Les Îles, La Terre des Vents et les Archipels
Ne jamais plier,
Ne jamais plier,
Ne jamais oublier,
Ne jamais pardonner.

~ Devise de la Citadelle ~

L'île des Vents

A l'exception peut-être des Terres Glacées, il existe peu de contrées aussi inhospitalières que l'Île des Vents. Cette langue de terre légèrement bombée est située dans l'une des pires régions de l'Océan Austral, célèbre pour ses terribles tempêtes. Presque toute l'année, de véritables ouragans y soufflent avec rage, transformant la mer en une série de sommets et de précipices mouvants. Des vagues de plusieurs mètres déferlent sur la partie Nord de l'île, parfois si violentes qu'elles la traversent toute entière, emportant tout sur leur passage. Seule la moitié Sud est légèrement plus élevée, formant une montagne de taille moyenne. Pour cette raison, l'île est entièrement dépourvue de végétation, car seule parvient à y pousser une herbe courte et dure.

Les rivages sont bordés de récifs et parcourus de courants traîtres, particulièrement dangereux par mauvais temps ou lorsque le brouillard s'abat. Même les navires d'Andora, pourtant connus pour être les meilleurs et pour être guidés par des capitaines aguerri•es, évitent ces eaux où de nombreux navires se perdent chaque année.

Méandal


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On pourrait croire que l'île est inhabitée mais il n'en est rien : À partir des deux tiers de la hauteur de l'île, ce qu'on prendrait pour des falaises grises sont en réalité les murs d'une gigantesque forteresse. Taillée dans le basalte, elle occupe une superficie presque aussi grande qu'Elament ou Luxania, mais au contraire de celles-ci, l'ensemble de la cité n'est qu'un château fort perpétuellement en état de siège. Il semble bâti pour se défendre avec autant d'efficacité contre les coups de l'océan que contre tout éventuel•le assaillant•e. Trois enceintes successives se superposent à l'intérieur, que l'on peut isoler en relevant leurs pont-levis. Plusieurs tours noires surplombent les toits, elles-mêmes dans l'ombre de l'énorme donjon rectangulaire qui semble être le cœur de la cité. Protégée par la mer, la pierre et les armes, telle est l'imprenable citadelle de Méandal.

A l'intérieur, tout est organisé pour permettre à ses occupant•es de vivre en autarcie complète. Des champs sont cultivés en surface, abrités du vent et des vagues par les murailles. L'intérieur de la montagne est creusé de salles où l'artisanat local produit divers objets. Le métal est celui qui emploie le plus car d'excellents filons existent dans le sous-sol de l'île. On y élève aussi de petits troupeaux d'animaux et l'on y fait pousser des plantes étranges capables de vivre sous terre, sans lumière : Certaines sont même capables de produire de l'eau potable sous forme d'immenses gouttes que l'on peut cueillir comme des fruits et percer au-dessus d'un contenant. La Citadelle s'enfonce profondément dans la roche, renfermant de nombreuses salles taillées avec art. Plus bas, quelque part dans la falaise, un passage dissimulé permet d'accéder à la mer.

L'architecture de Méandal est solide, savante, témoignant d'un art consommé de la construction. Cependant, il y règne une atmosphère étrangement austère, presque pesante. Les salles froides sont taillées dans la pierre noire, et vos pas y résonnent interminablement. La plupart des habitant•es travaillant au sous-sol, vous pouvez enfiler des dizaines de pièces dans ce silence de nécropole. Les luminaires qui éclairent les salles sont aux mêmes couleurs, bleu froid et vert marin, animant sur les murs d'étranges reflets dansants. Seuls d'étranges symboles font office de décoration, sous la pâle lumière qui filtre par les vitraux. De l'intérieur, Méandal toute entière semble être une gigantesque et austère cathédrale...

Population

Les habitant•es de ces lieux n'ont pas d'autre nom que celui de leur cité, les Méandalien•nes. Leur histoire fut longtemps ignorée jusqu'à ce qu'un historien d'Elament rassemble plusieurs anciens écrits permettant de remonter à la fondation de la Citadelle. Ce peuple semble être une branche éloignée de la race Aasimar. Il partage avec cette dernière une taille et une finesse de traits peu communes.

Cependant, les similitudes s'arrêtent là. Les Méandalien•nes ont souvent les cheveux noirs, chose rare parmi les Aasimars. Leur constitution est bien plus robuste que leurs cousin•es du continent et leur peau plus sombre, tannée par des générations d'embruns et de soleil. Dépassant la plupart des autres peuples des épaules, toutes et tous sont réputé•es pour leur adresse aux armes. Toute leur éducation semble en effet vouée à cela : Dès l'âge de onze ans, fille et garçon sont considéré•es comme gardes de la Citadelle et entraîné•es au combat durant des années. Les individus plus faibles physiquement sont entraînés à la stratégie ou à la fabrication d'instruments et de cuirasses. Les armes de Méandal n'égalent pas les chef d'œuvres militaires nains mais leurs armures sont réputées pour être les meilleures du monde.

A l'image de leur demeure, les habitant•es sont souvent silencieux•ses et farouches. Aucun•e ne voit les autres races avec grande bienveillance, persuadé•es de leur côté d'être les seul•es descendant•es direct•es des Divinités Créatrices. Vivant renfermé•es dans leur nid d'aigle, ils et elles tolèrent mal les étrangers•ères, sauf très rares exceptions. Leurs relations sont glaciales avec toutes les autres contrées, et même avec leurs cousin•es. Les Méandalien•nes présentent certes de nombreux défauts, parmi lesquels l'orgueil, la susceptibilité et la misanthropie, mais possèdent également un grand sens de l'honneur, n'oubliant jamais un bienfait... Mais oubliant encore moins une insulte. La solidarité est également très forte, tous et toutes se considérant comme frères et sœurs. Jamais un corps ne sera laissé à terre sur un champ de bataille et sera au contraire emporté par ses compatriotes afin d'avoir sa sépulture entre les murs emplis d'échos de sa Citadelle natale.

On surnomme parfois ce peuple les "chasseurs•ses de démon•es", bien qu'il refuse ce titre. Une chose est certaine, la haine des Méandalien•nes pour les êtres des Enfers n'a ni limite ni mesure. Il faut remonter loin dans leur passé pour en retrouver les raisons, mais elle a traversé les siècles, aussi vivace qu'au premier jour. Elle seuls peut les amener à sortir parfois de leur isolement, faisant de leur bras armé un puissant appui en cas d'invasion maléfique dans la région. Cette haine les a cependant amené à commettre de grands crimes : En effet, les insulaires arraisonnent tout navire passant dans leurs eaux et n'hésitent pas à exécuter sans procès toute personne soupçonnée d'être un•e démon•e ou un•e possédé•e. De même, à plusieurs reprises, les populations qui refusaient de leur prêter assistance dans leurs croisades ont été considérées comme des sympathisantes des Enfers et plusieurs affaires de ce genre ont dégénéré en bain de sang. Aujourd'hui, la réputation des Méandalien•nes est sombre et leur peuple est parfois aussi craint que les Démon•es. Peu osent s'aventurer jusqu'à leur Citadelle, et la plupart des navigateurs et navigatrices préfèrent faire un détour plutôt que de croiser leurs navires aux voiles noires faisant route pour quelque mystérieuse destination...

Écrit par Iblîs
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