Toutes les rues se ressemblaient. Comment s'y retrouver ?

En temps normal, le noldor aurait déjà sauté sur les toits et se serait facilement frayé un chemin vers sa destination.
Or, le problème était là : pas de destination !

Fin serrait un objet dans ses bras. Celui-ci était recouvert d'un tissu rouge aux bordures dorées, du style oriental. L'elfe semblait y tenir particulièrement. Impossible de le lâcher !

C'était l'après-midi, à l'heure où tout le monde se bouscule dans les ruelles. Le jeune garçon avait l'air désorienté.
"Pourtant, il faut que je trouve une boutique... direction centre-ville ? Non, je ne sais pas quelle boutique..."
Avant qu'il ait réussi à finir sa phrase, ce qui semblait être un gamrahel préssé le bouscula sans même se retourner.

Fin faillit lâcher son paquet. Au bord de l'épuisement, il réussit à se dégager de la foule et s'assit sur un rebord de fenêtre... Tant pis pour le propriétaire...
"Et maintenant ? Comment trouver le bon magasin ?"

( No problem ! )

Emergeant peu à peu de ses pensées, l'elfe remarqua la jeune fille près du banc qui ne semblait pas en très bon état. Elle n'était qu'à quelques mètres.
La première pensée qui effleura son esprit était qu'il aurait pu s'asseoir à cette endroit plutôt que de...
"Aaaaaïe !!!"

La fenêtre près de laquelle il venait de s'asseoir s'était ouverte brutalement, enfonçant le bois dans le flanc de Fin. Il fut projeté à terre. Comme si ça ne suffisait pas, le propriétaire décida de l'incendier pour cette "conduite scandaleuse".

Le noldor l'ignora et fit semblant d'être étranger, ce qui n'était pas faux d'ailleurs... Ce qui le précupait nettement plus était que le paquet avait plus ou moins roulé jusqu'au pied de la jeune fille. Le tissu dévoila un manche endommagé, qui semblait encore tenir, tant bien que mal, à une grosse caisse de résonnance. Le tout ressemblait à un luth à manche très court.

*Pourvu qu'il ne soit pas rayé !*

Toujours à terre, il pria pour que la jeune fille ne décide pas de lui partir tout à coup avec l'instrument cassé.

Bon, un premier bon point, la fille en question n'était pas cleptomane !
En même temps, de quoi se plaignait-il ? Elle allait peut-être pouvoir lui apporter l'aide dont il avait besoin !

Sa main était tendue, on n'allait gâcher ce surplus d'énergie ! L'elfe l'attrapa et se releva sans trop de problème, mis à part qu'il avait un peu la tête qui tournait.
Il détailla la jeune fille, non pas par méfiance mais parce qu'il avait l'habitude de le faire...
Elle tenait toujours le paquet dans ses bras mais Fin n'osait pas encore le lui réclamer.

* - Solution 1 : elle est très méchante, et le seul moyen est de la taper et de récupérer le paquet.
- Solution 2 : elle est pas trop méchante, mais elle ne veut pas rendre le paquet, autant créer un méga tremblement de terre - chose impossible - pour la distraire et récupérer le paquet.
- Solution 3 : je fais rien, c'est tentant mais bon...
- Solution 4 : suicide, ça aussi c'est rapide...*

Comment gagner du temps en 3 tomes, par Fin Rissun !

*Je peux aussi lui demander... nan, c'est trop facile !*
Pourtant, les yeux noirs de la jeune fille ne semblait pas dégager d'hostilité.
"Jechercheunmagasindeluthiers!" fit-il très vite, sans articuler.

*Oh oui, ça c'est une réaction stupide ! ironisa-t'il dans sa tête. Mais la situation n'est pas si terrible : je suis juste complètement ridicule !*

Une lueur étrange semblait briller dans les yeux de la jeune fille. Tout à coup, Fin eut un mauvais pressentiment.

*J'ai vraiment un doute là...* se dit-il lorsqu'elle posa ses yeux sur l'instrument encore un peu enroulé dans le tissu.

Gagner du temps. Pourquoi ne pas faire connaissance ?

"Haha... au fait... Je m'appelle Fin Rissun, je viens du sud, dans le désert... je suis un... Terra de 1e année... bégaya-t'il, avec un sourire peu naturel et en concentrant toute son, attention sur le paquet. J'ai pas assisté à beaucoup de cours pour l'instant mais... je me suis inscrit au cours de musique."

Il posa la main sur le paquet que la fille tenait toujours. Maintenant qu'ils se "connaissaient", elle n'oserait quand même pas lui subtiliser son bien, non ?

"Et toi ?" demanda-t'il impatiemment.

"Haha... Mais cette idée de réalité parallèle où tu aurais pu me voler mon instrument ne m'a même pas... effleuré l'esprit !" balbutia-t'il, un sourire gêné et les joues "à peine" brulante.

C'était pas facile de parler à une fille, le noldor était assez maladroit et pas vraiment ce qu'on pourrait appeler "une personne directe" !
Il s'emmêlait déjà les pinceaux.

*Un peu de courage, Fin !*

"Comment ? fit-il, plus détendu. Les filles ne sont pas ces méchantes créatures, s'amusant à se maquiller, se coiffer et à glousser en intimidant les garçons qu'elle n'aiment pas ? Je me suis profondément trompé alors..."

Il allait un peu loin en parlant ainsi, cette fille pourrait parfaitement ne pas supporter la plaisanterie, se mettre en colère, enflammer toute la rue et... le tapper !

"Désolé... ça doit être l'humour du sud..." fit-il avec un ton d'excuse.

"Mais oui, c'est exact, d'ailleurs, je me suis toujours dis que je ressemblais à Apollon !" lança-t'il en souriant.

*Ouais... tu ressembles plutôt à rien mon pauvre Fin... pensa-t'il. Mais, elle n'a pas l'air très réceptive à l'humour du sud... Tant pis !*

Il avait presque oublié qu'il serrat toujours son paquet dans ses bras. Un choix s'imposait. Il sortit un papier de sa poche et le déroula. C'était un article de journal qu'il avait chapardé à un monsieur qui dormait sur un banc, dans la rue voisine.

On voyait encore l'inscription ATIA sur le verso, ainsi que le début d'un article de mariage...
"J'aurais besoin de ta perspicacité... Pour réparer mon luth, qui pourrait être en mesure de m'aider de près ou de loin ? J'ai retenu deux échopes :
- Au Bon Bois : vu que Mr. Dracoon est menuiser, il s'y connait peut-être en structure d'instrument, bien que ça m'étonerait...
- La Rose d'Acier : oui, ça paraît stupide puisque c'est une forge mais vu qu'on y répare aussi des arcs, je me suis dit que le travail minutieux ne devait pas lui poser de problème..."

"Dernier choix : aller dormir. Tu crois que je devrais faire quoi ?"

"Pourquoi donc ? Tu fais des cauchemars, jeune fille ?" demanda-t'il en souriant. Il avait compris que Kashiya n'était pas un stéréotype de fille fragile et modèle, et qu'être pris comme telle devait l'énerver fortement !

En plus, lui, faisait souvent des cauchemars alors, il ne se moquait pas vraiment d'elle...

"Moi je confonds souvent le temps de cours et mes heures de sommeil... ça n'apporte d'ailleurs pas que du repos..."

( Désolé, j'ai pas beaucoup d'inspiration ! )

"En effet, je suis un paresseux accompli ! D'ailleurs, je ne comprends vraiment pas pourquoi l'on a pas encore inventé un système de téléportation pour se déplacer dans Elament ! Les avenues sont trop grandes, les magasins sont trop fouillies, les ruelles sombres sont... trop sombres, et les endroits secrets sont trop bien cachés !"

Ce n'était pas faux mais le problème de Fin était surtout son manque de volonté...

"Enfin, bon... si on commence à parler de mes défauts, on va y être jusqu'à demain matin... dit-il en jetant un coup d'oeil sur le soleil qui descendait peu à peu. Je devrais me dépêcher si je veux tenter de faire réparer mon instrument..."

"Bien que ça me fende le coeur de rompre la conversation, je vais y aller... J'espère qu'on se recroisera !"

Fin s'apprêtait à partir mais Kashiya l'intriguait à son tour. S'il était là son frère Disam aurait le coeur fendu en voyant un livre détruit de cette manière.

*Mais je suis pas un sentimental moi !* pensa-t'il pour se justifier.

"Hum... belle inconnue... commença-t'il pour signaler qu'il n'était pas encore parti. Pourquoi déchirer ce livre ? J'ai l'impression qu'il est précieux non ? Sinon tu jeterais simplement à la poubelle, le brûlerais ou le donnerait à quelqu'un... enfin, je peux me tromper..."

"Et qu'est-ce qui le rend si précieux ? J'imagine que l'objet gagne en valeur lorsque l'on peut y aposer sa marque, non ?"

Il caressa le bois luisant de son intrument. Il savait un peu de quoi il parlait...

"Alors, alors ? Qu'est-ce donc ? Un journal intime ? Un magazine pour fille ? Un grimoire de filtres d'amour ? Excuse-moi, je suis trop curieux..."

Fin pourrait presque lire quelques pages mais en ramasser une pour la décripter aurait été un peu abusé...

"Eh ! Il est super bien cet instrument ! C'est un ûd très rare, il a été réalisé par les meilleurs artisans de la citadelle de Rissun ! Il est très léger et produit un merveilleux son !"
Il parlait avec un grand sourire, comme s'il en faisait la promotion !

"D'ailleurs, si j'étais toi, je me l'aurais déjà volé !"

Il jeta un coup d'oeil par terre... quelque chose ne collait pas à son récit... E soudain... ILLUMINATION !
"S'il est si précieux... pourquoi le détruire ? S'il n'est plus important, alors je peux le ramasser et le lire à haute voix dans cette rue où il y a foule ?"

"Bah... là je comprends plus trop... A quoi ça sert de les récupérer ? Je croyais que tu voulais le détruire ?"

Fin avait sûrement compris mais insisait encore... Il fallait être direct, non ? Alors, il n'y avait rien de plus simple !

"En fait, y a quoi dans ton livre ?" demanda-t'il, d'un ton naïf.

Kashiya devait le trouver bien agaçant...

( Désolé, il est tard et j'ai le cerveau embrumé... je savais pas trop quoi écrire... )

"La Fille des Exclus ? Mais oui, c'est ce livre super populaire dans l'Est ! C'est un roman à l'eau-de-rose ! Tu lis ce genre de chose ? Moi j'en ai déjà lu plein ! C'est assez distrayant..."

"Nan sérieux... je peux pas comprendre moi, si on m'explique pas ! souffla-t'il, les yeux baissés. Et comme tu as dû le constater, je suis plutôt simple d'esprit alors..."