Ca déménage ! [Façon de parler]

Mar 21 Nov 2006 - 18:08

Lén revenait à la Cité en plein milieu d'après-midi, sous un Soleil qui brillait haut et fort sans pour autant réchauffer l'atmosphère. Frissonnant sous sa cape vert émeraude qui depuis quelques jours était devenu une compagne permanente sur ses épaules, il avait traversé les rues en se posant mille questions sur l'avenir.

Il s'annonçait aussi radieux que terrible. Dans l'immédiat, le plus mort restait évidemment son travail. Et, revenant à cet étrange froid que même l'astre du jour ne parvenait à éclipser, toute cette bizarrerie dans l'air qui l'alarmait, que tous ou presque sentaient et qui présageait mille et un drames, il y avait toutesces appréhensions qui le prenaient.

Il avait résolument décider d'arrêter de travailler. Car à l'évidence, être professeur ne lui avait jamais réussi, et n'avait jamais réussi aux élèves qui, au fil du temps, se faisaient de moins en moins nombreux au cours. Les abandonnant à leurs cours sur les Eléments, plus importants, petit elfe avait stoppé les frais avant de se retrouver un jour seul à attendre dans la classe. Cela le rendait peu triste. Il s'en était bien douté, dès le départ ! Il aurait juste aimé réussir dans la voie inverse, soit le succès. Mais ni lui ni sa matière n'avait un charisme et un intérêt assez puissant pour captiver assez d'élèves. Bien le dommage !

Alors il lui fallait déménager son bureau, plein à craquer de livres. Et, tous ces livres, ainsi que quelques meubles venant de chez lui, accessoires, objets de valeur et autres, devaient retourner au pays. Au Solan, en sécurité. Il ne fallait pas en laisser trop ici, surtout ces derniers temps. Comme si Lén avait peur qu'on lui brûle tout du jour au lendemain. Et ce qui en un sens risquait d'arriver, dans cette Cité !

Il poussa donc la porte du bestiaire en déglutissant avec un peu de peine. Les bêtes ici n'avaient rien à voir avec l'animalerie de Lessien !

A ce propos, un jappement se fit entendre. Cynn était là, bien sûr ! Suivant son maître au talon depuis midi, elle restait fidèle au poste ! Et devinait facilement la présence d'autres animaux dans les parages. Lén la réprimanda gentiment, et continua d'avancer en jetant quelques regards à la fois inquiets et curieux autour de lui.

Personne n'avait l'air d'être là. Pourtant, il y avait comme un mouvement dans une pièce annexe. Les animaux ? Les vendeurs ? Aucune idée ! Mais comment se faire savoir ici ? Petit elfe ne savait pas bien. Alors il prit la peine d'attendre !

Mer 22 Nov 2006 - 13:38

Le soleil courageux frappait les grands vitraux colorés de la voûte, dans la pièce principale, réchauffant agréablement les lieux... Ou peut-être était-ce du à la chaleur des écuries qui semblait vouloir s'échapper par dessous la porte de gauche... Ou encore la chaleur étouffante des dédales de droite, sortie des multiples gueules béantes des Dragons qui, par ailleurs, semblaient particulièrement agités aujourd'hui.

Justement, la lourde porte de bois menant aux reptiles cracheurs de feu s'ouvrit en un grincement lugubre. Naja, les cheveux légèrement roussis (si on pouvait faire plus roux que ce qu'il n'était déjà), le visage et ses bras nus couverts de suie, entra la tête basse. Il semblait perdu dans ses pensées et ne remarqua même pas Lén. En fait, l'Aasimar se tenait le bras gauche à l'aide de l'une de ses grandes paluches griffues et retenait tant bien que mal un long filet de sang s'échappant d'une plaie fraîchement ouverte.

Il était rare de voir l'Aasimar en pareil état, lui que sa chance insolente avait toujours épargné des nombreux accidents auxquels il s'exposait. Et lorsqu'il leva le nez afin de se diriger vers son arrière boutique, il aperçu enfin sa cliente, suivit de près par une sorte de chien, ce qui le fit s'arrêter net :

"_ Oh... euh... excusez-moi..." balbutia t-il un peu surpris de trouver une jeune fille qui semblait l'attendre.

Il allait se mettre à draguer par réflexe lorsque tout à coup, il s'aperçu que sa cliente était en réalité un client. Décontenancé, il sembla hésiter une seconde avant de se reprendre, avec son éternel sourire jovial :

"_ Bonjour jeune homme..." s'exclama t-il fièrement en tendant la main pour un salut. Ce faisant, il lâcha son bras d'où un filet de sang s'écoula rapidement, allant tacher le parquet sombre et griffé.

"_ En quoi puis-je vous être utile ?"

Mer 22 Nov 2006 - 14:54

Un frisson parcourut l'échine de petit elfe. S'étant retourné pour regarder la pièce en un rapide tour d'horizon, il avait tourné le dos à la porte qui maintenant s'ouvrait en grinçant. Le bruit lui fit hausser les épaules de mal-être. Il se retourna donc et sursauta, les yeux grands ouverts. Il fit un pas en arrière, n'osant rien dire.

L'homme qui était apparu avançait sans même prendre garde à Lén. Ce dernier finit par faire encore plusieurs pas en arrière en détournant la tête, devinant le sang qui coulait sur le bras. Et dont l'odeur lui parvenait, en plus de celle de brûlé.

Oui, petit elfe s'était… Entraîné, aujourd'hui. A résister au sang. Mais depuis quelques heures, il en avait assez vu, et il n'était plus prêt à en supporter la vue soutenue. C'était fini, aujourd'hui, tout le sang qu'il avait vu lui avait vidé l'estomac et l'eau du corps. Il cachait d'ailleurs les taches qui maculaient encore le bas de sa tunique, la dissimulant sous sa cape, totalement fermée. Mais le sang, fini. Il n'en était qu'au premier jour de son entraînement et cela l'avait bien assez éprouvé ! Et il n'avait pas le temps de continuer, en tout cas pas avec un gérant de boutique ! Comme si les inconnus n'avaient que cela à faire, l'entraîner sur commande !

Mais qu'est-ce qui avait bien pu se passer pour qu'il sorte dans cet état ? Le Solan resta silencieux, surpris, évitant la vue du sang en obstruant en partie sa vision avec ses cheveux devenant de plus en plus longs. Gêné de surprendre ainsi le vendeur dans un tel moment, il lui adressa pour tout bonjour un sourire maladroit et embarrassé. Il l'était tant lui-même qu'il en oublia le fait que pour une des rares fois de sa vie, on le devinait garçon avant de lui dire "bonjour mademoiselle" !

Une main. La serrer ? Lén n'avait jamais fait cela. Ou si, une fois. Et Khori lui avait broyé la main ! Il se contenta pour toute poignée de main d'effleurer timidement le bout des doigts de son vis-à-vis. Et tenta d'ignorer le bruit que le sang avait fait en tombant par terre, mais trop tard car cela avait suffit à lui retourner les entrailles, déjà assez vidées comme cela depuis tout à l'heure !

-Be… Euh, j-je…

En tout cas, cette histoire de sang, qui plaçait cette journée sous le signe même de ce satané liquide rouge, lui avait fait oublier ce pour quoi il était venu !

A l 'évidence, il pensait à autre chose. Tentant de se concentrer sur le visage de l'homme et tentant de continuer à lui sourire, il se rapprocha de lui et mit ses mains au-dessus de la blessure.

-Je vais m'en occuper !

Il essaya de ne plus penser à tout le sang qu'il avait pu voir aujourd'hui et se concentra sur l'énergie de l'homme. De quel élément était-il ? Lorsque petit elfe sentit une énergie légère et rapide se mettre en marche dans le corps, il devina l'Air. Un sourire plus franc apparut et lui ôta de la tête la pensée du sang. Guidant l'énergie comme il avait prit l'habitude de faire, il se félicita d'avoir des occasions de pouvoir se perfectionner, même si le fait que des gens soient blessés l'attriste un peu ! Il fit donc franchir à l'énergie corporelle les barrières de la blessure. Le vent de Lén s'agita, et les bandes de couleur vinrent refermer la blessure et disparaître le sang, comme si elles l'épongeait.

Quand il sentit qu'il avait fini, au bout d'une bonne minute, il se recula de nouveau, et oublia totalement de répondre à la question concernant ce qu'il désirait, lui, en venant ici.

Jeu 23 Nov 2006 - 16:41

Naja posait un regard bienveillant sur Lén, comme s'il s'agissait d'un tout petit être à protéger. En effet, l'Elfe avait quelque d'émouvant, de fragile dans ses gestes et dans son regard. Pourquoi avait-il l'air si gêné ? S'il s'était agit d'une femme, Naja aurait pensé que c'était son charme naturel qui lui procurait tant de gêne... Mais ce n'était pas une femme. Alors qu'avait-il donc, à se dandiner sur place d'un air si troublé ?

Etait-ce à cause de ses griffes ? C'est vrai qu'elles en impressionnaient plus d'un et Lén avait à peine osé les toucher pour lui serrer la main. Il le regarda se cacher derrière ses cheveux et faire des petites moues comme pour se soustraire à la vue de quelque chose... comme... Et tout à coup, l'Aasimar comprit : son sang ! Oui, il semblait s'agir de cela et Naja ouvrit la bouche pour s'excuser ou du moins rassurer Lén au sujet de sa blessure. Mais à peine eut-il le temps de prononcer le moindre mot que soudain, l'Elfe posa ses deux mains juste au dessus de la plaie...

Ce qui se passa ensuite, notre vendeur aurait été bien incapable de le dire. Sentant que quelque chose de pas très normal était en train de se produire, il resta interdit, à regarder le visage à présent souriant de Lén. L'Elfe semblait en effet amusé, puis ravi, lorsqu'il retira ses mains du bras de Naja : la plaie semblait n'être plus qu'une vieille cicatrice et s'était refermée, à l'inverse de la bouche de l'Aasimar, sidéré.

"_ Oh... ça..." fit-il simplement lorsque tout fut fini. Il examina son bras avec une certaine curiosité et se remit soudain à sourire, son excellente humeur retrouvée :

"_ Oh, merci beaucoup jeune homme ! C'est incroyable... Il faudra que vous m'appreniez ça !" s'exclamait-il comme un gosse en jouant à ouvrir et refermer sa main.

Il admirait son bras griffé, avant de se rappeler brutalement que c'était un client qu'il avait en face de lui, et non une infirmière...

"_ Si je peux faire quoi que ce soit pour vous aider... Dites-moi, que voulez-vous ?"

Jeu 23 Nov 2006 - 18:30

[Tu ne peux pas voir les bandelettes du vent de Lén, et elles ne sont pas non plus restées autour de la blessure –désolé de ne pas avoir précisé ce dernier point- . Et… Pourquoi "Elfe" sans "e" ?^^]

Son sourire s'adoucissant pour bientôt n'être plus que très léger et discret, presque effacé et pourtant si présent sur son visage pâle, Lén posa son regard sur la blessure qu'il venait de soigner. Le vendeur avait l'air content du travail fait ; cela était déjà bien pour petit elfe ! Visiblement, il y avait passé assez de temps, il n'y aurait donc aucune suite grave à cette blessure-là. Il l'avait tout simplement faite se volatiliser !

Très content après être resté béat, planté sur place, l'homme aux cheveux rouges et à longues griffes, retrouva la parole. Lorsqu'il demanda à apprendre à faire cela, Lén le regarda à nouveau dans les yeux, secoué d'un petit rire. Il dit doucement :

-Je suis un bien piètre professeur !

Ce qui était absolument vrai. Lui qui était pourtant à l'aise dans la littérature n'était parvenu à rien, alors apprendre à quelqu'un l'art des soins alors que lui-même y travaillait encore, voilà qui lui serait bien trop difficile. Surtout ces derniers temps, avec cet emploi du temps si chargé, pour des raisons multiples, trop multiples tout à coup !

-Merci, fit-il en réponse avec la première partie de la dernière réplique de son vis-à-vis, avant de poursuivre : Je voudrais…

Euh, voyons… Pourquoi était-il venu, déjà ? Lén marqua une brève pause, surpris d'avoir perdu le fil, cherchant la raison de sa venue dans ce magasin en particulier. Ca alors, il aurait déjà oublié, tout ça pour une histoire de blessure ? Quelque chose d'autre devait forcément l'envoyer dans les nuages, et… Oh oui, bien sûr !

-Je voudrais savoir si vous louez des animaux. Il m'en faudrait des forts, pour un gros déménagement ! La première partie se fait ici, dans la Cité, mais… La deuxième se fait hors de l'enceinte, et loin… Si vous ne voulez pas laisser vos animaux aller loin d'ici, je comprendrais !

Il demanderait juste une aide supplémentaire à Tina, en espérant qu'elle ne se mette pas trop en colère comme la dernière fois ! Mais le Solan ne tenait pas à faire emmener loin de bonnes bêtes, fortes et donc utiles, au risque qu'il leur arrive malheur sur la route. En attendant la réponse, comme le sang avait disparu et qu'il ne regarderait pour rien au monde les gouttes tombées à terre, petit elfe repoussa ses mèches de cheveux de devant ses yeux.

Ven 24 Nov 2006 - 12:46

[HS] J'ai édité pour les bandelettes... et je me disais tout naturellement que... un Elf, une Elfe ? Après vérification sur Wikipédia, il y a bien un "e", désolée... donc, j'édite... [HS]

L'Aasimar sourit à la réflexion de Lén sur ses capacités à apprendre aux autres ce qu'il savait. Il était vraiment mignon ce petit Elfe et Naja le considérait, à tort, comme s'il s'agissait d'un enfant... Il le regarda réfléchir sur la raison de sa venue, comme s'il était pris d'un affreux trou de mémoire. Naja, lui, alla chercher un vieu linge, resté sur le comptoir, afin de s'essuyer le visage taché de suie, laissant seul Lén se remémorer ce qu'il désirait.

Seulement notre vendeur, distrait, ne remarqua même pas que son chiffon était plus sale que lui et, d'une naïveté tranquille, s'étala plus de suie encore qu'il n'en avait au départ sur le visage. C'est donc le visage entièrement barbouillé qu'il prit le temps de penser aux différentes possibilités s'offrant à lui afin de satisfaire son client...

En fait, il n'avait encore jamais loué de montures, sachant trop à quel point il était rare qu'elles reviennent. Tout au plus, il prêtait sa vieille charette pour aider aux déménagements... Mais Lén lui avait rendu un fier service en le soignant, alors Naja réfléchissait à l'éventualité de lui prêter tout ce qu'il voulait. C'est donc de très bonne humeur qu'il posa ses questions :

"_ Et bien... voyons... J'aurais besoin de savoir si c'est un gros déménagement pour vous aider. Par exemple, est-ce qu'une charette tractée vous suffirait ou bien avez-vous besoin de plus gros, comme..." il s'arrêta, hésitant.

Ce n'était pas dans son habitude de proposer ce genre de chose, mais le petit Elfe lui inspirait confiance :

"_ ... comme un Dragon ?"

Ven 24 Nov 2006 - 19:37

Que faire ? Hésitation. Répondre immédiatement au vendeur, ou se laisser rire, même discrètement, avant de faire remarquer à ce même vendeur toute la suie qu'il avait sur le visage ? Petit elfe resta un instant silencieux, encore, son sourire déjà présent se tordant en un sourire plus amusé.

Il décida de faire les deux, chacun en son temps. Il ne pouvait pas laisser cet homme, ignorant la couleur qu'avait pris son visage, dans cet état ! Seulement voilà, le dernier mot lui fit faire un bond surpris et oublier tout ce qu'il était censé dire :

-Un Dragon ?! J-je…

Il resta pantois, la bouche un peu entrouverte, cherchant ses mots.

-Je ne saurais jamais… Enfin, ma… Ma sœur doit savoir s'y prendre avec eux, mais n'est-ce pas trop gros ? Même pour un gros déménagement ? Et cela ne risque pas de trop secouer ?

Lui-même ne saurait estimer, à l'évidence, si tout cela ferait vraiment un très gros déménagement. Mais un pas mal, tout de même. Il préféra expliquer ce qu'il y aura pour que l'homme juge par lui-même :

-Eh bien… Assez gros, oui… Au début il ne s'agira que de livres, mais il y en aura vraiment beaucoup ! Puis il faudra ajouter quelques meubles et pas mal de coffrets bien remplis ! Heureusement, les meubles sont petits et légers, ils sont elfiques, hein !

Un petit rire secoua Lén un très bref instant. Cela semblait assez évident ! Enfin, cette explication suffirait. En attendant, souhaitant désormais que le vendeur ne se ballade pas le restant de la journée avec la figure aussi obscurcie, montrant timidement son propre visage d'une main pour faire comprendre, lui dit :

-Vous avez tout plein de noir, là !

Et il baissa la tête vers Cynn, qui, après avoir fait un tour du propriétaire, était revenue se nicher entre la tunique et la cape de son maître, à demi-cachée et au chaud. Seuls le bout de son museau et sa queue touffue et blanche dépassaient d'entre les tissus verts. Rassuré dela savoir près de lui, Lén en vint à s'affoler sur le fait qu'un Dragon pourrait sûrement avoir envie de la manger ! Il chassa vite cette idée affreuse en décidant de la garder enfermée à la maison le jour du déménagement !

Si évidemment celui-ci aurait lieu, avec l'aide du vendeur ! Il était déjà très charmant d'essayer de trouver des solutions !

Sam 25 Nov 2006 - 15:26

Finalement et, sans trop pouvoir se l'expliquer, Naja était soulagé de constater la crainte de Lén concernant l'éventualité d'un prêt de Dragon. Après tout, l'Elfe était vraiment petit et, bien qu'en choisissant sa créature la plus docile, le vendeur s'exposait à risquer l'écrabouillement total de son client... Il l'imaginait déjà, tout plat, les bras dépassant de chaque côté de l'une des pattes du reptile maladroit... Il sourit simplement, touché par l'hésitation craintive de Lén.

"_ Vous avez raison, excusez-moi. Un Dragon, c'est peut-être un peu trop dangeureux !" se mit-il à rire doucement en fermant les yeux.

Mais le petit Elfe venait de lui faire remarquer une tâche sur son visage, alors Naja se dirigea vers la vieille étagère située derrière le comptoir et fixée au mur de façon tout à fait improbable afin d'y prendre un petit miroir rond. En examinant son reflet, il éclata d'un rire sonore et joyeux :

"_ Ah ah ah ! Oui, effectivement !" s'exclama t-il avant de disparaître dans son arrière boutique.

On entendit de l'eau couler et une sorte de barbottage de la part de l'Aasimar qui réapparut, la face propre, quoique très humide. Il avait le regard pétillant, comme un homme qui vient d'avoir une idée lumineuse. Il était intimement persuadé que ce qu'il avait à proposer plairait à Lén.

"_ Je crois que j'ai ce qu'il vous faut, ne bougez pas..." lui annonça t-il avec un clin d'oeil avant de s'engouffrer à gauche, dans les écuries.

En réalité, Naja n'avait aucune idée du poids que pouvait bien peser un meuble Elfique. D'ailleurs, il n'était même pas au courant qu'il y ai une quelconque différence avec un meuble dit "normal"... Mais Lén avait l'air tellement satisfait de cette explication que l'Aasimar pensa que ça ne devait vraiment rien peser. En fait, il n'avait pas trop de mal à s'imaginer ce à quoi ça pouvait ressembler : si les meubles de Lén étaient à son image, ils devaient vraiment être légers !

Il en était à peu près là de ses réflexions peu phylosophiques lorsqu'il revint, suivit de près par un immense cheval ! Bien sur, comparé à l'Elfe, l'animal avait l'air gigantesque...

C'était un équidé d'un taille impressionnante, au moins 1m80 au garrot et pesant facilement ses 900 kilos, sinon plus. Ses muscles puissants ondoyaient sous les rayons du soleil et lui donnaient de très jolis reflets roux, comme s'il avait été taillé dans un gigantesque Grenat. De chaque côté de ses omoplates avaient fièrement poussé deux ailes d'un blanc immaculé et, bien que repliées sur elles-mêmes, d'une taille que l'on devinait fabuleuse...

Ses jambes robustes se terminaient par de très longs fanons soyeux, ce qui donnait l'illusion qu'il portait des bottes de poils, recouvrant presque entièrement ses sabots noirs. Oui, c'était bien un cheval élémentaire et celui-ci appartenait à l'élément Air, autrement dit, le même que Lén. Personne d'autre qu'un Aera ne pourrait jamais le chevaucher et Naja le présenta à son client avec une joie non dissimulée :

"_ Attelé, il pourrait transporter votre maison entière... Qu'en pensez-vous ?" sourit-il tandis que le superbe étalon, trop heureux de sortir de son box étriqué, déployait ses ailes, dévoilant une envergure tout simplement incroyable...

Sam 25 Nov 2006 - 17:21

Un peu dangereux ? Tout de même, Dragon, cela voulait dire ce que cela voulait dire ! Ce n'était donc pas n'importe quoi ! Lén lui-même s'était déjà imaginé tout écrasé sous la grande bête… Et cette vision ne l'encourageait guère ! Le vendeur semblait d'accord avec cette idée-là. Mais avant que la négociation ne continue, il prit le temps de se regarder dans un miroir pour constater la véracité des propos de petit elfe. Et alla se débarbouiller.

Lén patienta tranquillement, ne cherchant plus à détailler la boutique du regard, car il fallait l'avouer, la pièce oùil se trouvait était plutôt quelconque. Comme dans beaucoup de boutiques ; le plus intéressant, souvent le plus beau, se trouvait à l'arrière ! Et l'homme aux cheveux rouges repartait déjà là-bas, chercher ce à quoi il pensait.

Il avait trouvé ? Lén joignit les mains, sautillant presque sur place. Quel animal serait-ce ? Il ne s'imaginait rien en particulier tant toutes les idées d'animaux qui lui passaient par la tête défilaient vite. Piqué par la curiosité, il attendait avec un grand sourire aux lèvres. Peut-être un autre genre de Dragon, un gros reptile ? Un félin géant ? Ou un canidé, qui savait ! Ou bien…

La liste fut coupée au bon moment ; Lén allait penser à un cheval, alors que l'animal du même nom venait de pénétrer dans la pièce, mené par le vendeur !

-Qu'est-ce qu'il est beau ! s'écria-t-il immédiatement, les yeux grands ouverts par l'admiration.

La phrase lui avait échappé très spontanément. C'était vrai qu'il était beau ! Et… Et grand, surtout ! Petit elfe leva la tête vers l'immense animal, dont l'échine se trouvait de cinq à dix centimètres au-dessus de sa tête ! Sa taille était déjà très impressionnante, et elle le fut encore plus lorsque d'énormes ailes se déployèrent à en toucher le plafond. Lén sursauta légèrement mais ne recula pas, trop aspiré par la majesté de la bête. Cynn, au contraire, poussa un "Kaï !" affolé et se dissimula littéralement sous la tunique de son maître, ne laissant plus voir que le bout de sa queue s'agitant frénétiquement.

Petit elfe, lui, était aux anges. Et en plus, il saurait aider efficacement ?

-Oui, oui ! C'est lui que je veux ! commença-t-il, tout excité.

Alors qu'il aurait pu être totalement intimidé par l'animal, le Solan accourut vers celui-ci et se mit sur la pointe des pieds pour lui entourer le bas de l'encolure avec les bras. Même ainsi, ses frêles bras ne savaient en faire le tour ! Peu importait, il voulait à tout prix le serrer contre lui, au risque de se faire piétiner !

Il allait craquer, c'était sûr. Tandis que Cynn, laissée sur place par son maître qui s'était rapproché du grand cheval, revenait vers lui pour se cacher à nouveau sous la tunique, Lén continua, pris d'un gros coup de cœur qu'il ne saurait expliquer :

-Je… Je voudrais même l'acheter !

Aïïïïeeee et voilà, il avait craqué. Il se sentait beaucoup trop bien en présence de cette bête qui devait pourtant faire, en comptant les ailes, plus de cinq fois sa taille et plus de dix fois son poids ! Pourquoi ? Il n'en savait rien. Mais même son vent était satisfait, et parcourait le corps du cheval en émettant des bruits de clochettes joyeux. Peut-être que c'était un signe ?

Malgré tout, Lén se reprit :

-Mais si vous tenez à cet animal, je… Je vous le laisserai ! C'est d'accord pour mon déménagement, en tout cas ! Mais… Comment je peux lui monter dessus ?

Il se détacha de l'animal, qui le toisait de toute sa hauteur. Petit elfe continua un peu plus timidement à lui flatter le pelage, le regard tourné vers le vendeur, toujours souriant.

Mar 28 Nov 2006 - 18:27

A en juger par les yeux pétillants et émerveillés de Lén mais aussi par son sourire immense, l'animal lui plaisait. D'ailleurs, comme pour confirmer cette impression déjà bien flagrante, l'Elfe poussa une exclamation de joie et se rua littéralement sur l'étalon. Si la scène était comique à voir, elle était également très touchante. Naja était ravi.

Il se mit même à rire doucement lorsque l'Elfe lui posa soudain tout un tas de questions en même temps, tout excité qu'il était par la beauté du cheval. Ce dernier n'avait d'ailleurs même pas bougé devant l'agitation de l'Elfe et avait doucement baissé la tête, les oreilles pointées en avant, comme intrigué. Mais Naja eu soudain un pincement au coeur lorsque Lén parla d'acheter l'animal.

"_ Oh... je... Je suis désolé, je m'en veux de vous avoir fait craquer... Je veux bien vous le vendre mais cet étalon coûte très cher et je ne sais pas si, en tant qu'élève, vous avez assez d'argent pour le payer..." anonça t-il d'une voix douce remplie de regrets.

Il sourit cependant et chatouilla l'un des antérieur de l'étalon pour répondre à une autre question de Lén qui l'avait beaucoup amusé. Aussitôt, l'animal fléchit son autre jambe et se pencha gracieusement en avant, comme s'il effectuait un salut, réduisant de la même façon la hauteur qui séparait son garot du sol :

"_ Et bien pour monter dessus, il suffit de lui demander de se baisser !" rit Naja, retrouvant sa bonne humeur. Il était un peu triste pour Lén et tentait de lui changer les idées...

Mar 28 Nov 2006 - 19:34

Désolé ? La phrase commençait mal ! L'animal n'était donc pas à vendre ? Ou le vendeur ne tenait pas spécialement à laisser entre les petites mains de Lén un animal aussi imposant, robuste et utile. Petit elfe fit une moue déçue. Mais la phrase ne se termina pas comme prévu : il voulait bien le vendre, mais ?

Un élève ? Coûter cher ? Le Solan se retint tout d'abord, bien rassuré. Ses yeux suivirent la main du vendeur qui alla flatter une des pattes du cheval ; Ce dernier se courba, offrant son échine à une hauteur bien plus raisonnable ! Petit elfe perdit immédiatement la mine triste qu'il affichait et éclata de rire. Un rire clair et très franc, si franc qu'on en devinait la spontanéité totale, pourtant contenue durant plusieurs bonnes secondes. Cela lui avait échappé ! Malgré lui, il continua de rire, mais de plus en plus doucement. Ce numéro de la part du cheval était si ravissant ! Et si pratique ! Evidemment que cela sera plus facile de monter !

-Il ne suffit que de cela ? C'était si simple que je n'y ai pas pensé !

Le vendeur aurait sans doute cru que Lén riait pour la simplicité de la réponse qu'on lui avait donné sur le fait de pouvoir monter le cheval. Ce n'était pas cela. Tout au moins, pas complètement !

L'elfe s'avança de nouveau, oubliant toujours la pauvre Cynn qui tenait tant à rester cacher sous la tunique couleur prairie. Il caressa encore le cheval, sans cesser de sourire, puis tenta la grimpette. Eh oui, même comme cela, ce n'était tout de même pas évident pour un non-habitué de l'équitation ! Il se cramponna maladroitement à la crinière, peu sûr de lui et ayant peur de faire mal à la bête. On lui avait pourtant dit que cela ne craignait rien mais inconsciemment il continuait d'y prêter attention.

Ses petits pieds patinèrent dans le vide un instant, avant qu'il ne réussisse enfin à poser ses fesses sur l'échine du fier canasson. Déjà d'ici, c'était drôlement haut ! Qu'est-ce que cela serait lrosqu'il serait debout ? Et… Quand il volerait ?… Oh non, c'était vrai ! Le vertige !! Petit elfe rougit pour lui-même. Il avait complètement… oublié ! Que ferait-il ? Il s'accrocherait ! Il fermerait les yeux ! Il était habitué, même si se diriger en l'air serait largement plus compliqué qu'à terre !

Il s'en fichait du vertige. Il voulait cette magnifique bête. Même son vent était d'accord, pour une rare fois il manifestait son avis, les fées s'agitaient en tintant, suivaient les contours du corps du cheval à toute vitesse, tournaient autour, comme si elles cherchaient quelque chose.

Lén, lui, se retrouvant en amazone sur le dos de la bête car ne pouvant faire autrement à cause de sa longue tunique, jeta un regard alentours, fier de lui. Puis son regard glissa à nouveau vers le vendeur. Il lui sourit doucement.

-Oh… je ne suis pas un élève ! Et l'argent n'est pas du tout un souci, vous savez !

Petti elfe se remità rire discrètement.

Il était clair que pour un fils de nobles dont la famille était la seconde plus riche d'un pays aux maisons de marbre blanc et de toits d'or, l'argent était de loin le dernier de ses problèmes dans la vie !

Dernière édition par Naja Notos le Mar 25 Mar 2008 - 17:59, édité 2 fois

Et voilà, il en était sûr, il avait fait de la peine à Lén... Naja s'en voulait terriblement de lui avoir montré un animal si beau en sachant qu'il ne pourrait pas le lui vendre. Il avait fait naître, dans les yeux du jeune garçon, une lueur émerveillée, gaie, mais qui s'était tristement éteinte dès que le vendeur lui avait fait comprendre que l'animal coûtait très cher... Et puis Lén retrouva son soudain son sourire et son enthousiasme naturel. Naja se mit même à rire en même temps que lui lorsqu'il grimpa sur le dos de l'étalon. Décidément, cet être était vraiment sympatique.

En fait, de tous les Elfes qu'il avait rencontré jusqu'à maintenant, Naciniah, Lessièn et maintenant Lén, tous étaient relativement agréables. Lui qui avait parfois entendu les siens dire des choses affreuses sur leur compte, il était heureux de pouvoir en juger, de lui même... Quelle erreur ça aurait été de croire à toutes ces balivernes et de bouder les Elfes ! Sans doute que s'il avait été influençable, il aurait détesté Lén dès son arrivé dans la boutique... quel dommage, puisqu'il se révélait si drôle ! En plus, son rire était communicatif.

"_ Eh oui, c'est tout bête !" rit-il tandis que l'étalon se redressait souplement.

Le petit chien blanc semblait un peu fâché de ne plus pouvoir se cacher sous la cape de son maître. Le cheval, lui, renâcla bruyamment et se mit à taper du pied, visiblement impatient d'aller faire un tour. Mais ce qui attira l'attention de Naja, se fut la dernière phrase de Lén. Ainsi donc il n'était pas élève à Elament ? Sans doute que ces parents habitaient la Cité alors... En tous les cas, il semblait être assez sur de l'argent qu'il possédait et c'est avec plaisir que l'Aasimar pu se résoudre à vendre l'animal.

"_ Oh ! Dans ce cas... celui-ci coûte 4573,17 Elamentias. Le prix s'explique par la race, la taille, le niveau de dressage et, bien sûr, le fait que ce soit un étalon... Vous avez l'air de bien vous entendre, ça me ferait vraiment plaisir de lui rendre sa liberté. Il n'est pas tellement fait pour rester enfermé toute la journée dans un boxe, vous comprenez..." expliqua t-il doucement.

Ohlà ! Ohlàlà ! Le cheval se redressait ! Lén se rabattit sur l'encolure, surpris, et l'entoura de ses bras, les yeux écarquillés. Il échappa un "wouh !" surpris. Son regard glissa sur le côté. Maman ! Qu'il est haut ce canasson !

Les fées poussèrent des cris d'admiration tandis que Lén restait à regarder fixement le sol, complètement étonné d'être élevé aussi haut. Ayant peur de se prendre le plafond, sans toutefois vérifier si d'ici il était assez haut pour le toucher de la tête, il resta couché sur l'encolure de l'immense bête. Ce dernier piaffait discrètement, mais de manière sentie. Il devait avoir envie de sortir !

Cynn se mit à japper, comme appelant son maître à redescendre. Elle ne comprenait pas comment il pouvait s'attacher à un autre animal qu'à elle ! E'li, le colibri, elle le tolérait car il était tout petit et qu'il chantait bien. Et Lén n'était pas tout le temps après lui. Le grand copain aux cheveux noirs, elle l'aimait beaucoup parce qu'il faisait toujours des drôles de têtes et qu'il était gentil avec le maître. Mais cette bestiole quadrupède, là, elle prenait trop de place physiquement. Donc, elle prendrait trop de place dans le cœur du maître. Et ça, c'était pas convenable ! Cynn était là avant !

La petite Loulou, dépitée, se mit à faire des bonds à côté du cheval comme si elle tentait elle aussi de lui sauter sur le dos. Ne lui parvenant même pas à la moitié des pattes, elle tentait d'attraper entre ses dents la tunique de Lén. Ce dernier ne s'en rendit compte que tard, n'entendant durant tout ce temps que le vendeur qui lui parlait du prix.

4573,17 ? C'était fort précis ! Et cher, par rapport à ce qu'il avait prévu en sortant. La tunique pour Tranlthanas lui avait déjà mangé une bonne moitié de ce qu'il avait emmené avec lui. Par chance, il avait prévu 10 000 Elamentias, dans l'optique d'acheter pour le Sabrone une tunique des mieux adaptées. Et la meilleure qu'il avait trouvée ici, dans la Cité, lui en avait coûté 5 000 et quelques poussières.

Lén ne faisait pas d'histoires d'argent, et il avait été loin de vanter le prix qu'il avait mis dans cette tunique ! Il ne faisait jamais cela, c'était fortement impoli. Et il ne comptait de toute façon pas. Il avait fait cela pour son reflet, pour lui et lui seul, par pour un intérêt quelconque ! Seulement, il se trouva fort soulagé qu'il lui reste assez pour l'achat du cheval ailé. Achat non prévu au départ ! Mais que voulez-vous, folie douce, quand tu nous tiens…

-Il n'y a aucun problème ! Il ne restera jamais enfermé avec moi, j'ai ce qu'il faut de jardin pour lui et je l'emmènerai souvent faire un tour ! Lorsque nous aurons des liens assez fort je pourrais peut-être même le laisser prendre ses libertés tout seul !

Et quelles ballades il pourraient faire ensemble ! Plus ou moins romantiques, ou mouvementées… Cela restait à voir ! Et il resterait drôlement pratique pour le déplacement ! Restait ce fichu vertige… Petit elfe ne tenterait pas de vaincre cette peur. Plus que le sang, celle-ci était incontrôlable. Et s'il se risquait à vouloir se confronter à elle pour la vaincre, il se tuerait à coup sûr. Quand tu ne peux franchir l'obstacle, contourne-le !

-C'est un étalon, donc un mâle… A-t-il un nom ? Ou je peux lui en donner un ?

Il avait déjà une très bonne idée de nom. Un nom symbolique pour lui, petit elfe. Si symbolique pour lui qu'il ne dirait absolument rien pour les autres. C'était là le but !

Sortant enfin de son rêve éveillé, Lén se rendit soudain compte du bruit de fond qui, inconsciemment, lui avait bien titillé l'oreille depuis une moment…

-Cynoute ! s'exclama-t-il en faisant un geste réprobateur à sa chienne.

Cette dernière cessa de japper et de bondir mais continua à trépigner sur place, avancer, reculer, prête à sauter à nouveau. "Descends !" ordonnait-elle. Petit elfe ne fit pas d'histoire, et descendit de sa monture comme il était descendu d'une certaine falaise deux jours plus tôt. Accroché avec le haut du corps, le bas pendant dans le vide, il se laissait lentement glisser au sol, agitant les jambes d'une manière mal assurée. Le cheval comprit au dernier moment, par magie, et se courba à nouveau ; Lén se retrouva presque à genoux au sol, du coup !

Il continua à sourire, rougissant légèrement. Ses fées, l'air d'être fières d'elles, vinrent pour la plupart danser devant lui, et lorsqu'il eut lâché, les vit repartir au devant du cheval, qui se redressa aussitôt. Un instant interdit, petit elfe se posa une question qui l'intrigua. Cependant il y garda pour lui. Il verrait bien à la maison !

Il se baissa pour ramasser Cynn. Cette dernière, trop heureuse de se retrouver à nouveau favorite dans les bras de son maître, lui lécha le visage avec une affection débordante, s'agitant frénétiquement. Lén, lui, peina pour aller chercher d'une main l'argent qu'il avait dans une sacoche pendant à sa ceinture. L'argent en lui-même était contenu dans une bourse. Et il dût se débrouiller ensuite pour compter le plus rapidement possible ce qu'il avait à donner exactement. Il retira donc les 191, 83 Elamentias de trop, et alla donner en mains propres la bourse contenant le reste, souriant de toutes ses dents.

-C'est tellement gentil de me le vendre ! J'en prendrais le plus grand soin, c'est promis !

Dernière édition par Naja Notos le Mar 25 Mar 2008 - 18:00, édité 2 fois

Naja ne cessait de sourire. Vous me direz, Naja qui ne sourit pas, ce n'est pas très normal, mais là, c'était autre chose. D'abord son client était extrêmement sympatique, mais aussi, il était drôle... et puis manifestement, il avait l'air de s'entendre avec les animaux et ça, c'était un témoin de bonté d'âme. Car les animaux savent, eux ! Le vendeur s'était éloigné de quelques pas afin d'observer la scène, plutôt comique, de Lén, tout perdu en haut de son cheval et de son petit chien blanc, en pleine crise de jalousie... Et comme tout à l'heure, l'Elfe posa toute une série de questions d'affilée, ne laissant guère à Naja le temps de répondre.

"_ Oh, ça ! Je ne doute pas une seconde que vous en prendrez soin ! Il sera très certainement heureux avec vous et c'est ce qui me fait le plus plaisir vous savez !" sourit-il, heureux comme un gosse, en plissant les yeux.

Il regarda Lén descendre et se mit soudain à douter... Car l'Elfe semblait être assez mal à l'aise, bien que tout excité. Se pourrait-il que...? Naja se gratta la tête dans une moue de réfléxion, sourcils froncés... Mais il fut interrompu par le tintement des pièces que Lén s'était mis à compter. Ca alors ! Il ne s'attendait certes pas à ce que son client ai autant d'argent sur lui ! Il le regarda un moment, interdit, et réceptionna la somme exacte entre ses grandes paluches griffues avant de se diriger vers le comptoir. Là, il déversa la totalité des pièces et se mit à compter, avec un air malicieux...

"_ Alors, puisque vous êtes un client bien sympatique... que vous m'avez soigné d'une vilaine blessure et que je suis certain que cet étalon sera beaucoup plus heureux en votre companie qu'enfermé ici... cela vous fera... 4000 Elamentias ?" déclara t-il en faisant un clin d'oeil à Lén.

Le vendeur refit le tour du comptoir afin de rejoindre son client et lui tendit le reste avec un sourire :

"_ Et pas de protestation possible !" dit-il avec un faux air autoritaire avant de reprendre :

"_ Non, en effet, ce cheval porte tristement le numéro 254... vous pouvez donc lui donner le nom que vous souhaitez ! Ce sera beaucoup mieux qu'un numéro... Et pour la charette, vous pouvez venir l'emprunter quand vous voulez. Enfin, j'ai quelques réparations à pratiquer dessus, mais je vous promets qu'elle sera prête dès demain matin !"

Naja tendit de nouveau la main à Lén, cette fois pour un "au revoir et à bientôt". Il avait un sourire tout à fait ravi, comme à chaque fois qu'il rendait sa liberté à l'une de ses montures. Mais cette fois, il savait que l'étalon serait plus que choyé et cela le rendait tout particulièrement heureux.

Le vendeur, son client et le cheval étaient trois à être satisfaits, et là était l'essentiel !

Seulement, ce qui laissa Lén pantois, ce fut que le vendeur en question lui baisse le prix de plus de 500 elamentias, arrondissant la somme à 4000. Petit elfe avait bien entendu les raisons énoncées par le vendeur pour baisser le prix, mais il ne comprenait pas tellement ce qui lui en valait concrètement l'honneur ! Il voulut protester, mais justement, il entendit dire qu'aucune protestation n'était possible ! Lén laissa échapper un "Mais" timide et peu assuré. Le vendeur avait pourtant l'air sûr de ce qu'il faisait, et d'y tenir.

Ainsi, même si cela faisait une étrange impression à petit elfe, il ne put insister pour payer la somme entière. Car il suivait cet éternel commandement personnel et inconscient qui envahissait toujours son cœur, celui-ci lui soufflant aussitôt que les autres devaient être satisfaits avant lui. Et baisser son prix avait l'air de faire plaisir au vendeur ; petit elfe ne voulait donc pas le contrarier en contestant sa décision.

Donc, il ne dit rien de plus que ce "mais" perdu dans la nature et qu'il espéra étouffé sous les autres paroles du vendeur.

Alors comme cela, le cheval n'avait pas de nom ? Lén eut un immense sourire. Parfait ! Il pourrait lui donner le nom qu'il voulait ! En se retenant de sautiller sur place, il se rapprocha du cheval et lui caressa les naseaux, le regardant d'un air très doux. Il l'aimait déjà…

Euh… Charrette ? Charrette… Petit elfe se tourna, un sourcil levé. Avaient-ils parlé de charrette que le vendeur était censé prêté ? Peut-être, peut-être pas… Lén ne s'en souvenait en tout cas pas, s'ils en avaient parlé évidemment ! Déjà, le vendeur lui tendait la main, histoire de conclure la vente et tout cela.

Nouvelle hésitation de la part du Solan.

-Euh, je… Une charrette ?

Il n'osait pas refuser. Il osait rarement refuser à vrai dire. Encore une fois, cela semblait faire plaisir au vendeur ; Mais d'un autre côté, Lén avait ce qu'il lui fallait ! Il ne lui avait plus manqué que la monture. Il tenta d'y mettre la forme, tout penaud, craignant de décevoir son interlocuteur :

-Je… Je vous en prie, ne vous dérangez pas pour la charrette, ma sœur m'aide pour le déménagement et me prête déjà ce qu'il faut ! C'est très gentil à vous, merci encore !

Ne sachant toujours pas comment s'y prendre pour la poignée de main, le rougissement gêné de ses joues s'amplifiant, il posa donc à peine sa main dans celle du vendeur, prenant garde aux griffes. Et la retira en retrouvant un petit sourire embarrassé.

-Au revoir !

Conclusion rapide, mais petit elfe ne savait quoi dire, et apparemment, l'heure était venue de partir. Pourtant, parler encore un peu avec le vendeur le tentait énormément ! Il verrait bien une autre fois, tant pis…

En souriant, il alla poser sa main sous la tête de son cheval - eh oui, le sien, maintenant ! – et lui donna une légère pression pour le faire avancer ; A sa surprise, ce simple geste suffit pour que la bête obéisse, mais petit elfe surveillait toujours son vent, qui s'agitait au devant du cheval, reculant tandis que lui avançait. Il y avait forcément quelque chose là-dessous…

Enfin, il verrait après. Il fit passer l'animal par la porte, assez grande heureusement pour permettre la sortie, à condition pour la bête de replier les ailes un instant. Et, une fois à l'extérieur, les déploya librement en faisant sursauter plusieurs passants. Fier, Lén, fit un signe de main au vendeur, puis se tourna et prit enfin la direction de chez lui, suivit de près par le cheval.

Ca déménage ! [Façon de parler]

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