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 Médecine [ Eurydice + Libre - Démon de préférence ]

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MessageMédecine [ Eurydice + Libre - Démon de préférence ] EmptyJeu 24 Avr 2008 - 13:04

-> L'Entrée de la Cité

Il en avait fallu de la marche, sous le bruit incessant des gratouilli-gratouilla de la centaure. Ses plaques s'étendaient au fur et à mesure que, sous ses ongles s'incrustait sa peau. La douleur prendrait bientôt le pas sur la démangeaison, l'exaspération de la Fée serait remplacer par un sentiment brut de ras-le-bol.

Le jour baissait doucement au fil des heures de marches. Le paysage défilait mais, indifférente, Tarna n'y prêta pas plus attention qu'aux vaines tentatives de la sociale centaure pour entrer en contact avec elle. Peut-être lui avait-elle proposer de monter sur son dos pour aller plus vite, peut-être pas. Les Fées avançaient de leur pas solennel, elles n'empruntaient pas celui de quelque d'autre, par peur de voir leur nature changer, leur fierté bafouée. Tout cela et rien encore, car Tarna connaissait le chemin et, se faisait, savait qu'il ne fallait pas trop se dépêcher.

De plein jour, la forêt pouvait apparaître comme un lieu calme et plein de vie, rempli de petites fées et de créatures champêtres. Mais les animaux diurnes n'étaient pas tous des enfants de coeur et parfois, il était préférable de ralentir son pas, de le retenir juste le temps que le soleil descende encore un peu...

La nuit aussi avait son lot de massacre. les prédateurs, les proies... Tout cela n'était rien dans les ombres, et c'était sans ajouter encore les démons qui, ci et là, récoltaient leur lot de victimes innocentes, leur lot de vie précieuse. Ils buvaient à même la peau le sang des mort, puis puisait à même les bourses la source d'or qu'il fallait pour nourrir leurs appétits matériels.

Heureusement, certains se moquaient des bourses replètes, n'agissant que pour agir.

Et enfant, il y avait les créatures nocturnes, toutes de crocs et de griffes bardées, prêtes à la chasse comme le soleil à briller. Il était dans leur nature de bouffer les abrutis qui se perdaient dans les boyaux tortueux d'une forêt-cimetière. Et Tarna n'escomptait pas être un prochain abruti, grand bien fasse à la centaure si cela était son désir à elle.

Oui, le plus sûr restait encore le crépuscule, avec le soleil bas, la lumière tamisée et l'ombre pas encore installée. Là, le seul risque lorsque les animaux diurnes rentraient et que ceux nocturnes dormaient encore, oui, le seul risque restait les démons. Mais cela, la Fée savait bien que d'une pierre deux coups elle pouvait les tuer, sauf si un démon majeur s'aventurait dans des coins aussi paumés...

En entrant sous les futaies, le soleil printanier tâcha sa robe de pétales de lumière poudreuse. Les flaques sur le sol de cet or semblaient stagner, dans l'attente de la fin d'un jour qui, comme ceux après lui, se rallongeait petit à petit.

Végétale toujours, ses pas ne faisaient pas le moindre bruit sur le sol ou, s'il en faisait, cette musique là paraissait être le froufrou satiné du vent dans les feuilles. Il était difficile pour un être comme elle de tromper sa nature de Fée et plus encore dans un lieu pareil à elle : magnifique en apparence, mais en réalité torturé.

Comme un saule, elle pliait pour ne pas déplacer les branches de ses mains, elle ondulait presque alors qu'aucun vent ne sévissait sous les arches millénaires d'arbres témoins. Loin, par là, il y a avait la lagune. Plus loin encore, les marais et, perdu par delà tout cela, la mer, ouvrait sur de nouveau continent. Il fallait être idiot pour penser qu'Elament était vaste, et plus encore pour croire qu'elle était la seule ville à des lieux à la ronde.

Yeux bandés, pieds de velours, la respiration bloquée dans sa gorge, discrétion de feuille dans le vent... Puis enfin, la lumière aveuglante de la fin du jour perça dans les branche, dévoila un bosquet irradiant. Plus aucune flaque de lumière sur le sol ne stagnait tellement était frotte la pression de l'astre du jour, après la marche ténébreuse sous les cépées. La Fée leva le visage, ses narines se pincèrent le temps d'une respiration maximisée par son élément, mais elle ne se permit pas un sourire de satisfaction.

Coulante comme une rivière, elle alla s'assoir sur le noeud de la racine d'un arbre puis glissa comme un chant :


" Prend ce qu'il te faut, laisse ce dont tu n'as pas besoin, nous t'aiderons à la préparation sur les cataplasmes te posent problème. "

Sous les rayons du soleil couchant, la Fée sembla s'accorder parfaitement au décor des arbres, comme si sa place, malgré toute la douleur qu'elle avait du affronter, se trouvait ici.

" Tu as de la chance, les premières créatures qui pourraient être dangereuses se trouvent loin. Mais pour corser la sortie, nous allons bloquer notre pouvoir, histoire de voir si toi, tu peux les repérer. "
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MessageMédecine [ Eurydice + Libre - Démon de préférence ] EmptyJeu 24 Avr 2008 - 15:53

La jeune centaure suivait sans difficultés la fée qui n'arretait pas de parler comme si elle était plusieurs personnes. Elle se mefiait un peu de cet être magique, ressentant la puissance émanant de son corps, mais restait cependant polie et gentille. Elle lui demanda si celle ci voulait monter sur son dos, tenta de lui faire la conversation, pour oublier ses demangeaisons incessantes, mais la femme marchait en silence, ne s'occupant pas vraiment d'elle, comme si elle était attirée par quelque chose et qu'on ne pouvait la detourner de son chemin. Après quelques heures de marche, Eurydice avait cessé de se gratter car sa peau était à vif. Elle se sentait de plus en plus mal, comme si un poison s'infiltrait en elle mais n'en dit mot à la fée qui continuait d'avancer.

Elle avait après tout une certaine fierté, et en tant que centaure qui se respecte elle n'allait tout de même pas se plaindre de quelque douleur à la tete et au ventre. Elle se sentait fievreuse, comme si elle allait bouillir et se mettre a prendre feu d'un instant à l'autre. Elle ne laissa rien paraitre.
L'entrée dans cette forêt remplissait la jeune femme de joie, car la forêt était sans nul doute son endroit préféré, le lieu ou elle avait passé son enfance,un lieu magique et aimé de tous les centaures. Mais celle ci était tenebreuse et sombre, meme le jour qui declinait ne la mettait pas à l'aise.

Elle sentait bien la presence de tous les êtres maudits qui attendaient leur heure pour sortir et chercher une victime innocente, désireux de combler leur faim, affamés la plupart du temps. Elle sentait egalement une présence maléfique, comme celle d'un démon, mais Eurydice ne savait pas les reconnaitre, car elle n'avait encore jamais eu à faire à eux.

Elle n'avait jamais connu réellement de situation telle, et l'idée d'être une proie pour tous les habitants de cette forêt maléfique l'appeuraient, elle se demandait si elle se sortirait vivante de cet endroit, ou si elle prefererait garder ses plaques encore quelque temps quitte à avoir la peau un peu arrachée.
Le grattement devenait de plus en plus horrrible, mais elle ne pouvait plus se toucher, sa peau étant deja arrachée et malmené, la toucher lui faisait trop mal.

Elle se mit a revasser en regardant le soleil se coucher sur les grands arbres, les laissant bientot dans une penombre agaçante, ou il fait trop jour pour s'accoutumer à la vision de nuit, et ou il ne le fait pas assez pour bien voir tout en details. Elle avançait precautioneusement, essayant de ne pas faire trop de bruit, mais la fée si silencieuse à coté d'elle la faisait passer pour un elephant qui patauge joyeusement dans la boue.

Elle renonça à toute discretion, ne se rendant pas compte que des êtres assoiffés de sang n'attendaient que leur heure pour se jeter sur elles, la fièvre montait, et celle ci commençait à lui donner la nausée. Etrange pour un centaure d'avoir la nausée, ceux ci en effet n'en ont jamais ou sauf quand elles sont enceintes, ce qu'Eurydice n'était pas.

Elle titubait dangereusement derriere la fée qui ne paraissait pas se preoccuper de l'etat de sa compagne, surement plus soucieuse de se retrouver nez à nez avec un monstre qui leur sauteraient dessus.
Elle ne sentit pas la présence de cette chose, cet etre menaçant qui les suivait depuis quelques minutes déjà. Un centaure sent toujours quand il est suivi, il n'a pas besoin de don particulier pour le savoir, il fait parti de la nature et arrive à sentir tout intru interessé par sa personne. Mais elle ne l'avait pas remarqué, la fievre l'emportant sur sa raison.

Quand la fée s'addressa à elle, Eurydice ne comprit rien, completement desorientée et trop malade. Elle transpirait à grosses gouttes et vit la fée s'asseoir. Elle voulut lui repondre mais ne réussit pas à articuler, ses bras étaient mous comme de la guimauve, elle se sentait faible et incapable d'accomplir quoi que ce soit.

Elle jeta un regard desespéré vers la fée avant de s'ecrouler au sol. Elle était toujours consciente, son corps de cheval lui était comme mort, il était raide et ne repondait plus à ses ordres, elle desirait se lever, mais elle ne pouvait plus. Elle s'appuya mollement sur ses avants bras, son coté humain très affaibli lui aussi et gémit alors :

-A l'aide....
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MessageMédecine [ Eurydice + Libre - Démon de préférence ] EmptyJeu 24 Avr 2008 - 17:19

Dans le bosquet, la centaure s'effondra, rongée par la fièvre et par ses nausées. et c'était, aux yeux de la Fée, un contretemps très fâcheux.

La jeune femme ne se leva pas tout de suite, posant sur la centaure un regard noyé d'indifférence, évaluant en silence les raison qui la poussait à l'aider. Après tout, il était vrai, Tarna n'était pas connue pour ses actes altruistes ou, plus généralement, par sa gentillesse. Aussi servir de guide à une centaure au bord de la mort et luis ervir d'infirmière personnelle ne l'enchantait pas réellement. Mais comme elle l'avait dit plus tôt, elle s'ennuyait et n'avait rien de mieux à faire.

Sauf que là, si elle l'aidait, elle était presque certaine de trainer à ses basques un semi-canasson fou de reconnaissance. Si elle ne l'aidait pas, ses ossements viendraient assortir ceux d'autres cadavres nettoyés par les charognards. C'était donc réellement fâcheux.

La Fée leva son visage vers le soleil et jugea à la chaleur que ses rayons diffusaient sur sa peau l'heure qu'il devait être. Cette nuit serait une nuit à la lune mince, très mince, propice aux chasses démoniaques. Il ne fallait pas trainer ici.

Lentement, elle se leva et se dirigea vers la centaure. Puis elle s'agenouilla à côté d'elle et lui posa la main sur le front, remettant en place des mèches collées à sa peau par la moiteur tiède de la sueur. ce n'était une fièvre qu'elle couvait, mais un véritable incendie. En silence, la Fée se redressa et se dirigea vers la sortie du bosquet, laissant la centaure quelques minutes seule, probablement avec au coeur un amer sentiment d'abandon. Peu lui importait.

Tarna revient peu après, donc, avec dans sa main serrée des feuilles d'ortie et du bois de bouleau, caractéristique par sa couleur blanche. Coincée sous une des bandes qui enserraient son visage, un branche d'écorce elfique, la graine de pavot du pauvre. D'un geste de sa main libre, elle invoqua les vents, les condensa en une fine planque qu'elle fit glisser entre la centaure et le sol, histoire de faciliter son transport.

Avec une délicatesse insoupçonnée, elle déposa le semi-canasson sur une couche d'herbe tandis que, venant de nulle part, une bulle d'eau lévitait vers la Fée de sang pur.

Pouvoir aqua ? Ola, pauvre ignorant. Il suffit de connaître les lieux, ou de les avoir préalablement sondé, pour savoir où se trouvent les points d'eau. Après cela... Après cela, maîtriser l'air et acheminer ce que l'on veut n'est plus qu'une banalité d'une inexistente complexité.

Ainsi, tout lévita. Lévitèrent les feuilles d'orties qui avaient agressées les mains délicates de la Fée, lévita la branche d'écorce elfique, lévitèrent aussi les copeaux d'écorces de bouleau. Tout cela lévita puis, réduit en poussière par la pression d'un air inconnu ou maîtrisé par Tarna seule, tout cela stagna, immobile, tandis que d'un autre courant d'air, la fée balaya le corps de la centaure de vent glacial.

Dans le vide ambiant, Tarna ne retissa pas la trame de son pouvoir. Elle était ainsi réellement aveugle dans un rayon de plus de 3 mètres et, habituée depuis longtemps à cette condition, s'en moqua, alors que la poudre d'ortie s'incorporait à l'eau et que l'écorce de bouleau prenait aussi sa place dans une autre bulle. La branche elfique, intacte, attendit elle son tour, voletant entre les branches des autres arbres comme un improbable oiseau.

Courbant la lumière en un point donné, Tarna fixa le foyer sur la bulle de poudre de bouleau, ce bois bien connu pour ces vertus anti-fièvre. Et l'écorce elfique ? L'écorce, quant à elle, redonnait un minimum de force qui allait contre la nature. Ses effets s'arrêtaient de façon brutale. C'était généralement mauvais pour l'organisme mais ça leur permettrait de sortir d'ici...

Une fois le mijotage terminé, tout entra en action. De l'eau nettoya un peu la peau de la centaure tandis que sur l'ensemble de son corps, le cataplasme aux orties s'étalait de lui même. Au dessus de son visage, la bulle de bouleau goutta goutte par goutte dans sa bouche. Assise de nouveau sur sa racine, la Fée observait d'yeux voilés tout cela. Près du visage de la centaure, elle avait eu l'intelligence de laisser la branche posée sur le sol.

En trois mastications, une fois la vigueur de son bras retrouvée, elle serait debout, si elle n'était pas encore morte...
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MessageMédecine [ Eurydice + Libre - Démon de préférence ] EmptyVen 25 Avr 2008 - 14:12

Quand la fée partit, Eurydice pensa qu'elle finirait sa pauvre et courte vie ici, dans cette forêt menaçante, qui ne ressemblait en rien à celle qu'elle avait connu. La douleur en elle se propageait si vite qu'elle n'avait plus la force de tenir debout et s'était effondrée, devenant à chaque minute de plus en plus faible. Elle sentit alors la présence de celui qui les suivait, et ne se sentit pas plus rassurée.
Elle allait se laisser mourir ici, n'ayant vécu que peu d'années centaure sur cette miserable Terre, sans personne, aucun ami qui la pleurerait, aucune famille qui honorerait sa memoire sur le tombeau funéraire, aucune progéniture aimante qu'elle aurait pu proteger, seule.

Heureusement pour elle, le fée revint quelques minutes plus tard, les bras chargés de plantes et autres qu'elle ne reconnaissait pas,la fievre étant trop intense pour qu'elle ne pense à autre chose que sa douleur intense. Elle se sentait bouillir, sa tete lui tournait, son corps appelait la fraicheur qu'elle ne pouvait trouver. Elle sentait sa magie la tirailler,mourant à petit feu avec elle. N'ayant jamais utilisé ses dons, elle ne faisait pas qu'un avec son pouvoir, mais elle le sentait en elle comme un mal de tête persistant avec qui on s'habitue à vivre. Elle le ressentait dans son être comme un etranger, quelque chose dont elle ne voulait pas. La magie, elle detestait. Et c'est avec elle que la fée lui sauva la vie.

Elle utilisa ses dons pour lui oter sa fievre qui la consummait de plus en plus, grace au bois de bouleau, et lui donna de l'ecorce elfique, qui allait s'en doute la revigorer sur le moment avant de la faire tomber de fatigue quelques heures plus tard, tant qu'elle vivait... Elle ne se souvint plus de ce que la fée avait utilisé d'autre pour la guérir, mais en tous cas cela marcha.

Elle se sentait de nouveau en forme, cependant elle se sentait mal. Elle se remit sur pied, assez difficilement, allez donc vous redresser quand vous êtes munis d'un corps de cheval pesant assez lourd!
Elle se sentait encore nauséeuse, mais l'ecorce elfique lui avait procuré le plus grand bien. Elle remercia difficilement la fée qui paraissait ne pas se soucier d'elle, les centaures detestent etre redevables et Eurydice, malgré sa grande gentillesse, detestait avoir à remercier quelqu'un pour n'importe quel service rendu.

La chose qui les suivait se tenait assez près d'elles, flairant visiblement ce qu'elle pourrait retirer de leurs carcasses une fois mortes, mais Eurydice continua de faire semblant qu'elle ne l'avait pas remarqué. Elle ne doutait pas que la jeune femme près d'elle l'avait repéré egalement, car elle n'arretait pas de la surprendre par sa connaissance de tout ce qui l'entourait malgré le fait qu'elle soit aveugle. Mais peut etre ne l'était elle pas pensa t'elle en l'observant du coin de l'oeil. Elle était toujours assise sur sa racine, paressant si fragile et sans protection, mais Eurydice savait très bien qu'il n'en était rien, qu'elle était une dangereuse ennemie et elle sentait bien que sa magie était puissante.

Bien qu'elle l'ait sauvée d'une fin terrible, le centaure gardait des frissons de cette magie qui l'avait touché. Elle detestait se sentir prisonnière d'un pouvoir quel qu'il soit, et se refusait à utiliser le sien, car pour elle, il n'apportait que malheur et mort envers quiconque l'utilisait. Ou parfois folie. Quand elle regardait la fée, elle se disait qu'elle était réellement bizarre, d'abord quand elle s'adressait à elle, elle employait "nous" ce qui faisait penser à la jeune femme qu'elle avait une personnalité double, un grain de folie qui stagnait dans ce corps frele. Elle pensa qu'elle n'aimerait pas avoir à faire à son double maléfique s'il se retournait contre elle. Elle ne faisait que lancer des hypothèses, mais craignait cependant d'etre sa prochaine victime, si toutefois elle avait deja oté la vie. Le caractère centaure se refuse à emettre ce genre s'hypothèses douteuses. Ils preferent se fier aux etoiles, ou a la verité qu'ils connaissent. Ils n'utilisent pas de soupçons infondés pour juger les gens. C'est pourquoi Eurydice restait en compagnie de la fée, elle n'eprouvait qu'une vague peur, mais elle n'avait pas lieu d'être alors elle l'ignorait, se concentrant sur la menace pesante qui regnait en ces lieux maudits.
Elle s'adressa alors à la jeune femme silencieuse,esperant qu'elle allait lui addresser la parole :

-Et maintenant... que fait t'on?

Le soleil s'était couché totalement et la nuit prenait sa place dominante avec le cri des bêtes assoifées de sang qui sortaient de leur tanières pour trouver de la chair fraiche à se mettre sous la dent. La nuit allait être dure. Le centaure esperait qu'elle conserverait ses forces jusqu'à la sortie de la forêt, accrues par les plantes concoctées par la jeune femme. Elle redoutait de la fin des effets de celles ci et de leur durée. Mais l'heure n'était pas à cela.
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MessageMédecine [ Eurydice + Libre - Démon de préférence ] EmptyVen 25 Avr 2008 - 14:46

Le visage vers le ciel.
Il n'y avait pas un nuage dans ce ciel de crépuscule qui, petit à petit, devenait de plus en plus ombre. La marche dans la forêt serai très folklorique, cela était sans aucun doute. Déjà, autour d'elles, Tarna sentait la présence de créatures. Leur aura de bestialité était si forte que n'importe quelle personne ayant un tant soit peu vécu dans la nature pouvait les sentir, il ne fallait aucun pouvoir spécial pour cela.

Pourtant, la fée ne réagit pas, se contentait de fixer le ciel. Au fil de minutes qui s'écoulaient se rapprochaient ces bestioles affamées. La fée et la centaure semblaient deux proies faciles. Femelles et seules. L'une fatiguée, l'autre semblant s'endormir contre un arbre.

Les tatouages du corps de Tarna faisait contraste avec sa peau d'une pâleur lactescente tandis que sous son bandage, ses yeux riaient de malice en sentant près d'elle la Centaure revenir peu à peu à elle. Le ciel était depuis longtemps piquetés d'étoiles, sa cape d'un bleu profond tissées d'émaux de cristal. Magnifique spectacle pour des yeux aptes à voir.

La Fée sonda les ombres, sans parler, sans bouger, s'accordant avec tellement de perfection dans la nature ambiante que cela en devenait presque malsain, et, lorsque la Centaure la questionna une fois totalement (ou presque) rétablie, elle se contenta de répondre, énigmatique :


" Use de ton pouvoir ou meure, c'est l'occasion de te prouver quelque chose. " Avec la lenteur d'une feuille qui tombe, elle se leva, sa robe blanche ondulant sur sa peau. " C'est bien ce que tu désires, non ? Être forte, ne pas regretter le passé en avançant dans l'avenir... " Dans son ton la cruauté perçait presque.

Pourquoi dire cela ? Par pur jeu, bien sûr. Et par pur vérité, également. Car, pour découvrir son don, il fallait briser quelque chose en soi. Pour trouver Elament, il fallait se perdre. Ou perdre quelque chose. Ou abandonner. Et pour apprendre à maîtriser son don, il fallait combattre sa nature. Sa nature profonde et véritable, ses peurs, ses angoisses, ses craintes. Mais aussi ses espoirs, ses joies... Combattre tout ce qui faisait de nous un être entier pour se fracturer en millier d'éclats de matière flamboyante et se réunir finalement, neuf. Changé.

La solitude forge la conviction de soi-même. Et parfois l'indifférence en les autres. C'est en se moquant qu'on est le plus à même de pouvoir juger. Et en rencontrant la centaure, Tarna avait flairé en elle une gentillesse d'une profondeur inouïe, mais également une fierté qui, un jour, finirai par la perdre. Et dans tout cela, il manquait quelque chose. Le contact avec la réalité, celle du monde animal. Ou végétal.

Tarna leva sa main, point fermé. Entre ses doigts perçait la lumière en rayon presque tranchant. Elle arma son bras et projeta la sphère compact de lumière en direction de la Centaure. Mais, au lieu d'exploser sur celle-ci, elle la contourna et frappa le museau baveux d'un monstre, le coupant net dans son élan pour cueillir la mort. Ses yeux plus jamais ne verrait, terrassé par la lumière violente d'une Aera.

Sur le bas visible du visage de la fée, ses lèvres formaient presque un " n'espère pas mon aide ". Tout cela, pour la Fée, était un jeu, et la cruauté des jeux des fées font parfois des victimes alors qu'une seconde créature tentait sa chance face à ces proies douteuses.
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MessageMédecine [ Eurydice + Libre - Démon de préférence ] EmptyDim 27 Avr 2008 - 9:43

User de son pouvoir? Eurydice ne comprenait pas que l'on veuille ainsi la soumettre à l'utilisation de son don qu'elle reniait depuis qu'elle l'avait decouvert. Que ce soit les anciens membres de son clan qui l'avaient trahis et qui avait tué son jeune ami ou que ce soit des etrangers avec qui elle passait un minimum de temps, tous voulaient qu'elle fasse appel au pouvoir de la Terre, pour se proteger ou se defendre. Jamais auparavant elle n'avait eu à combattre les forces de cette forêt, et elle ne doutait pas qu'ils devaient être bien nombreux à commander aux éléments pour assouvir n'importe quel acte tout aussi odieux qu'il soit. Voyant une branche qu'elle estimait assez rude et fort peu cassable elle dit à la fée :

-Ayant vécu dans une forêt, je connais tous les moyens de défense que les arbres nous prodiguent. Ce n'est pas quelque pouvoir que je ne maitrise pas et dont je n'ai aucunement l'envie d'utiliser qui va me servir si je dois me défendre contre ces creatures. Si je dois mourir ce sera de la façon dont je l'ai décidé et il ne sera pas facile de m'abattre. Les centaures sont des adversaires redoutables.

Elle n'avait jamais eu a combattre et doutait vraiment de cette derniere phrase, mais elle voulait faire comprendre a cette être bizarre qu'elle prenait les decisions seule , que ce soit sur sa vie ou sur sa mort. Malgré sa grande gentillesse, Eurydice était un centaure, aussi buté que les autres, et elle ne voulait pas qu'on lui dise quoi faire. Elle était evidemment reconnaissante à la fée de lui avoir sauvé la vie, mais son caractère l'incitait a prendre chaque decision seule, et sa decision était qu'elle ne voulait pas utiliser ce talent qu'on lui avait transmis. Peut etre était ce du gachis, mais en attendant, elle ne se sentait pas plus faible qu'une autre, et était prete à combattre. L'ecorce elfique l'avait à présent totalement rétablie, et meme si elle n'avait pas encore la vigueur requise pour combattre un adversaire puissant, elle saurait néanmoins se garder en vie quelques temps, pour aller se cacher, ou laisser sa compagne s'en debarasser.

Elle sentait la force magique de sa voisine qui l'incitait à se battre avec ses pouvoirs. Quoi qu'elle puisse dire, jamais elle ne réussirait à le faire l'utiliser, ou bien contre son gré, mais Eurydice doutait que l'on puisse la contraindre, son don étant a présent enfoui au plus profond d'elle, comme un souvenir oublié.

Elle cru qu'avec ce qu'elle venait de dire, elle avait mis en colère cet individu plutot loufoque qui se nommait fée alors qu'elle avait plus l'allure d'une sorcière redoutable, car celle ci la visa comme pour lui envoyer une lourde explosion de magie que la centaure ne connaissait pas, mais celle ci la contourna pour heurter un monstre aux dents aussi acérées que des lames de rasoir, et aux griffes crochues qui allait ce jeter sur elle. Il fut accueilli par une force inconnue, qui le plaqua au sol, et plus jamais il ne se releverait.

Eurydice murmura un merci à la fée, encore plus mal a l'aise de lui etre redevable deux fois de sa vie, et se rapprocha d'elle, flairant l'odeur de nouvelles bêtes prêtes à bondir sur les deux proies innocentes. En tous cas sur un centaure innocent! La jeune centaure ramassa une autre branche bien solide et attendit en silence l'attaque de nouvelles créatures maléfiques. Elle sentait que les produits qu'elle avait prit quelques minutes précédantes, allaient atteindre leur effet maximum, et celle ci en profiterait pour combattre avec hargne les monstres qui doucement sortaient de leurs tanières, pour trouver de la viande fraiche.

Elle sentit l'attaque et se retourna pour envoyer un solide coup de baton a un Worg, une creature menaçante, ressemblant à un loup mais en beaucoup moins gentil. Elle l'envoya au sol, et grace à sa connaissance de la nature et de toutes les bêtes magiques, envoya son deuxieme baton entre les arbres sombres qui masquait la vue du deuxieme. En effet ces creatures ne chassent que les bêtes plus petites, sauf quand ils sont en groupe. Le couinement du deuxieme worg lui indiqua qu'elle avait tapé au bon endroit. Elle se demandait juste s'ils étaient venus en groupe ou juste à deux.

Elle eut bientot la réponse quand elles furent encerclées de crocs tranchant prets à bondir. Eurydice, se sentant alors comme invincible graces aux plantes ingérées, se precipita alors sur trois d'entre eux avant qu'ils ne leur sautent dessus tous ensemble, et les frappa a coups de batons et de ses talons. Elle fesait des ruades sur ceux qui attaquaient par derriere tandis que les autres subissait les coups de la furie qui ne pensait plus qu'à tuer ces monstres à ce moment la. Elle était comme possédée par son corps, qui refusait de s'arreter de combattre meme sous l'epuisement. Elle en tua trois, et blessa gravement deux d'entre eux. Elle avait presque oublié la fée et se retourna pour voir ce qu'elle faisait.

Elle savait qu'elle se serait débrouillée sans elle grace à la magie, mais elle ne put s'empecher de verifier que tout allait bien, sa dette de vie etant deja trop prononcée à son gout. Elle ne sentit pas la bete lui mordre la pate, mais quand elle la vit elle l'attrapa de ses mains par la peau du dos comme un petit animal et le retourna pour lui briser la nuque. Cet grosse bête hideuse ne lui apportait aucun remord,malgré le fait qu'elle detestait tuer tous les êtres vivants. Elle se battait pour sa vie et a présent avait une patte blessée. Quoi qu'elle en pense, la fée ne pourrait plus lui demander d'utiliser son pouvoir, car elle avait prouvé qu'elle se debrouillait très bien sans. Elle etait une créature de la terre, pas une creature magique. Son don de la terre, elle le prenait dans cette forêt avec ses propres moyens de défenses. C'était sa force, mais aussi sa faiblesse.
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MessageMédecine [ Eurydice + Libre - Démon de préférence ] EmptyDim 27 Avr 2008 - 13:35

L'indifférence.
L'indifférence sacrée, innavouable, incorruptible. L'indifférence la plus pure, mais, en dessous, l'éternelle envie du jeu, l'éternel jeu de la manipulation. La Fée avait plus d'un millénaire d'expérience. Qu'était la vie de la centaure à côté ? L'existence d'une mouche, d'un insecte improbable que, d'une pichenette de l'index, on envoyait valser au sol, puis qu'on écrasait du talon ? Oui, c'était cela, cela et plus à la fois. Mais rien, inexorablement.

Ni sa bouche, ni le frémissement qui parcourut son échine ne trahirent l'énervement de la Fée. Elle était déçue, déçue d'être rouillée à ce point. Cela faisait quoi ? Près de deux cents ans qu'elle n'était pas sortie de sa grotte des Monts Décharnés ? Et voila ce qu'elle devenait... Incapable de manipuler l'esprit drogué d'une centaure sans expérience. Elle soupira d'exaspération, admirant de ces yeux aveugles la branche qu'envoyait la Centaure pour se défendre.

Qu'avait-il déjà ? A oui, qu'elle connaissait tous les moyens de défense que les arbres lui allouaient... Voila qui sera risible, sur une plaine, ou dans des montagnes vertigineuses sur lesquelles ne poussaient que de la caillasses... Oui, voila qui serait risible aussi, face à quelqu'un de plus douée qu'elle.

Pourtant, la fée n'ajouta rien. Elle avait déjà touché un point sensible. Les pouvoirs. La Centaure avait dû souffrir, être rabaissée à cause de son don... Et sous ce ciel étoilé, que lui apportait donc de renier sa nature ? On pouvait lui bander les yeux, comme à la Fée, toujours elle pourrait voir. Mais se voiler la face, dans ce cas là, causerait sa perte. La Fée le sentait aussi sûrement qu'elle pouvait prédire l'arrivée de la pluie...

Lorsque deux mâles s'approchèrent d'elle, Tarna dansa, tournant sur elle-même, faisant naître la tornade. La puissance se contint dans ses bras alors que, démente, toujours, elle continuait la valse en tournoyant, tournoyant, le visage levé vers le ciel, léchant les étoiles et la voute du firmament. Autour de sa peau, tout était trouble tellement était condensée la force de son pouvoir. Puis le point de fusion fut atteint et, alors qu'elle ricana de ce rire vilain qu'on les fées, elle lança deux jets d'air, respectivement à sa droite et sa gauche, fauchant la tête des loups torturés. Le sang éclaboussa. L'ivresse la prit. Elle joignit ses mains devant sa poitrine, compactant son énergie une nouvelle fois et envoya la sphère de pure lumière dans la face d'un animal.

Lorsqu'il toucha le sol, mort, le cerveau grillé, Tarna sentit que, déjà, ce nouveau jeu l'ennuyait et qu'il fallait absolument qu'elle se livre à un nouveau. Aussi tourna-t-elle son visage éclaboussé de sang vers la Centaure et lui glissa :


" Les Centaures sont comme toutes les autres créatures, très chère. Ils conchient sur leurs sabots en mourant. "

Et le ciel les accueillit, dans un ballet d'aboiements et de grognements. Elles montèrent, portées par le pouvoir de la Fée qui les emmenaient doucement dans le ciel. Ses cheveux à elle voltigeaient, oriflamme d'un noir absolu dans l'obscurité grandissante du firmament. Son coeur explosa lorsqu'elle sentit le vide partout autour d'elle et la Fée jugea que, si elle avait encore eu ses ailes, s'aurait été une bonne occasion pour les dégourdir un peu. Mais il avait fallut deux occasions pour les couper, deux occasions qui la mettait à jamais dans aucun camp qui n'exista, si ce n'était le sien.

Répondant à sa nature propre, elle revint à la charge de la Centaure. Ignorante de son entêtement et de sa propre méchanceté.


" Tu peux arracher les branches d'un arbre, il ne s'arrêtera pas pour autant de pousser. Si ? Use de ton pouvoir. C'est ta nature, c'est ce que tu es. Quand il n'y aura plus d'arbres, tu mourras, et on ne choisit pas de mourir parce qu'on est idiot. "

Il pouvait encore y avoir une solution. Elle pouvait laisser la centaure tomber d'ici, ou monter encore plus pour que ses hurlements soient plus longs lors de sa chute. Mais Tarna ne fit rien, ramenant juste ses genoux à sa poitrine, les encerclant de ses bras et tournoyant, tournoyant sur elle-même...

[ Il faudra que tu m'envoies un mp pour savoir ce que tu veux faire après. Je dépasse un peu la limite du "ait ce que tu veux faire à ton perso mais laisse celui des autres en paix" en faisant voler ton personnage alors ce serai cool que tu me préviennes si tu veux que je lui fasse découvrir de force ses pouvoirs ou que je la ramène à la cité ^^]

Edit ---- Ajout

Tournoyant encore et toujours comme le font seulement les feuilles dans le vent. Ou les espoirs défunts des femmes-enfants. Les suicidés, eux-aussi, rêves parfois de l'innocence toute simple du vol des oiseaux... Mais seuls ceux qui se jettent du haut d'une falaise connaissent cet intense plaisir qu'est le bourdonnement incessant de la vitesse à ses oreilles.

Puis, bien sûr, il y a le choc. Simple, net. Une mort rapide, presque sans douleur.

Mais nous n'en étions pas encore arrivé à ce stade là. LA Centaure n'était ni une femme-enfant, ni une suicidée. Et la tuer pour qu'elle ose enfin user de ses pouvoirs, cela était loin d'être amusant. La Fée pouvait lire dans ces yeux qu'elle n'ouvrirait aucun de ses sens, pas même si sa vie était en jeu. Comme si on la forçait elle-même à nager dans la mer ou boire du lait.

Un rictus mauvais déforma ses lèvres à la pensée de ses faiblesses. Elle passa outre. Regarda au loin la silhouette effrayante qui se détachait dans le lointain. Les pics tranchants, le paysage de davastation.

Tarna était arrivée peu de temps après l'énorme incendie qui avait ravagé cette partie autrefois si verdoyante de la région. Mais rien n'y avait fait. Ni les efforts des Aquas pour éteindre le feu, ni ceux des Ignis pour le contrôler, encore moins ceux des Aera pour l'étouffer ou ceux des Terras pour, après, une fois tout espoir de sauver la verdure abandonné, faire pousser de nouveau quelque chose sur ces terres maudites.

Ca s'était donc révélé l'endroit parfait pour faire son nid... Un petit creux de paradis, tapissé de lichen, de poussière et de peau de bêtes, sans eau à portée, ni nourriture si ce n'était la chair des Démons. Et de chair, Tarna rafollait peu, si ce n'était celle tendre et fraiche de certains animaux...

Aussi son coeur, comme une vaillante boussole, les conduit directement vers les Monts Décharnés, portées par une brise inexistente.


[ A toi l'honneur pour le topic dans les Monts ou où tu veux qu'on tombe en chemin ^___^ Je t'abandonnerai après à ton triste sort, bouffée par les démons à cause d'ta pate blessay @__@ Ou pas. ]
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