La nuit avait posé sur les falaises son voile d'ombre inquiétante, son lot de bruits étranges, sa panoplies de lueurs blafardes d'un clair de lune, et toutes ses odeurs de fraicheurs masquées. Wind, assit sur les bords de la falaises, sous un rayon de lune, contemplait d'un air absent le flux et le reflux du courant marin, se brisant et se fracassant sur la roche dans un volute toubillonant d'écume. Le froid ne semblait pas gener l'âme solitaire, ou du moins, elle semblait ne pas s'en soucier.
Des yeux vides, un visage pathétique, une bouche qui ne laissait même pas apparaitre le fantôme d'un sourire d'autrefois, les cheveux en batailles, propres, mais non coiffés, des vêtements legers, non appropriés à l'air glacé, des vêtements fripés, froissés, à l'image de celui qui les portait.
Des pas se firent entendre, une démarche lente, posée, mais éntrangement fatiguée... Wind ne pris pas la peine de se retourner, il garda le regard fixe sur l'eau se déchirant, de toute façon, il savait qui s'était, il avait reconnu la démarche: Nacinah Naûr. Pourquoi était elle ici? Promenade nocturne? Insomnie? Besoin de prendre l'air? L'avait elle vu au loin? A vrai dire, il s'en fichait totalement, elle était là, c'est tout ce qui comptait....
"Comme l'eau sous mon regard
Je viens, me brise et repars.
Je ne sais pas pourquoi je suis ici
Je ne me rappelle même plus qui je suis.
Mes songes ne sont que douleur, souffrance et abomination
Mes rêves ne sont que mensonge, blasphème et infamie.
Je croule sous le poids d'interrogations
Et je cherche toujours qui je suis
Mercenaire, meurtrier, assassin?
Homme de bien, Homme de foi, Homme si loin...
Chaque seconde je pleurs ma peine
Je ne suis qu'un arbre de chair et de veines,
La plume, de sang est toute souillée
Et mes ailes sont noires et atrophiées.
Une voix dans mes rêves m'a dit
Que des airs j'étais l'enfant
Et seigneur je serais pour les vents
Mais à quoi sert un pouvoir
A quoi sert un savoir
Si il ne permet de proteger
La vie, le temps, l'aimé
Sous l'assaut du sang elle est tombée
Plus jamais, la mère, je ne revairais.
Suis-je le seul dans cet état
Dis moi Nacinah, Pourquoi, pourquoi
Je me meurs peu à peu, comme ça"