Minilya qui s’était inscrite aux cours attendait maintenant que ceux-ci débutent, enfin, ceux auxquels elle s'était inscrite. En attendant, elle n’avait rien de particulier de prévu, son entrée dans la Cité n’avait rien de glorieux. Sa première rencontre fut brève et elle ne la considérait pas comme une véritable rencontre, vint ensuite un ange, Sense avec qui elle avait passé un moment bien agréable.
Malheureusement, Minilya ne connaissait rien de la civilisation et avait bien des choses à apprendre. Son apparance douce pouvait se révéler trompeuse, elle était quelqu'un de très gracieux et d'aimable, mais son manque de savoir-vivre passait souvent pour de l'arrogance.
L’école lui semblait un très bon point de départ, ainsi, elle flânait dans les couloirs. La Vélane gardait ses yeux ouverts, chaque coin dissimulait un autre couloirqui menait à un univers différent. Après un moment, elle parvint à un coin plus reculé, elle se repérait grâce aux inscriptions sur les portes. Une certaine porte attira son regard et éveilla quelque chose en elle.
** Bureau de Lorelaï, Infirmière de l’école et Psychologue.**
Minilya ne put retenir un sourire. Elle comprenait l’utilité d’une psychologue, mais elle avait peine à croire que celle-ci puisse gérer et son état d’infirmière et celui de psychologue en même temps. Elle se tenait devant la porte, elle hésita un moment.
**Voyons, voyons ma petite Minilya, tu n’es pas blessée, aucune utilité de te rendre à l'infirmerie. Et tu ne vas tout de même pas dévoiler ta vie privée, tes sentiments par rapport aux choses à une inconnue ? **
Le sourire qui languissait souvent sur ses lèvres avait disparu, elle n’avait rien à faire là et le savait pertinemment bien, elle faisait preuve de faiblesse et ne pouvait supporter cette pensée. Alors pourquoi ne reprenait-elle pas cette démarche assurée qu’elle avait tantôt ? En fait, pourquoi s’était-elle arrêtée ? Minilya était maintenant perdue dans ses pensées et faisait abstraction de ce qui l’entourait, il n’y avait plus école, couloirs, bureaux ou psychologues. Il y avait une sensation de chaleur qu’elle pouvait sentir sur son visage, non pas la douce et agréable chaleur d’un bon feu de bois, mais celle d’un feu ravageur, destructeur, elle le sentait qui lui brûlait son visage si blanc, sa peau brûlait, ses yeux ne s’entrouvraient qu’avec peine, l’odeur du brûlé… et de ce qui était en train de brûler dans le feu.
Si l’émotion n’était pas aussi forte, peut être aurait-elle laissé un gémissement franchir ses fines lèvres, mais elle les pinça et avant de laisser les larmes monter à ses yeux, elle les rouvrit, s’interdisant de repenser à ce qu’elle avait toujours ignoré, ce qu'elle avait prit soin de dissimuler au plus profond d'elle-même.
Son bras qui s'était figé à mi-chemin de la porte tremblait légèrement. Personne ne pourrait le voir, à moins de lui faire directement face. Elle voilait dépasser la porte de sa démarche assurée. Mais elle se tenait toujours aussi droite, son visage avait perdu tout signe de fierté, de ce statut prisé qu'elle avait eu autrefois, elle était devenue « rien » et rien elle resterait.
**Tu vois Minilya, il n'y a rien que tu ne puisses partager… Rien qui ne peut être fait par rapport à la situation qui s'est déroulée… Rien qu’une perte de temps absurde. **
La Vélane pencha la tête sur le côté, une habitude qu'elle avait, signe de réflexion. Elle évaluait la situation, elle se le devait, elle semblait toujours en conflit avec elle-même, quoiqu'elle fasse, peu importe la décision. Mais la situation était évidente, aucune raison de continuer ce débat perdu d'avance: Elle n'avait rien à faire là.
C'est ainsi que sa main s'abattit sur la porte quatre fois. Les coups furent portés sans force, mais étaient secs. Si quelqu'un se trouvait dans ce bureau, elle serait entendue.
**Tête haute, Minilya! Maintenant que tu as pris une stupide décision, autant assumer.**