouter des conversations animées. Enfin… Elle avait un peu perdu de son animation car une question avait été posée et l'interpellé n'avait pas encore répondu, mais l'attente d'une réponse n'était pas si ennuyeuse, comme épreuve. Sans nullement s'ennuyer, l'elfe recouvrait simplement son sérieux après une bonne crise de fou rire.

Tyrol pivota sur son rocher, sagement assis, croisa les mains sur ses genoux et regarda fixement le jeune démon qui lui tournait toujours le dos. Il aurait aimé l'inviter à se présenter en parlant plus gentiment qu'Alouqua, mais… ce n'était pas sa conversation. N'est-ce pas ? Aussi, en attendant une considération quelconque ou un oubli définitif de sa personne, il ne se mêlerait de rien, ni en faveur de l'un, ni en faveur de l'autre démon. Comment pourrait-il s'en mêler, d'ailleurs ?

Après tout, il n'était qu'un simple d'esprit !
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MessageOmbre... Au repos. [ Liiiibre ! ] EmptyLun 17 Mar 2008 - 19:52

- Toi là-haut ! Arrête de piailler comme un poussin sans cervelle ! Jamais un être aussi horripilant... Bref, toi, le démon nain, je partage pas le corps de cette succube ! Je suis Kïo, démon reduit à servir cette vile démone... Mais j'ai l'impression qu'elle t'aime bien, nabot ! T'as pas de chance dis-moi...

La réplique sembla résonnait tout autour d'eux, comme un échos lointain, avant de disparaître sans laisser plus aucune trace. Le plus étonnant, c'était que ces paroles paraissaient sortir du néant.
Thyrim fronça les sourcils. En se concentrant, il n'était pas très compliqué de faire la jonction entre les sentiments de Kïo -c'était bien comme cela qu'il s'appelait?- et d'Alouqua. c'était d'autant plus aisé qu'ils tendaient à se différencier. En effet, si la... chose qui venait de s'exprimer continuait de ressentir une certaine animosité à son égard, la Démone semblait relativement calmée. Elle était par ailleurs plongée dans la contemplation de ses cheveux.
Songeuse. Admiratrice. Vindicative.
Oui, il n'y avait aucun risque -sauf erreur- qu'elle ne l'attaque dans l'immédiat.
Au bout de quelques minutes de silence pesant -et ennuyeux-, la prétendue Succube reprit la parole:

- Au fait, tu ne nous as toujours pas fait l'honneur de nous donner ton prénom ? J'aime à connaitre le nom des démons qui vivent ici. En outre cela fait partie de mon travail.

L'adolescent, bien qu'ayant connaissance des sentiments de toute personne se trouvant à moins de deux cents mètres -c'était une approximation très... approximative...-, resta un moment perplexe.
Il n'y avait pas deux minutes, elle voulait encore l'empaler et lui arracher les membres -ou quelque chose du genre, tout du moins- et, maintenant, elle lui demandait son nom comme si elle ne ressentait plus aucune pulsions meurtrières à son égard -ce qui était le cas, il ne restait plus qu'une légère irritation. Schizophrène, peut-être pas, mais lunatique, ça c'était sûr! Néanmoins, le ton qu'elle avait employé ne laissait aucun doute la-dessus: elle était toujours en colère contre lui. A cette constatation, un sourire satisfait et rassuré naquit sur ses lèvres, et c'est avec une gaieté candide qu'il répondit:

- Je m'appelle Thyrim. Si tu pouvais éviter de me fixer comme cela, ça m'arrangerait... Je me doute que tu ne dois pas avoir beaucoup de rendez-vous galants (une grimace moqueuse tordit ses traits en un rictus sardonique), mais ce n'est pas pour ça que tu dois te rabattre sur moi.

Des images affreuses s'imposèrent à son esprit et il frissonna de dégoût. Pour tenter d'y échapper, il tourna complètement le dos à Alouqua pour s'attaquer un peu à l'Elfe.

- Et toi, c'est quoi ton nom?

Il s'attendait à un nom bien niaiseux comme Elfïwen ou Mëldäwë, mais, s'étant déjà ridiculisé avec les cheveux -sinsulter soi-même sans le faire exprès était un tantinet ridicule et blessant-, il préférait ne pas prendre de risques et attendre la réponse de son interlocuteur.
Un Soquior prudent est un Soquior heureux -et vivant-, c'est bien connu...
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MessageOmbre... Au repos. [ Liiiibre ! ] EmptyJeu 20 Mar 2008 - 21:43

Décidemment, l'éducation des jeunes démons était complètement à refaire. Ils étaient insolents, impolis, obsédés par l'alcool, inconscients de la hiérarchie démoniaque, ignorants de leur propre histoire... Des simplets, en somme. En outre, ils étaient d'une imagination fertile en ce qui concernait les insultes et autres moqueries en tout genre. Aussi, les injures de Thyrim, puisque c'était son nom, énervaient Alouqua. Et, étant donné que ce jeune Soquior malélevé lui tournait encore le dos, elle aussi se retourna, et boudeuse ( du moins, c'était ce que son visage exprimait ) elle s'assit sur un rocher. En vérité, elle était certes énervée, et aurait toutes les raisons pour être boudeuse, cependant, elle reflechissait intérieurement, intésemment.

D'une part, elle pensait à l'arrivée de ce Thyrim, d'un Soquior espion. Très pratique. Elle voyait déjà une multitude de missions en tout genre qui nécessiterait l'intervention d'un Soquior. En même temps, elle pensait qu'il avait l'air d'un démon déplorable. Irritant. Enervant. En fait, il lui rappelait... elle-même, lorsqu'elle voulait ardemment énervé Iblîs. Désormais, ce but ne l'intéressait plus, elle en avait un autre... Elle devait se venger, enfin, de celui qui s'était joué d'elle. De celui qui avait tout manigancé bien avant sa naissance : Seth. Toujours introuvable, un véritable nuage de fumée, intouchable. Et pourtant, elle comptait bien le trouver. Et le tuer. Ce qu'Alouqua ne savait pas, c'était qu'elle n'aurait guère besoin de chercher, Seth était déjà en route pour la rerouver et voir quels progrès elle avait faits...

D'autre part, après avoir laissé de côté ces idées de vengeance, elle se demanda à nouveau, mais sérieusement si Tyrol était idiot. Etant donné le nombre de fois où elle s'était posée cette question, tout les arguments avaient déjà été vus par Alouqua. Aussi ne s'attarda-t-elle pas sur la question. Elle conclut simplement qu'il était certes idiot par ses paroles, mais intelligent par sa magie et ses reflexions.

Toujours assise, elle leva sa main droite devant son visage et murmura très bas, de sorte qu'aucun autre protagoniste ne puisse l'entendre, une formule très courte, d'à peine dix mots. Dans sa main, un petit nuage noir apparu, ressemblant aux portes de ténébres empruntées par les démons pour voyager. Rapidement, le nuage informe prit la forme d'une bouteille noir d'environ quinze centimètres. C'était du sang d'Aasimar, un peuple ancien, mélangé à un alcool habituellement fort, mais ainsi dilué, il devenait sans danger d'ivresse pour le consommateur. Alouqua attrappa la bouteille, et l'amena à sa bouche, elle but la liqueur sanguine lentement. Ainsi, l'alcool nagirait moins. La succube avait bien été privée de son apéritif ( un peu tardif ), elle méritait bien une boisson... non ?

Attention, tout les démons ne sont pas alcooliques, la plupart ont cependant un penchant pour l'alcool, on n'y pouvait rien. Certains n'en buvaient jamais ou presque ( Iblîs ), d'autres en buvaient à l'occasion ( Alouqua ), d'autres encore en buvaient tout le temps ( Thyrim ). Alouqua jeta un vague coup d'oeil à Tyrol quand Thyrim lui demanda son nom. Elle les observa tout les deux. L'un comme l'autre étaient sarcastiques. Un point commun, assez peu commun...


* - Tu m'oublie ? Moi aussi, je suis sarcastique !
- Ah oui ?...
- Mais bien sûr. Je vais même te le prouver ! Sale succube dévergondée ! Misérable cafard anémique ! Engeance malsaine ! ...
- ... c'est tout ?
- ... *

Ah... Kïo croyait être très fort, en vérité, il se sentait ridicule, lui autrefois si puissant, réduit à l'état d'esprit démoniaque habitant une chaîne, au service d'Alouqua... Quelle vie pitoyable. Enfin, ce n'était pas de sa faute à elle, en tout cas pas directement. Bref, inutile d'en parler, ce sujet était véritablement inentéressant. Alouqua but une nouvelle gorgée du sang alcoolisé. C'était un pur délice, fabriqué pour elle par ses succubes favorites... Un met exquis. Un peu calmée, elle se retourna sur son rocher, et fit face aux deux compères. Elle écoutait leur discussion, et attendait un moment pour intervenir, à moins qu'on ne l'invite à se joindre à la conversation.
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MessageOmbre... Au repos. [ Liiiibre ! ] EmptyDim 23 Mar 2008 - 18:39

Allons donc, encore une fois, on lui demandait son nom. Il ne pouvait prendre le risque d'en inventer un, sans quoi Alouqua se permettrait sans doute la rectification. Mais il en avait assez de dire Tyrol à chaque fois…

"Il faudra le demander à Alouqua en temps voulu, lorsqu'il vous sera utile," répondit-il simplement en reversant la tête en arrière, serein, souriant et poli. "Car je ne pense pas que mon nom puisse vous importer très sincèrement !"

Ce qui, en soi, n'était pas une provocation mais bien une constatation réaliste : pourquoi demander son nom ? En avait-il réellement besoin, ce démon qui, quelques minutes plus tôt, l'insultait sans tarir ? Non… En tout cas, l'elfe n'estimait pas l'intérêt réel du dénommé Thyrim. Ce devait simplement être pour se donner contenance face à une gêne qu'il éprouvait, une excuse pour se retourner contre l'elfe, profiter de son nom afin de mieux s'en moquer. Et si ce n'était pas sincère, alors il n'en voulait pas ! En attendant rejetait-il la responsabilité à Alouqua. Elle avait aussi voulu connaître son nom, son nom tout prêt, tout réchauffé… Qu'elle s'en serve ! Et toc !

Oui, c'est presque à se demander si Tyrol ne préférait pas les insultes de Thyrim, tout compte fait…

Ce fut sur cet instant précis que Tyrol s'ennuya. D'un coup d'un seul ! Pourquoi tout ceci ne ressemblait plus qu'à un salon de thé, une réunion de routine ? N'était-il pas en présence de démons ? Oh, il n'avait jamais douté de la capacité diplomatique de certains démons, ni de leur envie de calme. Hélas, malgré tout… Il n'y avait plus de jeu ! Et cela retardait sa balade dans les bois.

Alors l'elfe resta là, penché en arrière en prenant appui sur ses bras, la tête renversée, comme si voir le monde à l'envers le rendrait plus amusant, plus intéressant. Peine perdue : il n'y avait sous ses yeux que de l'herbe, quelques pierres échappées de la Tour et les arbres par où il était venu. Et par où il allait repartir, se dit-il simplement.

Il se releva, épousseta distraitement sa cape et jeta un bref coup d'œil aux deux démons.


"Bien ! Il semble que ma présence empêche l'entretien à l'emploi de Sire Thyrim. Je pense qu'il saura vous faire tourner chèvre aussi bien que moi, Alouqua, aussi je vous le laisse tout entier !

Il croisa les mains devant lui et inclina docilement la tête.

"Et ainsi vous épargnerai-je ma bêtise à tous les deux."

… A moins qu'ils ne tiennent vraiment à le garder, juste pour le plaisir de croire l'éconduire de quelque manière que ce soit ou de vouloir épargner sa stupidité non pas à eux seuls mais à Elament et au monde tout entiers ! Il ne savait pas mais se sentait réellement en position très, très seconde. Thyrim avait pris sa place dans l'intérêt d'Alouqua, et à juste titre d'ailleurs puisque les deux démons ne se connaissaient pas et qu'ils allaient sans doute être liés par la nécessité.

Et puisqu'à part la chaîne, personne ne souhaitait sa mort, il pourrait partir sans aucun problème.
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MessageOmbre... Au repos. [ Liiiibre ! ] EmptyMer 26 Mar 2008 - 19:51

-Il faudra le demander à Alouqua en temps voulu, lorsqu'il vous sera utile. Car je ne pense pas que mon nom puisse vous importer très sincèrement!

Si la réponse de l'Elfe le surprit, Thyrim n'en laissa rien paraître, si ce n'est une légère et éphèmère grimace dubitative. Puis, une moue malheureuse et déçue apparut sur son visage et des larmes brillèrent dans de grands yeux attendrissants. Il n'y avait rien à redire, il maîtrisait très bien cette expression de désarroi et de tristesse -ce fut en partie grâce à elle qu'il passa les dix premières années de sa vie à manger à outrance, sa mère se faisant avoir à chaque fois.
Cet Elfe était vraiment imprévisible! Et dire que lui, il connaissait ses sentiments... La pauvre Alouqua devait être complètement perdue avec lui.
Cela dit, l'adolescent ne pouvait pas vraiment lui en tenir rigueur, lui-même ayant beaucoup de mal à suivre les réactions de ce bien singulier personnage. Et, pour mettre fin à cette ignorance un rien irritante, il se demandait s'il n'allait pas essayer d'aller voir ce qu'il se passait dans sa tête.
Cependant, il y avait toujours cette Démone lunatique, à qui il ne tenait pas spécialement à dévoiler ses pouvoirs. Le plus tard possible, tout du moins -et s'il le fallait vraiment. Remarque, il n'avait pas vraiment envie que l'Elfe les connaisse également.
Et puis, la migraine qui allait suivre serait très douloureuse -comme chaque fois- et il devrait encore rester coucher pendant des heures, dans le noir si possible, et sans rien faire en plus! D'un ennui mortel.
En outre, ses chances de réussite étaient plus qu'hypothétique -il n'arrivait pas très bien à contrôler ce don-, aussi ne tenait-il pas à risquer de se ridiculiser en plublic, et devant un Elfe en plus!
Non, après réflexion, c'était une très mauvaise idée.
Son interlocuteur -si tant soit peu que l'on puisse nommer ainsi une personne à laquelle il n'adressa que quelques paroles, pour la grande majorité des insultes- qui jusqu'alors était affalé sur un rocher, se releva.

- Bien! Il semble que ma présence empêche l'entretien à l'emploi de Sire Thyrim. Je pense qu'il saura vous faire tourner chèvre aussi bien que moi, Alouqua, aussi je vous le laisse tout entier!

Sire? Ce fut la seule pensée qui traversa l'esprit du jeune Démon. Pourquoi Diable -Diable, cela convient, n'est-ce pas?- l'avait-il appelé Sire? Vous en conviendrez aisément, j'en suis sûre, cela n'était certes pas l'élèment le plus important du discours. Mais, bon, il est vrai que le sens des priorités d'un Démon est un peu faussé -et à plus forte raison lorsque celui-ci est en pleine puberté.

- Et ainsi vous épargnerai-je ma bêtise à tous les deux.

- Ta bêtise? répéta Thyrim, l'air ahuri. Laisse-moi rire, même cet arbre est plus intelligent!

Il n'avait pas réfléchi avant de parler, il n'avait pas pu se retenir non plus. Il savait que sa langue avait tendance à réagir rapidement -et de préférence de façon acide et perfide-, mais cela ne manquait jamais de le surprendre.
Une fois que ses propres capacités cérébrales eurent compris ce qu'il avait dit, il ressentit une certaine fierté et se rengorgea.

- Bien sûr que j'arriverais à rendre l'autre dinde chèvre -tiens, quel comble...-, mais on ira sûrement plus vite à deux. Je ne tiens pas plus que ça à m'éterniser ici, mais je déteste laisser un travail en plan -surtout ce genre de "travail", en fait.

Il marqua une courte pause, avant de reprendre un peu plus bas:

- En plus, ça sera plus facile de se défendre à deux si elle attaque...

Effectivement, cette activité très charmante -et si jolimment nommée par son interlocuteur- n'était pas sans risque. Rendre la Succube "chêvre" pouvait certes se révéler amusant, mais, aussi -surtout- très dangereux. En effet, si jamais la Démone venait à s'énerver plus que de raisons -ce qui était fort probable au vu du manifeste caractère explosif d'Alouqua- elle en viendrait sûrement à s'en prendre physiquement à lui. Et, étant assez peu doué dans l'art -enfin, si l'on peut appeler ça un art- du combat, il avait peu de chance de s'en sortir indemne.
Ses compétences en ce domaine restaient très succinctes et basiques. Il savait fuir et attaquer par derrière. Si la première pouvait être utile, la seconde, par contre, ne servait à rien en l'état actuel des choses.
C'est pourquoi la présence d'un compagnon de fortune -même si c'était un Elfe- l'intéressait fortement.
Lâche? Parfaitement, et alors?
Il y avait autre chose. Son hypothétique camarade de jeu avait montré une certaine capacité à destabiliser les gens. Ce pouvait être amusant et interessant, sinon de se confronter, au moins de s'associer pour quelques instants, afin de mettre en oeuvre leur talent respectif -ce talent, lui, méritait le titre d'art.
Mais, ça, il ne l'avouerait pour rien au monde -enfin, si, peut-être pour une bouteille d'alcool, il ne faillait pas exagérer!

Edit Naja : pas de vert (voir les couleurs autorisées en message d'accueil du forum).


Dernière édition par Thyrim le Jeu 27 Mar 2008 - 18:33, édité 2 fois (Raison : Couleur)
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MessageOmbre... Au repos. [ Liiiibre ! ] EmptyVen 28 Mar 2008 - 22:30

Coup d'oeil discret au ciel. La lune était encore haute, la nuit fraîche mais agréable, quelques nuages masquaient les étoiles, mais dans l'ensemble, c'était une nuit banale de printemps. Mais la saison importait peu à la vampire, l'avancement de la nuit en revanche était plus intéressant. Enfin, si on tenait compte du facteur de la survie, il valait mieux vérifier que l'aube ne pointait pas le bout de son nez... A moins de vouloir finir sa vie sous forme d'un paquet de cendre. Un avenir qu'Alouqua asseyait d'éviter du mieux possible. Mais pour le moment, la question n'était pas là, en effet, la lune brillait dans le ciel noir et n'était pas prète à laisser sa place au soleil porteur de mort subite.

"Alouqua" Elle avait entendu son nom, aussi, en bonne égocentrique, elle avait tendu l'oreille et écoutait attentivement la discution qui suivit. Ah ? Tyrol voulait partir ? Quoi, leur présence l'ennuyait-il ? Plus discrète qu'une ombre, Alouqua se leva. Sans produire le moindre son audible pour une créature normal, elle s'approcha de Thyrim. Elle se tenait juste dans son dos, ses yeux brillaient dans le noir, même la bouteille d'alcool doux ne l'avait pas trahie. Alouqua passa ses bras autour du cou du jeune Soquior imprudent. La main gauche tenant la bouteille s'appuyait sur l'épaule du démon, et de sa main droite, elle effleura la peau du cou du nabot. Douce, et si fragile. Dire qu'elle pourrait le manger, boire son sang ! Mais tuer un démon potentiellement recrutable était inconcevable après la bataille. Alouqua replia légèrement ses doigts, et ses ongles pointus, tels des griffes, s'enfoncèrent légèrement et tirèrent sur sa peau, sans pour autant la transpercer.

La succube était presque collée à Thyrim, elle approcha sa tête de son oreille gauche, et dit, d'une voix audible pour Tyrol, mais cependant très basse :


" Tu veux me rendre chèvre, n'est-ce-pas ? Penses-tu que ce soit dans ton intêret immediat ? Moi, je m'en moque, un démon de plus ou de moins... Et de toute manière, tu viens d'arrriver, il ne te connait pas, je pourrais te tuer sans qu'il me le fasse remarquer... A moins que tu ne t'excuses ? Je crois aussi savoir que les jeunes démons apprecient l'alcool ? Tu peux prendre cette bouteille. "

Sur ce, elle plaça la bouteill de force dans la main de Thyrim, relâcha son emprise sur le cou de sa victime et recula de quelques pas, tout en se décalant, de façon àse trouver en diagonale avec Thyrim. Alouqua n'avait pas intêret à se faire un ennemi de ce démon fraichement arrivé. Quant à savoir si elle attaquerait ou pas, cela dépender en grande partie des repliques des deux autres protagonistes.

Cette reflexion l'amena à d'autres pensées, sans rapport directe, et pendant un moment, so pesrit vagabonda au grès des ses idées. Cet instant dura à pein quelques secondes. Elle s'imaginait se défoulant encore tout le jour durant dans les geôles, à torturer ses prisonniers; discutant avec Iblîs des projets pour la Caverne; s'occupant d'elle-même avec d'autres succubes; s'amusant avec des incubes... Quel programme ! Ses journées étaient décidemment aussi remplies que ses nuits, et parfois elle se demandait si elle ne devrait pas dormir un peu... Enfin, bref, secouant vivement sa tête, laissant ses cheveux onduler par la même occasion, elle reprit ses esprits assez vite, et analysa la situation, comme lors d'un combat. Méthode qu'on lui avait enseignée, et qu'elle répétait sans cesse.

Elle se trouvait près des ruines de la Tour de Tyiös, vestiges d'un passé glorieux, et avait rencontré un imbécile complet - ou le plus sage des elfes, elle n'en était toujours pa sûre à cent pour cent -, ainsi qu'un jeune Soquior potentiellement recrutable... Situation grotesque, voir pitoresque. Et maintenant que faire ? Discuter tranquillement ? S'ennuyer ? Recruter ? Argumenter ? Se battre ? Tant de possibilités, mais maintenant, aucune ne lui semblait purement logique. Aussi, ne pouvait-elle qu'empêcher Tyrol de partir et se joindre au jeune démon, faire un "d'une pierre, deux coups" en quelque sorte.


" Tu ne vas pas partir comme ça ? Ce nabot est de toute manière bien trop inexpérimenté, enfin à première vue, aussi un recrutement me semble un peu prématuré, disons une approche tactique. Dans tout les cas, toi, tu peux t'en aller si tu le souhaites, mais j'ai tout de même une question : pourquoi ne désires-tu pas combattre des démons ? A Elament, vous avez plus d'une raison de nous en vouloir, n'est-ce-pas ? Ne sembles-tu pas passif, par rapport aux autres élamentiens ? "

Au moins, cela permettrait d'élucider un point qui la tracassait depuis le début de cette discution. Et il lui semblait important de ne pas rester dans l'ignorance. Quant à Thyrim, mieux valait ne pas parler d'un potentiel recrutement - comment cela, ça fait trois fois que j'utilise cette expression ? - à des jeunes démons pré-pubères. Cela pouvait être très destabilisant, surout quant ils sont alcooliques et inexpérimentés.
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