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Tùllia R
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Messageconvocation... EmptyLun 2 Oct 2006 - 20:41

Tùllia venait d'en finir avec son premier jour de cours, elle en était ravie car mine de rien, elle n'avait jamais été autant entourée de monde.
Mais en même temps, elle aurait voulu ne pas en finir; elle aimait apprendre, elle aimait comprendre mais aussi, elle devait se rendre dans le bureau de monsieur Archael et ça la terrorisait.

Même s'il avait réussit à instaurer un sentiment de confiance durant le cours, il n'en restait pas moi impressionnant pour la jeune fille...et puis, que pouvait il lui vouloir, elle si insignifiante, si quelconque, si...bref, elle craignait le pire comme toujours!

Elle avait tellement été entourée de personne odieuses envers elle que la moindre preuve d'interret lui faisait une peur bleue; même si Archael s'était montrer gentil durant le cours, elle craignait toujours les moqueries, elle détestait sa chevelure et peut être que sa cape sur sa tête avait intrigué l'ange et peut être voulait il voir ce qu'elle cachait...et face à lui, elle se voyait mal refuser!

Avait elle été impolie de prendre la parole ainsi, sans faire attention si quelqu'un parlait en même temps? Semblait elle idiote avec ses questions?
Elle avait pensé à ça durant toute l'apres midi, la rendant un peu distrète, n'osant poser aucune question, se contentant d'écouter et prendre des notes.

Même manger lui avait été impossible, son estomac était noué, sa gorge serrée...Et elle avancait dans ce couloir interminable cherchant la porte ou était inscrit: "Archael" et au bout d'un temps, Tùllia y arriva, tremblante, fremissante. Qu'est ce qui l'attendait de l'autre coté?

Elle leva le poing, hesita un instant, priant qu'il ne soit pas là ou qu'il soit avec quelqu'un d'autre...mais elle n'entendit rien.
Alors elle frappa, faiblement...toc, toc, toc
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Archael
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Messageconvocation... EmptyMar 3 Oct 2006 - 20:53

"Entre..."

La voix était aussi calme que pendant la journée, mais moins claire, plus creuse, comme si son propriétaire était fatigué.

Derrière la porte, quelques marches de pierre blanche, puis on débouchait directemen sur une grande salle aux murs nus, presque vide, meublée seulement d'une table et de deux fauteuils de cristal, qui paraissaient durs mais étaient étrangement élastiques. Derrière le bureau, un autre siège et un grand coffre de bois. Enfin, sur la table, une boule de cristal qui lévitait à quelques centimètres de hauteur, comme douée d'une volonté propre.

Mais ce n'était pas cela qui attirait le regard en entrant. C'était plutôt le mur qui faisait face à l'entrée. Il brillait littéralement par son absence... même pas une baie vitrée, un mur absent, remplacé seulement par un sortilège de Bouclier presque invisible. Toute une paroi découpée directement sur le ciel, devant le panorama d'Elament au soleil couchant. La brise du soir entrait doucement dans la pièce, fraîche sans être froide, apportant des senteurs de terre chaude et de fleurs écrasées.

C'était devant ce paysage magnifique, mais un peu mélancolique, que se trouvait Archael. Il avait visiblement abandonné son bureau pour venir travailler à plat ventre, juste au bord de la pièce. Il était entouré de grosses piles de livres et de parchemin étalés sur le sol, et semblait avoir passé une bonne partie de sa journée à travailler seul, après les cours. D'ailleurs, les cernes qui se voyaient sous ses yeux laissaient à penser qu'en fait, il avait probablement dû y passer une ou plusieurs nuits. Pourtant, son regard bleu-violet restait doux et profond à la fois, et son aura était toujours aussi sereine, semblant apaiser les coeurs autour de lui. A plat ventre, appuyé sur son coude, il sourit à sa visiteuse.


"Tiens, essaye de te trouver une place dans mes papiers..." fit l'ange en poussant de côté une pile de grimoires qui oscillaient dangereusement. "Alors, bon après-midi?"
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Tùllia R
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Messageconvocation... EmptyMer 4 Oct 2006 - 0:40

"entre" manque de chance, il y avait bien quelqu'un et on ui priait d'entrer.
Elle gravit les quelques marches puis resta un instant en admiration devant cette pièce, regardant tout autour d'elle, la bouche entre ouverte de surprise et d'étonnement.

Les yeux dorés de la jeune fille se posèrent sur le bureau, sur les sièges qui l'entourrait puis sur le mur, enfin, l'absence de mur. Devant elle se dessinait l'horizon, pas le moindre mur dans le fond de la pièce, pas même un reflet pouvant trahir la présence d'une vitre...rien!

Quand son emerveillement fut calmé, elle trouva enfin celui qui lui avait demander de venir, il était couché par terre, entourré de livres et de paperasses...voila bien un endroit ou elle ne s'attendait pas à le voir, ou du moins, aurait elle cru qu'il se serrait levé mais au lieu de ça, il poussa quelque livres pour la laisser s'assoir.

Tùllia avanca un peu timidement dans sa direction et se mit en tailleur à l'endroit même ou la pile tremblante était quelques secondes plus tôt, plus ou moins en face du professeur.


"Ma journée?...elle fut...bonne, merci monsieur"

Elle scruttait l'ange cherchant toujours ce qu'il pouvait lui vouloir; rien de bien méchant peut être mais tout de même, elle ne serait pas calme tant qu'elle ne le saurait pas. Mais avant même qu'il lui ai parlé à nouveau, elle tenait à s'excuser d'avoir pris la parole si librement ce qui en fait, au départ, n'était que des questions qu'elle se faisait à elle même à haute voix malheureusement.

Alors baissant les yeux sur ses mains dont elle tordait les doigts pour tenter de se calmer et, avec une voix basse et complètement gênée...


"Je sais que je n'aurai pas du penser à haute voix, je fairais plus attention monsieur...je...je n'ai pas encore l'habitude de vivre en société et...enfin, pardon"
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Archael
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Messageconvocation... EmptyMer 4 Oct 2006 - 7:36

Archael étouffa un baîllement et se redressa. Il s'assit en tailleur, imitant Tùllia, et parut se plonger un instant dans la contemplation du coucher de soleil. Lorsqu'il était ainsi, il ressemblait à ce qu'il était: un simple ange d'une vingtaine d'année, en apparence, aux yeux doux et profonds. Le professeur de l'Air avait disparu, remplace par Archael, l'ancien élève d'Elament, toujours perdu quelque part dans les nuages.

Quand la jeune fille s'excusa auprès de lui, même s'il eut un peu de mal à comprendre pourquoi, il se contenta de sourire gentiment.


"Ce n'est pas la peine de t'excuser, tu sais. Au contraire... J'avais peur de me retrouver face à une classe silencieuse pour ma prenière fois, mais grâce à toi et Elincia, le cours a été vivant. Si tu savais à quel point j'étais soulagé en sortant..."

Eh oui, malgré son calme apparent pendant le cours, il avait redouté cette première rencontre avec ses élèves. Même si on adore le métier, les premières leçons en tant que prof ne sont pas faciles!

"En fait, je t'ai demandé de venir parce que..."

Il hésita un instant, semblant chercher ses mots. Du bout du doigt, il faisait léviter une plume dans les airs, la faisant tourner autour de sa main.

"Eh bien, c'est juste que je me demandais à quelle race tu appartenais. Ton aura ne ressemble à aucun être que j'aie rencontré... mais tu n'es pas obligée de me répondre si ça te dérange, tu sais."
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Tùllia R
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Messageconvocation... EmptyMer 4 Oct 2006 - 13:04

La jeune aasimar eu un petit sourire quand Archael avoua le soulagement qu'il eu à avoir Elincia et elle dans son cours mais, ce sourire ne resta qu'un court instant; apres avoir rassuré la jeune fille, le regard ailleurs, l'enseignant fit léviter une plume, une simple plume...

Tùllia regarda la plume virvolter sous ses yeux; de tous les objets présent dans la pièce il fallu que le professeur face planer une plume.
Un frisson parcouru le dos de la jeune fille, était ce par hasard qu'il fit ce geste, peut être ou peut être pas vu qu'il voulait savoir ce qu'elle était.

Comme Tùllia le craignait, il s'interrogeait sur son appartenance, pauvre petite, elle était face à un dilemne: lui répondre ou, comme il l'avait proposé, se taire...Mais Archael semblait si bon, gentil qu'elle consentit à se dévoiler.

D'une main tremblante, elle attrappa la cordelette qui retenait sa cape, tira dessus pour en défaire le noeud.
Puis, apres avoir eu quelque moments d'arret, d'hesitation, Tùllia ota l'étoffe brunatre pour la poser sur ses genoux, dévoilant ainsi boucles de cuivre et plumes...


"On m'a dit que j'étais une aasimar, monsieur"

Ses yeux se portait sur sa cape, elle la plia et glissa ses mains à l'interieur pour ne pas montrer à quel point cà lui faisait peur, ou plutôt à qu'elle point elle était gênée. Elle avait tellement fuit son statut, si souvent éviter les regards.
Elle qui avait toujours entendu moquerie et méchanceté à cause de sa différence: elle n'est pas une humaine, ni une divinité, juste un petit mélange qui ne mérite pas de vivre...Seule sa mère adoptive avait su l'aimer telle qu'elle était; même ses parents l'avait laissée sur le coté.
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Archael
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Messageconvocation... EmptyMer 4 Oct 2006 - 16:47

[XD le pire est que j'avais choisi une plume comme la première chose qui m'était venue à l'esprit ... ^^ je continue dessus, c'est marrant]


Le regard de l'Ange glissa lentement, pensivement, sur la chevelure de flamme et sur les plumes qui y étaient parsemées.

"Aasimar... le peuple de l'Âge d'Or... je croyais qu'ils étaient une légende."

Il sourit, ce qui pouvait paraître surprenant dans une situation de ce genre. Mais ce sourire n'était pas vraiment destiné à Tùllia. Il était lointain, rêveur, presque un peu mélancolique, comme s'il s'était un instant plongé dans des souvenirs lointains. Quelque part, sur les chemins des anciens contes.

Puis, gentiment, il piqua dans les cheveux de la jeune fille la plume avec laquelle il jouait. Celle-ci semblait venir de ses propres ailes, apparemment, ces ailes qui ne ressemblaient à celles d'aucun autre ange. Elle était dans une matière inconnue, transparente, comme taillée dans du cristal légèrement scintillant et jetait des clairs éclats d'argent. Pourtant, elle était aussi douce et légère que le vent.


"Tiens... même si je ne sais pas si elle sera aussi belle que les tiennes. Entre deux emplumés, on devrait s'entendre..."

Il eut un clin d'oeil malicieux. Etrangement, il se sentait attiré par la jeune fille. Ce n'était pas le même sentiment qu'avec Ruby, cette force irrésistible, à la fois douce et douloureuse, qu'il hésitait à nommer "amour".
Non, c'était qu'avec la jeune Aasimar, ils se resemblaient peut-être plus qu'on ne le voyait au début. Tous deux, ils étaient "différents" des autres, isolés. Tous deux avaient le même caractère rêveur de ceux qui avancent seuls et les yeux perdus dans le ciel. Et puis... dans ses yeux, il lisait la mélancolie douce que seuls connaissent ceux qui ont souffert. Même s'il ignorait le passé de Tùllia, il avait trop l'habitude de ressentir ce qui émanait des autres pour se tromper.


"Et puis tu sais," ajouta l'ange, "si tu m'apellais Archael plutôt que monsieur, tu me ferais plaisir."

Il se laissa aller en arrière, sur le dos, et croisa ses bras sous sa nuque.
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Tùllia R
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Messageconvocation... EmptyMer 4 Oct 2006 - 22:03

"Le peuple de l'age d'or?" Cette phrase qu'elle repeta lui fit relever le nez, regardant à nouveau son professeur. Elle en avait appris si peu sur son peuple qu'elle était surprise de cette reflexion.

Mais à peine eut elle relevé les yeux qu'elle tomba sur un ange souriant, ailleurs comme replongé dans des souvenirs...que c'était il passer dans cette période? Cet age d'or? Pour elle, être une aasimar était une malédiction alors pourquoi sourire?

La jeune fille serra les poings sous sa cape, pas de colère contre l'ange mais contre elle même, elle rageait de ne pas savoir, de ne pas comprendre ces souvenirs heureux. Pour elle, être comme elle est prouve juste que dans ses veines coulait un sang impure, un sang mêlé dont ne sait trop quoi, dont ne sait trop qui...

Archael avait il sentit quelque chose, sentait il le mal être de la jeune fille, en tout cas, il détendit l'atmosphère, placant la plume voltigeuse dans la chevelure de Tùllia mais ça n'empêcha pas celle ci de serrer les poings d'avantage. En plus d'être impressionnant à ses yeux, il s'était permit ce geste...Rien de bien méchant mais elle n'en avait pas l'habitude, elle qui avait toujours vécu seule, éloignée de tous!

A peine eu t il déposé cette plume qui semblait venir de ses propres ailes, la jeune Aasimar passa sa main par dessus, touchant par la même occasion une de celle qu'elle avait si souvent essayer d'arracher mais sans succès: plus elle essayait de les enlever, plus il en poussait. Elle était douce celle ci, elle ne faisait pas partie de cette malédiction en tout cas.


"Merci Monsieur" répondit elle un peu gênée, comme elle le pensait, l'enseignant était bon et gentil; elle n'avait plus peur, elle était juste intimidée, ce qui était déjà beaucoup...

Elle n'osait toujours pas le regarder, mais Archael la forca surement sans le vouloir en s'allongeant dans l'axe de Tùllia; il lui était du coup impossible de lever les yeux au ciel, cela aurait sembler suspect donc, elle le regarda, il semblait tellement compatissant face à la misérable créature qu'elle était, cette chose si détestable qu'elle avait toujours été.
Pourquoi quelqu'un qu'elle trouvait si fascinant pouvait il s'interresser à elle, jusqu'au point de lui permettre de l'appeller par son prénom


"Bien Me...heu..Archael, mais pourquoi pensiez vous que les aasimars sont des légendes? Moi, j'aurai préféré en tous cas, j'aurai préféré être autre chose que ça!" c'était presque un cri du coeur mais pourtant elle ne le dit qu'à mi-voix, serrant toujours ses poings. Une légende, c'est fantastique, c'est magique et elle, sa vie était si noire, si peu d'espoir. Sans sa mère à ses cotés, elle se sentait si seule et ça lui rappellait que c'était peut être son destin d'être seule vu que même ses parents, ses vrais parents l'avaient abandonnée.

[c'est vrai que ca le fait plutot bien le coup de la plume...XD]
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Archael
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Messageconvocation... EmptyJeu 5 Oct 2006 - 20:44

Archael avait clos les paupières, le visage détendu, écoutant sans parler. Pendant plusieurs minutes, il garda le silence. La brise du soir montait de la Cité, apportant des senteurs douce et les derniers bruits de la journée, adoucis par la distance. Là-bas, face aux deux jeunes gens, le ciel se teintait de doré, de rose, d'orange, et même des reflets fauves de la même couleur que la chevelure de Tùllia.

Etait-ce l'aura de l'ange, qui semblait habiter l'air autour de lui en permanence? Ou était-ce juste la douceur de l'heure de soir et la beauté du paysage? L'atmosphère de la pièce était infiniment paisible, comme un petit sanctuaire de calme au milieu d'un monde agité par les tempêtes. Un oasis pour les coeurs fatigués. Elament tout entière était un lieu de ce genre, mais c'était particulièrement sensible dans ce bureau silencieux.


"Moi aussi." fit l'ange à mi-voix, comme s'il craignait de briser cette sérénité. "Moi aussi, parfois, j'en ai voulu au destin de ne pas m'avoir fait naître autrement. J'ai haï ces yeux et ces ailes, parce qu'elles me séparaient des miens..."

Il laissa sa phrase en suspens et rouvrit les paupières. Au fond de ses iris aux reflets de gemmes, le passé repassait, avec ses peines et ses doutes. Le passé et ses blessures. Celles du corps qui se refermaient, celles de l'âme dont on ne guérissait jamais complètement. Un instant, le reflet des souffrances d'autrefois passa sur le visage serein de l'ange. Vite apparu, vite enfui, mais reconaissable...

Quand Archael referma les yeux, il avait repris son expression paisible. Doucement, d'un ton rêveur, il répondit alors à la question de Tùllia.


"Il existe des écrits qui parlent d'une légende. Longtemps, longtemps avant que les premiers hommes n'ouvrent les yeux à la lumière... La légende d'un peuple dont les ancêtres n'étaient pas de ce monde. Ils sont venus du soleil couchant et sont repartis... mais leurs enfants furent nombreux, et habitèrent là où les dieux s'étaient reposés avant de s'en aller."

Sans raison apparente, le vent tournoya un instant dans la pièce, sans violence, mais présent. Il souleva quelques feuilles de papier qui tourbillonnèrent dans l'air, légères comme la plume, comme les lambeaux du songe, comme les contes du passé. L'ange continua son récit.

"De ce peuple, l'histoire dit qu'ils ont connu le matin, le midi et le crépuscule. Ils naquirent, vécurent et passèrent, à l'époque où le soleil était plus chaud qu'aujourd'hui. Leurs cheveux étaient de feu et leur peau brune. Ils savaient les chants de l'aurore et du soir, et connaissaient le langage des grands oiseaux. Ils vivaient en paix. Leurs tours étaient hautes, et leurs cités étaient d'Or... mais le reste de la légende est perdue et les miens n'en savent pas davantage. Le manuscrit dit seulement qu'ils disparurent un jour, et que leurs chants ne résonnèrent plus sous la voûte du ciel."

Il se tut, et les mots s'envolèrent, portés sur les ailes du vent, partant pour un autre lieu et un autre temps...
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Tùllia R
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Messageconvocation... EmptyJeu 5 Oct 2006 - 22:08

Les yeux mi-clos, Tùllia attendait, elle ne voyait pas quoi faire d'autre; seul la douceur du soleil couchant appaisait son âme et la fine brise qui ballayait ses cheveux, faisant froller quelques boucles cuivrées sur son visage lui permettait de se sentir mieux.

Ce simple souffle empli de mille parfums envahi son être, lui rappellant la liberté de voguer parmi les nuages, cette sentation de plainitude quand son esprit parcourait plusieurs lieux transportée par le vent, quand l'altitude qu'elle avait si souvent atteint en rêve la rendait euphorique...


Mais l'évasion fut de bref instant, la voix du professeur la fit redescendre de son refuge céleste. La jeune aasimar écarquilla les yeux, stupéfaite par les aveux de l'ange et le regarda alors qu'il avait encore les yeux fermés...Elle avait tellement été fascinée par le personnage qu'elle n'avait pas fait attention à son apparence, la différence plus que remarquable avec les autres anges; ses ailes, ses yeux, ... rien n'était comparable!

Tùllia ne pu, pourtant pas, faire la moindre remarque sur ce sujet simplement parce qu'elle ne l'osa pas mais aussi parce que l'ange entama ce récit sur ce peuple inconnu. Elle écoutait, attentive, essayant sans trop de difficulté, de s'imaginer cette vie d'avant, cette vie de bonheur.

"Etait ce des aasimars?"

Elle avait du mal à y croire, elle voulait en être sûre, pouvoir se dire que son peuple avait été heureux alors que maintenant, elle n'en avait toujours pas rencontrer un seul, même l'enseignant semblait en connaitre peu sur eux, seuls les écrits lui avaient, semble t il, appris leur existence...
Puis elle repensa à l'aspect d'Archael, le regarda à nouveau...même si beaucoup de chose étaient différentes des autres anges, il était plus qu'apparant qu'il était un ange, mais elle...


"Mais on voit bien que vous etes un ange, même si...mais moi, je ressemble à quoi?"

Etre une aasimar ne lui convenait vraiment pas, elle faisait partie de ces personnes qui appartiennent à un groupe mais dont personne ne se ressemble. Même si un jour elle devait rencontrer un autre aasimar, il y avait peu de chance qu'il aie, lui aussi des plumes dans les cheveux, peu de chance de rever d'être un faucon, peu de chance en rien!

"On m'a dit que les aasimars sont de lointains descendants d'êtres célestes, qu'ils sont nés d'unions, de croisements... Les gens semblent nous craindre par ce que personne ne connait nos véritables pouvoirs, on ne peut prévoir à l'avance les qualités que nous développeront un jour ou l'autre car nous ne connaissons pas nos origines...c'est affreux"

Tùllia s'arreta un moment de parler, peut être pour ne pas devoir crier sa colère envers ceux qui préferaient la rejeter plutôt que d'esayer de la connaitre, peut être aussi pour ne pas pleurer sa peine...

"Et puis, même si les autres...comme moi ignorent leur origines véritables, ils ont leurs parents...moi, je n'ai même pas ça; comme les autres, mes parents m'ont laisser seule face à ce monde, face aux autres"

Elle leur en voulait, sa mère hobbit ne pouvait pas l'aider, personne ne le pourrait car personne ne connaissait les parents de la jeune fille. Certains aasimar devaient se complèrent à penser qu'ils tenaient leurs pouvoir de leur mère ou de leur père; certains avait cette protection mais Tùllia qui voulait juste vivre était une recluse, sujete aux moqueries

"Pourquoi ce qui nous est inconnu fait peur? Personne ne pourra jamais définir ce qu'est un aasimar alors suis je destinée à toujours être fui?"

Tùllia n'en pouvait plus, l'air qui au par avant lui faisait du bien, maintenant, il l'étouffait. Elle se releva, laissant sa cape sur le sol; la laissant juste glisser de sur ses genoux pour s'étaler sur le carrelage.
La jeune aasimar préferait tourner le dos à l'ange, elle n'aimait pas se plaindre et pourtant elle venait de le faire. Elle était dressée, dos à Archael, les bras le long du corps, les poings serrés et se retenant de pleurer.


"Pardon, je n'aurai pas du m'en prendre à vous, vous n'y êtes pour rien..."
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Archael
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Messageconvocation... EmptyVen 6 Oct 2006 - 11:26

"Tu es toi." répondit simplement l'ange sans rouvrir les yeux. "Tu es une élève d'Elament, une Aera du nom de Tùllia. Rien de moins."

Doucement, l'ange se rassit, rejetant en arrière sa longue chelure de neige. Face à eux, le soleil finissait de se coucher. Les montagnes se teintaient de couleurs sombre, et le ciel prenait cette couleur bleu-violet, profonde et mystérieuse, tandis qu'apparaissaient les premières étoiles. La même couleur que celle des yeux du Trône, à mi-chemin entre l'améthyste et le saphir. Une teinte de cristal coloré, à la fois paisible et sans fond, chaude et froide, proche et lointaine.

"Quelque soit leur race et leur époque, il y aura toujours ceux qui sont différents. Ils sont parfois rejetés, même par ceux qui leur sont proches. Pourquoi, dis-tu? Eh bien, je ne sais pas."

C'était vrai. L'inconnu a toujours fait peur aux vivants. Même les animaux sauvages ont toujours cette réaction de méfiance face à quelque chose d'inhabituel. C'était comme si quelque chose était pourri de l'intérieur du monde, empêchant la confiance et la compréhension de s'établir naturellement, comme aux temps anciens où la Paix régnait encore sur le monde. Etait-ce cette perversion du flux du destin, cette erreur de la nature nommée "démons" qui polluait le monde où ils vivaient par le simple présence? Ou était-ce quelque chose de plus profond, qui avait été dicté ainsi dès le départ? Personne ne le savait.

"Mais tu sais, Tùllia" fit doucement le Trône en se mettant debout, "Nous ne sommes ni des monstres, ni des dieux. Juste des êtres comme les autres, qui ont un coeur qui a besoin de chaleur. Quoique les gens puissent essayer de te faire croire, tu dois t'en souvenir. Viens. Je vais te montrer quelque chose."

Déjà, de son pas léger, il était apparu juste à côté de la jeune fille. D'un geste naturel, il referma ses doigts sur la paume de celle-ci. Une main chaude et amicale, comme une ancre sûre au milieu de la tempête d'un monde hostile. Avec douceur et fermeté, il l'entraîna au bord de la pièce, d'où ils dominaient Elament.

L'ange, sans lâcher la main de la jeune fille, eut un geste de l'autre bras pour englober ce qu'ils voyaient. Déjà, le soleil avait disparu, mais il faisait encore relativement clair, assez en tous cas pour qu'on puisse distinguer les contours de la ville en contrebas. Ici et là, des petites lumières s'allumaient. Chandelles, luminaires, lampes, bougies, chacune d'entre elle, allumée à la fenêtre d'une maison, faisait une petite lueur dorée qui peuplait la nuit d'étoiles posées sur la terre.


"Dis-moi, qu'y a-t-il derrière chacune de ces lumières?"
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Tùllia R
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Messageconvocation... EmptyVen 6 Oct 2006 - 15:32

Tùllia fermait ses yeux aussi fort qu'elle pouvait retenant ses larmes de couler; tout son corps était raide comme pour aider sa volonté à ne pas pleurer et elle écouta les dires de l'ange. Il était si appaisant en disant qu'elle était juste elle, juste Tùllia. Personne ne lui avait jamais dit ça, personne hormis cette petite femme, cette mère qu'elle dépassait de plusieurs tête à l'age de 12ans, cette dame souriante qui ne disait jamais un mot plus haut que l'autre...

Sa rage s'appaisa petit à petit jusqu'à laisser place à sa timidité habituelle; elle venait de piquer une crise de nerfs devant les yeux éblouissant de son professeur. Elle était maintenant comme un piquet planter dans la terre n'esperant que de disparaitre dans la nuit qui avancait. Et sa cape, sa protection face au monde était si loin, tellement loin! L'étoffe était juste à quelques pas, un metre tout au plus mais pour la jeune aasimar, ça ressemblait au bout du monde tout comme la sortie de cette piece.

Elle aurait voulu partir en courant pour que le vent chasse ce qui venait de l'humilier; Tùllia était si mal, si gênée d'avoir étalé son coeur, pourquoi l'avait elle fait d'ailleur? Elle l'ignorait, c'était venu ainsi, comme une confession, comme pour demander le pardon auprès de Archael, comme d'autre prie pour nettoyer leur erreur...

La jeune fille se trouvait là, immobile et si fragile quand Archael saisi sa main; elle n'eu pas la force de reculer, d'oter ses doigts fins de l'emprise et suivit l'ange, confuse et ne réalisant même pas ou il l'emmenait. Le monde réel avait disparu, elle était retournée dans son refuge fait de rêve jusqu'à ce qu'il posa cet étrange question


L'aasimar quitta son monde de songe pour regarder Elament s'ettendre sous ses pieds, le nuit commencait à poindre son nez lugubre et froid et les maisons s'eclairaient comme de petites étoiles. La ville dans le couchant était comme un havre de paix, le refuge qu'elle venait de découvrir.Tout était ici calme en bas alors que son coeur hurlait.

" Des gens, il n'y a que des gens; des familles heureuses, des pères qui jouent avec leurs enfants, des mères qui les couvrent de baisers; il y a aussi des couples, heureux, amoureux; des amis qui font le fête et surement des gens seuls comme moi"

Alors que jusque là, elle avait laisser sa main libre dans celle de l'ange, s'imaginer seule à nouveau la terrifia et elle ressera ses longs doigts sur la main d'Archael pour être sure qu'elle ne contemplait pas le paysage seule, pour peut être ne pas tomber, comme si ce contact infime pouvait être son salut pour apprendre à vivre...
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Archael
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Messageconvocation... EmptyLun 9 Oct 2006 - 10:21

"C'est vrai" approuva la voix chaude de l'ange, tout près d'elle. "Et sans doute aussi, des gens détestables en train de battre leur famille, des gens cruels chassant ceux qui n'ont rien fait pour le mériter, des voleurs en maraude et des assassins en chasse. Toutes ces vies au milieu d'un monde plus vaste que ce que nous pouvons connaître, un monde parfois trop grand et trop redoutable pour qu'on puisse y vivre seul."

A nouveau, Archael engloba du bras le paysage qui leur faisait face, mais cette fois, en indiquant plutot l'horizon, sur les côtés et au-dela de la ville. Quand on réalisait que derrière chaque lumière, existait une vie, qu'elle soit généreuse ou mesquine, on se rendait également mieux compte de l'immensité du monde qui les entourait. Surtout à cette heure, où la nuit semblait assiéger la Cité d'une armée d'ombres noires et silencieuses.

Comme pour confirmer les dires de l'Ange, un long hurlement sinistre vint résonner dans l'air. C'était un cri lointain, qui rapellait l'appel des loups dans les forêts, mais en plus désespéré et en plus sauvage. Depuis longtemps, les habitants d'Elament avaient renoncé à compter le nombre d'animaux que les démons avaient lâchés en liberté autour de la Cité. Mais les rumeurs parlaient de monstres étranges et terribles... de loups au pelage noir et aux yeux rouges, rôdant dans l'obscurité hors des murs. Peut-être était-ce l'un de ces chiens de l'enfer qui hurlait à la mort, là-bas, quelque part dans les sombres profondeurs de la Forêt Darke... non, depuis quelque temps, les nuits n'étaient plus si belles à Elament.

Le vent parut plus froid, soudain. Quand on contemplait les alentours de la Cité de nuit, même les riantes collines Devëlites devenaient sombres et redoutables. A l'est, la forme sombre et menaçante des Monts Décharnés dévorait une partie des étoiles. Au sud, c'était les étendues sinistres de la Lagune et de la Forêt Darke, avec la tache blanche du Cimetière, qui brillaient sous la lune d'un éclat livide. Et à l'ouest, là où le soleil avait disparu tout à l'heure, le brouillard dissimulait la mer grise et froide, et les parois dures des Falaises de Fëlt. Au milieu de cette nuit sombre, l'île de lumière de la Cité devenait chaude, accueillante, protectrice.


"Toutes ces vies, derrière chaque lumière..." murmura Archael. "Tous ces gens. Ils te font peur, ils te font mal parfois. C'est comme ça... personne n'y peut rien. Mais tu es libre de décider comment leur répondre. Ne rends pas la haine pour la haine. Essaye de voir dans les autres la plus petite parcelle de gentillesse, d'imaginer chacun d'eux comme une petite lumière au milieu d'une nuit sombre."

Là-bas, le hurlement se répéta, sauvage et inquiétant. L'ange poursuivit doucement:

"C'est difficile, c'est vrai. En essayant d'aimer les autres, tu te feras peut-être blesser encore. Mais en persévérant, tu verras que le monde n'est pas rempli que de méchanceté. L'amour et la chaleur que ton coeur recherche, tu les trouveras parmi les autres gens."

Il se tut quelques instants, comme s'il avait encore quelque chose à dire, mais que les mots hésitaient sur ses lèvres.

"Souviens-toi" fit-il enfin, pendant que sa main se crispait légèrment autour des doigts de Tùllia. "Tu ne peux pas les fuir éternellement. Tu finiras par les haïr, ou tu apprendras à les aimer."

La dernière phrase avait été prononcée d'un ton particulier. A la foix doux et douloureux, comme si Archael ressentait particulièrement ce qu'il disait. Et de fait, pendant un instant, il avait fermé les yeux, ressuscitant le passé pour un instant. Une chevelure couleur de feu, des yeux verts durcis par le désespoir, un poignard dégouttant de sang. L'élève de jadis avait choisi la voie de la haine et n'y avait trouvé que la mort, pour les autres et pour elle-même. Celle d'aujourd'hui saurait-elle choisir l'autre chemin?
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Tùllia R
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Messageconvocation... EmptyLun 9 Oct 2006 - 22:09

Tùllia regardait tout autour d'elle, ce paysage que l'ange lui montrait, imaginant toutes ces personnes, tous ces gens qui avaient leur propre vie, leur secret, leur joie, leur peine. Et Archael à ses cotés, elle fini son abservation sa main resserrant d'avantage la sienne puis son visage, tendu, crispé sur cette dernière phrase qui résonnait encore et encore dans la tête de la jeune fille: "Tu finiras par les haïr, ou tu apprendras à les aimer."

L'aasimar n'était pas encore arrivée à ce point, elle était mêlée d'incertitudes, elle ignorait si elle devait les hair ou les aimer. Mais comment aimer quelqu'un qui vous maudit, comment détester quelqu'un qui vous craind? C'était trop de questions pour elle, pour l'instant elle laissait venir les choses, s'étonner de voir quelqu'un s'interresser à elle, pleurant quand quelqu'un la dénigrait.


"Tu finiras par les haïr, ou tu apprendras à les aimer" décidement, ces mots n'en finiraient donc jamais de flotter dans son esprit, encore et toujours, ça l'étourdissait même. Elle ne comprenait pas vraiment ou cela devait la mener. Tùllia n'était pas foncièrement mauvaise, elle était plutôt d'un naturel doux et généreux mais personne ne prenait la peine de lui laisser sa chance, personne sauf cet homme, cet ange à coté d'elle.

"Vous? Comment avez vous fais?"

Elle le regardait toujours alors qu'il était replongé dans ses songes, les yeux clos et ses doigts toujours serrés sur les siens.

"Comment avez vous appris à les aimer?"

Car visiblement, c'était la voix qu'il avait choisi sinon, elle ne serait pas là à cet instant, elle serait derrière l'une de ses lumières s'allumant encore et toujours alors que la nuit s'avancaient pour rendre sa vision moins précise, juste des reliefs incertains, des ombres encore plus noires.

Le vent dans ses cheveux était à présent froid, ses boucles cuivrées flottaient sous le souffle, certaines venaient même froller sa joue; de sa main libre elle tentait de les retenir pour ne pas qu'elles touches le doux mais pourtant si sérieux visage de son professeur mais le vent était plus fort qu'elle et elle craind de l'hoter brusquement de sa reflexion qui paraissait pénible.
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Archael
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Messageconvocation... EmptyMar 10 Oct 2006 - 20:46

En sentant les mèches de cheveux de la jeune fille l'effleurer doucement, l'ange releva la tête et fixa à nouveau son regard sur les lumières à leur pieds. Ses yeux lointains étaient voilés d'un nuage, non plus celui de la mélancolie, mais une tristesse profonde que le temps n'avait pas réellement apaisée.

"C'est une longue, une très longue histoire. Pour la comprendre, il faut que je te raconte mon passé."

Alors, pour la première fois depuis bien longtemps, les années disparuent revinrent à la vie, le temps d'un récit. Rares étaient ceux qui connaissaient le passé d'Archael. Il n'y avait en fait que quatre personnes. Ruby bien sûr, qui l'avait ramené du fond du désespoir, et Sélène. Ainsi qu'Althys avec qui il partageait la nostalgie de la cité des cieux, et Miniestel, sa soeur d'adoption. Et puis, bien qu'il ne l'aie pas compté, il y avait également Clad l'indiscret, qui avait surpris l'une de leurs conversations.

Mais depuis cette époque où il était encore élève, il y avait plus d'un an à présent, il n'avait plus révélé à personne son histoire. A Tùllia, il raconta tout. Il lui dit son enfance dans le Temple où les enfants Trônes étaient sous surveillance, où ils ne manquaient de rien, sauf d'amour. La mort d'Inya, emportée par la solitude et la folie de thalès, les seuls Trônes qui lui ressemblaient. Le lent gel de son coeur, et ses années d'errance, golem de cristal aux yeux aussi durs que la pierre. Ses deux premières années à Elament. Et puis, sa rencontre avec Ruby et Sélène, et comment il était en quelque sorte ressuscité, mentalement et physiquement. Plusieurs siècles de vie, en quelques phrases simples et brèves, mais qui touchaient au coeur. [VOIR MP QUE JE T'AI ENVOYE]


Quand l'histoire toucha à son terme, Archael se tut quelques minutes, laissant planer dans l'air les fantômes du passé. D'un coup d'oeil, il observa le visage de sa compagne, si jeune et pourtant déjà marqué par la vie, et referma les yeux. Elle était différente de lui à l'époque. Devant la souffrance, il avait blindé son coeur, se renfermant sans cesse sur lui-même, au point de ne plus pouvoir revenir à l'extérieur et s'ouvrir à la vie. Il n'était plus qu'un corps avançant seul, l'esprit encore présent, mais dont l'âme était morte tant qu'un miracle ne l'avait pas ressuscitée.
Elle, au contraire, était restée sensible. elle souffrait de la dureté du monde, mais elle en était cependant encore proche. D'un côté, c'était bien. D'un autre, elle risquait davantage de prendre en haine les autres. Peut-être, quand il avait enfermé son coeur dans une carapace de glace, était-ce cela qu'il avait inconsciemment voulu éviter.

Il leva la tête et plongea ses yeux dans le noir des nuages nocturnes, derrière lesquels on devinait la présence d'une lune à son premier quartier. Puis il continua son récit, tandis que la rafale emportait sa longue chevelure derrière lui.


"Ce fut grâce à ces habitants d'Elament que j'ai pu renaître, et revoir à la fois les couleurs de ce monde et sa beauté. Grâce à Ruby, grâce à Sélène, et à tous les autres. Ce sont eux qui m'ont appris à aimer. Mais avant d'arriver ici, il n'y avait qu'une seule chose qui m'empêchait de prendre le monde entier en haine."

Cette partie-là de son histoire, même Althys et Miniestel l'ignoraient. Il l'avait passée sous silence, là-bas, à la Tour de Tylös. Peut-être parce que lui-même la comprenait encore mal.

"Ce qui m'a retenu, c'était une parole de Inya. Cette petite fille Trône, qui était avec moi à Otulin, dans le Temple. Elle y est morte, elle s'est éteinte un jour, doucement, comme ça. J'étais avec elle quand elle est partie. Elle était tellement faible qu'elle paraissait transparente. Mais elle voyait plus loin que nous. On aurait cru qu'elle savait que j'en sortirais un jour. Juste avant de partir, elle m'a regardé et elle a encore trouvé la force de me dire ceci..."

La voix du profeseur se fêla un instant. Ses yeux restaient secs, mais ce petit brisement dans ses mots trahissait une blessure profonde, qui, après tant d'années, continuait à saigner.

"Tu finiras par les haïr, ou tu apprendras à les aimer." Peu après, elle est morte. Et le troisième d'entre nous a sombré dans la folie. Je ne me souviens plus du reste, mais je sais que je suis sorti du Temple et que personne n'aurait pu m'en empêcher. Mais pendant toutes les années qui ont suivi, jusqu'à ce que j'arrive à Elament, je n'ai pas oublié ces mots un instant. Beaucoup plus tard, je les ai compris. Et si je suis ici aujourd'hui, c'est à eux que je le dois."

Archael se tut, cette fois définitivement. Là-haut, dans le ciel, les formes sombres des nuages s'écartèrent, laissant passer les rayons de la lune, flèches d'argent qui habillèrent le onde d'une lueur pâle. Déjà le vent froid de la nuit revenait, lançant son souffle glacé dans le bureau. L'ange lâcha la main de Tùllia. D'un geste, il fit voler vers lui la cape de la jeune fille et l'en couvrit, d'un geste presque fraternel. Peut-être aussi, en s'occupant ainsi, avait-il voulu cacher cette goutte brillante qui avait roulé sur sa joue... peut-être...
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Tùllia R
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Messageconvocation... EmptyMer 11 Oct 2006 - 14:22

Tùllia regarda l'ange, elle le contemplait alors que comme elle un peu plus tôt, il se dévoilait, même plus qu'elle car il lui relata toute sa vie alors que la jeune Aasimar n'avait dévoilé que son incompréhension face au monde extérieur.

Le passé de l'ange était bien triste, sans la moindre trace d'amour avec une froideur presque inimaginable; lui si doux, si bon, si compréhensif…comment peut on imaginer que cet être qui la fascinait tant puisse avoir été si dur; comment imaginer que son cœur aie pu être de pierre? Toutes ses questions la plongèrent dans l'observation de l'ange. Ses traits ne cessaient de varier à chaque étape de sa vie, prouvant les sentiments qu'il devait éprouver à chaque fois: ses traits en disait plus long que les mots sauf cette phrase qui revint encore une fois "Tu finiras par les haïr, ou tu apprendras à les aimer."…


Ces mots résonnèrent encore dans l'esprit fragile de la jeune fille comme ils avaient du le faire dans la tête d'Archael de nombreuse années plus tôt, alors que, comme elle, d'une certaine façon, il avait été perdu; perdu dans sa solitude! Tùllia ne pouvait imaginer sa vie sans l'amour de cette petite femme qui l'avait élevée, sans elle, l'aasimar serait morte, sans elle, Tùllia n'aurait pas connu l'amour, sans elle…la jeune fille aurait sûrement été comme l'ancien Archael; enfermée sur elle-même et s'isolant du monde!
Malgré les moqueries, les reproches, les doutes et les pleures; la jeune fille savait qu'elle trouverai toujours un sourire tendre, une phrase réconfortante, un mot encourageant, une main tendre pour sécher les larmes!

La nuit froide et tellement lugubre à ses yeux s'avançait d'avantage, laissant pour seul lumière, les doux rayons de lune, cette preuve infime, à travers les nuages, qui montrait que la clarté existe même dans le plus noir de la nuit; même si le vent glaçait le sang, même si des hurlements sinistres continuaient à se faire entendre, ces rayons pales continuaient de répandre leur bien fait sur le monde et sur le cœur des gens. Elle se laissait plongée dans cette douce pensée quand elle senti la main fine de l'ange la quitter mais à présent elle n'avait plus peur de la chute, elle voulait espérer pouvoir suivre son exemple et enfin savoir ce qu'elle est dans ce monde et parvenir à en être fière, elle le devait à sa mère et à cet homme qui avait prit la peine de lui parler, qui avait su l'écouter et lui révéler ses secrets.

La lune miroitait dans son regard d'or, Tùllia était comme fascinée par l'astre de la nuit seul le vent lui rappelait qu'elle était toujours dans son corps quand un frisson parcouru son corps…
La jeune fille avait le mot "espoir" qui grandissait en elle, l'espoir d'une vie nouvelle; enfin ses rêves avaient un sens, peut être n'était ce qu'une impression mais elle pensa que le faucon de ses songes n'était autre que cet ange, debout à coté d'elle et qui venait de la recouvrir de sa cape, de sa protection face aux autres.


"Merci…"

Elle aurait voulu en dire plus mais quoi? Rien d'autre ne venait que ces quelques lettres de gratitude pour la cape mais aussi pour tout le reste, elle venait enfin de comprendre pourquoi son cœur n'avait cesser d'espérer en secret, pourquoi on lui avait donner cette drôle de chance de vivre… toutes ses souffrances n'étaient qu'un épreuve parmi tant d'autre pour enfin trouver un sens à cette vie. En regardant la lune, cette grande dame de la nuit qui avait si souvent été sa confidente, elle ne put retenir une phrase murmurée, encore une fois sans prêter attention si on l'entendait

"Je m'en sortirai, je le promets…le monde ne m'abattra pas, j'ai une nouvelle vie qui s'offre à moi, je dois saisir cette chance!"
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Archael
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Messageconvocation... EmptySam 14 Oct 2006 - 13:48

Gravement, Archael hocha la tête. Ce n'était pas l'acquiescement un peu dédaigneux d'un professeur, ou l'approbation lointaine d'un être vieux de plusieurs siècles. Non: c'était un geste calme, grave, réfléchi ; un geste que l'on n'adresse qu'à un égal, qu'à quelqu'un avec qui on est certain de se comprendre réciproquement.

"C'est une promesse..."

Et le vent souffla violemment, comme s'il avait voulu sceller ces mots au creux de la magie. Là-haut, les nuages qui étaient presque immobiles quelques minutes plus tôt, se mirent à défiler rapidement, pressés, comme une cohorte de soldats noirs qui reculaient devant l'apparition d'une magicienne entourée de lumière... cette forme brillante et ronde, là-haut dans le ciel, qui dispensait le réconfort et l'espérance.

Encore quelques minutes de silence, où chacun suivait dans son coeur ses propres pensées. Puis le ciel apparut, pur et dégagée. Combien de temps s'était-il passé depuis le coucher du soleil? Au fur et à mesure des mots et des récits, le temps avait passé, invisible mais présent. La nuit aparaissait à présent, glaciale et transparente. Une vapeur brève se formait devant le visage à chaque respiration, mais le spectacle était si magnifique qu'on ne pouvait s'empêcher de rester à le regarder, malgré le froid piquant.

Elament, la ville refuge, transformée en une cité d'argent précieux par les reflets de la lune sur les murs blancs. A chaque fenêtre, les petites lumières s'étaient éteintes, et le sommeil était tombé sur le monde, hormis pour les deux jeunes gens qui contemplaiet la nuit, depuis le sommet de l'Ecole. Silencieuse, la Cité brillait d'un éclat de nacre au milieu du noir, et on devinait autour d'elle la forme rassurante des sortilèges de bouclier, murailles sûres contre la violence et la mort. Et là-haut, dans l'infini du ciel, cet abîme de bleu sombre, les étoiles palpitaient doucement, petites lumières scintillantes...

Doucement, l'ange leva la main elles, dans un geste qui ressemblait à celui d'un enfant qui voudrait attrapper cette belles lumières brillantes. Au bout de ses doigts, une lueur pâle commença à apparaître. Elle acquit bientôt consistance et réalité, prenant la forme d'une petite boule de cristal, semblable en réduction à celle qui lévitait mystérieusement sur le bureau. Toutes deux semblaient faites dans la même matière que ses ailes. La prenant délicatement au creux de sa paume, l'ange souffla doucement dessus, et elle se mit à luire doucement pendant quelques secondes. Se tournant, il sourit à Tùllia. Dans ses yeux, la tristesse s'était envolée, remplacée par une grande paix.


"Les as-tu déjà entendues chanter?" fit-il en lui tendant l'objet.

La légende disait que les Anges, à force de vivre près du ciel, avaient appris à entendre sa voix. Et que parfois, ils faisaient cadeau de ce don à ceux qu'ils voulaient encourager, sous la forme d'un ChanteCiel, ces boules de cristal magique qu'il suffisait de tenit dans sa main pour pouvoir entendre avec le coeur. C'était un cadeau infiniment précieux. Mais en cette heure, sa valeur semblait dérisoire comparé à ce qu'il permettait d'entendre.

C'était un chant. Un chant à la fois doux et immense, proche et lointain, une note cristalline qui semblait tomber lentement du ciel, comme la neige pendant la nuit. C'était quelque chose qui n'avait pas d'équivalent sur terre. Il rapellait à la fois le bruit d'une source dans les montagnes, le "La" profond d'un grand orgue, la voix veloutée des elfes, la rumeur douce de la mer l'été, ou le tintement un carillon, le soir de Noël... Une harmonie perlée, un chant joué peut-être par les étoiles et les dieux, pour le monde entier et pour personne, juste pour la beauté et l'espoir, en attendant que naisse l'aube de l'éternité.

Sous cette lumière et cette chanson, les hurlements menaçants autour de la cité s'étaient tus. On n'avait plus cette impression de solitude et d'écrasement en contemplant la nuit. Peut-être n'était-ce qu'une illusion, mais on aurait dit que cette beauté douce, mais souveraine, les faisait taire comme se taisent les chiens, quand passe le prince de la nuit...
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Tùllia R
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Messageconvocation... EmptyLun 16 Oct 2006 - 17:16

Oui, c'était bien là une promesse, une promesse faite à la lune, faite aux dieux, à elle-même avec Archael pour témoin. Elle venait de trouver en lui, un confident, un ami, un de ses semblables bien plus qu'il n'était son professeur. Comme elle, il avait connu la solitude, comme elle il était exclu, certes pas pour les même raisons mais il savait par ou Tùllia devait passer, il connaissait les méandres à éviter et comme il aurait espérer trouver à l'age de l'aasimar, il en était une sorte de guide, lui montrant le droit chemin de la sagesse.

Le regard de la jeune fille quitta la lune nacrée pour suivre le cours du vent qui la mena sur la ville aux reflets apaisant et termina sa course sur le visage de l'ange. C'était une bourrasque qui avait fait tombée la capuche de Tùllia et fait virevolter sa chevelure comme pour lui prédire que cela se renouvellerait le jour venu, que bientôt, elle n'aurait plus à en avoir honte, elle n'aurait plus à craindre les regards apeurer ou moqueur qui pourrait se poser dessus car elle apprendrai à être forte, elle apprendrait à ne plus se cacher…

Archael était réconfortant par ses simples sourires, ses yeux aux couleurs aussi intenses, par sa bonté tout simplement! Il approuvait le choix de la demoiselle, il lui fit comprendre, par cette simple esquisse sur son doux visage, qu'il l'aiderait, qu'il l'accompagnerait dans ce dur combat et l'aasimar en était émue, elle n'allait pas pleurer à nouveau mais l'espoir qui l'envahi, remplaçant la peur qu'elle avait toujours eu en elle, était si grand qu'elle frémi.

Les yeux des deux êtres qui se comprenaient à présent d'un seul regard, sans devoir y ajouter de mots; ils se regardèrent avant que l'ange ne fasse encore preuve de sa magie pour en offrir une boule comme issue de ses ailes, elle scintillait, une douceur immense en émanait et lorsque Tùllia la saisit dans ses mains, un frisson tendre et délicat la parcouru entièrement, comme une chaleur bienveillante qui vous réchauffe en plein hiver.

"Non, non…jamais" réussit elle à répondre avant qu'une larme ne coule sur sa joue, lentement, reflétant l'éclat de l'objet magique et majestueux que la jeune femme tenait comme un cadeau précieux. La mélodie venue d'un monde d'infini beauté, ce son pur comme le chant des cascades, aussi clair que la voix des elfes et pourtant semblant venir de si loin…
Tùllia, en regardant cette sphère de cristal, crut y voir les scènes pittoresques d'un temps béni par les dieux, un monde sans préjugé, sans honte, sans atrocité…juste un immense bonheur passé ou à venir! Les yeux d'or de l'aasimar se perdirent dans cet univers sûrement visible d'elle seule quand, alors que l'euphorie du film qui se déroulait devant elle la gagnait, son regard s'écarquilla; son faucon, celui qui était dans tout ses rêves, venait de paraître mais il semblait si loin, comme surplombant ce monde féerique.


Un cri un peu strident se fit alors entendre, rien de lugubre, rien de surnaturel juste le cri d'un rapace qui venait de fendre le ciel noir et qui vint rejoindre les deux personnes dans cette pièce plongée dans l'obscurité. Le petit faucon crécerelle vint se posé sur le bureau, se pencha vers la boule qui lévitait juste à coté de lui pour ensuite fixer l'ange et l'aasimar

"Vous le voyez? Je ne suis pas folle? Vous le voyez?"

Il n'avait pas été dans son imaginaire monde du chante ciel, il l'avait juste survolé comme il avait frôlé les chevelure de givre et de feux des deux êtres encore éveillés alors que la nuit était bien avancée! Pourquoi aujourd'hui? Pourquoi était il apparu, en vrai, aujourd'hui? Lui qui ne se contentait de venir que dans ses rêves? Que fallait il comprendre…Tùllia dormait elle? Aurait elle imaginé cette histoire…Non, c'était impossible!
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Archael
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Messageconvocation... EmptyMar 17 Oct 2006 - 19:57

Les yeux clos, la tête renversée en arrière, l'ange à la chevelure d'argent restait immosible, écoutant de tout son être le chant descendu du ciel. Souvent, les gens disait de lui qu'il était distrait, rêveur, toujours perdu dans les nuages ou dans la lune. Mais ils ne savaient pas à quel point ils avaient raison... pour qui savait écouter la musique qui venait d'en-haut, les bruits criards d'en-bas perdaient de leur intérêt. Certains cherchaient à satisfaire leur coeur au milieu des combats, ou dans la magie, ou parmi leurs semblables. Lui n'était pas fait pour cela. Il n'appartenait pas vraiment à cette terre. Sa paix, il l'avait trouvée enfin quand il pouvait voler au sommet du ciel, à écouter avec le coeur la voix des vents.

Il sentit Tùllia frémir à côté de lui, entendit ses mots, mais n'y répondit pas, car aucune parole n'aurait pu valoir la beauté de ce qu'ils écoutaient. C'était cette harmonie parfaite qu'il tentait d'imiter en jouant de se harpe en cristal, le soir au bord de la mer, la nuit dans l'école désertée, ou à l'aube dans les jardins de la Cité. Mais peut-être n'était-il pas besoin de la reproduire. Peut-être suffisait-il, pour être heureux, de l'écouter?

Un bruit.

Archael ouvrit les yeux, pour se mettre à suivre du regard une forme ailée qui était rentrée dans la pièce. Un faucon au plumage clair, posé sur bureau, juste à côté de l'énigmatique boule de cristal qui lévitait au-dessus de la table, juste au milieu d'un rayon de lune. Le petit rapace fixait les junes gens de ses yeux d'or liquide, qui prenait des reflets changeants sous la lumière de la lune. Il était magnifique ainsi, un noble habitant des cieux, fier et libre. Ses proportions harmonieuses, moins grandes que celles d'un aigle, mais plus équilibrées que le milan, parfaites pour fendre le vent et survoler le monde.

Pourtant, il ne semblait pas tout à fait réel. A travers son corps, on distinguait les pâles flammes des étoiles et la clarté de la lune, qui déversait sur lui une pluie d'argent. Les plumes mordorées du petit rapace semblaient s'animer sous cette lumière, se poudrer d'un reflet de perle, comme ces légendaires oiseaux aux ailes étincelantes que l'on ne trouve que dans les légendes. La tête penchée de côté, attentif, il semblait observer les deux formes humaines qui pour lui, devaient se détacher clairement sur le fond de la nuit.

A la question de Tùllia, Archael hocha la tête. Non, lui aussi voyait l'oiseau libre qui était venu les visiter. L'ange fit un pas en avant, et parla, avec cette habitude qu'avaient les siens, de croire que chaque chose au monde avait une âme.


"Quelles nouvelles du ciel, seigneur des cimes?"

"Seigneur des Cimes" était le titre que donnaient les anges aux grands rapaces comme les aigles ou les faucons, les seuls oiseaux à voler aussi haut qu'eux. Tout en parlant, il avait tendu le poing en avant, dans un appel silencieux. Un instant, les yeux perçant de l'oiseau se portèrent sur lui. Penchant la tête, il lança un cri rauque, puis déployant ses ailes, s'envola doucement et tourna plusieurs fois autour de l'ange. Sans peur, mais sans accepter l'invitation. "Tu me ressembles" semblait-il dire, "un des libres enfants du ciel. Mais ce n'est pas à toi que j'ai été envoyé."

Majestueusement, l'oiseau royal vira dans l'air et vint se poser sur l'épaule de la jeune fille, où il resta immobile et légèrement penché en avant, plongeant ses yeux d'ambre dans les prunelles de celle-ci. Cette fois, on voyait clairement qu'il était à demi-transparent, comme un être de légendes, sorti des rêves des hommes pour porter un message. Archael leva la main comme pour le toucher, mais la laissa finalement retomber. Il fit quelques pas et s'assit sur le sol, les jambes pendant dans le vide le long du mur, le regard à nouveau plongé dans le ciel. Si le voilier céleste avait quelque chose à dire à Tùllia, elle seule avait le droit de décider si elle en faisait part aux autres ou non... c'était pour elle que le faucon était venu. Tout comme jadis, un grand cygne était venu à lui au milieu des cieux, une nuit si semblable à celle-ci, quand il errait encore sur les chemins perdus du vent, et lui avait parlé jusqu'au matin. Il s'était alors évanoui dans le soleil levant, laissant derrière lui une plume blanche qu'il conservait précieusement. Aujourd'hui encore, dans ses songes, il voyait parfois un reflet d'ailes blanches au coin du ciel. Le cygne avait-il été réalité ou illusion?

Peut-être l'un. Peut-être l'autre. Peut-être les deux à la fois.

Alors Archael ferma les yeux, un sourire paisible sur les lèvres, et s'abandonna à nouveau au chant des étoiles, laissant Tùllia seule avec l'oiseau qui habitait ses rêves. Peut-être, songea l'ange, l'histoire n'était-elle qu'un éternel recommencement.
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Tùllia R
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Messageconvocation... EmptyMer 18 Oct 2006 - 16:32

Non, elle n'était pas folle, l'oiseau venu de ses songes avaient rejoint la réalité pour cette nuit; comme si l'entretien avec l'ange était nécessaire pour que les rêves incompréhensibles prennent forme après avoir promis au monde son désir de vivre libre heureuse. Par respect sans doute, l'ange à la chevelure de givre s'en alla, s'éloignant de la conversation qui devait prendre cours entre le messager des cieux et la jeune enfant qui venait enfin de retrouver son chemin, ce chemin qu'elle avait perdu de vu, égarée dans les méandres de la vie.

Les yeux de Tùllia, semblable au regard de l'animal majestueux posé sur son épaule, s'écarquillèrent, plus grand n'aurait pu être possible. Si la demoiselle avait pu, elle se serait giflée pour être sûre de ne pas rêver, pour se convaincre qu'elle n'avait pas imaginer tout cela: cette discussion, cette promesse, cette venue…
Mais l'émotion avait figée la jeune femme sur place, les bras ballant le long du corps. Elle aurait aimé faire comme l'ange, pouvoir marcher, pouvoir bouger, mais elle restait stupéfaite, subjuguée par la venue céleste.

Les regards dorés se croisèrent et une conversation mentale s'entama; on aurait cru qu'elle dura des heures mais quelques minutes seulement s'écoulèrent; des minutes intenses ou la demoiselle ouvrait de plus en plus les yeux comme si ce qu'elle entendait était incroyable, le faucon ne pouvait venir tant qu'elle n'aurait pas compris, tant qu'elle ne savait pas ou était sa place…mais à présent, c'était chose faite, elle n'y était pas encore mais elle était sur le bon chemin. Sans l'intervention de l'ange, jamais elle n'aurait fait cette promesse, elle n'aurait jamais eu un but dans la vie si ce n'est celui de fuir, fuir ce monde inhumain, imparfait… Au bout d'un certain temps, l'oiseau salua la demoiselle, prit son envol pour virevolter par-dessus l'ange comme pour le remercier d'avoir mener sa protégée sur le droit chemin et reparti comme il était venu, disparaissant dans le noir de la nuit.

L'aasimar le regarda partir, les larmes aux yeux, humides par l'espoir grandissant et contempla la ville qui venait de la sauver. Il faisait de plus en plus sombre et le froid automnale s'intensifiait faisant tournoyer des feuilles mortes jusque dans le bureau du professeur. La lune pale parvenait à dispenser ses doux rayons à travers les nuages rendant l'heure déjà bien avancée encore plus sombre. Puis, quand le faucon fut parti, au loin, n'étant plus qu'un point minuscule dans l'immensité du ciel, Tùllia se retourna pour s'assoire devant son professeur, comme elle l'avait fait plutôt dans la journée, alors que la crainte l'envahissait. A présent la peur avait laisser place à la sérénité mais un doute subsistait, elle n'avait pas compris tous les termes de son protecteur et il semblait que seul l'ange en possédait la réponse; lui qui connaissait un passé très lointain…


La jeune fille venait de prendre 10 ans, mentalement, en une nuit, son cœur venait de s'ouvrir au monde et la peur ne durerait pas longtemps encore mais une autre question qu'elle s'était toujours posé resurgit de l'oubli, de l'indifférence qu'elle lui avait montrer mais que le messager divin venait de lui apprendre par énigme. D'une voix posée, calme la jeune femme s'interrogea, ou plutôt, interrogea l'être en face d'elle

"Archael? Je ne voudrais pas abuser de votre temps mais…vous qui connaissez tant de choses; est il possible que des hommes, des êtres humains connaissent l'existence de cette cité? Ce peut il qu'on m'ai abandonnée volontairement auprès de chez cette petite femme qui, elle seule pourrait me dire ou se trouve Elament? Est-ce possible? Est ce possible que des hommes, dans des temps reculés aient pu vivre ici avant d'effacer de leur mémoire cet havre de paix?"

Le faucon avait été mystérieux, il avait promis de toujours rester pres de sa pupile mais elle devait apprendre en posant des questions, en apprenant à vivre tout simplement...dans la joie et le bonheur tant qu'a faire! Mais il était nécessaire, pour vivre son futur, de connaitre son passé, hélas, elle n'eu que des parties de réponses, parlant de chevalier avec le don de manier les armes, d'êtres quelconque mais avec un coeur attacher au monde de la magie, un monde qui ne devint plus que légende et histoire pour ce peuple dépourvu de magie...
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Messageconvocation... EmptyJeu 19 Oct 2006 - 14:34

Archael avait rouvert ses yeux de lapis-lazuli au moment où le faucon était venu le frôler, avant de prendre son envol. Avec une sorte de respect, l'ange avait alors incliné la tête, adressant un salut muet à ce messager venu d'on ne savait où ... des dieux, s'ils existaient encore quelque part... du destin, si tous les dieux avaient abandonné ce monde... de la magie et du rêve si le destin n'existait pas. Il s'était alors retourné, pour regarder Tùllia. Il n'avait posé aucune question sur ce que le faucon lui avait dit, se contentant de l'encourager par un chaud sourire.

"Il renviendra. Il est ton guide, plus que moi, car même quand je ne serai plus là, lui continuera à t'accompagner."

Il avait alors écouté la question de Tùllia. Lui faire perdre son temps? Ses yeux tranquilles disaient assez clairement le peu de souci que cela lui donnait. Jamais l'ange ne semblait pressé. A vrai dire, l'immortalité avait le curieux effet, chez ceux qui avaient vécu très longtemps, de leur faire perdre la notion de l'importance du temps qui passait. Qu'importaient quelques heures quand le passé se comptait en siècles et l'avenir en millénaires? Et portant, sans le vouloir, sans même le comprendre vraiment, pour eux ce don était aussi leur malédiction ; car peu à peu, ils se détachaient du monde, devenaient intemporels et lointains. Mais pour le Trône aux cheveux blancs, ce temps n'était pas venu. Il n'était pas entraîné par le flux trépidant de la vie, mais ne s'en était pas éloigné non plus. Contemplatif, il la regardait, et peut-être était-ce pour cela qu'il comprenait souvent bien des choses non dites et semblait lire dans les coeurs.

"A tes questions, il en est auxquelle je peux répondre, d'autres pas. Les hommes..." fit-il d'un ton pensif. "Jadis les hommes vivaient dans les contes, aux côté des elfes et des fées, et ils connaissaient les éléments. Peut-être même certains ont-ils vécu ici, à l'époque où Elament a été bâtie. Mais depuis ce temps, la majorité des hommes ont cessé de croire aux légendes. Ils ont fermé leur coeur à la magie et aujourd'hui, on dit que plus personne parmi les mortels ne connaît la Cité."

Tout en parlant, il s'avançant vers le bureau, où il se mit à jouer avec la boule de cristal qui était le seul objet visible.

"Mais le monde est vaste, Tùllia, et même aux sages bien des choses sont cachées. Peut-être en existe-il encore quelques-uns, isolés, qui se souviennent du temps où la science et le merveilleux ne s'étaient pas encore séparés, qui n'ont pas oublié le chemin qui mène au monde de leurs légendes et qui gardent leur coeur attaché aux magies anciennes. Je ne sais pas."

Assis sur le bureau, au milieu d'un rayon de lune, il faisait léviter la sphère étincelante au bout de son doigt. Relevant le regard, il scruta avec franchise, mais douceur, le visage de la jeune fille.

"Peut-être les tiens se mêlent-ils encore aux hommes, tentant de faire ce qui leur paraît juste. Peut-être que ce que tu ignores concernant ton passé les concerne. Si tu persévère en gardant l'espoir, alors peut-être un jour, ce que ni toi ni moi ne savons maintenant te sera-t-il révélé. Mais on dit que seules les étoiles connaissent l'avenir, et que même elles peuvent se tromper."
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Tùllia R
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Messageconvocation... EmptySam 28 Oct 2006 - 17:45

Oui, dans un sourire, Tùllia s'accorda à la remarque de l'ange. Elle savait que l'oiseau reviendrait, si ce n'est réellement comme ce soir mais au moins en songe comme il l'avait toujours fait. Ce faucon avait accompagné chaque pas de l'enfant et lui montrait parfois des endroits inconnus comme si cela devait avoir un sens. À huit ans, la gamine ne pouvait pas comprendre, même lorsque le mot Elament revenait, elle en ignorait tout et sa "mère" semblait ne pas vouloir en parler, pas si tôt. Il fallu attendre d'avoir seize ans pour enfin apprendre que cette cité n'était pas une illusion créer par la fillette mais un endroit qui l'attendait. Aujourd'hui, l'aasimar savait qu'il fallait voir ses dons s'exprimer même infimement pour enfin connaître, comprendre ses rêves…

Alors, ce qui étaient pour les êtres comme Tùllia et autres personnes extraordinaires une trace du passé, cela était devenu des contes pour les hommes? Mais pourquoi? Quand est ce que leurs deux mondes s'étaient séparés? Et cette alusions aux hommes, quel lien y avait il entre la jeune fille et eux? Toutes ces questions fusaient dans son esprit quand l'ange continua de parler, s'étant éloigné vers son bureau. La demoiselle resta assise sur ses talons, les mains tenant toujours la petite sphère qu'elle n'avait pas lâcher jusque là, regardant la lune s'y refléter avant de reposer le regard sur la créature céleste qui, contrairement à ce qu'elle aurait cru, n'avait pas plus de réponse à lui fournir, même s'il connaissait le passé, le futur lui était tout aussi incertain qu'à elle.

Est-ce que les siens avaient des contacts avec les hommes, non, elle ne le pensait pas mais…et si ses parents…non, comment auraient ils pu? Comment auraient ils su qu'une créature de légendes trouverait leur enfant ainsi abandonné? Dans les contes que sa petite maman lui avait lu, le monde des humains avait disparu de leur monde, comme si un voile invisible les avaient séparé pour toujours ne laissant que quelques portes entrouvertes laissant parfois se perdre un être ou un autre, franchir pour se perdre de l'autre coté du miroir…


"Mais que c'est il passé exactement? Comment nos deux monde pourtant relié ont-ils pu ainsi se séparer pour ne plus pouvoir être en contact l'un avec l'autre? Comment les hommes ont-ils pu tout oublier ainsi?"

Chaque réponse de l'ange ramenait inévitablement une foule de questions chez la demoiselle aux yeux d'or. Elle aurait voulu les garder pour elle mais, sa naïveté non dissipée malgré les affres de la vie qui n'avait pas été simple pour elle, la faisait encore une fois, comme lors des cours, parler à haute voix. L'aasimar regarda Archael d'un air de dépits, s'en voulant d'avoir encore des questions à poser, paraissant si inculte sur l'histoire.
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Messageconvocation... EmptySam 4 Nov 2006 - 21:50

Archael leva la main en signe d'ignorance.

"Il est certaines questions dont je ne connais pas les réponses..."

Un geste du doigt, et la sphère de cristal quitte ta main et se met à flotter dans le bureau, comme mûe par une sa propre volonté. Tu te lèves, tes ailes bruissant faiblement derrière toi, et tu reviens te placer devant le panorama de la Cité nocturne. La nuit s'avançe, la lune déjà vieilissante s'abaisse doucement vers l'est. Il est certaines nuits ainsi, où le temps ne semble plus avoir cours, où les heures défilent aussi vite que des secondes, tout en semblant être aussi longues que des siècles. Le pâle reflet des étoiles se refléte dans tes yeux pensifs. Tant de questions sans réponse...

"Pourquoi ont-ils oublié notre monde? Nul ne le sait... mais des histoires courent. Cela ne se serait pas produit subitement, mais petit à petit, sur des siècles... les mortels voyaient leur vie se raccourcir, passant de quelques siècles à quelques décennies. Ils fréquentaient moins les peuples de la magie, tandis que ce qu'ils nommaient "science" se développait. Les dieux, puis les elfes, les anges, et tout notre monde ne furent bientôt plus que des légendes, et à chaque fois qu'une Histoire se transformait en Légende, ils s'éloignaient de nous et les passages entre nos deux mondes se raréfiaient."

Là-haut, une étoile filante barre le ciel quelques instants, comme un trait d'argent filant entre les univers. Tu la suis des yeux, pensivement, comme tu oubliais presque la présence de Tùllia à côté de toi. Où vont-elles, ces voyageuses d'univers? Connaissent-elles les secrets qui échappent au vivants? Le ciel reste muet quand on le scrutait en quête de réponses...

"Pour eux, nous n'existons pratiquement plus" fais-tu d'une voix lente, comme pour toi-même. "Nous ne sommes plus que des contes, parce que leur savoir et leur technique ont dévoré leurs rêves. Ils sont tristes, mais ils ne savent pas pouquoi. Ils sont en colère, mais ils ne savent pas contre quoi. Quelque chose leur manque, mais ils ne comprennent pas ce que c'est. Alors peut-être que sans comprendre vraiment, ils essaient de retrouver d'une autre façon ce monde qui leur échappe. De recréer grâce à leurs machines un monde de magie dont ils seraient les dieux."

Oui, peut-être... peut-être, dans un autre monde, dans ce monde des hommes si éloigné du leur, un enfant-dieu regarde-t-il le ciel par la fenêtre, assis devant une machine étrange aux lignes carrées, dont une face brillante est couverte de petits signes noirs. Peut-être, en regardant par sa fenêtre, rêve-t-il d'un monde perdu pour les hommes, d'un monde semblable à celui qui naît au rythme des signes noirs, quand ses doigts effleurent les petits carrés blancs de la machine placée devant lui. Peut-être rêve-t-il d'un monde semblable à celui-ci, peuplé de magie et de merveilles, qui existerait quelque part au-delà de la réalité qu'il voit par la vitre de son immeuble...

Il sait qu'il en existe d'autres, de ces enfants-dieux qui tentent de ressusciter ce monde de légendes à jamais perdues pour eux. Il sait que quelque part, dans son monde peuplé de machines mais dépourvu de rêve, il existe d'autres personne qui songent comme lui, parfois... il songe à l'autre enfant-dieu qui lira les mots qu'il écrit, qui sourira peut-être en imaginant comment il va faire réagir son Aasimar au regard d'or, pendant qu'il lira les paroles de son semblable, exprimées par la bouche d'un ange aux cheveux blancs.


"Et peut-être alors" achève-tu à voix basse, davantage pour toi-même que pour ton élève, "que le monde dont ils rêvent, et celui qu'ils tentent de recréer, ne font qu'un. Peut-être ne sommes-nous que le contenu de ce songe qu'ils ont créé grâce à leur science. Mais si nous ne sommes qu'une illusion... comment pouvons-nous penser? Une illusion ne pense pas par elle-même... si nous comprenons que nous n'existons pas, nous pensons, donc nous existons... Quelle est alors la différence entre ces deux mondes? Y a-t-il une limite où finit la réalité et où commence le rêve?"

Là-bas, quelque part, l'enfant-dieu hésite, sa main hésitant au-dessus des petits carrés blancs de sa machine pendant qu'il relit les signes qu'il vient d'écrire. Oui, en effet? Si une illusion qu'il a créée est capable d'exprimer ses propres pensées plus facilement qu'il n'en parlerait même à son meilleur ami, alors y a-t-il encore une limite entre ce monde et le sien? Le paradoxe dont a parlé Archael ne signifie-t-il pas alors que l'illusion créé par les machines des enfants des hommes a effectivement commencé à vivre par elle-même? Le jouet qu'ils créent et dont ils jouent en retrant de leur école, existerait-il vraiment dans un autre monde, séparé du leur par une simple barrière de dimensions? Ont-ils réellement la terrible responsabilité d'être les dieux d'un monde qu'ils croyaient à tort imaginaire?

Non, il faut s'arrêter là... ne pas réfléchir davantage, ne pas aller plus loin. Certaines choses ne doivent pas être dites, certaines réflexions ne pas être faites. Et la main revient sur les commandes de la machine à mondes. L'histoire doit continuer, le rêve se poursuivre, même si ce n'est qu'un rêve...

Et tu sursautes soudain, comme un dormeur qui se réveille. Perdu dans tes réflexions, tu as oublié la présence de l'Aasimar à côté de toi. Tu souris et tu t'excuses, pasant la main dans tes cheveux blancs.


"Désolé... je raconte n'importe quoi..."

Mais pendant une seconde, en regardant le ciel, tu as eu l'impression que chaque mot prononcé faisait trembler l'univers tout entier, comme si le simple fait d'en parler avait failli briser une barrière... peut-être t'es-tu arrêté juste à temps.
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Tùllia R
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Messageconvocation... EmptyLun 6 Nov 2006 - 17:21

Tùllia suivit l'ange du regard, l'écoutant donner son opinion sur cette séparation entre ces deux mondes, alors les hommes croyaient plus à la science que à la magie, bien sûre, peu d'homme étaient doté de pouvoir mais comment peut on tout voir avec les yeux de la logique? Pourquoi ne pouvait il pas y avoir place à l'inexplicable dans le monde qui était leur…Comme l'ange, la jeune aasimar devint songeuse, réfléchissant aux paroles données, alors le monde fantastique qui était celui de Tùllia et le monde des hommes s'étaient probablement dissipé de la sorte, à chaque fois que la science apportait une réponse à un fait surnaturel pour l'homme, ce dernier perdait sa foie en ce qui était la vie de la jeune fille debout dans cette pièce, le regard plongé sur l'ange perdu dans ses pensées un peu floues au fur et à mesure que ce dernier parlait.

Mais alors, quelle réponse donnait les hommes à l'apparition des feuilles d'automne si ce n'est les fées, minuscules qui passaient par la posant parfois un baiser, parfois un coup de baguette sur la feuille encore verte? Comment expliquaient ils que le vent se lève sans le désir des élémentaux? Ne voyaient ils pas les déesses pleurer quand la pluie s'abattait sur le monde? Et les fleurs, ne voyaient ils pas que si elles croissaient naturellement dans le vert de la nature, c'est que des grandes dames passant leur temps à prodiguer leurs soins? Non, toujours chercher quelque chose de réel et de visible n'était pas juste, pour Tùllia, le monde était peupler de mystères et ne voulait pas tenter de donner d'explication à tout cela. Au fond d'elle-même, elle savait que sa vision était juste même si pour certaine chose, il pouvait en effet y avoir une explication plus…appropriée!

Mais le délire de l'ange se fit entendre et terrifia la jeune fille, alors elle ne serait que le fruit d'une imagination débordante, elle aurait quelqu'un derrière elle pour lui dicter ses gestes, ses pensées, ses paroles, non, Tùllia ne pouvait pas se résigner à y croire, le cœur qu'elle sentait battre dans sa poitrine, ce n'est pas une machine qui le faisait vivre, les mots parfois bredouillant qu'elle prononçait, elle les avait réfléchi, pensé…donc non, elle ne voulait pas croire à ces enfants dieux peuplant le monde des hommes, peut être s'amusaient ils à faire ce genre de jeu, ce prenant pour quelqu'un d'autre, jouant la comédie mais Tùllia n'en avait cure, même si quelqu'un voulait se prendre pour elle, tapotant des mots sur un objet inconnu, faisant apparaître des textes sans fin sur un écran, se faisant passer pour l'aasimar, elle ne voulait pas croire que ses émotions, ses sensations, sa vie ne soit que l'imagination d'autrui à moins que le destin ne porte un nom, qu'en fin de compte Archael aie raison mine de rien. Que quelque part, dans un monde qui n'est pas le sien, une jeune femme perdue ne se prenne pour une autre, pour Tùllia l'espace d'un temps, rêvant de ce monde perdu tant que la folie humaine ne se rendra pas compte de leurs erreurs.

Mais dans ce cas, Tùllia aussi, voulant fuir sa réalité, pouvait pour un temps se prendre pour une autre, s'appeler Jeanne par exemple, vivre dans un monde humain ou la magie a hélas disparu, ou le monde tourne mal et que peu de gens ne se rendent compte du désastre, un monde bien triste ou la petite Jeanne, jeune femme d'une vingtaine d'années se perdait ne sachant que faire, vivant au jour le jour et dépérissant en voyant la vie qui est la sienne. En fin de compte, ce n'est pas vraiment drôle comme jeu, quoique l'on aie envie de faire pour fuir sa réalité, le personnage imaginé nous ressemble, si Tùllia était perdue et bien la pauvre humaine l'était aussi car, une vie heureuse, sans crainte, la jeune aasimar ne pourrait la décrire vu qu'elle ne faisait que la rêver, les jeux de mots seraient difficiles et le texte fort court mais dans ces jeux, il faut écrire beaucoup, faire parvenir des émotions pour que comme Tùllia, son personnage ressente la valeur des choses et ne se doute pas d'être inventée par une autre, d'un autre monde…

Tùllia secoua la tête, ces idées étaient farfelues et il ne fallait plus y penser et visiblement, l'ange était de cet avis. L'esprit de la demoiselle revint alors dans Elament et la jeune fille marcha vers l'ange pour contempler, elle aussi, le monde sous ses pieds, ne voulant pas croire que tous ces gens là en bas, ne soit que de vulgaire pensées. Non, ce monde était réel à ses yeux, peut importe à quoi ressemble le destin, s'il n'était qu'un livre ou les grandes lignes de la vie y sont inscrites ou s'il avait les traits de multitudes de personnes venant d'un autre monde pour dicter leurs lois. Il ne fallait plus y penser car il fallait prendre la vie comme elle vient, avec le libre arbitre, non?


La jeune fille sourit à Archael qui avait lui aussi regagner son corps et regarda à nouveau le paysage dans la nuit, pour revenir ensuite sur l'ange, le regardant calmement.

"Et bien le destin prend de drôles de visages alors… mais je n'y crois pas"

Puis elle osa un geste qu'elle ne se serrait pas permise plus tôt, de sa main fine, elle posa sa main sur la poitrine de l'ange, à l'emplacement de son cœur et le senti battre. De son autre main, elle fit de même sue elle et ressenti l'accord parfait des deux corps, leurs cœurs battaient à un rythme régulier, normalement.

"Mais si nous n'étions que des rêves, des pensées…je ne sentirais pas ton cœur battre, ni le mien, non?"
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Archael
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Messageconvocation... EmptySam 11 Nov 2006 - 21:41

On t'a touché, on t'a souri, et tu as souri en retour. En une nuit, combien de personnes ont changé? Un ange qui n'avait jamais confié à personne le secret de ses doutes et de ses rêves, une aasimar qui en entrant dans cette pièce redoutait même un effleurement de la part d'un autre vivant... et peut-être, ces êtres lointains et irréels dont ils avaient parlé, Jeanne et Jean (eh oui Razz ), ces Deux Ex Machina qui tissaient le songe, qui pourtant ne s'étaient jamais vus et étaient sans doute éloignés de plusieurs centaines de kilomètres l'un de l'autre. Tous avaient partagé leurs craintes et leurs espoirs. Deux pouvoirs s'étaient conjugués pour permettre cet improbable miracle : celui d'une nuit et celui des mots...

Mais l'enchantement est rompu, l'instant de grâce terminés. Les deux présences invisibles qui s'étaient tenues à côté d'Archael et de Tùllia s'étaient effacées, non qu'elles soient parties, mais si lointaines à présent... deux seuls restent à présent dans la pièce, deux silhouette aux cheveux flottants, l'une de flamme et l'autre de lune. Deux à contempler la nuit, qui finit, pendant que la lune se couche sur l'horizon.

Tu n'as pas répondu aux paroles de la jeune fille, probablement parce que de toute manière tu n'as rien trouvé à dire. Te regarde-t-elle? Observe-t-elle Elament? Ou comme-toi, ses yeux pensifs plongent-ils dans l'infini bleuté au-dessus du monde, cet océan de pureté que tu parcours parfois, telle l'étoile filante de tout à l'heure? Tu l'ignores et tu ne cherches pas à l'apprendre, car la nuit est si belle qu'elle t'hypnotise presque.

Le Chemin du Paradis, cette bande scientillante que sur un autre monde on nomme la Voie Lactée, scientille doucement au-dessus de vos têtes. L'air est transparent, à peine éclairé par les derniers rayons d'argent de la lune. Tu regardes et tu regardes encore, comme à une source où tu tentes d'étancher ta soif, cet univers empli d'étoiles que tu aimes plus que tout au monde. Chaque vivant a quelque chose dont il ne peut se passer. Pour certains c'est une personne, et l'on nomme cela l'amour, pour d'autres c'est le combat, le savoir, un objet, un ami, un animal, un sentiment... Le Ciel... plus encore qu'Elament, là est ton foyer. Tu n'appartiens pas vraiment à cette terre, car ta vraie patrie se trouve là-haut, sur les cimes, là où l'on trouve la paix. Un jour, là-haut, tu retourneras.

Tu regardes Tùllia pendant une seconde, avec un sourire qui n'a pas besoin de raison précise pour exister. Et sans que tu le saches, tes yeux aussi sont emplis d'étoiles.

Depuis le début de cette nuit, les rumeurs inquiétantes et le vent maléfique se sont tus. Comme si les deux tisseurs de rêves, por vous remercier de vous avoir accueillis un instant dans leur monde, avaient uni leurs pouvoirs pour chasser le mal de ce monde, l'espace d'une nuit... une nuit entre toutes.

Chassé? Non. Même les dieux doivent se soumettre à leurs propres lois. Pardonnez-nous, enfants de notre rêve. Le mal et la souffrance existent toujours au coeur de ce monde que nous avons créé. Nous ne pouvons plus arrêter ce que nous avons déclenché autrefois, quand nous avons follement décrété l'existence des démons. Nous comprenons à présent notre folie en voyant qu'à présent cette malédiction poursuit les innocents. A l'ouest, la lune a disparu sous l'horizon. Dans cette direction, l'ombre paraît plus noire, le vent plus froid, la nuit moins belle, portant les sons et les parfums du crépuscule du monde. Tu frissonnes instinctivement.


"Ne regarde pas là-bas" fais-tu doucement en posant ta main sur l'épaule de la jeune fille. "Regardons à l'est, là où fleurit toute promesse de renouveau."

Mais peut-être, ce monde blessé par notre arrogance finira par se remettre seul, car une chose créee porte en elle-même les germes de son propre avenir. De l'autre côté de l'horizon, de l'autre côté de monde, le ciel commence à se teindre de rose, d'une nuance délicate qui n'est pas égalée sur terre, serait-ce par les plus belles fleurs elles-mêmes. L'heure a tourné, l'aurore approche, et avec elle, le début d'une nouvelle journée. Un instant hors du temps, par définition, ne dure pas. Mais il laisse un souvenir pour toujours.
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Tùllia R
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Messageconvocation... EmptyDim 12 Nov 2006 - 0:01

Tùllia n'avait pas ôter sa main de la poitrine de l'ange, sentir ce cœur battre la confortait dans son espérance, elle ne pouvait admettre que sa vie appartienne à une autre, qu'elle n'était pas maître de son avenir. Et ce cœur, battant à l'unisson avec le sien était la preuve qu'ils étaient en vie et non pas des rêves, Tùllia était réelle, Archael aussi et ça en était la preuve, il ne lui fallait rien de plus pour en être persuadée mais la lune descendante était si triste à voir, comme si l'astre de la nuit la fuyait car une vérité insensée venait d'être prononcée.

L'ange avait peut-être vu sa crainte, avait peut-être deviné que le doute était présent même si la jeune aasimar tentait de se persuader du contraire et de sa main douce, il apaisa la jeune fille en la posant sur son épaule l'invitant à regarder l'aurore se lever, déjà, le temps avait passé si vite, tant de mots échangés, tant d'expériences vécues alors que personne n'avait quitté la pièce mais cela avait été si intense que les mots ne voulaient presque plus rien dire, n'ayant plus de raison d'être car d'un simple regard, maintenant, tout était dit.

La main jusque là, posée sur le cœur d'Archael, s'écarta pour se poser sur celle là même présente sur son épaule alors que son visage se tourna vers l'est. La ligne d'horizon vit naître en son centre un point d'or qui s'élargit petit à petit pour donner lieu à un fil d'or scintillant alors que le ciel prenait une teinte rosée. La ville allait bientôt reprendre vie sous leurs yeux alors qu'une fine bruine recouvrit le monde.

Avec les faibles rayons du soleil matinal, d'autres créatures prirent la place des ténébreuses bêtes de la nuit; un chant parcouru la cité provenant du parc, des oiseaux aux voix mélodieuses venaient de s'éveiller et célébraient la venue du jour nouveau. La chanson était splendide et joyeuse à la fois, les petits artistes de l'aurore faisaient leur office même si pour l'heure, seul un ange et une aasimar pouvaient bénéficier de l'enchantement.

Oui, le renouveau est de mise, il faut chasser les peurs de la nuit, oublier les folies de ces dieux venus d'ailleurs, oublier qu'ils ont pu croire que l'avenir se dessinait jour après jour, selon les désirs de deux personnes inconnues, deux êtres qui ne se sont peut être jamais vu mais qui, d'un commun accord, on donner un nouveau tournant à la vie de deux créatures mais même si cela était vrai, si cela était faux; peut importe car avec le jour qui se lève, une nouvelle vie pour Tùllia naissait également. La promesse faites à la lune se renouvela au soleil se levant.


*ma vie m'appartient et une nouvelle Tùllia est né cette nuit pour vivre aujourd'hui*

Son regard chercha à nouveau celui de l'ange, qui, comme elle, regardait le soleil poindre le bout de son nez; l'or se reflétait dans ses yeux semblable à deux pierres précieuses, la magie était encore plus présente dans ce regard que dans le décor en lui-même, Tùllia voyait le monde dans ces yeux là, elle voyait Elament, le soleil et son propre reflets miroiter dans le regard de l'ange.


La tête haute, voila ce qu'elle devait apprendre à faire, cela serait dur mais si ce regard était là, juste pour la guider, pour la soutenir, Tùllia savait qu'elle y arriverait; Archael avait été le témoin de son vœux, de son aveux même et l'aasimar lui devait beaucoup, sans cette conversation, sans les paroles échangées, sans les images entrevues, jamais Tùllia n'aurait entrevu cet avenir, jamais!

"Merci Archael, je te dois tout ça"
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