une sombre nuit pv[ Terminé]

Il faisait nuit, chose peu étonante vu que Ashe était de sortit, et dieu sait que les habitants d'Elament l'insuportent. Elle était vétue d'une longue cape noire et d'une robe noire, dos nu, ce qui laissait voir les atranges cicatrices incrustées dans la peau de son dos, et fromant un symbol des plus bizare. Personne ne savait ce que c'était, ni d'ou ça venait, elle avait ceci depuis le commencement de ses souvenirs (soit 11 ans) et tous ceux de la prison l'aboraient.
* qu'elle belle nuit...*
Peu auraient eu le même jugement qu'elle sur cette nuit brumeuse et froide, qui lui rapelait si bien Londres... mais Ashe est une singuliere.
Elle s'assit sur la fontaine, il n'y avait pas de lumiere aux alentours, et sous sa capuche on ne distinguait que ses yeux fantomatiques et ses longs cheveux noirs qui pendaient jusqua ses genoux.
Elle ramena une jambe vers elle et laissa l'autre pendouiller doucement. Elle joint ses mains qui avaient demeurés fermés tout du long et dedans se trouvait un corbeau. Comme d'habitude en fait...D'autres apparurent et elle chantait une douce mélodie, une mélodie dans son rève à ses onze ans, comme une jeune fille perdu.

" Au loin sur le rivage;
Mon coeur reste prisonnier
De cet etrange nuage
Je ne puis me liberer

Aidez moi à partir enfin
mon ame reste dans l'herbe
ceci signe ma fin
C'est une descente vers les tenebres..."

La chanson continuait ainsi, et une personne normalement constitué s'enfuirais devant un tel spectacle et paroles, car elle incarnait la bizarerie et plus encore... la mort...

HJ: Ca te dérange si l'on fait remonter ce topic, chronologiquement, à quelques mois en arrière? Quelques semaines avant qu'Archael rencontre Althys et ne s'humanise un peu, ce n'est encore qu'une sorte de bloc de glace fermé sur lui-même et imperméable aux sentiments (tout le contraire de ce qu'il redeviendra après)... on pourrait dire que cette rencontre remonte à cette époque, comme ça il s'entendra mieux avec Ashe ^^...? Sinon, j'éditerai...

L'Ombre était totale dans ce jardin. A cette heure, il était désert, et seule la voix d'Ashe l'habitait, faisant tourner autour des troncs sombres le lien fragile etéternel d'une chanson. Elle était étrange, cette voix. A la fois triste et heureuse de l'être. Sombre et ne désirant pas la lumière. Et pourtant, elle n'était pas maléfique. Si douce, il s'en dégageait une sorte de fascination presque morbide, magnétique et paradoxalement attirante.

Mais peu à peu, dans l'air, se glissait un autre son. On aurait dit que quelque chose accompagnait la voix d'Ashe, d'abord imperceptible, puis un peu plus claire. C'était une vibtration étrange, qui n'avait rien d'une voix d'un être vivant. Elle ne ressemblait à aucun instrument. Pour trouver ce qui s'en rapprocherait le plus, il aurait fallu penser au bruit d'un verre qui vibre, ou au chant du vent dans une fente étroite entre deux murs de verre. A l'étrange musique qui jailissait de certains cristaux géants, importés de pays lointains, ou encore à la note vibrante qui résonnait parfois dans les pierres immenses des tombeaux royaux. Une musique minérale, hypnotique, lancinante, qui se mariait étrangement bien avec la voix d'Ashe.

Et pourtant, en elle, on aurait cru entendre des paroles fantômatiques, chuchotés, qui vibraient de cette voix minérale, prolongeant et accompagnant la chanson d'Ashe. Les paroles naissaient, parfois d'accord, parfois contradictoires, souvent tristes et pourtant toujours belles. Longtemps encore, la voix humaine et la voix minérale peuplèrent le monde de leur complainte, jusqu'au bout de l'espoir, jusqu'au bout de la peine, jusqu'au bout de la nuit...

"...et là, au coeur de la nuit sombre
Vie et mort perdent leur frontière
Dans la clarté, demeure l'ombre
Au coeur de l'ombre, la lumière

Dans l'abîme infini
Egaré, j'erre encore
La vie a-t-elle un prix
Comparée à la mort

A travers l'au-delà
Et les brouillards sans fin
Jamais nul ne pourra
Me montrer le chemin..."

Peu à peu, le silence retomba dans le jardin. L'enchantement de musique et de mots disparut peu à peu. Les voix moururent, et là, appuyé contre un arbre, on put voir l'instrument qui avait accompagné Althys, et par la magie de ses sons, fait danser les mots comme des plumes noires volant dans la brise. C'était une harpe étrange, faite de cristal, un instrument unique dont les cordes étaient frottées et non pincées. Des cordes de cristal capables de créer une musique encore inconnue, la musique minérale. Le ChantePierre...
Et son propriétaire? Il était là, appuyé contre un arbre. Impossible de savoir s'il était arrivé silencieusement, ou s'il se trouvait là avant l'arrivée d'Ashe. Il n'émanait de lui pas la moindre présence, pas la moindre vie. Son aura était figée, presque imperceptible. Il était vêtu d'un long manteau, et son visage était masqué par de longs cheveux blancs, au reflets de froide pleine lune. Une sorte de froid émanait de cet homme : on aurait dit qu'en lui, tout était fait de pierre, de cristal gelé...

hj: bien sûr Wink

.

Ashe s'arreta de chanter, une autre voix l'avait accompagnée. Elle se leva et loisea resta sur sa main, qu'elle tendit devant elle. Sa cape retomba lourdement sur le sol.

Elle leva lentement la tête pour devisager la personne. C'était un jeune homme, un ange, mais pas comme les autres....

Elle le regarda dans les yeux de ses yeux si vides, en souriant, mais un sourire que le Trône ne pouvait percevoir , car seul ses yeux étaient visibles dans la penombre environante. Elle ne distinguait d'ailleurs pas bien le jeune homme, juste ses traits, son contour...

" Bonsoir... Peu de gens connaissent cette mélodie..."

Dit elle d'une voix lugubre, si habituelle chez elle.

" Vous êtes?"

Elle ramena à elle le bras avec le corbeaux, il n'aimait pas la presence du jeune homme. Ashe elle même était intriguée, il était la premiere personne qu'elle rencontrait, et il paraissait vide....

HJ: Héhé, il ne te donnera pas son nom... ça expliquera pourquoi Ashe ne paraîtra pas connaître Archael, plus tard. Wink

Devant elle, la forme ne bougea pas. On aurait pu croire qu'il n'avait pas entendu. Mais bientôt, un léger coup de vent vint soulever les longs cheveux blancs, dévoilant le visage de l'homme. C'était une merveille de régularité et de beauté, telles qu'on ne les trouvait que chez les elfes ou chez les anges. Cependant, il ne frappait pas par sa beauté. On y aurait plutôt vu un visage de statue ou de poupée de cire, parfaits, mais à qui il manque quelque chose, quelque chose qui s'apelle la vie. Ces traits pourtants nobles et fins semblaient figés, pétrifiés pour l'éternité.

Ce qui ornait cette impression de pierre, ce n'était pas le teint du jeune homme, qui n'était pas particulièrement pâle. C'étaient ses yeux. Leur couleur et leur profondeur étaient magnifiques, telles un ciel bleu sombre teinté de violet. La couleur du ciel au crépuscule, le lapis-lazuli. Et pourtant, ces yeux étaient effroyables, parce qu'ils étaient morts. Ils n'étaient pas aveugles, mais dans un sens, c'était pire encore. La lumière ne s'y reflétait pas, aspirée par ces deux abîmes sans fond. C'était comme si, derrière ces prunelles de cristal, il n'y avait qu'un immense gouffre, où s'engloutiraient toute vie et tout sentiment. Des yeux de dieu, ou de dément, ou de golem, mais ce n'était pas le regard d'un vivant. C'était comme si la mort vous regardait, comme si sur ce corps encore animé, la Dame à la Faux avait apposé son sceau.

Il sentait pas la pourriture et la mort, ni l'odeur de l'humus et de la putréfaction. Il émanait de lui la pureté et l'absence de vie, comme un diamant qui ne se réchauffe pas dans la main. Ni vie, ni mort. L'éternité. Et c'était l'écho de l'éternité qui se fit entendre au fond de sa voix quand il répondit d'une voix lente.

"Peu de gens connaissent cette mélodie parce que rares sont ceux qui savent la chanter sans trembler, je suppose. Je la connais parce que ce sont ceux de mon peuple qui l'ont composée, jadis."

Le personnage se décolla du tronc et rejeta ses cheveux en arrière, révélant en même temps le joyau sans prix qui étincelait à son front. Il répondit à la question d'Ashe, calmement, avec cette même voix résonnante d'échos.

"Mais qu'importe qui je suis... un nom est quelque chose dont on peut se passer. Je me souviens à peine de celui que j'avais jadis. Appellez-moi Ailes-de-Pierre si vous le voulez vraiment."

L'inconnu s'approcha de quelques pas et vint s'assoir sur un rocher, non loin de la fontaine. Il semblait flotter plutôt que marcher. Certainement un Aera, car ils étaient les seuls à avoir cette démarche particulière.

"Mais vous, comment vous nomme-t-on? Si tant est que vous avez un nom..."

Ashe avait fermé les yeux. Il semblait pourtant si étrange, presque comme un de ses semblables, mis non, son aura n'était en rien comme les siens.

Elle fit partir le corbeaux, qui laissa tomber deux plumes infiniment noires; si belles et inspirant une terreur, une obscurité presque rassurante. C'était ce monde qu'elle chérissait; celui qui l'avait accompagné tout le long de ses souvenirs. Elle ne cherchait pas le pourquoi de sa situation, ni même à en sortir... Elle était la, c'était déja bien...

Elle eut un leger sourire, l'ange blanc, elle en était persuadée, sortirait de cette torpeur, de cette cage, il n'y appartenait pas, lui...

" Les anges l'ont composé pour qualifier ce qu'ils haïsent le plus. ls tremblent devant la mort, par peur de perdre leur immortalité. "

Elle s'était rassit, et fixait le jeune homme.

" C'est une pensée stupide... Tout finit par disparaitre.."

Elle rabaissa sa capuche pour devoiler un trés beau visage, pourant emprunt d'une tristesse, mais une beauté dangereuse. Elle avait de longs cheveux noirs qui pendaient, et ses yeiux étincelaient dans l'obscurité.

" Ici, mon nom est Ashe Yëndlid, ou plus communement "La démoniste", bien qu'a Elament le mot "démon" n'a pas la même signification que chez les humains"

Elle eut de nouveau un petit sourire. Les anges de la mort étaient craint parmis les mortels, mais à Elament, Ashe se fondait dans la masse. Et pour cause, elle avait l'extreme capacité, comme tout ceux de sa "classe sociale" de rentrer ses grandes ailes noires. Les anges d'Otulin, comme on les appelaient, ignoraient pour la plupart l'existence même des siens, reniant la mort comme la peste; ce qui fait que son aura était inconnue...

Archael eut de nouveau ce sourire qui n'éclairait pas ses yeux.

"Ashe... dans une langue d'un autre lieu et d'un autre temps, ce mot veut dire: cendres..."

La voix s'était faite lointaine, comme si celui qui parlait se perdait dans des souvenirs lointains. Très lointains. Et en même temps, une petite partie de son esprit, celle-là même qui restait en permanence froide et mathématique, explorait l'immense champ d'information de la Grande Mémoire. La Démoniste. Absence totale de renseignements concernant un personnage apellé ainsi. Traitement des données concernant son aura. Race: Inconnue. Age: Inconnu. Et pourtant, elle semblait si semblable à lui, par certains côtés. Comme s'ils étaient frères de race. Non, c'était différent... il renonça à comprendre cette impression. De toute façon, ni elles ni lui n'étaient des anges au sens strict du terme. Les anges? Cela le ramena à la remarque de Ashe.

"Les anges... certains les croient des dieux, d'autres pensent qu'ils sont des monstres. Quels fous. Mes frères ne sont ni l'un ni l'autre. Avec leurs peurs, leurs joies, leurs bontés, leurs péchés. Mais vous savez, un philosophe mortel disait jadis: "entre le surhumain et l'inhumain, il reste si peu de place pour être humain." Si ceci est vrai pour un homme, alors combien plus pour nous?"

Tout en parlant, Archael s'était approché de la Fontaine. Sur le côté, une horloge ancienne, scultpée dans la pierre, marquait les heures depuis des centaines d'années. Lentement, il ouvrit le panneau, dévoilant les mécanismes de l'horloge.

C'était une oeuvre d'art, un joyau de mécanique de précision. Mais elle était immobile depuis des années, morte, son balancier immobile. Bloquée, elle indiquait minuit, sa grande aiguille semblable à un doigt pointé pour l'éternité sur l'heure de l'ombre. Les élèves d'Elament la connaissaient bien, et la nommaient l'horloge maudite, car nul n'avait jamais réussi à trouver comment la remettre en marche. Mais peut-être, pour les deux personnes présentes, cette aiguille figée sur la nuit avait une signification bien plus profonde.

*HJ*: En anglais, Ash = cendre. Wink

Tu as choisi ton pseudo pour cette raison, ou c'est une coïncidence?

hj: hey, tu est le premier à le deviner! ^^. oui, mais j'explique ^^. et désolé, mais je ne vais pas pouvoir répondre pendant longtemps, je vais mettre le lien dans ma sign pour mon absence.

Ashe eut un rire, presque cristallin.
" En effet; "Ils" m'ont nommés ainsi à cause de mes yeux, qui sont de cette même couleure..."
Elle les posa d'ailleurs sur l'ange. Elle ne donnait pas de précisions sur le "Ils". Apres tout, peu de personnes connaissent vraiment l'existence de "la prison" ; le lieu ou elle à été formée.
" parfois je me demande quel est mon vrai nom. mais ça ne change rien, ça n'est qu'une distraction futile de plus..."
Elle avait dit cela avec un détachement remarquable. Pour l'angesse de la mort, ce qui était arrivé était arrivé, point final. Elle ne s'apitoyait nullement sur son sort, car elle savait qu'elle ne pouvait pas le changer. Elle était dangereuse dans ce sens la, car nul ne pouvait l'atteindre, elle mettait inexorablement dans ses paroles et gestes un mur entre elle et son interlocuteur.
Elle ressentait la même chose que l'ange, et elle était certaine qu'il l'avait remarqué.
" Vous vous posez aussi cette question?"
Elle arqua legerement les sourcils; elle devinait assez bien au regard fuyant, et surtout concentré, qu'il essayait de distinguer son aura.
Elle rit de nouveau.
" Vous ne connaisez pas les miens. Moi je sais ce que je suis, en est il pareil pour vous?"
cela pouvait sembler être un charabia pas possible, mais elle était consciente de ce qu'elle disait, et que c'était juste. Qu'il la comprenne ou non, au final, la n'était pas la question.
Elle soutin son regard pendant plusieures secondes, avant de s'interesser à l'horloge.
" Elle ne marche plus depuis longtemps"
Il le savait, mais elle disais ça plus comme une simple constatation que question.
" Les gens d'ici ne savent d'ailleurs pas pourquoi"
Et, de nouveau, elle eut un regard pétillant. la méchanique, c'était plutôt son truc, mais c'était qelque chose de plus...magique. c'était le mot. Aucun horloger n'aurait pu faire tourner le méchanisme. Non, pour cela il fallait...

Pendant un interminable instant, les prunelles de lapis-lazuli et les prunelles de cendre se fixèrent droit l'une dans l'autre. D'un certain côté, si ces deux regards étaient pareillement désabusés et las, ces deux êtres aussi sombres qu'ils soient avaient une rare honnêteté envers eux-mêmes. Peut-être était-ce cela qui leur permettait de se comprendre si bien, presque sans passer par les mots.

"Oui, je le sais." fit l'Ange de pierre sur un ton pensif. "Je me suis vu jusqu'au fond de moi, mais en regardant à l'intérieur de mon âme, je m'y suis perdu. En chaque chose il existe des gouffres qui ne gagnent pas à être sondés, et nous-mêmes ne faisons pas exception à la règle. Même pour des Immortels. Surtout pour des Immortels."

Devant lui, Ashe riait, mais son rire était aussi dénué de joie que le sourire de statue du Trône. Il y avait quelque chose de surréaliste dans cette scène, jouée par deux marionettes à taille humaine, chez qui la vie était absente ou gelée. Comme si quelque part hors du temps et de l'espace, une assemblée de Dieux avait ordonné au temps de s'arrêter pour une nuit, afin qu'une pièce de théâtre puisse être jouée, à la fois brève et éternelle, car chaque réplique des deux protagonistes contenait plus de signification qu'un long discours de mortels.
Lentement, le jeune homme aux cheveux blancs avança la main, et d'un geste patient, fit pivoter chacune des roues délicates, les débarassant peu à peu de leur gangue de poussière.

"La rumeur qui court sur cette horloge dit que seuls ceux qui ont commencé à voir vraiment ce que c'est que le Temps peuvent remettre cette horloge en marche pour quelques instants... je n'ai jamais pensé à tenter ma chance, mais n'ai-je pas tout mon temps? N'ai-je pas toute l'éternité, après tout? Si je vis sans fin, qui peut dire si je suis arrêté au milieu du temps ou si c'est le temps qui s'est arrêté autour de moi?"

Sous des dehors de plaisanterie, les mots avaient été las et amers. Mais à la seconde où l'ange les prononçait, le mécanisme s'était illuminé d'une lueur spectrale. En bruit léger et régulier se fit au coeur de l'objet. Lentement, solenellement, le grand balancier se remit à accomplir ses allées et venues majestueuses, scandant les secondes au rythme lent de l'éternité. Longtemps, le tic-tac des secondes fut le seul bruit qui anima cette nuit étrange, sans un frôlement de bête, sans un chant d'oiseau de nuit, sans un souffle de vent. La première clé pour lever le maléfice de l'horloge avait été prononcée.

"Le temps qui a suspendu son cours, peut-il vraiment se remettre à couler, rien qu'en réparant l'horloge brisée?"

A nouveau, le silence surnaturel de cette nuit vint remplir complètement l'espace. Au coeur de l'enchantement, l'ange blanc et l'ange noir contemplaient l'objet, chacun perdu dans ses pensées. Il se passa peut-être une éternité avant qu'Archael reprenne la parole et ne réponde à sa propre question sur un ton infiniment amer.

"Pas pour nous. Pour les Eternels, le temps n'a jamais coulé et ne coulera jamais. Nous sommes figés pour toujours, immobiles au milieu de son courant."

Lentement, il leva le doigt et indiqua le cadran. Sur celui-ci, preuve était faite que l'énigme de cette horloge n'était qu'à moitié résolue. Le balancier avait repris son cours illusoire, mais, comme une confirmation tragique des paroles d'Archael, les grandes aiguilles restaient immobiles, figées sur l'heure de la nuit...

Ashe le regardait patiement, les mains jointes derrière le dos, comme une petite fille devant un spectacle triste et lugubre, une jeune fille qui ne peu changer ce qu'elle est ou son passé. Lentement, le balancier s'était remis à fonctionner, et Ashe avait un sourire triste sur le visage... Elle tourna la tête vers l'ange.

" Il y a des énigmes, qu'on ne nous demande pas de comprendre; mais d'accepter...."

Elle posa sa main sur les aiguilles.

" Votre description de l'immortalité sonne comme une condanation; mas ce long fleuve qu'est la vie n'a pas à être suivit sans aucun effort; il faut également le batir...Pensez que chaques secondes ou vous tentez d'y resister, vous mourrez un peu plus... la vie est une triste boutique, mais le temps est une chance... Elle vous est accordé qu'une seule fois; alors ne restez pas spectateurs et devenez acteur de cette vie qui'est la votre"

L'aiguille commença à se déplacer tout doucement; a son rythme, avant de s'afirmer de plus en plus.

" Vous n'êtes pas au milieu du courant, vous faites partis de se courant; ne gachez pas ça"

Ces paroles n'étaient pas prononcées en pleurs mais chaque mot aportait un souvenir de la vie d'Ashe. Elle ne faisait plus entierement partit de ce courant, elle...

Il y eu un grand coup de vent et l'horloge sonna, les cheveux d'Ashe lui balayait la figure, une partie du trône pouvait peut être voir ses souvenirs; elle se rappelait pourtant cette seule image; une dagues, le bras tendu en avant, puis le noir....

Dong... dong... dong... dong... dong... dong...

La grande horloge, dont l'énigme était résolue à présent, égrenait ses 12 coups de bronze. L'ange les écouta jusqu'au bout, laissant les paroles d'Ashe le pénétrer. Deux visions de l'éternité. Deux regards sur le temps. L'un n'était pas plus juste que l'autre, ni l'autre plus que le premier, mais ces deux visions, en se complétant, avaient percé les secrets de la fuite des secondes. L'enchantement était rompu. Libérée du sortilège, la nuit repris son cours.

Là-bas, le ciel commençait déjà à s'éclaircir légèrement, signe que l'aube était proche.

Au douzième coup, Archael eut un sourire sans vraie joie, mais un sourire tout de même. Il s'approcha du cadran et tendit la main.

"Vous avez raison... si le temps est pétrifié pour nous, alors nous le ferons avancer de nos propres mains."

Tout en parlant, l'ange avait fait pivoter les aiguilles jusqu'à 5 heures du matin, l'heure juste. L'horloge sonna encore cinq coups, les derniers... puis s'effondra en centaines de pièces. Le sortilège qui la maintenait avait été résolu en totalité.

Entre les débris, deux petits objets brillaient, cadeaux des anciens Maîtres de la magie à ceux qui avaient su déchiffrer leur énigme. Deux petits sabliers de métal précieux. L'un était fait d'obsidienne d'un noir profond, avec un sable aussi blanc que la neige. L'autre semblait sculpté dans la perle couleur de lait, avec un sable aussi noir que la nuit.

"Le passé et l'avenir. Les deux reflets du temps..." fit le Trône à mi-voix. "Les deux côtés de l'éternité."

Il avança la main vers les deux joyaux et les déposa sur le bord de la fontaine, étincelants. Quels étaient leurs pouvoirs? Sans doute, ni Ashe ni lui ne s'en souciaient. Ils les découvriraient le moment venu, et encore, si tant est qu'ils en avaient... Ce qui faisait leur valeur, c'était les enseignements qu'ils leur rapelleraient.

Le passé et l'avenir... le blanc et le noir. Mais qui pouvait faire la différence encore les deux? Il y avait du noir et du blanc dans chacun des deux objets. Alors? Y avait-il vraiment un choix? Fallait-il laisser le hasard choisir?

"Si l'avenir et le passé sont entremêlés... Lequel prendrez-vous?" demanda Archael d'un ton énigmatique.

Ashe regarda sans broncher l'horloge se briser. Ses yeux gris se posèrent sur l'ange avant qu'elle n'ait une légère pensée à propos de son passé à la prison...

Les deux joyaux brillaient avec ce qui semblait une lumière interne, et elle les trouva magnifiques, peut être plus que ce qu'elle n'avait jamais eu pendant la mafia, ou même la joaillerie, c’était non pas leur valeur marchande qui était précieuse, mais ce qu’elles apportaient. Ce sont des symboles de l’éternité, et y réfléchir lui provoqua un petit pincement au cœur, elle se sentait quelque peu mal à l’aise face à l’objet représentant le passé… Elle qui était si difficile à atteindre, l’évocation même de son ancienne vie était comme un coup de poignard.

Elle entendit la question d’Archael mais mit un moment avant de prendre la parole. Tout ceci était évident, et pourtant…Serait elle en train de douter d’elle même ?

« C’est un choix difficile à prendre… »

Elle regarda de nouveau les deux objets, cherchant leurs significations les plus profondes.

« Le passé est pour moi aussi incertain que l’avenir, je n’ai pas de souvenirs concernant mon enfance, mais les moments que j’ai passé à partir de mes onze ans me dégoûtent.
Je n’ai pas l’habitude de regarder en arrière, ce qui est fait est fait, se morfondre ne me servirait à rien. J’ai toujours vécu sans problèmes le fait que je ne me souviennes de rien ; pourtant… »

Son regard se fit quelque peu haineux. Oui, pourtant même quand elle était à la mafia elle avait toujours cherché des informations la concernant. Elle explorait chacun de ses souvenirs et l’identifiait pour reconstruire peu à peu sa mémoire, avec le témoignage des autres.
Après un nouveau moment de réflexion, un sourire plus calme apparut sur ses lèvres.

« Au final, mon choix se porterait plus vers l’avenir, il est impossible de rester immobile, ont finit toujours par aller quelque part. »

Elle pencha légèrement la tête de côté puis se retourna vers l’ange.

« Et vous ? Que prendriez vous ? »

Sa voix était calme, mais elle avait toujours et éternellement ce même ton, comme tout les personnes de sa « catégorie ». Ashe était morbide, comme si ce qui l’avait crée cherchait désespérément à faire fuir les gens autour d’elle, à ce qu’ils sentent l’aura de la mort.

* peut être est ce cela ma punition… On m’a offert une nouvelle vie mais la mort n’est elle pas un cadeau comparé à ce qui m’attends ?*

Les regards de l'ange allaient d'Ashe aux joyaux posés sur le bord de la fontaine. Ils étaient pensifs, tandis qu'il écoutait les paroles de sa compagne.

Ne pas avoir de passé... pour lui, un Trône dans l'esprit duquel dont les mémoires de centaines d'anges étaient inscrites à jamais, c'était quelque chose de presque incompréhensible. Mais pour la première fois depuis de longues années, il comprit qu'il n'était pas le seul à souffrir de ce que le temps avait laissé derrière lui. Soit, il avait des souvenirs terribles, des cicatrices inneffacables inscrites au fer rouge dans son coeur. Mais était-ce vraiment pire que de ne n'avoir pour passé qu'un gouffre noir? Le passé pouvait être aussi lourd à porter par son poids que par son absence. Une fois de plus, les idées revenaient à la même chose.

Ainsi le choix d'Ashe était l'avenir. Pour combler ce puits dévorant de ses années évanouies, elle cherchait à percer les brumes de demain. Pourquoi cette pensée le faisait-il frissonner, soudain? Etait-ce parce que ses souvenirs, par d'invisibles chaînes, le retenaient attaché à ce qui n'était plus? N'était-il qu'un fantome inconsistant, image de ce que le cours incessant du temps a laissé derrière lui? Ou justement, était-il libre de faire face à son passé parce qu'il savait combien il était lourd de le porter?

Tant de questions sans réponses... lentement, le Trône tendit la main et retourna le sablier du passé, celui qui était fait de perle mais dont le sable avait la noirceur de la nuit.

"Pour moi? La question est aussi difficile qu'elle l'est pour vous. Et pourtant, par la force des choses, je suis un être qui appartient davantage à ce qui a été autrefois que à ce qui sera un jour."

Les yeux sans fond de l'Ange se fermèrent peu à peu. Il garda le silence quelques secondes, puis, résolument, prit au creux de sa main cet objet dans lequel le sable coulait toujours. Alors seulement, rouvrant les paupières, il regarda à nouveau l'Ange de la Mort. La vibration de mort qui émanait de Ashe semblait glisser sur lui, l'ignorant comme s'il n'appartenait réellement pas à ce temps.

"S'il on finit toujours par aller quelque part, il est bon de savoir choisir sa route. Et comment mieux la choisir qu'en regardant derrière soi, le chemin parcouru jusqu'ici?"

Un instant, le silence revint, mais déjà quelques chants d'oiseaux retentissaient.

"Cette nuit va finir..." fit doucement l'ange aux ailes de cristal. "...et nos routes se séparer pour un temps. Mais les sabliers contiennent les mêmes couleurs. Si le passé et l'avenir se rejoignent un jour, alors nous nous reverrons peut-être... à nous de faire en sorte que ce moment viennent un jour."

Ashe était en longue réflexion, le passé et l’avenir était tout aussi incertain pour elle, alors pourquoi ne pas choisir ce qu’elle avait l’occasion de voir et d’espérer ?

Que l’on regarde le chemin prit… Certes, cela empêchait quelques erreurs, mais ça en créait également de nouvelles, et partir à l’aveuglette ne lui déplaisait pas, elle avait un minimum de passé, aussi sombre soit il, et peut être avait elle peur de découvrir ce qui s’était réellement passé.

Elle poussa un soupir de résignation, il y a des choses que même les personnes les plus désabusées veulent comprendre…

Elle ferma les yeux quelques instants puis regarda l’ange qui tenait un des deux sabliers, celui du passé, peut être.

Elle se demandait de quelle catégorie il était. Elle se faisait des anges d’Otulin l’image d’anges soucieux de l’avenirs, puissants par leur forces morales, sans personnalités, obéissants à des règles conçues et prédéfinies avant même leur naissance. Tout ceci était faux, cela était la deuxième fois que l’on lui montrait. Ainsi les anges aussi avaient des poids à porter, des doutes…

Elle prit l’autre sablier et le tourna dans le sens inverse.

« Peut être que cela se produira. »

Elle finirait bien par revoir l’ange, d’une manière ou d’une autre, elle en était persuadée.

Elle remit sa capuche, de nouveau ses yeux étaient masqués, son œil aveugle lui faisait mal.

« Et bien, au revoir… »

Elle commença à partir.

« J’espère que la prochaine fois que nous nous verrons, vous serez libéré de votre souffrance. Il y a quelque chose en vous qui assombrit votre âme, mais vous n’êtes pas de notre monde… »

Elle s’enfonça dans les ruelles sombres, laissant quelques plumes derrière elle. Des plumes d’oiseau ? Non, les ailes seraient trop grandes, des plumes d’ange noir..

Hj : en disant « nous » à la fin, je voulais parler des anges de la mort ^^ (pas très compréhensible -_-‘)
Merci en tout cas pour ce rp !

De rien, c'était avec plaisir! ^^

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