Vol... [PV]

Il faisait nuit, il faisait froid. Mais l'air du dehors faisait du bien au jeune Chiropteran. Pas de mission pour lui ce soir, il n'aurait pas l'occasion de se battre avec certains ou de jouer à des petits jeux psychologiques avec d'autres… Et c'était tant mieux finalement. Faust préférait être seul. Les yeux fermés, se dirigeant grâce aux ultrasons, il sentait l'air frais s'engouffrer dans ses ailes et dans ses cheveux. Il était rare qu'il sorte des souterrains pendant sont temps libre, mais quand ça arrivait, qu'il lui prenait une soudaine envie de le faire, il en profitait à fond. Cela faisait longtemps maintenant qu'il n'avait plus aucun problème pour voler avec son armure qui, l'air de rien, l'avait rendu bien plus lourd. Ce soir, il s'entraînait… Ou plutôt, disons le clairement, s'éclatait à faire des loopings et d'autres figures aériennes. Il adorait depuis toujours les sensations que lui procurait le vol. A un moment, il décida d'ouvrir les yeux. Et il fut surpris d'apercevoir de la lumière à l'horizon. Plein de petites lumières en fait. Il savait ce que c'était: Elament. Jamais il n'avait pénétré dans la cité, c'était presque du suicide, il n'avait fait que la survoler. Non, ce qui le surprenait, c'était qu'il s'était assez bien éloigné de l'Enfer sans s'en rendre compte. Plus près de lui, il aperçu un cimetière. Il descendit doucement et atterri sans aucun bruit. Repliant ses ailes derrière lui, sur ses gardes, il entrepris de visiter cet endroit dans lequel il n'avait jamais, pas plus qu'à Elament, mis les pieds. S'approchant d'une des tombes, il regarda leur façon d'écrire, à eux, ceux qui vivaient dans la lumière, leurs ennemis. Il avait appris à lire leur écriture, mais jamais il n'avait vu quelque chose de vraiment authentique, de vraiment écrit par eux. Tout ce qu'il avait vu en Enfer était des copies. Grâce à la luminosité de la lune, il avait assez de lumière pour déchiffrer. Il remarqua assez vite que sur les tombes, il y avait des dessins ou des symboles qui représentaient l'élément maîtrisé par celui qui gisait sous terre… Faust soupira. Il trouvait ces êtres prétentieux.

Ils se prennent pour des Dieux, mais finalement, ils retournent sous terre, comme nous.

Un craquement derrière lui. Il n'aurait pas du parler tout haut. Avec une vitesse fulgurante, propre à sa race, il se cacha derrière une des plus grandes tombes, se tassant pour être sûr que ses ailes ne dépassent pas. Il attendit. Quelqu'un ou quelque chose approchait. Tous les muscles de Faust étaient bandés et quand cela arriva à sa hauteur, il sauta dessus, plaquant la chose au sol.

HJ: c'est bien moi, t'en fais pas

Ariane avait décidé de partir à l'aventure. Enfin c'est ce qu'on pouvait se dire mais... Pour elle ça ressemblait plus à une longue ballade. Elle était partie sans chaussures, cela faisait des années qu'elle n'en portait plus, et plutôt que de se couvrir chaudement, elle ne se départissait jamais de sa robe de voiles superposés qui ne devait pas lui tenir bien chaud.

Toujours est-il que la fée dorée s'en était allée d'Elament, histoire de visiter un peu les environs. Elle avait traversé la forêt, évitant toujours les formes de vies par les sensations des ondes qu'elles produisaient sur le sol et qu'elle même percevait par ses pieds nus. Au bout d'un moment, un bosquet de ronces lui barra la route.

La nuit était tombée et Ariane n'était pas nyctalope. Elle avança donc directement dans les ronces et ne tarda pas à pousser de petits cris de douleur lorsque les épines lui entamèrent la chair des jambes et des pieds. Toute à sa douleur, elle ne pensa pas à utiliser sa maitrise de la terre pour s'élever un pont de pierre qui lui permettrait de passer sans mal, et de toutes façons elle n'en eut pas le temps car une forme invisible la poussa avec violence, lui fit faire un roulé boulé et une fois qu'elle fut assez sonnée pour ne plus savoir quoi faire, la maintint au sol, dans une position inconfortable.

"Vous m'avez fait et me faites toujours mal!"

Ariane était certes une fée, mais elle n'en était pas moins apte à se défendre. Si elle n'avait pas perçu la créature qui l'avait assaillie, c'était qu'elle volait. Mais soit. Ariane fit tapper ses mains contre le sol et il "l'aspira".

Son corps s'enfonça dans la terre, la fée attrappant les avants-bras du Chiropteran, pour qu'il vienne avec elle. Seulement, si toute la fée disparut, Seules les mains de Faust furent saisies dans la pierre. Ariane avait disparut.

Elle reparut quelques secondes plus tard, la terre s'ouvrant pour la recracher. Elle posa ses mains sur sa taille et vint se mettre face au Chiropteran.

"Depuis quand est-ce un crime que de se ballader la nuit? Pourquoi m'avez-vous donc attaquée? Vous ai-je manacé d'une quelconque façon?"

La fée soupira. Décidément, cette cité comptait réellement des créatures agressives... Au risque de se faire manger toute crue, le chiroptéran fesant bien trois fois sa taille, elle esquissa un mouvement circulaire avec ses mains, qui libérèrent le démon de l'étreinte terrestre où elle le contraignait.

Faust ne pouvait pas voir dans le noir et les ultrasons n'étaient pas vraiment l'idéal pour vraiment "voir" quelque chose ou quelqu'un... on ne pouvait que repérer avec ça... C'est donc à l'aveugle qu'il avait mis son ennemi potentiel à terre. Et, quand il l'eu maîtrisé, il se rendit compte que la créature qu'il retenait était loin d'être énorme. Elle était même plutôt petite et ses doigts arrivaient sans peine à faire le tour complet des petits biceps qu'ils enserraient. Maintenant qu'il était plus près, les yeux à une cinquantaine de centimètres de la chose, il pouvait mieux la distinguer. Elle ne ressemblait à rien de ce qu'il avait vu jusque là... La surprise qu'il ressentit à cet instant fut décisive pour la petite chose qui s'empressa de disparaître sous terre. Faust inspira un grand coup tant le phénomène l'avait effrayé sur le coup. La chose avait non seulement disparu, mais en plus, elle lui avait emprisonné les mains à même le sol. Faust se débatti, donnant de grands coups de queue et essayant de se tirer le plus fort possible en arrière pour se libérer. Mais il n'y avait rien à faire. La chose réaparu alors devant lui, mains sur les hanche, dans l'attitude d'une mère qui va gronder son enfant. Faust grognait de frustration, mais ne quittait pas l'autre des yeux. Alors elle se mit à parler. Faust se calma, se déchaîner comme ça ne le mènerait à rien. La créature avait une voix douce et encore une fois, il y avait là une grande différence avec tout ce qu'il connaissait... Tout ce qu'il pu déduire alors fut qu'elle était du sexe opposé au sien... Enfin, il le pensait, mais n'en était pas plus sûr que ça... Elle lui posa trois question d'affilées. Faust répondit d'une voix rauque...

Vaut mieux attaquer avant d'être attaqué... On sait jamais ce qui peut nous tomber dessus.

Alors, la créature fit quelque chose qu'il n'aurait pas cru possible. Pas si vite en tout cas. Et ça fit baisser l'agressivité du chiropteran... Elle le libéra. Même s'il la considérait comme son ennemie, encore. Toujours. Mais l'intelligence entraine autre chose: la curiosité. Et Faust n'était pas bête... Il regarda ses deux mains, elles étaient froides comme si, le temps qu'elles étaient restées sous terre, elles étaient elles-mêmes devenues pierre. Il reporta ensuite son attention sur... Sur quoi en fait? Et approcha de deux pas...

Mais qu'est-ce que tu es?

La créature n'avait pas l'air menaçante, mais Faust avait appris, depuis sa naissance, qu'il ne fallait pas se fier aux apparences. Il en était lui-même une preuve pour sa propre race. Petit, il pouvait pourtant, faire preuve d'une grande force quand son instinct de survie s'y mettait. Si lui n'avait fait que deux pas en direction de la jeune femme, elle s'était approchée bien plus près. Il recula d'abord, puis, donnant libre court à sa curiosité, se laissa approcher. N'empêche, elle n'était quand même pas comme lui, elle, elle venait de la lumière, ou du moins, elle en avait l'air, lui venait de l'ombre. Cela ne faisait-il pas d'eux des ennemis? Mais Faust était seul ce soir, et après tout, il n'était pas en mission... Il pouvait donc décider de ne pas la tuer, ni même lui faire mal... Elle lui dit qu'il y avait d'autre "psychologies" que l'attaque (ce qu'il ne croyait pas vraiment), qu'elle ne voulait pas l'attaquer, mais qu'elle ne voulait pas non plus qu'il lui en fasse. Elle lui demanda s'il allait la manger et il pris la question très au sérieux.

Je suis un chiropteran, en effet. Je n'ai aucune idée de ce qu'est une fée dorée, mais je suppose que tu n'est pas... Heu... Diabolique. Et je ne vais pas te manger... Je ne sais pas si tu es comestible.

Elle lui tendit la main, mais il n'avait aucune idée de ce que cela pouvait pouvoir dire. Il refit un pas en avant et s'approcha doucement pour ne pas lui faire peur, mais aussi pour pouvoir anticiper en cas de coup bas, et alla renifler le creux de son cou, touchant ses cheveux au passage. Après une moment, il s'éloigna. Elle ne sentait pas le renfermé comme les créatures des souterrains, ni le sang, ni le feu... Faust pointa le doigt vers les lueurs d'Elament...

Tu viens de là j'imagine...

Il y avait de la frustration dans sa voix et de la colère dans ses yeux quand il regardait dans cette direction... Il ne savait pas pourquoi il ressentait cela vis-à-vis d'Elament et de ses habitants... Tout ce qu'il savait, c'était qu'il DEVAIT, en temps que créature des Enfers, les détester et en tuer le plus possible.

Le plus frustrant dans l'histoire, c'était que la minuscule créature en face de lui semblait bien moins effrayée que lui... En même temps, elle n'était pas menaçante, elle ne l'avait pas, pas encore, attaqué. Maintenant qu'il avait les yeux ouverts depuis un moment, il s'accoutumaient à l'obscurité et il pouvait diserner le visage humain de la fée, ses cheveux blonds, mais aussi ses yeux qui ne trahissait aucune mauvaise intention envers lui. Et ça, c'était... Troublant. Et encore, le mot est faible. Elle lui dit qu'elle était probablement comestible, mais qu'elle lui déconnsaillait de manger ses ailes. Faust ouvrit grand les yeux. Elle les fit battre et s'éleva un peu avant de retomber sur terre. Faust s'approcha dousement, passant par derrière elle. Alors elle avait des ailes elle aussi! Une fois dans le dos de la fée, il observa ses petites ailes. Il sourit à sa façon. Ils étaient très différents, et pourtant, ils avaient quelques points commun.... Il doutait cependant qu'on ait une seule fois appelé la petite créature "bête" ou "monstre"... Il se replaça face à elle, souriant toujours, et déplia ses ailes de quatre mètres d'envergure.

Je peux voler moi aussi!

Elle avait sursauté quand il l'avait approché... Mais il ne le pris pas mal. Elle-même l'aurait fait sursauter si elle avait fait pareil. Quand il pointa le doigt vers la cité, lui demandant si elle en faisait partie, il la sentit hésitante. Les quelques secondes qu'elle mit à répondre semblèrent bien longues. Finalement, elle lui répondit la vérité. Il le savait, parce qu'elle s'empressa de détourner la conversation en lui posant un tas de questions. Faust fronça les sourcils. Elle était un peu stressée et difficile à suivre pour le Chiropteran.

Du calme... Je... je ne peux pas te suivre si tu t'emballe... Heu... Ariane.

Faust passait doucement de la pure méfiance à une curiosité obsessionnelle... Curiosité qui se transformerait sous peu en fascination. Il fallait dire que pour Faust, quand il n'y avait pas d'ordres, ses semblables étaient d'aussi mauvaise compagnie que n'importe quelle autre créature existant dans ce monde. S'il était rester avec eux cette nuit, et bien tout ce serait passé comme toutes les autres nuits: bagarres, peut-être une ou deux exécustions pour remettre un semblant d'ordre (et qui sait si lui-même n'y serait pas passé), recherche de nourriture pour finalement ne trouver que bien peu de chose. Tout ça en attendant d'être envoyé quelque part dans le seul but de tuer.

Je suis Faust. Evidemment, je viens des Enfers, j'aurais du mal à le cacher.

Il replia ses ailes et se mit en position de repos, accroupi, ce qui le mettait à la même taille que la fée et les ailes autour de lui.

Je n'ai vu Elament que de loin, mais nos villes ne sont en rien semblables. C'est tout ce que je peux te dire, si je vais plus loin, je risquerais de te donner des indices stratégiques. Quant à moi, je suis un soldat... Dans... Heu... La brigade aérienne si tu veux...

Il regarda la créature de la tête au pieds.

Tu ne ressembles à rien de ce que j'ai vu jusqu'à maintenant... Tu n'as même pas une odeur qui me soit un rien familière. Et j'ai des ailes, comme toi, mais elles sont très différentes. Je ne parviens pas à comprendre comment tu peux exister...

Faust avait vécu dans les Enfers, ne s'approchant que rarement D'Elament, et toujours de nuit. Les habitants dormaient à cette heure là pour la plupart, et il n'en avait jamais rencontré... Les seules créatures que Faust connaissaient était les siens, les orques et les succubes... Ces dernières étaient très belles, mais elles ne ressemblaient quand même en rien à Ariane.

Comme lui quelques minutes auparavant, la fée dorée passa derrière lui pour regarder ses ailes. Quand elle revint devant lui, elle semblait fascinée. Elle lui expliqua pourquoi, enfin, elle semblait plus dire ça pour elle-même, leurs ailes avaient des tailles aussi différentes. Finalement, l'expression dasn leurs yeux reflétaient la même chose, même s'ils n'étaient pas du même monde, ils voulaient tous deux en savoir plus sur l'autre, connaître mieux le monde de l'autre et probablement essayer de se comprendre mieux. Arianne lui cita quelques races, disant qu'il en existait encore bien d'autres. Faust répondit a son sourire amical avant d'enchaîner.

Je sais qu'il existe énormément de créatures différentes, je ne connais pas leurs noms. Hormis celles que j'ai rencontré aux Enfers... Mais pour les... créatures du monde de la lumière... je n'ai aucun noms. Mon mentor les a regroupé toutes sous un seul nom: ennemis.

Faust soupira. Il y avait cru dur comme fer tant que devant lui, ou plutôt, en dessous de lui, il n'y avait que des créatures armées ou menaçantes grandes comme des fourmis à cause de l'altitude, tant qu'il n'y avait qu'à leur balancer des rochers pour leur faire mordre la poussière. Il regarda la fée dans les yeux. Il était toujours méfiant, mais moins qu'au début. Et puis, pour une fois qu'il avait l'occasion de discuter sans prendre des coups ou devoir en donner. Puis le regard du Chiropteran changea, comme s'il venait de se rappeler une chose... Il venait de se rappeler que les ennemis, d'habitude, ça veut vous tuer.

Mais pourquoi tu ne m'attaques pas? Je suis tout seul, loin de chez moi, et je doute que tu sois une créature aussi faible que ton physique pourrait le laisser croire... Tu aurais peut-être ta chance. Je ne comprends pas. Si tu es vraiment une ennemie, tu devrais m'attaquer, me traîter de monstre et essayer de me tuer.

L'incompréhension de Faust était sincère, on lui avait toujours dis de tuer les ennemis, car c'était eux ou lui.

Faust écouta attentivement la fée dorée, son doute grandissant à mesure qu'elle parlait. Et en même temps il réfléchissait... Il réfléchissait à ce qu'il était lui, selon ce que Ariane disait. Il ne pensait pas être de ceux qui tuaient par plaisir, mais bien sûr, il en connaissait un tas des comme ça. Et ceux-là étaient d'ailleurs parmis les meilleurs guerriers qu'il ait connu. Faust, lui, avait déjà tué nombre de fois, mais toujours très vite et souvent de loin en lançant des projectiles quelconques... Même le premier meurtre, celui de son jumeau que tous les chiropterans doivent faire dès la naissance, il l'avait fait parce qu'à un moment, il s'était rendu compte que c'était l'autre ou lui. L'attaque est la meilleure défense. Et la fée continuait de parler, Faust ne pouvait lire que de la sincérité dans ses yeux... Et tout ce qu'elle disait était contraire à tout ce que Faust prenait pour acquis. A la dernière phrase de la fée, Faust resta interdit pendant quelques secondes, se demandant s'il pouvait réellement se fier au créatures de lumière. Puis finalement, il lança quelques coups d'oeil autour de lui pour vérifier qu'ils étaient bien seul. Et c'est d'un ton plus bas qu'il parla.

Je ne peux pas me fier aux créatures de lumière, ceux qui vivent le jour. J'en ai vu tuer des Chiropterans. Et je sais faire la différence entre ceux qui tuent pour leur survie et ceux qui le font par plaisir. Je ne ressents rien quad je vois un Chiropteran assoiffé de sang se faire tuer en vitesse par un de nos ennemis. Mais j'ai vu certains des tiens tuer mes semblables alors que ceux-ci se cachaient ou prenaient la fuite, au risque encore de se faire tuer pour désertion ou lâcheté s'il revenaient aux Enfers.

Faust marqua une pause, la laissant bien assimiler ce qu'il disait.

Ce que je veux dire, c'est que s'il y en a parmi les miens qui prennent du plaisir à tuer, il en va de même pour certains des tiens.

Puis il sourit, mais un sourire un peu triste...

Par contre, je voudrais pouvoir te faire confiance, juste à toi, parce que tu ne m'as pas attaqué.

Il aimait assez le discours de la fée dorée. Celle-ci reconnaissait que parmis les siens, il y avait des véritables psychopathes, des tueurs de chiropterans sans scrupules. Ce n'était pas le cas de tous les habitants d'Elament d'après ce qu'on lui avait dit... Et ce qu'il avait vu. Sur la fin, elle sourit, l'air gênée, il était vrai qu'elle ne devait pas dire ce genre de chose tous les jours... Ni, comme elle l'avait dit, rencontrer des démons qui la laissaient en vie plus de cinq minutes.

Non, pas vraiment... On t'entend arriver... Sans vouloir te faire la morale, tu devrais faire attention... Beaucoup de mes "amis" ne se seraient pas inquiétés de savoir ce que tu était, ni si tu était totalement comestible.

Il lui rendit un sourire à sa façon... Puis elle fit apparaître un siège et un genre de perchoir adapté à la taille de Faust. Le chiropteran fu très impressionner par ce pouvoir qu'elle avait de maîtriser la terre, comme lorsqu'elle avait réussi à lui emprisonner les mains à même le sol... Faust tourna autour du perchoir qui lui était destiné, le touchant pour être bien certain que tout ce qui lui arrivait maintenant était bien réel. Parce que, vraiment, tout ça était surréaliste. Il était un démon, Chiropteran de surcroît, considéré comme dangereux par sa propre race à cause de sa peur bleue de se faire attaquer et tuer (ce qui l'amenait à attaquer le premier, sans raison), et là, il était entrain de parler tranquillement à une fée dorée tout droit sortie d'Elament. Dans ses pensées, Faust ne s'était pas rendu compte qu'il s'était mis à fixer Ariane les yeux grands ouverts. Il secoua la tête comme pour se remettre les idée en place et monta sur le perchoir. Il se retrouvait donc dans une position accroupie, les bras posés sur les genou, sa queue touchant la terre, face à la fée...

Tu as un pouvoir hallucinant... Etonnant que vous n'ayez pas encore pris le dessus sur nous...

Il regarda encore un moment la fée, mais il était trop nerveux, beaucoup trop... Il fallait qu'il se trouve une endroit plus... Inaccessible, quelque par où quelque chose de démoniaque ne pourrait pas arriver sans qu'il le voit, l'entende ou le repère... Et le cimetière n'était pas ce genre d'endroit... Il descendit de son perchoir et s'approcha doucement de la fée, dans l'intention toujours de ne pas l'effrayer.

Et si on allait voler un peu. Tu as des ailes toi aussi! Je voudrais voir qui est le meilleur! Si les démons sont capables d'apprécier quelque chose, moi c'est voler...

Et ouais, l'esprit de compétition régnait aux Enfers et il le faisait goûter à Ariane dans une version bien plus soft. Il ne savait pas que la fée ne pouvait en réalité ne s'élever que de quelques centimètres...

En effet, il devait reconnaître qu'Ariane avait raison. Après tout, c'était bien lui qui s'était retrouvé prisonnier de la terre elle-même lorsqu'il avait attaqué. Elle n'avait donc probablement rien à apprendre de lui... Elle savait se défendre, et ce probablement mieux que Faust lui-même. Quand il fut installé sur le perchoir formé par la fée, il se mit à réfléchir. Puis la fée lui demanda s'il réfléchissait à la meilleur façon de la manger. Faust secoua la tête...

Oh non... Pour tout t'avouer, je crois que j'en serais bien incapable maintenant.

Il rit, mais en lui la tension montait. Il ne se sentait pas en sécurité, ce qui ne l'empêcha pas d'écouter attentivement Ariane lui expliquer que, si Elament n'avait pas encore pris le dessus sur les Enfers, c'était parce que, contrairement aux Enfers justement, tout le monde n'était pas porté sur la guerre là-bas. Mais Faust, un peu naïf (après tout, son mentor avait tout fait pour qu'il ait un vision fausse, un peu idéaliste même, des Enfers, augmentant sa paranoïa) ne pensait pas que tout le monde était porté sur la guerre aux Enfers, même si entre eux, ils ne faisaient quand même que se battre.

En Enfer non plus, tout le monde n'est pas porté sur la guerre, si on se bat, si on attaque, c'est avant tout pour se protéger...

Il sentait en lui-même que son discours sonnait faux, et s'il avait voulu réfléchir plus avant, ouvrir un peu les yeux, il aurait été facile pour lui de se rendre compte que les Enfers, c'était bien les "méchants"... Mais évidemment, mieux vaut parfois garder de fausses convictions plutôt que d'être complètement désorienter, sans plus savoir ce qui est bien ou mal. Pour se changer les idées, mais aussi pour changer d'endroit, Faust proposa à la fée de voler un peu. Ce à quoi elle répondit que ses ailes ne pouvait pas lui servir à voler, que c'était... Pour faire joli? Ce n'était pas quelque chose à laquelle il était habitué. Aux Enfers, les questions d'esthétiques n'étaient pas très creusées... Faust pencha la tête sur le côté, comme un enfant perplexe, ce qui lui donnait un air un peu plus doux malgré son physique démoniaque.

Heu... ca sert à rien alors... Pourquoi tu naîs avec des ailes si elles ne servent à rien?

Sur quoi, tout en disant cela, il s'approcha encore d'Ariane, mais sans avoir l'air menaçant. Arrivé près d'elle, il la souleva, passant un de ses bras en dessous de ses genous et l'autre sous sa nuque en faisant bien attention de ne pas toucher ses ailes. Il ne savait que trop l'effet désagréable que cela faisait d'avoir les ailes à l'étroit. La fée n'était pas lourde. Mais elle ne semblait pas très rassurée à l'idée de faire son baptême de l'air. Faust, lui, aimant tellement voler, était certain que ça vallait le coup de lui faire peut-être un peu peur au début.

Ne t'en fait pas, je te tiens. Pour décoller, il faut que je sois en hauteur... Tu peux m'aider: pourrais-tu monter la terre de sorte qu'on soit à plus ou moins dix mètres de haut?

Il regarda Ariane, l'air un peu gêné à son tour...

C'est que... je ne vole pas à proprement parler... Je plane sur les courants d'air...

Il aurait très bien pu essayer de trouver un monument mortuaire assez élever et grimper dessus, mais pour cela, il aurait fallu de un, qu'il en trouve un et de deux, qu'il place la fée sur son dos... Tout cela aurait peut-être pris un peu de temps, et le temps de Faust était compté. Il n'avait pas envie de se retrouver à découvert une fois le soleil levé.

Faust avait coupé la fée en plein milieu de sa phrase en la prenant comme ça à l'improviste. Et même s'il y était aller doucement, sans être menaçant, elle ne semblait pas rassurée. Evidemment, le chiropteran ne sachant pas grand chose d'Ariane, dont le fait qu'elle devait toucher terre pour la contrôler, il cru qu'il lui avait vraiment fait peur et failli la reposer par terre... Mais la fée se repris et continua sa phrase, ce qui voulait dire que si elle avait peur de quelque chose, ce n'était pas de lui. Elle lui expliqua que ses petites ailes étaient tout de même utiles pour certaines choses comme échapper aux prédateurs... Là, elle parlait un langage que le chiropteran connaissait. Jusqu'à ce qu'elle lui dise que voler à quelques centimètres du sol était joli...

Si on a l'occasion de se revoir après cette nuit, je voudrais que tu me montres ce que vous entendez par... Joli...

Il lui demanda alors de lui aménager une sorte de "piste de décollage". Il la laissa se dégager de ses bras pour qu'elle puisse toucher terre. C'est à ce moment-là qu'il compris qu'elle devait absolument avoir un contact avec son élément pour agir dessus. Et par la même, il saisi d'où venait l'appréhension de la fée quant à un petit voyage aerien. N'empêche, il trouvait que quelqu'un comme elle ne devait pas manquer ça. Son pouvoir était impressionnant et il ne lui fallu que deux minutes pour faire monter la terre de quinze mètres. Elle lui avait également expliqué que comme elle brillait d'une aura dorée, cela risquait d'attirer l'attention sur lui... Faust se gratta la tête, réfléchissant... Alors c'était pour ça qu'il avait été étonné de si bien voir malgré l'obscurité. En fait, il ne voyait pas bien, mais la fée éclairait l'endroit.

Ne t'en fais pas... Si on croise d'autres chiropterans, ce qui m'étonnerais fort, ils ne te repéreront même pas. Nous ne pouvons pas voir dans le noir et pour voler de nuit, nous utilisons les ultrasons, ça nous permet de repérer les obstacles ou ceux que nous croisons... Mais cela ne nous permet pas de voir.

Il fit un clin d'oeil à la fée. Il regarda la plateforme puis s'avança vers le bord. C'était parfait. De quoi prendre son envol à l'aise. Il reporta son attention sur la fée qui avait l'air très fatiguée. Pas étonnant. Il se rapprocha d'elle et s'accroupi pour être à son niveau.

Je suis un démon, je ne peux pas te demander de me faire confiance... Tout ce que je peux te dire, c'est que voler est une sensation tellement... heu... Je n'ai même pas de mot... C'est vous qui êtes forts pour les mots. Faudrait que tu essayes.

Sur quoi, il tendit sa main à quatre doigts à Ariane. Ainsi, elle seule choisirait si elle tenterait l'expérience ou non.

Si Faust avait eu une seul idée de toute la signification que pouvait avoir un clin d'oeil, c'est ce qu'il aurait eu pour réponse quand Ariane lui dit qu'elle était d'accord de lui montrer ses valeurs esthétiques à elle. Car Faust, finalement, après le grand parano qu'il était, pouvait devenir très curieux quand le danger réel ne se pointait pas. Or, il lui semblait que la fée n'était pas dangereuse... Si elle l'avait été, du moins, d'après ses critères démoniques, elle l'aurait tué quand elle en avait eu la possibilité, donc, quand ses mains avaient été emprisonnées dans la terre. Et cela n'avait pas été le cas. Il allait donc, après 192 ans d'errance dans les souterrains, apprendre quelque chose... Et en compagnie d'une fée dorée, ce qu'il n'aurait pas pu croire possible, d'autant qu'avant ce soir, il n'avait même pas idée de l'existence d'une telle créature. Et comme un apprentisssage en vaut un autre, Faust lui explica comment il se dirigeait en vol de nuit. Là, alors qu'il parlait avec Ariane, il utilisait ses yeux, elle dégageait à elle seul bien assez de lumière... Elle lui confia alors sa crainte d'être repérée par une autre créature qu'un chiropteran. Faust réfléchit encore une fois à une telle hypothèse... Puis il haussa finalement les épaules...

Dans ce cas, nous n'iront pas dans la direction des Enfers, mais vers là.

Il désigna Elament du doigt.

Aucune chance que les autres s'en approchent si près maintenant... C'est trop dangeureux, il parait que vous avez des garde postés toutes les nuits aux abords de la cité... Et même des archers qui peuvent atteindre les créatures volantes... Sauf qu'ils ne me tireront pas dessus quand ils verront ta lueur...

*Enfin j'espère... C'est pas le moment d'avoir une aile blessée...*

Il tendit alors la main à la fée, attendant sa réponse... Elle avait semblé hésiter une seconde et finalement, elle glissa sa petite main dans celle du chiropteran. Cela lui fit une drôle d'impression de sentir quelque chose de si doux... Ce n'était pas de la fourrure pourtant, mais de la peau, qui ressemblait à la sienne, mais pas vraiment... En plus fine peut-être... Bref, c'était bizarre. Il la repris alors dans ses bras, comme un peu plus tôt... Il aurait pu la placer entre ses ailes et lui demander de bien s'accrocher à son cou, sauf qu'il avait une idée... Pour plus tard, quand elle serait plus à l'aise... Il décolla. Enfin... Se laissa d'abord tomber en chute libre pendant quelques secondes avant d'ouvrir grand ses ailes, l'air s'y engourffrant, ils commencèrent à remonter, jusqu'à être bientôt plus haut que la plateforme crée par Ariane. Il sentait la fée crispée... Alors il décida de lui parler, aussi à l'aise que s'ils avaient toujours les pieds sur terre.

Tu vois, c'est pas si terrible!

Il volait normalement, ne faisant pas d'acrobaties... Pour le moment.

Tu n'es pas dans l'armée d'Elament toi... Tu passes tes nuits dans le cimetière, mais la journée, tu fais quoi?

Le vent frais dans ses cheveux lui faisait du bien, voler, c'était être libre en quelque sorte... Sauf que Faust n'aurait pas pu penser cela comme ça. Pour les créatures telle que lui, la liberté, ce n'est qu'un mot employer par l'ennemi...

La fée s'était rendue aux arguments censés de Faust. C'est vrai que certaines fées volaient, et aucun démon ne dégageait de leur dorée à sa connaissance alors ils ne risqueraient probablement rien en volant vers Elament. Elle s'était toujours demandé ce que pouvaient éprouver les élémentalistes d'air, et bien elle allait avoir un bref aperçu. Elle se fit quand même toute petite dans les bras de Faust, ayant un léger soupson d'appréhension... Disons les choses comme elles sont, morte de trouille qu'elle était, à l'idée de quitter la terre, mais aussi assez cuieuse. Seulement pour le moment, c'était la peur qui prédominait sur la curiosité... Enfin, Faust se lança. La fée enfonça ses ongles dans la peau épaisse du Chiroptéran, qui ne dû pas sentir grand chose cependant, alors qu'ils plongeaient vers le sol. Aucun son ne s'échapa de sa gorge, elle était trop impressionnée et trop effrayée. Le fait de s'agripper à Faust était plus un mouvement réflexe. Elle ne s'en rendait même pas compte elle-même.
La fée se sentait glisser légèrement vers l'avant et cru deux secondes qu'il allait la laisser tomber et se fracasser sur le sol, moyen de la tuer, mais il n'en fit rien. Faust redressa au dernier moment, se laissant ensuite planer au gré des courants. Elle entendit à peine Faust, encore sous le choc. Et puis au fur et à mesure, elle se décrispa et tenta de prendre gout à la chose. C'était vrai que c'était une sensation exaltante... Elle se rappela que Faust lui avait posé une question, bien qu'elle ignora combien de temps elle était restée muette.

"La journée j'essaie d'enseigner ce que je sais à des jeunes qui ont le même don que moi. Ce n'est pas facile étant donné que mes propres connaissances sont limitées... Et? Tu chasses? Tu tues?"

Plus ça allait, plus la fée aimait le vol. Elle finit par se détendre et profita de la vue. Le ciel immense et étoilé en haut, les lumières de la ville en bas et pas le moindre bruit... c'était magnifique.

"Comment fais-tu pour retourner t'enfermer sous terre après la somme d'émotions que doit t'apporter un vol pareil? Dans ton cas, je ne pourrai m'y résoudre je crois..."

Le chiropteran avait sentit la petite fée se crisper contre lui quand il s'était jeté dans le vide. Elle avait enfoncé ses ongles dans son bras, et il l'avait sentit, bien que cela ne lui faisait pas mal. C'était bizarre de sentir un tel être contre lui. Ce n'était pas désagréable comme il l'aurait cru au départ... C'était même plutôt le contraire. Faust, la sentant morte de peur se voulu rassurant, lui posant une question pour lui changer les idées. Elle ne répondit pas tout d'abord, mais le chiropteran se fit patient. Il se sentait dans le devoir de la protéger en cet instant. Nouvel effet bizarre que Faust lui-même n'aurait su exprimer en mots. Après quelques minutes de vol, elle commença à se détendre et cela semblait contagieux. Faust se sentit plus relaxé, avait moins peur de faire de mauvaises rencontres ou de prendre un projectile. Il entendit alors à nouveau le son de sa voix. Elle avait retenu sa question et lui répondait maintenant qu'elle était plus à l'aise.

Tu es leur mentor...

Faust se rappelait de son propre mentor, celui qui lui avait appris ce qu'il savait avec force de coups de poings, de griffes ou de morsures. Et bizarrement, il n'avait aucun mal à imaginer Ariane faire de même avec de petits êtres lui ressemblant. Elle enchaîna avec ses propres questions.

Heu... Je ne chasse pas... Je suis un soldat et souvent, mes nuits se passent en missions... D'autres démons passent leur temps à chasser et ravitaillent. Quand on rentre de mission, on s'adresse à eux et ils nous donne notre part... Il y en a qui s'amusent à demander ce qu'il y a au menu... Personnellement, je préfère ignorer à quelle race appartient ce que je mange...

Car parfois, les ravitailleurs, revenus bredouille de la chasse revenaient avec des cadavres de plusieurs jours... Ou encore, en désaccord sur l'endroit où chasser, finissaient par se battre entre eux et les perdants étaient découpés et redistribués.

Et... Oui... Je tue ceux qui veulent me tuer. Et comme tout chiropteran, si je suis en vie aujourd'hui, c'est parce que j'ai réussi à tuer mon jumeau...

C'était pure vérité...

Il regarda alors le visage de la fée qui semblait vraiment apprécier les sensations qu'elle découvrait. Alors une nouvelle question elle lui posa. Les yeux de Faust se firent mi-tristes, mi-honteux.

Heu... Dans les souterrains, j'ai peur... Mais dehors, c'est pire...

Faust hésita puis se lança...

Vous me faite peur. Et puis... Le soleil fait mal... Le jour est bien meilleur sous terre.

Comme pour faire passer ce qu'il venait d'avouer, Faust pris alors la fée à bout de bras, la soutenant solidement elle pouvait ainsi avoir l'impression de voler toute seule. Puis, une question lui perturbant trop l'esprit, il la lança en l'air pour la rattraper presque directement et la reprendre contre son torse, ou plutôt son armure.

Heu... Désolé pour la frayeur mais... Montre moi tes dents...

Faust approcha un de ses doigt de la bouche de la fée et doucement, tout doucement, d'une griffe, il souleva un peu sa lèvre supérieure, sans lui faire mal.

Tu dois pas leur faire très peur à tes élèves avec des dents comme ça...

Si Ariane avait eu l'air dégoûtée par ses histoires à propos du système de ravitaillement des Enfers, elle ne repoussa pas Faust pour autant, elle ne demanda pas à descendre... Au contraire, comme si elle avait compris, alors que Faust lui-même ne s'en rendait pas encore bien compte, que le chiropteran était fondamentalement différent de ses semblables, elle lui dit qu'il y avait moyen d'échapper aux Enfers pendant un moment, qu'il y avait des endroits autres que les souterrains où se terrer le jour... Et ele les lui montrerait... Faust sourit et eu un regard bienveillant pour la petite fée au creux de ses bras.

J'aimerais beaucoup, mais pas cette nuit... L'aube ne va pas tarder et des missions m'attendent dans les souterrains infernaux.

Quand il voulu voir ses dents, mettant une griffe dans la bouche de la fée dorée, elle le repoussa, disant que c'était désagréable, mais sans se fâcher. Faust la laissa alors faire, et elle lui dévoilà ses minuscules dents blanches. Et non, elle ne faisait pas très peur ses dents... Elle rigola à cette remarque et Faust se demanda pourquoi mais les explication suivirent... Ainsi, le monde de la lumière et celui des ombres était-ils à ce points différents l'un de l'autre... Quand la fée en eu terminé avec ses explications, le chiropteran resta pensif quelques secondes...

Mmmmm... Ouais, je crois que je comprends... je sais qu'il y a moyen d'apprendre sans prendre des coups... J'ai appris beaucoup par moi-même et je n'avais pas besoin de me flageller pour y arriver... Mais c'est plus lent, beaucoup plus lent...

Le regard de Faust se perdit dans ses souvenirs pendant quelques secondes, mais il était tellement fasciné, attiré par la fée que même ses souvenirs ne pouvaient l'en détourner. D'ailleurs, il était presque temps de regarder devant lui... Heureusement, il le fit juste au bon moment, deux secondes avant de foncer dans un arbre millénaire... Il pris une grande inspiration sous le coup de la surprise avant des virer à droite pour éviter la collision.

Wow! C'est pas passé loin!

Faust grognait entre ses dents, fâcher contre lui-même de ne pas être plus attentif...

Soldat des Enfers pff tu parles!

Il regarda à nouveau la fée et son air surpris le fit rire... C'était un rire un peu rauque... En fait, il ne savait pas s'il avait déjà rigoler dans sa vie... Sourire oui, rigole, pas sûr...

Ca va?

Il avait fait demi tour et en quelque minutes, il atterri à nouveau dans le cimetière... Là, il déposa la petite fée sur sa chère terre... Il s'accoupi ensuite simplement en face d'elle, il ne voulait que la regarder sans qu'il sache trop pourquoi...

Ariane soupira de déception quand il insinua qu'il allait partir. Elle ne voulait pas qu'il retourne en enfer, où tout n'était que violence et lutte pour la survie... Elle voulait lui montrer comment ça pouvait être au dehors, comment il pouvait vivre sans ses semblables cruels... Elle voulait faire ça pour lui qui s'était montré prévenant et attentif. Gentil. La prochaine fois, elle l'espérait, elle réussirait à le convaincre de ne plus retourner sous terre...

Sur quoi elle répondit à la remarque sur les progres fait avec une méthode plus douce que les coups.

"Non ça n'est pas forcément plus lent. Les jeunes de chez nous acquièrent une excellente maîtrise de leur élément en quelques années seulement. Et tu sais, chacun est bon dans sa spécialité, tout dépend des aptitudes. Quelqu'un de peu réceptif aux techniques d'attaque sera un piètre combattant mais un excellent bouclier. Ainsi moi tu vois je suis incapable de me battre au corps à corps, je déteste ça. Mais je peux me créer des armures infaillibles et élever des murailles d'une taille conséquente pour protéger mes alliés."

Inspirée par ses arguments, elle ne vit pas plus que Faust l'arbre qui se rapprochait. Elle ne réalisa qu'ils avait frôlé le crash que lorsque le brusque changement de direction de Faust manqua de la désarçonner. Elle haussa les épaules, indifférente. Ca aurait fait un petit boum et après? Les arbres n'étaient pas méchants, bien que durs.

"Hein? ... Oui oui ça va ne t'en fais pas!"

Elle sourit et son rire se joignit à celui de Faust.

Ensuite il se posa et elle remit pied à terre, avec contentement, bien qu'elle eut apprécié beaucoup la ballade. Elle s'assit à même le sol, face au Chiroptéran.

"Quand est-ce que je pourrai te revoir?"

Et oui, si elle voulait lui faire sa surprise!

Le soleil commençait doucement à pointer à l'horizon, il était plus que temps d'y aller pour Faust... Dans les dernières minutes de vol, leurs rires s'étaient joint et cela avait fait une sorte de musique bizarre, mais pas désagréable... Et puis rire détendait... Cela fit oublier à Faust pendant quelques secondes qu'il était bien différent de cette petite créature... Il se posa et Ariane s'assi à même le sol, caressant sa terre chérie de ses petites mains... Pendant quelques secondes, presque une minutes entière, ils ne firent que se regarder dans les yeux... Faust ne pensait à rien alors, et c'était une impression étrange, ce vide total... Puis Ariane lui demanda quand elle pourrait le revoir... Les yeux de Faust s'ouvrirent grand... Il avait envie de revoir Ariane, bien sûr, mais il n'aurait jamais cru qu'elle partagerait cette envie...

Tu... Tu veux vraiment?

Alors Faust baissa les yeux, réfléchissant puis regarda à nouveau la fée d'un air un peu triste, perturbé...

Mais comment on se retrouverait? Je ne sais pas quand je pourrai encore sortir, ni quand je pourrai approcher d'Elament sans risque...

Cela semblait impossible pour le chiropteran qu'ils ait une chance de se croiser encore, sauf si le destin jouait en leur faveur... Faust avait en ce moment envie de posséder un quelconque pouvoir qui aurait pu le lier à Ariane... Mais non, il n'y en avait pas... A moins que...

*Ton pouvoir de contrôle semble ne marcher que quand tu a des émotions forte, imbécile!*

La voix de son ancien mentor dans sa tête... Argol, un chiropteran désormais à moitié fou à cause de Faust qui, aprés être sortit de ses gonds sous une pluie de coup, avait envoyé un choc mental trop puissant... N'empêche, cette phrase qu'il avait prononcée il y avait de cela maintenant bien des années allait l'aider. Il désigna d'une griffe la tête d'Ariane...

J'ai une idée, quand tu es dans un bonne endroit pour me voir, comme ici par exemple, et qu'il fait nuit, crie mon nom très fort dans ta tête... Peut-être que je pourrai le capter et alors je viendrai...

*En espérant que ça marche*

Il espérait en effet que ce qu'il ressentait au fond de son estomac était bien une sensation forte pour Ariane, quelle qu'elle soit et que cela réveillerait son pouvoir de contrôle...