Double Visage [Privé]

Lun 25 Sep 2006 - 21:12

Les Falaises de Felt

Elle avait osé.
Oser partir, se séparer de son élève actuel, obéïssant à son loyal instinct, pour marcher, encore et encore, ses pieds nus dans l'humus, foulant les lames dressées de l'herbe qui caressaient son talon, laisser une trace qui, lentement, s'effacait. Car, si elle était faite de glace, elle avait toujours vécu dans la nature et faite de son sein son nid, sa tanière, le creux où même le Destin ne pouvait venir la chercher. Enfin, c'était ce qu'elle avait pensé.
Alors, elle avait préféré essayer de le devancer, de le faire suivre l'ornière que son pas avait laissé, de plier à sa volonté ses actions et leurs conséquences. Essayer de contrecarrer à elle seule les plans d'un démon. Et, même si elle avait peine à l'avouer, ce n'était pas en apprenant à un pauvre elfe sa magie en échange d'un peu plus d'énergie qu'elle deviendrait plus forte.
Mais elle n'était pas ici pour cela. Que lui importait là, maintenant, cela. Elle était fatiguée. Fatiguée dans sa tête là où son corps devenait plus fort, sans pour autant devenir d'apparence plus robuste. Elle était venue là parce qu'elle sentait qu'elle devait s'y trouver, à ce moment précis. Et, qui sait, peut-être qu'en faite, c'était le Destin...

Etait-ce de la prétention que de dire qu'elle avait fait du chemin, elle avait tracé une route que peu aurait pris, atteint un but que peu aurait visé ?
C'était bien une pensée à la Shinreï, ça...

Elle sortie de l'orée du bois, silhouette habillée de noir dans les ténèbres de la nuit. Elle portait cette couleur blasphématoire sur son corps, d'un noir de jais sur l'ivoire de sa peau. Et, à chacun de ses pas, dévoilé comme un secret, sa jambe tranchait son vêtement que des mains malhabiles avait déchiré, presque avec sauvagerie. Elle arriva au sommet de la colline où, éparpillé par-ci par-là, des tas de cailloux lui ferait office de... d'elle ne savait trop quoi.
La Cristalléenne avancait toujours, entrant dans le cercle ancestrale que des batisseurs avaient créé avec quelques pierres, et pénétra dans leur ombre, les sens endormis par son interrogation intérieure.

Que faisait-elle ? Etait-elle humaine ou avait-elle raison de penser devoir protéger sa meute ? Depuis combien de temps Sélène était-elle dans les geôle d'Apharez ? Comment allait Mercure ? Et Archael ? Sentait-il, comme elle, la marque imprimée par la glace que ses lèvres sur sa bouche ? ... Et Calypso ? Elle devrait bientôt aller la voir. Mais déjà, elle avait quelque chose à faire ici. Quelque chose... Ou quelqu'un à voir...

Elle se baissa et frôla du bout des doigts la terre humide. Ca et là, sur la colline, les serres evanescentes de la brume gardaient leur emprise. Il faisait frais. L'automne s'était-il installé ? Elle ne le savait pas. Ne voulait pas le savoir. S'en fichait éperduement. Le froid ne lui faisait rien. Où était la chaleur qui avait régné sur la région la veille ? Il n'en restait rien ? Rien, comme la marque du givre sur le sommet des plantes ?
La terre tâcha ses doigts mais elle ne put se résoudre à l'essuyer sur son vêtement. Cette robe collante n'était pas elle. Elle, elle n'avait pas des vêtements de cette couleur, qui accompagnait à ce point ses mouvements. Qui la rendait à ce point féminine.

Elle avait cherché, en s'habillant ainsi, à provoquer ses ennemis. Elle s'était moquée, sur l'instant, de choquer ses amis, ou ses proches. Mais, maintenant, ce n'était plus pour elle comme résolution que poudre aux vents. Futile. Sans lendemain. Aussi friable qu'une feuille d'été dans les tourments de la bise hivernale.

Mais, malgré ses questionnements, elle entendit nettement un frôlement de tissu et, rapide, elle sortit les griffes, et ses crocs furent là...

Dim 1 Oct 2006 - 15:43

Était il heureux?
Il aurait répondu que oui, mais en fait ce n’était pas le cas. Non il n’était pas heureux. Pas tout à fait. Quelque chose lui manquait. Quelque chose pareille à ce goût acidulé qui se réveillait quant on évoquait le citron des plateaux. Un souvenir, un fantôme, le délicieux souvenir du passé tourmenté et solitaire mais qui était teinté de ce parfum.
Un parfum de violence? Certes.
Il était heureux avec Lén, paisible, cependant au fond de lui, il ressentait une part de son caractère pas satisfait. Et les bagarres? Et le sang? Cette odeur acre et enivrante qui s’en dégageait ? Où était elle?

Il avait envie d’aventure, il avait envie de bouger, d’être comme tout(e)s les oréades, un électron libre. Il avait envie de cet adrénaline qui était une drogue pour son organisme.
Il avait envie de…

Qu’il était loin ce passé.

Il avait marché toute la journée et était arrivé presque par hasard à la tour. Un édifice fait de pierre et datant d’un passé lointain. Il n’avait pas cours aujourd’hui il avait donc pris la peine de vagabonder, en… souvenir du bon vieux temps? Ouai il pourrait dire ça.

Quant il était arrivé en ce lieux qu’était cette citée, il y avait découvert une jeune femme, le nom lui avait échappé, et le souvenir de sa bande persistait. Une fleur sauvage. Qui menait des lycans et des vampires dans un même but, celui de faire la loi à leur manière. Et ça lui avait plu. Oui, si ils n’avaient pas quitté la ville, sans aucun doute qu’il les aurait rejoins, et au diable cette promesse ridicule! Cette promesse qui avait fait de lui un élève. Un élève vraiment c’était pitoyable. Il voulait la connaissance, il voulait la maîtrise de cette eau qui était lui. Mais ça s’arrêtait là. Il ne devait rien à cette ville et à ses habitants. Rien à personne, sauf à Lén et c’est ça qui le faisait restait calme ces temps-ci? Oui. Petit problème cependant. On ne luttait pas contre sa nature et l’homme intègre et pseudo-convivial qu’il se donnait comme image ne collait plus du tout. Et l’image commençait à être abîmée par le temps.

Il n’était pas calme et passif. Il était calme et cruellement meurtrier!
Il fallait qu’il rouvre les yeux, il fallait qu’il constate ce qu’il savait au fond de lui. Il devait se réveiller tout en protégeant Lén.

Ce jeune oréade aux cheveux longs, au regard de braise, au sang-froid glacial et au tic de tuer le regardait parfois étrangement dans la glace. Un souvenir de ce qu’il était. Et qui le poursuivait sans cesse. Il allait céder ce n’était qu’une question de temps. Tout comme cette odeur de sang ambiant et ce froid persistant qui amorçait une aventure dès plus amusante.
Quelque chose se préparait. Et il en était arrivé à un point où il désirait ardemment que ça commence. Qu’est ce qui allait commencer? Il ne savait pas vraiment. Seulement son instinct agissait comme celui des animaux avant un tremblement de terre. Des picotement le prenaient parfois à la poitrine, sa vision se faisait plus perçante, sa respiration plus lente, et son ouï classifiait les sons qu’il entendait.
Il attendait. Il attendait manifestement mais sans savoir quoi.

Il était resté calme et sans bouger devant la tour, et le vent froid en avait profité pour le congeler sur place. Il entreprit donc pour se réchauffer d’en faire le tour, calmement, en écoutant les oiseaux voleter au dessus de lui et l’eau s’écouler dans la terre.
Les mains dans les poches, il était habillé en conséquence de ce temps froid. Un polo vert foncé, un pantalon noir, et ses bottes noires. Ainsi qu’une écharpe noire enroulée autour de son cou.
Il n’aimait pas le froid! Il ne supportait mal. Il faisait déjà froid pour lui en temps normal, mais c’était presque invivable pour lui. Il voulait de la chaleur! Il voulait des températures environnant les 32 degrés. Et évidement ça c’était impossible. La loi de la frustration universelle. Rhaaaa!!!

Il avait envoyer un message à sa chère professeur titulaire, pour un cours particulier. Petit problème il avait complètement zappé ce message. Il savait juste qu’il devait se rendre à la tour, ce que ses pas avaient fait gentiment et c‘était tout. Peut être avait il quelque chose à voir, ou un arbre à planter? Il ne se doutait pas que c’était Ruby qui était normalement celle qui allait lui tenir compagnie pendant quelques dizaines de minutes.

Marchant d’un pas lent, il était perdu dans ses pensées et continua son chemin pour finir par grimper sur des pierres amoncelées et se hisser sur une corniche de la tour branlante.
Assis sur une pierre froide, à environ deux mètres du sol, il n’avait pas perçu la présence de la jeune femme. Car il s’en fichait un peu. Ses cheveux étaient balancés par le vent et ses mains étaient un peu plus blanche que son visage toujours à cause du froid.

Les nuages au dessus de lui étaient presque noirs, annonçant sans doute un orage, l’air était électrique.

Dim 1 Oct 2006 - 20:19

Une odeur.
Ca sentait l'homme. Elle le savait. Et, dans le froid qui, peu à peu venait, elle sentait mieux. Le froid absorbait les odeurs, et elle était faite de froid. Elle était la glace, une lame, une lame de glace. Et elle était de nouveau devenue louve. Elle tendit l'oreille, ouvrit ses sens. Ceux magiques et les faibles qu'elle possèdait naturellement. Ca sentait bien l'homme. Et elle connaissait cette odeur.

Ciel ! Que c'était bon ! Cette ivresse qu'elle avait faite sienne, cette soif d'actions, de mouvements. Elle avait appris à aimer sa magie clanique, appris à apprécier l'énergie qu'elle déployait pour se battre, même si la bataille ne se résumait qu'à la chasse. Apprendre à aimer l'instant présent, comme un animal, se satisfaire de pouvoir aux besoins immédiat, et ses besoins aimmédiats n'étaient ni en rapport à la subsistance, ni au repos. Prévoir le danger.

Elle leva son visage vers le ciel et ferma les yeux, essayant de deviner l'origine du bruit. Elle sentait le vent, sa fraicheur sur ses joues qui ne rosissaient pas. Pus, elle su. Cela venait d'au dessus. Et là, elle vit la silhouette, noire sur noir. Comment ce faisait-il qu'il ne l'avait pas vu, elle à la chevelure claire ? Elle ne le savait pas et ne préféra pas. La Cristalléenne se courba, poussa sur ses jambes et sauta sur le rebord de pierre. Ses pieds étaient nus et elle s'écorcha quelques peu, cicatrisant aussi vite grâce à son don. Puis, restant accroupit, elle regard le dos de l'homme devant elle et le reconnu.

"Bonsoir Eal." chuchota-t-elle, comme si la nuit elle-même se trouvait dans sa voix.

Pourtant, elle resta sur ses gardes, sentant dans la posture du jeune oréade un énervement presque palpable. Il était tendu et cela l'étonnait puisqu'elle le connaissait surtout comme quelqu'un d'indifférent...

Lun 2 Oct 2006 - 19:45

Le vent était froid, quel horreur! Pourtant il ne frissonna pas et ne remit pas son écharpe plus en place. Tant pis. Il ferma les yeux, écouta ce qu’il se passait autour de lui, prenant conscience par la même occasion de chaque mouvement, de chaque créature. Ses réflexes revenaient en un temps record et un bruit stoppa net sa respiration. Des écorchures, ces veines qui sur la pierre s’écrasent et cette peau qui se déchire. Ô doux son.

Derrière lui, il y avait quelqu’un derrière lui. Et cette personne dégageait quelque chose de connue. Quelque chose de familier. Peut être cette soif insatisfaite. Cette soif toujours plus présente d’aventure et de violence?

Ses yeux se firent plus rouge qu’à l‘ ordinaire. Dos à cette personne il entendit cette voix connue. Ruby, son professeur. C’était elle, mais sans être elle. Quelque chose avait changé. Et puis cette odeur, elle portait quelques essences de Shin’. Son vieil ami drow.
Il savait que ça ne laissait, comme diraient les gens bien pensant; rien présager de bon, mais aussi un peu d’actions. Il ne se tourna pas, il esquissa juste un geste de la tête, comme si il s’apprêtait à regarder son professeur mais s’arrêta.

- "Et bien professeur…c’est quoi ces manières de lâche? On arrive par derrière maintenant?"

Le ton employé était bien celui qu’il employait parfois, mais quelque chose était différent. Peut être cette manière de prononcer les paroles en les laissant s’envoler dans l’air. Ou encore rouler comme l’eau sur les galets.
Une manière qui était la sienne, au même titre que tuer était une manière de régler les problèmes.
Eal en avait peut être marre de jouer à l’élève.
Il voulait peut être retrouver ses actions qui mettaient sa vie en danger et pimentaient par la même occasion sa vie.

Mer 4 Oct 2006 - 13:39

Noir.
Il était vêtu de noir, effectivement, mais d'un tissu et d'un style inconnu. Il ne portait aucune peau, aucun cuir. Savait-il donc si mal chasser qu'il ne parvenait pas à attraper de proies ? Se demanda-t-elle. Mais elle était stupide. 'Tous ne sont pas comme toi', voila ce qu'elle s'était dit, il y avait quoi ? Une semaine ? Deux ? Ou était-ce il y a des années, voire dans une vie antérieure ? Cela lui semblait tellement loin... Depuis combien de temps n'avait-elle pas remit les pieds dans sa salle de classe ? Depuis qu'elle avait rencontré Mercure ? Depuis qu'elle avait fait toucher à sa bouche de la chair chaude, juteuse de sang et palpitante de vie ? Elle ne savait plus, ne voulait pas savoir. A quoi bon ressasser le passé lorsqu'il est douloureux ? Les choses d'avant n'ont qu'un but : apprendre. Pour ne pas recommencer. Pas besoin de se souvenir du cours, seule la leçon compte.

Mais, était-ce vrai si cela lui avait fait naître dans le coeur une fleur de haine, comme elle faisait naître le givre sous ses doigts ?

Elle y avait réfléchit et, pour ça, elle avait une réponse. Les Loups ne haissent pas, seuls les Humains se laissent aller à pareil stupidité. Et là, elle était très claire là dessus.
Dans ce cas là, était-elle humaine ? Ca, elle ne pouvait pas réellement le dire. Elle n'était pas louve, c'était dure, pas non plus que l'herbe est pierre ou le feu eau. Elle n'était pas louve. Mais, cela voulait-il dire qu'elle était humaine ? Les humains ont-ils des crocs, des griffes ? Les manières des loups ? Leur esprit de meute ? Leur dévotion ? Les humains ne connaissent que le sens du sacrifice... Pour l'honneur, la gloire, pour la richesse, l'amour... Pour que leur souvenir perdure. A quoi cela servirait-il aux loups ?

Alors, elle était les deux.
Ou elle n'était rien.

"Les lâches sont ceux qui attaquent par derrière. Je ne t'ai pas attaqué, tu as encore toute ta tête - quoi qu'avec toi, cela ne soit pas une certitude..." chuchota-t-elle encore, se moquant si sa pique le ferait sourire ou non.

Il ne se retournait pas.
C'était là quelque chose de malpolie, voulut-elle lui dire. Mais qui se moquait de la politesse ? Il n'y avait ici qu'une femme - même pas une femme d'ailleurs, à peine une enfant finie - sur le chemin de la folie ou qui revenait de celle-ci, et un homme... fait ? Elle ne le savait pas, mais un homme en tout cas, par bien des égards, qui ne se connaissaient pas. Elle ne l'avait vu qu'une fois et cela avait suffit pour graver dans sa mémoire son odeur, sa voix et son visage. Elle l'avait conseillé, avait même était prête à l'aider à parfaire sa maîtrise.
Mais là, aujourd'hui, elle s'en moquait assez, de sa maîtrise. Il la voulait, son aide ? Qu'il ravale sa fierté et la lui demande ! Et ça, elle était sûre et certaines qu'il ne le ferai pas, que cela ne lui passerait même pas au travers de l'esprit.

De son profil, elle ne voyait que le coutour de la joue, le début de la courbe de la machoire et ses yeux masqués par ses paupières. Il ouvrit les yeux et elle vit, cette couleur de prunelle, si proche de la sienne...
Des flammes liquides, du sang fraichement versé sur un sol de brique.
Du sang.
En cherchait-il, lui aussi ? Cela aurait voulu dire qu'elle en cherchait... Elle ne savait pas.

"Que fait le plus sadique des élèves hord de la cité, alors que pleins de premières années attendent ses sarcasmes ?" se risqua-t-elle à demander.

Il lui répondrait sûrement en lui retournant la question, et cela l'aurait fait rire un peu, pour changer, alors qu'elle venait ici pour calmer sa colère contre Shnireï. Ah, Celui la ! Elle l'aurait volontier noyé... Et il y avait son odeur à lui qui la collait... Elle détestait cela. Ne pouvait-il pas ne rien sentir ? Ah ça Non ! Il ne le fallait pas ! Heureusement qu'avec la nuit, le froid deviendrait plus pressant, elle le savait, alors, elle n'aurait plus à s'inquiéter de cela...

Sam 14 Oct 2006 - 13:43

Un esquisse de sourire vint se placer sur le visage du jeune homme. Si le simple fait d’être lâche se résumait à attaquer par derrière, alors les lâches se comptaient peu. Être lâche était un état d’esprit. La pire des faiblesses mais tellement humaine. Être humain… il ne l’était pas, il ne l’était pas si Ruby avait prononcé sa pensée de vive voix. Il ne haïssait personne. Il se contentait de vivre. Et c’était bien suffisant. Il vivait, respirait mangeait, s’attachait à un être, mais pour peut être repartir sans se poser de questions, comme il était venu.

Un loup, pouvait vivre sans meute? Il n’y avait qu’à le regarder pour la réponse. Il était un loup qui tournait mal. Qui tournait en rond et qui allait peut être devenir fou. A moins que ce n’était déjà fait. C’est pourquoi il tourna la tête entièrement vers Ruby, tournant son buste par la même occasion.

Que faisait il ici? Devait il vraiment répondre? Et renvoyez la réponse évidemment? Pourquoi pas.
Les mots ne vinrent pas tout de suite et ses deux yeux braisés se plissèrent, comme amorçant un sourire qui ne venait pas.
Il l’observait. Comme avant. Il observait un danger potentiel. Écoutant la respiration de la jeune femme qui lui faisait face, observant sa position, sa tenue, le rythme de son cœur.

Jeune femme ou petite fille? C’était pas des questions à se poser. Elle était une jeune femme malgré son apparence. A t’on déjà vu un loup en refuser un autre juste parce que son pelage était différent? Non, ça c’était des manières d’humains!

-"Je chasse… et vous? "

Ça avait le mérite d’être clair. Mais que chassait il des proies bien vivantes ou ses pensées humaines qui le contaminaient au fur et à mesure de sa vie dans cette ville? Peut être les deux.
Sans doute les deux.

Les cheveux blancs de la jeune femme volaient au vent, tout comme se cheveux ébènes qui balancés par la brise lui giclaient le visage.

Une jeune femme aux yeux rouges. Elle avait toujours eu les yeux rouge? Étrangement il ne s’en souvenait plus. Elle lui avait plutôt laissé la trace d’une jeune femme douce mais avec de la poigne saupoudré d’une pincée de doute. Le genre humain quoi.
Mais là, elle était différente. L’électricité qui régnait était palpable. Et lui, ne faisait rien pour l’enlever. Tout son corps était à l’affût d’un moindre mouvement et bien qu’il était moins fort qu’elle en terme de pouvoir, il avait développé d’autres capacités que seuls les vagabonds pouvaient avoir. Que seuls les tueurs avaient. Il n’était pas un élève, il fallait qu’elle arrête avec ça.

- "Non, en fait je ne chasse pas, j’attend quelque chose. "

Que voilà une phrase bien vague. Mais tellement vraie. Mais qu’attendait il? De l’aventure? Du danger? Quelque chose qui ferait qu’il resterait ici avec Lén? Il ne savait pas quoi, il attendait et c’était tout.
Il attendait et s’en persuadait, pour ne pas, comme lui soufflait sa conscience, rejoindre sa meute.

Dim 15 Oct 2006 - 13:18

Rien.
Même pas un rire sec, comme un os jeté sur le pavage. Ni même un bruit de gorge. Etait-il devenu comme la plupart des êtres de la Cité ? Ou, au contraire, se séparait-il enfin d'eux ? Elle ne pouvait pas le dire, et, durant quelques secondes, elle hésita à se tourner et fuir ou lui sauter à la gorge. Combien de temps lui faudrait-il pour sauter au bas de ce muret de pierre ? Et courir vers l'orée de la forêt ? Mais elle tint la bride à ses muscles et à ses instincts et ne bougea pas. Sans réellement en prendre conscience, elle avait envie de l'écouter, envie de lui parler. Pourrait-il la comprendre ? Elle ne savait pas. C'était un homme. Elle ne les comprenait pas. Elle ne comprenait pas les humains, et c'était pareil pour les hommes. Pourquoi tout n'était pas simple ?

Elle se laissa tomber sur les fesses et s'assit sur la pierre froide, rendue humide par la fraicheur de la nuit. Vivement la pleine arrivée des ténèbres où, enfin, elle pourrait se mettre à courir, à chasser comme elle le voulait. Se défouler. Et, au plus noir, elle ne ferait qu'un avec l'environnement qu'elle foulerait.

"J'attend l'heure de la chasse."

Les jambes de part et d'autre du vide, elle soupira. C'était la fatigue qui pesait sur elle. Depuis combien de temps ? Depuis combien de temps se bornait-elle à agir comme cela, avec sauvagerie et barbarie ? Elle dormait, se réveillait, chassait, mageait, se lavait, se couchait, dormait... Encore et encore. Et malgré l'aide qu'elle allait recevoir la prochaine nuit, elle se sentait vidée. Tout ça pour Sélène. Tout ça pour la personne qui lu avait sauvée la vie. Et elle se devait de faire de même pour un membre de sa meute.
Elle était fatiguée, mais en même temps, sa chasse l'exitait de plus en plus. Elle se sentait de plus en plus libre, de plus en plus indépendante d'elle-même. Mais un loup n'est jamais seul. A elle, où était la meute quid evait l'aider ? Devait-elle rentre chez elle pour trouver de l'aide ?
Non. Elle n'avait plus de chez elle.

"Qu'attend un fils de l'eau ici ?"

Pourquoi lui demandait-elle cela de cette manière ? Etait-il le fils de quelqu'un déjà ? Qui pouvait-être les parents d'Eal ?
Et puis, tout bien réfléchit, elle s'en moquait littéralement. Il était là, c'était le plus important. Et, au fur et à mesure qu'elle ne parlait pas, elle avait de plus en plus envie de dormir gardée par quelqu'un...

"Non, cela ne me regarde pas. Tu fais ce que tu veux...."

Elle releva son visage, les yeux grands ouverts dans l'obscurité. Sur son épaule, l'unique oeil visible de son tatouage brillait presque d'un vert d'émeraude. Son regard accrocha celui du jeune homme mais elle le fuya, préférant regarder le sol qui, lentement, se couvrait de nappes de brume.

Mar 24 Oct 2006 - 18:45

Doucement il la regarda s’asseoir, sur cette pierre froide et qui lui servait aussi de perchoir. De haut la vue était si belle et si irrésistible. Comme cet horizon qui se profilait loin là-bas et qui avait sur le cœur de l’oréade un pouvoir immense. Elle attendait l’heure de la chasse? Depuis combien de temps chassait elle? Depuis qu’elle avait disparu des cours d’eau? Depuis qu’elle se faisait aussi rare que la chaleur?
Il n’y avait pas fait attention, mais son professeur se faisait rare ces temps-ci en la cité d’Elament.

Il croisa son regard, elle fuyait. Elle fuyait quoi? Son regard? Non sans doute autre chose, mais quoi? Que pouvait elle bien fuir? Qu’est ce qui l’avait poussé ici, à se retrouver avec lui?
Il s’en moquait certes, mais ces questions n’avaient d’importance que le comportement à adopter, celui défensif ou offensif. Là il l’observait plutôt de ce regard rouge calme mais perçant.

Ce qu’il attendait? Cette aventure qui prend aux tripes, de l’action, de l’évasion. Même si Lén le comblait, qu’il se sentait heureux, il avait toujours cette soif de danger, d’aventure, de faire partie d(une meute. Sa meute était certes Lén, mais ils étaient bien différents que ce qu’Eal avait connu. Il avait besoin de se battre, de tuer, d’agir. De ne plus être un gentil et inoffensif élève.
Elle qu’attendait elle? Pourquoi cette mine triste? Triste nous dirons.

- "J’attend l’aventure… "

Un esquisse de sourire prit place sur ses lèvres. Il attendait l’aventure, était il assez clair? Non sans doute que non…Comment expliquer cette sensation au fond de lui? Ce picotement doux et si virulent. Aussi pervers que sournois c’était quant il ne s’y attendait pas qu’il surgissait en lui, lui rappelant ses aventures, ce qu’il faisait avant, sa bande, ce qu’il pouvait appeler ses amis, son…
Son désert, toute ses choses si connues et où il se sentait bien, même si il était alors, incroyablement vide. Il connaissait le bonheur de se réveiller avec quelqu’un de précieux, plus que sa vie, mais il connaissait aussi cette vie passée. Celle qui avait été ponctué d’une personne aimée, et d’aventure. Alors comment concilier les deux maintenant?

Comment faire? Lén était plutôt calme et serein, et il se doutait que cette vie, sa vie allait devoir être arrangé pour son elfe.
A moins qu’il menait ce qu’il voulait en parallèle sans en dire mot à Lén, sans l’inquiéter. Cela lui semblait la meilleure solution et n’était ce pas déjà quelque chose qu’il faisait?
Il l’avait prévenu de toute façon de son caractère et il l’avait accepté.

C’était dur de protéger quelqu’un qui était totalement différent de son monde, une tâche difficile et il avait ce doute soudain, il lui avait promis de veiller sur lui, même intérieurement il se l’était promise de supporter tout pour eux, mais était il assez fort? Comment faire pour ne pas affecter Lén avec ses problèmes?

Restant dans le silence totale , ses yeux qui avaient dérivé vers l’horizon se replaça sur Ruby.

- " Que fais une maître d’eau en cet endroit? Emprunteriez vous un chemin dangereux mademoiselle? "

Ça ne le regardait pas? Et bien maintenant si!
Pardon? Se mêler de ce qui le regardait? Bah il faisait ce qu’il voulait et si il voulait jouer les indiscrets il le ferait sans aucun scrupules!

Mer 25 Oct 2006 - 14:32

L'heure de la chasse ?
L'heure de la chasse, quand les ténèbres sont là, prenantes, presque intoxicantes ? Que le souvenir même de la lumière semble si loin, et pourtant dans un avenir proche ? Que l'épinglement des étoiles semble être une bougie sur le point de mourir ? Quand, alors que les humains, couchés et endormi dans leurs lits se retourne d'un sommeil lourd, leurs rêves sont comme habités par ils-ne-savent-quoi ? Mais que disait-elle ! A ce moment là, ce n'était pas l'heure de la chasse, seulement celle où les créatures de l'obscurité sortent. La chasse se fait au crépuscule où à l'aube, quand la déesse chasse aussi. Quand l'aurore est là, ou que les étoiles se lèvent...

Elle pensait trop comme une humaine.
Pourquoi tout n'était-il pas simple s'était-elle demandée ? Mais tout l'était ! Où se trouvait sa colère ? Celle qui l'avait poussée à venir ici ? Où se trouvait cette rancoeur ? Probablement avalée par le froid de l'air... par cette délicate fraicheur qui de sa brise caressait sa peau ! Soit louve, s'était-elle dit des centaines de fois. Mais seulement pas pour le moment !

Elle aussi avant dans le ventre une envie qui lui parcourait le corps. Elle sentait dans son coeur, à l'unisson de ses battements, comme un vide qui l'appelait à faire quelque chose, qui lui annoncait une chose prochaine. Elle savait que la guerre allait bientôt avoir lieu. Quand les démons avaient-ils prévu d'attaquer la cité ? Quand leur sang commencera à rougir les pavés impécables des rues, la pierre ancienne des murailles ? Elle en jubillait presque d'avance ! Elle avait dans la bouche un goût de cuivre et de sel, un goût de sang. Et, en euphorie qui accompagnait cette attente - et c'était presque douloureux - elle chassait les émons, avec comme mot à la bouche un prénom, et dans le nez l'odeur de la neige.

Où était passée la petite professeure pacifique, la douce, la gentille, frêle mais puissante sans le vouloir, toujours à ne pas vouloir accepter ses pouvoirs ? Où était-elle cette femme à l'aspect d'une enfant ?
Elle avait été tuée lors d'une résurection...

"Je suis le danger du chemin." Et son sourire était comme une dague, d'une cruauté trop absolue pour être réelle, trop incongrue sur la douceur qu'avait montré ce visage.

Mais ce sourire avait rapidement disparut...

L'heure de la chasse ?
La seule chasse qui pour le moment saturait ses sens était celle de ses ennemis. Elle n'était pas assez forte pour affronter directement Apharez, elle aurait peut-être pu faire son cas à Iblîs - avec un peu de mal, certe, mais quand même - ce présomptueux qui l'avait critiquée. Savait-il que l'objet de sa critique était justement le saut qui retenait les pouvoirs de la jeune femme ? Oh que non ! Héhé...
La chasse seule n'a qu'une saveur de remplacement. Il cherchait l'aventure ?

"Une maîtresse d'eau est ici parce qu'elle sent qu'elle doit y être. Et, il me semble que la Déesse m'a bien guidée. L'aventure, cherches-tu ? Que représenterai une chasse pour toi ?" Puis elle se releva avec la souplesse d'un renard. La nuit était là et la lune toucha de ses rayons le rouge de ses yeux, les faisant briller comme des braises. Et, alors que son corps se transformait - des crocs lui poussaient ainsi que des griffes de glace à l'air meutrière - elle pouvait être à l'origine de plus de terreur qu'un démon...

Dim 5 Nov 2006 - 21:15

Je suis le danger du chemin…

Étrange, le danger du chemin avait un autre aspect. Et il dégageait autre chose. Sans doute que leur conception du danger était différent. Comment ne pouvait il pas l’être d’ailleurs? Ils étaient inconnus l’un à l’autre et ce qu’ils voyaient en cours n’étaient pas suffisant. Eal ne cherchait pas à rendre les choses suffisantes de toute façon. Jusqu’à maintenant le destin de la jeune femme lui était totalement indifférent. Elle faisait ce qu’elle voulait et il n’allait pas lui sortir un discours sur la morale à adopter. Ce serait l’hôpital qui se foutrait de la charité.

Toujours assis sur la pierre glacée, ses yeux restèrent braqués sur la jeune femme. Elle dégageait quelque chose d’attirant. Une essence connue. La même chose que la liberté. Une essence commune. Juste cette prise de risque, il pouvait la sentir au bout de ses lèvres, dans ses gestes. Cette chose qui lui était commun. Vous a t’on déjà expliqué ce que provoque la rencontre de deux loups? Bien que l’un des loups était plus humain que l’autre?

La déesse m’a bien guidé? Rha pitié… au diable ces paroles de fanatiques! Eal n’y prêta même pas attention, à ses yeux ce genre de comportement, ceux qui ne juraient que par les déesses étaient de la même espèce que ses gens prêts à mourir pour des idéaux utopiques. Le genre rêveur. Le genre énervant au possible. Même si il ne s’agissait que d’une phrase, il était fort possible qu’elle soit, aussi bien louve, que fanatique. N’était elle pas maître d’eau?
L’eau. C’était un don pour certains, pour les autres une bénédiction, quelque chose à vénérer dans les villages. Pour lui c’était le hasard. Il avait ce don, soit, et alors? Ça aurait pu tombé sur quelqu’un d’autre, il fallait bien s’en accommoder et en faire soi. En faire une partie de son être dès le plus jeune âge. Point barre.

Que représenterait une chasse pour toi?

… Une chasse… c’est amusant, une partie de plaisir. C’est ce danger, cet adrénaline qui prend au ventre, qui rend tout blanc et laissa agir l’instinct. C’est ces proies qu’Eal a tué. Ces gens qui pour des raisons depuis longtemps oubliées sont devenus du terreau et ont trouvé place sur la liste de son ancien maître. Place sur cette liste, proie du jeune oréade qu’il était. Ce sang, ce goût du sang, cette odeur, la respiration haletante. La défense inutile et la course effrénée d’un mort en sursit.
Ou lui, prit en chasse, mais pas bien longtemps car doué il l’était, doué en combat il l’était, ce n’était plus a en douter. Doué avec son don était une autre histoire mais il avait été assez intelligent pour combiner ses faiblesses de l’un avec sa force de l’autre.

Son regard braisé ne quitta pas son ex-professeur. Elle se métamorphosa en une chose…incroyable. Redoutable? Sans aucun doute! Il en eut la chair de poule et son sourire amusé prit place sur ses lèvres. Il s’en mordit la lèvre inférieure d’excitation. Des griffes aussi coupantes que ses gouttes, ses crocs plus mordant que sa vapeur. Tout cela était si tentant.
Un élève de constitution normale dirons nous en aurait été effrayé. Il aurait pris son courage à deux mains et aurait essayé de surmonter ça.
Pour Eal pas besoin, il laissait cette peur commune à chaque être l’envahir. Laissait son sang chauffer, ses yeux devenir aussi rouge que du sang. Cette soif en bouche qui rendait sa gorge sèche de meurtre.
C’était un psychopathe? Un sadique? On pouvait lui attribuer autant de noms que ses pulsions malsaines, rien ne pouvait définir cette envie de voir ses griffes à l’œuvre.
Les siennes.

Il connaissait la hiérarchie, et ne voyait pas d’inconvénients à être au service de quelqu’un, tout en ayant ce défaut de partir si l’envie lui prenait. Elle était bien plus forte que lui, pas besoin d’un dessin pour ça. Et si elle avait des envies de meurtres, il mettrait son talent à son service.
Ses proies? Aucune importance. Vagabond ou habitants ce n’étaient que du sang et des os à ses yeux. Des choses aussi peu existantes que intéressantes.

Il resta assis, bien qu’aux aguets du moindre geste. Il n’était pas inconscient au point de croire qu’elle ne l’attaquerait pas au nom d’un quelconque statut de professeur à élève.

- "Ma chasse dépendra de ce que vous voudrez gente dame… "

Sa voix sirupeuse, aussi enivrante que possible était basse et emprunte de ce charme oréade. Il se voulait charmeur? Pas vraiment, mais comme tout nymphe ou elfe, c’était inné. Quelque chose d’utile parfois.

Sam 11 Nov 2006 - 0:10

La Déesse Louve.
Elle était partout et nulle part, à la fois dans une feuille, dans la terre sous ses pieds, dans une pierre, lumière et eau, et également air et ténèbres, obscurité, vide. La divinité n'était pas une déesse au sens propre du terme, mais un esprit animal, un esprit pur. Aurait-on pu pour elle faire des guerres ? Les guerres qui avaient déchiré le peuple de Cristal n'était pas du fait de la religion puisque les dieux n'étaient d'un concept. Les guerres n'en étaient pas réellement d'ailleurs, simplement des batailles de territoire, d'animaux à animaux, prédateurs contre prédateurs. Et c'était sur l'échine de la Nature, la Déesse, que se livrait ses combats qui la faisait sourire : il n'en résultait pas de mort, seulement du sang et des blessures, et de la viande pour les charognards si quelques malchanceux se trouvaient là.

Ruby s'était relevée, serrant son poing et le fixant, sentant la magie picoter sa paume, ne voulant peut-être pas croire la puissance que contenait sa chair. Ca ? Tuer ? Peu pouvait le concevoir... jusqu'à ce que ce peu de personnes ne s'aperçoivent des crocs et des griffes, et ne meurent, les main ssur le ventre pour retenir leurs viscères cascadantes...
Une chaleur se répendit dans son sang, dans son corps. Son coeur s'emballa, elle ferma les yeux et flaira fort, concentrant toutes les magies qu'elle possédait pour détecter une odeur, une effluve, la moindre trâce d'une présence. Et le froid se fit son ami.

Celle qui avait été une professeure pacifiste s'accroupit, comme une grenouille prête à bondir, étouffant un grondement qui naissait dans sa gorge, signe de son exitation. Elle se lécha et les babines et se tourna vers celui-ci qui avait été un fils de l'eau.
Ses yeux s'ouvrirent et elle le détailla de manière impersonnelle, comme jamais elle ne le faisait.
Une chasse ? Pouvait-il suivre le rythme ? Les loups ne se refusaient pas à cause de la couleur de leur pelage, mais les performances de la chasse devaient être là : même s'il ne ramenait pas de proies à chaque fois, il ne devait pas être un poids ou un frein. Et Ruby regarda son corps. Ses jambes qui pouvaient apparemment le porter sur plusieurs kilomètres en courant vite, ses mains qui ne paraissaient pas trop maladroites, ses doigts nerveux qui n'attendaient qu'une gorge à serrer. Puis son visage : le sourire féroce qu'il affichait, la colère et l'anticipation de la chasse qui se lisait sur la crispation de sa machoire et ses yeux. Deux grandes flammes dans la nuit, deux étoiles rouges épinglées sur le revers de la cape de la nuit. On y voyait presque déjà le sang. C'était des yeux qui promettait le massacre et qu'importait la proie pourvut que son sang coule.

Elle se lécha la lèvre, aussi excitée par le prédateur devant elle que par la perspective d'une chasse.
Il accepta la chasse, la perspective d'un combat. Elle, elle désirait dancer, valser, incarner la mort Blanche, voir le sang jaillir, perler, le sien aussi, peut-être, sans aimer la douleur, juste pour qu'elle signe son oeuvre, signe de son être le résultat de sa haine, que certains payent pour les actes qu'ils avaient commit. Ne pensait-elle donc qu'à la vengeance ? Saurait été un mensonge que de dire cela. La vengeance ? Qu'était la vengeance pour un être comme elle ? Elle ne se sentait plus humaine là, maintenant, tout de suite. Elle n'était pas louve non plus, possédait simplement la puissance de cet animal et la faim dévorante d'un humain haineux. Et, aussi, la rancoeur d'une attente trop longue.

Sa voix à lui la troubla un peu, l'ébranlant sur ses fondations. Elle prit sa respiration, concentra toute son excitation en un point et fit son possible pour maîtriser la langue dont elle usait, l'intonation de sa voi qui, ordinairement, se faisait pierre crissant sur pierre, aussi tranchante et rocailleuse que le métal de pierre.

"Le sang des justes m'importe peu. La bonté blanchit, j'en suis la preuve. Je veux de l'incarnat, du sang de démon. La cité n'en vaut pas la peine, ce sont des faibles et des innocents. Seul la chasse vaut la peine, pas un massacre." Elle inclina légèrement son visage vers le sol sous elle, souriant de la maîtrise qu'elle avait eu d'elle-même : ce nétait plus de la pierre dont elle avait eu la voix, mais de la glace, froide, mais douce.

Elle sauta sur le sol et se redressa, flairant une nouvelle fois, ne remarquant pas que l'air autour d'elle se rafraichissait encore, ennivrée comme elle l'était de sa propre extase.

"La Forêt Darke est à nous. La lune est gibbeuse, les prédateurs seront en chasse. Ils pullulent autour de nous." Celle qui fut autrefois un professeure pacifique et une jeune fille s'accroupit, se courbant en avant "Je rabattrais sur toi, frère." Et elle s'élança dans la forêt, usant du pouvoir nouveau qu'elle possédait grâce à un elfe à la peau sombre pour courir plus vite que le vent, et son passage ne fut qu'une trainée de givre sur l'herbe et une ombre blanche sous les feuilles.

Forêt Darke
[j'm'en va ouvrir le topic Wink

... demain xD]

Dim 12 Nov 2006 - 23:29

La forêt suite

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