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| Ruby
Nombre de messages : 4776 Âge : 44 Race : Peuple de Cristal Poste : Errante - Prophétesse Magie Contrôlée : Arcanes de l'Eau Feuille de personnagePuissance: (990/1000) | |
| Sam 12 Mai 2007 - 0:33 | |
| C'était deux ombres sur un fond encore plus sombre. Lui, toujours égal à lui-même, tout de noir entouré et de noir possédé. La nuit était-elle naquit d'un geste de sa main, voir de l'ombre du revers de sa cape ? Il y avait dans ces mains d'albâtres, dans cette paeu opale une chose. Un reflet. L'inverse de la noirceur était peut-être trop brillante, trop imposante, pour que Ruby ne ressente ne serait-ce qu'un soupçon de haine envers lui. Oui, car, malgré tout, la Louve ne détestait pas Iblîs le Sombre. Il n'avait rien fait, qu'elle sache. Et même si la cruauté de cet être n'était plus à prouver (ainsi que sa capacité à tuer) il avait tenue sa promesse et cela, Ruby le sentait.
A travers le lien d'esprit, de sang et de lumière tissé par une fée, un loup et un ange, elle percevait nettement le trajet. Enfin... Avec la netteté dont on se rappelle un rêve d'enfant. Mais cela lui suffisait amplement. Comme suffisait pour une journée, une nuit de plus, une gourde d'eau de source et un cadavre frais. Bon, elle aurait volontier fait sa fête à autre chose, mais la gourmandise - même engendrée par la faim - pouvait attendre plus tard.
A côté de l'ombre se trouvait l'étoile de l'Est. Brillante, forte. Se dessinait sur l'aile de ses lèvres la frémissement d'un sourire perpétuel, engendré par la moquerie. Que disait les shamans ? Qu'il importait toujours aux sourires une origine car ils étaient les entailles faites dans le coeur ? Ciel ! S'ils avaient su qu'il existait pareil coeur de villénités ! Le tout entouré d'une aura d'une beauté étincellante. Poitrines, courbes des hanches, des cuisses, des épaules... Même la courbe du menton révèlait la fierté, l'orgueil. Le sarcasme innavoué ? La satisfaction de sa propre personne et son assurance de sa propre grandeur. Un instant, Ruby pencha la tête sur le côté et se permit de scruter dans les ombres l'ombre pourpre de l'éternelle obscurité.
Puis la voix de la succube - à moins qu'il ne s'agisse là d'une vampire... La Louve n'en était pas sûre - jusqu'à ce que cette voix, donc, recoupe une nouvelle fois le silence des ténèbres au coeur desquelles Ruby était comme une étoile épinglée sur l'ourlet de la nuit : d'une incroyable luminosité, mais d'une pâleur telle qu'elle semblait être à peine un trouble de l'oeil, une poussière dans la vision.
L'eau s'échappa par les pores de sa peau, filet tristement affaiblit, ru minuscule, pour venir cascader sur le sol, emportant avec eux le sang, la poussière, la crasse et les restes d'une douleur que Ruby ne voulait jamais plus connaître. D'un geste pudique et à la fois stupide, elle posa sa main sur sa poitrine sans volonté aucune de se masquer, - même si l'absence de son tatouage lui donnait l'impression d'être nue, mais rendait à sa peau une pureté nouvelle - passant au dessus d'elle pour venir poser deux doigts sur une tâche rosée. L'origine de la douleur.
Un spasme agita le bras de la Cristalléenne qui, d'une inclinaison de l'esprit, réabsorba l'eau qu'elle avait générée. Du tissu déchiré de sa robe, elle ne fit pas grand chose, le relevant et le collant simplement à sa peau par le froid, découvrant par la-même ses cuisses. Puis Ruby se redressa sur ses jambes, l'ignorance de la femelle ici présente la laissant aussi calme d'un lac en plein été. Bloquant sa respiration, c'est avec fierté que la Cristalléenne essaya de faire croire - à succès - qu'elle se portait pour le mieux : ses jambes éaient encore tremblante. Des spasmes agitaient encore ça et là divers de ses muscles. Et, charbon sur du lait, des cernes sombres soulignaient ses yeux.
"Ne parle pas de quelqu'un en sa présence en le prenant pour un idiot de ne pas comprendre. Je ne suis pas comme ton chien ou ton félin." dit-elle d'un ton détaché - las ? - et d'une voix d'enfant à l'adresse de la Succube, en prenant le plus grand soin de ne pas la regarder elle, mais d'accorder soudain une importance quelconque à ses ongles.
Puis la Cristalléenne s'avança d'un pas en direction du Démon. Dieu qu'elle pouvait avoir l'air à la fois pitoyable et terriblement effrayante. Elle était toute petite, toute fêle, de blanc vêtue d'une robe déchirée, presque nue et sur ses épaules cascadaient des cheveux de l'exacte couleur du lait. Ses yeux paraissaient presque enfoncés dans ses orbites par la fatigue et son regard était empreint d'une douleur manifeste. Ca et là, un tic nerveux léger et discrêt passaient sur ses muscles, oubliant par mirable son visage. Mais, sur ce portrait de fatalité se trouvait le sourire sadique de l'accomplissement d'une tâche, de l'assouvissement d'une vengeance. Même la fatigue de ses yeux ne parvenaient pas totalement à masquer sa "joie". Le temps serait encore long avant les nuits où la Louve pourrait chasser de nouveau, mais ces nuits approchaient. Et peut-être alors la Lune elle-même se mettrait-elle à pleurer les victimes de son hallali...
Une sueur froide naissant dans son dos de fatigue, Ruby s'inclina, sans honneur ni orgueil si ce n'est celui d'être ce qu'elle était. Puis, entre ses lèvres en-dessous desquelles disparaissaient des crocs, passa une voix tisséee de métal et de soie.
"Vous avez tenue votre promesse autant qu'il vous en était possible. Et je viens vers vous comme une agenouillée du peuple des hommes car mes manières ne sont pas celles que vous connaissez." Pas une seconde ses mots se firent glissants ou insistants. Le ton restait le même, aussi doux que le grincement des ongles sur l'ardoise. "L'atmosphère glacière qui innonde ce lieu ne tiendra pas mais me suivra. Je m'en irai donc en reprenant avec moi les traces de mon passage."
Ruby releva le visage, un voile flou sur les yeux. La fatigue était encore là, pesant sur ce front, appuyant sur ces paupières, pressant encore plus la conscience dans les puits de l'oublie. Petit à petit. Pour demain où à jamais.
"Et ma force ne vient pas de mon comportement, mais de ma Nature, femelle. Si toi-même qui comme moi prend la vie pour vivre ne comprend pas ça, peut-être serait-il temps que tu revois ton existence..." Le feu des deux prunelles se posa sur la Succube, une lueur de défi presque tu. Et ce n'était pas l'apparente position de faiblesse de Ruby qui allait empêcher la jeune fille de dire ce qu'elle avait à dire. Ne voyait-on pas que la Folie s'accorde peu à se genre de prévenance ? |
| | | Iblîs Nemrodus Nombre de messages : 599 Âge : 37 Race : Marcheur des Ombres Poste : Démon Libre Magie Contrôlée : Magie démoniaque (Tenebrae) Feuille de personnagePuissance: (980/1000) | |
| Lun 11 Juin 2007 - 11:28 | |
| Plaudite, cives.
Applaudissez, citoyens. Ainsi parlaient les acteurs d'une civilisation d'un autre monde, entre deux actes d'une pièce, pour raviver l'ardeur du public. Mais cette citation répétée à plusieurs reprise recouvre un sens inquiétant ... plaudite, cives! Applaudis à chaque rime qui marque tes jours ; la vie, citoyen, n'est qu'une pièce de théâtre jouée pour le plaisir des dieux! Acteur et spectateur, tu ne fais que danser dans leur paume. Et ces dieux eux-mêmes ne sont que bouffons pour ceux de l'Au-Delà ...
Et dans cette pièce où un acte vient de se finir, trois acteurs sont sur scène. Deux démons et une magicienne. A moins que l'on préfère dire trois démons. Quel est la définition de ce mot? Un être né de pure perversion de la magie, comme Iblîs? Une race vivante pervertie à travers les âges, comme Alouqua? Ou tout simplement un être qui ne refoule pas ses pulsions destructrices, comme Ruby? Mais si être un destructeur signifie être un démon, vous en êtes un vous-mêmes, car qui peut se vanter de n'avoir jamais détruit quelque chose? Où placez-vous la limite? Pareillement, entre une entité noire aux shémas de pensée inhumains, une femme ayant choisi la voie de l'instinct plutôt que celle de la raison, et une démone que beaucoup considéreraient comme une sadique psychopathe, qui peut dire à l'autre "folie"? ...
Iblîs ne réagit pas à l'échange de phrases entre les deux femmes, mais son regard glissa de l'une à l'autre, avec une petite étincelle d'ironie. Et vint se fixer sur Alouqua.
Réfléchis à ta question, chère succube, semblent dire les yeux de jais. Pourquoi aider Ruby? Tout simplement parce que ... pourquoi ne pas l'aider? En tant que vampire, tu vivras sans vieillir. Si tu vis assez longtemps, tu verras que certaines valeurs tombent d'elles-mêmes en poussière. Les codes de conduite que t'ont conférées ton édcation s'écrouleront. Agis si tu estimes que tu as intérêt à le faire, à court ou à long terme. Classifier les gens en clichés, "allié" et "ennemi", ou "folle" et "saine d'esprit", cache les véritables enjeux des rapports entre les gens. Ne te laisse pas influencer par des jugements auquel tu n'as pas réfléchi d'abord ...
Certes, les motifs exacts d'Iblîs, il ne les dira sans doute pas, ou le jeu perdrait toute sa saveur. Mais sur le principe, c'est parce que son coeur de glace ne considère personne comme un ennemi. Ni, et souviens-t'en, comme un allié. Le voilà qui répond aux paroles de Ruby par un signe de tête courtois. Puis il se lève, et salue à son tour d'une inclinaison du buste, qui - pour une fois - n'a rien d'ironique.
"Allez. Mais ce n'est pas un adieu, Chasseresse. Nous nous reverrons avant la fin."
Et la longue robe noire se détourne, tandis que le prince noir s'éloigne vers l'entrée du Sanctuaire, aussi énigmatique que jamais. Il n'a plus rien à faire dans cette scène. Les auteurs de l'anien temps laissaient toujours les femmes clore la pièce. Cet honneur leur revenait, et tout démon qu'il soit, Iblîs est trop raffiné pour déroger à l'usage. Ce n'est que beaucoup plus loin qu'il s'arrête. Il ne tente même pas d'écouter ce que Ruby et Alouqua peuvent avoir à se dire avant de se séparer.
Non - il contemple le sol, où s'étendent les débris de ce qui fut un grand orgue noir, sur lequel il aimait à jouer. Et de mémoire de démon, jamais l'ancien Faucheur n'avait regardé aussi longtemps les restes d'un compagnon que la vie a quitté ... |
| | | Invité | |
| Dim 17 Juin 2007 - 21:32 | |
| On dit que pour chacun, l'âme soeur existe. Qu'il y a un être au monde qui est la seule personne que l'on puisse aimer réellement. Un être pour lequel on serait prêt à tous les sacrifices... L'âme soeur, hein ? Simple utopie que ce fantasme tout juste bon pour les désespérés, pour ceux qui ne savent plus en quoi ou en qui croire, ces gens s'attachent au rêve qu'un jour, ils trouveront leur petit lambeau de bonheur incarné en une personne réelle qui, elle, est plus forte, plus courageuse, et qui saura les aider. Un rêve, oui, ce n'est bien qu'un mirage.
Mais existe-t-il un antagoniste pour chacun ? On est tenté de penser que s'il existe une âme soeur, il y a un ennemi, mais s'il n'y a pas d'élu deson coeur ?... Y a-t-il un rival ? Contrairement à l'âme soeur, il n'est pas unique. En effet, l'antagoniste est partout pour chacun. A n'importe quelle moment de votre vie, vous avez rencontré des personnes qui vous ennuit sans raison particulière : sa coupe de cheveux, ses manières, sa voix, ses paroles. Bref, cette personne vous énerve purement et simplement, de la manière la plus rudimentaire et grossière.
Ainsi, Alouqua voyait Ruby presque comme son antagoniste. Le simple fait qu'en s'adressant à elle, la jeune professeur avait... Regardé ses ongles ! Sans même prendre la peine de la regarder, elle ! Quelle insolence de sa part ! Et ce fut avec difficulté que la succube refoula son envie soudaine de lui arracher ses petits ongles auxquels elle semblait tant tenir... Mais entre gens civilisés, un simple regard menaçant suffit. Alors, Alouqua regarda la professeur de ses yeux vides où dansaient des flammèches violettes... Un regard vil et vif, car il ne dura que peu de temps. En effet, Ruby s'adressa alors à Iblîs, et la démone n'écouta que d'une oreille distrète les paroles de la jeune femme. En revanche, elle releva immédiatement la tête lorsque, à nouveau, elle s'adressa à elle. Sentant monter en elle une envie meurtrière ( c'était en effet, la première fois qu'une personne lui conseillait de "revoir son existence", et la façon dont cela était dit ne lui plaisait pas, du tout ), Alouqua se retint à nouveau.
Le Marcheur l'avait regardée intensèment... Et par son regard il semblait s'adresser à elle, parfois, c'était peut-être plus clait d'ailleurs... Elle ne comprit peut-être pas tout ce qu'il essayait de lui dire, mais elle saisit sûrement l'essentiel : les qualificatifs d'ennemis et d'alliés n'avaient plus aucun sens devant son immortalité de vampire. Alouqua sentit aussi que jamais Iblîs ne donnerait clairement ses intentions, les plans de ses décisions resteront à jamais sous la bonne garde de son éloquence et de son ingéniosité. Pff de toute manière, la curiosité n'avait pas sa place devant un être tel Iblîs. Une fois ce dernier partit, Alouqua ne put resister à l'envie de dire à Ruby ce qu'elle pensait,juste pour lui repondre, moindre politesse. Mais avant, elle marmonna :
"Pff j'imagine que me dire au revoir était bien trop peu complexe pour son cerveau..."
Kïo devait deteinde sur elle, la démone commençait à marmonner son mécontentement et cette habitude devenait de plus en plus fréquente. Alors là, c'était le comble.
"Belle leçon de morale de ta part, si j'avais été une gentille élève j'en aurais certainement pris note, mais ce n'est pas le cas, et la politesse n'est pas mon fort. Un jour peut-être..." Elle s'interrompit comme prise d'une brusque réverie, mais cela sonnait extrement faux avec son sourire un peu trop cruel. "Mon existence est très bien comme elle est, alors laissons là en paix. Et même si je n'étais pas obligée de prendre le vie, je la prendrais quand même, et peut-être avec plus de joie encore. Ma nature est simplement vil, mon comportement correspond à cela, si ta nature et ton comportement sont différends, ce n'est pas moi, mais plutôt toi qui devrait "revoir ton existence"..."
Alouqua se retourna, derrière elle, il y avait encore le passage ténébreux, par lequel pourrait partir Ruby. S'écartant d'un pas sur le côté, et à la manière d'un artiste montrant son oeuvre, la succube indiqua le portail. Et elle commenta :
"Ta porte de sortie est avancée, en franchissant simplement ce portail tu te retrouvera dans les Monts Décharnés... Enfin, si les ombres du monde des Ténébres ne t'aspirent avant, bien sûr."
Cette phrase fut évidemment ponctuée d'un petit sourire qui pouvait signifier deux choses : Ahah, je t'ai bien eu ? Un monde des ténébres, dans ce portail ? N'importe quoi ! ;ou bien : J'espère vraiment que tu ne sortiras pas de ce voyage à travers les Ténébres. Pas besoin d'être médium pour deviner qu'elle est la bonne réponse. |
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