Lalaith se rendait avec entrain vers la Tour des Vents, ou elle avait rendez-vous pour son cour de l’air.
Enfin, après de longs mois d’absence en ville, elle retrouva avec bonheur cet endroit familier. Elle y avait tant de souvenir! C’était la, un an au part avant, qu’Archael l'avait fait "enfant du ciel". Elle examina la bague sertie d’une pierre de lapis-lazuli qu’elle portait aux doigts, symbole son appartenant au monde d’en haut. Seul certaine personne avait droit a ce privilège et ils étaient les seuls à être capable voir cette anneau. Elle releva les yeux vers le sommet de la tour.

*Pourquoi s’entêter a prendre les escaliers…*

Soudain, la frêle silhouette de la sylphe s’éleva dans les airs. Sa longe tunique de velours vert, flottant autour de son corps mince et fragile, laissait paraitre deux petites ailes translucides au creux de son dos. Ses grands yeux violets rivés vers l’infini du ciel, elle s’élevait doucement.
La jeune femme se posa délicatement au sommet de la tour et chercha du regard son professeur. Elle n'avait qu'une hâte c'était de recommencer a apprendre. Ses joues, d'habitude si pales, du a son excitation c'étaient empourprées et lui donnait une allure de poupée de porcelaine.

… Et Tyrol était là, apparut dans une explosion venteuse de lumière et de parfum étrange. Il adressa un signe de main à l'arrivante, souriant de toutes ses dents, comme s'il l'attendait depuis plusieurs minutes déjà. "Comme si", parce qu'en réalité, il l'avait aperçue depuis une fenêtre de la Tour, elle et ses ailes de fée, et, pour ne pas perdre de temps, avait finit par se téléporter au sommet ! Et hop, ni vu ni connu, je t'embrouille. Dans la précipitation il avait fini par terre, à genoux. Et zut, mon pantalon blanc… Peu importe, faisons bonne figure.

"Bonjour, Lalaith !" lança-t-il le plus naturellement du monde avec son accent chantant.

Il se releva lentement, les genoux un peu endoloris mais souriant malgré tout, et s'avança vers la fée. Cette fois, une fée modèle géant !

Il faisait froid, de plus en plus malgré le soleil : l'air était froid et le vent normal n'arrangeait rien. Aussi Tyrol le frileux était-il emmitouflé dans un large manteau blanc et or bordé de fourrures blanches elles aussi : il sortit ses mains gantées qu'il gardait dans ses manches pour les garder au chaud et les croisa devant lui comme un enfant en prière. Il se mit à sautiller joyeusement sur place, tout ému.

"C'est vraiment fabuleux, ces ailes !"

Il paraissait émerveillé et enchanté par la perspective d'en avoir et de pouvoir s'élever avec, loin au-dessus des autres : Le concernant, cela aurait été un véritable rêve s'il n'avait pas encore autant le vertige ! Certes, son cheval ailé, Haeris, le conduisait haut dans le ciel, mais l'elfe n'avait plus peur sur lui : il pouvait s'agripper à la crinière, et ne regardait jamais en bas ; il avait en effet toujours eu l'occasion d'être concentré sur des choses bien plus importantes ou dangereuses durant ses vols ! Avoir des ailes était une sensation tout autre, en tout cas à son sens. De toute évidence, inutile de débattre, il n'en avait pas et n'en aurait jamais !

Il fit signe à Lalaith de le suivre plus vers le centre du dernier étage de la Tour, afin de ne pas se trouver tout de suite trop près du bord lors des exercices. Quoique, il était bien possible qu'ils en aient besoin… Mais pas tout de suite. L'elfe aux cheveux blancs entama alors son leitmotiv habituel de sa voix aussi habituellement douce :

"Alors, dis-moi, tu es en deuxième année, n'est-ce pas ? Que sais-tu faire de ton pouvoir ? Montre-moi tout, nous verrons ensuite en fonction comment nous allons faire. Cela dépendra aussi de ce que tu veux apprendre ! A-tu des envies ? Des domaines dans lesquels tu voudrais te spécialiser ?"

Cette question semblait toujours plus que cruciale à Tyrol. Sans doute parce que lui aussi aurait aimé qu'on le lui demande, il y avait de cela plus de cent ans.

Les yeux de la sylphe s’arrêtèrent sur cette figure masculine à genoux près des rebord de la tour. Elle le dévisagea intensément en oubliant toute les règles de savoir vivre. Des cheveux blanc entourant un visage au train si fin, cela été plutôt inhabituel.

*Alors ! C’est lui, le nouveau professeur des aera.*

Se rendant compte de son impolitesse elle baissa les yeux et put distinguer deux petites taches, au niveau des genoux, sur le joli pantalon blanc de l’elfe. Elle ne put dissimuler le petit sourire qui se dessiner sur le coin de ses lèvres.

-Mes ails ? Ah! Oui. Mais…

Lalaith ne put pas finir sa phrase, Tyrol lui fit signe de se diriger vers le centre de la tour. Le cours allait donc commencer.

*Qu’est-ce-que je sais faire? Hmm… Bonne question. Montrer! Mais montrer quoi? Comment? Des envies?*

C’était trop de questions sans réponses d’un coup. Elle n’avait pas pensé a tout sa avant de venir. C’était la un cours bien particulier!
Bon il fallait se lancer après un cours moment d’étonnement et de réflexion Lalaith repris ces esprit et essaya de formuler une réponse plus au moins correcte.

-Bon… Je ne maitrise que la lévitation vraiment bien, même si je pense pouvoir faire encore des progresses dans ce domaine.

Elle se souvint alors de ce jour où, tombant de la falaise lors d’une séance d’entrainement, un cousin d’air condensé forme par Archael l’avait empêché de s’écraser beaucoup plus bas contre les rochers.

-J’aimerais… j’aimerais apprendre à contrôler les différents états de l’air. A mieux savoir contrôler mon élément en d’autre terme. Je ne suis capable que de bouger les feuilles mortes d’un petit courant d’air mais pour le reste… c’est plutôt inexistant.

Elle avait réussi a formuler sa pense plus au moins clairement, du moins c'est ce qu'elle pensait. L'expression de la satisfaction se dessinait sur son visage. Encore une fois, elle montrait son incapacité à cacher ce qu'elle ressentait.

Lalaith regardait l’elfe aux cheveux blanc pendant qu’il s’expliquait. Comme elle le pensait, elle n’avait pas été assez claire.

-Je me souviens lors d’un de mes entrainements avec Mr. Archael, qu’il avait créé une sorte de plateforme translucide qui avait amortie ma chute. Je parlais de ça pour les états de l’air, mais ce n’est pas essentiel. Je ne connais pas les domaines ou je pourrais développer mon don, il est donc difficile de savoir ce que je veux apprendre.

Le sylphe écoutait ce nouveau professeur comme une ces bon élève tranquille qui n’ose pas poser de question. Sa timidité et son respect pour ceux qui maitrisaient leur pouvoir l’empêcher de se sentir vraiment à son aise. Peut être après quelques leçons arriverait elle enfin à retrouver son naturel beaucoup plus enjouer.

-Pourquoi pas protection et soin? Ça ma l’air intéressant. Mais vous avez probablement raison commencer par ce que je connais permettra de voir mon niveau et me donnera peut être de nouvelle idées.

Ravie de pouvoir enfin recommencer a pratiquer, Lalaith trépigné d’impatience.

-C’est grâce à la lévitation que je vole. Pour les autres sylphes qui n'ont pas le pouvoir de l'air, les ailes ne servent strictement à rien, à part à faire jolie. J’avais demandé de l’aide à Archael pour m’apprendre à maitriser mon pouvoir. Je n’avais qu’une envie c’était de pouvoir enfin utiliser le don avec lequel je suis née. Alors! Par quoi on commence?

Un grand sourire illuminé le visage de la jeune femme.

Au “Aller, en place…” Lalaith sentie sa joie naïve s’évanouir et laisser place a la concentration. Il n’était plus question de laisser son esprit vagabonder comme il en avait l’habitude. Il fallait mettre toute sa tête dans ce qu’elle faisait.
Comme pour montrer ce qu’elle savait faire elle décolla légèrement du sol. Chausses de petite bottine marron, ses pieds flottaient à quelques centimètres du sol.

Pour ce qui est de voler pendant longtemps et changer aisément de direction à force d’entrainement j’y suis arrive. La ou j’ai plus de difficulté c’est à me déplacer rapidement. Je ne sais pas si c’est par manque de confiance ou manque de connaissance mais j’ai toujours l’impression que je vais finir dans le prochain arbre qui se présentera devant moi, quand j’accélère. Même quand il n’y a pas d’obstacle je sen que quelque chose va rater quelque part.

Cela pouvais sembler ridicule mais c’était bien la ce qui l’a retenait pour vraiment se lancer. Ou peut être une peur du vide qui subsistait au font de son inconscient.

C’est probablement un problème propre a moi et je suis sur que je pourrais y arriver en pratiquant encore et encore. Ce n’est pas depuis assez longtemps que je maitrise la lévitation pour être à 100% sur de moi.

En disant cela elle se reposa légèrement sur le sol. Se sentant ridicule de flotter au dessus du sol sans aucune nécessité. C’était comme parler pour ne rien dire d’intéressant.

Enfin je ne sais pas. D’après ce que j’ai dit et le peu que vous avez vue, qu’est ce que j’aurais besoin de faire progresser? Apres tout c’est vous le prof qui devait savoir quoi m’apprendre et je ne connais pas assez le domaine de mes pouvoirs pour savoir quoi perfectionner.

Elle ce tenait devant Tyrol, les bras croise et une expression un peu insolente qui quittait rarement son visage quand elle essayait de dompter sa timidité.

Les élèves n'avaient aucune suffisance et aucune confiance en eux. Sachant combien cela était rabaissant pour soi-même, Tyrol ne le tolérerait pas chez ses élèves ! Qu'ils cessent de se reposer sur le prétendu savoir d'un être qui n'a de professeur que le titre officiel, comme chez lui on l'appelait "Son Altesse" sans qu'il n'ait aucun pouvoir réel sur son pays. C'était un véritable problème à son sens d'attendre que la théorie leur tombe toute cuite dans le bec comme s'il suffisait de l'ingurgiter pour l'appliquer, et que le professeur devinait tout de ses élèves au premier regard, à la première sensation. Il avait des visions, mais pas de ce genre-là !

"Ma foi", dit-il au travers d'un nouveau sourire, tranquille et amusé, "si tu avais joint à ta feuille d'inscription un dossier de quelques trente pages dans lesquelles tu m'aurais détaillé la moindre parcelle de contrôle que tu as sur ton pouvoir, je t'aurais dis tout de suite ce par quoi nous allions commencer ! Je perfectionne ce que tu sais faire avant de t'apprendre quelque chose de nouveau, mais j'ai besoin d'une base. Si je voulais t'apprendre à contrôler ta direction alors que tu sais déjà le faire, tu me ferais la tête !"

Il rappela tout aussi gentiment qu'il ne l'avait vu léviter qu'une unique fois, et qu'il avait cru que c'était grâce à ses ailes, et non son pouvoir. Il s'était trompé : Catastrophe ! Voilà tout un mythe qui s'effondre, et toute la hiérarchie professorale avec lui !

"J'en sais assez à présent, tu as répondu à toutes mes questions ! Oh, non, ne t'arrête pas, c'était très bien !"

Ravi, il lui fit un geste de la main de bas en haut pour signifier qu'elle pouvait – devait - se remettre à léviter.

"La vitesse, disais-tu ? C'est une simple appréhension. Nous allons voir ça dans un endroit facile ; Prends de l'altitude, j'arrive !"

Tyrol ne savait pas léviter mais il avait de quoi combler ce manque sans être en proie à un vertige maladif. Il retira un gant, porta ses doigts à sa bouche, siffla. A son cou, une lumière bleutée clignota et un écho retentit, semblant plus lointain : Une minute plus tard, un immense cheval ailé arrivait à toute berzingue, fou de joie. Il ne prit pas la peine de se poser réellement sur la Tour, laissa tout juste à son maître le temps de s'agripper à lui et de se hisser sur son dos, puis, d'un unique battement d'ailes, prit son envol pour rejoindre Lalaith.

"Bon, ici il n'y aura rien pour te cogner !" fit-il constater allègrement, puisqu'ils étaient en plein ciel au-dessous de la tour et de la Cité. "Tes ailes feront une mécanique formidable pour ta vitesse : Sers-t-en peu, mais bien, pour te donner des impulsions, au départ ou pour changer de direction. Vas-y, file tout droit et essaye d'augmenter ton allure. Je resterais à ton côté."