Suite de ce
topicLorsque les deux jeunes femmes avaient quitté Iblis, elles avaient chevauchée toute la journée, sans un regard en arrière. Lay-Ing voulait mettre le plus de distance possible entre elle et la caverne avant que la nuit ne tombe. Plus elles s’éloigneraient de la caverne et moins le risque que des démons s’en prennent à elles serait grand. Certains auraient dit que ce n’était que reculer pour mieux sauter. La guerre se préparait et les affrontements seraient rudes, tous n’en sortiraient pas indemne mais si elles ne parvenaient pas à regagner la cité, qui préviendrait Elament du danger qui la menaçait ?
A la nuit tombée, Lay-Ing stoppa sa monture et mit pied à terre, aussitôt imitée par Selène. Continuer alors qu’il faisait nuit noire n’était pas prudent. Même si la jeune femme voyait dans le noir, ce n’était pas le cas de son cheval et il valait mieux perdre quelques heures pour se reposer que de devoir marcher le restant du chemin et arriver dans un délai bien plus important.
Lay-Ing veilla une bonne partie de la nuit, les yeux fixant le feu de bois qu’elle avait allumé. De nombreuses questions lui traversaient la tête, notamment au sujet des dernières paroles de Lindar. Qu’est-ce que son père pouvait bien lui vouloir et comment ce faisait-il qu’il ait de l’influence auprès des démons ?
Lorsque le jour se leva, elle dormait à poing fermé et si Alice n’était pas venue la réveiller en venant se frotter contre ses jambes, l’élémentaliste aurait bien pu continuer ainsi un long moment. Ouvrant les yeux, elle bredouilla quelques mots du genre:
"C’est pas vrai, je dormais pas." Elle mentait et de toute façon, quiconque aurait vu ses cernes se serait dit que dormir ne lui aurait pas fait de mal.
Après avoir ingurgité un rapide petit déjeuner, à base de myrtilles, la course reprit. Ce petit manège dura encore toute la journée, sa monture ne pouvant avancer très vite en raison de la surcharge que représentait la terra. Lay-Ing aurait pu courir une partie du chemin mais, elle se sentait si épuisée. Combien de temps avait-elle passé sous terre ? Ça ne lui avait semblé ne durer que quelques heures mais, le temps s’écoulait-il de la même manière dans la caverne et à la surface ? Ou bien elle aussi était-elle affectée par ce même mal que celui qui rongeait Selène ? Sa peau n’était pourtant pas marquée, du moins pas pour le moment.
En fin d’après-midi, la cité se découpa enfin à l’horizon et moins d’une heure plus tard, les deux filles se trouvaient devant les massives portes de bois. Protection dérisoire lorsqu’on la compare à la puissance de la magie, et justement, les protections de la cité étaient elles aussi magiques, à commencer par le bouclier qui l’entourait et en interdisait l’entrée aux démons. Sans doute cette protection était contournable mais Lay-Ing n’en connaissait pas le moyen et quand bien même un démon réussirait à pénétrer dans la ville, d’autres surprises l’attendraient.
Mettant pied à terre elle se tourna vers Selène et lui fit signe de rester en selle, après quoi elle s’avança vers les portes et touchant le symbole lié à son élément, elle s’arc-bouta pour les ouvrir. Elle devait être réellement épuisée pour avoir tant de mal. Lorsque les portes furent ouvertes, Lay-Ing prit son cheval par la bride et pénétra dans la cité. Elles étaient à présent en sécurité. Sécurité toute relative lorsqu’on connaissait l’ampleur du danger qui les menaçait.
S’agenouillant auprès d’Alice, elle griffonna rapidement un petit mot annonçant son arrivée à l’école d’Elament et demandant aux professeurs ainsi qu’à Layna de la retrouver dans le hall d’entrée du bâtiment. Elle n’en ajouta pas plus mais à voir son écriture, on pouvait deviner qu’elle ne leur donnait pas rendez-vous pour aller manger une pizza. Elle demandait également à Lorelaï de venir, quelqu’un devait s’occuper de Selène.
Aussitôt le message coincé entre l’armure de cuir et sa fourrure, la Kneazle s’élança en direction de l’école pour transmettre le message avant l’arrivé de Lay-Ing. Lorsque Alice arriva dans le hall d’entrée de l’école, celle-ci émit un rugissement puissant afin de manifester sa présence auprès des professeurs. Quelques élèves étaient présents mais elle ne leur accorda aucune attention. Dès que l’un enseignant sorti dans le hall pour découvrir l’origine de ce raffut, elle s’avança vers lui. Celui-ci remarqua le parchemin, s’en saisit et enfin le lut. Qu’avait donc encore inventé Lay-Ing ?