Deirdre ouvrit les yeux. La nuit approchait, elle sentait avec douceur l'approche de la lune. Elle sentit sous ses doigts la douceur de la fourrure de sa mère, fourrure abritant une chaire à présent froide et morte. Elle soupira et décolla son corps du cadavre. Elle n'avait pas envie de pleurer, sa mère ne regrettait rien, elle avait eu une vie remplie et sereine. Deirdre se leva, frotta sa chemise pour se débarrasser des poils accrochés au tissus, elle leva tête vers le ciel et ferma les yeux, humant l'air.

L'air était lourd, des nuages noirs d'orages s'amassait dans le ciel, Deirdre pria pour que la Lune soit visible cette nuit. Elle commença à amasser du bois pour le bucher, elle revint au campement en trainant derrière elle des bouts de bois. Souriante, elle les entassa et forma un autel. Elle ôta sa chemise, ses bottes, son pantalon et se retrouva nue devant le corps de sa mère. Elle ferma les yeux et commença à transformer son corps. Une épaisse fourrure blanche commença à recouvrir son corps, ses os craquèrent, s'allongèrent et se déformèrent. Son visage s'allongea, ses yeux s'ouvrirent, elle dévoila ses crocs et poussa un long hurlement qui déchira le ciel.

La lune se dévoilait dans le ciel, laissa les nuages recouvrir par moment sa face, pudiquement. Une étoile apparut, puis deux... Deirdre banda ses muscles, souleva le corps mort du sol et l'allongea sur l'autel. A présent il lui fallait faire ce que tout loup-garou rechignait à faire... Allumer le bucher funéraire. Armé de deux silex, elle mis le feu à une torche, puis la main tremblante, elle avança la flamme vers la base de l'autel. Le petit bois et les herbes prirent feu, crachant ainsi une épaisse fumée. Le feu gagna rapidement le reste de l'autel, puis la fourrure se consuma rapidement, une odeur de chair brulée s'installa dans l'air.

Deirdre retroussa les babines et grogna. Elle regarda la peau entre ses mains et jeta au feu tout ce qui restait de son père.

*Qu'il brule et vive à jamais dans le cœur de la Terre avec ma mère*

Les yeux verts pétillaient en regardant le feu, elle se tenait à bonne distance, priant la Lune et la Terre d'accueillir en leur sein leur fille louve, Morwena. Un sourire apparut sur sa face, elle ferma les yeux et dit enfin adieu à sa mère....

Deirdre pencha la tête en avant, les yeux toujours fermé. Son oreille se dressa légèrement sur son crane, elle avait entendue quelque chose. Pourtant elle ne réagit pas, laissa ses yeux fermés. Puis avec une extrême lenteur elle pencha la tête sur son épaule, ouvrit les yeux et fixa la frêle jeune fille. Elle se leva lentement, très lentement, arborant une mollesse qui ne faisait pas réellement partie de son caractère.

Sa masse musculaire se souleva donc, elle se mit debout et regarda la petite en rouge du haut de ses 2 mètres 60. Ses yeux verts se plantèrent dans les yeux rouges de la gamine. Les traits de son "visage" n'exprimaient pas grand chose, si ce n'est une certaine curiosité. Un sourire apparut sur le visage de la fille, étonnée elle la dévisagea puis chercha des yeux d'où venait l'autre odeur qu'elle sentait.

Humant l'air, elle poussa un léger grognement puis se détourna de la jeune fille. Elle regarda les flammes qui se reflétaient dans ses yeux, puis leva les yeux vers la lune. La lumière argenté faisait briller sa fourrure d'un éclat lunaire. Elle huma l'air à nouveau, sourit dévoilant ses dents à la déesse lune...

"Çà ne sert à rien de te cacher... Sort de la"

La louve n'avait en rien l'intention de faire du mal à une si petite chose... La seul chose qui la dérangeait était la présence de l'autre. Il se cachait, Deirdre le devinait, non par crainte. Aussi la louve blanche se tint aux aguets, sans pour autant se montrer agressive. Elle banda ses muscles, se préparant à toute éventualité, sans pour autant se retourner...

[pardon c'est vraiment pas top T_T]

Eux furent surpris par la louve qui sentit l'odeur de Lui contre le vent.
Mais Elle Portait l'odeur de Lui et de là il n'y avait qu'un pas.

Lui sortit doucement de la masse compacte d'arbre, pliant les troncs les plus jeunes sur son passage. La louve ne semblait pas agressive, mais le voir Lui changerais sûrement la donne, Eux en étaient sûrs.

Eux devaient rester prudents où il n'y aurais pas de repas cette nuit. Eux savaient que la lune était voilée par moments ,et la bête blanche y semblait sensible...Un jeune lycan ne contrôlant pas totalement ce qu'il est.

"Sans la lune ,moins de viande" pensèrent Eux.

Elle s'approcha de la louve et se mit à luire plus fort, la mâne écarlate devenant plus opressante, le pelage du lycan luisait à la fois des reflets argentés de la lune et des reflets carmins de Elle.

"Belle vision en une belle nuit" songèrent Eux.

Elle se tenait face à la louve qui la dominait d'un bon mètre et d'une centaine de kilos de muscles.
Lui s'assit sagement un peu plus loin son regard de braise fixant la bête blanche, sa salive goutant de plus en plus des sa gueule, le long de ses crocs démeusurés.

[HRP]
C'est un début, ça s'etoffera au fur à mesure
[/HRP]

Une odeur étrange, une attitude étrange. Si Deirdre n'avait aucune envie d'y prêter attention, il n'en était pas moins qu'il était incompréhensible de voir ses deux créatures ensembles pour elle. Une elfe, et une bête. A bien y regarder, laquelle était la bête en question? La gamine ressemblait à une poupée, jolie certes mais cruellement vide. Pourtant elle vivait aucun doute, pensait aussi... Mais, elle avait son odeur à lui, et la bête avait l'odeur de la chair de l'elfe.

Etrange duo. Une certaine curiosité colora ses traits, habillant son visage d'un sourire intéressé et de deux lueurs dans les yeux. Elle détailla la créature tout de rouge vêtue devant elle, ne sachant ni qui elle était, ni ce qu'elle était. Le seul savoir en sa possession était la complicité que la gamine semblait entretenir avec la bête. Elle pencha la tête sur le côté et regarda le nez de l'elfe, sa bouche, ses yeux... Elle détaillait de près, pour la 1ere fois une créature ayant forme "humaine".

Puis elle jeta un coup d'œil en direction du plus poilu des deux. Un gros loup, pâle copie de la force des lycans et de la noblesse des loups. Aucune noblesse car se dernier bavait allègrement. De long filet goutaient de ses crocs. Deirdre secoua la tête, puis jeta un oeil sur la gamine. Son halo était dérangeant, mais la louve blanche pensa bon de croire que tout ceux de la ville avait ce halo. Après tout, ils sont tellement maigres, dépourvu d'un quelconque odorat ou d'une vision adaptée à la nuit! Peut être cette lumière était elle la simplement pour l'éclairer...

Cependant, Deirdre retroussa légèrement les babines. La lueur rougeâtre restait inquiétante. Elle entendit le feu craquer, le bois céder et le bucher s'effondrer, les flammes dévorants cendres et charbons de bois. Elle se dit que sa patte écraserai sans problème sa petite tête fragile, mais le danger ne semblait pas venir d'elle. Mis mal à l'aise par l'aura, elle étouffa un grognement. Plongea son regard dans celui de l'albinos...

"Partez, vous n'avez rien à faire ici"

Sa voix se cassa légérement, elle s'ébroua avec force, réveillant ses muscles apparemment apaisés, alors qu'un éclair zébrait le ciel. La pluie ne tomberait sans doute pas, mais des orages de chaleur passaient parfois au dessus de la forêt.

Rêveuse sous la lumière argentée de la lune, elle étira son corps puissant. Elle huma l'air avec douceur, sentant que quelque chose bougeait relativement loin d'ici. Elle leva très légèrement la tête vers le ciel, s'appliquant à effectuer de très lents mouvements. Elle ferma les yeux, et sentit la forêt, les arbres, la terre, les pierres, les bêtes qui vivaient en elle... Puis la gamine commença à faire son numéro...

Deirdre baisa les yeux avec un profond mépris sur elle.

"Hey gamine tu nous fais quoi la?"

Elle grinça des dents, et fronça les "sourcils". Aucune discrétion, Deirdre avait allumé un feu, ce n'étais pas des plus discret, mais elle avait pris garde au sens du vent et d'autre condition climatique et territorial. Elle savait qu'elle ne dérangerait ainsi aucuns autres habitants du coin. Alors que cette petite idiote venait de libérer sa puissance, autrement dit d'attirer sur eux l'attention de bêtes environnantes. Tss les civilisés ne savaient rien de la forêt, pourtant, eux semblaient différend. Il s'avéra que non. Un soupir agita la fourrure de la lycanthrope. Des bruit plus que explicites résonnèrent entre les arbres. Elle ferma les yeux un instant, résignée à laisser les cendres ici... Elle reviendrai plus tard.

Quand elle rouvrit les yeux elle était furieuse, ces derniers pétillaient de rage. Elle s'ébroua avec force et grogna. Ses os craquèrent et ses muscles frissonnèrent sous l'adrénaline. Elle se ramassa sur elle même et lança

"Stupides créatures... Il n'est pas bon de dévoiler trop de pouvoir en ces lieux et il est trop simple d'attiser la convoitise et la colère de ceux qui peuplent cet endroit. Faites comme vous le souhaiter. Je vis entre ses arbres et sur cette terre depuis assez longtemps pour savoir quoi faire"

Elle leur jeta un dernier regard méprisant et bondit dans les fourrés. Elle savait ou se frotter et ou ne pas le faire, dans quoi se rouler, comment dissiper son odeur ou la rendre plus présente. D'un buisson elle bondit dans un arbre, puis un autre... Les craquements des branches qui pliaient légérement s'estompèrent petit à petit. Une odeur de fuite certes, mais Deirdre savait qu'elle ne pouvait se battre avec les créatures qui rodaient et elle ne le souhaitait pas. Par contre, retrouver la carcasse des deux civilisés la bas le lendemain était quelque chose qui aurait plut au garou.