Qui veut voyager loin...

Bureau de Lorelaï

Et si les bêtes pouvaient parler? Question originale sans doute, mais pas si insensée, quand on voyait les lueurs d'intelligence qui passaient parfois dans leur regard. Imaginons, donc, que les pensionnaires du Bestiaire aient reçu d'un dieu inconnu, le don de communiquer entre eux sans qu'une oreille humaine ne puisse les entendre. Il est 14 heures, et tout ce petit monde est en train de picorer, de ruminer, de se disputer, qui sait.

Justement, une dispute à lieu dans la cage des Oiseaux-Fées, ces petites créatures qui sont indispensables à tout bestiaire qui se respecte. En effet, leur ballet incessant distrait les bêtes plus imposantes et les empêche de devenir trop agressives et nerveuses pour être montées.

"Cui! Cui! Fiche le camp d'ici!" pépie l'une des petites formes ailées à l'un de ses compagnons, qui s'intéresse de trop près aux graines de son voisin. "Si tu manges encore, tu ne pourras même plus voler!"
"Quels bruyants, ces boules de plumes jaunes" râle un Griffon au port hautain, un peu plus bas. "Ils ne connaissent pas le froid et le silence de l'hiver!"

Sur sa branche, un vieux Corbeau Géant (une monture originale qu'un Habitant de la Cité a ramené de l'Est, puis laissé au Bestaire pour quelques jours) ouvre un oeil à ces paroles.

"L'hiver approche, enfants. Ne sentez-vous pas le vent fraîchir peu à peu? Crââââ!" reprend-il d'un ton enroué. "Bientôt mon maître elfe reviendra de voyage et nous irons encore parcourir ensemble le ciel au-dessus des Monts Décharnés."
"Vieux radoteur!" se moque un jeune capricorne, allongé sur sa branche dans la cage voisine. "Ici, il fait toujours chaud et doux, les fruits et la nourriture viennent à chaque fois que le soleil est haut dans le ciel!"

Dans un concert de crissement aigus, les siens renchérissent avec le peu de bienséance qui caractérise leur race, du point de vue des autres animaux. (edit: oui je sais les capricornes n'ont pas vraiment ce caractère, mais je ne savais plus quel animal mettre ^^)

"Iîîîîk! Les fruits sont rouges! Où est l'hiver, vieil oiseau?"
"La nourriture est bonne!"
"Elle vient avec Cheveux-Rouges, c'est l'Homme qui l'apporte!"
"Pfffflllbblllbêtises! Il ne sent pas l'Homme!" piaffe soudain nerveusement un cheval infernal, dans son box protégé contre l'incendie. "Autour de lui, l'air vibre comme autour d'un grand feu, un feu qui ne brûle pas."

Les ânes, dans leur écurie, approuvent d'un long braiement - car ceux de leur espèce parlent peu et écoutent beaucoup. Plus loin, les Hippogriffes dorment, car pour eux la nuit apporte le réveil, mais le jour clôt leurs prunelles scintillantes. Les Tigres de selle et les chats géants paressent dans leur cage commune, se contentant d'écouter, crachant avec mépris pour exprmer leur désapprobation. L'Homme? Khh! La nourriture est là, mais il faut lui obéir, le transporter, et leur nature sauvage leur rend cela difficile à supporter. Les licornes ne prêtent pas attention à la conversation, car elles font partie des rares animaux à pouvoir parler par la pensée. Et sur leurs branches, les rapaces géants se taisent, car eux savent bien des choses, et le vent qui les a portés si longtemps leur a appris le prix du silence. Mais les jeunes zèbres, dans leur box, fixent l'autre côté du Bestiaire et hennissent avec une pointe d'inquiétude.

"Cheveux-rouges est fort. Même Ceux-qui-crachent-le-feu le redoutent, derrière la grande falaise qui s'ouvre parfois."
"Chut! Les grands lézards qui portent la mort dorment. Ne les réveillons pas."
"Mais si la falaise devant eux s'ouvrait? L'épine rouge qui danse et qui brûle viendrait nous dévorer!"
"Ssssssssilence...." siffle doucement le grand serpent blanc, lové contre le mur, juste à l'emplacement de la cheminée qui brûle de l'autre côté de la cloison, à l'intérieur de la boutique. "La grande porte qui renferme mes cousins est épaisssssse, et elle ne ssssssss'ouvrira pas ssssssssans l'ordre de l'Homme étrange. Taisez-vous."

Et tous se taisent, car quand le Peuple du Poison a parlé, rares sont ceux qui osent répliquer. Ceux qui pourraient le faire ne s'intéressent pas à la conversation : à cette heure de plein jour, de nombreux animaux dorment, particulièrement les créatures magiques qui s'éveillent plutôt à l'aube ou au crépuscule. Aussi, seuls une partie d'entre eux vit l'arrivée d'un nouvel être vivant dans le Bestiaire, par la porte, et sonna l'alarme. Pourtant, le nouveau venu s'était arrêté au seuil, et lisait les affiches posées par Naja. Cela fait, il n'entra pas dans le Bestiaire, ce qui aurait été impoli, mais se contenta de regarder pensivement à l'intérieur, de loin. Son aura paisible et douce, qui semblait irradier doucement l'air loin autour de lui, apaisa rapidement l'émoi des créatures.

"Nous ne le connaissons pas" gronde l'un des Chiens de Selle, véritables molosses que l'un des gardiens de la Cité avait capturé chez les démons. Il avait réussi à les apprivoiser à grand-peine, et les laissait au Bestiaire pendant ses tours de garde. "Faut-il hurler? Faut-il montrer les crocs?"
"Il n'y a en lui ni le mal, ni la peur" réplique le piaffement d'un Cheval d'Odin réveillé pour boire. "Pourquoi vous agitez-vous tant? C'est juste un Homme..."
"Juste un Homme" approuvent les Lézards Géants de leur crissement suraigu, inaudible pour des oreilles humaines. "Juste un homme!"
"Mais il a des ailes comme nous" s'émerveillent les jeunes Chevaux Ailés importés des mers de l'est. "Des ailes qui brillent!"

Au sommet de la volière, pourtant, les grands rapaces se sont tendus, sortis de leur méditation. Leurs yeux d'or se fixent sur la silhouette qui les regarde, là-bas. Il leur semble reconnaître, dans leur esprit rudimentaire, un être plus proche d'eux que les autres pensionnaires...

"Cet homme est étrange" croasse un jeune faucon pèlerin, dont la taille imposante lui permettent de soulever jusqu'à trois personnes à la fois.
"Il sent le ciel et le vent souffle autour de lui" semblent murmurer les yeux perçants d'un aigle géant, attaché quelques mètres plus loin.
"Il est comme nous..."
"Il appartient aux nuages."
"C'est un ange..."
"...un ange?"
"...un ange!!"

Mais celui qui fait l'objet de ces interrogations ne voit pas, n'entend pas. S'il comprend les mots du vent qui chuchote à son oreille, il ne sait pas interpréter la voix des petits frères de la nature. Appuyé contre la porte, les bras croisés, son regard se perd au loin pendant qu'il rêve, attendant avec patience celui qu'il est venu voir.

[HJ: J'espère que je n'ai pas pris trop de libertés avec les animaux de ta boutique : je voulais tester une façon originale d'introduire un RP. Si tu préfères que j'édite, envoie-moi un MP Wink

]

(personnellement, c'est avec un grand plaisir que j'ai lu cet intro... bon, je vais me remettre aux "préparatifs"!!)

Dernière édition par Naja Notos le Mar 25 Mar 2008 - 17:30, édité 3 fois

[HS] Intro tout à fait originale et je n'y vois, au contraire, aucun inconvénient. Le seul problème que je vois, c'est qu'il n'y a ici que des montures et rien d'autre. Si c'était possible de remplacer les singes, corbeaux et autres bestioles de petite taille par des animaux plus gros et susceptibles d'être montés... Beaucoup désolée... Comme d'habitude, connexion pourrie, donc je poste mon message dès qu'il est prêt. [HS]

D'un pas léger, tranquille, silencieux, Huor s'avança vers le comptoir et y sauta souplement avant de s'y asseoir, la queue soigneusement enroulée autour des ses petites pattes délicates et parfaitement allignées. Il avait passé la matinée à dormir d'un sommeil profond dont seuls les chats ont le secret, puis s'était éveillé doucement, avait lissé son pelage noir et était venu voir si, par hasard, quelqu'un venait... et comme le hasard fait toujours bien les choses, voilà qu'un client venait d'arriver !

Huor le fixait de ses yeux aux pupilles fendues, ses yeux dans lesquels dansait, infatigable, cette flamme rougeoyante de malice mêlée de défi. En réalité, on ne savait jamais vraiment ce que pensait ce chat, énigmatique comme tous ceux de son espèce, mais la présence d'Archael semblait le fasciner. Qu'était-ce donc que cette créature ? Elle ne ressemblait en rien à son maître un peu gaga au poils roux et aux griffes puissantes qui le rendait parfois jaloux... Non, ce n'était pas le même genre de "debout", mais quelque chose en lui l'attirait. Etait-ce ses cheveux, qui ressemblaient à une cascade cristalisée sous l'effet du gel ? Non. Ces yeux alors, qui ressemblaient à ces petites billes bleues ridicules que lui lançait parfois Naja ? Non plus.

Et si c'était... ses ailes, comme celles qu'ont les oiseaux qu'il attrappe avec plaisir et dextérité et qu'il ramène ensuite à son maître, comme cadeau... Oui ! C'est cela, l'homme en face de lui ressemble tellement à ces petites bêtes si excitantes à chasser... Il leur ressemble tellement... Tellement, qu'Huor le fixe toujours de son regard perçant, hésitant encore entre se jeter sur sa proie et rester bien sagement assis, à l'observer. C'est que tout de même, il en impose l'oiseau ! Il venait d'ailleur de tirer sur la grosse chaîne, comme le font presque systématiquement les clients qui entrent ici. Vraiment bizarres, ces êtres à deux pattes !

"_ Excusez-moi.. Bonjour ! En quoi puis-je vous être utile ?" demande soudain une voix.

Pour un peu, on aurait pu croire qu'Huor, sphynx d'un noir bleuté sur le comptoir, avait parlé. Mais à l'encadrement de la porte, un peu plus loin, Naja, chevelure rousse et décoiffée, venait de faire son apparition, de la mousse à raser plein le menton et une lame rudement affutée dans la main gauche. Il jeta un oeil au nouveau venu, un homme et jugea qu'il n'avait pas besoin de finir son rasage avant de s'occuper de lui. Encore, s'il s'était agit d'une splendite cliente, il aurait se serait dépéché de finir afin de se présenter sous un meilleur aspect...

Dernière édition par le Jeu 11 Jan 2007 - 14:13, édité 1 fois

Un mouvement silencieux, dont seul l'infime variation de l'air a trahi la présence, et l'ange lève les yeux pour rencontrer le regard de celui qui l'observe. Prunelles de saphir et prunelles de jade, iris de ciel et iris de feu se fixent, sans bouger.

Les chats sont des créatures étranges. Les Trônes entrent naturellement en empathie avec la majorité des animaux, c'est-à-dire qu'ils peuvent sentir chez eux les émotions dominantes. En principe, jamais ils ne se font attaquer par Ceux de la Nature, mais des exceptions demeurent. Il y a les serpents au yeux froids et à l'esprit insondable. Il y a les dragons dont l'être est saturé de magie bénéfique ou maléfique. Il y a les licornes, animaux télépathes à l'esprit inaccessible. Il y a les insectes, dont l'esprit collectif est trop rudimentaire. Et il y a les chats et leur mystère. Car ces félins sont indéchiffrables, énigmatiques, hiéraldiques comme les statues des anciens dieux. Dans chaque courbe de leur corps est inscrite la majesté grave du temps qui passe. Peut-être est-ce pour cela qu'ils sont vénérés et craints dans tant de contrées...

Point de peur au coeur du professeur au cheveux blancs, car son immobilité peut devenir mouvement foudroyant en cas de danger, comme si le vent le portait si vite que l'oeil nu ne peut plus le suivre. Mais pas de compréhension non plus. Archael n'est ni un génie, ni un dieu, juste un ange qui aime voler dans le vent et la lumière : il ne peut déchiffrer ce qui lui est caché. Et sans doute, l'échange de regards aurait duré longtemps encore, sans l'arrivée d'un troisième personnage. Il s'agit d'un homme à la chevelure flamboyante. Un homme? Non : son aura est différente, plus charismatique que celle des simples mortels malgré sa nonchalance apparente. Il se présente ; au vu de la formulation, il ne peut s'agir que d'une seule personne : Naja Notos, Gérant du Bestiaire et celui que le Trône est venu rencontrer.

"Honoré de vous rencontrer" s'incline ce dernier avec la courtoisie de sa race, qui s'applique de la même façon envers tous les êtres vivants. "Je me nomme Archael. Sans voulor vous importuner, je suis à la recherche d'une monture capable de transporter deux personnes et leurs bagages pendant trois jours, sur les chemins du ciel..."

Les mots ont été courtois, chaleureux, mais simples. Une salutation, un nom, une demande. Pas de titre, car l'ange n'est pas de ceux qui aiment se parer pompeusement de noms brillants qui ne font que dissimuler leur nullité...

Dernière édition par Naja Notos le Mar 25 Mar 2008 - 18:07, édité 2 fois

[HS] Motif invoqué pour le temps de réponse lamentable : connexion toujours aussi pourrie... [HS]

L'Aasimar sourit, un peu amusé par son nouveau client. Ah, ça ! On pouvait dire qu'il ne s'ennuyait pas ici. C'était bien différent dans son village d'agriculteurs d'où il était issu... Tout le monde se connaissait et les ragots allaient bon train, on inventait même parfois quelques anecdotes sur untel ou untel pour chasser l'ennui... Pourtant, même si Naja se souvenait de son village avec une certaine nostalgie, il ne regrettait pas son choix. Ici, à Elament, il se sentait bien mieux. Les gens étaient tous différents, avec leur histoire, leur passé, leur culture. C'est cela qui faisait de cette Cité un lieu si vivant et attachant.

"_ Hummm..." fit-il en prenant un air très absorbé qui ne collait pas vraiment avec sa personnalité.

Il finit de se raser le menton en quelques coups de lames rapides et précis avant de disparaître dans son arrière boutique où il alla se rincer le visage. Tout en élevant la voix afin qu'Archael puisse l'entendre, il annonça - entre deux barbottages - qu'il possédait plusieurs animaux qui pourraient convenir à cette demande. Lorsqu'il revient, il s'épongeait encore avec une serviette propre, tout souriant :

"_ Eh bien en fait, tout dépend du nombre de bagages, ainsi que de leur poids. Et puis, si vous êtes tous deux du même élément... Si vous comptez faire des haltes ou non... si vous privilégiez la vitesse ou pas..." énuméra t-il avec sa bonne humeur enfantine.

Huor tourna la tête vers son "maître" afin de lui lancer un regard désapprobateur. Visiblement, seul Naja n'avait pas remarqué à quel point l'ambiance semblait grave, presque solenelle. Son enthousiasme naturel lui faisait prendre chaque situation avec beaucoup de légèreté, au risque de froisser ses interlocuteurs parfois. Il sembla pourtant hésiter un instant avant d'ajouter, interrogatif :

"_ Pour trois jours me dites-vous ? Peut-être comptez-vous simplement louer dans ce cas ?"

En fait, en reprenant cette boutique, il pensait n'avoir qu'à vendre des montures. Or, ces derniers temps, de plus en plus de clients souhaitaient simplement louer des animaux, ici pour un déménagement, là pour un voyage exceptionnel... Lui qui n'aimait pas trop la location se rendait compte que la demande ne cessait d'augmenter et il allait bien falloir qu'il s'y mette ! Il repensa cependant aux personnes à qui il avait proposé un animal... Lén, par exemple, avait tout simplement craqué et lui avait carrément acheté sa monture de location ! De même que la jeune fille aux oreilles de chat... qui était bien rigolotte d'ailleurs ! Il sourit, pensant que l'homme, en face de lui, craquerait peut-être lui aussi pour la monture que Naja lui proposerait.

"_ Peut-être avez-vous une idée ou une préférence ?" demanda t-il joyeusement.

Mar 9 Jan 2007 - 18:33

[Heu... motif invoqué pour temps de réponse tout aussi lamentable : vacances au ski! Mr. Green

]

*J'espère qu'il ne se coupera pas, à manier son rasoir comme un sabre d'abordage... * pensa le Trône en voyant son interlocuteur expédier son rasage à toute vitesse.

Heureusement, il n'en fut rien, et Naja disparut dans l'arrière-boutique. En même temps que des bruits d'eau, vinrent des précisions de l'Aasimar. Archael se gratta pensivement la tête. A part les créatures étranges qui peuplaient les cieux à des milliers de mètres d'altitude, il n'y connaissait strictement rien aux animaux. Voyons... qu'avait dit Lorelaï? Un voyage aller-retour à Eldandil, à un jour et demi de vol. Avec quelques bagages, pour elle surtout puisque lui n'avait besoin ni de nourriture ni de sommeil. En plus, il volerait probablement une partie du chemin à côté de leur monture...

"Eh bien, je pense que nous pouvons compter deux personnes d'éléments différents, avec une quantité raisonnable de bagages. Pour le trajet, ce serait avec une halte maximum, à l'aller et au retour. C'est vrai qu'une monture rapide serait l'idéal."

En effet, le temps devenait court, il se hâtait et dévorait le peu de répit qu'il restait à la Cité. Nuit après nuit, les étoiles s'assombrissaient, chaque soleil levant était plus rouge et terne. Des êtres innomables hantaient les alentours de la Cité. Quelque chose approchait, trop vite au goût de l'Ange. Non, vraiment, ce n'était peut-être pas une bonne idée de quitter Elament maintenant, même pour trois jours. C'était priver la cité d'un professeur et d'une infirmière, ne laissant qu'Ange Noir pour soigner les blessés en cas d'urgence.

Il est vrai qu'ils n'avaient pas le choix. Celui qu'ils devaient absolument rencontrer avant que la guerre ne commence, celui qui avait tout appris à Lorelaï en matière de guérison, se trouvait là-bas, dans les lointaines forêts elfiques.

La voix de Naja interrompit ces réflexions. Il parlait d'une solution que l'ange n'avait pas envisagée...

"Louer me paraît être une bonne idée, en effet" répliqua celui-ci près un instant de réflexion. "Je suppose que je pourrai toujours vous l'acheter après le voyage, si nous nous entendions bien?"

Tout en parlant, il s'était approché de Huor afin de pouvoir mieux voir l'ensemble des habitants de la la boutique.

"Quand à mes préférences, je ne sais pas vraiment, tant que ce n'est pas un Dragon. Peut-être plutôt un oiseau, si vous avez des aigles ou des milans..."

Mer 10 Jan 2007 - 22:01

[HS] En fait, Huor est un chat noir, je parlais de Sphynx en comparaison avec la position de celui de Giseh [HS]

Naja resta un instant silencieux. Son client semblait réfléchir et l'Aasimar décida de s'asseoir sur le comptoir, tout à côté de son chat. Huor lui jeta d'ailleurs un regard vexé. De quel droit Naja osait-il empiéter sur son espace vital ? Mais l'homme aux cheveux rouges ne sembla pas tenir compte des regards furibonds de son chat et continua tranquillement sa petite transaction, tout en réfléchissant à ce qui conviendrait le mieux à Archael.

Deux personnes d'éléments différents... Hummm, cela éliminait donc d'office le cheval ailé qu'il comptait lui proposer. C'était dommage, car il aurait certainement craqué, vu la beauté de la bête à laquelle il pensait. Tant pis !

"_ Voyons voir... une monture rapide... capable de couvrir de longues distances... rapidement..." pensait Naja à haute voix, les yeux filant au loin.

Il se gratta la tête à l'aide de ses énormes griffes, la langue à moitié sortie, comme si cela pouvait l'aider à mieux se concentrer. Il entendit à peine Archael confirmer l'idée de la location mais paru intéressé par l'évocation de l'aigle ou du milan, comme si l'idée l'avait inspiré. Il était heureux toutefois de constater que son client était assez sage pour éviter les dragons. Ouf !

"_ Deux personnes et peu de bagages hein ?" finit-il brusquement par se décider d'un ton très enthousiaste.

Il allait proposer un aigle géant lorsqu'une autre créature s'imposa à ses pensées et c'est donc la bouche grande ouverte qu'il resta, à observer Archael. Pouvait-il décemment proposer une telle monture sans vexer un être aussi beau et pur qu'un Ange ? Après tout, pourquoi pas !?

"_ Je crois que j'ai quelque chose qui pourrait vous convenir. Un milan ou un aigle, même géants, n'auraient pas une envergure suffisante pour supporter le poids de deux personnes... En tous les cas, pas sur une longue distance... Par contre..." fit-il d'un air malicieux comme un gosse, fier de la surprise qu'il réserve.

Il sauta souplement au bas du comptoir en faisant signe à Archael d'attendre, sous l'oeil vigilant de Huor. Puis le vendeur disparu par la grande porte de gauche, salué au passage par les quelques têtes curieuses des chevaux somnolants dans leurs boxes. Lorsqu'il revint, il était suivit d'un oiseau gigantesque et d'un blanc immaculé qui, à peine arrivé dans la pièce principale de son pas gauche et maladroit, déploya ses ailes avec soulagement, dévoilant son envergure de plusieurs mètres.

"_ C'est un Condor géant... les Condors normaux ont une envergure de trois mètres et celui-ci peut atteindre les six mètres. Il sera très à l'aise dans les airs et vu sa taille, je pense que deux "cavaliers" ne le handicaperont pas trop. Evidemment, c'est beaucoup moins beau qu'un aigle..." fit-il en présentant l'animal.

L'oiseau aux allures de vautour tendit son cou, tout heureux de retrouver, sinon la liberté, suffisemment d'espace pour se dégourdir. Naja posa ses yeux sur le Trône, attendant d'éventuelles réactions.

Jeu 11 Jan 2007 - 14:12

[Flûte... j'accumule les gaffes dans ce RP, moi! ^^ Je vais éditer]

Un condor... à vrai dire, ce n'était pas la première fois qu'il rencontrait l'une de ces créatures. Au cours de ses siècles de voyages, il avait rencontré presque tous les types d'animaux au monde... mais il fallait bien avouer qu'il n'en avait jamais vu d'une taille pareille. Le plus grand qu'il aie vu devait approcher les cinq mètres d'envergure. Cela remontait à bien longtemps, quand ses errances l'avaient mené de contrées en contrées jusqu'à la lointaine Chaîne des Brumes, à des milliers de lieues d'Elament, presque au bord du monde... Mais celui-ci touchait facilement les six mètres, ailes déployées.

Archael s'approcha doucement du grand planeur et posa doucement la main sur son bec. Il n'aurait pas été aussi sûr de lui avec tous les animaux, mais les anges s'entendaient avec tous les habitants des cieux, même les charognards. Et plus encore ceux qui héritaient en eux de l'élément air. Et de fait, le grand condor s'ébroua doucement, contemplant avec curiosité cet être qui sentait le ciel.

Toutefois, quand le Trône retira sa main, il n'avait pas l'air entièrement satisfait. Il y a avait quelque chose qui le dérangeait... de quoi s'agissait-il? L'oiseau, bien qu'un peu étrange, était comme lui un libre voilier des vents, aussi n'éprouvait-il aucune répugnance pour lui. C'était plutôt un vague souvenir... quelque chose qu'il aurait lu...

Ah! Oui... cela revenait à présent. Un vieux manuscrit qu'il avait vu il y a quelques années, concernant leur destination. Se tournant vers Naja, il eut un sourire d'excuse.

"En temps normal, cela m'irait tout à fait, mais... voyez-vous, nous nous rendons au royaume caché d'Eldandil. D'après les histoires, les elfes de cet endroit auraient eu des batailles contre des tribus barbares qui dressaient des oiseaux de proie au combat. Je crains qu'arriver sur le dos d'un vautour ou d'un condor nous attire des ennuis avec les archers sentinelles..."

Cela l'ennuyait un peu de devoir dire cela, alors que l'Aasimar semblait tout heureux de lui présenter sa trouvaille. Il se gratta la tête, soulevant une longue mèche de cheveux blancs. Par les cristaux géants d'Alion! Quand on avait l'habitude de voyager avec seulement un sac et ses ailes, préparer un voyage à plusieurs paraissait terriblement compliqué.

"Dites-moi... un aigle géant serait-il capable de supporter une seule personne? Car les bagages ne pèsent pas grand-chose, et je peux sans problèmes voler par moi-même..."

Jeu 11 Jan 2007 - 17:28

[HS] Pas grave, je ne dirai rien à personne [HS]

Archael n'avait pas l'air de craindre le charognard, ce qui fit plaisir à Naja. Son client n'avait pas de préjugés et appréciait les bêtes, cela se ressentait à la façon dont ces dernières se comportaient en sa présence. C'était parfait ! Pourtant, après une brève caresse à l'oiseau aussi blanc qu'un gros nuage, le vendeur sembla déceler comme une hésitation dans le regard du Trône. Lui qui était si fier de sa trouvaille, ce ne serait vraiment pas de bol si ça ne lui convenait pas !

A vrai dire, depuis qu'il exerçait ici, il ne s'était jamais trompé sur ses choix et, même s'il faut un début à tout, l'éventuallité de s'être trompé fit tomber son enthousiasme, un peu comme retombe un gros soufflet sortit du four... Toutefois, l'explication d'Archael était tout à fait compréhensible. Pourtant, Naja ne pu retenir un rire amusé. Les mains derrière la nuque et les yeux plissés, riant comme un sale mioche sans pourtant la moindre moquerie, il s'exclama :

"_ Ah ah, un aigle géant ? Ah ah ahaha ! Ca oui, il pourrait tout à fait porter une personne seule sans le moindre problème... J'en ai d'ailleurs à vous proposer... mais un aigle n'est-il pas un oiseau de proie ? Et plus dangereux qu'un simple charognard, si vous voulez mon avis...!" ne pouvait-il s'empêcher de rire.

Il s'arrêta enfin, réalisant que son amusement pouvait vexer son client, sinon pire... Un sourire joyeux aux lèvres, il reprit pourtant :

"_ Vous savez, les Condors blancs ne sont pas banals. Le temps que vos archers s'apperçoivent qu'il s'agit effectivement d'un Condor, sans doute auriez vous eu le temps de mettre pied à terre afin de prouver votre... pacifisme ? Enfin, c'est vous qui voyez..."

Il s'arrêta un instant, songeur. Si maintenant il n'y avait plus qu'une personne à transporter, peut-être que... Son regard s'illumina, tout heureux qu'il était d'avoir trouvé une nouvelle idée :

"_ Sinon j'ai aussi des tigres ailés qui sont également très robustes et plutôt endurants. Bien sur ils sont un peu moins rapides, mais au moins ce ne sont pas des oiseaux de proie... quoi que..." proposa t-il avec un nouvel entrain.

Sam 13 Jan 2007 - 11:15

"C'est juste" approuve l'Ange en hochant la tête, loin d'être offensé par la gaîté de Naja. "Mais les Aigles et les Elfes ont toujours été bons amis... c'est pour cela que je pensais à eux."

Il hésite un instant. Le choix est difficile. Alors, comme pour demander un conseil, son regard bleu vient fixer les yeux d'or du grand condor. Pourquoi les gens craignent-ils donc tant ses semblables? Certes, ils se nourissent de corps morts... mais tels ils sont, les nettoyeurs de la nature, et leur rôle est primordial. Ils n'ont pas demandé à être créés ainsi. D'ailleurs, leur reprochez-vous de planer au-dessus des champs de bataille pour trouver leur nourriture? Demandez-vous donc qui porte la plus lourde responsabilité, entre eux et vous. Est-ce eux qui déclenchent les guerres, eux qui tuent pour le plaisir, eux qui envoient des milliers de leurs semblables à la mort quand le pouvoir de le faire leur appartient?

Non, ceux qui s'arrêtent à de telles choses sont aveugles. Les Condors ne sont pas des créatures répugnantes. Ils sont beaux... De tous les oiseaux, ils sont les seuls à pouvoir chevaucher réellement le vent. Même les Aigles si admirés doivent battre des ailes pour voler. Mais eux, étendent leur voile de plumes, et se laissent glisser comme de grands vaisseaux sur l'océan du ciel. Ce sont les seuls oiseaux à pouvoir voler assez haut et assez longtemps pour se familiariser avec les créatures des nuages, les êtres célestes qui vivent plus haut encore que les Anges, tout au sommet du ciel et que nul être de la surface ne connaît. Les Voix d'Argent, ces dauphins ailés ; les Boréens qui cabriolent dans les tempêtes ; les Grandes Ailes plus grandes que les baleines terrestres et pourtant transparentes et fines ; les Orosians nés de la foudre et ne vivant que le temps d'un orage...

Tous ceux-ci, les Condors les connaissent. Avec les Anges, ils sont les seuls à relier ces deux cieux différents, car la plupart de Ceux-d'En-Haut ne peuvent descendre vers la surface sans être écrasés par la pression, et rares sont Ceux-d'En-Bas qui ont la force de s'élever jusqu'au toit du ciel. D'ailleurs, le mot Condor, dans la langue de ceux qui les ont nommés ainsi en premier, signifie "Messager". Autrefois un envoyé bénéfique, les grands planeurs sont devenus des oiseaux maudits pour tous.... hormis pour ceux qui comprennent naturellement le coeur des animaux, comme Naja, ou qui se souviennent des jours anciens, comme Archael.

Mais le Condor et l'Ange, même s'ils se ressemblent, ne parlent pas le même langage et doivent prendre leurs décisions seuls. Heureusement, une phrase de Naja vient tirer l'Ange d'embarras.

"Des tigres ailés?" interroge-t-il avec intérêt. "Peut-être que cela serait l'idéal. Je ne pensais pas en trouver aussi au nord du monde. Oui, j'y jetterais volontier un coup d'oeil, surtout si vous en avez des blancs. Avec la tempête de neige qui s'annonce, cela nous permettrait de passer inaperçus. En ce moment, on ne fait pas toujours de bonnes rencontre dans les environs d'Elament."

Sam 13 Jan 2007 - 12:53

[HS] "... ménage sa monture." désolée, mais ça me démangeait depuis trop longtemps ! [HS]

Le vendeur était ravi de constater le calme d'Archael. C'est qu'il avait parfois affaire à des clients susceptibles comme pas possible et il craignait que ce dernier ne prenne mal son hilarité. Mais il n'en était rien et il en fut soulagé. Au contraire, il acquieça, donnant une explication supplémentaire à Naja. Ainsi, un Aigle ferait l'affaire ? Alors allons-y pour un Aigle !

L'Aasimar s'apprêtait à faire demi-tour, repartir au fin fond des ses écuries et revenir avec un Aigle, laissant Archael seul avec le Condor, lorsqu'il remarqua l'échange assez curieux de regard entre l'Ange et le Charognard... Que pouvaient-il bien se dire, ces deux-là ? Peut-être que le Condor suppliait d'être choisit ? Depuis le temps qu'il n'était pas sortit, son désir de liberté devait le démanger quelque peu... Mais Archael paru soudain intéressé par les Tigres ailés, ce qui fit sourire le vendeur :

"_ On peut dire que vous êtes exigent, vous !" rit-il en entendant les propos du Trône.

"_ Mais vous avez de la chance, j'ai récemment reçu une cargaison de "blancs". Il y avait toutes les races, même un lézard géant, vous savez ces reptiles qui..."

Il s'arrêta, conscient qu'il était en train de raconter sa vie à quelqu'un qui, lui avait-il précisé, était relativement pressé. Alors il sourit simplement et se dirigea soudain vers un coin du mur d'où dépassait un gros levier métallique.

"_ Je vais vous le montrer !" promit-il à son client en saisissant le levier à pleines mains. Il prit appui sur le mur à l'aide de ses pieds, griffant la pierre au passage et fit pression afin d'actionner le mécanisme, poussant sur ses jambes avec vigueur. Au dessus des deux hommes, la grande voûte aux vitraux colorés s'ouvrit doucement, sur fond de grincement lugubre. Et lorsque le chapeau de la boutique fut tout à fait ouvert, Naja revint vers le Condor à qui il adressa une petite tape amicale :

"_ Allez, va te dégourdir un peu les ailes !" l'invita t-il doucement.

L'animal secoua son cou déplumé, déployant ses grandes ailes et s'envolla d'un bond puissant, arrachant de ses serres quelques lambeaux de bois au parquet déjà fort abîmé par les griffes des dragons. Mais à son grand regred, Naja ne pu suivre l'oiseau des yeux, sachant déjà le vertige que cela allait lui procurer. Alors, il se tourna aussitôt vers le Trône et l'invita à le suivre aux écuries.

Les premiers boxes étaient habités par de simples chevaux, puis ceux du fond abritaient des ânes, des zèbres et des animaux plus rares tels que des licornes ou des zébranes. Mais l'écurie se présentait avant tout comme un dédale inextricable au détour duquel on se retrouvait nez à nez avec des griffons ou des chevaux infernaux, piaffant d'impatience, ronflant ou roulant de gros yeux furibonds à l'approche d'Archael, qu'ils ne connaissaient pas. Au bout d'un grand couloir pierreux, un genre de cellule étonnamment spacieuse au milieu de laquelle était planté un arbre en fleur, plusieurs Tigres ailés parraissaient, celui-ci sur une roche, celui-là calé entre deux grosses branches noueuses.

"_ Voilà, c'est celui-ci !" s'exclama Naja en désignant du doigt l'animal en question.

Le félin blanc, fraîchement arrivé, arpentait le devant de la cage de long en large, cherchant de son regard triste d'animal captif, un moyen d'en sortir.

Dim 14 Jan 2007 - 21:13

[

Oui, c'est à cela que je pensais avec le titre du sujet! ^^ ]

A la remarque de Naja, l'ange se gratta la nuque en souriant, de cet air un peu lointain qu'il avait souvent. Un client difficile?

"C'est vrai... j'espère que je ne vous embête pas trop!"

Un grincement prolongé le tira de ses réflexions. La grande voûte au sommet de la pièce s'ouvrait lentement, et la lumière coula à flots. Fenêtre ouverte sur les libres étendues du ciel... liberté qui prit immédiatement le grand Condor, pour s'enlever vers ces nuages qui étaient la patrie des anges et des oiseaux. Si l'animal avait pu parler, on aurait sans doute entendu une phrase de reconnaissance à l'intention de l'Aasimar, qui lui permettait pour un moment de s'évader dans son vent bien-aimé.

Un instant, Archael se sentit presque honteux. Lui qui se pensait capable de comprendre les sentiments des animaux, n'avait pensé qu'aux commodités pour son voyage, et pas du tout à ce que pensait le petit frère de la nature. Naja, lui, avait pressenti mieux que lui le lancinant besoin de liberté du grand voilier. Oui, songea-t-il, cet homme à la chevelure de feu et aux manières inhabituelles était certainement le seul dans toute la Cité à mériter aussi bien ce poste. Il savait que malgré la nourriture et la chaleur, les enfants de la liberté souffrent derrière les barreaux d'une cage. Et il faisait tout ce qu'il pouvait pour leur faire oublier cette douleur.

En lui-même, Archael se promit de l'imiter à l'avenir, de ne jamais penser si fort à ses propres besoins qu'on en oublie ceux de l'animal avec qui on fait alliance.

Déjà Naja l'entraînait vers les profondeurs de la boutique, vers les écuries. Animaux communs et créatures étranges se suivaient et ne se ressemblaient pas. Mais ils ne s'arrêtèrent pas, enfilant couloir sur couloir pour parvenir finalement à la cellule des Tigres Ailés. Il suivit du regard le doigt du vendeur. Ainsi, c'était cette monture-là. Cuisses puissantes, gueule à la fois majestueuse et sauvage, yeux farouches mais non dépourvus d'intelligence, pelage de neige, griffes redoutables et poitrail imposant... pas de doute, un superbe tigre. Mais surtout, ces ailes... blanches, majestueuses, aux formes plus effilées que les ailes des petits oiseaux, mais moins acérées que celles des rapaces ou des dragons.

"Je vois" commenta pensivement le Trône.

Trois pas en avant, et il se trouvait face aux barreaux, séparé par eux du fauve. Celui-ci releva la tête et son feulement caverneux résonna, méfiant. Les Tigres Ailés ne sont pas des animaux ordinaires. Eux seuls choisissent d'accepter ou de refuser leurs cavaliers. Certes l'ange aurait pu, par ses pouvoirs d'Aera télépathe, influencer l'esprit du félin pour se faire accepter. Mais depuis qu'il avait vu Naja s'occuper avec sollicitude du condor, il s'était juré de ne jamais utiliser ce genre de moyens.

S'agenouillant sans crainte sur le sol, à quelques centimètres du grand fauve, il sortit de sa besace son Chantepierre et ferma les yeux. Ses doigts coururent légèrement le long des cordes enchantées de la harpe de cristal, et de l'instrument unique s'envola une mélopée étrange. Lointaine et caressante comme la brise du soir... elle rapellait le doux chant du vent entre les branches, la nuit. Une harmonie qui parlait de ciel et de liberté, de couchers de soleils sur les montagnes, de champs de neige immaculés et de mers orientales. Doucement, comme porté par le cantique d'étoile, un vent léger souffla dans la pièce, emportant quelques pétales de l'arbre, comme des oiseaux roses qui virent danser autour du Tigre et du Trône.

Combien de temps dura l'enchantement? Qui sait. Mais quand les accords sereins se turent, la lueur de défiance s'était éteinte dans les prunelles vert et or. Alors, doucement, l'ange posa sa harpe à terre. Avançant prudemment une main vers le félin, il se mit à parler d'une voix caressante.

"Tu es triste, compagnon, n'est-ce pas? Tu ne peux oublier les longs vols au-dessus des savanes... dans ts rêves, tu te souviens des étoiles de ton pays et du cri des oiseaux de paradis..."

La voix était compatissante, presque triste. Il savait lui aussi, combien ce poids sur le coeur peut être lourd... quand, au milieu d'une nuit brumeuse passée à travailler à la Bibliothèque, lui revenait l'odeur des grands vents d'ouest au-dessus d'Otulin. Quand, retenu par une réunion absurde, il languissait après ce ciel qui était sa seule maison... Non, même si le Tigre ne pouvait comprendre les paroles, ses oreilles frémissantes comprenaient sans doute que les mots parlaient de confiance et de liberté.

"Je pars ce soir pour chevaucher les vents... La lune est pleine ce soir, et ses rayons d'argent brilleront sur les nuages de neige, quand nous volerons dans la nuit froide... m'accompagneras-tu?"

Mar 23 Jan 2007 - 15:57

[HS] Désolée du retard, manque de motivation et d'inspiration... [HS]

Naja s'était écarté doucement, comme à chaque fois qu'il présentait l'une de ses montures avec cette certitude, qu'elle plairait. Il aimait s'effacer au profit d'une certaine magie, passant de l'animal au client, comme si un lien fragile pouvait se tisser lorsqu'ils étaient seuls, face à face. Mais Archaël eut une réaction un peu étrange qui surprit notre vendeur. "Comment ça, 'je vois' ? C'est le plus beau tigre ailé que j'ai jamais eu et il ne trouve rien d'autre à dire que 'je vois' ?" pensa t-il avec amusement. Mais la suite le laissa sans voix...

En effet, si le Trône s'était tout naturellement approché de l'enclos, il avait en revanche sortit une sorte de harpe cristalline dont il semblait prêt à jouer. Naja ouvrit la bouche, prêt à rire et à faire remarquer à son client qu'il n'était pas forcé de jouer la sérénade à ses tigres pour les apprivoiser, lorsque la mélodie s'échappa du mystérieux instrument. Et quelle mélodie ! Elle ne ressemblait à rien de ce qu'avait entendu Naja jusqu'à présent mais lui semblait pourtant si familière... Comment un tel chant pouvait bien s'échapper d'une harpe ?

L'Aasimar ferma la bouche, bercé comme un bébé par la musique d'Archael. Et pendant tout le temps que dura la mélodie, le Bestiaire sembla vide de tout pensionnaire, plongé dans un silence serein et charmé. Naja lui-même eu bien du mal à reprendre la parole, craignant de briser cet instant de flottement quasi magique. Il écouta simplement le Trône s'adresser au félin immaculé à voix basse et un sourire se dessina sur son visage lorsqu'il cru comprendre qu'Archael avait fait son choix...

Sur l'arbre rose, les autres tigres regardaient l'ange d'un drôle d'air, sans agressivité cependant, tandis que d'autres s'étaient endormis paisiblement, pour la première fois depuis bien longtemps, nota Naja. Un hippogriffe agité avait sortit sa tête puissante par la porte de son boxe et observait la scène, curieux et serein.

"_ Ahem... euh... Est-ce que cette monture vous convient ?" demanda l'Aasimar en se raclant un peu la gorge.

Il avait parlé à voix basse, quoiqu'assez distinctement pour que son client l'entende. L'oreille tendue, il vérifia que ces paroles n'avaient en rien brisé l'enchantement et que toutes ses montures restaient calmes...

Sam 27 Jan 2007 - 13:38

[Beuh... pareil ^^ Je ne sais plus quoi lui faire dire à l'autre poulet, maintenant qu'il a trouvé sa peluche! Mr. Green

J'éditerai ce message la prochaine fois que je e reconnecterai, là ça fait un peu bâclé.]

Archael tendit la main avec prudence en direction du Tigre Ailé. Celui-ci ne s'abaissa pas à s'avancer pour réclamer une caresse, car les félins sont des créatures fières. Mais ses yeux d'or s'étaient adoucis, et ils clignèrent doucement quand les doigts légers du Trône effleurèrent sa crinière. Dans la gorge puissante, le grondement s'était fait ronronnement sous le toucher du maître...

Non, pas du maître. Le pacte tacite scellé entre les deux êtres célestes n'éait pas ainsi. Jamais l'animal royal n'avait fait quelque chose qui ressemble à la soumission. Ils s'étaient rencontrés, s'étaient connus. Ils étaient même amis désormais, malgré leur différence. Mais de maître, point. Ni le Tigre majestueux et sauvage, ni l'ange libre ctoyen des vents, n'auraient pu supporter ce type de relation. Ils étaient égaux comme seuls le sont ceux qui parcourent côte à côte les routes invisibles de l'air.

"Parfaitement" sourit Archael en se retournant. "Nous nous entendrons bien. Lui avez-vous donné un nom?"

Puis, achevant sa caresse au félin, il se releva et entortilla une mèche de cheveux au bout d'un doigt.

"Flûte. J'ai laissé ma besace à l'entrée avec l'argent pour vous régler. Je vais aller la chercher..."

Mer 31 Jan 2007 - 15:42

Un immense sourire éclairait le visage de Naja, heureux qu'il était de pouvoir faire sortir ce tigre, heureux comme à chaque fois qu'il pouvait rendre un semblant de liberté à l'une de ses bêtes, heureux de pouvoir ressentir ce respect mutuel entre son client et le félin blanc.

"_ Je suis ravi que le courant passe si bien entre vous ! Et pour répondre à votre question, il s'appelle Haji !" ( ) s'exclama l'Aasimar avec tant de bonheur que sa voix en tremblait d'émotion.

Il fit signe à Archael de ne pas se précipiter lorsque ce dernier parla de sa besace et se dirigea calmement vers l'immense cellule qu'il ouvrit, laissant sortir le tigre ailé. La porte métalique pivota en gémissant et les autres félins prêtèrent l'oreille, curieux de savoir lequel d'entre eux allait enfin retrouver sa liberté. Ils eurent un regard mélancolique de ne pas avoir été choisis mais ne bougèrent pas d'un pouce.

Certains refermirent leurs yeux de citrine, feignant la somnolence, mais Naja savait quels rêves de liberté ils nourrissaient en secret. C'était sans doute leur façon à eux d'échapper à leur quotidien monotone. C'était dans ces instants là, face à ces regards là que le vendeur ressentait cette affreuse culpabilité. Vendeur de liberté... comme si la liberté était à vendre !

Mais déjà, l'Aasimar refaisait le chemin inverse vers l'entrée de sa boutique, sans même vérifier si client et marchandise le suivaient...

[Tiens, comme c'est bizarre! Où ai-je déjà entendu ce nom? Mr. Green

]

Eh oui, tous deux suivaient l'Aasimar. L'ange, observant avec intérêt les couloirs et les installations de la boutique sur leur passage, et Haji qui suivait son nouveau compagnon en ronronnant de satisfaction. Visiblement, il s'était déjà attaché à l'ange. Un cheval infernal particulièrement nerveux se trouvait dans un box à droite du couloir. Quand Archael passa devant lui, l'étalon flamboyant frappa du sabot et hennit avec fureur. Immédiatement, le ronronnement du Tigre se changea en feulement menaçant, qui résonne sous la voûte de pierre. Les yeux vert et ambre flamboyèrent comme deux morceaux de jade. Sous la toison blanche, les muscles puissants se tendirent, prêts à bondir, à déchirer...

"Haji !"

Déjà la voix de l'ange s'est faite entendre, calme, empreinte d'un doux reproche. A cette ouïe, le fauve hésite. Stoppé net, il frémit pourtant encore, tandis que sous les babines, les crocs se découvrent et disparaissent. Ce n'est que quand la main fine vient lisser son pelage que le grand félin se détend. Je sais, semble dire ce toucher. Je sais que tu es énervé à l'idée de revoir le ciel, je sais que tu ne pensais pas mal faire. Patience... Et peu à peu, dans les prunelles d'or, le reflet sauvage s'adoucit, sous la main qui caresse.

Et c'est ainsi qu'à la suite du vendeur, les deux êtres ailés revinrent dans la boutique. Là, l'ange récupéra sa sacoche et en sortit une bourse de cuir. A l'intérieur, y brillaient les pierres précieuses qui étaient en cours à Otulin, et les pièces dorées de la monnaie d'Elament.

"Combien vous dois-je?"

Le ton était hésitant. Ce n'était pas que l'ange manquat d'argent, car son salaire de professeur était suffisant, et il n'achetait quasiment jamais rien. Pas même de nourriture, car un corps de Trône ne peut reprendre des forces et de la vitalité qu'en absorbant l'énergie du vent et du soleil. Ils peuvent certes s'alimenter comme les autres races, mais n'en retirent pas grand-chose. Non, ce n'était pas cela... mais voilà, l'éternel tête-en-l'air qu'était Archael n'avait jamais réussi à s'habituer à la monnaie d'Elament.

Curieuse scène que celle-ci, un professeur de l'Air censé avoir accumulé de profonds savoirs sur la magie, en train de retourner des pièces d'or de différentes tailles avec la mine perplexe d'un troll qui découvre l'utilisation de l'essuie-tout.
(oah, ct'exemple pourri .... ^^)

Dernière édition par Naja Notos le Mar 25 Mar 2008 - 18:11, édité 2 fois

[HS] Mdrrrr, au contraire, très expressif comme exemple ! [HS]

Naja avançait tranquillement dans la grande pièce circulaire au parquet de bois sombre et leva distraitement les yeux vers la voûte grande ouverte, dans l'espoir d'apercevoir le Condor. Mais il chancela soudain. Baissant les yeux au sol, il s'efforça de fixer ses pieds quelques instants. Ouh là, la Terre tournait un peu trop vite par moment... Il se passa la main sur le frond et, une fois certain de son équilibre, s'avança de nouveau vers le comptoir. Fichu vertige ! Comment pouvait-il oublier si facilement qu'il en était victime ?

Le Condor n'était pas encore rentré et, à vrai dire, Naja ne se sentirait pas vraiment triste si celui-ci venait à ne jamais revenir... Certes il perdrait de l'argent, mais quel prix avait la liberté ? Il sourit lorsque son client lui demanda la somme dûe et se saisit d'un petit carnet, rangé de façon passablement anarchique sur une étagère fixée au mur. Comment le vendeur pouvait-il savoir qu'il s'agissait de ce carnet précis dont il avait besoin dans tout ce cafarnaeum ? Un bordel organisé prétendent certains... Toujours était-il que l'Aasimar avait effectivement pioché le bon carnet...

"_ Et bien voyons... ça nous fera 200,63 Elamentias par journée de location... Je vous propose de me verser deux jours et d'ajouter au bout, lors de votre retour, si le voyage a été plus long que prévu, qu'en pensez-vous ?" proposa t-il en levant le nez vers Archael.

Il jeta un oeil vers le Tigre ailé qui louchait sur la voûte, grande ouverte sur le ciel aux lumières hivernales. En voilà un qui était pressé de prendre son envol ! Il sourit de nouveau, plus largement encore en observant la perplexité du Trône face à sa bourse. Depuis qu'il avait mis les pieds et les ailes dans sa boutique, c'était la première fois qu'il le voyait aussi peu sur de lui.

"Euh... oui. Bien sûr. Alors, les grandes jaunes sont les pièces de vingt, les argentés celles de dix... et les petites?"

Malgré son calme proverbial, il était visible que notre poulet commençait vaguement à s'énerver. Une pièce tomba à terre dans un tintement léger, et il fallut que l'Ange s'interrompe pour la ramasser. Bien sûr, il aurait pu utiliser ses pouvoirs de psychokinésie, mais on constatait que souvent, à Elament, plus les magiciens étaient avancés, moins ils avaient tendance à invoquer leurs pouvoirs pour tout et n'importe quoi. Peut-être, à mesure qu'ils découvraient toutes ses façettes, leur façon de la voir changeait. Certains, à l'exemple de Lén, la considéraient comme une amie. Certains, Roland Zaël entre autres, comme une force à respecter. D'autres enfin, tels Archael, comme un art... mais jamais comme un banal outil.

"Céleste Otulin!" finit par laisser échapper le Trône. "Les habitants d'En-Bas éprouvent-ils donc un tel besoin de se compliquer la vie?"

Les légendes disaient que chez les anges, la société tout entière fonctionnait de manière différente. Non que la monnaie n'existât pas, mais elle n'avait pas de valeur fixée. On échangeait joyaux merveilleux ou objets enchantés selon la valeur des biens qu'on prenait, mais tout ce faisait naturellement. Non qu'ils ne connaissent pas l'avidité ou l'avarice. Nous ne sommes ni des dieux, ni des monstres, avait un jour dit Archael à l'une de ses élèves. Juste des êtres comme les autres, qui souffrent, qui rient et qui se trompent parfois.

Mais chiffrer la valeur des choses n'avait pas de sens pour eux... leur système de valeurs était trop différent, adapté à leur race et à leur immortalité. Ils considéraient parfois l'or comme un vulgaire bout de métal, mais pouvaient rester des heures immobiles, fascinés par une pierre curieusement érodée par le vent et l'eau.

Dans tous les cas, la plupart des anges étaient de piètres commerçants... et des clients pas très rapides. Mais il leur arrivait parfois de se surpasser! La preuve? Notre ami Trône vient de battre son record : il n'a mis que sept minutes et trente secondes pour parvenir à compter la somme indiquée par Naja. Et il ne s'est trompé que deux fois...

"Ouf!"

Archael soupira de soulagement en remettant la somme au vendeur.

"Je repasserai ici à mon retour, je ne sais pas exactement quand. Une dernière chose... je n'ai pas l'habitude de côtoyer les Tigres Ailés. Y a-t-il des choses particulières à leur éviter? Quoique Haji saurait bien me le dire, je préfère vous demander..."

Dernière édition par Naja Notos le Mar 25 Mar 2008 - 18:12, édité 3 fois

Naja ne pu retenir un léger pouffement tant Archael l'amusait. Non pas qu'il se moquait de lui, mais la situation était plutôt inhabituelle... cet Ange aux allures quasi princières, le port noble, semblait éprouver toutes les difficultés du monde à compter ses malheureuses pièces. Le vendeur ne se souvenait que trop du mal qu'il avait eu, lui aussi, à se familiariser avec cette monnaie, propre à Elament. Il avait du faire quelques conversions mentalement, au début, avant de s'en imprégner totalement. Car Naja avait beau être un éternel gamin, il n'en était pas moins doué d'une certaine facilité d'adaptation.

"Céleste Otulin" ? se répéta t-il intérieurement... "En voilà un juron original !" Un coup d'oeil en direction de Haji lui indiqua que ce dernier également, trouvait la situation assez particulière. Sentant le regard de Naja posé sur lui, il déploya ses ailes diaphanes, dénonçant une impatience non contenue. Et puis Archael le fit sortir de ses rêveries en lui tendant la somme demandée.

"_ Hummm... Et bien, je ne vois rien de particulier à vous dire... A vrai dire vous vous débrouillez très bien avec lui, je ne pense pas que vous rencontriez le moindre problème... Enfin... Peut-être vaudrait-il mieux éviter de lui mettre votre animal de compagnie sous le nez, si vous en possédez un... Ou la personne qui vous accompagnera... Et bien sur, à moins que Haji ne soit suffisamment bien nourrit pour penser à le dévorer..."

Il s'arrêta brusquement et leva le nez vers Archael avec un petit sourire satisfait. C'était-il seulement rendu compte de ce qu'il avait dit ? Rien n'était moins sur, trop occupé qu'il était à recompter chaque pièce :

"_ Le compte est bon ! Je vous attendrai donc à votre retour. Faites un bon voyages et mes amitiés à votre compagnon de voyage !" s'exclama t-il avec bonne humeur.

Il adressa un dernier clin d'oeil à Haji... "prends soin d'eux" semblait-il vouloir dire...

Un sourire passa sur les lèvres de l'ange au paroles de Naja, mais cette fois, le sourire était mélancolique. Rêveusement, le Trône flatta de sa main légère la tête de Haji, qui accepta majestueusement la caresse.

"Mon compagnon... en fait, c'est une compagne de voyage."

Dans le "une", prononcé tout doucement, un peu de tristesse avait passé, comme si cela rapellait à l'enfant céleste une autre "une", à présent disparue. Souvenir, petite blessure au fond du coeur, distillant regret et nostalgie. Mais Archael s'interrompit là, aussi discret sur lui-même que d'habitude. Il secoua la tête pour chasser ces idées et reprit sa besace de cuir. Puis, il reboutonna sa langue cape blanche et noire, avant de replacer le capuchon sur sa tête. Etendant la main, il attrappa un bâton de bois pâle, poli ar les années, qu'il avait déposé contre la porte en arrivant.

Ainsi accoutré, on le voyait sous son vrai jour, Trône aux ailes de cristal, l'un des éternels voyageurs qui parcouraient les routes du vent, jamais en repos, à la poursuite d'on ne sait quel songe... A son échelle de temps, Elament ne devait être qu'une étape comme une autre, avant qu'il ne reparte. Etait-ce pour cela qu'il avait semble si réjoui tout à l'heure, quand il avait annoncé au vendeur son intention de partir, s'évadant pour quelques jours? Peut-être. Un jour peut-être, en discuterait-il avec l'Aasimar. Il ne connaissait que très peu Naja. Pour connaître autant de choses sur les animaux, sans doute avait-il voyagé, lui aussi. Est-ce que comme lui, l'Aasimar se sentait-il parfois à l'étroit, sédentaire, au milieu d'une Cité si grande pourtant?

Mais le temps n'était pas encore là où ils pourraient parler de tout cela. Archael s'inclina devant Naja avec la courtoisie des anges.

"La journée touche à sa fin, et je dois aller à présent. J'ai été heureux de vous rencontrer, Naja Notos" ajouta-t-il - et les mots n'étaient pas qu'une simple fomule de politesse. "A bientôt."

Un sourire encore, un geste de la main, et les deux grandes ailes cristallines se déploient dans l'air. A côté, celles d'Haji en font autaut, tandis que le Tigre feule sa satisfaction de s'envoler enfin. Tous deux quittèrent le sol en soulevant un toubillon de poussière qui souleva la chevelure flamboyante du vendeur, puis passèrent par la voûte où était parti le Grand Condor. En signe d'adieu, ils cerclèrent une dernière fois autour de la boutique, parfaitement synchronisés dans leur vol.

Puis, les deux voyageurs blancs s'éloignèrent, à travers les nuages sombres de cette fin d'après-midi. Partis pour la première étape de leur route, en direction des collines Devëlites, où la tempête de neige fait rage ...

Qui veut voyager loin...

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