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 Le Chacal et l'incendie [privé avec Clarisse Rockwell]

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MessageLe Chacal et l'incendie [privé avec Clarisse Rockwell] EmptyLun 26 Fév 2007 - 14:16

On m’a longtemps raconté qu’il ne fallait pas se fier aux apparences. Cette histoire va en faire l’éloge. Dans cette jolie ville que tout le monde croit si belle et puissante, sommeille un mal que l’on ne peut soupçonner. En fait, vous le savez aussi : ce mal, le « non-dit » est une horreur commune à tous les mondes.
Mais parfois, il faut qu’un mal soit abattu par tous les moyens.
On appelle alors des gens incroyables qui n’existent que dans nos rêves les plus fous. Ces gars là, ce sont les héros. Mais dans mon histoire, les héros n’existent pas. On ne voit que la vérité, sauf peut-être un ou deux moments d’ombre, auxiliaires.
Approchez… Approchez dans ce moment hors du Destin, qui commence dans une sombre nuit, ou un sombre bâtiment va connaître le paradis des flammes…



Helena connaissait cette battisse depuis toujours. Elle y avait grandi, toute sa vie n’avait été que vie dans cet orphelinat. Quand on est abandonné, dans la Cité d’Elament, on ne connaît qu’un lieu : l’Orphelinat Saint Nemur. La vie y est dure, on mange peu, mais au moins, on peut se dire que l’on a un toit, et une famille. On attend en chancelant la puberté, où l’on saura si on pourra sortir de la vielle battisse mi bois mi pierre, ou devenir une des aides soignantes –très basse classe de la société d’Elament, ça oui- de Saint Nemur même.
Helena n’avait pas ces considérations à prendre.
Tout d’abord parce qu’elle avait huit ans.

Ensuite parce que son foyer était en flammes.

La fumée s’était propagée comme un souffle démoniaque, avait envahi les cuisines au rez de chausser puis les chambres du premier étage. En quelques minutes, bien avant l’affolement général, les salles les plus larges de la bâtisse se remplissaient de flammes brûlantes. Les portes explosèrent suivies des vitres. Ce fut cette détonation qui réveilla les aides soignantes et les enfants les plus chanceux. Certains sortirent, d’autres brûlèrent.
Quoiqu’il en fut, ceux qui sortirent en robe de chambre alertèrent vite fait les entourages, mais le temps que les mages de l’eau, les Aquas, arrivent sur place, l’Orphelinat était une boule de flammes rouge, avec plusieurs dizaines d’enfants pris au piège.
Le premier étage fut aussi bien évacué que possible.
Le dernier aussi, grâce aux Aeras présents.
Mai bientôt, les sauveteurs durent se replier, laissant l’étage deux et trois aux prises avec les flammes orangées.
Ils ne comprenaient pas. Les flammes ne s’éteignaient pas. Et même en usant e tous leurs pouvoirs d’eau, de pluie et de glace, le foyer de cet incendie continuait d’hurler dans la nuit. L’étau de flammes prenait sa source au fin fond de la terre, rien ne semblait l’arrêter.

Et dans les étages restant, il y avait encore Helena et ses amis de chambrer.

Les flammes grossissaient dans la chambre de la gamine, qui reculait le plus possible dans le coin de la minuscule pièce. Son regard se leva au plafond inondé de feu, qui semblait s’animer seul.
Elle pleurait autant que possible. Elle avait peur, peur des flammes, peur de ce qu’elles lui feraient, peur…
Peur de lui. De sa colère.
Elle le connaissait bien. Il avait joué avec elle. Ce garçon de l’Orphelinat, qui disait qu’il voulait que tout se passe bien, qu’un jour il les aiderait.
Ce garçon qui avait eu quatorze ans la veille…
Mais chut ! C’était un secret, il fallait pas dire qu’il savait faire du feu, qu’il savait se mettre en colère et faire un feu que l’on ne pouvait pas éteindre. Faire un feu qui brûlerait tous les méchants, tous…

La fillette secoua la tête, qu’elle releva subitement en entendant le craquement du plafond au dessus d’elle. Les poutres enflammées tombèrent vers son corps frêle, comme des lances de mort enflammées.

Ce fut alors qu’elle vit une ombre plus grande encore que la nuit. Un corps puissant qui se dressa devant elle et arqua son bras.
Les poutres enflammées rebondirent sur ces gants mitaines de cuir et de métal, puis explosèrent sur le plancher en flammes avec fracas.
La masse se retourna vers Helena, et elle vit deux feux verts dans ce visage dur aux cheveux blonds ébouriffés.

La gamine se sentit soulevée du sol, placé dans le creux de la veste de cuir terne, et sentit le corps bouger avec une vitesse hallucinante, dans ce décor de flammes. Les étincelles volaient autour d’elle, et elle ne sentit l’air frais que lorsque son petit corps fut envoyé à travers la porte d’entrée en flamme, et atterrit sur les pavés mouillés.


Chilk Agony resta dans le hall d’entrée en flammes. Il restait sûrement encore deux trois mômes là haut. Sans compter celui…
Kof, d’abord ceux du haut.

Pourquoi le Chacal allait il aider ces gosses ? Apres tout, il s’en tappait, mais son corps agissait seul. Il ne réfléchissant pas, et quand quelques minutes plus tôt, il avait vu un aqua terrifié et à bout de magie et de souffle hurler « il reste des gosses là dedans, et on peut plus rien faire ! », Chilk avait flairé un goût étrange et amer. Il intuitait un truc plus grand qu’un simple incendie, et ça venait d’en bas dans la cave…
Sûrement…

Non ! D’abord les gosses ! Il rentra son visage dans sa manche et avança. Il se figea vers l’escalier en flamme, à présent. Chier.
Aucun moyen de monter. Son regard se tourna vers la porte d’entrée. Plus moyen de sortir. Ca puait le piège d’infortune. Il pourrait aller tuer le truc en bas, mais pas sauver les gosses, pas sans aide.
Et les impotents d’Aqua là dehors ne pouvait pas éteindre le feu, évidement. Leur pouvoir ne suffirait pas face à la Chose en bas.
Kof.
La chaleur le brûlait, Gan que c’était fort !!!

Chilk toussa, il fallait analyser et choisir.
Les gosses pleuraient, et le Chacal hésitait.
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MessageLe Chacal et l'incendie [privé avec Clarisse Rockwell] EmptyMar 27 Fév 2007 - 18:23

Toute histoire à ses personnages, certains sont de beaux jeunes hommes aventureux, d’autres des femmes dont le physique à lui seul était une arme des plus redoutables, mais ceci-ci n’est pas une histoire. C’est la réalité. Pas de Prince Charmant, pas de Demoiselle en détresse.
Même pas le grand méchant qui veut contrôler le monde ?
Non. Juste des orphelins, des orphelins qui attendaient leur mort, rien de plus, rien de moins.

Peut être est-ce assez pour susciter votre intérêt? Pas tout à fait… Bon, nous avons les orphelins, mais il manque autre chose…
Ah oui ! Comment oublier : l’anti-héros. Une jeune fille de dix neuf ans. Enfin, fille, c’est peu dire, c’était une Sylphide, aux longs cheveux blonds, aux yeux bleus.
Au cœur pur et innocent ?
Cœur pur ? Une autre fois peut être. Chut maintenant arrêtez d’interrompre.


Cela faisait de longues minutes qu’elle maintenait tant bien que mal le feu à distance avec certains de ses compagnons de classe ou des habitants qu’elle n’avait jamais vu.
D’abord, il fallait réduire la température, mais rien n’y faisait, le brasier ne faiblissait pas malgré tous leurs tours de passe-passe. Elle avait beau se concentrer, elle avait l’impression que ses efforts n’aboutissaient à rien.

Clarisse –c’est le nom d’un de ces personnages principaux qui aurait peut être pu avoir le rôle de héroïne dans une histoire- avait répondu présente lorsque l’appel avait été lancé.
Etant l’anti-héroïne, Clarisse demeure ce qu’il y a de plus normal, enfin, de moins extraordinaire : elle ne savait plus quoi faire, elle hésitait.
C’est vrai quoi, elle n’a pas de super pouvoir pour lui dire quoi faire. Elle n’a pas la super vue qui lui permette de voir au travers les murs ; de toutes manières, bientôt tout le monde pourra voir le reste de ces murs, si jamais le bâtiment ne s’écroule pas. Elle n’a pas non plus le don d’invisibilité, mais il ne lui servirait pas dans une telle circonstance.
Bon, on peut faire avec elle alors, comme on peut faire avec les autres Aquas présents, les Aeras et cet autre individu aussi, celui qui vient de sortir de l’orphelinat avec une fillette dans les bras.

On parlait de cœur plus tôt… Le cœur de Clarisse, n’était qu’un membre vital à son corps, il n’avait pas d’autre fonction que de la maintenir en vie.
Le truc, c’est que lorsqu’on entend qu’un orphelinat brûle, on n’a pas forcément besoin
‘‘ d’avoir du cœur’’ : on fonce sans réfléchir.
Par contre, lorsqu’un une espèce de grande ombre sort d’un bâtiment en flammes, on ressent quelque chose – surtout avec ces effets spéciaux imaginez ça - la fumée l’enveloppait et on aurait dit que ce qui serait une ruine, et qui était pour le moment en feu, vomissait toute la noirceur du monde par cette ouverture dont il était sorti.
Ames sensibles abstenez-vous…

Ce n’était qu’un volontaire parmi d’autres, mais il déposa une gamine sur les pavés froids et mouillés. Fragile, mais au visage déformé par la peur et les larmes elle contrastait en tout avec son sauveur qui était grand, imposant.
Clarisse cligna des yeux plusieurs fois d’affilée, cette odeur de brûlé était insupportable, sans compter la fumée qui lui piquait les yeux lui donnant presque des larmes aux yeux.


« C’est lorsqu’on on a perdu de quelque chose qu’on se rend compte de sa valeur. »

C’est une expression ?
Clarisse fixait l’abruti qui essayait de consoler la petite. Ceux qui disent ça dont de véritables hypocrites. Clarisse n’a pas de cœur ? Et bien dans ces cas elle préfère ne pas en avoir et ne pas heurter les sentiments d’une fille qui a failli perdre sa vie dans un incendie.

La fille elle-même ne sait pas qui elle est, elle ne l’a jamais su parce qu’elle n’a jamais eu de parents pour le lui dire. Elle n’a jamais su ce que c’était de se réveiller sachant que son seul problème était de devoir partager son tout dernier jouet avec son petit frère.
Vous ne pensez pas qu’elle en ait rêvé ?
Les orphelins ne s’embarrassent pas de ce genre de concept. Ils n’ont rien à perdre si ce n’est la famille qu’ils se sont créés tant bien que mal dans cet endroit clos et peut être l’endroit lui-même.
Alors vous en dites quoi ? Oui, elle a la vie sauve. Quelle chanceuse ! La vie valait tellement la peine d’être vécue pour elle.
Maintenant, elle pourra être vraiment reconnaissante pour ce que les bons citoyens lui ont offert : un toit, et quelques nourrices.
Vous ne pensez pas que la fille, aussi jeune soit-elle, n’avait pas conscience que sa vie se limitait à ces murs en pierre ? Sa chambre, c’était son coin, et celui de ses amies, de sa famille, la seule qu’elle ait jamais eu ?

Clarisse n’était pas bien brave, en plus de ça, elle était douillette, sa main portait toujours le pansement couvrant la blessure bénigne qu’elle s’était faite peu de temps après son arrivé. Ca la piquait quand elle fermait la main et elle l’utilisait le moins possible. Mais quelque chose s’était déclenchée en elle.
Chut ! Il est trop tôt pour dire quoi, mais là à l’intérieur d’elle, elle sentait son cœur battre vite, plus vite qu’il n’en avait besoin, elle s’était immobilisé à la vue de cet homme et donc ne fournissait aucun effort particulier.

Elle fronça les sourcils, ce fou, il y retournait, mais que pensait-il donc ? L’incendie rageait, le bâtiment s’effondrerait, le feu se propageait grâce aux murs et plafonds qui contenait la chaleur, c’était tout ce dont un feu avait besoin pour avancer. Pour ce qu’il restait des murs plafonds et planchers, ce qui était une heure auparavant l’Orphelinat Saint Nemur, ne survivrait peut être pas le prochain quart d’heure la demi-heure avec de la chance.

Et c’est maintenant que surgit le héros ?

Si on veut.
Clarisse se précipita vers le bâtiment, les cris des enfants étaient tout juste un murmure, les flammes crépitaient et le bruit qu’elles faisaient était impressionnant, presque autant que l’était la détermination de Clarisse.
Elle s’approcha de cet homme, il allait rentrer dans cette fournaise.


*Abruti ! Avoir la mort de ces gamins sur la conscience est bien assez !*

Voilà ce qu’elle lui aurait dit si elle parlait, même si c’était un inconnu et qu’il venait de sauver la fillette et qu’il comptait sauver les autres. Mais elle ne parlait pas, alors...
Elle est muette ? Digne d’une super héroïne !
Non, elle n’était pas muette, elle ne parlait pas, ce n’est pas pareil. Elle ne parlait plus pour dire vrai. Elle n’avait pas usé de ses cordes vocales depuis quelques années, les mots étaient là, dans sa tête et …
Et dans son cœur ?
Oui, dans son cœur. Elle a enfermé les mots dans son cœur et elle a oublié la fonction de son cœur. Car c’était détruire ou être détruit, et elle, elle voulait vivre, mais sans détruire. Donc, comment fait-on pour vivre sans détruire ou être détruit ? Et bien c’est simple ! On vit en marge de la société, on se laisse aller, on n’utilise plus ces sens qui font que des gens vivent ensemble. Sa manière de faire ça, c’était de ne pas se laisser affecter : elle a décidé qu’elle ne penserait plus qu’avec sa tête. Pas de superflu, donc on peut faire sans cœur et sans mots.

Alors comment fait-elle pour se faire comprendre ? Et bien elle fait comme tout le monde, mais sans les mots. Comment est-ce qu’elle fit pour retenir l’attention de ce bonhomme fou ? C’est simple, elle fit ce que sa tête lui dit : le seul moyen de retenir l’attention de quelqu’un qui fonce tête baissée et de foncer tête baissée avant lui…
Donc, la frêle créature qu’était la Sylphide se dirigea vers celui qui était appelé par certains Chacal –mais cela elle ne le savait pas encore- et elle ralentit l’allure, l’incendie était en train de s’élargir, il faudrait veiller à protéger les bâtiments aux alentours. Clarisse était arrivé à son niveau, état-il hypnotisé par ce feu ? Pourquoi s’était-il arrêté comme ça ? Se laisser consumer par le feu consistait peut être en un moyen pour rassurer les enfants.

Clarisse leva la main, pas celle avec son bobo hein, l’autre ; et frappa cet inconnu, ses yeux lançaient des éclairs.


*Tu aides, ou tu n’aides pas, mais ne reste pas planté là !*

Clarisse avait analysé la situation : tout allait s’effondré sous peu sans prévenir, ça arriverait juste. Les gamins là haut, ceux qu’on entendait pleurer seraient broyés pas les décombres s’ils n’étaient pas morts asphyxiés avant. Il n’y avait qu’une seule solution, foncer.
Clarisse n’était pas une super héroïne, elle ne pouvait pas foncer sans peur dans cette fournaise, elle ne pouvait faire un bouclier d’eau car celui-ci serait absorbé et ne ferait qu’alimenter le feu.
Alors elle fit la seule chose que son cerveau lui dit qu’il y avait à faire, elle fonça à sa manière. Avec les années elle s’était convaincue qu’elle ne ressentait rien, elle se rendit compte à quel point elle avait eu tort, la peur n’était pas un sentiment comme un autre. Mais elle y penserait après, pour l’instant les enfants occupaient son esprit.

La seule chose qui pouvait la protéger était cette détermination.
Bien entendu, comme ceci est une histoire vraie, elle n’était pas la seule à réagir, déjà des Aqua dirigeaient l’eau vers l’étage supérieur, celui où étaient les enfants. Les Aera faisaient ce qu’ils pouvaient pour empêcher l’air de raviver les flammes déjà bien hautes.
Bien que lever les mains pour faire appel à son pouvoir était inutile, elle en était plus inspirée, elle se retenait de donner un coup de pied dans ce truc aux yeux incroyablement verts, c’était peut être à lui de foncer dans le tas et de récupérer les gamins, elle aidait comme elle le pouvait.
En plus, sa main gauche la faisait souffrir car c’était avec celle-là qu’elle avait frappé l’indécis. Elle n’avait pas tellement l’impression d’avoir eu le moindre effet, sa main petite et blanche n’avait fait que heurter ce qui semblait être de la roche.

Elle n’était après tout qu’une jeune fille de dix-neuf ans, aux cheveux d’or et aux yeux bleu acier. Elle n’était qu’un des protagonistes d’un évènement de taille.
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MessageLe Chacal et l'incendie [privé avec Clarisse Rockwell] EmptyMar 27 Fév 2007 - 23:15

[Kof, et avec un message comme ça, tu crois que tu mérites pas de poster avec moi ! ^^ Tu es une grande joueuse oui !]

Hahin !
Vous l’aurez compris, mes chers amis, le truc louche dans cette histoire, c’est qu’elle suit la vie de deux êtres qui vont se lier par le feu, mais qui sont aux antipodes l’un de l’autre. L’une est une gamine douillette au sens moral étrange, à la limite du caprice –excusez moi !- et l’autre un monstre dans un esprit fou, qui écraserai le monde dans ses bras s’il le voulait –pardon mais c’est vrai !
Et surtout, encore une fois, nous assistons à la rencontre fortuite d’un homme sans destin qui va bouleverser celui d’une autre.
Rah, que la vie est belle…
Replongeons nous dans cette nuit noire aux flammes orangées…


L’escalier disparaissait, les marches craquaient une à une pour s’engloutir dans une volute de fumée, napée de flammes mauvaises et brûlante. Au dehors, on ralentissait la combustion, mais rien n’y faisait. Et encore ! Heureusement que Saint Nemur était une bâtisse solide… Sinon les enfants auraient eu tôt fait de crever…
Après tout ils l’étaient peut-être.

Chilk Agony avait pris sa décision. En fin de compte, seul le truc en bas, cette Chose pas encore claire dans son esprit, l’intéressait. Mais les enfants qui glapissaient au second… Ca lui faisait un défi de plus ! Horrible, n’est ce pas ?
Eh bien fourrez vous ça dans le crâne : le Chacal n’avait absolument aucune considération du sort de ces gamins.
Aucune.
Il aurait pu tout à fait lâcher l’affaire, se retourner et descendre à la cave, voir même sortir de l’orphelinat. Il s’en tapait vous dis je !
Alors pourquoi restait il là, devant cet escalier ?
Pour le goût suave dans sa bouche. Celui de l’adrénaline, la caresse de la chaleur et de la Vie dans ses veines. La Vie faite pour être vécue, bon dieu ! Vous connaissez ça ? Le Chacal oui. Il ne vivait que pour ça.

Sa main était plongée dans sa veste, instinctivement. Il étreignait une mandragore blanche. Chilk Agony savait qu’avec elle, traverser les flammes se ferait sans douleur. Mais il avait abusé de cette drogue trop douce, et savait aussi qu’en prendre pour si peu lui vaudrait cher plus tard. Après tout, les flammes, ce n’était qu’une douleur physique…

Mais cet alors qu’il sentit le coup.

Ce fut assez délicat. Car il faut prendre le sens de ‘sentit’ comme… intuité. Parce que le corps d’Agony, en lui-même, ne sentit absolument pas le choc. Trop endurci, il n’aurait jamais pu être alerté par une faiblesse pareille. Un moustique même l’aurait plus alerté en cassant sa trompe sur sa peau.
Mais Chilk sentit.
D’abord à l’odeur, puis à l’oreille.
Odeur.
Femme. Jeune. Adrénaline, retenue, crise.
Kof.
Ca prédisait tant un coup que Chilk aurait même pu le parer.

Et d’ailleurs, il faillit riposter. Ce qui sauva la jeune femme d’une mort certaine et brusque –très brusque ! – ce fut ses cheveux. Car dans son mouvement, ses cheveux passèrent devant les yeux de Chilk et il sut y reconnaître une présence féminine ET délicate. Aucun danger. Pourquoi délicate ? Il l’intuitait, c’était tout. Si la nouvelle venue avait été un ennemi bien caché, et puissant, il aurait pu se laisser avoir. Mais il faisait confiance à son instinct.
Tant mieux pour elle, car elle puis ainsi voir ses yeux verts, et non son poing voler vers son visage. Et sentir les dernières secondes de sa vie tandis que ses yeux entreraient dans son crâne, avec un bruit sec de craquement, tandis que ses cheveux blonds auraient fait une traînée folle pour sa cervelle en bouillie…

Mais Chilk lui fit simplement face, tandis qu’elle levait les bras pour déclencher ses pouvoirs. Les flammes ne disparurent pas, mais du moins s’écartèrent sur les cotés de l’escalier. Un moyen efficace de passer à travers. Bien joué.

Chilk la fixait.
Sa contemplation avait duré, quoi ? Une seconde.
Depuis combien de temps n’avait il pas touché une femme ? Longtemps… Enfin, il ne savait plus, Mandragore, Mandragore…

Il regarda l’escalier, la jeune femme, l’escalier…
D’un geste rapide et puissant, il attrapa la demoiselle par l’avant bras, et déclencha du même coup ses jambes puissantes. Ils décolèrent à travers le couloir enflammé, et sentirent les flammes leur lécher le corps. Ils atterrirent lourdement sur le pallier du second, un couloir étroit aux murs orange.
Chilk se releva et traîna la femme à peine debout, en silence, repoussant tout débris du plafond qui aurait pu la blesser elle. Il laissa les autres le toucher sans y prêter attention.

Arrivé devant la porte du fond, il l’explosa d’un coup de tête qui fit bander son cou noueux, ou les cicatrices et autres veines proéminentes devinrent visibles. Il lâcha la muette, qui garda une marque rouge, trace du gant chaud du géant.

La salle ainsi dévoilée reçue une aspiration d’air qui libéra une part de la fumée contenue en son sein. Chilk analysa la situation en deux étapes.
Le garçon à sa gauche.
Les quatre autres au fond, sur leurs lits superposés.

Agony bondit en roulant à travers les flammes sur la gauche. Il agrippa le gosse, chialant, et l’emmitoufla dans sa veste. Pas un mot, pas un son, mais le gosse hurlait, lui. Chilk refit le chemin sens inverse et libéra le gosse devant la jeune femme.

Le gamin pleurait comme pas deux, pire même que les quatre au fond.
Le Chacal voyait surtout la grande ligne de feu qui les séparait de son groupe à lui –chacal, gamine, chialeur.

Les cris. Il pleurait trop celui là !

Le Chacal eut un geste brusque, et se tourna vers la demoiselle.
Ses yeux verts pénétrèrent dans ceux de la fille, au moment même ou la salle se fissura en deux, laissant une crevasse béante entre la porte –là où se tenait Chilk- et les lits des quatre gosses.
Chilk ne broncha pas, mais indiqua le gamin qu’il avait sauvé in extremis.


« Fais le taire, et rassure cet imbecile. S’il pleure encore, je vous tue tous les deux. »

Il se redressa devant le gouffre enflammé et les enfants, si loin à présent.
Les cris l’empêchaient de se concentrer.
S’il avait pu, il aurait demandé à la femme de faire un autre truc avec ses mains… mais il ne pensait qu’à : ferme ta gueule, t’as aucune raison de chialer, ne gaspille pas tes forces.
Instinct bestial de survie.

Et les secondes étaient cruciales, et elles mourraient si vite dans ces flammes…
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MessageLe Chacal et l'incendie [privé avec Clarisse Rockwell] EmptyMer 28 Fév 2007 - 10:32

Un tout petit message pour Chilk.
La taille maximale pour les avatars est de 150x250 pixels.
Merci.
Bonne continuation (superbe RP, en passant).
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MessageLe Chacal et l'incendie [privé avec Clarisse Rockwell] EmptyMer 28 Fév 2007 - 20:09

Chaque instant comptait, le feu était comme un poison qui ne demandait qu’à se répandre dans le corps qu’était Saint Nemur, Clarisse savait qu’elle ne viendrait pas à bout des flammes, elle n’était même pas sûre que tous les Aquas réunis y parviendraient. Enfin, à quoi cela servait qu’elle s’épuise à essayer d’écarter les flammes si cet imbécile ne bougeait toujours pas ? Hésitait-il ? Elle tourna son regard vers lui, prête à plonger ses yeux dans les siens pour lui faire signe d’avancer ; elle savait bien qu’ils étaient verts, mais alors pourquoi voyait-elle du bleu partout ?
Le cœur des flammes est bleu, seuls sont qui se retrouvent entouré de flammes le savent.
Bien que le Chacal le tenait et ne la relâcherait pas, instinctivement elle se raccrocha à lui car elle ne le connaissait pas et faire un bond dans les airs comme ça n’était pas dans ses habitudes.
Ce n’était pas un imbécile mais un fou furieux, il venait de bondir dans les airs !

Bondir, comme ça ?
Il faut bien le croire, c’était bien trop rapide pour que le cerveau alerte de Clarisse enregistre les faits. Elle était dehors, ses bras étaient tendus vers le bâtiment, puis elle avait senti quelque chose qui fit pression sur son avant-bras. Le temps qu’elle regarde autour d’elle, elle fixait le cœur bleu des flammes.

Drôle que quelque chose d’aussi chaud, de si dangereusement brûlant ait un cœur de couleur froide.

Des éclats de plancher ou peut être était-ce de mur ou plafonds, bref, des éclats semblaient voler de partout, mais elle était protégée –autant qu’on pouvait l’être dans un véritable brasier et un bâtiment sur le point de s’écrouler, sans vouloir être trop ironique- malgré le fait qu’elle devait faire appel à toutes les forces qu’elle avait pour pouvoir suivre Chilk Agony.
Ses jambes ne pouvaient pas véritablement la tenir, mais elle était à moitié traînée en avant, donc elle n’avait pas tellement à s’inquiéter de si elle y arriverait, quelqu’un d’autre semblait avoir pris la décision pour elle.

Les cris des enfants pouvaient les guider malgré le bruit que faisait le feu qui léchait les murs, qui brisait la fière structure de bois et de pierre.
La porte elle aussi vola en éclats.
Le bras de Clarisse ne vola pas en éclat, mais le gant avait laissé une empreinte rouge, il était brûlant. Comment est-ce que ce fou pouvait faire tout ça. Même s’il avait l’air d’être fait de roche, il devait pouvoir sentir la douleur ?

Apparemment il ne ressentait pas grand-chose, le voilà qui s’était jeté dans les flammes. Clarisse se tenait là, elle n’osait s’avancer, elle n’était pas une fonceuse elle, elle était quelqu’un de posé et réfléchi.
Cette chaleur était insupportable, elle défit la large écharpe qu’elle portait et l’enroula autour de sa tête, ses cheveux semblaient être en feu et elle ne serait pas surprise s’ils le seraient d’ici quelques minutes. Elle couvrit son nez et sa bouche, la fumée s’était engouffrée dans le couloir, et elle toussait, toussait.
Et voilà qu’il apparaissait de nouveau. Tiens ! Un gamin qui hurlait. Elle comprenait exactement ! C’était si logique, en plus de s’être réveillé en plein cœur de la nuit pour trouver son unique foyer en flammes, une grosse brut émergeait de nulle part enfonçant une porte de bois d’un simple coup de tête, et pour couronner le tout, il l’emmitouflait dans sa veste de cuir rapiécée et brûlante.


*Petit, crier comme ça te rendra ta mort que plus éprouvante, tu es en train d’inspirer non seulement la fumée mais des gaz dans tes poumons.*

La Sylphide avait posé sa main sur l’épaule du petit, il pourrait être son petit frère, mais il n’était personne. Ce n’était qu’un orphelin, un inconnu. Sa vie n’avait aucune valeur pour la société, il n’avait rien à perdre puisque ce qui pouvait être considéré comme sa maison était en train de tomber en pièces sous leurs yeux. La seule chose qui lui restait, la seule chose qu’il ait vraiment possédée, c’était sa vie. Et il y tenait.
Sa main se resserra sur l’épaule du petit, son seul moyen de communication était ses cris stridents et perçants.

Tout allait si vite, Chilk Agony était prêt à se relancer dans ce mur de flammes, mais avant qu’il ne puisse faire preuve de son incroyable habilité, le destin frappa. En fait, ce qui se passa était logique, puisque le sol n’avait plus de support car les murs étaient détruits, tout cédait, à commencer par les planchers car il n’y avait que les murs pour les soutenir.
Le gamin bien entendu se mit à hurler de plus belle, pourquoi tenait-il tant à la vie ? Clarisse ne saurait le dire, mais elle respectait ce petit bout d’homme pour cette envie de survie.
Par contre elle avait bien du mal à comprendre cet individu.


*Nan mais tu te prends pour qui ?*

Elle n’en revenait pas, ce fou furieux l’avait entraînée dans le bâtiment, il avait jailli de nulle part effrayant un enfant et voilà qu’il les menaçait de mort parce que ce petit pleurait. Il avait des muscles, mais il n’avait ni cœur, ni cerveau.
Clarisse leva les yeux, vide d’expression, il ne l’intimidait pas. Elle savait pertinemment bien qu’il le ferait, mais elle ne voyait pas ce que leur mort lui apporterait alors qu’il était venu sauver ces enfants.

Elle détourna ses yeux, elle se moquait totalement de sa menace, elle ne savait pas si elle allait survivre, prisonnière d’une bâtisse en flammes qui menaçait de s’effondrer, la menace de mort de cet inconnu ne lui faisait ni chaud, ni froid.
Clarisse aurait aimé faire voir au petit qu’il n’y avait aucun intérêt à pleurer, il ne faisait que précipiter l’instant de sa mort…
Et le voilà qui reprenait de plus belle…


*Pas si étonnant si une espèce de monstre menace de le tuer.*

La jeune femme, essuya les larmes du petit d’un geste de la main, l’eau s’évaporerait ce qui lui donnerait une impression désagréable, pas de brûlure, mais de quelque chose de chaud.

Si elle essayait de faire taire le petit, ce n’était pas pour l’inconnu au tempérament aussi instable qu’imprévisible. Le petit lui avait été confié et il voulait survivre, elle lui devait bien ça.
Elle était dans une impasse, elle ne connaissait pas le chemin pour sortir, et même si elle le savait, ou même si le petit lui montrait, qui pouvait lui assurer que les escalier seraient toujours debout, qu’un bout de plafond ne leur tomberait pas sur la tête, que la route ne serait pas barrée. Et elle était totalement incapable de faire des bonds comme l’autre semblait pouvoir le faire. D’un autre côté, s’il voulait aider les autres orphelins, elle ne serait qu’un fardeau, elle le voyait mal avec cinq gamins dans les bras.

Clarisse força le petit à la regarder dans les yeux, prenant son menton entre ses doigts, la surprise le fit taire quelques instants. C’était tout ce dont elle avait besoin, elle lui indiqua l’homme créature. Puis ferma les yeux, elle était épuisée, elle n’avait jamais autant usé de ses pouvoirs, elle n’avait jamais voulu admettre qu’elle les avait et devoir y faire appel ce soir pour aussi longtemps lui donnait l’impression de se vider d’énergie.
Au cœur des flammes il fallait être prudent, très prudent, il fallait tuer la chaleur avant de pouvoir espérer parvenir ne serait-ce qu’un peu à la source de chaleur, ces flammes.

Du gel, c’était une forme solide de l’eau. Mais elle n’avait pas prévu ce qui arriva, elle n’était qu’une fille de dix-neuf ans qui essayait de se débarrasser d’un feu dévastateur pour la première fois de sa courte et insignifiante vie.
Le gel fit effet, réduisant les flammes, ce n’était pas extraordinaire et ce n’était pas cela qui retint toute l’attention du petit qui gémissait toujours, mais d’un ton lassé, il s’était épuisé lui aussi à faire appel à son seul pouvoir.
Le gel lorsqu’il se répandit aida à baisser l’hauteur et la chaleur des flammes, mais l’atmosphère chaude les faisait fondre instantanément de manière intéressante, des crépitements se faisaient entendre et ce n’était pas dû au feu léchant les quelques meubles encore debout. C’était une réaction chimique.
Clarisse n’avait jamais été bonne en chimie et elle ne saurait vraiment expliquer, mais si elle relâchait, tout cela n’aura servi à rien.

Et le petit ? Elle ne savait toujours pas quoi faire avec, il se calmait, mais il faisait toujours du bruit et reniflait. Elle se plaça entre le et le Chacal, cet abruti-imbécile-fou-furieux avait intérêt à bouger, s’il décidait de leur faire mal elle s’en fichait, mais qu’il le fasse vite, elle ne tiendrait pas des heures. Elle était douillette, mais là, ça n’avait plus rien à voir, ses yeux lui faisaient atrocement mal, elle avait l’impression que la chaleur allait les faire fondre, ou peut être les faire exploser que le gel qu’elle contrôlait avec de plus en plus de mal.
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MessageLe Chacal et l'incendie [privé avec Clarisse Rockwell] EmptyJeu 1 Mar 2007 - 13:29

Ce qui est bien lorsque l’on s’appelle Chilk Agony, Fléau des guerriers et duels, c’est que l’on a une capacité phénoménale à ‘intuiter’ les gens.
Cette faculté se révèle bien pratique dans certaine situation, et dans le cas présent, dans cette histoire de feu et de flammes, il s’avéra une fois de plus très intéressant aux yeux du Chacal.

Au cours des nombreux duels et contrées qu’il avait traversé, Chilk Agony ne s’était fait que des ennemis, ou alors des gens déroutés par son caractère singulier. Il avait appris à dénicher la moindre faille de l’ennemi, car un duel n’est pas qu’une guerre physique, c’est pour la bonne part une bataille de nerfs.
Beaucoup avaient pris le Chacal pour un imbécile.
Ou un monstre.
Ou un fou.
Très peu étaient encore sur le Monde pour en témoigner.

Généralement, les victimes du destin sont des gens incapables de comprendre l’Increvable. Il ne connaisse pas le goût de la liberté, de la vraie, celle ou chaque choix est un désir opportun de son propre cerveau, pas une diction d’une quelconque morale ou éthique.
La jeune femme au nom inconnu en faisait parti, de ces imbéciles qui ne comprenaient pas, qui ne cherchaient pas.
Comment lui en vouloir ?
Kof, autant s’en foutre.

La première erreur était de croire que le Chacal était un ignorant. Il avait de longues années d’expérience dans tous les domaines, et n’en gardait que le parfait instinct de chaque moment vécu –les souvenirs précis disparaissaient dans la drogue.
S’il demandait le silence, c’était que quelque chose clochait, le titillait… Il intuitait une fois encore.
La seconde erreur était de le sous estimer. Pourquoi les gens pensent avoir un semblant de courage dans les moments où ils doivent se plier ?
Dans un moment pareil, comment osait elle braver son ordre –kof, sa demande- alors qu’il était la clé de voûte de la réussite ? Pitoyable, et si… Commun.
La troisième erreur fut de croire, même en se voilant la face de faux préceptes, qu’il n’aurait pas agi.

Car le vrai but du Chacal n’était pas ces pauvres mômes. Il considérait juste qu’ils avaient de la chance de croiser son chemin. Son seul intérêt là dedans était la Chose en bas…et le jeu. Le jeu, l’enjeu du duel. C’était sa vie, son seul moyen d’expression et de plaisir. Il le faisait sciemment, choisissait l’instant, dirigeait l’ensemble. SA Vie. Sans Destin.

Les pleurs cessèrent. Il avait bien fait de faire confiance à la jeune fille.
Un sourire s’esquissa sur son visage.

Percée à jour.

Prendre le Chacal pour un con était une grande erreur. Sa menace avait deux objectifs : le premier, que le gosse la ferme, pour qu’il se concentre et déniche le problème face à lui. Le second… Tester un truc qui l’étonnait chez la jeune femme.
Maintenant il savait un point important.
Et ça l’amusait. Appuyé de son air de défi et de dégoût envers sa personne, il se souviendrait de ce détail.
Kru kru…
Pourquoi la jeune femme ne parlait pas ?
Elle n’était pas muette, elle n’en avait pas l’odeur, et même une muette aurait eu le réflexe de faire une plainte auditive, un gémissement, ou même un petit « chut » pour calmer le gamin. Là, rien.
L’esprit de Chilk bondit à travers les idées et suspicions… Un pacte ? Un silence obligé ?
Un nouveau jeu ?
Kru kru…


Le gosse faisait encore trop de bruit. Il l’empêchait de trouver la faille du problème qui l’empêchait de sauter… Chilk faillit se retourner pour l’achever, quand la solution lui traversa l’esprit comme une flèche du tonnerre. C’était évident.
Le Chacal était loin d’être bête.

D’un coup peu élancé, il poussa quelques débris de bois enflammés dans le gouffre. Les morceaux orangés et braises rouges chutèrent avant de disparaître avec un son de succion violent.

Aspirité d’air.

S’il avait sauté ainsi, il aurait été avalé dans le gouffre de flammes, quelque soit sa force, sa vitesse et sa volonté. Heureusement qu’il avait bien intuité ce coup là…

Mais le temps passait, et la minuscule plateforme aux lits superposés de l’autre coté du fossé diminuait de plus en plus …
L’autre refroidissait l’atmosphère avec des trucs qui sortaient des mains… Encore ces maudits moyen, propre à la Cité… Que c’était énervant, que tous vivent avec tant de zèle dans cette matière… Non, en fait il s’en tapait.

Vaincre le trou d’air.
Kru kru… Peut-être une solution…
Quand on est dans une fournaise, un volcan, comment faire pour l’arrêter ?
Hin hin hin…

Etre un volcan soit même.

Chilk sortit la mandragore rouge, la rage pure de sa poche. Il ne la prendrait pas. Sa force seule suffirait, mais il avait besoin d’un déclencheur soudain. Une morsure là dedans avait de quoi faire exploser la gueule d’un taureau.
Chilk banda ses muscles, et bondi, la mandragore dans la bouche.

Il s’envola au dessus du gouffre large d’au moins six mètres. Très vite, il sentit venir l’aspiration, avec une chaleur étouffante, plus lourde encore que la fumée dans l’ensemble du bâtiment.
C’est alors qu’il mordit la mandragore, libérant du même coup sa force dévastatrice.
Son aura, gigantesque, monumentale, eut l’effet d’un souffle terrible qui secoua l’ensemble du bâtiment Saint Namur. Les flammes se stoppèrent, net, dans un instant invraisemblable et intemporel.
Le Chacal atterrit lourdement de l’autre côté, et rentra en contact avec un des lits superposés qui vola en éclat. Il se releva, avec des vaisseaux rouges dans les yeux, des yeux verts étincelants. Les quatre gosses pleuraient ici aussi, mais Chilk avait l’esprit un tantinet embrumé par la drogue, et ne prêta attention qu’à la situation.
Quatre gosses.
Deux d’environ dix ans, l’un de sept à l’odeur, et le dernier à peine sorti des couches, quatre voir cinq ans tout au plus.
Le plancher craqua derrière lui. Leur petite plateforme ne supporterait pas longtemps son poids. Mais au moins son aura démentielle avait renvoyé le trou d’air, du moins pour un temps.
Il fallait faire le retour maintenant.
Et … ils étaient cinq au retour.

Une situation qui aurait pu être désespéré. Je vous avais dit qu’il n’y avait pas de héros dans cette histoire.
Je me suis peut-être trompé finalement.


« Viens là, toi ! »

Chilk agripa les deux plus grands, fille et garçon, et les jucha sur ses larges épaules. Il prit la jeune fille de sept ans dans sa veste recouverte de cendres et de braises… Mais restait le dernier bambin.

Chilk approcha la tête. Pouvais pas l’aider, autant le tuer. Il retroussa ses babine, découvrant ses canines légèrement pointue, et…
Mordis le col de la chemise de nuit du gosse. Il redressa son cou musculeux et le gamin se leva dans les airs, retenu par les dents de Chilk sur son vêtement. Le Chacal se cabra et sauta.
Heureusement que la jeune muette –kru kru- avait refroidi l’atmosphère… Sinon c’était terminé pour eux.
Il atterrit lourdement, mais seul son genou en souffrit, pas un seul des enfants ne subit de dommages.
Sans en lâcher, même pas celui dans sa gueule, il ramassa le premier enfant dans son bras libre, et, sans un regard à la jeune femme, sorti de la pièce, retournant au couloir de l’escalier.

Mais les pas d’Agony se stoppèrent nets. Le couloir était un brasier fumant, poutres et planches en feu tout le long du chemin.
Seul, il aurait foncé. Mais avec cinq gosses sur lui, ça devenait impossible. Le jeu se compliquait.

Il tourna sa face à la mâchoire serrée vers la magicienne.
Sans lâcher le gosse, marmonna d’un voix rauque, Chilk beugla :


« ‘Utilise les trucs de tes mains, grouille toi ! »
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MessageLe Chacal et l'incendie [privé avec Clarisse Rockwell] EmptyJeu 1 Mar 2007 - 22:22

Clarisse ne comprenait rien, il semblait contempler la situation plus qu’autre chose, ça n’avait pas de sens, tout s’écroulait autour d’eux. Les choses ne seraient-elles donc pas seulement basées sur la logique ? Elle avait du mal à le croire, mais elle n’allait pas commencer une thèse sur ce sujet. Pour l’instant, elle avait mal, ses yeux lui faisaient mal, et ses bras faiblissaient et ses jambes… elle voulait juste s’asseoir et finir avec tout ça.
Mais le sol serait brûlant, ce ne serait pas tellement agréable.
Et puis il y avait l’autre petit.

C’était quoi ça ? Rouge… sang… C’était la seule chose à laquelle elle pouvait penser, la vue de cette chose lui rappelait le sang…
Elle se concentra sur autre chose, elle n’avait pas été confrontée avec elle-même depuis un long long temps.
Quatre ans, pas énorme. Mais imaginez que vous avez dix-neuf ans, quatre ans c’est presque un quart de votre vie.

Donc voilà la jeune Sylphide, qui n’a jamais eu l’impression qu’elle servait à quoique ce soit, qui se retrouve embarquée dans une aventure où certaines choses dépendent d’elle. Elle est loin de croire que tout dépend sur elle, si c’était le cas, ce ne serait même pas la peine, bien qu’elle puisse être une aide, elle est loin d’être un pilier. Et oui, elle n’a toujours pas de super pouvoirs.
Contrairement à cet inconnu qui semble penser qu’une pause casse croûte…

Ce qui arriva ensuite, Clarisse ne sut jamais le décrire, il était toujours le même incroyable Chacal, mais dans l’air, qu’est-ce qui s’était passé ?
Il était de l’autre côté, c’était tout ce qui comptait pour l’instant.
Hop, un gamin, une gamine, sur les épaules.
Un autre dans la veste.
L’autre… punaise ! Elle y avait presque cru. Un fou furieux, mais très habile et très intelligent mine de rien. Donc voilà que le dernier était dans sa gueule… enfin, bouche…

Plus rien n’avait de sens, plus rien ne comptait. Elle ne voulait plus comprendre, à quoi ça servait ? Tout n’était qu’une interprétation de son cerveau et la logique semblait inexistante dans ce brasier.
Brasier, comme le mot est faible pour décrire où elle se trouvait. Si elle y croyait, peut être aurait-elle employé le mot enfer. Un véritable enfer, voilà ce que c’était pour elle. Heureusement qu’elle ne croyait pas dans ces superstitions.

Le plancher craquait, comme si l’orphelinat leur signalait qu’il était temps de partir avant qu’il ne soit pas trop tard. Mais elle n’était pas superstitieuse, donc elle prenait les craquement dans le sens : le bâtiment s’effondre et aussi, ce bonhomme en plus d’être rapide et intelligent est aussi très lourd.
Là où son genou avait heurté le sol, il restait, en fait, il ne restait rien. C’était comme ça, pas le temps d’analyser.
Il s’éleva, et sembla les dominer, le jeune garçon et elle de sa taille. Impressionnant. Elle tourna les yeux vers la porte, puis vers le petit qui apparemment s’était calmé. Quoique la présence de Chilk Agony semblait le rendre de nouveau un peu nerveux. Mais il avait compris, ce qui semblait être un fou furieux destructeur était son seul espoir. Il était son héros, il n’en avait juste ni l’apparence, ni les valeurs. Peu importait.

Parfait, le petit en sécurité, elle en avait presque fini ! Elle pourrait bientôt s’asseoir, et elle irait dans la taverne et prendrait un verre pour se rafraîchir.
La pauvre, elle n’était pas au bout de ses peines, et elle ne le savait pas.
Le temps n’était pas à ce genre de douces pensées, elle était toujours dans cette fournaise, cet aléa naturel… enfin pas vraiment, mais elle ne voulait pas prendre le temps de décrire les mots.

Tiens. Il s’était arrêté. Il n’avait pas encore bougé pour être plus précise.
Clarisse n’avait pas besoin de voir ce que ce corps lui cachait, le couloir était étroit et le peu d’espace n’était qu’un facteur des plus idéaux pour la propagation du feu. Donc…


*Les trucs de mes mains ?*

Elle haussa un sourcil, il lui fallu une fraction de seconde pour comprendre ce grognement et une autre fraction de seconde pour comprendre ce dont il parlait.
N’avait-il donc pas de pouvoirs ?
Si, elle l’avait bien vu, dans les airs, il avait fait quelque chose.
Pas le temps !
Ah oui, pas le temps. Elle verrait plus tard. D’abord elle devrait faire le truc de ses mains.
Mais elle était si fatiguée, il trichait, elle ne disposait pas d’une ressource d’énergie vitale comme ça… C’était ça le machin rouge ?
Plus tard ! Pas le temps !

Elle ne leva pas ses mains, elle était trop fatiguée, cela aidait à la concentration, mais un de ses bras avait toujours la marque du gant en cuir, elle devait avoir été brûlée par ce gant. L’autre main du coup ne lui faisait plus mal, malgré le fait que le bandage s’était défait et que sa blessure s’était ouverte. C’était la chaleur qui était la plus insupportable. Elle voulait tousser, elle avait besoin d’air.
Comment trouver les ressources qui étaient en elle ? Le vieux qui l’avait accompagnée lui avait dit qu’elle disposait d’une source intarissable. Il avait aussi dit quelque chose sur la motivation et sur les sentiments… C’était comme cela qu’elle avait découvert ses pouvoirs… elle était énervée, non triste… elle ne se souvenait pas. Elle ne voulait pas non plus se souvenir.

Tout devenait flou, la fumée obscurcissait sa vue.
Qui l’eut cru ? La chaleur était devenue rassurante car elle lui permettait de sentir la vie qui était en elle, la vie à laquelle elle se raccrochait, sans même savoir pourquoi. Ca non plus ça n’avait pas tellement de sens… Il faudrait qu’elle réfléchisse un peu une fois sortie de cet incendie.
Un cri… le gamin, celui dans le bras de Chilk Agony, il allait s’énerver.
Mais il était déjà énervé. Mauvais signe.
Il ne lui avait pas demandé quelque chose ?


« Grouille toi ! »

Oui, elle devait se dépêcher, sinon il la frapperait… ce n’était pas sa faute, mais depuis quelque temps il la menaçait toujours.
Ce qu’elle pouvait se détester, c’était à cause d’elle qu’il était devenu comme ça. Avant il souriait, il s’énervait aussi, mais pas comme ça. Maintenant son regard était froid. Mieux valait ne pas l’énerver, mieux valait faire ce qu’il lui demandait.

Alors elle leva lentement un bras, les bras n’avaient rien à voir avec le contrôle de l’élément, mais c’était psychologique, c’était un fait et elle le savait. N’empêche qu’elle le faisait quand même.
Pour lui.
Encore ? Il s’était calmé pourtant !
Le cri du petit entraînait celui des autres. Et en même temps ramena Clarisse à la réalité, elle était là avec les bras levés, l’eau se répandait bien devant l’immense inconnu qui ne tarderait pas à redevenir fou furieux si elle ne faisait pas quelque chose, ou si le petit ne se calmait pas.

De l’eau ? Pas suffisant… Le gel, elle ne savait pas. N’importe quoi ferait l’affaire, du moment que ces flammes s’estompaient légèrement ; il était robuste et n’avait pas besoin que tout le chemin soit éclairé. Elle n’aurait qu’à suivre, à son rythme.
Elle ferma les yeux, pour les reposer, la chaleur allait les lui exploser, si l’autre ne décidait pas de faire quelque chose d’imprévu avant.
Elle parvint à faire baisser les flammes, mais seules celles qui étaient devant, et le couloir était long, elle devait donc rester à proximité, mais il était super rapide et elle ne l’était pas.

Elle se glissa devant le gros corps, il avait conscience qu’elle était l’équivalent d’un brin de paille pour lui, si elle le gênait, hop, un geste de la main… non du petit doigt.
Elle ne voulait pas y réfléchir, sa tête entière la faisait souffrir, la douleur n’était plus qu’une chose parmi tant d’autres.
Elle devait foncer. Elle n’était peut être pas un super héro, elle n’en avait ni l’endurance, ni l’allure, pourtant il y avait quelque chose là, sa détermination, une volonté qu’elle ne comprenait pas. Elle mit un pied devant l’autre, elle n’avait qu’une envie ôter cette stupide cape de voyage qui semblait s’embraser sur son corps, faisant fondre le tissu dans sa chaire blanche et délicate.
Sans un regard pour Chilk Agony, elle fonça, non plus à sa manière, mais à la manière de celui qui veut survivre : elle courrait dans le couloir, ses mains se balançaient le long de son corps comme avec chaque coureur, pied droit devant, bras gauche aussi, et inversement ; plus de bras en l’air, seulement sa volonté. Elle maintenant tout juste les flammes à l’écart de son passage, ce ne serait pas assez pour l’autre tas de muscles, sans oublier tous ces enfants.

Clarisse ne s’arrêta pas pour autant, avec tout ce qu’ils avaient vécu, quelques brûlures de plus ne tueraient pas les enfants. Cette situation ne ferait que les rendre plus fort. Elle faisait de son mieux et elle ne ferait bientôt plus rien.
Il fallait juste qu’elle pose un pied devant l’autre, sans réfléchir, ça suivait tout seul.

Des éclats de bois, de débris de toutes sortes jonchaient le sol, mais elle ne s’arrêta pas, au passage le Chacal s’était débarrassé du plus gênant. Mais elle s’arrêta lorsqu’elle arriva au trou béant dans le mur. Elle n’était pas folle, peut être qu’elle pouvait courir le long d’un couloir en feu, mais elle ne pouvait faire un saut de cet étage sans support.
Elle ne réfléchissait plus, l’autre était derrière, il était grand, il était gros, il était tout en muscle et il était surtout en plein élan Elle s’arrêtait, mais il ne s’arrêterait pas.
Bien entendu, Clarisse n’était pas la seule Aqua sur terre, et encore mieux que cela, les Aera existaient. Elle ne les voyait pas, ses yeux avaient été exposés à la lueur des flammes trop longtemps. Tout était noir, et si frais dehors, elle se laissa alors tomber.
Il ne restait plus qu’à espérer que les Aera étaient aussi habiles que l’autre qui déboulait derrière.
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MessageLe Chacal et l'incendie [privé avec Clarisse Rockwell] EmptyVen 2 Mar 2007 - 10:51

Il s’appelait Zaetan Jegan.
Il était Aéra de troisième année, contrôlait l’air avec prouesse depuis des années à présent, et l’école était fière de ses actions bénévoles. Un bel ange aux ailes blanches, au regard lumineux, habillé de gris et de brun. Un tombeur comme il faut, là où il faut.
Vous vouliez un héros ?
Ce sera lui, qui sera acclamé. Pourtant son rôle sera moindre par rapport à celui de nos deux protagonistes, mais ainsi est fait la vie.

Zaetan était arrivé aussi vite que possible. Il était lui-même un ancien de Saint Nemur, et quand son pouvoir s’était révélé à ses quinze ans, il avait quand même gardé contact avec les enfants et le bâtiment, en tant que bénévole. On ne quittait jamais vraiment l’orphelinat… Ses vieux murs étaient une sorte de famille, au cœur tendre derrière la pierre.
Aussi, quand il vit sa Famille aux prises avec les flammes, il avait volé jusqu’au drame aussi vite que ses ailes et ses pouvoirs l’avait porté.
Jegan avait fait son possible avec ses souffles venteux pour repousser la progression des flammes, et était sur place depuis plusieurs heures.
Ce qui fit de lui un héros, avant l’action, fut un brin d’observation napée de chance incongrue.

Il fut le premier à voir ce trou dans la bâtisse.

Ce fut anodin pour lui, mais quand ses yeux perçurent une jeune femme émerger de la fumée, son cœur s’emballa comme une furie. Il allait élancer ses ailes, quand la scène devint totalement irréelle, au ralenti complet.

A travers ce trou –large de plus d’un mètre, haut de plus de deux- le corps de la jeune femme au teint embrumé basculait dans le vide. Et lorsqu’elle avait pris un angle impossible de 45°, signe de la chute...
Cinq corps jaillirent au dessus de sa tête, projetés avec force à travers le trou.
Et quand les prunelles de Jegan comprirent que c’étaient cinq enfants aux cris étouffés qui étaient suspendus pour une ultime seconde en l’air, il fonça.

Sa vitesse était son atout.
Et heureusement. Il attrapa le premier gosse et le second au vol, et reteint le troisième grâce à ses pouvoirs. Il avait du hurler, car le quatrième et le cinquième chutaient doucement, retenus par deux Aéras aux cheveux roux.

L’esprit de Zaetan Jegan fit un ultime bond, pensant à la jeune femme, qui avait retenu son attention. Il fallait la sauver elle aussi, Dieu, il était peut-être trop tard, tout se passe si vite dans ses cas là, Dieu il nous reste peu de temps, non non non, il faut la…

Mais ses yeux se figèrent quand il vit une ombre immense dans l’embrasure du trou béant, et un bras musclé et ganté retenir la fille par la cape, et la remonter dans la bâtisse.
Il avait voulu crier, mais déjà on l’acclamait, là en bas, pour avoir sauver les cinq enfants. Il méritait cette acclamation, mais dans sa tête, cette histoire garderait toujours une part d’ombre certaine…




Chilk remonta la jeune fille dans le bâtiment en feu. Il l’avait vu utiliser ses pouvoirs pour les gosses. Il savait qu’en elle-même, elle se foutait de sa personne, mais il avait accepté le coup à prendre. Mais il ne voulait pas la laisser sauter. Il restait un truc à faire dans l’orphelinat, elle le savait, pourtant.
Non, elle ne savait peut-être pas.
Mais Chilk ne l’avait pas oublié, et quand elle avait sauté, il savait que la partie du duel avec les gosses était terminée. Il les avait lancé.
Vous vous dites que le Chacal SAVAIT qu’il y avait des gens pour rattraper les enfants si difficilement sauvés. Eh bien non.
Gardez vos illusions.
Ce n’est qu’un coup de bol que cet Aéra fusse là.
Chilk les aurait balancé au feu, pour sauver la jeune femme.

Il la remonta, et leurs yeux se croiserent dans les flammes orangées. Il la fixa. Elle refusait toujours de causer, tant mieux. Ca serait plus facile ainsi.
Il était évident qu’elle manquait d’air, et pour ce qu’ils allaient faire, elle en aurait besoin. Espèrons que cette bouffée de fraicheur lui avait calmé son esprit et ses yeux.
Chilk se pencha et inspira l’air frais, avant de retourner dans la batisse. Sans un mot, il empoigna la jeune fille, et la serra contre lui, la soulevant de terre. Il passa sa veste de cuir –ma vieille amie, t en as vecu des choses !- au dessus de la tête de la jolie jeune fille avant de repartir dans le couoir. Mais pas vers l’escalier, la sortie, le salut…
Mais vers la chambre au gouffre !

Il passa l’encadrement de la porte, regarda la fosse noire aux contours de flammes. Kru kru. Prochaine destination, enfer.
Toujours sans un mot, toujours sans la lacher, il lui découvrit le visage. Il avait retenu sa respiration jusque là.
Et ses yeux si froids sourirent d’une joie sans nom. Oui, il était content, ce fou, d’être au précipice de la mort avec elle, de gouter au risque ainsi.
C’était ça, la Vie du Chacal.

Il allait lui falloir de l’air, pour leur saut.
Il en avait gardé pour elle.
Il avança ses lèvres, et les colla aux siennes.
ET avant qu’elle puisse s’apercevoir de la douceur de l’air frais, et de la douceur d’un baiser de cette brute, leurs deux corps sautaient dans le fossé en flamme.


La Chute en elle-même ne dura que quelques centièmes de secondes. Mais pour les deux gens aux lèvres collées, elle sembla être une éternité.

Le Choc, lui, fut sourd et puissant. Le dos de Chilk protégea la jeune femme, et rebondi contre un sol chaut de ciment. Lorsqu’il se releva, quittant la bouche de la jeune femme, la laissant à terre, il se remit droit dans ce qui ressemblait à un four. Ils étaient dans la cave, là où l’incendie avait démarré, qu’il puisait sa force.
Derrière cette porte était la Chose.

Sans un regard pour elle, Chilk Agony, fils de personne, avança dans cette pièce en flamme, et d’un coup de pied explosa l’obstacle en fer rougi par le feu.
La pièce suivante, centre de la cave, était les enfers.
Au centre, se tenait un garçon en lévitation. Il était jeune, peut-être quatorze ou quinze ans. Il était nu. ET des flammes jaillissait de son corps, et recouvrait la pièce. Ses yeux rouges et ses dents serrés montraient une douleur sans noms, une haine sans égales.
La voici, cette Chose d’en bas si forte qu’elle empêchait des dizaines d’habitants de sauver leur orphelinat.

Chilk fit un pas dans la salle en feu, et son pas écarta les flammes. Cela eut l’effet d’abaisser le regard de braise sur Agony.


« Allez vous en ! Ne brisez pas mon rêve ! »

La voix du gosse semblait provenir de la batisse elle-même. Des flammes, de partout.
Chilk sourrit. Voila donc le gars qui lui avait mis un moment d’angoisse. Un jeunot de quinze ans, qui haïssait sa vie à l’orphelinat, et qui préfèrait tout détruire.


« Tu es pitoyable. »

Les flammes explosèrent autour du garçon. Il marquait un visage de haine et de colère envers le grand gars en sueur devant lui.

« Je vais tous les sauver, ils ne doivent pas rester ici ! On a plus de parents, on vit seul tous les jours, chaque jour de notre existence ! Je vous hais TOUS ! »

Chilk sourit, se mettant en garde.

« Et au lieu d’affronter ta Vie de merde, tu préfères consumer celle des autres, kru kru ? »

C’en fut trop.

« NE BRISEZ PAS MON REVE ! »

Un jet de flammes bouillant jaillit de la bouche du monstre adolescent, et se dirigea vers Chilk. Le Chacal croisa les bras devant son visage, et contint l’attaque, qui s’étendait sur lui comme un flot continue. Par Gan, c’était vraiment un monstre ! Même l’aura de Chilk contenait difficilement les flammes vertes et bleues, tant elles étaient chaudes. Les manches de la veste s’enflammaient déjà.
Impossible de prendre les Mandragores.
Dommage, il aurait bien testé la nouvelle…

Mais il lui restait un atout.
Derrière lui, à peine relevée.


« Hey la gamine ! S’il y’a un truc à faire dans ta Vie, c’est maintenant, non ?! »

Il lui avait donné de l’air dans son baiser. De l’air mêlé de son haleine de mandragore rouge. Elle devait avoir recouvert de sa force, normalement.
Il aurait pu s’en sortir seul…
Mais il voulait que ce soit ELLE qui l’aide.

Rien n’est annodin chez le Chacal.
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MessageLe Chacal et l'incendie [privé avec Clarisse Rockwell] EmptyVen 2 Mar 2007 - 19:19

« Une histoire qui finit bien n’existe pas, c’est juste que l’histoire n’est pas terminée. »
Une expression ou un proverbe, d’origine inconnue, mais qui prit beaucoup de signification pour la Sylphide.


Les physiques n’étaient pas son point fort, mais lorsqu’elle ne sembla plus tomber, elle se dit que quelque chose clochait, surtout lorsqu’elle vi des corps plus légers que le sien tomber.
Retour aux flammes.
Décidément, qu’elle le veuille ou pas, elle serait obligée de jouer aux héros encore un peu, mais cela ne l’enchantait guère, elle ne comprenait pas une chose : Pourquoi elle ?
L’heure cependant n’était pas aux questions. Elle se retrouvait… non pas au piège, mais dans l’incapacité de faire quoi que ce soit.

En deux temps, trois mouvements –et c’était le cas de le dire car Chilk Agonay était rapide- elle se retrouva sous cette veste, et dans la pièce.
Elle ne le connaissait toujours pas, mais elle savait une chose, il devait prendre cette situation au sérieux, car il n’y avait rien de plus dangereux et instable que cet orphelinat.

Occupée à fixer le gouffre qui se rapprochait trop à son goût, elle ne s’attendit pas au baiser.
Tout ce qu’elle savait c’est qu’elle n’aimait pas ça.
Ayant eu tout le temps pour penser, elle avait pris son temps de prévoir ce que serait le moment, au moins, pour son premier baiser. Et être dans un bâtiment qui s’apprêtait à s’effondrer, n’était déjà pas un bon décor, mais un inconnu qui l’avait précipitée dans cet endroit et qui l’avait menacée de mort n’était pas l’idée qu’elle s’était faite sur la question.

Goût amer et de l’air !
Fou ?
Intelligent ?
Peu importe, ils étaient arrivés et ce qu’elle vit l’enchanta encore moins. C’était quoi ce gamin ? On aurait dit qu’il se consumait et qu’il en faisait de même avec le bâtiment, il ne faisait qu’un avec le feu. Clarisse comprit. Elle resta en arrière, et observa la scène, elle n’était pas sûre qu’elle veuille assister à l’exécution du petit bout d’homme.
Elle se demandait combien de temps le Chacal tiendrait. Lui qui semblait pouvoir se sortir de n’importe quelle situation. Il l’agaçait à tout savoir, tout prévoir. Il n’était pas un être omnipotent et omniscient tout de même ? Elle en doutait.
Quelle pensée absurde, pourtant lorsque certaines personnes font face à des situations délicates, elles ont des drôles de pensée. C’est un peu comme essayer de fuir la réalité.
Ses bras étaient en feu. Il voulait qu’elle fasse quelque chose ? Elle éteint pour commencer le feu qui léchait les manches déjà bien usée de sa veste.

Elle se voyait mal inonder la salle d’un jet d’eau, l’emprise que la colère avait sur cet imbécile semblait lui donner les capacités de faire appel à une source intarissable de pouvoir et elle doutait qu’elle puisse faire la même chose à cause du danger que cela représentait. Etant dans la cave, lorsque tout s’écroulerait, ce serait sur leurs têtes que tomberaient les restes.

Mais qu’elle le veuille ou pas, elle devait faire face à la situation donc elle laissa d’autres pensées aussi inutiles qu’absurdes lui courir la tête avant de retourner son attention sur le maître des flammes.
La stupidité de l’orphelin l’agaçait à un point ! Elle ne pouvait même pas expliquer pourquoi.
Enfin, si elle avait pris le temps d’y songer, elle se serait peut être rendue compte que cette situation l’énervait car elle n’avait su y faire face elle-même lorsqu’elle y avait été confrontée.
Cependant, cette rage qui l’aveuglait devait être contenue d’une manière ou d’une autre. Il avait déjà tué, l’explosion dévastatrice qui avait donné l’alerte avait eu raison de certains de ses frères et sœurs.
De quoi voulait-il donc les protéger ? De la méchanceté des adultes ? D’une vie pleine de souffrance et sans bonheur ?
Elle ne pouvait supporter ces gémissements. Tellement de gens souffraient et sans doute plus que lui, pourtant à l’entendre il était un martyre.


*Abruti !*

Elle ne pouvait pas rester sans rien faire, elle se redressa, comme si quelque chose venait de captiver son attention, mettant fin à son ennui. Ses bras longeaient son corps, elle était parfaitement immobile.
C’était évident.
Comment avait-elle fait pour ne pas comprendre plus tôt ?
Elle avait été aussi stupide que lui. Elle l’avait fait elle aussi. Elle ne voulait juste pas l’admettre, elle était persuadée de son innocence. Mais elle était comme lui, une meurtrière. Elle le fixa, ses yeux plongeaient dans les siens, elle pouvait presque revoir les évènements tels qu’ils s’étaient produits quatre ans plus tôt.


La famille était quelque chose de sacrée là d’où elle venait. Rien n’était plus important que cela, cependant, aussi louée que soit cette valeur, cela ne les avait pas empêché de la traiter comme un monstre.
Pour se venger, elle s’en était prise à la seule personne qui l’écoutait. Elle ne voulait pas lui faire de mal, mais ils l’avaient énervée et c’était le seul moyen de retenir leur attention.
Les blâmer fut la seule solution qu’elle trouva après pour ne pas sentir le poids de la culpabilité. Ca lui faisait mal d’avoir à admettre qu’elle était responsable des évènements.


Clarisse fixait toujours le jeune adolescent, les yeux sont les miroirs de l’âme… Cela dépendait des situations et de la personne.
Elle fronça légèrement les sourcils et en même temps le contact qu’elle avait instauré avec le jeune garçon.
Elle choisissait avec soin …


« Les mots… »

Pour exprimer ce qu’elle voulait dire, mais quand on n’avait pas parlé …

«… depuis si longtemps… »

La gorge en avait perdu l’habitude, le son de sa voix autrefois si fluide et doux, chantant même, était rêche, sans compter cette fumée qui l’étouffait …

« … depuis tout à l’heure… »

Mais ce n’était pas grave, elle n’était pas pressée, personne n’irait nulle part, non pas parce que l’adolescent les retenait ou parce que Chilk Agony persisterait, mais parce qu’elle, Clarisse Rockwell avait pris la décision, sa décision …

« … surtout… »

Que cela faisait bien trop de temps qu’ils lui

« … manquaient pour exprimer… »

Quoi ? Sa

« …rage… » Celle qu’elle gardait enfermée dans son cœur ? Sa
« …lâcheté… » Celle dont elle avait fait preuve en découvrant le corps ensanglanté d’une mère aimante qu’elle avait tué pour se faire remarquer ? Son
« … égoïsme… » Celui dont elle avait fait preuve chaque jour de son existence.

Une quinte de toux la saisit, elle recouvra sa bouche de sa main, la vue de sa peau qui été légèrement brûlée la dégoûtait, et l’odeur à peine perceptible de cette chaire consumée aussi. Mais ce n’était pas son problème immédiat.
Elle avait la gorge en feu.
Mais elle était aussi en colère, très en colère. Contre elle-même et contre l’autre Chacal, lui aussi n’était pas parfait, peut être qu’il avait sa super force et sa super vitesse et un talent indéniable à prévoir ses coups, bref, elle lui en voulait.
Elle ne voulait pas admettre qu’elle avait tort.

Il voulait jouer au plus fort ? Au plus persécuté ? Clarisse jouait à ce jeu depuis quatre ans et elle l’y battrait sans difficulté.
Elle pinça ses lèvres, c’était la deuxième fois depuis son arrivée, ses lèvres voulaient s’étirer pour une raison qu’elle ne comprenait pas. Son regard était fixe. Et ses bras se levèrent.
Propulsion de l’eau, comme avec les geysers, elle pouvait lui faire du mal, si ses flammes n’étaient pas là pour le protéger, la pression aurait –comment dire cela élégamment ?- écrabouillé ses membres faisant de son jeune corps en pleine croissance un amas de muscles compressés et complètement méconnaissable et inutile.

Elle ne se doutait pas qu’il lui restait autant de force. Elle la contrôlait avec difficulté, c’était comme si quelque chose agissait indépendamment de sa volonté ou comme si elle n’avait plus le contrôle de son propre corps.
Pour maîtriser son pouvoir sur l’élément, il fallait déjà pouvoir maîtriser ses émotions. Génial, elle n’avait pas le moindre problème avec ses émotions, elle refusait de les laisser l’atteindre.
Alors pourquoi est-ce qu’elle n’arrivait pas diminuer la pression.
Elle recula vers le fond de la pièce. Mais le débit ne diminuait pas.

Elle ne savait toujours pas que Chilk Agony avait mêlé de la Mandragore à tout cela. Et oui, elle n’était qu’une jeune fille de dix-neuf ans et était loin de tout savoir sur ce que pouvait bien pouvoir anticiper cet inconnu.
Mais peut être qu’au fond elle était secouée et ne voulait juste pas l’admettre, pour changer.
Par contre elle savait une chose, ses forces lui étaient revenues par un moyen qui échappait toute logique, elle ne pouvait plus les maîtriser, elle finirait par tuer le gamin, si elle dirigeait le jet sur les murs de la cave, tout s’écroulerait sur leurs têtes et elle tenait encore à la vie.
La seule chose capable de ne pas se laisser détruire par cette pression se trouvait à côté d’elle.

Clarisse tourna son regard à Chilk Agony.
Sans un mot, elle glissa ses mains dans sa direction, n’était-il pas l’Increvable ? Elle n’en savait rien et s’en fichait pas mal, il était juste celui qui tiendrait jusqu’à ce qu’elle parvienne à reprendre le dessus.

Elle avait gagné un peu de temps.
Elle inspira, un souci de moins …
Elle inspira ! Elle regarda autour d’elle, le gamin était trempé, et les flammes ne sortaient plus de son corps. Mais il semblait toujours en colère.
Elle avait détruit son rêve …
Mais au moins elle pouvait respirer librement.
Elle était aveuglée, les murs gardaient leur couleur orangée, et la chaleur ne pouvait se dissiper comme ça, mais au moins elle avait gagné du temps.

La fatigue sembla la rattraper d’un coup, elle était épuisée.
Trop d’émotions ?
Bien sur que non !
Juste… juste quoi ? Elle n’en savait rien. Mais juste trop !

« Une histoire qui finit bien n’existe pas, c’est juste que l’histoire n’est pas terminée. » Clarisse avait entendu quelqu’un dire cela une fois et c’est ce qu’elle pensait alors qu’elle parvenait à retenir la puissance insoupçonnée de ce jet.

Elle voulait dormir, les choses se faisaient floues.
Elle regarda le Chacal sans comprendre, ce n’était pas elle qui venait de faire… faire quoi déjà ?
En tout cas il avait ce qu’il voulait, le gamin était hors d’état de nuire, le choc l’avait paralysé, il ne s’était peut être pas attendu à ce que la douce muette révèle sa véritable nature, celle du monstre qu’elle avait été une fois, et qu’elle était toujours.
Les flammes étaient parties, parfait. Mais le bâtiment été faible, très faible, et ils étaient dans la cave et les escaliers avaient été consumés il y a longtemps de cela. La sortie était ce trou par lequel ils étaient arrivés.


*Et maintenant ?*

Clarisse ne dit pas un mot à Chilk Agony, elle le regarda simplement. Plonger dans un trou était une chose, mais elle le voyait mal se faire pousser des ailes dans le dos.
Mais qui sait ce que réserve l’avenir ?
Les fins heureuses n’existent pas, c’était un fait.
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MessageLe Chacal et l'incendie [privé avec Clarisse Rockwell] EmptyLun 5 Mar 2007 - 13:34

Non.
Non, ce n’était pas possible.
J’étais Rhéamy, celui qui brûlerait tout sur son passage. Celui que rien n’arrêtera.
Je ne peux laisser ces deux là m’empêcher d’accomplir mon rêve. Ils n’avaient pas le droit. Je ne voulais pas que tout revienne à la normale. L’orphelinat… On dirait un havre de paix pour nous, nous tous, les enfants… Mais imaginez vous qui s’occupent de nous ? Des frustrés. Des gens qui ont échoué dans leur vie…
Alors je voulais tout brûler.
J’ai lu des choses sur les causes et les actes. Ceux qui sont morts, ils sont morts pour une cause. Ceux qui vivront, ils seront la conséquence de mon acte.
Je n’ai pas pu me tromper.
J’avais tout échafaudé pour que ça se passe bien. Mes flammes, je les entraînées, elles sont devenues invincibles, immortelles, comme celles des anges dans mes livres. Personne n’aurait pu arrêter leur course.
Personne sauf lui, ce gars là ! Je le hais !
Et en plus il avait caché une sale garce avec lui… Elle a tout détruit, avec son eau glacée ! Tout !
Pourquoi, pourquoi je ne peux pas tout rebrûler, là, ici et maintenant... ? Pourquoi je ne peux plus… Pourquoi les mots de cette fille m’ont bloqué…
Je ne peux plus rien faire…
J’ai froid, haha… Moi j’ai froid…
J’ai peut-être fait une bêtise…
Je devrais m’excuser… Oui, je vais m’asseoir et m’excuser. Elle a raison. Elle a eu raison de m’arrêter… Je faisais ça pour moi. Les gens d’ici, ils m’ont fait du mal. Les aides soignantes, qui nous violent plusieurs fois par semaines pour nous laisser à manger, les gardiens qui nous frappent chaque jour pour que l’on taise leurs trafiques douteux…
Mon message sera sûrement passé…
Je vais pouvoir me reposer…
Juste m’excuser…
Juste…

Le crâne et le haut de la cage thoracique du gamin explosèrent dans le silence des flammes.



Chilk Agony avait vu l’eau lui refroidir les bras. L’eau avait jailli en tourbillon, avait naquit de nulle part. La sensation délicieuse de fraîcheur.
Un peu comme la voix de la fille.
Ainsi, elle avait causé.
Adieu, quelconque pacte, adieu, kru kru. Mais il n’en resterait pas là.
La magie fluctuait de partout, le gosse en était aspergé. Bientôt, il se retrouva nu comme un ver, sans autre habit que sa bêtise et son hypocrisie. Mais le Chacal s’inquiéta du jet qui se dirigeait sur lui à présent.
Elle se vengeait ?
Peut-être, en tout cas inconsciemment. Chilk pensait plutôt qu’elle ne voulait pas tuer le gosse, et, au vu de la pression qu’il encourait, il savait qu’un corps maigre et frêle comme celui-ci n’aurait pas résisté longtemps. Mais la puissance du jet d’eau ne faisait que refroidir la veste du Chacal, et son corps qui avait atteint une chaleur déconcertante.
Une épaisse vapeur emplissait la pièce, blanche et étouffante. Un second type de fumée, pour accompagner celui des flammes qui dansaient sur le mur.
Mais il regardait. De ses yeux verts, il ne quittait pas le gosse d’une seconde.
Occasion.
Son corps bondit sur le gamin qui commençait à se recroqueviller. La vapeur s’écarta, tandis que la masse qui faisait du Chacal un monstre de guerre arriva face au gamin.
Son uppercut atteignit l’estomac maigrelet.
Et termina sa course sur le crâne.

Le jeune garçon vola en éclat, dans ses dernières pensées de sagesse. Le Chacal ne lui avait pas laissé la moindre chance. Il avait frappé vite et fort. Un sang froid et gluant le recouvrit, le moucheta. Quelques particules atteignirent la jeune fille au regard hagard.
Le reste de cervelle de feu l’incendiaire atterrit dans les flammes du mur, et brûla avec un crépitement à vomir.

Le Chacal était courbé sur le petit corps explosé.
Une ombre menaçante en contre jour sur flammes orange et jaunes. Il se releva lentement, sans un regard ou une parole sur son geste. L’histoire allait prendre fin, les vérités s’accumulaient.
Seulement, le jeu n’était pas terminé pour Chilk Agony.
Certes, il avait corrigé le gosse.

Mais il restait une gamine avec qui il voulait jouer.

Il se mit à avancer lentement vers l’encadrement de la porte explosée de la cave. Derrière celle-ci, une seconde pièce, et le trou de sortie. Le plafond de la salle présente commençait à s’effriter sous le poids de la bâtisse. Elle ne tiendrait plus longtemps, même si le centre du foyer enflammé était stoppé. Saint Nemur avait vécu ses derniers instants de vie.

Et la voix rauque crépita avec les flammes.


« Toute cette histoire n’est rien. Pour moi, tout ceci n’est rien, gamine… Ce ne sont que des gestes et des conséquences… Mais pour moi, le duel ne s’achève pas ici. »

Il s’arrêta face à la porte, la seule sortie de cette salle brûlante et se tourna vers la fille. Un sourire était sur ses lèvres, sur ce visage aux yeux si verts. Les deux émeraudes dansaient. Folie, force, intelligence et ruse dans un même cocktail. Quel en était le résultat ?

« La seconde partie du duel n’est autre que Toi. Je t’ai observé, depuis l’instant où tu es entré ici. Tout ce que l’on a fait, j’aurai pu le faire seul. Mais Je voulais voir qui tu étais… Qui tu étais vraiment. »

Sa voix ne marquait pas d’autorité, pas un seul sentiment, en fait. Rien qu’une voix forte et rauque, caractéristique et virile. Une voix d’homme vers une femme. Juste ça, rien d’autre.
Et en soit c’était déjà assez effrayant.


« Car je vois que tu te caches. Tu as prononcé des premiers mots avec une difficulté qui n’existe que chez ceux qui se retiennent. Tout ce que tu as pris pour de l’horreur jusqu’à présent n’est rien comparé au reste de la Vie. Pourquoi retiens tu ce qui fais ta Vie ? Kru kru… »

Chilk Agony leva lentement son poing ganté. Fort, serré, il dressa son index.

« Je vais te proposer un jeu. Tu vois la situation, et tu n’as pas le choix. Le choix est un privilège. Tu n’imagines même pas qui je suis. Tu l’as sûrement interprété, pensé, ou imaginé. Mais tu ne sais pas qui je suis vraiment. Je veux savoir qui tu es. »

Il sourit avec plus de conviction.

« Tu as trois choix. Voici le premier. Tu me parles. Tu me dis ton nom, d’où tu viens, et tu m’avoues ton secret, celui au fond de ton cœur de gosse, avec ta voix. Je sais qu’il existe. Si tu fais ainsi, je te fais sortir d’ici, sans aucun problème. »

Il leva le majeur, aux côtés de son index.

« Le second choix. Tu me provoques en duel. Un combat à mort. Si tu me tues, tu pourras récupérer dans ma veste une mandragore rouge et sortir très aisément d’ici. Seule, et libre. »

Il leva l’annulaire. Le trio dansa dans les ombres des flammes.

« Dernier choix… Tu ne choisis pas. Dans ce cas là, baisse la tête et met une main sur le cœur. Je te tuerai rapidement. Sans douleur. »

Il baissa le bras et mit les mains dans ses poches. Plus aucun son, si ce n’est les débris du plafond qui s’effondrait. Les choix et les dés avaient été lancés. Plus rien à faire qu’attendre une réaction de la gamine. Chilk ne voulait pas intuiter sa réponse, ni même sentir son odeur. Il voulait profiter de la fin de l’histoire.
Elle avait enfin le choix de la fin.

Et le Chacal se délectait.
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MessageLe Chacal et l'incendie [privé avec Clarisse Rockwell] EmptyLun 5 Mar 2007 - 19:34

C’est avec horreur que Clarisse vit le Chacal bondir vers l’adolescent, à peine avait-elle perçu le mouvement qu’elle sentit des gouttelettes du liquide chaud et visqueux qu’était le sang l’atteindre.
Chaleur, sueur, fumées et maintenant sang.
Ces odeurs, toutes autant qu’elles étaient lui agressaient les narines.
Elle se concentra sur les odeurs, comme ça elle n’aurait pas à regarder le corps brisé par la force d’un coup de poing. Le sang avait une odeur reconnaissable et les autres senteurs ne pouvaient le masquer.
Comme la vie pouvait être ironique, à peine la vapeur blanche avait envahie la pièce que le sang aussitôt recouvrait les murs. C’était bien pour ça qu’elle ne détourna pas les yeux, elle fixait l’éclaboussure derrière l’endroit où s’était tenu le jeune homme, la seule chose qu’elle évitait de regarder était le corps… cadavre … les restes…

Il n’y avait pas que ça. La Sylphide évitait aussi autre chose, de croiser le regard de l’autre personne qui était dans cet espace et cela pour deux raisons : elle était choquée. Elle l’avait vu sauver des enfants, puis les balancer dans le vide, mais sous le coup de l’émotion et des évènements elle n’y avait réellement prêté attention. Là, elle l’avait vu se précipiter de sang froid vers un jeune sans défenses et visiblement loin d’être de taille pour se mesurer à lui.
La deuxième raison ? Et bien, elle avait perdu, elle s’était laissée prendre par la surprise, les émotions et elle avait brisé ce silence.

Eviter son regard n’y ferait rien, elle le savait bien au fond et elle en eut la confirmation alors qu’il commençait à lui faire une sorte de petit discours. Il était doué de parole après tout, il n’aboya pas d’ordre, ne la menaça pas de mort.
La Sylphide était calme, encore secouée, mais n’avait pas oublié la politesse, quand on lui parlait, elle regardait celui qui s’adressait à elle.
Qu’est-ce qu’il racontait ?
D’abord qu’il y serait arrivé seul. Ensuite qu’il l’avait observée ?
C’était clair, mais elle ne comprenait toujours pas une chose : Pourquoi ?


*Qui j’étais ?*

Elle le prit au mot, mais en attendant elle le fixait, patiemment, elle l’écoutait, elle n’en avait peut être pas le choix, mais il y avait écouter et écouter. Les yeux verts étaient déconcertants, il la fixaient pleins de malice, ruse, intelligence, ils semblaient presque rire de la situation, mais il étaient froids.
Un jeu ?!?
Et il était sérieux.

Lorsque le poing se leva dans les airs elle fixa la main gantée, les mitaines laissaient voir des cicatrices. Un doigt se leva, puis un autre, et finalement un troisième.
La Vie et la Mort ?
Etait-ce vraiment si important après tout ?
Se croyait-il en droit de juger les personnes ainsi ? De leur montrer que la Vie valait la peine d’être vécue, ou bien qu’elle n’en valait pas la peine ?
Quelque part, il avait raison. Mais la fin ne justifie pas les moyens.
Et Pourquoi ?
Cela lui apporterait quoi de savoir qui elle était, ce qu’elle était, ce qu’elle avait fait… ou pas fait ? Rien. Qui était-elle ? Personne.
Cela n’avait aucun sens.
Il la forçait à réfléchir, et elle devrait faire face à son passé. Il l’aidait en quelque sorte, cependant elle ne pensait pas qu’il faisait cela pour elle. Essayait-il de comprendre lui-même quelque chose au travers ça ?
Et bien, il avait dit que c’était un jeu. Donc il ne le prenait véritablement au sérieux… Il… s’amusait ?

Elle ne considéra même pas la deuxième option, elle n’était pas stupide, elle savait peut être maîtriser l’eau, mais jamais elle ne parviendrait à faire quoi que ce soit contre lui. Il pouvait l’assommer par la force de son doigt, elle en était sûre et sans sa fameuse Mandragore rouge… cette chose qu’il avait avalée plus tôt.
Ne pas choisir, c’est ce qu’elle avait fait si longtemps.
Il ne lui restait plus que la première, par élimination.

Elle tourna son regard de nouveau vers les yeux étincelants, prolongeant le silence. Si elle se taisait plus longtemps, elle se demandait comment il réagirait ; il n’attendrait probablement pas qu’elle mette sa main sur son cœur pour … faire ce qu’il avait fait à ce garçon… et à d’autres … beaucoup d’autres ?
Elle ne voulait pas savoir.

Cela ne coûtait rien de lui dire qui elle était… oh si, elle reviendrait sur sa parole.
Ce n’était qu’un jeu pour lui de… De quoi ? Jouer des sentiments des autres ?
L’ironie du sort, mademoiselle J’ai-renoncé-à-la-parole-et-à-mes-sentiments venait juste de briser non seulement un tabou, mais deux. Les seules règles qu’elle ait jamais eues.
C’en était trop.
Elle agit sur cet instinct assez primitif qu’ont certaines femmes, ne se rendant de ce qu’elle faisait alors qu’elle était déjà en train de le faire. Elle le gifla. C’était loin d’être violent, surtout pour Chilk Agony qui était fait de roc, mais c’était sincère. Un coup prévisible, non seulement pour cet individu qui exigeait qu’elle lui donne des réponses alors qu’il ne daignait pas en dire sur lui-même, mais pour n’importe quelle personne dotée d’un minimum de sens commun.
Son regard n’était pas particulièrement haineux, elle le fixait tout simplement. Elle pouvait l’appeler Abruti maintenant, mais parfois les gestes ont plus de sens que les paroles, en tout cas, c’était le cas pour elle.
Elle ne voulait pas jouer avec lui. Elle ne s’amusait pas du tout.
Quel égoïste… non, il n’était pas égoïste, il était comme ne bête qui agissait selon ses instincts, ses besoins, ses envies. Elle ne voulait pas satisfaire le moindre désir de jouer, il l’appelait gamine et gosse depuis tout à l’heure, mais au fond, elle pourrait peut être en dire autant de lui. C’était cela qui l’énervait le plus, même si elle l’était, elle ne voulait pas que quelqu’un dans la même situation lui adresse la parole sur ce ton.

Elle ne baissa pas les yeux.
Il s’amusait là ? Certainement… Ou peut être commençait-il à s’énerver et ce serait alors la fin du jeu et là, ce serait dommage pour elle.
Elle n’avait pas le choix et elle voulait sortir, elle n’était peut être plus trop fatiguée, mais elle voulait sentir la brise fraîche sur son visage, elle voulait voir les étoiles dans le ciel. Quitte à mourir, autant le faire dans un endroit digne de ce nom, loin de murs noircis et d’un corps sans vie. Elle voulait en finir maintenant et elle se fichait pas mal de ses menaces, s’il voulait la tuer, il le ferait de toute manière. Elle avait sa parole qu’il la sortirait de là, mais rien ne garantissait qu’il ne lui fasse rien une fois dehors.
Ils sont tous pareils.
Ah comme elle pouvait les mépriser.

« Clarisse Rockwell. »

Pas si dur hein ?
Deux mots, un prénom suivi d’un nom. Pas si compliqué après tout. Maintenant d’où elle venait. Elle n’avait jamais véritablement considéré ce lieu de naissance si important. Il avait fait d’elle qui elle était…

« Le nom ne te servirait à rien… »

Le nom des lieux changeaient où ils habitaient, dépendant d’évènements, ils changeaient constamment, elle aurait pu lui donner le nom de la ferme, ou d’un village avoisinant, mais cela ne changeait rien.

« Là d’où je viens… les noms… sont aussi éphémères que la Vie. »

Elle désigna le corps, le sang s’était répandu sur le sol, cette fois-ci elle fixa le corps. C’était une drôle d’image, mais c’était exactement ça, un évènement venait, bouleversait tout, et hop, tout changeait. L’éternité n’était pas un concept de valeur, tout vit et meurt.
Elle n’avait toujours pas répondu à sa question.

« Une vaste pleine, bordée par un fleuve… Les montagnes sont loin, au Nord-Est... Une contrée peuplée de la race Sylphide. »

Les mots venaient aussi simplement que les pensées, sa gorge l’irritait, mais cela ne l’empêchait pas du tout de parler.
Nom ? Donné.
Lieu d’origine ? Décrit.
Secret ? Dans son cœur de gosse… bah tiens. Et puis quoi encore ?

Elle tenait à son secret parce que ça faisait mal. Elle ne voyait pas pourquoi elle partagerait son secret avec lui, à part lui prouver à quel point elle a été stupide et à quel point elle a pu être mauvaise, il n’y avait aucun intérêt de lui dire quoique ce soit de plus.
Il n’y avait aucun intérêt pour le reste cependant.
Mais elle ne voulait pas.
C’était un simple pour jeu pour lui, elle ne disait rien et il ce serait la fin, non seulement du jeu, mais d’elle.

Sa bouche restait close, elle lui rendait son regard.
Elle lui dit alors une chose, sérieusement. Elle n’arborait jamais des expressions trop fortes, mais là, elle lui révélait quelque chose et elle voulait s’assurer que ce serait compris. Ce n’était pas LE secret, mais ça y était lié. Elle lui révèlerait certaines choses, mais en proportion de ce qu’il comprendrait – à moins qu’il ne la menace encore comme un vulgaire gamin pourri gâté, habitué à toujours avoir ce qu’il voulait – tellement de choses étaient liées à ce qu’il appelé secret, mais qui, au final, n’était qu’une zone d’ombre dont elle avait honte et dont elle ne voulait parler.
Elle se rappelait le jour où elle l’avait entendu. Tout avait pris ampleur ce jour-là.
Elle inspira, et s’étouffa, les fumées nauséabondes et nocives languissaient dans la pièce, cela mêlé à l’odeur …


« La Mort est si belle que la Vie en est tombée amoureuse. »

Voilà.
Elle l’avait dit.
Du moins, elle avait commencé.
Mais tout bon conteur voulait s’assurer qu’il avait affaire au bon public avant de se lancer dans un récit.
D’autant plus, qu’il faut nous rappeler que ceci n’est pas une histoire ordinaire.
C’est la réalité.
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MessageLe Chacal et l'incendie [privé avec Clarisse Rockwell] EmptyMar 6 Mar 2007 - 20:36

"I'm watching at the world that we loose, I'm searching for something to choose..."

Masterplan



Les histoires aboutissent toutes par une vérité, une remise en place des choses. Il faut croire que le moment était venu pour nos deux amis d’en finir. Le temps avançait, voyez vous. Il courrait, courrait trop vite pour les murs du bâtiment. Le temps a plusieurs formes. Ici, ce sont des flammes orangées, qui consument la vie d’un orphelinat aux secrets inavouables.
A moins que ce ne soit un Chacal aux dents longues et aux yeux verts… ?
Ou alors les réponses d’une jeune fille, douce derrière un mur de glace et de lourd passé.
Allons y mes fidèles amis ! La fin approche…
Venez écouter…

Chilk Agony restait une immobile, tel une statue aux reflets rouges, aux ombres noires. Les flammes achevaient leur travail. L’extérieur n’était déjà qu’un débris géant, un monstre qui s’effondrait. La masse flamboyante s’effondrait de l’intérieur, s’affaissait avec fracas.
Et dans ce dédale de fumée et de braises, deux jeunes gens faisaient encore face.
Et pour l’un d’eux, le jeu se terminait.

Le Chacal était resté de marbre face aux réponses, et au choix entrepris par la jeune femme. Dès que ses mots jaillirent de sa bouche fine, il s’était reclus au rang de spectateur assidu, les oreilles grandes ouvertes.
Il était loin et près à la fois.
Si proche, que la voix de la femme semblait exploser dans son crâne, qu’il s’abreuva de chacune de ses paroles avec un entrain magistral. Chaque courte description, la syntaxe, rien ne fut laissé pour compte au sens intuitif d e l’Increvable. Surtout le nom de la jeune fille.
Clarisse Rockwell. Il s’en souviendrait –du moins, il essayerait.

Si loin, que même ses yeux verts si vivants ne cillèrent pas lorsqu’il reçu la baffe en pleine figure. Son corps ne bougea même pas. Il ne la sentit même pas. Le claquement sec faisait parti de la réponse.

Elle avait pris le premier choix. Le Chacal aurait pu l’intuiter, mais il n’avait pas voulu. Il avait voulu la surprise. Il n’avait pas été déçu. Même si le secret n’était pas dévoilé, il avait été largement satisfait. Il aurait même pensé avoir à plus la menacer, kru kru.
La victoire totale avait un goût délectable…
A son tour de révéler….

Un grondement sourd explosa au dessus de leurs têtes.

Kof. Tant pis.
Le temps manquait.
Ils étaient restés un peu longtemps dans cette baraque. Il était temps de finir tout cela. Chilk avait promis. On lui imputait rarement de ne pas tenir ses promesses. Après tout, il en avait fait le choix, lui aussi…

Il se mit en mouvement pour la première fois depuis que son poing ganté s’était rabaissé. Un pas lourd et pesant. Ses yeux étaient masqués derrière ses cheveux gras de sueurs, en bataille totale. Agony se stoppa net devant la jeune femme –Clarisse Rockwell de Sans Nom avec un secret- et son visage sans expression s’abaissa sur elle. Il eut un sourire étrange.
Etrangement doux.
Rah, elle avait eu du courage quand même.

Chilk Agony leva lentement son bras droit.
Il l’abattit et lui arracha la poitrine d’un geste, tandis que son autre main attaquait la jugulaire palpitante de la magicienne au regard fixe. Un flot de lambeaux déchiquetés s’échappa de l’avant de la jeune femme, qui n’eut pas le temps de voir son torse en bouillie, que sa tête se rejetait déjà en arrière sous la pression du jet de sang.
Le Chacal lécha sa main tandis que l’hémoglobine aspergeait son visage.
Ca c’était pour lui avoir tenue tête, pauvre folle.
On ne joue pas avec le Chacal.


Le bras droit s’abattis dans la nuque. Un coup du plat de la main, sans retour. Elle s’évanouit parmi les flammes, et seul le bras gauche aux réflexes monstrueux de Chilk Agony put la rattraper.
Il la regarda d’un œil hagard.
Ouais. Il aurait pu la tuer mille fois dans cette courte épopée. Chilk s’était toujours retenu, d’une motivation à une autre.

Le plafond craqua, et un flot de flamme embrasa la pièce. Le Chacal serra la gamine endormie contre son corps, tirant de l’autre main son démon rouge sang.
Il toussa et souri en coin, avant de se parler à lui seul.


« Kof, très bien, c’est à mon tour de jouer… sortons d’ici ! »

Et le grand et fier orphelinat Saint Nemur s’effondra avec une déflagration assourdissante.





Loin de tout le capharnaüm des secours et des hurlements, loin des incendies et des héros acclamés, un petit terrain d’herbe verte, dans les collines en bordure de la citée accueillait un corps géant fumant. La masse, noire de suie et de cendre, laissait échapper une fumée acre et puante. Une de celle qui vous prend aux tripes, qui vous dit de dégager de là en vitesse.

La chose s’agenouilla, haletante, et ses deux bras écartèrent les flancs de sa veste de cuir brûlée. Un corps tomba sur l’herbe verte, avec un bruit mate.
Un corps à peau blanche, tachée en quelques endroits, si parfaitement intact qu’on aurait dit qu’il passait une nuit paisible après une tempête de mort…

Chilk Agony releva son corps massif, si fort et brave. Il renifla l’air frais. Le Chacal avait fait de son mieux pour passer vite entre les flammes, y avait appliqué tout son art.
Le coup avait été plutôt réussi : la jeune femme s’en sortait s’en dommage.
Il toussa et regarda le ciel étoilé, avant de remettre ses mains brûlées dans leurs poches de vestes respectives.
Ses yeux verts s’abaissèrent encore sur le corps posé sur le sol. Une légère brise agita les cendres dans ses cheveux fous, et retira une traîné de fumée grise de l’ensemble de son corps… Kof, belle prise de risques !

Il se mit à parler.
Chilk Agony la savait endormie. Néanmoins, il intuitait fortement qu’elle entendait. Elle savait tout ce qui s’était passé, et entendait à présent ce qu’il disait.
Elle se réveillerait alors qu’il partirait, et ce serait le mot de la fin.
La fin d’une nouvelle histoire, une de plus dans ce héros qu’était Agony. Ouais, un héros. C’est con à dire, mais il n’est pas comme les autres, c’est tout…
Un jour, il passera sur votre chemin, et vous comprendrez.


« Clarisse Rockwell… Kru kru, quel chemin tortueux pour vous arracher un nom ! Haha ! Je me fous de ce que vous êtes et étiez… Ce qui m’intéresse le plus souvent est ce qu’on devient, selon les choix qui s’imposent et que l’on prend… Le reste, c’est du remplissage. Tant qu’on garde son chemin, on avance dessus. Le reste c’est le brouillard. »

Il décrocha son regard, renifla et commença de redescendre vers la ville endormie à nouveau.

« Un jour, vous me remercierez de vous avoir donné un choix, et vous vous féliciterez d’en avoir pris un… Un jour, vous connaîtrez la seule vérité qui est importante, et la mort ne sera plus amoureuse de la Vie. Car votre Vie sera simplement libre, et vous avec, hin hin… »

Ses pas s’enchaînèrent en même temps que ses paroles.

« Et peut-être que ce jour là, vous me croiserez à nouveau. Et que vous me remercierez en répondant par le second choix. J’ai hâte de faire un duel avec toi, petite Clarisse… »

Il toussa à nouveau, et continua d’avancer.
Ombre parmi les ombres dessinées par la nuit. La lune éclairait le col de sa veste. Sa seule compagne.
Une veste qui en avait vu autant que ses yeux verts.

Oui, un jour, vous comprendrez qui est Chilk Agony.

Vous comprendrez que l’on ne peut pas l’intuiter.
Car il le fait avant vous.
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MessageLe Chacal et l'incendie [privé avec Clarisse Rockwell] EmptyMer 7 Mar 2007 - 14:02

Clarisse aimait le silence, mais celui qui précéda les quelques bouts de phrases alignées avec soin n’était pas de ce silence qu’elle appréciait. Au lieu d’avoir l’impression que tout était suspendu, donnant un aspect magique et réconfortant, le silence ne faisait que faire peser la menace d’avantage.
Un grondement. Le silence était donc brisé.
Le Chacal bougea, alors qu’il avançait quelque chose cria à Clarisse de reculer, après tout il l’avait menacée et rien ne prouverait qu’il tiendrait sa parole.
Un sourire ? Il devait s’amuser après tout. Quel imbécile… un imbécile sans nom, c’était toujours un inconnu.
Elle n’eût pas tellement le temps d’y songer, une main, Sa main, s’abattit sur sa nuque.

Après, cela l’histoire – la réalité du point de vue d’une jeune Sylphide de dix-neuf ans – devint quelque peu floue.
Assommée, c’est dur d’avoir des impressions, des pensées.
Peut être qu’elle rêva. Peut être pas.
Toujours est-il que l’Increvable, Chacal - peu importe le nom car il était toujours Inconnu pour elle - tint sa parole. Il traversa ce qui fut jadis un orphelinat de nom, quelque chose qui deviendrait une part dans la légende d’un jeune ange, le héros du soir.

Elle ne comprenait pas vraiment, elle ne se réveilla pas tout d’un coup, comme on le fait lorsqu’on dort, elle regagna ses esprits. Sa conscience s’éveilla, elle pouvait sentir l’air frais sur son visage, l’odeur de sueur, de la fumée et cette odeur amère qu’elle associerait toujours à l’Inconnu, ce devait être cette chose rouge.
Il lui était encore dur de pouvoir réfléchir, son mal de crâne était revenu en force. Ce n’était pas très grave, l’odeur ne pouvait être que celle de Chilk Agony.
Le sol.
Ce fut une longue soirée, elle pouvait se reposer maintenant. Elle garda ses yeux fermés, si elle les ouvrait, elle devrait faire face au monde plus vite que ça et à cette brute aussi, elle ne savait pas ce qu’elle pensait de lui et ne voulait y songer pour l’instant. Elle voulait juste se reposer et oublier ce qu’elle avait vu.

Brouillard… La leçon de morale, c’est comme ça que les histoires finissent.
Le héros se donne un air mystérieux, parfois il joue au poseur, et il dit une phrase ou deux. Et il s’en va, direction une autre aventure.
Mais comme c’est la réalité, Clarisse n’écouta les paroles de celui qui l’avait sauvé, certes, mais elle n’accepta pas sa version des faits. Il n’avait peut être pas compris que c’est Vie qui était amoureuse de Mort, car la Mort pouvait être violente ou douce, mais au final elle était Paix.
Dommage qu’elle ne fut pas superstitieuse, avec ce genre de pensées elle aurait passé à côté de l’ultime phrase de l’Inconnu qui résonna dans les airs, il était l’heure pour le héros de cette histoire de se retirer.

Le second choix ?
Un duel…La Mandragore Rouge hein?
Cette plante ne l’intéressait pas, elle était intriguée et préférait en apprendre d’avantage, mais pas par l’intermédiaire d’un combat. En plus, il en userait et elle devait apprendre beaucoup avant qu’elle n’ose s’imaginer pouvoir durer plus de quelques secondes contre lui.
Elle avait le temps, il avait dit lorsque sa Vie serait libre oh oui, elle avait bien dut temps devant elle avant que cela n’arrive.

Elle ouvrit les yeux, les étoiles devaient être magnifiques, si seulement un épais nuage noir ne couvrait pas son champ de vision, peut être en aurait-elle profité.
Pour l’instant, elle était juste personne, Petite Clarisse, voilà qui elle était pour l’Inconnu, mais bientôt elle se plongerait dans le sommeil, adoptant ce coin pour lit, ce n’était pas cela qui la gênerait.
Elle ne bougea pas, à l’exception peut être des mouvements de ses paupières lorsqu’elle lignait des yeux et de son thorax qui se levait et se baissait au rythme de sa respiration. Elle resta longtemps comme cela, à ne rien faire, elle fixait juste les étoiles et se rendait compte à quel point elle était petite. De même pour le Chacal, il était presque aussi petit qu’elle de ce point de vue là, elle avait donc toutes ces chances de pouvoir s’améliorer.

Elle ferma ses yeux, un bref moment, puis se remit sur ses pieds.
Dire que plus tôt dans la soirée elle se plaignait à cause d’une simple égratignure sur sa main. Elle fixa le bandage défait, le sang sec de la blessure qui s’était rouverte était noir, mêlé à de la cendre, suie, fumée.
L’heure n’était pas aux rêves, elle voulait se laver et retirer toute cette crasse. Elle sentait presque aussi mauvais que le Chacal, et elle n’avait pas besoin de se regarder pour savoir qu’un film devait la recouvrir.
Elle ne savait pas ce que lui réservait demain, mais ce n’était pas l’essentiel, pour l’instant, elle allait se diriger vers le lac. Elle pourrait non seulement se laver, mais se reposer dans son environnement.

Elle ne savait pas où elle était, elle ne connaissait toujours pas cette cité aux facettes multiples, mais par pur esprit de contradiction, elle emprunta le chemin qui allait à l’opposé de l’Increvable Inconnu.
Elle le recroiserait peut être, et lorsqu’elle le ferait, elle voulait être capable de lui tenir tête au moins quelques secondes.
Il avait dit que ce serait sa manière de le remercier. Elle ne lui devait rien, il avait failli la faire tuer et la tuer de nombreuses fois en si peu de temps. Elle n’avait remercié personne depuis longtemps et si elle venait à le faire, elle voulait être capable de le faire sans hypocrisie, même si elle ne lui était pas encore reconnaissante, car en plus de la menacer, il lui avait donné une bien étrange vue de cette cité, elle qui était venue ici pour se perfectionner, en apprendre plus n’en avait entendu que du bien.
Elle leva son avant-bras droit et le ramena vers elle, un signe de salutation et de respect pour Celui qui avait été. Il ne verrait jamais ce signe et c’était comme cela qu’elle le voulait, il saurait peut être il semblait toujours tout savoir, comme s’il devinait, pressentait, comme s’il intuitait.


*Enchantée.*

Une habitude de chez elle de le dire après sa première rencontre. Elle failli le dire à voix haute, elle secoua la tête, elle ne parlait pas pour rien dire, mais elle le pensait alors elle aurait peut être pu le dire à haute voix.
Il avait gagné.
Elle n’avait pas perdu pourtant.
Elle se dirigea au hasard dans les rues de la cité, elle savait bien qu’elle trouverait le lac qu’elle soit dans la bonne direction ou pas ne comptait pas tellement car elle avait son temps et le chemin au final n’était pas le plu important…
Que du remplissage, il n’avait peut être pas tort après tout. Les vues convergeraient quant à la morale de tout ça.
Mais ce n’est pas si grave, ce n’est pas leur histoire qui serait racontée aux orphelins et enfants de la cité. On raconterait l’acte héroïque d’un bel ange qui avait secouru quatre… non cinq petits.
Un Inconnu et Petite Clarisse ?
Jamais entendu parlé.
Certains disent que le prochain orphelinat était plus grand. Vous voulez que je vous raconte ? Ou peut être comment un tailleur entreprit un long voyage pour trouver de la soie parfaite pour les grandes dames de la Cité ?
Non ?
Tant pis.
Tellement d’histoires circulent que l’on n’y prête plus grande attention, du coup on ne veut entendre parler que de beaux princes qui vont secourir les demoiselles en détresse. Qu’un drogué aide une fille à faire face à elle-même n’est pas assez intéressant, mais ça en vaut peut être le détour.
Pour Clarisse ce n’était pas qu’une histoire. C’était une autre de ces histoires qui font de sa Vie une chose bien étrange. C’était une aventure qui lui fit découvrir d’autres aspects de la Vie, des gens et de cette cité. C’était, c’est et sera toujours la réalité pour elle.
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MessageLe Chacal et l'incendie [privé avec Clarisse Rockwell] EmptyMer 7 Mar 2007 - 18:10

[Bravo et encore merci à la joueuse pour ce merveilleux moment de RP! A la prochaine pour d'autres aventures du Chacal! See yah!]

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