Vega était arrivé à l’arène depuis quelques jours maintenant. Après avoir traîné en ville, il avait fini par trouver son chemin jusqu’à son nouveau chez lui. Etre le maître d’armes d’un endroit aussi grand était une nouveauté, lui qui avait toujours vécu pour lui-même, mais encore heureux, le staff de l’arène n’avait pas attendu sa venue pour fonctionner correctement. A part un rôle administratif et représentatif, il n’aurait rien d’autre de plus à faire que d’enseigner aux élèves qui en émettraient la demande. Bref, ça pouvait aller, pas trop compliqué ! Ca serait certainement étrange de prendre le rôle du professeur, comme Charon l’avait été pour lui bien des décennies avant. Il serait certainement bien moins patient que le satyre, mais bah, qu’importe, seule compte l’efficacité des leçons.

L’Aasimar avait eu droit à une visite complète des lieux, ainsi que des fameux chemins secrets reliant directement l’Arène à Elament. Parceque oui, l’Arène n’était pas dans la ville, ce qui après tout était un peu logique vu la taille du bâtiment et la dangerosité de ce qui pouvait s’y passer. Ca avait ses avantages et ses inconvénients : il était au calme mais loin des tavernes et autres lieux de divertissement… Enfin, tant pis hein, il se trouverait peut être un petit point de chute secondaire dans la ville.

Ce matin il s’était levé tôt et avait quitté ses appartements-bureaux de l’Arène pour enfin explorer un peu les environs. Quand on emménage dans une nouvelle maison, il est normal d’enquêter un peu sur le voisinage, non ? La plaine était un endroit assez banal mais il voulait en savoir un peu plus sur sa flore, sa faune… et surtout en fait sur sa position stratégique en cas d’attaques. Toutes ces choses qu’un militaire doit absolument faire, par habitude, si il tient à pouvoir dormir sur ses deux oreilles. Il n’avait pas pris de matériel avec lui, rien de lourd ou d’encombrant, de toute façon il serait près de « chez lui ». Malgré la fraîcheur de la matinée, il ne portait qu’une tunique légère qu’il tenait fermée avec une ceinture en tissu nouée autour de la taille, un pantalon en peau et de solides bottes fermées. Avec ça il pouvait crapahuter des heures en passant partout. A son ceinturon en cuir, il n’avait accroché qu’une petit sacoche remplie d’objets divers, et ne s’était muni que d’une seule arme, dont me fourreau de cuir verdâtre était attaché à sa cuisse pour éviter qu’il ne ballotte.

Vega aimait concevoir les armes comme des objets avec une personnalité propre, pour mieux les aborder et attribuer à chacun un certain style de combat. Ce matin là, il avait choisi une machette, rien de mieux pour les explorations. La lame large, épaisse mais flexible était brute, ne faisait pas de détour. Les machettes, c’est typiquement l’esprit de la mutilation qui ne se posait pas de question. Pas besoin de techniques compliquées avec ça. C’était très instinctif, en quelquesorte… reposant. Et puis rien de tel pour découper d’un geste vif les branches qui auraient pu lui barrer le chemin.

Ainsi armé et vêtu il s’était quelque peu éloigné du bâtiment, pour tout dire on en voyait plus les murs à cause du faible brouillard matinal. Il respirait à pleins poumons, appréciant l’air vif et sec des alentours d’Elament. La journée serait certainement fort agréable, après tout ce monde croisé, il comptait bien rester un peu seul avec lui-même… Mais ça semblait compromis. Il plissa les yeux pour mieux distinguer la silhouette mouvant qui se tenait debout droit devant lui. L’Aasimar n’avait pas cessé d’avancer, il ne comptait pas gâcher sa journée pour une rencontre fortuite, mais gardait quand même ses yeux braqués sur la silhouette humanoïde, tout simplement parceque sa paranoïa latente de soldat l’obligeait à le faire.

Il n’en distinguait pas encore les traits, mais maintenant Vega savait qu’il s’approchait d’une femme. Elle portait une tenue légère de couleur vive et le vent jouait dans ses cheveux. Vu l’heure qu’il était, il ne s’agissait pas d’une créature nocturne, le soleil brillait déjà trop fort. Enfant, il avait grandit en totale autarcie dans la nature avec une mère psychotique, aussi avait il des instincts de chasse très forts. En tant qu’Aera aussi, il avait un avantage pour identifier la créature : l’odeur que lui porterait le vent qu’il fit doucement souffler de elle vers lui.

Son sourire s’élargit alors que ses sourcils se haussaient. Cette odeur… Un mélange musqué… Il s’agissait de l’odeur caractéristique de l’amour, celle d’une chambre où toute la nuit ont eu lieu des ébats torrides. C’était amusant de sentir ça ici et maintenant ! Qu’était-elle pour avoir un tel parfum, au milieu de la plaine ? C’était très diffus, peut être même juste une fausse impression, mais il lui sembla aussi discerner l’odeur cuivrée du sang, comme un relent, une note persistante…

Allons bon, qu’avait il en face de lui ? Si il s’agissait d’une créature inoffensive, cela voulait dire que cette plaine n’était pas si déserte qu’elle le paraissait, un brin de causette serait certainement enrichissant. Et si il s’agissait d’un démon belliqueux… Et bien ce ne serait pas le premier à qui il ferrait sauter la tête. Sans danger, pas de gloire ! Son air tranquille et malicieux toujours sur le visage, il continuait d’avancer.

Elle n'avait pas dormi de la nuit et pourtant elle semblait fraîche comme un gardon. Derrière elle, l'arbre qui avait été témoin de sa consultation sur l'oreiller avec un jeune élamentien. L'aurore avait point et avec lui, l'apparition d'une faible brume fine et humide. Elle marchait au travers de celle-ci réajustant sa tenue (une sorte de "kimono"), histoire de ne pas avoir l'air négligée. Un vêtement simple, de part son côté esthétique et son côté pratique. Vite enfilé, vite enlevé. Une tenue idéale pour une démone comme elle.
Errent dans l'herbe chargée de rosée, elle déambulait de-ci, de-là à la recherche d'une âme matinale avec qui elle pourrait converser. Et pourquoi pas avoir des informations sur Elament. Maintenant grâce à Serek elle savait qu'il fallait absolument contrôler un élément pour entrer.
Par précaution elle avait remis le charme sur ses pupilles, les rendant humaines. Un démon prudent rallonge souvent son espérance de vie en terre ennemi. Comme elle aimait à le dire, "Prudence est mère de sûreté."
En tout cas se jeune homme l'avait nourrie. L'avenir lui dirai si elle avait bien fait de le laisser en vie, ou non.

Le bruit de pas fit frémir ses oreilles pointues. On approchait d'elle. Autant aller se présenter. Avec un peu de chance cet... être serait plus utile que l'autre. Ses cheveux voletaient dans la brise chaude de cette matinée qui s'annonçait bien ensoleillée. Son pas était léger, elle glissait sur le sol, ondulant de manière sensuelle sans pour autant en être vulgaire, les années lui avaient enseigné qu'entre les deux attitudes, il n'y avait qu'un pas.
Elle approchait toujours plus de cette ombre qui se découpait dans ce brouillard fin. Plus elle avançait et plus elle distinguait cette silhouette. Un homme... quel chance! D' encore un peu plus près, il semblait adulte comparé au jeunot quelle venait de quitter quelques heures plus tôt.
S'approcher un peu plus, pour pouvoir l'aborder. Comment allait-elle faire? Bah advienne que pourra.
Une odeur étrange lui parvint. Elle tourna la tête pour voir des fleurs, pourpres et mauves, elle qui voulait rapporter de quoi décorer son cabinet, c'était une bonne idée.
Elle s'accroupit pour cueillir un petit bouquet. Elle effleura du bout des doigts les pétales. Elles feraient du meilleur effet une fois fanées.
Quand à cet homme, si il l'avait vue, le pourcentage de chance pour qu'il passe près d'elle et lui parle était grand.
Une femme doit savoir se faire désirer après tout.

Vega continuait d'avancer, regardant le manège de la silhouette féminine en face de lui. La personne n'était pas désagréable à observer, et même si il n'en voyait pas encore les traits, ça semblait être un joli petit lot. Espérons que le visage ne soit pas en décalage avec le reste... Oh, Vega n'avait pas forcement tout de suite en tête des idées frivoles, mais bon, c'était toujours plus agréable de tomber sur une beauté de bon matin, par hasard, que sur un laideron... C'était une réflexion pas vraiment politiquement correcte? Ouais, et alors?

L'Aasimar savait qu'il avait été vu. La jeune femme aurait dû être franchement bigleuse pour ne pas se rendre compte qu'il avançait dans sa direction. A voir comment elle continuait sa route, sans faire demi-tour ou se détourner, il en conclut que ce n'était pas une méfiante. Et puis aussi elle n'avait pas l'air angoissée ou fébrile, donc ce n'était pas non plus une D.E.D. (demoiselle en détresse). Subitement la jeune femme bifurqua et s'arrêta juste à quelques pas avant de s'accroupir. Nié?

Voilà, il arrivait maintenant en vue. Si le visage de l'inconnue était tourné vers le sol, il voyait enfin ce qu'elle faisait : elle cueillait des fleufleurs. Mmmh, c’était un peu puéril et frivole. Enfin… Son vêtement était bien aussi simple qu'il lui avait semblé, une robe de tissus fin sans fioritures mais qui faisait quand même son petit effet. Elle avait de longs cheveux souples qui reposaient sur ses épaules et à travers cette crinière il distinguait deux petites oreilles pointues. Une elfe, ou équivalent? Pas facile d’être catégorique, il y avait beaucoup de races à avoir cette caractéristique... Même des démons d'ailleurs. Elle ne transpirait pas la dangerosité, pour tout dire elle avait même l'air inoffensive, mais on n’apprend pas à un vieux singe à faire la grimace. Il en avait trop vu et était trop méfiant pour se fier à une personne qu'il rencontrait pour la première fois, surtout une femme... Et puis elle avait contre elle aussi le fait de se trouver à un endroit et à une heure qui ne collaient pas avec la logique.

Il s'était approché d'elle sur son côté, son profil aurait pu être visible si la cascade de mèches ne le cachait pas. Lui par contre était parfaitement discernable, le visage comme le reste du corps. Il gardait les mains en vue, au cas où il aurait fallu prouver que ses intentions n'étaient pas mauvaises. Pour le moment en tout cas. Il stoppa sa marche à quelques mètres de la demoiselle et resta sans rien dire quelques secondes. Puis enfin il se décida à entamer lui même la conversation. Son buste se pencha un petit peu en avant et il tourna légèrement la tête sur le côté, dans une posture interrogative. Il gardait sur son visage son air habituel, souriant, mais justement peut être un peu trop pour que ça ait l'air parfaitement honnête. Comme d’hab quoi.

"Couche-tard ou lève-tôt? J'avoue que je ne pensais pas tomber sur une telle apparition ici, et maintenant."

Il fallait dire que le bâtiment le plus proche était son point de départ, l'arène. La jeune femme n'avait pas l'air d'être une habitante des bois avec sa mise et son physique délicat. Donc elle venait de quelquepart de plus ou moins civilisé, mais d'où? Si c’était une Elementienne, le lieu de vie le plus proche, et vu l'heure qu'il était, elle avait peut être passé au moins la fin de la nuit dehors. Gonflé pour une frêle jeune fille. Alors peut être était elle plus résistante, moins fragile qu'elle n'y paraissait.

Elle l'avait entendu arriver à côté d'elle, mais si ses attentions avaient été mauvaises depuis le départ, elle aurait déjà été attaquée. Ne tournant pas la tête, elle finit de cueillir son bouquet pourpre et mauve, l'ajustant de manière à le rendre présentable. Il venait de lui poser une question... sur son petit minois dissimulé par sa cascade de cheveux roux, un sourire amusé ce dessina. Avec une tige d'herbe elle serra ensemble les fleurs pour que celles ci ne bougent plus. Une fois rentrée elle n'aurait plus qu'à les suspendre la tête en bas pour qu'elle sèchent. D'un geste gracieux, elle replaça ses cheveux derrière son oreille, tourna la tête vers son interlocuteur tout en se redressant. Ses vêtements n'avait en rien l'allure prude qu'aurait put avoir leur propriétaire. Le haut de sa robe tombait sur ses épaules nues, mettant au jour un décolleté plongeant, et un tatouage en forme de papillon à la base du sein gauche. La demoiselle était très bien proportionnée, un visage délicat et engageant, des épaules fines, un poitrine généreuse mais pas opulente, une taille fine, des hanches marquée mais délicates, et de par l'ouverture de sa robe, on pouvait apercevoir des jambes fine et fuselées. Une frange dissimulait son oeil droit, son regard avait ce petit scintillement de malice si charmant et son sourire amusé rayonnait.

"-Et si je vous disais que je n'ai pas dormi ? J'en ai donc profité pour flâner dans la plaine à la recherche de quelques décorations."

Elle agita doucement le bouquet chargé de rosée, de sa main blanche. Sa voix était suave, mais paraissait totalement naturelle, chose logique, puisque c'était naturel. Elle avait à faire à un homme d'âge moyen, qui, il faut l'avouer, était bel homme. Etrangement son sourire trop prononcé indiquait qu'il se méfiait. Il avait raison. Après tout c'était une fille des Enfers mais bon, elle ne cherchait pas spécialement les conflits, se laissant plutôt porter par la vie et les rencontres. Son regard se posa sur la machette de cet étranger.

"-Et vous messire l'aventurier, que faites vous déjà debout à cette heure? La compagnie qui a joint cette nuit votre couche était elle si déplaisante ? A moins que vous ne soyez sujet à l'insomnie? "

Le ton était léger et curieux comme le sont les demoiselles innocentes, et avec ces petites questions elle saurait quelques petites choses sur cet inconnu. Après il serait bien temps de lui demander son nom. En tout cas elle ne regrettait pas d'être venu errer de ce côté ci.

Spoiler:

La demoiselle avait l’air calme, pas intimidée pour un sou d’être en présence d’un inconnu, armé de surcroît, dans cet endroit désert d’autre âme pensante. Elle ne manquait pas d’aplomb pour ne même pas chercher à l’observer arriver. Elle s’était en effet penchée pour cueillir des fleurs. Quel geste… Hum, puéril ? Des fleurs. Elles auraient été bien mieux plantées en terre. Enfin, les femmes… Lorsqu’elle se redressa, le maître d’armes eut tout le loisir d’observer un peu mieux sa mise. Une bien belle jeune femme… voluptueuse sans tomber dans les excès, charmeuse sans être vulgaire. Et ce tatouage qui attirait l’œil, savamment placé… Cette tentatrice était un joli bijou, pas une bague ou un bracelet discret, mais une broche de prix, qu’on mettait bien en vue par fierté. Mais qui pouvait aussi vous piquer cruellement. « N’oublie pas Vega, la femme est le pire instrument créé par les dieux pour mettre l’homme au désespoir ». Cette phrase, prononcée par sa propre mère dans un instant de lucidité, il avait bien pris soin de ne jamais l’oublier.

Les yeux de la demoiselle étaient vifs et brillants, pétillants, ils laissaient transparaître l’intelligence qui l’habitait, même si ses paroles étaient banales. Sa voix était enjôleuse, mais restait naturelle, sans artifice, détendue. Elle n’avait pas dormi ? Donc elle avait erré dans la plaine toute la nuit… Elle retourna à l’Aasimar sa propre question, ce n’était que justice. Et ses paroles lui arrachèrent un rire bien mérité. Elle y allait franco ! Pour tout dire, cette nuit, il l’avait passée seul, dans ses quartiers de l’Arène. Emmener une femme dans cet endroit là n’était pas une très bonne idée, ça n’avait rien de pratique, et le confort était certes suffisant, il n’en était pas moins sommaire. Ca suffisait parfaitement à un homme habitué aux casernes, aux murs nus et froid de pierre épaisse, au froid des pièces sombres et vides… Mais ça n’avait rien d’un boudoir cosy.

« Quelle qu’ait été la qualité de ma nuit, un homme doit savoir définir quelles sont ses priorités. Explorer les alentours en est une quand on est arrivé récemment dans un endroit. En tout cas, si la plaine regorge de beautés noctambules comme vous, je ne suis pas du tout déçu d’avoir fait le voyage. Par contre errer seule dans la nuit, ce n’est décidemment pas très prudent. A part si vous avez vos propres moyens de vous défendre… »

Il baissa légèrement la tête, ses yeux ne quittaient quand même pas le visage de la jeune femme. Son sourire s’étendait toujours, de toute façon il en aurait fallu pour le faire disparaître. L’Aasimar était curieux. Quel était le secret de cette inconnue ? Elament regorgeait de créatures bizarres, la diversité était dix fois plus importante de ce qu’il avait pu croiser dans la Baronnie. De quel genre était elle, elle ?

Tout doucement le jour se levait. Le soleil allait toujours plus haut dans le ciel, cherchant à atteindre son zénith. La fine brume matinal semblait vouloir se dissiper, bien que quelques brides d'habits brumeux s'attardaient par ci par là dans la plaine. La faune commençait elle aussi à se réveiller, se manifestant par le chant de nombreux oiseaux peuplant ses lieux.
Son interlocuteur semblait apprécier ce qu'il voyait, ce qui fit garder son charmant sourire malicieux à la succube ici présente. Elle était le vice des êtres vivants, faisant ressortir les traits de caractères que son partenaire voulait voir. Sauvage ou tendre, dominatrice ou soumisse, cruelle ou docile tout dépendait ce que le protagoniste avec elle désirait. Pour le coup, elle avait adopté sa propre personnalité, quoi que... aller savoir, les femmes sont si imprévisible et versatile...

À y regarder mieux, cet homme était vraiment un bel homme. Une peau clair, des cheveux blanc, on ne distinguait pas bien ses yeux, mais, elle était sur qu'ils brillaient d'intelligence et de méfiance. D'une stature imposante, non pas par la corpulence, mais par la taille, il était bien plus grand qu'elle sans aucun doute, quand à son physique, il semblait fin et musculeux, un combattant taillé pour la vitesse il va s'en dire, un adversaire redoutable.
Il était encore plus judicieux de taire sa vrai nature. Lorsqu'elle se baladait se matin elle y avait songé, son physique pouvait rappeler trois race de sa connaissance: les Oréades nymphes protectrices des forêts et montagnes, les Elfes de Lune ou encore les Fées mystérieuses.
La réponse de cet étranger fut écouté avec attention et décortiqué comme il se devait.

*

Citation :

doit savoir définir quelles sont ses priorités.

Donc il à passer la nuit seul, sinon la logique voudrait qu'il soit resté avec elle.

Citation :

arrivé récemment dans un endroit

Il est donc nouveau ici...

Citation :

beautés noctambules

Il aime les femmes et à bon goût... c'est bon à savoir ça miam...*

Ce fut à son tour de rire. Un rire suave et chaud s'accordant parfaitement à sa voix.
Comme si elle avait quelque chose à craindre. Certes elle était en terre ennemi mais qui serait assez fou pour s'en prendre à elle. Quand bien même elle serait tombée sur plus fort qu'elle, elle aurait fait preuve de courage et aurait fuit. Quoi de plus naturel chez les démons très ambitieux? Elle se rapprocha un peu de lui.

"- Mais je ne suis pas seule.... puis que vous êtes là messire..."

Elle pivota légèrement sur le côté et lui caressa le bas du menton du bout de l'index, la tête légèrement incliné sur le côté pour le regarder.

"-Ne vous en faite pas pour moi... qui pourrais m'attaquer? Je ne laisse pas n'importe qui m'approcher aussi facilement...
Quand à ce que j'ai comprit, votre nuit à plutôt été morose. Soldat je suppose? Il me semble me souvenir qu'il y a un bâtiment militaire de ce côté ci. Puis-je vous demander votre nom messire? "

Elle lui fit de nouveau face.

"-Vous avez de la chance de ne pas être en en tenu.. j'ai un faible pour les gradés..."

Elle se mit à nouveau à rire. Après tout, elle était même du genre à aller chercher les garnisons pour s'amuser avec. Fatiguer le corps militaire était une chose dont elle raffolait. Cela dit elle était intriguée par cet homme et allait se montrer plus entreprenante dans ses paroles lorsque ses oreilles frémir. Elle tourna vivement la tête. Quelque chose se rapprochait rapidement. Elle n'avait aucune idée de ce que ça pouvait être mais vu la vitesse avec la quelle ça ce déplaçait ça serait là d'un moment à l'autre. Elle percevait un souffle roque, un pas souple et feutré, quatre temps... cette créature devait être un animal pour se déplacer ainsi.

*Et m**** j'avais bien besoin de ça maintenant. Quelle plaie. *

Vega continuait à observer la jeune femme alors qu'elle lui parlait. Ce n'était plus tellement son physique avenant qu'il observait, mais il tentait plutôt de savoir quelle était sa race. C'était un jeu depuis qu'il avait intégré Elament. La population était tellement plus diversifiée que dans la Baronnie. Il n'était pas certain de connaître son ethnie, d'autant plus qu'il ne connaissait pas la moitié des races qu'il était susceptible de rencontrer ici, aussi finit il par hausser légèrement les épaules, abandonnant sa recherche. Que sera sera... Elle finirait bien par lui dire, ou ils auraient bientôt l'occasion d'en parler, peut être.

Le rire de la jeune inconnue était chaud et suave, pas acide ou cassant, cristallin. C'était un rire qui de lui même appelait à la sympathie. L'Aasimar s'était rendu compte depuis longtemps que les sourires et les rires chaleureux étaient nettement plus attractifs que les visages fermés. On allait plus facilement aborder une personne qui était assez bien dans sa peau pour sourire et rire. Elle minaudait un minimum. Le minimum syndical, et cette attitude allait bien avec son allure. C'était une séductrice bien plus expansive que Dierebel. La jeune fée était plus sauvage que cette rouquine là. Lorsque son doigt se tendit pour frôler le bout du menton de l'Aasimar, il ne bougea pas, ne cilla pas, calme et bien campé sur ses positions. Il n'était pas du genre à s'effaroucher pour ce comportement là. La Baronnie, son ancien chez-lui, était une Cité portuaire, et qui dit marin, dit ribaudes. Ce n'était pas la première à lui faire du rentre dedans, même si celle là il ne l'imaginait pas lui demander de l'argent pour la peine.

Ah oui, à n'en pas douter elle n'était pas n'importe qui. En tout cas ses déductions auraient pu être vraies seulement quelques mois auparavant. Même quelques semaines. Avant qu'il ne démissionne de son statut de combattant. Oui, avant il était soldat. Oui, avant il aurait acquiescé la présence d'un bâtiment militaire. Mais plus maintenant. Non, ce qu'il y avait de plus proche, c'était une Arène. Vega concevait plus le bâtiment comme un lieu de distraction, de loisir, pas une construction martiale. Quand à son faible pour les gradés... Ca tombait bien, c'était un ex des Elites. Mais ce n'était pas quelquechose qu'il avait envie de souligner.

Il était sur le point de répondre quelquechose, peut être expliquer à la jeune femme qu'elle faisait fausse route sur cette histoire de base militaire, qu'elle ne devait pas être du coin alors pour penser ça, mais un bruit fit tourner la tête à la jeune femme. Il l'entendit à peine quelques secondes après elle. On dit toujours que l'ouïe chute avec l'âge... En bon chasseur il analysa la distance, la vitesse de rapprochement et le poids approximatif de la créature qui approchait. Car ça ne pouvait être qu'une bête. Vu le bruit que faisaient ses pas, elle n'avait pas de sabots, comme la plupart des herbivores. Un carnivore? Peut être. Ou peut être pas. Il n'était pas chez lui ici, il n’était pas sûr de connaitre pas la faune locale. En tout cas la jeune fille n'avait pas l'air effrayée. Plus... contrariée. Tiens donc...

La présence se rapprochait et Vega avait pris sa machette en main, délicatement, au cas où. La garde couverte en cuir était tellement habituée à être serrée par ses mains qu'elle en avait la forme de ses doigts. Une arme qui avait servi, il n'aimait pas ce qui était neuf, préférant réparer les lames ébréchées plutôt que de racheter un objet sans histoire, sans âme. Les bruits de la créature provenaient maintenant d'un taillis de roseaux, en face de lui. Une truffe en sortit, doucement, humant l'air. Vu sa taille et sa position, c'était une grosse pièce. Enfin une tête suivit... Une tête de félin borgne, encadrée d'une myriade de poils gris très foncé. La fourrure rase de la tête était couverte de cicatrices plus ou moins anciennes. Les babines pendaient un peu et les joues s'étaient creusées avec le temps. Un lion. Grand, un peu efflanqué, accablé par les ans mais qui restait impressionnant, tirant derrière lui ses années d'errance sauvage. Avait il senti l'odeur des humanoïdes? Son œil unique observait tour à tour les deux silhouettes, il les jaugeait. Son regard se posa sur la lame brillante. Il n'avait pas oublié les nombreuses fois où il s'était trouvé face à de telles armes. Un grondement sortit de sa gorge, un raclement sourd. Entre sa faim et sa prudence, il hésitait. Un humain, ça ne courait pas vite normalement, ça ne pouvait rien faire face à des crocs et des griffes. Mais pas loin d'ici il y avait une drôle de colline au relief déchiqueté où habitaient des êtres dangereux, qu’il ne comprenaient pas. Alors ce n'étaient peut être pas des gens à prendre pour des humains ordinaires...

"Le roi des animaux vient nous saluer de bon matin. L'âge l'a rendu prudent, on dirait..."

Vega avait dit ces paroles avec une voix calme, il ne voulait pas exciter le fauve en s'exprimant trop fort. Il éprouvait pour la bête une sorte de respect du sauvage, une notion inculquée par sa mère lors de son enfance loin de la civilisation. Le sang de Cristalléen, certes bien dilué mais qui courait quand même dans ses veines, lui faisait encore plus apprécier la sauvagerie de la nature. Son but n'était pas d'attaquer la créature, et si le lion se détournait, il ne chercherait pas à le poursuivre. Mais il n'était pas seul : comment allait se comporter la jeune fille? Plus que le fauve, c'était son comportement à elle qu'il suivait. Si elle était réellement capable de se défendre, lui ferait elle une démonstration de ses capacités?

Pour être irritée, elle l'était. Comme si elle avait besoin, en cette charmante rencontre matinal, de bestiole susceptible de la faire ce dévoiler un peu trop.
Plus ça se rapprochait plus elle imaginait ce que cela pouvait être. Par le son mat et étouffé des bruits de pas , ainsi que par la respiration elle en conclut qu'il s'agissait d'un fauve. Tout comme la personne à côté elle, elle put voir un regard orangé, puis une truffe traversée d'une cicatrice blanchâtre signalant qu'il s'agissait d'une vieille blessure. Il huma l'air, emplissant ses poumons des odeurs environnantes. Puis une tête imposante entourée d'une crinière tirant sur le gris foncé, comme son pelage raz était parsemée de balafres toutes plus impressionnantes les unes que les autres. Certaines semblaient anciennes comme celle de son museau, et d'autres plus ressentes encore légèrement rosées.

Le regard de Sybaris parcourut le corps de l'animal admirant son adversaire potentiel, appréciant la beauté de ses marques. Bien qu'un peu efflanqué, il n'avait pas perdu de son superbe. Son seul oeil valide, puisque l'autre était crevé, témoignait d'une grande sagesse et d'une longue expérience. Même pour la succube il pouvait représenté une menace non négligeable.
Elle fronça les sourcils, qu'es qu'un lion faisait ici, d'habitude il était du côté de ses terres. Eux aussi ressentaient de temps à autres l'envie de voir du pays? Naaaann!!!
Les phéromones de la charmante démone s'accrurent un peu plus, laissant planer dans l'air un parfum enivrant et délectable pour toutes créatures vivantes mâle ou femelle. Ce n'était pas un pouvoir qu'elle pouvait brider comme ses consoeurs qui pouvaient l'utiliser comme bon leurs semblaient, elle c'était innée et incontrôlable, d'où peut-être son grand succès à l'époque. Toujours est il, qu'elle ne pensait pas pouvoir duper une bête sauvage qui vivait près des démons en règle général. Avec un peu de chance il ne l'attaquerait pas.
Dans tout les cas il n'était pas question qu'elle le tue; pas à côté d'un repas gastronomique potentiel! Succube mais pas folle!

Elle regarda de nouveau son compagnon d'infortune. Il tenait dans sa main la machette, il était calme et respectait lui aussi la prestance de l'animal.
Le bras dont la main tenait le bouquet vient se collé contre le ventre de la demoiselle, l'autre coude reposant sur son poignet tendu, elle posa son menton dans le creux de sa main fine et gracile, tapotant du bout de l'index ses lèvres pulpeuses.

"-J'en ai bien l'impression effectivement. Mais je doute qu'il en reste là, ce genre d'animal sauvage à le sang chaud..."

Et pour cause, elle en avait déjà dégusté à plusieurs reprise. Les jeunes étaient plus juteux et gouleyant que la vieille carne, également plus facile à tuer.
Bien qu'elle abordait une attitude nonchalante, elle était prête à se défendre en cas de danger. Ne jamais sous estimer ça race. Elle n'avait pas de pouvoir extraordinaire hormis son contrôle mais était une bonne combattante en cas de besoin.

Vega n’avait pas bougé mais son regard oscillait maintenant entre le lion toujours à moitié caché et la jeune femme qui se tenait près de lui. Là où il était placé, juste derrière elle, à sa gauche, il n’avait pas besoin de tourner la tête pour les observer tous les deux, l’un par prudence, l’autre par curiosité. La jeune femme n’avait pas l’air d’avoir peur, ou même juste intimidée. Son attention se reposait sur l’animal, elle en détaillait chaque partie visible, en tirant probablement les mêmes conclusion que lui sur son âge et son passé.

Elle n’avait pas l’air déstabilisée, juste… désappointée. Vega aurait été prêt à parier qu’elle pouvait s’en sortir toute seule si un tel animal l’attaquait. Au départ, il n’y avait pas cru, vu son look, mais sa présence ici, son aplomb… Maintenant il n’était plus tout à fait sûr. L’Aasimar était encore en train d’y songer lorsqu’il eut soudain un coup de chaud. Une fragrance poudrée venait de pénétrer dans ses sinus et y tourbillonnait, lui provoquant un frisson léger mais incontrôlable. Etais-ce l’excitation de la confrontation probable avec le lion ? Non, certainement pas. Ce n’était ni sa première créature à affronter, il n’avait pas à perdre son sang froid ainsi. Ses yeux se reposèrent sur la demoiselle alors qu’elle-même tournait son regard vers lui.

Le sang chaud ? Il n’y avait pas que lui présentement, mais là n’était plus la question. En voyant que plus personne ne le regardait, le lion, certainement le ventre vide, avait bondi. Son réflexe était lié à son expérience : il choisit la proie qui semblait la plus facile à abattre : celle qui était désarmée, c'est-à-dire Sybaris. Vega avait une fraction de seconde pour réagir. Il était derrière la jeune femme. Si il voulait s’en mêler, il devrait se déplacer, se mettre entre elle et le fauve. Mais en même temps… L’attaque lui confirmerait ce qu’il pensait. Ou pas. Bref, il fallait mieux qu’il ait pensé juste…

En un coup de vent, il s’était déporté sur le côté, très rapidement grâce à ses dons d’aéra. Il n’était pas encore le lion et Sybaris, mais à côté de celle-ci, à un pas de l’attaque. Si elle s’avérait en difficulté, un coup de machette derrière l’épaule suffirait à terrasser le vieux lion. Mais il n’en aurait peut être pas besoin.

L'attaque

Les dès étaient lancés. Le lion passa à l'attaque rapidement choisissant pour cible la succube. Normal elle aurait été à sa place elle aurait fait de même, une femelle est moins forte qu'un mâle et surtout lorsqu'elle est désarmée.... désarmée vraiment?
Alors que l'aera venait de se déporter sur le côté, Syb esquiva le premier coup de patte, puis deux, ce n'est pas pour autant que la bête s'avoua vaincu non loin de là. Un lion est loin d'être stupide. Derechef un coup de patte, esquive de la succube, mais trop tard, elle ne réalisa que trop tard qu'il s'agissait d'une feinte, les ongles de l'animal lacérèrent une des longues manches de la succube faisant perler quelques gouttes de sang. Quoi de mieux pour existé un animal affamé. Il bondit de plus belle cherchant à viser la poitrine, la gorge et les flancs. Deuxième erreurs, deuxième blessures, celle ci légèrement plus profonde que la précédente. Le tissu se déchira sur le côté gauche dans une grande griffure, laissant voir la peau nacré de la belle lacérée par le lion.

En un bon elle remit entre eux une distance de combat lui permettant d'esquiver. Il chargea, se cabra sur ses pattes postérieur pour donner des coups de pattes redoutable, la première fut parée, quand à la deuxième, elle la fit tomber au sol.
Bien qu'elle n'était pas d'en une position des plus reluisante c'était parfait pour ce qu'elle voulait faire. Dans cette posture la gueule de l'animal au dessus de son visage l'ex soldat ne pouvait pas voir ses yeux. Ses magnifiques yeux de dont la pupille ressemblait en cette instant à celle d'un chat. Il ne pouvait pas voir toute la magie qui en découlait, ce petit scintillement caractéristique de son pouvoir. Un regard brillant, envoûtant et déroutant pour qui avait le malheur d'y succomber.
A l'aide de ses mains elle maintenait la gueule du lion béante à bonne distance de son cou et de son visage, non pas que ce soit difficile, mais si elle utilisait toute sa force elle lui aurait sans doute arracher la mâchoire et la sa couverture de gentille jeune fille n'aurait plus été crédible. La bave commençait à couler des crocs acérés, une haleine fétide, caractéristique d'un animal qui se nourrit que de charogne et d'être vivant. Elle aurait parié que le poisson n'était pas dans son régime alimentaire.
Raaah ce qu'il empestait, il fallait faire vite sinon elle ne répondait plus d'elle quand à cette odeur nauséabonde.

"-Désoler mon gros, mais t'es trop poilu à mon goût..."

User de son pouvoir sur un prédateur à quatre pattes était bien plus facile que sur un être humain doué de conscience et de raison.
Les ordres chez eux étaient simple, manger, boire, tuer, se reproduire, chasser etc...
Elle n'avait qu'as lui intimer de repartir, se faire obéir ne serait pas bien difficile; de plus l'animal semblait attiré par les phéromones de la succube, bien que son ventre semblait malgré tout le plus fort.
Doucement son regard s'accrocha à celui de la bête, elle entrait dans son esprit. Elle n'était pas aussi indulgente d'habitude pour épargner la vie lorsque on essayait de la bouffer, mais la il n'était pas question de laisser filer cette rencontre à cause de sa race. Cet homme était bien trop intéressant, trop appétissant pour s'en faire un ennemi tout de suite.

Dans l'esprit de l'animal Sybaris inscrivit sa volonté. Etrange décors oublié. Atmosphère éthéré, que de souvenir pour la succube. Quelques silhouette félidés prenaient formes dans les volutes de brumes représentant la mémoire du prédateur supposé. Dans cette brume en un tour de main ses ordres étaient graver. Son désir serait exaucé lorsqu'elle dirait le mot clé.
Elle replia les jambes sous l'animal et d'une impulsion l'envoya voler en arrière. Il revint à la charge alors que la demoiselle était toujours au sol mais cette fois assise. Réflexe elle baissa la tête lorsque l'animal bondit, il venait de la raté de peu. Il chargea encore pour se prendre un révère de gifle qui le laissa sonner quelques seconde, le temps pour elle de se remettre complètement debout. Il secoua la tête, montra les dents visiblement près pour un autre assaut.

"-Rentre chez toi, je ne veux pas te tuer!"
*Enfin pas maintenant...*

Le mot clé, le lion feula une dernière fois montrant son mécontentement et rebroussa chemin. Quand à la belle, ses yeux était de nouveau semblable à ceux des êtres humains, une pupille bien ronde. Elle remit de l'ordre dans sa tenue, l'épousseta quelques peu et soupira en voyant les dégâts, non mais c'est vrai quoi, de la soie sauvage ce n'était pas donner. Puis elle posa sa main sur la blessure de son flanc pour s'apercevoir que celle ci était recouverte de sang. La blessure n'était pas tes profondes, d'ailleurs la cicatrisation ne devrait pas laisser de trace très longtemps, mais qu'on abîme son corps de cette manière lui déplaisait au plus haut point.

"-Pardon pour cette interruption, ou en étions nous? "

Il y avait une auberge non loin de là, elle allait y faire un tour, peut-être pourrait elle trouver de quoi se laver les mains ( pleines de bave et de sang ) et quelque chose pour pensé ses blessures.

"- Cela vous ennuierait il si nous terminions notre conversation autour d'un repas ? Je n'ai pas déjeuné et j'aimerais me laver les mains."

Son regard se posa sur le bouquet de fleures piétiné par le lion. Dommage elle devra trouver autre chose, si il n'y avait pas eu cette homme, pour sur qu'elle aurait saigner l'animal et s'en serait fait une descente de lit.

Le lion attaqua et Vega se recula, se mettant hors de portée des griffes, dégageant le terrain pour Sybaris. Ce n'était pas très chevaleresque? Certes, mais l'Aasimar n'avait déjà rien d'un preux paladin en armure. Et puis le discours de la jeune femme l'avait rendu curieux, il voulait voir comment elle se débrouillait. Elle avait fait pas mal sa fanfaronne en agissant comme elle l'avait fait, en disant ce qu’elle avait dit, alors restait à savoir si elle était sérieuse, ou pas. Comme elle était quand même désarmée, il prit soin de se tenir prêt à asséner un bon coup de machette derrière la nuque du lion. Son but n'était quand même pas d'envoyer Sybaris à la mort par simple curiosité.

Aux premiers gestes de la jeune fille, il fut rassuré quand à la connaissance de la castagne de la demoiselle. Elle bougeait vite et bien, et gardait son sang froid. Pour avoir vu de nombreux soldats bouger, il savait distinguer l'expérience de la témérité. En se comportant ainsi elle esquivait rapidement et sans problème, mais le vieux lion n'était pas né de la dernière pluie et saisit ce qui était le plus facile à attraper : le tissu des manches. Quand on se bat, soit on sait se servir des ses vêtements amples comme diversion, soit on en met des serrés. Bon, pour sa décharge, Sybaris ne devait pas penser en se réveillant qu'elle aurait à affronter un lion des collines, mais voilà, là dessus, c'était un mauvais point. L'Aasimar ne lui en porta pas rigueur pour autant. Le lion bondit et lança les griffes. La chair se déchira et le sang perla. Il fit un pas en avant pour cesser la curée...

Mais non, Syb était peut être en mauvaise posture, elle s'en sortait quand même. Il haussa un sourcil et sourit, plutôt étonné et satisfait de voir qu'elle se défendait (assez) bien toute seule, en grande fille qu'elle était. Elle reprenait de la distance et contra même plutôt bien, même si elle finit au sol, la charge du vieux carnivore. L'aider ou pas? Elle tenait bien. Se permettant même le luxe de plaisanter. Tout allait vite et en fait, Vega savait qu'elle n'aurait pas besoin d'un coup de main. Sinon, elle l'aurait demandé. Elle était peut être pleine de courage, elle n'en était pas suicidaire... Enfin, à priori, quoi. La jeune femme envoya valser le lion et se redressa. En quelques passes, elle déstabilisa l'animal et réussit même à l'étourdir. Bravo! Lorsqu'elle lui conjura de partir, le lion obéit, et même si c'était étonnant pour un carnivore apparemment pugnace, la bête obéit et rebroussa chemin.

Tout ça avait pris tellement peu de temps... Maintenant Sybaris semblait plus concernée par sa mise et sa tenue déchirée que par le lion qu'elle avait bouté au loin. Avait-elle l'habitude de se confronter aux bêtes féroces? Ou vivait-elle, dans la jungle?? En tout cas Vega plaça sa machette sous son bras pour la maintenir et applaudit le joli petit combat auquel il avait pu assister. Bien entendu, il n'avait pas vu les yeux de la démone, bien entendu il n'avait pas été témoin de l'enchantement qu'elle avait lancé sur le lion, mais en tout cas il était ravi du court -mais intense- spectacle.

"Un repas? Avec plaisir, mais peut être qu'un peu de débarbouillage avant ça... Disons que tu as l'air moins fraîche que tout à l'heure, sans vouloir être offensant."

Il avait le sourire aux lèvres (mais de toute façon il souriait tout le temps ou presque, même quand c'était faux) en prenant à sa ceinture une petite fiole d’un mélange d’eau et d’alcool et un tissu propre qu'il avait pensé utiliser pour nettoyer son arme, au cas où (il détestait essuyer le sang sur ses vêtements. On a ses petites manies...). Imbibant le tissu d'eau, il s'approcha de la jeune femme, sa main se dirigeant d'abord vers la blessure à son flanc, qui saignait encore. Ca n'avait pas l'air profond, mais c'était quand même une blessure...

"Si il y a de la terre là dessus, ça risquerait de laisser des traces sur cette jolie peau, ce serait dommage. Et puis le problème avec les carnivores, c'est qu'ils sont toujours pleins de miasmes, au niveau des griffes. Après tout, une proie blessée qui meurt d'infection reste une proie qu'ils pourront dévorer, la cause de la mort importe peu. C'est ingénieux, n'est ce pas?"

Spoiler:

Débarbouillage? Hum? Ha oui ses plaies. Il n'y avait pas de quoi s'alarmer, mais c'était normal il devait sans doute pour la prendre pour une uelconque que créature humanoïde moyenne. Il n'était surtout pas question de la contre dire ou de lui prouver le contraire... pour le moment tout du moins.
Son rire suave et délectable se fit entendre, tout autour d'elle était remplie de phéromone, douce odeur enivrante qui mettait les sens à rude épreuve, sans que les gens en soit forcement conscient, mais ça elle, elle ne le savait pas. Le combat l'avait stimulé et c'était la raison de ce taux élever. Enfin comment voulez vous éviter une chose que vous ignorez.

Moins fraîche?! hum, elle n'aurait pas trouver mieux sur le moment, quoi que hormis sa tenue, elle était encore vaillante, peut-être trop pour cet homme qui éveillait sa curiosité, son appétit et son désir.
Il avait laisser tombé le vouvoiement... ça ne la dérangeait pas, après tout elle comptait bien approfondir leur relation. Son sourire la fascinait, il avait quelque chose de fourbe qui lui plaisait, un sourire semblable à ceux de certains incubes qu'elle avait eu pour amant dans sa jeunesse, mais il avait ce petit quelque chose de dangereux. Elle ne pouvait s'empêcher de flirter avec la mort. Si il découvrait sa vrai nature, il était presque sur à cent pour cent qu'elle ne survivrait pas jusqu'au soir. Mais c'était tellement excitant un peu comme une drogue. Quand vous avez vécu aussi longtemps que Sybaris, que vous avez pratiquement essayer, le vie deviens morose et on cherche de plus en plus les choses ou activités qui font frissonner. Elle observa silencieusement exécuter son petit manège. C'est à dire sortir un flacon pour en imbiber un linge avec le contenu, à la couleur sa ressemblait à de l'eau, à l'odeur ça n'était pas de l'eau, quelque chose de plus piquant, de l'alcool sans doute ou autre chose dans le même genre. Bah ce n'est pas ça qui allait avoir raison d'elle.

Il s'approcha d'elle, la main armée du tissu humide se dirigeant vers son flanc. Elle avança d'un pas; mit ses cheveux de l'autre côté de son épaule, dégageant un décolleté plongeant sans pour autant être vulgaire, des épaules graciles et un cou fin, délicat. Mais comme Véga avait put le constater il ne fallait pas ce leurrer sur cette femme qui paraissait avoir une trentaine d'année ou peut-être un peu moins, elle n'avait rien de la demoiselle en détresse.
Elle souleva le tissu de sa robe pour ne pas qu'il gène ce soldat? mercenaire? ou autre dans les premiers soin qu'il lui prodiguait . Enfin le contact du linge. C'était froid plus que douloureux bien que le picotement n'était pas des plus agréable. Elle supportait bien la douleur, peu de démon était doux de toute façon.
Mais il fallait donner le changer et garder son repas à proximité. Elle émit alors un petit gémissement caractéristique que l'on fait quand on nettoie une plaie avec un liquide qui pique, et serra un peu les dents.
Il releva la tête légèrement de côté, l'observant dissimulant derrière sa frange ses yeux perçant.

"-Il faudrait bien plus que la griffure d'un gros matou pour me tuer, mais tu as raison il est plus sage de nettoyer la plaie. Merci. "

Un silence de court duré, il venait de lui faire remarquer comme la nature était bien faite et elle ne put retenir un léger sourire en regardant au loin.

"La nature est très bien faire, il y a toujours un prédateur plus dangereux que celui que nous sommes..."

Elle humecta ses lèvres pulpeuse portant son regard en direction de l'auberge, toute cette agitation lui avait donner soif, et faim, mais certainement pas la même que ce bel homme.

"Je me demande ci ils ont une chambre avec un baquet ?"

La question avait été posé à haute vois, sans pour autant attendre forcement de réponse. Elle n'allait pas passer sa journée comme ça, elle devait sentir de fauve (du moins c'est ce qu'elle pensait) et avait une tunique dans un bien triste état.
Elle demanderait également si l'aubergiste n'aurait pas quelques draps ou autre qu'elle pourrait "acheter" pour se rhabiller au cas ou. Ca ne coûtait rien de demander. Bien que lorsqu'elle reposa son regard vert azuré sur son "guérisseur" elle ne voyait aucun vêtements sur eux. C'est fou ce que les années de pratique et l'imagination peuvent vous faire deviner sous les tissus.
Il se releva, sans doute avait il terminer de nettoyer la plaie, a vrai dire elle était bien loin de ces petits détailles.

"-Allons y, je vous offre le repas".

Sybaris s'était laissée approcher par son soigneur de fortune, émettant un petit rire suave. En d'autres circonstances, Vega n'aurait peut être pas totalement apprécié ses manières un peu doucereuses, mais il devait bien lui reconnaître un certain style pour le combat. Son affrontement avec le lion lui avait plut, surtout qu'au départ il n'aurait pas forcement parié sur la jeune femme. Alors qu'il s'approchait, ses sinus se saturaient de phéromones et lui faisaient tourner la tête. Ces molécules, sans odeur particulière donc indécelables mais diablement efficaces, faisaient accélérer son rythme cardiaque, et il trouvait qu'il faisait quand même plus chaud qu'il ne l'aurait pensé pour la saison.

Oui, il avait déjà rencontré des succubes dans sa carrière. On n’est pas tueur de démons sans s'être au moins une fois confronté à ces séductrices, mais jamais il n'en avait rencontré une si puissante. Celles qui vivaient dans les alentours de la seigneurie n'étaient que des démons mineurs, on les sentait venir, elles n'avaient pas ce contrôle et ne pouvaient modifier si efficacement leur apparence. Le rapprochement entre ces engeances et Sybaris n'était pas si évident... Même si si son esprit avait été plus clair, il aurait dû ne serais-ce qu'y songer, mais ses sens trop absorbés par son activité actuelle, rendus brumeux par les phéromones qu'il respirait à plein poumons, près comme il était.

Sybaris coopérait en dégageant ses cheveux de ses blessures, soulevant le tissu, laissant à Vega un paysage fort intéressant à regarder de près. Lorsqu'il posa le linge sur la plaie, elle émit un petit bruit, celui qui était normal quand on posait sur une blessure un liquide à base d'alcool. Il leva son regard vers le visage de la jeune fille, son petit sourire habituel s'était étendu sur le côté. Puis retournant à son occupation, il caressa avec le tissu doucement les griffures, retirant les quelques poussières qui s'y étaient logées, essuyant le sang qui avait coulé. Ce n'était pas une blessure très profonde, en effet. Ca guérirait vite, elle avait eu de la chance, le matou n'avait même pas tailladé assez profondément pour faire riper ses griffes sur les os de la cage thoracique. Si il avait déchiré les muscles intercostaux, ça aurait été bien plus grave...

Un prédateur plus dangereux que soi? Oui, en effet, manger, être mangé... La dure loi de la jungle, et la base de la philosophie de Vega. C'était bien pour ça qu'il fallait profiter du temps qu'on avait devant soi. Beaucoup de combattants avaient cet état d'esprit, habitués qu'ils étaient à côtoyer la mort. L'attention de Sybaris s'était détournée de lui, et il tourna à son tour le regard vers l'auberge, enfin, dans la direction possible de l'auberge, puisqu'il n'y était jamais allé. Un repas offert était l'occasion rêvée de la visiter, même si il ne comptait pas vraiment la laisser payer, il n'aimait pas tellement être dépendant de quelqu'un sur ce point là.

Il plia le tissu désormais taché de traces de sang, le plaçant dans sa ceinture. Pourquoi conservait-il le chiffon qui ne méritait plus que de finir brulé? Il avait ses raisons... La fiole retrouva sa place et il tendit son bras à Sybaris.

"Et bien alors, qu'attendons nous?"

L'Arène était certainement plus près que l'auberge, l'inviter chez lui aurait été aussi possible, mais un cri d'alarme dans son subconscient l'avertissait que ce n'était pas une bonne idée. Un terrain neutre serait tellement mieux.

Suite ici : "Ce que femme veut"