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Après une balade épuisante et difficile entre les nombreux immeubles, Lorelaï et Lossehlin (désolée, pas sure de l'ortho), finirent par se rendre à l'infirmerie. Ils accotèrent le blessé au mur, et le soutinrent maladroitement le temps que Lorelaï puisse ouvrir la porte de l'infirmerie, puis le traînèrent, eux-même à bout de force, jusqu'au lit le plus près.

Lorelaï fit un pas derrière:

" Merci... Maintenant, j'aurais un autre service à te demander... Il a perdu beaucoup de sang... je dois lui en donner pour le sauver..."

Elle prit le pouls du malade, elle dut le chercher un moment, le sentant à peine sous ses doigts... faible signe de vie... signe d'espoir... Elle prit sa main dans la sienne et la serra, comme pour lui transmettre un peu de sa chaleur. Sa peau était glacé contre la sienne...

Sans lâcher sa main, elle s'étira jusqu'à une armoire. Elle y prit un linge propre et une boutelle d'eau-de-vie pure. Elle dut alors laisser aller la main de son bien-aimé. Elle humecta le chiffon, et se fortta le creux du coude, puis fit de meme sur le bras d'Archaël... Ensuite, elle sortit deux aiguilles reliés par un mince tube et une sorte de pompe. Elle passa les deux aiguilles à l'eau-de-vie, puis en planta une danse le bras d'Archaël, et une dans son coude, et regarda enfin son sauveur:

" Je vais lui donner de mon sang. En actionnant cette pompe, mon sang ira dans ses veines. Je veux que tu restes ici, si tu me vois faiblir, près de m'évanouir, tu retireras l'aguille de mon bras, puis tu me mettras un garrot, et ensuite à Archaël."

Tout en lui parlant, elle avait commencé à pomper. Le mince tuyau transparent s'était rempli de sang qui se transférait peu à peu à l'Ange.
Lorelaï s'assura que tout se passait bien avant de demander :

" Tu m'approcherais une chaise?"

Elle semblait plu sereine maintenant qu'elle se retrouvait dans son élément. Elle avait pris le contrôle des opérations, elle sauverait son amour... L'espoir lui donnait des ailes. Elle reprit alors la main d'Archaël dans la sienne, et lui murmura des paroles réconfortantes.

" Je m'occupe de toi maintenant, tout va bien aller... "

La marche avait duré quelques temps, pourtant cela avait semblé très court à Lossëhelin. Il n'avait pas regardé autours de lui, les yeux rivés sur le blessé, et parfois sur ses pieds pour éviter de tomber. De fait, il était totalement perdu lorsqu'ils atteignirent enfin l'infirmerie.

Ce ne fut que lorsqu'il déposa enfin son fardeau sur le lit qu'il ressentit la fatigue dans son corps. L'ange n'était certes pas lourd, néanmoins le porter ainsi sur une longue distance avait engourdi les muscles de l'elfe ; ajouté à cela le fait qu'il sortait d'une longue marche, et que les événements l'avaient déjà exténué psychologiquement. Il ne savait même pas par quel miracle il tenait encore debout… Mais, bien sûr son état n'était en rien comparable à celui de l'ange.

Il observa la jeune femme s'activer près de son patient. On sentait dans chacun de ses gestes, dans l'expression de tout son corps, à quel point l'amour qu'elle lui portait été fort. Cela rappelait à Lossëhelin son propre comportement vis-à-vis d'Arcamenel, lorsqu'il le voyait s'éteindre entre ses bras.
Cela le rendait triste. Lui n'avait pas eu les moyens de sauver celui qu'il aimait, il n'avait pu que lui apporter un maigre réconfort à la veille de la mort. Et même s'il savait qu'il s'agissait là d'un cycle naturel, même s'il se souvenait encore de son professeur accueillant la froide éternité avec un sourire, même s'il se souvenait encore des derniers mots de son amour, il ne pouvait s'empêcher de jalouser cette femme qui pouvait garder espoir de sauver celui qu'elle aimait…

Il était toujours immobile lorsque Lorelaï enfonça l'aiguille dans sa peau, et ce fut la vue du sang qui le fit revenir à la réalité. Néanmoins, il avait écouté ce que lui avait dit la jeune femme, et même s'il ne s'en sentait pas tout à fait capable, s'il avait un peu peur, il acquiesça.

Archaël… Ainsi, tel était le nom de cet être, songea Lossëhelin. C'était joli. C'était le nom d'un ange…
Approchant la chaise de l'infirmière, il observa l'étrange couple. Il sentait peu à peu l'angoisse palpable de la jeune femme se calmer, elle reprenait le contrôle de la situation, mais laissait toujours libre cours à son inquiétude et, surtout, à ses sentiments. Les doux mots qu'elle murmurait à l'être ailé étaient plus un chant, une litanie calme et paisible. Lossëhelin se sentait lui-même bercé par ces mots rassurants, apaisants.

Pour tout dire, l'elfe n'escomptait pas voir l'ange revenir à la vie. Les blessures était trop sérieuses, l'état du blessé était trop grave, comment pourrait-il guérir? La médecine avait tant de fois été impuissante à ses yeux qu'il n'avait pour sa part plus grand espoir.
« Cette vie, il ne faut pas toujours chercher à la retenir » avait dit Arcamenel. Peut-être avait-il raison…
Pourtant… Pourtant il voulait y croire. Il voulait que cet ange vive, comme s'il pressentait qu'il avait une importance. Sans en avoir tout à fait conscience, il était déjà comme attiré par cet être étrange, et il ne voulait pas le voir perdre son dernier souffle…

Il observait, sans bruit, le sang passer du bras de Lorelaï à celui d'Archaël. Un peu de vie, un peu d'espoir…
Un peu de vie qui quittait le corps de Lorelaï, bien sûr, et il la voyait s'affaiblir, peu à peu, inexorablement. Elle devenait plus pâle, chancelait légèrement ; ses yeux se fermaient par instant. Aussi, il prit délicatement la pompe des doigts de l'elfe, puis ôta l'aiguille, doucement, ne voulant pas lui faire de mal. Après avoir placé un bandage sur le coude de la jeune femme, il s'occupa du bras de l'ange, toujours avec la même douceur et délicatesse.
Puis il alla chercher un verre d'eau – l'avantage des infirmeries étant que les gobelets et le robinet étaient toujours aisément repérables – qu'il tendit à la jeune femme.

"A-t-il des chances de s'en sortir ?" demanda-t-il au bout d'un instant.
Mais sans attendre la réponse, il secoua la tête. La sentence viendrait en son temps. Avant cela…

"Qui est-ce? Qui était cet homme qui l'a attaqué, et… que s'est-il passé?"
Lossëhelin ne comprenait toujours pas. Il avait besoin de réponses… Dans la mesure de celles que pourrait lui apporter Lorelaï ; c'était déjà suffisant. Tout du moins savait-elle qui était cet homme, qu'ils avaient sauvé. Et peut-être qui était cet être qui l'avait attaqué… et pourquoi.

[ c'est possible de m'incruster ? ]

Midô Ban, qui était de retour de son voyage, aller voir Lorelai pour avoir des nouvelles depuis qu'il est parti en rejettant son titre de Professeur de Médecine il avait peur que les autres personnes qu'il connaissait lui en voulaient... Et donc il décida d'aller voir Lorelai en marchant dans la rue il vit quelque chose voler dans le ciel, zigzagant entre les bâtiments, cette chose se dirigea vers la destination de Ban puis tout à coup une tâche de sang se fit voir sur sa chemise blanche....
Sur ceux il s'envola à la poursuite de cette chose, puis il la vit au loin se poser devant l'infirmerie et entrer dedans. Ban se dépêcha donc de le rejoindre, en arrivant il prit temps de se reposer un peu puis il entra, pensant que c'était Lorelai il attendit et puis quand il entendit plus un bruit, il entra en disant :

" Bonjour Lorelai ! Comment vas...t...? Lorelai !? Que se passe t-il ici ? Pourquoi Archael est comme ça ? Il a perdu vachement de sang, mais ses blessures sont très profonde il faut faire un cataplasme !! "

Ban se leva et alla vers une table et sortit des feuilles de chou, une fiole de pulpe de citrouille et de la rape de carotte et une fleur de souci qu'il hacha soigneusement, il mélangea toute cela et le posa en cataplasme sur les plaies. Ban devait attendre 20 minutes le temps que le cataplasme fasse effet pour pouvoir recoudre tout ça puis il vit une fille sur le côté et lui dit :

" Bonjour, je suis Midô Ban, Ex-professeur de Médecine et maintenant docteur et vendeur de potions de guérison de toute sorte... As-tu vu ce qui est arrivé à Archael ? "

Ban attendit la réponse de celle ci et regada Archael et Lorelai à côté de lui en train de partager son sang avec celui ci... Ban devait l'aider aussi pour se faire pardonner, c'était la moindre des chose qu'il pouvait faire en espérant que grâce à Lorelai, Archael puisse récupérer vite.

Cette arrivée inattendue et quelque peu bruyante troubla Lorelaï qui sursauta, enfoncant ainsi l'aiguille plus profondément dans son btas.

" Aïe! Mais qu'est-ce qui...?" commenca-t-elle à demander avant d'être prise dans un tourbillon de cataplasme et de babillage...

Le nouveau venu s'adressait à elle comme un vieil ami,mais elle ne se rappellait pas de lui... mais bon, des tas de gens passait tout les jours à l'infirmerie et il n'eut pas été chose aisée de s,en rappeller tous...

" On se connait? " finit-elle par demander..." Hé, cesse de soigner mon patient... je m'occupe de lui..."

Elle n'aimait pas particulièrement qu'on vienne se mêler de ses affaires surtout sans préavis... et celui-là déplacait de l'air! Il finit par se présenter, et elle se rappella qu'il avait déjà enseigné, il y avait un moment... Puis il s'enquit d'Archaël.

" Il s'est battu avec Chilk Agony... Le Chacal."

Elle retira alors l'aiguille de son bras, et se fit un léger pansement avant de retirer l'aiguille du bras d'Arch, et de la bander aussi.

"Il lui a foutu une bonne râclée, et il a failli en mourir, mais Archapel s'est bien défendue..."

Elle fouilla son armoire et revint avec une pommade gélatineuse qu'elle étendit sur les plaies ouvertes.

" Une gelée de mon invention... grâce à elle, pas besoin de recoudre, donc les cicatrices deviennent moins visibles...C'est à base d'aloès... une plante cicatrisante... en séchant, la gelée rapproche les deux côtés de la plaie. "

Lorelaï en était plutôt fière, puisqu'elle évitait de perdre du temps à recoudre, mais c'était aussi plus agréable pour le patient.

Lorelaï savait qu'elle aurait du aller dormir, manger... ou juste aller se repser chez-elle... mais elle ne pouvait le quitter... son ange... la seule personne qui comptat pour elle à part Rudy... Pauvre Rudy, relégué à son panier dans le bureau depuis des heures... Par chance, la petite bête àtait patiente et semblait comprendre la détresse de sa maîtresse qu'il ne venait pas déranger.

Assise à la tête du lit, Lorelaï veillait son amour, n'osant le quitter de peur que son état empire si elle le quittait des yeux une seconde.. ou pire... qu'il ne meure sans qu'elle soit là pour l'accompagner.

Elle ne se levait même pas... elle n'avait pas mangé depuis des heures, mais elle avait dépassé le stade ou les besoins physiologiques la troublait. Tout ce qui comptait c'était Archaël. Elle tenait sa main depuis si longtemps que leurs doigts étaient presque noué fusionné.

Ses yeux ne l'avaient pas quitté, son visage devait être imprimé sur sa rétine... Elle n'était concentré que sur le mouvement régulier, doux bercement, de sa poitrine et sa resiration lente et régulière. Les bruits extérieurs avaient été bannis de ses oreilles...

Et elle priait, un Dieu inconnu, quicinque eut voulu l'entendre et exécuter ses prières... elle priait pour son homme, son âme, son amour, son salut... répétant inlassablement...

" Ne me l'enlevez pas, ne me le prenez pas... ma seule lumière, mon seul ami, mon unique amour... laissez-le moi... il doit vivre... mon bonheur en dépend... "

Ses mots, comme un disque rayé, passaient en boucle dans sa tête... comme un mantra... et tout cela, inconsciemment... la seule chose qu'elle pouvait encore faire pour lui... lui prodiguer un amour incommensurable... car le reste... lui seul pouvait en décider...

Une sihouette encapuchonée apparut à l'entrée de l'infirmerie, Flamme toujours bien accroché sur son épaule. Elle posa son sac à même le sol et fronça les sourcils. La jeune infirmière abaissa sa capuche et regarda la scène
"Mais qu'est ce que ..."
Et elle entendit la prière de Lorelaï, qu'elle reconnu enfin
" Ne me l'enlevez pas, ne me le prenez pas"

Elle déboutonna sa cape d'un geste sec et la posa sur la chaise avant de s'avancer vers son amie et collègue, qui semblait d'ailleurs à bout de force. La demi drow posa une main sur son épaule et lui dit d'une voix douce
"Lorelaï...Tu sembles à bout de force. J'ai de quoi manger dans mon sac. Mange autant que tu le peux et va t'allonger sur le lit libre, je vais le veiller à ta place et je te reveillerai si il y a un changement. Ca te va ?"
Durant sa proposition, Ange avait desseré doucement et un à un la prise des doigts de Lorelaï sur la main de son aimé.
"Je sais que c'est dur pour toi, j'ai vécu la même chose. Mais exténuée comme tu es, autant être franche, tu ne lui es d'aucune aide."

Oui elle avait vecu la même chose. Des bribes de souvenirs de cette journée lui revenaient en tête, comme des flash. Sur ce même lit, quelques mois auparavant qui lui paraissait des années, c'était Kamui et non Archael qui était étendu... Et Ange avait le rôle de Lorelaï et la même inquiétude lui rongeait le coeur.
Elle secoua la tête. Elle avait un patient à veiller, ce n'était ni l'heure ni le moment pour se plonger dans ces souvenirs !
*Et puis, tout cela c'est le passé, on ne peut pas revenir en arrière malheureusement... Il faut que j'oublie ça Ouais ! Oublie le cet empoté ! Il ne te méritait pas ! Dis toi qu'une fois cette foutue guerre finie, tu retombera amoureuse... Hum... Peut être.*
Elle sourit alors doucement à Lorelaï et s'assit sur le lit, à côté d'Archaël pour bien montrer à son amie qu'elle pouvait lui faire confiance

Lorelaï hésitait... elle sentait l'inquiétude dans la voix de sa collègue, et de la sollicitude dans ses gestes doux... mais elle une force la retenait auprès d'Archaël... elle sentit les doits d'Ange sur les siens, desserrant sa prise. Puis elle s'assit devant elle, et lui parla doucement... et Lorelaï comprit...

" Tu as raison... même s'il se réveille, ou qu'il y a un quelconque changement... je ne serais même pas en état de lui faire une injection..."

Elle regarda ses mains tremblantes et se leva doucement. Ce faisant, elle vit le sac d'Ange:

" Je n'ai absolument pas faim... mais j'accepte de m'étendre un peu... préviens-moi au moindre changement...!"

Elle se dirigea vers le lit, effleurant la main d'Ange au passage dans un geste de remerciement, tandis que son regard croisait le sien et qu'elle lui souriait.

Elle s'étendit maladroitement sur le lit, sa grâce habituelle évanouit en cet instant, elle s'enroula gauchement dans une couverture. L'apercevant, Rudy sautilla jusqu'à elle, se blottit dans son cou, et sa maîtresse qui croyait ne plus jamais pouvoir fermer l'oeil s'endormit d'un seul coup. Preuve qu'elle était au bout du rouleau.

Et le temps passe ...

Dans l'infirmerie silencieuse, seul le battement régulier d'une horloge trouble le silence. Les secondes deviennent des minutes, et les minutes des heures. Le temps s'écoule comme de l'eau qui file entre les doigts, sans qu'il soit possible de le retenir. Et pourtant, chaque instant semble aussi long qu'une éternité d'attente.

Sur le lit, la silhouette grande et frêle repose. On la dirait déjà privée de vie, si sa poitrine ne se soulevait pas ... à peine, mais régulièrement. Les yeux sont clos, le pâle visage enfin détendu, l'ange dort profondément. Trop peut-être ... car le Dieu du Sommeil et la Déesse de la Mort sont frère et soeur, et leurs royaumes se frôlent parfois dangereusement. Dans ce sommeil dont il ne réveille pas, Archael rêve-t-il? Voit-il grandir devant lui la lumière de l'autre monde? Aperçoit-t-il déjà les rivages du pays de l'Au-Delà?

Rien de tout cela.

Pourtant, l'Ange dérive bien au milieu de l'archipel des rêves. Mais d'île en île et d'images en sons, il ne voit pas son avenir. C'est un tourbillon d'image de son passé, de ce qu'il a vécu et expérimenté. Il ne sent plus ses membres lourds comme les pierres et la douleur brûlante qui irradie son corps brisé. Il ne sent même plus la chaleur d'une main qui tient la sienne avec l'énegie du désespoir. Il n'est plus ici, parti pour un voyage loin dans le temps et l'espace, et dont lui-même ignore s'il reviendra. On dit que ceux que la mort frôle de son aile, voient leur vie entière défiler devant leurs yeux. Peut-être est-ce ainsi ... volent les lambeaux de rêves!

"Vous serez des Aeras parfaits" résonne une voix qui avait été la sienne autrefois "quand vous serez capables de déclencher des tempêtes à partir d'un battement d'aile de papillon."

Quelques accords de musique ... c'est le Chanteciel qui joue doucement sous les voûtes de l'école, une nuit où il attend Aylwin pour son cours particulier.

"Fais gaffe!" crie une voix lointaine - de qui s'agit-t-il déjà ... "La mer est forte et on est censés revenir à l'heure pour le cours de littérature de Lén!"

Une nuée de visages ... Apharez, Althys, Clad, Miniestel, Mercure, Tùllia, Eäl, Onizuka, Sélène, Ruby, Ashe ... Chilk ... Chilk ... Chilk ...

"Hé, Archa! Roland te demande de passer à son bureau. Je crois qu'il a trouvé la formule que tu cherchais ..."

A nouveau le visage de Chilk ... et cet autre visage, derrière, qui sourit sinistrement dans l'ombre ...

"Comment ça la vaisselle? Dis donc frérot, tu veux ma part de crème sur le nez?"

Longue crinière de cheveux bleus, couleur d'océans lointains ...

"Tu crois que si je meurs je deviendrai un ange?"

...

...

Et l'horloge continue à cliqueter. Et le temps continue à s'écouler. Archael dort toujours, sourd à tout ce qui existe autour de lui. Il ne sent pas les mains de Midô l'effleurer parfois, quand le professeur passe l'examiner. Il ne sait pas non plus qu'un jeune elfe le visite chaque jour, chantant à mi-voix pour lui, tandis que le soleil s'efface à l'horizon. Il n'entend pas les sanglots étouffés de Lorelaï qui le veille et le soigne, mangeant et dormant à peine.

Rien ne l'éveille, rien ne change. L'Ange flotte toujours entre la vie et la mort. Jamais, jamais il ne s'est approché aussi près du royaume de l'au-delà. Il a un pied sur la frontière, et oscille entre les deux. Il n'est même plus possible de triompher de la Faucheuse par la volonté de vivre. Il n'y a pas de lumière blanche ou de main amie pour le retenir de glisser. Ni l'amour, ni la science, ni la magie ne peuvent plus l'atteindre. A présent, la décision n'appartient ni à lui, ni aux autres. Seul en décidera le destin, ou le hasard ... Il reste à attendre, et à prier.

Trois fois déjà, le soleil s'est levé puis couché. Près du mourant, silencieusement, Lorelaï a continué sa veille et Ange Noir ses soins. Chaque soir, la voix douce de Losselin a chanté près du lit. Trois journées qu'eux seuls pourront vous raconter.

Et puis, un jour, alors que le soleil se lève ... est-ce une illusion? Alors qu'elle a failli s'éteindre tant de fois, on dirait que sa respiration est devenue plus profonde. A peine ose-t-on y croire, mais bientôt, d'autres signes se montrent. A midi, au creux de son poignet, les battements du coeur deviennent petit à petit plus réguliers. Et le soir, c'est un frisson qui parcourt le grand corps amaigri. Oh, si faible ... infime, mais bien réel. Dans ses veines, la vie hésitante s'est remise à couler ... Nul ne l'a décidé, juste la balance aveugle du hasard, ou la main d'un dieu compatissant. Pourquoi? Comment? Qui sait ... Peut-être, tout simplement, parce que son temps n'était pas venu.

Ce soir, une seule chose est sûre. Pour la première fois depuis bien longtemps, au milieu de l'infirmerie toute blanche, un ange dort paisiblement.

( ah ben la... je voudrais bien repondre qqc...mais quoi?!?)