Eurydice fut très étonnée de constater que la jeune femme la suivait aisément alors qu'elle courait vraiment vite. Elle fut soulagée de voir que le ciel, toujours gris et terne ne leur avait pas apporté les foudres des harpies. Les harpies sont des creatures effrayantes, deja par leur physique disgracieux, des femmes changées en bêtes effroyables pour se nourrir d'humains appeurés, ou toutes autres creatures qui croisent leur chemin, mais aussi par leur caractere bien connu, mauvaises et sans coeur, qui vous l'arracheraient avec un plaisir non dissimulé.

C'est cette image qui tournait dans la tête de la jeune centaure tandis qu'elle courait avec sur son dos, une victime de celles ci et un possible danger. En effet, le risque était grand qu'il se transforme en monstre lui aussi, et la jeune femme avait du lui donner un somnifère puissant, qui en plus de calmer sa douleur, devrait normalement ralentir le processus de metamorphose.

La forêt était noire et dangereuse, et le temps la rendait encore plus effrayante. Les harpies devaient sentir que le monstre qu'elles voulaient creer arrivait, car un nuage noir arriva au loin tandis qu'elles s'arretaient au seuil de celui ci. Elle pensait qu'il vallait mieux entrer dans la forêt malgré la menace des différents habitants de celle ci, car ces sorcières maudites auraient plus de mal à combattre au sol.

Dans quelques minutes elles seraient la, apportant la mort et la malediction a tous ceux qu'elle rencontreraient. Des flèches se projetèrent alors vers le ciel, tuant quelques une de ces horreurs en plein vol, et detourna quelques autres de leur tache qui était de recuperer leur progéniture agonisante sur le dos de la jeune femme.

Les harpies ont des plans bien particuliers d'attaques. Elles ne sortent que quand elles ont trop d'amertume pour la contenir et qu'elles doivent se defouler sur ceux qui les ont rendues telles qu'elles sont aujourd'hui, au risque de s'entretuer, tellement leur colère est forte. Elle ne vivent pas souvent en groupe, mais parfois sortent toutes a l'unisson, a certaines periodes de l'année, et tombent sur leur proies en piqué pour faire le maximum de victimes.

On ne sait pas vraiment combien il en existe, mais l'eradication totale de ces furies est impossible, car elles trouvent toujours de quoi renaitre de leur cendres. Ce sont des creatures impitoyables elevées dans le sang et la mort, la douleur et la colère, et qui ne desirent que se venger de leur malheur en apportant ce malheur au monde entier.

Eurydice ecouta alors la vendeuse qui l'accompagnait, et celle ci lui demanda d'aller chercher les plantes tandis qu'elle la couvrirait. La centaure ne laisserait pas la jeune femme mourir sous l'assaut de ces creatures, mais apparemment décidée, elle hocha la tete d'un signe d'assentiment, n'ayant pas le temps de discuter la question. La plante qu'elle recherchait etait difficile à trouver, car elle était très petite et très fine. Elle ressemblait à une paquerette, mais était de couleur verte comme l'herbe.

Trouver une de ces fleurs, allait prendre un temps considerable, ca s'était comme chercher une aiguille dans une meule de foin, et ici pas question de bruler le foin pour la trouver plus vite, elles entrèrent donc dans la forêt, sentant la menace grandissante des habitants de cette forêt, qui devaient etre aussi affamés que les harpies. Elle esperait que celles ci attaqueraient egalement ces monstres ailés, car celles ci n'avaient pas pour habitude de laisser la vie durant leurs attaques nocturnes au dessus de la cime des arbres de la tenebreuse forêt Darke.

Le jeune homme commença à se reveiller, sentant l'appel des harpies toutes proches, et gemissait de douleur. Il allait bientot se mettre à hurler, ses os se craqueraient de part et d'autres pour prendre une forme aerienne bien significative des harpies, des ongles crochus sortiraient de ses doigts dechirant la peau de celui ci avec un craquement ecoeurant, ses yeux sortiraient de leurs orbites pour gonfler tel des balles et devenir aussi globuleux que celles de ses creatures, et enfin douleur suprème, des ailes noires hideuses sortirait de son corps, après l'avoir changé en un de ces monstre, il ne connaitrait que la douleur supreme.

Eurydice n'avait pas le temps de lui redonner des somnifères, la transformation s'accelerant avec la proximité des harpies. Si elle ne trouvait pas très vite de plante, elle devrait achever les douleurs du jeune homme, avant qu'il ne devienne un artifice du mal, aussi sombre que la nuit, refletant la colère, la souffrance et la mort.

Elle se mit donc a renifler partout, cherchant l'odeur caracteristique de cette plante, ses yeux s'accoutumant difficilement à la nouvelle noirceur de la forêt. Elle ne faisait pas trop attention a la jeune femme à ses cotés toute préoccupée à sa tache de sauver l'homme qu'elle portait sur son dos.

Elle sentait l'odeur de pourriture emaner de la carcasse des harpies qui approchait et avait encore plus de mal à trouver la fleur. Elle sortit son épée cependant, prête à contrer toute attaque, qui serait imminente dans quelques minutes. Les deux jeunes femmes s'enfoncaient à présent dans la forêt, avec un espoir infime de retour, les forces du mal les traquant comme des proies innofensives, affamées et pressées de se mettre quelque chose sous la dent.

Le combat serait difficile.

Le cœur battant a tout rompre devant le danger des harpies, Eurydice s'engagea dans la sombre forêt abandonnant la jeune herboriste aux griffes de celles ci. Le souffle court de l'homme sur son dos, se sentant attiré par le venin des monstres qui l'appelaient, s'entendait, laissant apercevoir la souffrance qu'il éprouvait. Elle se dirigea vers les endroits les plus froids, sachant que la plante poussait avec l’humidité et à l’écart du soleil, sous de gros arbres aux branches touffues. Elle n’en trouva pas tout de suite, éprouvant des difficultés à se focaliser uniquement sur la recherche, sentant le danger tout proche, et pas seulement le danger des harpies, mais également celui des créatures sombres et dangereuses de la forêt qui commençaient à sortir leurs crocs acérés sentant leur faim monter et les tirailler les rendant encore plus déchainés.

La jeune centaure cherchait encore quand la première créature attaqua. Une bête étrange munie de tentacules très longues, des crocs aussi acérés que ceux d’un vampire, dont le nom en dit beaucoup sur sa façon d’être. Une bête éclipsante . Elle se tenait droit devant Eurydice et son protégé, étant apparu devant eux comme par magie, les griffes acérées, la bave dégoulinant de sa mâchoire, affamée comme de nombreux autres monstres en ces lieux. Elle grondait fort, faisant frissonner de peur le centaure qui chercha à reculer devant elle, ne voulant pas affronter cette chose infâme, sortie de son antre désireuse de se repaitre. Elle était longue et musclée, résultats d’une vie partagée entre la chasse et le combat pour protéger son territoire. Elle sentit l’homme sur son dos bouger, mais n’osa pas détourner le regard, trop occupée à garder la bête féroce à distance.

Elle saisit à cet instant l’opportunité quand elle vit que les yeux du monstre se dirigeaient vers celui qu’elle protégeait, et lui assena un violent coup à la mâchoire. La force de la centaure était égale si ce n’est supérieure à celles de ces congénères masculins, peut être du au fait qu’elle contenait son pouvoir en elle, refusant de l’utiliser, et mettant toute sa puissance pour protéger sa vie. La créature s’effondra au sol sonnée par le choc, et Eurydice profita de cette occasion pour se sauver, emportant sur son dos le jeune homme agonisant.

Elle sentait bien que la bête était derrière elle, invisible à ses yeux, mais elle ne cessa de courir. Elle repéra sur sa route la plante qu’elle recherchait et se dit qu’elle reviendrait la cueillir plus tard, et se força à mémoriser le chemin qu’elle empruntait. Elle n’eut pas longtemps à faire ça car elle se retrouva bien vite devant trois harpies griffues et sales, le sourire au lèvres, annonçant une victoire proche, se dressant devant elle comme des ombres de la mort.

Elle se jeta alors au sol, chose qu’elle détestait faire, car sa physionomie lui imposait de rester debout, se relever serait extrêmement difficile, surtout si elle se retrouvait avec un monstre sur le dos, mais fut sauvée par la bête eclipsante, qui se ruait derrière elle sous son apparence invisible et qui sauta dans les airs, mais au lieu de se précipiter droit sur elle, continua sa lancée sur les trois harpies qui poussèrent des cris de rage et de douleur. Eurydice profita de cet instant pour relever sa lourde carcasse dont le poids était encore augmenté par l’homme qui se débattait à présent sur elle, prisonnier de sa douleur, et attiré par ces créatures du mal et elle se mit à courir à travers la forêt jusqu’à l’endroit qu’elle avait repéré quelques minutes auparavant.

La plante se trouvait toujours au même endroit, et la jeune centaure entreprit de la cueillir, récupérant la racine pour la vendeuse, qui espérait t’elle s’en sortait bien également. Le nombre de harpies qu’elle avait rencontré jusqu’à présent avait été peur nombreux et elle en tirait la conclusion que c’était du à la jeune femme qui l’avait accompagné. Elle allongea le jeune homme au sol, et lui fit avaler la plante préalablement écrabouillée pour qu’il puisse l’ingurgiter.

Il perdit alors conscience, mais la jeune femme ne pouvait plus le déplacer avant qu’il ne se réveille, car les mouvements auraient causés sa mort sur le champs. Elle ne pouvait pas non plus siffler son amie, car elle aurait attiré tous les monstres aux alentours, ainsi que les harpies, et elles n’auraient pas pu s’en sortir. Elle sortit alors l’épée qu’on lui avait confiée, et s’installa près de l’homme gisant au sol. Elle se tenait droite, écoutant chaque bruit de la forêt prête à en découdre à chaque instant, espérant que la jeune femme qui l’avait accompagné lui ôte le maximum de monstres et ne soit pas elle-même en train de mourir quelque part ou se transformant en harpie.