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 Je t'aime moi non plus (Pas déranger)

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Tranlthanas Courseaube
Vagabond
Tranlthanas Courseaube
Nombre de messages : 296
Âge : 512
Race : Elfe Sabrone à l'état sauvage
Poste : Emmerdeur (Peluche chauffante à l'occasion)
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MessageJe t'aime moi non plus (Pas déranger) EmptyLun 6 Nov 2006 - 2:41

"Quelle heure est-il ?" demanda l'esprit de la panthère à l'oiseau venu sautiller près d'elle.

Bien entendu, aucune réponse ne lui parvint.

"D'accord. Merci."

L'énorme félin n'osait imaginer le nombre d'heures qu'il avait passées ici. Beaucoup, sans aucun doute. Il avait vu une journée et une nuit entières s'écouler, et l'aube était passée depuis un très long moment maintenant. Le soleil était haut dans le ciel.

La bête gisait allongée sur son flanc gauche, à l'ombre d'un des grands arbres de la Lagune. Mais loin du point où le combat qui l'avait tant amochée s'était déroulé. Aucune parcelle de son corps était encore entière : Partout, des entailles, des trous, du sang et du sable. Du sang sur le sable. Du sang qui s'étalait partout et qui coulait depuis… Eh bien nous en revenons à la question du temps que la panthère se posait. En tout cas, cela faisait longtemps. Quelques tâches rouges flottaient encore dans l'eau où la bête était passée, et l'on pouvait suivre sa route à terre en regardant les immenses traînées de sang sur le sable et les cailloux. Et tout au bout, on retrouvait ce qui à première vue semblait être un cadavre de panthère noire. Une grosse panthère à l'aura enflammée et aux énormes crocs tout aussi maculés de sang que le reste de son corps.

Mais le vrai cadavre, c'était celui qui se retrouvait un peu à côté du félin. Un individu lambda qu'on ne peut prendre la peine de décrire et dont la tête de toute façon a déjà roulé ailleurs sans que l'on sache où. Un pauvre type qui avait cru bon de se pencher sur l'animal en le croyant mort. Et le mort en question lui avait sauté à la gorge dans le sens premier du terme. Dans d'ultimes efforts, la panthère, sachant qu'elle perdait beaucoup de sang, s'abreuvait de celui de sa victime. Il fallait bien compenser. Et elle n'avait pas assez de force pour retourner lécher le sien.

Plusieurs images étaient parvenues à la tête de l'animal. Des images du présent qu'il avait suivies avec intérêt, comme toutes les autres. Parce que tout ce qui concernait Lén l'intéressait. Il avouait que l'elfe tombait souvent à pic. Tout au moins, le Solan était toujours là quand le Sabrone avait besoin de lui. Et inversement. Même si ce n'était jamais très évident… Heureusement quand on est liés on sait se comprendre.

Laissant le prince faire son office ailleurs durant une journée, ce qui fut nécessaire pour apprendre quelque chose d'énormément utile, Tranlthanas s'était peu à peu décidé à le rappeler à lui. Encore une fois, il avait besoin du blond. Et, trop facile à lire, le cœur de ce dernier prononçait souvent son nom à lui, le brun. C'était le moment où jamais.

Bien que la force physique lui manquât, la panthère se redressa lentement. Très lentement. Avec une lenteur qui l'exaspérait mais qui était obligatoire si elle ne voulait pas se disloquer d'une seconde à l'autre. Et elle se traîna encore ailleurs, semant toujours son chemin de sang. Tout en se déplaçant, elle se concentrait, cherchait, fouillait. Sa pensée tournait autour de Lén, l'imaginait, lui parlait en sachant qu'il n'entendrait pas. Un instant, ce fut Tranlthanas, l'elfe, qui réapparut, se traînant piteusement à quatre pattes loin de l'endroit qui lui avait servi de point d'agonie. A son cou, la pierre jaune taillée en forme de Lune commençait à clignoter. Il obtenait donc ce qu'il voulait… Parfait. Il n'aurait plus manqué que cela rate !

Il arriva près d'un grand arbre noueux dont les branches tortueuses s'étendaient à ras de l'eau. Evoluant sans grimacer ou se plaindre sous les basses branches des arbres, l'elfe s'en rapprocha en tentant d'accélérer un peu… Seule conséquence : sa plaie au ventre s'élargit. Il comprit qu'il avait intérêt à se poser de nouveau et rapidement s'il ne voulait pas perdre boyaux et tripes. Heureusement, il y était. La branche. L'eau. Il se stoppa et se concentra encore plus fort.

Il jeta finalement un coup d'œil à ses mains ; ce n'étaient plus les siennes. Ses mains mutilées dont on ne voyait même plus la couleur matte sous le sang étaient devenues blanches. Blanches, fines, et si douces à vue d'œil. Et ses gestes d'une délicatesse absolue. Une partie même du décor devant lui avait changé : à terre il ne voyait plus des cailloux couverts de liquide rouge, mais une table en bois couverte de livres et de parchemins gribouillés de notes.

Bon, soyons clair et précis…

"Aide-moi."

Tranlthanas posa l'une de ses mains sur la branche, et l'autre dans l'eau. Quelques secondes lui suffirent et déjà il coupait le contact. Puis il se laissa tomber de nouveau au sol, oubliant de retrouver sa forme de panthère qui lui consommait moins d'énergie. Et il attendit patiemment.
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Dieu que le temps passait vite quand on s'occupait !

La tête de Lén glissa de la main dans laquelle elle était posée, ce qui eut pour effet de réveiller l'elfe d'un coup. Emettant un petit bruit surpris, il rouvrit les yeux. Ses paupières étaient si lourdes… Et pourtant, on était déjà le matin ! Le regard de petit elfe tomba sur son travail. Un travail sur lequel il avait planché toute la nuit. Levant un sourcil, il attrapa tous les parchemins griffonnés de son écriture, soit hâtive, soit endormie. Mettre cela au propre ? Comme si cela était une priorité ! De sa pensée enflouée de sommeil, il arrivait à tout racoler. C'était l'essentiel !

Il laissa retomber ses notes, leur jetant un dernier regard.

Il avait été tellement embrouillé ces derniers jours qu'une mise sur papier lui avait été obligatoire pour comprendre quelque chose au déroulement de sa vie. Et à son futur déroulement. Tout ce qu'il l'avait titillé ces derniers temps. Et il y en avait eu plus en une semaine que dans tous le reste de sa vie ! En premier lieu, sa manière de réagir. Il ne pouvait plus continuer ainsi. Le ménage devait être fait dans ses pensées car il n'était plus clair pour lui-même et les autres. Soit se fixer. Il savait où désormais. Les pleurs ne marchaient plus depuis longtemps avec Tina. Ils atteignaient peu Eal. Archael laissait passer, et Khori s'arrangeait pour les sécher au plus vite. La palme de la rapidité dans ce domaine lui était d'ailleurs dédiée ! Lén avait décidé que ses envies passeraient avant ses sentiments. Cela serait dur de se forcer à faire barrière contre l'avalanche de larmes. Mais cela se travaillait, n'est-ce pas.

Ce changement de position caractérielle servait d'ailleurs la suite. Etoile, ô mon Etoile. Petit elfe avait tout compris du sens existentiel de cette magnifique Etoile de Cristal. Certes, il en avait découvert certaines propriétés… Mais jamais il n'avait pu comprendre pourquoi. Dévalisant sa mémoire et le peu dont parlaient les livres, attendant confirmation de ses parents, Lén avait réussi à tout faire coller. C'était absolument magique ! Il se souvint de son rituel, à la forêt. Le début de la compréhension… Seulement, il avait fallu encaisser la vérité. Une vérité que l'elfe se cachait à lui-même depuis longtemps... Tranquillement, il avait accepté. Tout. Comme son changement de réaction l'imposait. Ne plus pleurer, ne plus se cacher.

Et enfin, tout ce qui était lié à ce bazar. Lén se gratta la tête. Il ne lui restait plus qu'à exorciser tout cela ! Khori, la veille-même, lui avait parlé de Tranlthanas. Ils s'étaient battus. Lén n'avait pu se reprendre tout de suite, mais avait été tenté d'aller lui-même trouver son reflet. Mais il avait sa fierté ! Il valait mieux attendre. Surtout que la relation était trop ambiguë pour qu'il puisse se permettre d'aller chercher le Sabrone. Leurs… Rôles étaient très précis.

D'une main tremblante de froid et de fatigue, Lén referma le livre devant lui. Un livre qui concernait l'exorcisme, cette chose où il avait eu tant de mal l'autre jour, lors du cours avec Archael. La chose le dépassait encore, à vrai dire. Mais il s'était juré d'y arriver ! Il avait dévoré le livre du début à la fin. Rempli de techniques, d'explications, de débouchés sur d'autres branches proches de l'exorcisme ; Petit elfe s'y était encore perdu en général, mais avait réussi à récolter bon nombre d'informations très utiles sur la manière d'aborder cet aspect de la magie aérienne. Petit problème à ce niveau : Il ne pouvait pas s'entraîner, à moins dans la Cité de tomber sur un possédé. Il lui manquait à ce propos quelques informations supplémentaires sur la manière de déceler un corps possédé, car il avait encore un mal fou avec cette histoire de mélodie.

Un bâillement lui échappa. Petit elfe s'étira et, décidant de tout laisser là pour l'instant, se releva, prêt à aller se coucher pour de bon.

Mais soudain, il s'arrêta. Il y avait une drôle d'odeur dans l'air… Qui ne venait sûrement pas de chez lui ! Ca puait… le… Sang ! L'elfe resta cloué sur place, tremblant. Une grimace terrible s'affichait sur son visage. Mais d'où cela sortait ? Affolé, il tourna surplace, sa respiration commençant à accélérer sous l'effet de la peur. Un mal de bras soudain l'obligea à baisser les yeux, lentement et peu rassuré. Un cri déchirant s'échappa de lui lorsqu'il s'aperçut de l'état des bras en questions. Qui n'étaient même pas les siens !! La tête lui tourna rapidement. Il eut à peine le temps de sentir que l'une de ses mains plongeait dans de l'eau, et que l'autre allait toucher autre chose… De rugueux et dur. Puis ses genoux le trahirent et il tomba au sol, évanoui.

Ce que Lén ne sut pas, c'est qu'il ne resta évanoui que quelques secondes. Car Cynn, toute proche de lui comme toujours, s'était immédiatement jetée sur lui pour lui lécher le visage avec un amour sans bornes. Gémissant, l'elfe s'était réveillé avec, en écho dans la tête, une voix bien connue qui lui disait sur un ton tout aussi bien connu de l'aider. Petit elfe l'avait prédit. Mais ne s'y était pas préparé ! Encore plus affolé que tout à l'heure, mais pour une autre raison, Lén se remit debout tant bien que mal et courut vers son portemanteau. Il en retira d'abord le pardessus à tunique, qu'il enfila, puis ce fut au tour de la grande et épaisse cape verte. Il sortit précipitamment de la maison, mais à peine sur le seuil, il retourna à l'intérieur.

Deux choses à faire ! Tout d'abord, il déchira un morceau de parchemin et laissa un court mot à Eal au cas où celui-ci débarquerait durant son absence. Un simple "Je suis parti aider un ami. Je t'aime ! Lén.". Le laissant sur la table basse du salon, il alla prendre un peu d'argent et surtout, sortit d'une cachette bien gardée la broche que Tranlthanas lui avait fait passer il y avait de cela plusieurs mois. Il la colla sous le nez de Cynn.


-Je vais avoir besoin de toi ! Toi aussi, mon vent !

Les fées teintèrent de joie, et filaient déjà hors de la maison, suivies par les bandes de couleurs et les paillettes. Fermant la porte de la maison à double-tour, Lén leur courut lui aussi après.
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Tranlthanas Courseaube
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Tranlthanas Courseaube
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MessageJe t'aime moi non plus (Pas déranger) EmptyMer 8 Nov 2006 - 14:22

Dis donc, des cailloux, y a plus confortable… Lén, grouille-toi.

Enfin, Tranlthanas n'avait pas réellement à se plaindre, et il le savait : A part une humeur monstre, monstrueusement mauvaise, des brûlures partout tant qu'il avait l'impression de s'être jeté un sort à lui-même pire que lorsqu'il réchauffait sa température interne, et le fait qu'il avait depuis longtemps perdu la sensation de froid… Tout allait très bien. Et puis il était patient, là n'était pas le problème.

M'enfin, après avoir passé plus d'un jour un peu trop tranquillement, dévoré par la tentation de revoir Lén dont il savait maintenant qu'il était capable de soigner… Ô surprise, ô perplexité. Voir ça de lui-même était obligatoire pour y croire. Bref, cela le pressait un peu désormais. Et comme à chaque fois la rencontre entre les deux elfes était une vraie guerre froide entre meilleurs amis du monde, cela en faisait un moment très important pour eux deux. Bah… A bien y réfléchir, ils n'étaient plus à quelques heures près, depuis le temps.

Mais tout de même.

Le Cœur Sombre cessa d'y penser. Penser ainsi usait ses forces, et il en avait besoin. Il ferma donc les yeux et vida son esprit, comme s'il s'était plongé dans un sommeil sans rêves. Mais il ne dormait pas. Il se bornait à écouter les bruits autour de lui, sans chercher à tous les analyser. Juste ceux qui pouvaient être significatifs. Il se trompa d'ailleurs deux ou trois fois, un peu déçu. Mais finalement, après cet instant qui lui avait paru durer une éternité, il entendit appeler.

Son prénom, qui pour lui n'avait plus de sens, semblait reprendre vie lorsque c'était la voix de Lén qui le prononçait. Phénomène inexplicable qui donnait envie au Sabrone de retourner dans son pays d'origine pour y remettre l'ordre et la tranquillité qu'il avait un jour espéré pouvoir faire prospérer, à l'image de son père. Mais il savait très concrètement qu'une fois séparé de Lén, il irait plutôt aider l'anarchie à perdurer, et appliquer lui aussi la loi du plus fort. Et garder Lén à côté de lui pour toujours ? Impossible. Le petit prince était comme un magnifique oiseau, qui, une fois mis en cage, cessait de chanter et se laissait dépérir. Tranlthanas n'aurait donc d'autre choix que celui d'abréger ses souffrances. Ou d'attendre que quelqu'un, comme toujours, vienne s'en charger à sa place. Pourtant, l'envie de lui faire connaître l'Enfer était très présente…

Non, non, Tranlthanas, ne pense pas à cela… Enfin… Pas tout de suite.

L'idée de guider le Solan ne lui vint pas à l'esprit, et il le laissa se débrouiller, vaincu par la flemme de répondre aux appels. Il ne fit qu'un effort qu'il jugea déjà très suffisant, ce fut celui de se tourner sur le dos pour faciliter le travail de son comparse. Si celui-ci arrivait déjà à l'approcher. Le trouver, c'était une chose. Le voir, c 'en serait une autre… Lén… N'avait qu'à suivre le sang. Aha ha…

La première épreuve fut passée comme Tranlthanas la prévoyait : Lén fermait les yeux. Il l'apercevait de là où il était, mais ne se décidait toujours pas à le guider avec la voix. Avant que ce ne soit l'elfe qui arrive vers lui, ce fut… c'est quoi ça ?

Punaise, un truc blanc, à quatre pattes, pleins de poils… Et qui fait "waf". Un chien. Pas vu arriver, celui-là… A l'image de Lén ; tellement mignon que c'en était effrayant. Tranlthanas n'aimait pas les chiens. Il posa un regard irrité sur la bête qui jappait, et bientôt, ce fut l'elfe blanc qui apparut. Sauvé.


-Tu y es, articula enfin le Cœur Sombre d'une voix traînante, tournant la tête.

Il avait abandonné la langue commune, et s'était adressé à son soigneur en langue Sabrone. Entre eux ils faisaient toujours ainsi ; chacun parlait sa propre langue, et ils se comprenaient très bien tous deux. La langue du métis était étrange. Autant celle de Lén était fixée depuis des millénaires, belle et fluide, partagée entre la langue des Anges et les premiers dialectes elfes, autant la sienne était d'une irrégularité totale. Et encore, c'était la langue des Sédentaires ! Elle était tout aussi belle, mais l'accent sauvageon s'y entendait très bien. Des mots empruntés à plusieurs autres langues, racollés entre eux.

L'expression absolument dégoûtée de Lén à propos du sang qui devait se sentir à des mètresà la ronde n'échappa pas à Tranlthanas. Cette tête le faisait jubiler. Il avait toujours adoré le dégoûter. Il retint ses gentils commentaires à cause du sang qui lui restait en travers de la gorge et d'une certaine paresse de parole, mais il les pensait très clairement. Dommage que le Solan ne puisse pas les voir, ces pensées inscrites sur son visage… Tssk.

Quelque chose que petit elfe tenait dans ses bras attira son attention… Du tissu noir, quelques motifs dorés qui se voyaient ici et là. Tranlthanas haussa les sourcils.


-Tu y as pensé.

Il se retint d'ajouter "c'est bien". C'était compris dans le ton sur lequel il avait déjà prononcé sa phrase. Et cela suffisait. Lén était décidément… Trop gentil. Ce n'était pas la première fois qu'il prévoyait des vêtements de rechange pour lui, Tranlthanas. Mais ce dernier s'en accommodait très bien, l'autre ne demandait jamais rien en échange de toute façon, alors autant profiter… Cela faisait déjà depuis l'épisode du cimetière qu'il se disait qu'il avait intérêt à changer de vêtement ; Quand on disait que Lén tombait toujours à pic ! Formidable, cette petite chose. Et dire que ça fait aussi le ménage, la couture et la cuisine. Maintenant il y avait même l'option "soins". Et le tout avec le sourire. Impossible de demander mieux… Pas pour rien que "lén" en Solan voulait dire "rêve".

Insistant sur ce que l'elfe blanc détestait, Tranlthanas fit l'effort supplémentaire de tendre les mains. Il prit la première main de Lén à sa portée, immaculée, et la serra dans les siennes. Etalant son sang sur la porcelaine, il tira un rictus sinistre.
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MessageJe t'aime moi non plus (Pas déranger) EmptyVen 10 Nov 2006 - 22:28

Assez terrible. Et même… Totalement affreux. Plus Lén s'approchait, et plus l'odeur du sang se faisait forte. N'y tenant plus, il avait dû poser les affaires qu'il portait, le temps de s'éloigner dans les buissons pour y vomir boyaux et tripes. Et il était retourné au bord de l'eau pour se rincer la bouche en grimaçant d'écoeurement.

Cynn restait loin devant, reniflant le sol. Se souciant peu du liquide rouge qu'elle prenait pourtant soin d'éviter, sans doute préoccupée par son pelage qu'elle tenait à garder blanc, elle remuait la queue en se frayant un chemin sous les branches des arbres noueux. Le vent la précédait, partait loin devant puis revenait chercher Lén, qu'il forçait doucement à avancer. Les fées le poussaient de leurs menues forces dans le dos, les bandelettes colorées lui entouraient les bras et le tiraient en avant. Et lorsqu'ils jugeaient que l'elfe était bien reparti, droit sur ses pieds, ils repartaient à l'avant.

Petit elfe tremblait de partout. L'odeur de la Lagune en elle-même était peu ragoûtante, mais avec celle de sang ajoutée, cela devenait vraiment trop pénible. Il se forçait tout de même à respirer par la bouche, luttant pour garder les yeux fermés ; lorsqu'il sentait qu'il allait les rouvrir, il enfouissait son regard dans les vêtements en tissu noir qu'il tenait dans les bras. Il les avait achetés en faisant du plus vite possible, juste avant de quitter la Cité. Ils étaient pour Tranlthanas. Lén prévoyait toujours lorsqu'il pressentait l'état dans lequel le Sabrone se trouvait. Les derniers vêtements, les rouges, c'était lui aussi qui les lui avait dénichés. Il savait que son reflet faisait une tête et demie de plus que lui, et avait des épaules plus larges d'une paume de main environ, si ce n'était un peu plus.

Payer des vêtements qui n'étaient pas pour lui ne l'embêtait pas. Et puis il préférait le faire lui-même ; très étrangement, il ne supporterait jamais de savoir Tranlthanas pour ainsi dire nu. Certes ses origines étaient primitives mais il faisait partie de l'élite noble de son pays, soit de gens plus civilisés. Si l'on pouvait appeler cela des… Civilisés. Ou alors le savoir avec des vêtements choisis à l'arrachée. Pour dire ainsi, le mythe vestimentaire du métis était entretenu par Lén.

Ce dernier, prenant une inspiration résignée, appela. Comme il s'en doutait, aucune réponse ne lui parvint. Alors il continua d'appeler quand même, tout en cherchant à tâtons autour de lui, Cynn cherchant seule le Sabrone et le vent guidant petit elfe à lui. A son grand soulagement ou presque, il entendit la petite Loulou japper joyeusement. Les fées tintèrent brièvement, et obligèrent leur ami à accélérer.

Sa main toucha des branches à sa hauteur, mais il n'y avait rien au niveau de ses jambes : Lén en conclut donc qu'il n'avait plus qu'à se baisser pour se retrouver à la hauteur de Cynn, dont les jappements étaient désormais très, très proches.

Lén se retint de saluer Tranlthanas. Ce dernier n'en prit pas plus la peine, et signala seulement que l'elfe se trouvait au bon endroit.

Cette voix. Aussi charmeuse, caressante et sensuelle que glaciale et lente. Le Solan savait que le Sabrone faisait souvent exprès de laisser traîner ses paroles. Car lorsqu'il en jetait des spontanées, c'était une toute autre manière de parler qui lui échappait !

Malgré lui, petit elfe resta étrangement silencieux. Il tira une mine dégoûtée, très clairement affichée. Il n'avait rien à cacher à Tranlthanas de toute façon ; L'inverse était aussi vrai, même si cela était moins évident. Il se contenta de s'agenouiller le plus précautionneusement possible, prenant garde à sa tunique bien sûr, à ne pas l'abîmer sur les cailloux et le sable, ne surtout pas la tacher de trop… Une seule tache de sang et ce serait la crise ! Surtout si l'auteur était cet elfe impie !

Trop tard ! Trop concentré encore sur le mouvement qui consistait à acquiescer concernant la phrase sur les vêtements, Lén sentait déjà sa main prisonnière de celles de ce fou. Passionné de sang, fasciné par la mort mais tourmenté par sa venue trop rapide, vendu aux Abysses, il avait toujours tenté d'entraîner petit elfe avec lui. Il n'y était parvenu qu'à moitié. Ou plutôt que d'un tiers. Mais aujourd'hui, ce qui manquait pour faire cette moitié allait se réaliser. Et le Solan lui laissait l'impression de se laisser pervertir docilement et naïvement. Si cela pouvait bien être la seule satisfaction qu'il pouvait avoir dans sa vie... Pour l'instant, car le métis s'apercevrait tôt ou tard qu'il n'avait pas obtenu ce qu'il voulait.

Sûrement s'en doutait-il déjà. Il valait mieux ne pas tenter de prévoir ce qu'il se passerait entre eux deux avec cette histoire. Pour l'instant, Lén se contenta de laisser sa main où elle était, malgré la nouvelle grimace, même légère, qui se voyait sur son visage. C'était absolument dégoûtant, répugnant, repoussant. Il sentait le liquide lui glisser entre les doigts. Et pourtant il referma sa main sur l'une de celles de Tranlthanas, avant de recouvrir l'autre avec sa dernière main libre.


-Je m'en occupe tout de suite, fit-il avec un sourire, dans sa langue natale lui aussi.

Comme s'il considérait la prise du sauvageon comme une supplication d'aide. Ce que le sauvageon en question n'aimerait pas ! Tant mieux !

Le Solan commença donc par les mains et commença déjà son sort de soin, sans attendre de réaction. Il chercha l'énergie du Sabrone, et finit parla trouver, une encore différente des autres. Différente même de celle de Khori, Igni elle aussi ; la sienne était vive et allait de l'avant. Celle de Tranlthanas était encore plus brûlante, mais si irrégulière. Lén l'aurait représentée comme une coulée de lave qui, à certains endroits, explosait en gerbes de flammes puissantes. Une énergie à l'image de son propriétaire, à vrai dire : Le feu qui couvait sous les braises.

Petit elfe ne fit pas de commentaire, et, se remettant expressément à respirer par la bouche, fermant les yeux avec plus de force, il fit ce qu'il avait à faire, de la même manière qu'il l'avait fait avec Khori la veille. Même s'il avait plus d'hésitation à devoir effleurer tout le corps. Et si jamais cet incorrigible sadique en profitait ?

Pitié, se dit Lén, oublions cela un instant. Lui déjà, mais il espérait surtout que ce soit Tranlthanas qui oublie.
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Tranlthanas Courseaube
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Tranlthanas Courseaube
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MessageJe t'aime moi non plus (Pas déranger) EmptySam 11 Nov 2006 - 15:14

C'était fin, doux et chaud. Les mains de Lén. Cela faisait un bien fou d'avoir prise sur d'autres mains que celles d'un ennemi, et de sentir une aura qui ne portait pas avec elle l'envie de tout cogner. Même Tranlthanas avait parfois envie de tranquillité. S'il était loin de considérer le Solan comme un ami, il en faisait sa source d'apaisement. Etant honnête, le Sabrone savait que l'envie le prenait souvent, dans d'ultimes instants de doute et de faiblesse, de se mettre à genoux devant le petit prince et lui demander pardon comme s'il s'adressait à un dieu. Mais malgré cela, il savait très bien aussi qu'il recommencerait ce que ce même dieu qualifiait d'horreurs gratuites. Alors pour le pardon divin, on repassera…

Le fait était que le métis sentait sa température retomber d'un coup à son stade initial. Et les petits 26 degrés ramenèrent avec eux une certaine sérénité. Tranlthanas décida de laisser faire son soigneur… Déjà, il sentait les brûlures de ses mains le quitter. Il ferma les yeux. Bientôt, et à sa (non-visible) surprise, il sentit même que le sang disparaissait. Lén ! Trouble-fête !! Il échappa un grognement presque inaudible.

Bah, tant pis. En même temps, s'ils voulaient discuter tranquilles, il valait mieux garder le blond conscient. Surtout que pour une fois, Tranlthanas ne songeait pas à le taquiner comme il avait l'habitude de le faire, ces taquineries qui faisaient crier au viol le prude Solan. Non, cette fois-ci exceptionnellement, les pensées du sauvage étaient ailleurs. Il cherchait dans le cœur de son vis-à-vis, le sondait, fouillait. Il y avait quelque chose. Le fait qu'il ait répondu à l'appel à l'aide était tout à fait normal, qu'il amène les vêtements aussi. Mais qu'il ait appris à soigner… Quand ? Cela devait être très récent, car il y avait comme du tâtonnement dans ses gestes, de l'hésitation sur son visage aux yeux fermés.

Autre raison : Ces appels que lui, le métis, avait entendus à plusieurs reprises. Tranlthanas, Tranlthanas, Tranlthanas… Les appels en eux-mêmes étaient inconscients de Lén, mais réciproquement, il suffisait que l'un d'eux pense le prénom de l'autre pour que ce dernier l'entende, mentalement. Depuis plusieurs jours, Le Sabrone avait eu l'impression d'écouter de la musique en permanence, une musique dont le titre et le refrain étaient son prénom. Etrange, mais pas désagréable de savoir que quelqu'un comme Lén pense à vous aussi souvent. Restait à savoir pourquoi.

Le sauvage jeta un regard en coin au blond, qui passait au torse. Il avait eu la permission de s'échapper de la prise des mains de Tranlthanas. Réflexion de ce dernier, toujours, à propos de la raison de ces appels. Il eut soudain une illumination. Les soins. Soigner des gens était égal à être en contact permanent avec leur sang. Ce même sang qui faisait hurler Lén, le faisait vomir, s'évanouir…

Tranlthanas garda le silence encore un instant, cherchant encore un peu tandis que le Solan passait à la jambe gauche. Partout où il était déjà passé, il avait semblé amener avec lui un deuxième sang. Un sang non liquide, qui suivait les gestes du blond avec docilité et soignait tout ce qui se trouvait sur son passage. Mais cette énergie étrange, aussi chaude que les brûlures des blessures disparues, ne venait pas de Lén. Elle semblait émaner de lui-même, Tranlthanas. Pourtant il n'avait jamais senti cette énergie-là. Il avait même ignoré en avoir une du genre.

Il s'abstint de commentaire. De toute manière, cela n'était pas désagréable.

Lén passait à la jambe droite maintenant. Le Sabrone haussa un sourcil.


-Regarde, dit-il.

Une idée ? Oui. Mais Lén continua comme s'il n'avait pas entendu. Avait-il compris ? Sans aucun doute, car dans le cas contraire il aurait aussitôt ouvert les yeux.


-Regarde, ordonna Tranlthanas sur un ton encore plus froid.

Toujours rien. Le métis abandonna pour l'instant : si Lén croyait avoir évité la vue du sang pour le restant de leur entrevue, il se trompait. Il n'avait pas encore vu les traînées de sang laissées par la panthère et le cadavre décapité… Lui montrer cela comme un enfant montrerait son plus beau dessin à ses parents, voilà qui pressait terriblement le Sabrone. Il afficha un rictus.


-Tu es venu pour ça. Si tu n'apprends pas à y regarder, tu continueras à y être vulnérable.

Le "y" désignait évidemment le sang, mais Tranlthanas travaillait légèrement le suspens pour voir s'il avait bien deviné le désir qu'avait Lén. Et cela éviterait d'attendre une éternité, le temps que le petit prince se décide à exposer ce qu'il voulait, et d'aller droit dans le vif du sujet.
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MessageJe t'aime moi non plus (Pas déranger) EmptyMar 14 Nov 2006 - 17:04

Comment cela, "regarde" ? Le sang ? Tu peux te brosser, Tranlthanas !

Lén n'obéit évidemment pas au Sabrone. Un elfe tel que lui n'avait pas d'ordres à lui donner ! Enfin… Tant qu'il n'utilisait pas la manière forte. Il continua son sort de soin, sans chercher à connaître la réaction du sauvageon face à son silence. Finalement, une ultime phrase lui parvint. Malgré lui, un sourire illumina le visage de petit elfe. Il savait donc !

Comme toujours.

Le blond leva les mains et les porta au visage du métis. Khori était même parvenue à le frapper là… Rares étaient les gens qui y arrivaient ; Les autres finissaient en cendres avant même d'avoir pu effleurer le bout du nez. Surprenant ! Mais Lén se contenta de soigner en silence pour un petit moment. Et lorsqu'il eut fini, fit pour toute réponse :


-Ai-je bien tout fait ?

Et il hésita très visiblement à ouvrir les yeux. Ses paupières frissonnaient mais ne pouvaient se décider. Il fallut un bon moment pour qu'enfin il les ouvre, à ses risques et périls. Il fut rassuré de voir que ce qu'il avait soigné était bien remit en bon état. Il continua à sourire, retrouvant ce même sourire qu'il avait perdu le temps de son hésitation. Et, comme s'il faisait une offrande, il tendit les bras tout en se tenant à distance respectueuse du sauvageon, puis lui posa les nouveaux vêtements sur le ventre.

En mettant de côté l'état piteux - pour ne pas dire plus - des anciens vêtements rouges, il était clair que Tranlthanas était beau. Surtout sans ses blessures et le sang partout, mais cela, Lén n'en avait jamais été réellement témoin, ou juste une fraction de seconde ! Mais vraiment, cela frappait. Petit elfe ne s'était jamais étonné de savoir que Tina en pinçait pour lui sans jamais vouloir l'avouer. Il mêlait avec style l'allure et la grâce d'un noble avec cette beauté sauvageonne si inexplicable et pourtant tellement visible et… efficace.

Dommage qu'à l'intérieur tout ait été perverti. Mais Lén savait que cela n'était pas de la faute de Tranlthanas. Enfin, pas en totalité. Et puis il faisait ce qu'il voulait de sa vie ! Jusqu'à présent cela n'avait été que plus amusant et fort. Toutes ces différences qui les rapprochaient et ces similitudes qui les séparaient…


-Oh, dit finalement le Solan en faisant mine de réfléchir, le sang, n'est-ce-pas ?

Tranlthanas le coupa aussitôt en lui faisant remarquer qu'il restait le dos à soigner. Et, avec un de ces sales sourires qu'il adorait esquisser, il proposa à Lén de regarder, justement, pour cette fois. Petit elfe secoua la tête et lui jeta un regard désapprobateur. Le Sabrone s'était lentement redressé pour laisser faire les soins, ses nouveaux vêtements en main. Il s'occupa de se débarrasser d'abord des lambeaux des anciens vêtement, puisque de toute évidence, entre l'état actuel des tissus et être nu, il n'y avait pas de différence !

Lén, lui, se rapprocha, fermant de nouveau les yeux, et passa légèrement derrière lui pour s'occuper du dos. Sous ses doigts, encore des trous, des entailles. Cela avait dû abîmer le tatouage… Tant mieux ! Petit elfe n'aimait pas ces flammes de l'Enfer et cette satanée panthère à dents de sabre, noire, qui vous regardait avec des yeux brûlants de l'envie de vous manger, la gueule déjà ouverte. Il frissonna au souvenir de ce tatouage. Et quand il eut fini, il se pencha légèrement de côté pour se laver les mains dans l'eau. Dans le doute, il en aspergea les cailloux aux alentours. On ne savait jamais !

Puis il revint se mettre droit, et avant d'avoir pu bouger, la tête de Tranlthanas lui tomba sur les genoux. Le Solan resta interdit un instant, puis sourit de nouveau. C'était normal. Il s'exclama :


-Gros bébé !

Et il se pencha en prenant les deux manches de la nouvelle tenue noire. Deux manches indépendantes du haut, comme de très longues mitaines qui tenaient au majeur et se serraient près de l'épaule. Il fallait vraiment s'occuper de tout, avec ce sauvage-là ! Et encore, il avait fait l'effort de mettre le pantalon tout seul !

Tout en bataillant pour mettre les manches, Lén reprit :


-Oui, le sang, donc… Ta méthode pour m'apprendre se présente mal, mais je veux que ce soit toi qui m'apprenne.

Il marqua une courte pause en passant à la deuxième manche.

-Qui m'apprenne à ne plus en avoir peur, lâcha-t-il enfin d'une voix calme en laissant retomber le bras de Tranlthanas.
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Tranlthanas Courseaube
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MessageJe t'aime moi non plus (Pas déranger) EmptyMer 15 Nov 2006 - 20:45

Allons, Lén, on ne fait pas son boulot correctement ? Il y a déjà du laisser-aller… tssk. Le métis prit le temps de lui faire remarquer qu'il restait le dos, et, gentiment, pour l'aider, se redressa tout en ravivant les brûlures des blessures. Bah, tant pis, cela allait être soigné…

Lén retourna donc terminer, et Tranlthanas entreprit de s'habiller. Il se perdit quelques secondes dans la contemplation de ses nouveaux vêtements… A première vue typiquement elfiques. Donc enchantés. Petit prince avait toujours eu l'habitude d'en prendre des comme ça. Enchantés pour durer. La dernière tunique par exemple, en avait vu d'autres avant de tomber à deux reprises sur Khori la furie. Et avait tenu jusque là… Bah, il faut bien une fin à tout.

En évitant de trop gigoter, flemmard, il enfila le pantalon sans chercher à se lever. De toute façon, Lén n'avait pas fini. Allez, hop, le pantalon, c'était fait. Enfin, il manquait les sous-vêtements… Tiens, où étaient-ils ceux-là ?… Ah oui… Avec Amandin. Et Amandin, où était-il ? Chez Tina. Damned. Comment faire… Hum, inutile de tenter l'esquive… Elle saurait que lui et Khori s'étaient frittés, et pas gentiment. Mais ce n'était pas une raison non plus pour se pointer chez elle en le lui annonçant avec le sourire, sinon c'était se jeter sous un troupeau de dix trolls adultes. Bah…

Il aviserait.

Oubliant d'enfiler le reste de ses vêtements, il se laissa tomber en arrière, la tête sur les genoux de Lén. C'est qu'on était rudement bien, là. Ooooh et en plus il termine d'habiller son "gros bébé"… Eh bah c'est bien, c'était de l'effort en moins. Il fallait avouer que Tranlthanas n'osait plus trop bouger. Les brûlures résultant de ses blessures le lançaient encore, à l'intérieur. Comme si elles n'avaient pas réellement disparu. Comme s'il sentait encore ces trous béants, prêts à jeter hors de lui ses organes et autres entrailles, bien là, ouverts, comme s'il sentait encore cet os sous son doigt, son épaule et son bras baignés de sang, sur le point de lâcher prise, et tous ces autres trous, échancrures…

Il fallait le dire : Il l'avait échappée belle. Et heureusement que le type d'hier était passé et s'était approché, sans quoi le Cœur Sombre, alors sous forme féline, n'aurait pas pu récupérer dans le cadavre tout le sang qu'il perdait.

Il ferma les yeux quelques instants. Il avait l'impression que ses blessures allaient se rouvrir… Oh, pas que Lén ait mal soigné, mais chez le sauvage, c'était un cas assez courant… Mais ce n'étaient que ses cicatrices qui avaient cette manie. Surtout celle à l'œil droit. Etrangement, ces restants de blessures se mettaient parfois à saigner de nouveau... Peut-être parce que contrairement à d'autres cicatrices, elles ne s'étaient pas vraiment refermées. En effet, elles ne formaient pas une sorte de légère bosse difforme un peu rougeâtre et striée ; chez lui, elles ressemblaient plutôt à l'inverse, un creux long et fin qui montrait la chair, et n'étaient donc non pas rougeâtres mais bel et bien rouge vif, ressortant autant que ses yeux sur sa peau matte.

Et la raison de leur saignement restait un mystère même pour le Sabrone.

Hein ? Oh pardon, Lén, Lén, c'était vrai, il parlait, lui, il avait cette fâcheuse manie de causer !

Tranlthanas sentit un de ses bras se soulever sans qu'il ne se souvienne de lui en avoir donné l'ordre, et releva les yeux vers le blondinet. Ah, c'était lui qui l'habillait, c'était vrai… Déjà oublié. Owi, tripote-mouwa. Mais le bras retomba. Et petit prince s'était arrêté là. Hé, petit, il manque le haut du vêtement… Comment ça, non ? Tsssk.

Tranlthanas se résigna et se redressa à nouveau et quittant à contrecoeur son coussin. Sans un mot, il termina de s'habiller. Oh, dites donc, Lén avait même amené la cape… Adorable petit ange qu'il était. Il l'enfila aussitôt. Et lorsqu'il mit sa tête hors du col, son regard de feu tomba sur le bête à poils blancs, retournée dans les bras de l'elfe de la même couleur. Le maître avec un immense sourire étalé sur ses lèvres roses, et la bestiole avec la langue pendante toute aussi rose.

Le silence qui était tombé à cause de cette vision laissant perplexe le Sabrone avait duré, et l'idée lui vint de répondre enfin :


-Tiens donc.

… Oui, on sait, il y a plus développé… On fait comme on peut.

-Si tu y tiens, ajouta-t-il après un autre silence, son regard redevenu inexpressif planté dans celui de Lén. Mais je te préviens : Il va y avoir du sang et des larmes.

L'image était assez parlante.
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MessageJe t'aime moi non plus (Pas déranger) EmptySam 18 Nov 2006 - 16:29

Cynn dans les bras, petit elfe attendait la réponse de son vis-à-vis. Il lui fallait un temps pour cogiter ! Il souriait de toutes des dents, jouant de ses doigts avec le pelage blanc de sa chienne. Cette dernière, le regard posé sur l'eau, la langue pendante, paraissait ailleurs. Tranlthanas ne l'intéressait pas, contrairement à Eal sur lequel elle avait bondi à peine ses yeux posés dessus. Lén comprenait largement ce comportement… Cynn semblait deviner que le Sabrone n'appréciait en rien les chiens, et qu'il n'était pas aussi patient que le copain aux cheveux noirs.

Un souvenir à propos de chien remonta à la tête de petit elfe, mais il s'empressa de l'envoyer à la trappe… Plein de sang, cela aussi. Ce n'était réellement pas le moment de penser à cela et de s'évanouir avant même de pouvoir prendre de cours !


-Je suis venu chercher le sang, fit-il remarquer avec un sourire très doux. Et tant pis… Pour les larmes !

Il marqua une courte pause et resta là, à regarder Tranlthanas dans les yeux. Ses yeux à lui ne changeaient pas de couleur, mais la couleur rouge-orangée semblait bouger. A la manière du feu, comme si l'on pouvait voir dans ces flammes ce qui brûlait en l'elfe. Ou, plus poétiquement, comme Tina l'avait fait remarquer, on aurait dit assister à un perpétuel coucher de soleil. Le soleil, rouge comme le sang, ne bougeait pas et éclairait le ciel d'un grand dégradé vermeil, ainsi que les nuages qui, eux, flottaient et allaient au gré du vent, plus ou moins vite.

Pourquoi étaient-ils aussi beaux et aussi glacials ? A chaque fois, Lén avait l'impression que, d'un regard, Tranlthanas dressait immédiatement une barrière entre lui et son interlocuteur, quel qu'il soit. Une barrière invisible, mais infranchissable. Incassable. Cela attristait beaucoup petit elfe, qui aurait tant aimé pouvoir s'en faire un ami. Mais il savait très bien qu'il ne pouvait pas… Personne ne pourrait !

Il lâcha Cynn qui s'éloigna vers le bord de l'eau, y trempant les pattes et reniflant la surface avec un certain intérêt. Lén lui sourit et tendit le bras pour lui caresser l'échine. Il reprit en se tournant de nouveau vers Tranlthanas :


-Je sais qu'avec toi ce sera rapide. Et efficace !

Cela était bien vrai… Evidemment, Lén avait peur ! Très peur même de prendre un cours pareil avec cet elfe-là. Oui, ce serait rapide. Mais beaucoup trop. Et efficace, cela était sûr. Mais pas immédiatement. Le Cœur Sombre était le genre de professeur qui dispensait un cours rapidement, certes clairement mais d'un strict minimum évident, puis laissait l'élève faire son travail à la maison. Et s'il 'n'avait pas fait ses devoirs lorsqu'ils se revoyaient, l'élève avait sa punition. C'était aussi net que cela.

Et bien entendu, Lén en était très angoissé. Il se demandait si le métis saurait être moins dur avec lui. Réflexion… Hum… Impossible. Ou alors en retard, comme toujours !

Petit elfe laissa tomber, et jeta un regard un peu suspicieux à son vis-à-vis.


-Ne te fais pas d'idée, je ne te suivrai jamais sur la voie du sang ! Ce n'est pas pour te ressembler que je fais cela.

Oui, il savait qu'il n'aurait pas dû dire cela, en tout cas pas tout de suite… Mais cela était trop fort. Il valait mieux anticiper, sinon Tranlthanas allait en profiter ! Et pas pour le bien du cours et de lui, Lén ! Autant poser une borne tout de suite. Oui, il allait sans aucun doute tenter de la dépasser, mais s'assurer de la mettre dès maintenant rassurait Lén sur le fait qu'il ne se laisserait pas faire ensuite. Enfin… Toujours si le métis n'usait pas de la force brute…

Petit elfe évita d'y penser et ajouta simplement, sans se départir de son sourire :


-Ne t'en fais pas, si tu me rends ce fier service, tu auras ce à quoi tu penses en échange, comme toujours ! Je n'oublierai pas !

Il lui adressa un clin d'œil avant de se relever, précautionneusement à cause de sa tunique à ne pas abîmer et des branches au-dessus de lui.
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Tranlthanas Courseaube
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MessageJe t'aime moi non plus (Pas déranger) EmptyMar 21 Nov 2006 - 18:26

-Bien.

Ce fut l'unique réponse de Tranlthanas.

Quoi, était-il censé développer ? Même s'il était censé le faire, il ne l'aurait jamais fait. Parce que ni Lén ni lui n'avaient besoin d'autre chose pour se comprendre.

Se sentait-il fier de petit elfe ? Ni oui, ni non. Dans un sens oui parce qu'il se décidait enfin à bouger et à se forger quelque chose. Mais non, car le Sabrone, au même titre que Tina, s'était habitué aux manies du petit prince, habitué à l'idée de le protéger de tout, à l'entendre pleurer, crier. Une image tout entière qui s'envolait ? Non… Impossible. Très sérieusement impossible. Il fallait garder confiance en l'idée que ce n'était pas le fait de parvenir à soigner, à tenir une arme et à résister à la vue du sang qui enlèverait au Solan sa douceur, sa tendresse et sa sensibilité innées.

Le métis leva la tête pour repérer les branches au-dessus de lui. Comme il y en avait trop pour qu'il puisse se relever, il prit la peine de se traîner plus loin avant de se remettre sur ses deux pieds. Laissant Lén toujours assis sous les branches, il chercha des yeux le coin où il s'était laissé agonisé durant un jour et demi… Pas là… Ni là. Ni là… Et se repérer à l'odeur lui restait impossible sous forme elfique. Il en avait très peu. Or, sa forme de panthère, il la réservait pour plus tard. Il ménageait toujours un petit effet de surprise, c'était gentil, n'est ce pas ?

Il irait donc à l'instinct, et surtout, à la vue. Il se souvenait plus ou moins du chemin qu'il avait emprunté. Blessé à mort et donc prêt à claquer, sa vue s'était brouillée. Tout dansait devant lui, mais il était parvenu à identifier certaines formes. Il espérait ne pas s'être trompé.


-Viens, dit-il en se baissant pour être à hauteur de Lén, lui tendant la main.

Lorsqu'il sentit de nouveau la douce porcelaine se glisser dans sa main barrée de deux cicatrices se croisant (ni perpendiculairement ni en leur milieu…), le Sabrone l'aida à se relever sans se prendre de branche dans la tête et l'amena là où il pensait être le bon endroit. Au fur et à mesures qu'ils approchaient, Tranlthanas commençait à deviner qu'il avait touché juste. Il se stoppa un moment, loin. Sa vue à lui était largement supérieure à celle de son reflet de Soleil, et il pouvait distinguer de là où il était une traînée de sang entre deux arbres. Toujours tenant Lén par la main histoire de ne pas le laisser s'enfuir, il l'amena plus près, plus près. Et quand il jugea que la vue du petit prince serait suffisante pour voir le sang, il le lâcha et passa derrière lui. Il lui posa les mains sur les yeux.


-Avance, ordonna-t-il.

Ignorant la grimace et toute l'histoire que Lén se faisait de l'odeur qui leur parvenait d'ici, le métis le poussa un peu pour le forcer à se mettre en marche. Finalement, il continuèrent leur avancée. Par saccade, car parfois petit elfe se stoppait brutalement, prêt à faire demi-tour. Mais il était toujours forcé d'avancer, et il savait que de toute évidence, il ne pouvait pas s'enfuir.

Ils arrivèrent. Oui, Tranlthanas reconnaissait… Plus ou moins le cadavre du type qu'il avait décapité, étalé dans son sang et celui, commençant à cailler, de la panthère. Eh bien voilà, ils y étaient.

Sans cérémonie, le métis retira ses mains de devant les yeux de Lén. Il ne lui dit pas de regarder… Petit elfe le ferait de lui-même. Tentant de dissimuler un rictus, il attendit la réaction.
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MessageJe t'aime moi non plus (Pas déranger) EmptyLun 27 Nov 2006 - 20:31

Mais où iraient-ils ? Lén resta silencieux. Il n'en pensait pourtant pas moins que ce que l'expression de son visage laissait voir. Angoisse, doute. Tranlthanas était capable de tout. Qu'avait-il en tête ? Quelle idée avait pu germer aussi vite dans son esprit pour qu'il lui demande, à lui, petit elfe, de le suivre ? Ce n'était pas sans but qu'il le faisait bouger. Et le petit elfe en question craignait le pire sur ce qui l'attendait.

Seulement voilà, il savait ce à quoi il s'était exposé en faisant sa demande. Il connaissait les folies plus ou moins douces du Sabrone. Il se devait d'assumer, de suivre, et de voir. Son cours commençait déjà.

Lén décida d'être courageux. Cette décision lui était difficile. Difficile à mettre en place, surtout ! Mais le fait même de laisser Tranlthanas poser ses mains sur ses yeux et le guider, n'était-ce pas là le courage ? Continuer d'avancer malgré la peur, cette angoisse douloureuse qui vous serre le cœur et vous tord les entrailles à vous en faire vomir avant l'heure ! Se laisser conduire vers ce qui vous ferait tomber à genoux… Du courage ! Ou de la folie ?

Oh non, pas de la folie, car il faudrait remonter aux sources et se rendre compte que cette dénommée folie ne relevait que de l'envie de plaire et d'exister. Dans le fond, Lén avait toujours vécu dans l'optique que tant qu'il plaisait, il existait ; aussi, il avait du mal à accepter sa perpétuelle inutilité et son incapacité à plaire à tout le monde. On avait tenté de le rassurer sur ce dernier point, mais presque malgré lui, il tenait bon.

Il se demandait s'il plairait vraiment à tout ceux à qui il comptait plaire en déployant mille efforts pour grandir enfin. Certains penseraient que désormais qu'il prenait tous ces "cours", il se transformerait en une bête assoiffée de bagarre en plus sur cette Terre.

Jamais, au grand jamais ! Et il saurait rassurer n'importe qui sur ce point.

Il voyait l'aboutissement de ces cours avec une certaine confiance. Tout ce système de désirs et de nécessités était un engrenage fou que le Solan se hâtait de calmer en remettant les pièces aux bonnes places. Tâche ardue pour lui ! Mais il ne fallait pas chercher trop loin pour expliquer. Il voulait enfin ressembler à quelque chose d'autre qu'un trouillard.

Certes, prendre des cours ne suffirait pas pour être définitivement prêt à tout affronter… Mais bizarrement, il ne voulait pas être aussi prêt. Il n'avait besoin que de trois choses : Aimer, Guérir, Sourire. Seulement, pour pouvoir mener à bien tout cela, il devait passer par des chemins moins lumineux. Cela le dérangeait peu. Et plus il passait par des voies difficiles et plus son chemin rêvé s'éclairait. Quant à tout ce qui devait arriver, il y attendait avec résolution.

Il se surprit même à attendre avec tant de résolution ce qui l'attendait lorsque Tranlthanas s'arrêterait. Ce qui finalement se fit. Malgré lui, Lén n'avait eu de cesse de se plaindre de l'odeur : ce n'était pas sa faute si elle était insupportable ! Et qu'elle lui donnait autant mal au cœur. Il avait eu à plusieurs reprises l'envie de faire demi-tour. Mais non. Impossible. Il devait ! Perdu dans toutes ces pensées énoncées, il en était venu à une conclusion moins emmêlée : Aller de l'avant, suivre son cœur et sa tête – qui étaient étrangement plus en désaccord que d'habitude mais qui se tenaient à ses choix – et le faire jusqu'au bout. Le reste… Aaah le reste était si loin. Le reste attendrait !

Notre nouvel héros se retrouva donc planté dans un endroit qu'il ne pouvait pas encore voir, mais qui empestait salement la mort. Pris au cœur, il cessa de respirer par le nez et s'y prit par la bouche. Du sang. C'était clair, trop net et trop précis. C'était du sang. C'était affreux.

La pression des mains se relâcha. Il ne fallait pas regarder. Il fallait regarder. De toute évidence petit elfe ne réfléchit pas à ce sujet et ouvrit directement les yeux comme si on lui faisait découvrir une merveilleuse surprise. Ce qui n'était pas le cas.

Un cri d'horreur lui échappa. Du sang, du sang, là, et là, encore et encore, un mort, du sang. Tranlthanas, c'est de TA faute !! DU SANG !


-MAIS C'EST HORRIBLE ! hurla-t-il, frappé d'effroi.

Et il détala à toutes jambes, pourtant totalement flageolantes. Il retourna sur ses pas, jusqu'à finir à genoux par terre. Comme à son habitude, il vomit dans le buisson le plus proche, tenant ses bras croisés serrés contre son ventre. Et lorsqu'il eut fini cette laborieuse tâche, il se laissa tomber, tremblant de la tête aux pieds, au pied d'un arbre, se "laissant" s'évanouir, les larmes aux yeux.
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Tranlthanas Courseaube
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MessageJe t'aime moi non plus (Pas déranger) EmptyLun 4 Déc 2006 - 4:40

Et allez donc, regardez-moi ça ! Ah, quel courage, quelle allure. Une exclamation d'horreur affirmant que c'est horrible, et hop, petite nature prenait ses jambes à son cou. De toute façon Tranlthanas ne s'était pas attendu à autre chose. Seulement voilà, il avait confirmation qu'il y aurait du boulot… Et puis… Costaud, le boulot. On avait dit qu'il était quelle heure, déjà ?

Il ne dit rien et regarda Lén détaler en hurlant. Puis il tourna la tête vers le spectacle ensanglanté, l'air sceptique. C'était si terrible que ça ? Même après avoir retourné la scène dans tous les sens, le métis n'arrivait r pas à lui reprocher quoi que ce soit. Lui, cela lui plaisait… Il serait bien resté à y regarder encore. Mais Lén d'abord. Râh.

Il retourna en arrière, marchant d'un pas tranquille en sachant que le Solan n'avait pas dû aller bien loin. Il se laissa guider par la bestiole blanche qui s'était mise à courir en jappant, et qui le mènerait sans aucun doute au maître. Pratique, cette boule de poil. En même temps, le blanc c'est ce qui ressort le mieux dans ce paysage-ci.

Tiens donc, Lén était là. Tranlthanas le regarda un court instant, n'étant plus surpris depuis le temps de voir que petit elfe avait tout de même pris le temps d'écarter ses cheveux avant de vomir. Lui et ses cheveux… Et ils avaient drôlement poussé, ceux-là, en plus. Le blond était déjà très casse-pied (pour ne pas dire autre chose) avec des cheveux qui dépassaient un peu dessous ses épaules, mais là, ils devaient lui arriver au milieu du dos. Quelle galère… Bah, se dit le Cœur Sombre ; De toute façon ce n'était plus lui qui s'occuperait de le rabrouer à chaque fois qu'il s'en préoccupait alors que le moment n'y était pas, ou d'aller l'em… bêter en tripotant les mèches blondes pour les décoiffer.

Le métis se rapprocha du bord de l'eau, s'accroupit et vint cueillir dans ses deux mains jointes en coupole le liquide du même nom. Et, s'assurant que cela tiendrait le temps qu'il revienne vers Lén, il se releva, revint vers ledit elfe, debout au-dessus de lui, et lui lâcha toute l'eau sur la figure. Ca t'apprendra à vouloir dormir ! Ah oui, elle est froide l'eau, ah non, ce n'est pas gentil d'asperger les gens comme cela, ah oui c'était trop terrible et aaah si que tu vas y retourner !

Le Sabrone s'accroupit à nouveau, et souleva Lén du sol. Au moins là, il faisait déjà moins d'histoires, même s'il gigotait pour qu'on le lâche.


-On recommence, annonça Tranlthanas sur un ton sans réplique.

A mi-chemin, il reposa petit elfe au sol, et, malgré les cris et tout un fatras de protestations, le força à avancer jusqu'au même endroit que tout à l'heure. Et malheur à lui s'il fermait les yeux ! Mais, mais… Mais il les ferme, le petit saligaud. C'est ça, l'élève qui vient de son plein gré vous demander un cours ? Ah, il est joli, tiens ! Il est joli mais pour le moment il ne sert à rien !


-C'est toi qui l'a voulu, fit froidement remarquer le métis, alors dépêche-toi de rouvrir les yeux ou je te les crève.

Il saisit Lén au poignet et le secoua brutalement ; et entendant une épée se faire dégainer, l'elfe hurla de peur et se résigna à regarder encore. Il éclata en sanglot et voulut s'enfuir à nouveau, mais cette fois-ci Tranlthanas le retint : Eh oh, y en a marre de lui courir après…

Dans son début de fuite, tremblant comme une feuille, le Solan s'était faiblement courbé en deux, dos au spectacle, et avait fini à genoux. Il voulait clairement se laisser tomber allongé, pour pouvoir s'évanouir tranquille. Pour l'instant, il devait rester dans un état de flou total et perdait vaguement connaissance, mais sans trouver le "sommeil". Tranlthanas le maintenait juste à genoux, refusant de le laisser se rendormir. Il le secoua encore une fois, avec un petit rictus.


-On recommence.

Enfin "on", "on"… "tu", plutôt ! Mais bon il fallait bien donner l'impression que le professeur s'investissait, comme un prof de sport qui montre l'exemple (j'ai jamais vu ça moi…). Enfin, le résultait revenait au même. Le Cœur Sombre, voyant que Lén ne tenait plus debout tout seul, alla le soutenir par les aisselles, et l'amena un peu plus près. En l'entendant redoubler de pleurs, il comprit qu'il avait regardé.

Indulgent, il décida de lui épargner la vue pour quelque temps. Et le ramena en arrière, entre les arbres. Il coucha l'elfe sur les cailloux, faute de mieux. Il retourna chercher de l'eau dans ses mains et aspergea encore une fois le visage du blond en lui disant :


-Tu ne vomis plus.
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MessageJe t'aime moi non plus (Pas déranger) EmptyMer 6 Déc 2006 - 19:37

Certes, s'évanouir avec la tête remplie d'images monstrueuses n'était pas chose agréable, mais se prendre une brassée d'eau en pleine figure l'était encore moins ! Lén, à cheval entre la réalité et le néant d'un sommeil sans rêves, cru qu'il se noyait. L'eau, qui tombait perpendiculairement à lui, lui rentra à moitié dans le nez et dans sa bouche entrouverte ; Petit elfe se redressa aussitôt en toussant, surpris, son cri mêlant effroi et étonnement s'étouffant sous l'eau.

Il continua à tousser encore un bon moment, et continuait encore lorsque Tranlthanas le ramena une seconde fois vers l'horrible scène de mort. Le Solan se traîna en suppliant et en protestant, demandant encore un instant pour s'en remettre. Mais il sentait toujours ces mains dans son dos, qui, bien qu'elfiques, le poussaient avec une force et une fermeté assez incroyables. En même temps, pas dur d'être plus fort physiquement que Lén ! Ce dernier ne put donc opposer ni physiquement ni mentalement de force à Tranlthanas, et celui-ci le ramena sur le lieu du crime.

Instinctivement, et saisi jusqu'aux tripes par l'angoisse, le Solan ferma les yeux. Hélas, loin d'être dupe, son reflet le secoua en le menaçant. Comme toujours, cela fonctionna, et petit elfe se décida à contrecœur à rouvrir les yeux, préférant mille fois s'évanouir plutôt que de se prendre un coup d'épée.

Du sang. Le liquide rouge inonda une nouvelle fois sa vue. Il ne voyait plus que cela. Tout devint trouble autour de Lén, dont les lèvres se mirent à trembler et dont les jambes, déjà tremblantes, elles, menaçaient de le trahir. Il pleura de plus belle et se détourna de l'horrible spectacle, tentant une seconde fois la fuite : Cette fois-ci, impossible, il n'en pouvait déjà plus. A peine quelques centimètres parcourus, et même avec un soutien minime de la part de Tranlthanas, il tomba à genoux dans les galets.

Son cerveau était saturé d'une unique image : Du sang, rouge plus ou moins clair, visqueux, dégoûtant, tout simplement horrible. Une horreur qui le tétanisait et bloquait toutes ses pensées. Il ne voyait rien d'autre que ce pur synonyme de mort, de destruction, de Mal, de souffrance… Et rien ne fonctionnait plus autre que ce défilement d'images qui se ressemblaient toutes les unes les autres, toujours ce même liquide. Lén voulut se laisser tomber, "dormir"tranquillement, oublier, s'en remettre. Le choc était trop rude, mais Tranlthanas assurait qu'ils allaient recommencer. Non !!

Petit elfe n'arrivait plus à se contrôler. Ses membres paralysés par la peur et pourtant plus tremblants que des feuilles d'arbres refusaient d'obéir. Il fallut que ce soit le Sabrone qui le soulève et le retourne pour lui faire voir encore une fois… ça. Lén n'eut même pas le réflexe de fermer les yeux, et, à peine le sang à nouveau entré dans son champ de vision, une nouvelle vague de larmes vint inonder ses joues encore plus pâles que d'habitude.

Et aucune autre réaction ne lui échappa. Il n'arrivait même plus à s'évanouir, obsédé parla vision de ce rouge intense qui s'étalait toujours plus sous ses yeux. Ses yeux qu'il ne parvenait à fermer fixaient le vide avec l'air du même nom. Aucune lumière autre que celle de la vie n'animait ses yeux tournés vers le ciel.

Lén se sentit allongé sur des cailloux. Peu confortable, certes, mais ce n'était vraiment pas cela qui le dérangeait le plus depuis plusieurs minutes. Il sentit encore une fois une flopée d'eau lui arriver droit dans la figure, mais ne réagit pas comme la première fois. Vaguement, une voix lui parvint aux oreilles.

L'air passablement fatigué, Lén regarda Tranlthanas.


-Je n'ai plus rien à vomir, répondit-il faiblement.

Il fermait les yeux, mais les rouvrait quelques secondes plus tard, prit d'un léger sursaut. Il ne parvenait réellement pas à provoquer son évanouissement, dans lequel, au moins, il trouvait la quiétude de quelqu'un qui échappe à ce genre d'horreurs comme le sang, et qui peut être assassiné sans le sentir, sans en souffrir.


-Accorde-moi encore un moment, je t'en prie.

Un véritable tintamarre de clochettes parvint à ses oreilles. Il discernait les boules colorées et ailées, les bandelettes et les paillettes, toutes là devant lui, s'agitant. Le message était clair : Il fallait punir ce fou aux yeux vermeils ! Cela faisait un moment que tout ce beau monde s'agitait, mais Lén n'avait rien demandé. Affolé et indécis, le vent n'avait su alors comment réagir. Et il constatait désormais avec effroi que son ami elfe refusait que l'on touche à l'autre dégénéré ! Les fées éclatèrent en sanglots, une plainte ressemblant à un doigt mouillé glissant sur du cristal pur. Elles se jetèrent sur Lén, le décoiffant, et se blottirent contre lui.

Très tranquillement, rassurant mentalement ses confidentes, petit elfe sourit, porta une main vers son ventre et l'autre vers le haut de son torse, câlinant ainsi les quelques fées qui s'étaient posées à ces endroits.
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Tranlthanas Courseaube
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MessageJe t'aime moi non plus (Pas déranger) EmptyMar 12 Déc 2006 - 20:51

Un instant, un instant… Ben tiens, on peut prendre tous les instants qu'on veut, vu comme t'es parti… Quelle galère. Et encore, petit prince n'était pas un élève difficile.

Tranlthanas ne dit rien et s'assit à ses côtés, le regard fixé sur l'eau qui battait la berge à quelques centimètres de leurs pieds. Une ombre de sourire amusé apparut quelqu'un secondes sur ses lèvres, lorsqu'il repensa au "je n'ai plus rien à vomir" que Lén lui avait répliqué plus tôt. Pas bête du tout comme réponse, et visé juste. Le Sabrone se disait que cela n'était pas plus mal qu'il n'ait plus rien à vomir : au moins, il ne restait plus que l'évanouissement à contrôler.

Programme scolaire du métis ? Très simple : mettre son élève face à sa peur, très directement. L'élève aurait les réactions qu'il voudrait, mais l'expérience se répèterait jusqu'à ce qu'il n'ait plus de raisons de réagir comme il le faisait avant. Dans le cas de Lén, cela se traduisait par un face à face avec le sang, qui avait tiré à petit elfe les réactions escomptées : vomissements, évanouissements, cris, pleurs. Mais Tranlthanas recommencerait l'opération autant de fois que nécessaire pour que le Solan n'ait plus de réactions physiques comme celles-là. Il l'avait vidé de toute matière à vomir. Maintenant, il s'arrangerait pour réveiller le blond et réitérer l'expérience pour faire cesser l'évanouissement, qui n'avait pas lieu d'être. Par ailleurs, un point positif : la rencontre aussi brutale avec le sang avait donné un résultat bien différent de d'habitude. Au lieu de s'évanouir, Lén avait justement été cloué sur place, tant choqué que l'évanouissement même n'arrivait plus à prendre ses droits.

Enfin, un moment de repos ne signifiait pas que tout serait à refaire. Tranlthanas savait très bien que Lén était encore très secoué, même s'il le montrait moins qu'au début. Mais ses tremblements, toujours présent, sa voix faible et fatiguée… Cela en disait assez sur son état mental. Bref, l'exercice fonctionnait comme prévu. Le Cœur Sombre avait donc admis cet instant de répit parce que son élève avait bien travaillé. Tout simplement.


-Bois un peu, conseilla-t-il.

Vomir n'était jamais agréable. Pour les autres comme pour la personne concernée ; mine de rien, c'était un exercice douloureux pour le ventre et la gorge. Et ne parlons pas de l'odeur. Enfin bon…

Le métis se leva et, pendant que Lén s'affairait, il retourna sur ses pas. A la première flaque de sang qu'il croisa, il s'accroupit, et recueillit un peu de liquide sur ses doigts, avant de retourner vers petit prince. Profitons de ce petit moment de tranquillité pour jouer les petits pédagogues. Tranlthanas se rassit à côté du Solan, cette fois-ci tourné face à lui et non face à l'eau. Il leva ses doigts maculés de sang à hauteur de son visage, la main à demi-tendue vers son élève.


-Que lui reproches-tu ?

Question existentielle. Question à double tranchant. Question peut-être utile, au passage.

Si Lén ne voulait, ou ne pouvait pas répondre, libre à lui. Tranlthanas ne lui en porterait pas ombrage. Mais peut-être que la réponse donnée lui serait utile. Il devait bien y avoir une raison précise à cette répulsion, autre qu'un simple "je n'aime pas, c'est tout". Toutes les raisons ou presque lui semblaient recevables, et aiderait peut-être à faciliter la suite de l'exercice, et/ou les devoirs à la maison de petit elfe par la même occasion.

Le Sabrone retint son rictus. Lui, il pensait à un certain événement spécial dans la vie de Lén. Non, pas l'histoire du chien éclaté en morceaux… Autre chose. Quelque chose qui se serait passé bien avant dans la vie du Solan, et qui était une hypothèse très probable puisqu'il était quasiment impossible qu'il ait vu du sang avant cet événement-là. Ce serait donc ledit événement qui aurait provoqué un choc, dont aurait résulté son hématophobie. Mais évitons les conclusions trop hâtives. Et si Lén n'y pensait pas, ou refusait d'évoquer cette solution, le Cœur Sombre trouverait bien le moyen de remettre le sujet sur le tapis à la fin du cours.

Oh oui, il adorait remuer le couteau dans la plaie. Et plus ça faisait mal, et plus il remuait…

Il ignora le vent parfumé venant de son élève, vent qui venait l'entourer lui, Tranlthanas, et le serrer de manière assez agaçante. Il connaissait bien cette histoire de fées et autres créatures bizarres qui vivaient dans le vent en général, mais qui étaient animées d'une vie toute particulière chez Lén. Le métis savait qu'il déplaisait à ce vent prêt à tout pour conforter son propriétaire dans une éternelle mais fausse tranquillité, et encore plus fausse sécurité.

Sans broncher sous les coups faibles de ces petits êtres sans importance à ses yeux vermillons, il attendit une éventuelle réponse sans baisser sa main aux doigts tâchés de sang brandie près du visage de Lén.
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MessageJe t'aime moi non plus (Pas déranger) EmptySam 16 Déc 2006 - 13:00

Il s'en va ? Lén eut l'incroyable flemme de se tourner pour voir où Tranlthanas allait. Bah, il reviendrait. En attendant et sans plus se poser de question, petit elfe se redressa lentement, se tenant le ventre d'une main. Tremblant de tous ses membres, il se rapprocha du bord de l'eau, y plongea ses mains mises en coupole et recueillit un peu du liquide transparent. Il y contempla son reflet quelques secondes, ne se reconnaissant pas d'être aussi pâle et d'avoir une mine aussi défaite. Puis il s'aspergea le visage.

Il recommença cette aspersion trois fois, et à la quatrième but l'eau, qu'il recracha ensuite. Il se nettoyait la bouche et cela lui demandait beaucoup d'efforts pour ne pas pleurer de douleur : Il avait terriblement mal à la gorge. Et à force de s'asperger d'eau en plus de l'avoir été par Tranlthanas, il commençait à avoir froid là où ses vêtements étaient trempés. Et pourtant, même avec cela, il entreprit de laver le bas de sa tunique, pris de panique, frottant énergiquement pour faire disparaître les taches de sang qui maculaient le tissu. Ca ne partait pas !

Enfin, si, mais vraiment trop peu. Lén poussa un gémissement. Il laissa très vite tomber cette lutte contre les taches, et, dans un geste hâtif, sécha les pans de vêtement mouillés, aidé par son vent aussi affolé que lui. Vent en question qui se braqua aussitôt en voyant Tranlthanas revenir. Si Lén n'avait pas encore vu le sang qu'il avait sur les doigts, les fées si. Tandis que le métis revenait s'asseoir, elles se jetèrent sur lui et le frappèrent de leurs bras menus en tintant furieusement. Lén se tourna vers elles, consterné par leur comportement, mais ne dit mot. Il se recula et, ses yeux fixés dans ceux de Tranlthanas comme si ce dernier allait le punir à cause des fées, il retourna précipitemment s'adosser contre le rocher.

Mais le Cœur Sombre semblait se moquer totalement des fées. Il ne leur faisait rien car il savait que petit elfe en ferait tout un scandale, mais il était clair qu'il ne les laisserait pas l'enquiquiner bien longtemps. Car même si elles ne lui faisaient pas mal du tout, leur présence était tenace. Lén les supplia de revenir à lui et de cesser leur agitation. Tranlthanas allait finir par se mettre très en colère et leur faire du mal, et ce n'était pas ce qu'il voulait pour elles ! Il ne voulait pas qu'elles le défendent, il n'en avait pas besoin. Il n'était pas agressé par un ennemi. Il était aidé par un am… Une… Connaissance proche.

Lén posa ensuite son regard surla main qui était tendue devant lui ; Il eut un très vif mouvement de recul, et laissa échapper :


-Oh non! S'il te plaît !

Il ferma les yeux et baissa la tête, portant ses doigts à ses tempes douloureuses. Le Solan les massa en soupirant, retenant au mieux de nouvelles larmes.

Il resta ainsi prostré un court instant, sachant très bien que ce qu'il venait de dire ne ferait jamais en sorte que le Sabrone retire sa main. Lén se surprit à se rassurer de cette pensée. La question était très bonne. Jamais on ne la lui avait posée, même pas lui à son inconscient. Très bonne question. Vraiment. Il se devait d'y réfléchir.

Pourquoi tant d'idées affluaient à sa tête ! Petit elfe soupira encore une fois, puis releva les yeux. Voir le sang ne lui serait pas utile pour répondre, alors il posa sa main sur celle de Tranlthanas et la repoussa doucement. Un silence s'installa. Finalement, le blond répondit :


-Tout… C'est tellement dur, tellement compliqué… C'est… C'est la mort ! Le Mal, le danger, la guerre, la souffrance… La couleur du Feu dans les Abysses et les Enfers ! La couleur de ceux qui ont la haine !

Soudain, des larmes jaillirent des yeux de Lén sans qu'il ne puisse plus les contrôler. Il se mit à crier :

-La couleur des vêtements et des cheveux de Tina ! Celle de tes yeux, de ceux d'Eal et de l'œil droit de Khori ! C'est aussi ce qui permet la vie et vous le gaspillez ! Vous avez tous la mort en vous et vous la donnez chaque jour ! Vous étalez la mort sur le sol, les murs, pour un oui ou pour un non et cela vous faire sourire ! Vous !… Vous…

Petit elfe sentit Tranlthanas lui saisir les poignets pour le calmer. Il ne se rendait pas compte lui-même qu'il était secoué de spasmes violents et que ses grands yeux écarquillés fixaient le ciel et la cime des arbres sans les voir, comme s'il était en transe. Comme si ce ciel bleu et ces feuilles vertes se teintaient eux aussi de rouge au fur et à mesure qu'il parlait.

-Et moi je… je ! Je vous aime ! Tous ! Pourquoi ? Pourquoi !…

L'une de ses mains agrippa désespérément la tunique noire tandis qu'il tentait de continuer à parler, la voix étranglée par les sanglots. La prise autour de ses poignets s'affirmait, doucement et très fermement à la fois. Comme si par magie cela suffisait, Lén se calma presque entièrement. Il battit des paupières et se rendit compte qu'il n'avait pas fait cela depuis un moment qui lui paraissait une éternité. Ses yeux le piquaient. Il les ferma et baissa la tête.

-Pourquoi je suis si faible ?…

Cette question conclut sa réponse, et il n'ajouta rien d'autre, emporté par ses pleurs qu'il ne pouvait pas sécher. Il se recroquevilla sur lui-même, la tête nichée contre le torse de son reflet silencieux
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MessageJe t'aime moi non plus (Pas déranger) EmptySam 16 Déc 2006 - 15:57

Pas de réponse de la part du Cœur Sombre, qui attendait déjà qu'on lui réponde, à lui. Ou qu'on lui dise que non, il ne l'aurait pas, sa réponse. C'est ce qu'il crut tout d'abord lorsque Lén lui dit "oh non !", mais histoire de voir il n'avait pas bougé, insistant. Finalement, sa main se fit repousser. Alors il n'aurait pas sa réponse.

Son expression impassible ne se troubla pas, et il laissa la main de Lén conduire la sienne ailleurs, hors de sa vue.

Quoi ? Si, la réponse venait ? Le Sabrone releva les yeux vers petit elfe, un sourcil levé. Alors comme cela, il savait ce qui lui faisait tant peur chez le sang ? Raconte-moi tout, petit prince. Je suis fait pour cela.

Ainsi, Tranlthanas écouta. Le début était plutôt plausible. L'idée de la mort traumatisait donc le Solan… Pourtant, il n'en avait pas réellement peur. La mort était sûrement l'une des rares choses que ce petit être ne craignait nullement. Quand cette mort le concernait, il était prêt à se la donner sur-le-champ. Quand elle concernait les autres, elle ne faisait que l'attrister au plus au point, illuminant sa peau blanche de reflets argentés et liquides. La mort en elle-même ne lui faisait que peu de choses, mais apparemment, la suggérer le rendait fou. Il devait soit la voir en face, soit ne pas la voir. S'il en découvrait la moitié, sa peur, incontrôlable, s'emparait de lui et l'handicapait.

Et le chemin entre la mort invisible et la mort suggérée, c'était le sang. Probable.

Le reste du discours, lui, partait en sucette. Tranlthanas y trouva cependant encore plus d'intérêt que pour le début, même si cette suite s'appuyait bel et bien sur ce dernier.

Le Sabrone eut soudain l'air intrigué. Les sourcils froncés, il attrapa les poignets de petit elfe, qui commençait à s'agiter dangereusement, comme possédé. Possédé par sa peur elle-même ?

Non, la chose était sérieuse ; Il était incapable de mentir, et son corps savait toujours, d'une manière ou d'une autre, extérioriser les pensées de son esprit. Lén était allé cherché au fond de lui ce qui le remuait depuis tant d'années et qu'il avait été incapable d'avouer tant qu'on ne le lui avait pas demandé.

Il était entouré de gens en rouge comme s'il était entouré de sang. Et tous ces gens faisaient exactement ce qu'il avait énoncé dès le début : Donner la mort, avec plus ou moins de plaisir, mais la donner tout de même. Le sang était donc assimilés aussi bien à ses proches qu'à la Mort. Et ce paradoxe l'effrayait.

Mal, danger, guerre, souffrance, feu, haine.

Tous ces mots sauraient se retrouver dans toutes les personnes que Lén avait citées. Il se sentait encerclé par le Mal et la mort. Et pourtant. Et pourtant...

Et pourtant, il nous aime. Tous autant que nous sommes, gentils ou mauvais, protecteurs, solitaires et solidaires. Il aime et chérit toute chose, aussi terrible soit-elle. Pour lui, il y avait toujours quelque chose à aimer chez une personne, même la pire.

Et c'était sa plus grande force. Même son élément n'arrivait pas à la cheville de son Amour. Qui parle de faiblesse en entendant dire cela se verra écrasé comme si les quatre éléments s'étaient déchaînés sur lui, sous toutes leurs formes et de toute leur puissance.

Comment fallait-il y prendre ? Tranlthanas ne savait pas bien. Il n'avait jamais autorisé petit elfe à lui dire, même indirectement, qu'il l'aimait. Auquel cas il en mourrait. Mais comme dit avant… Ledit elfe n'hésiterait jamais à aimer quelqu'un au prix de sa vie. Le Sabrone préféra rester silencieux cette fois ; Il n'allait pas repartir là-dessus maintenant, il fallait déjà réveiller Lén et lui faire terminer le cours. Quant au reste, ils se reverraient bien assez tôt pour en reparler.


-La faiblesse n'est pas une malédiction, dit-il finalement de son habituelle voix trop calme, lente, sur un ton parfaitement plat. C'est seulement le fruit d'un non-travail. Et tu as compris qu'il n'était pas trop tard pour t'y mettre.

La voix et le ton contrastèrent avec le geste rarissime que le métis adressa au Solan : Une caresse sur la joue, du bout du doigt. Tandis que de son autre bras, après avoir lâché le poignet, il alla serrer petit prince contre lui.

Heey, il chiale sur ma tunique toute neuve…

Il fallait toujours un peu de temps. Comptons au moins dix minutes, voire un quart d'heure, temps pendant lequel les deux elfes restèrent dans la même position, sans plus se parler. Puis Tranlthanas relâcha sa prise, et força doucement Lén à se redresser.

Les yeux fermés, un sourire en coin sur les lèvres, il annonça :


-On recommence.
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MessageJe t'aime moi non plus (Pas déranger) EmptyMar 2 Jan 2007 - 1:30

Lén se sentait très mal, mais très bien en même temps. Comme à chaque fois avec Tranlthanas. D’une seconde à l’autre, il pouvait vous prendre dans ses bras ou vous enfoncer une arme droit dans le cœur. Et petit elfe savait très bien qu’il ne faisait pas exception à la règle. Evidemment qu’il craignait de se faire avoir, mais il se rassurait un peu en se disant d'une part qu'il était trop bien comme cela, et d'autre part que le métis ne lui ferait pas de mal tant que le cours de résistance au sang ne serait pas fini !

Et puis, comme avec tout le monde, il prenait les gestes donnés comme tels : La caresse sur la joue fut accueillie comme une marque d’affection comme d’un père à son fils. Le coup au cœur serait prit comme le dernier remède à la folie passionnelle qui habitait le Sabrone. Peu de monde y croyait, mais Lén si : Il savait que son reflet était né sous le signe de ceux qui ressentent des émotions intenses et vivent les relations, même les plus lointaines, avec passion. En donnant tout d’eux-mêmes, dosé bien sûr selon le niveau de ladite relation. Ce signe qui concordait si bien avec la personnalité de Tranlthanas, personnalité qui concordait si bien avec son élément et cette énergie corporelle qu’il avait en lui. Petit elfe savait donc que ce serait cette accumulation de concordances qui pouvaient lui coûter la vie à tout instant. Et étrangement cela ne le dérangeait pas plus que cela, alors que pourtant, il venait sur l’instant même de piquer une crise à cause de cela !

Le Solan n’entendait plus que ses reniflements. Petit à petit, ses larmes s’étaient calmées. La magie Tranlthanas avait opéré une fois de plus ! Finalement, ce petit moment ambigu entre eux avait manqué à petit elfe, et il se plut à s’y laisser aller.

Seulement, fidèle à lui-même, le métis avait "rapidement" fait cesser cela et l'avait obligé à se relever. Lén se trouva rassasié de câlin pour aujourd'hui, et n'émit pas d'objections. Cependant, il interrogea, trouvant le "on recommence" un peu râbaché vite fait :


-Comment cela ? Je dois retourner y regarder ? Encore ?

Sceptique, il croisa les bras et regarda son professeur avec une incompréhension non dissimulée. Si pour Tranlthanas le but de la répétition de l'opération était claire, elle ne l'était pas pour Lén. Il ne voyait pas ce qu'espérait le Sabrone en l'obligeant à recommencer encore et encore…

-Je ne suis déjà pas très gros, fit-il en secouant la tête, alors arrête de me faire vomir ou bien il ne me restera que les os !

Cette phrase avait trois fonctions, plus ou moins assurée. L'une était celle d'être vrai, et de faire arrêter le métis avant que Lén ne se retrouve en squelette informe. La deuxième était que, par la même occasion, cette expérience cesse car petit elfe, bien que visiblement "guéri" ou tout au moins calmé de la vision du sang, ne la supportait toujours pas. C'était toujours aussi dégoûtant, que cela provoque l'évanouissement ou non ! Et enfin, la troisième fonction était celle de faire sourire le Sabrone. Soit la fonction qui était la moins sûre !

Lén fit cependant un effort, pour cette fois. Il reprit la direction du lieu redouté. L'odeur du sang lui venait à la gorge, de là où il était ! Il avait encore envie de vomir. Il avança en laissant son vent lui sécher le visage et le haut des vêtements, et en le rassurant du mieux qu'il pouvait à son sujet et à celui de "l'autre fou derrière". Pourtant, même si des sueurs froides lui parcouraient le dos, petit elfe avançait plutôt tranquillement, sans trop trembler. Et il se surprenait à continuer d'avancer, et encore mieux, à ne pas à tout prix vouloir fuir dans la direction opposée ! Ce progrès le stupéfia intérieurement, et toujours plus au fur et à mesure qu'il avançait.

Puis, comme tout se finalisait, il se surprit encore plus, une fois arrivé à nouveau devant le spectacle, à ne sentir que ses jambes trembler, et à porter lentement sa main à ses yeux.


-Oh… fit-il en se détournant, comme blasé de cette vision. Horrible… Non, ça n'ira pas… Pff… Bon, attends !

Il commença à faire demi-tour et à partir, mais au lieu de ça, fit un étrange tour en rond, les jambes pantelantes paraissant le conduire en faisant fi de sa volonté. Revenu plus ou moins droit à son point de départ, petit elfe ouvrit à nouveau les yeux. Et les referma quelques secondes après. Puis les rouvrit. Et les referma. Et ainsi de suite…
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