« Ah, enfin... »

Jangareny dépérissait au fur et à mesure de son long voyage (pas si long pour un bon coureur, mais pour un gnome c'était assez éprouvant). Il avait passé 3 jours à marcher, sans avaler la moindre nourriture qui pouvait caler son estoac. Il se contentait de baies, trouvées ci-et là sur les rebords des chemins, et d'eau à peine potable. Cependant, sa consistance et son tempérament ne lui permettaient pas de faillir. Même s'il n'y a personne pour voir son désespoir, pour son amour propre, il devait garder la tête haute et continuer de marcher, quoiqu'il advienne. Ces trois journées furent longues, mais pas assez pour que Jangareny se remette en question.

Au pied de la cité, Jangareny examina les environs. Il n'y avait pas grand monde autour, et ce qui semblait être une porte était fermée. La cité était donc inaccessible. Jangareny se trouvait dans une situation de dépendance vis-à-vis des autres. Pour passer de l'autre côté, il devait appeler un garde, attendre ce même garde, attendre qu'on vienne lui ouvrir, puis peut-être même le remercier de lui avoir gentiment ouvert la porte et laissé rentrer dans cette merveilleuse cité.
« Aha. Jamais. »

Jangareny tenta de réfléchir pour trouver un autre moyen. Ce n'était pas vraiment un état de réflexion que Jangareny adoptait, mais il faisait plutôt appel à son instinct de fourbe. Comment rentrer dans la cité sans passer par la porte ? Jangareny s'éloigna du lieu habité. Il ne pouvait pas passer par les airs, alors, comme un gnome le ferait, il passerait sous la cité. C'était la solution au problème qui s'était posé. Une cité possède toujours des égoûts. En passant par ces conduits, non seulement Jangareny aurait accès à la ville entière, mais il pourrait ne pas être vu. Les égoûts offraient certainement une couverture complète de la cité. Le gnome se mit en route pour chercher tout autour de la cité, une entrée menant au labyrinthe puant.

C'est après une bonne demie-journée que Jangareny trouva ce qui semblait être une entrée. Il s'y engouffra...

[...] (qui ça intéresse de voir un gnome puant dans un labytinthe puant cherchant son chemin dans la puanteur la plus puante ?)

Jangareny se retrouvait maintenant à l'intérieur de la cité, toujours sous terre. De la lumière pénétrait l'obscurité des égoûts. Le gnome se trouvait sous la sortie. Il grimpa à l'échelle, puis passa ses doigts difformes par les trous de la bouche (d'égoûts) pour la soulever et la déposer à côté. Ne se souciant pas du regard des autres, il grimpa sans la moindre honte. Il avait réussi à rentrer dans la cité sans l'aide de personne. Il puait la mort, mais son amour-propre n'était pas sali (aha le jeu de mots). La lumière du jour l'aveugla quelques instants, si bien que, dans son état, il fut déséquilibré et alla se taper contre un mur. Jangareny ne flanchait pas complètement. Il tentait de rester debout pour montrer sa force. Maintenant que Jangareny était rentré dans la cité, il ne lui manquait plus qu'à piller quelques commerçants ou passants pour subvenir à ses besoins...