Vagabondage. (privé)

Avec une mine émerveillée, Lén regarda son oréade se réveiller. Il accueillit son "retour" avec un immense sourire. Il desserra légèrement sa prise sur le bras du jeune homme, et rapprocha sa tête de la sienne. Une caresse atterrit sur la joue de petit elfe, qui ferma les yeux quelques secondes en laissant échapper un petit rire presque inaudible.

-Un peu moins d'une heure, je pense ! répondit-il en rouvrant les yeux. Mais j'ai… Un peu perdu la notion du temps !

Il rit une seconde fois, rosissant très légèrement. Déjà quand il avait retrouvé Eal au début il avait oublié de se préoccuper des heures et de tout cela… Mais alors une fois parti dans les câlineries, il n'avait non plus oublié mais décidé d'envoyer en l'air la question de temps.

Quant au fait qu'Eal se soit endormi, cela ne l'avait pas embêté du tout. Il l'avait même trouvé tellement beau, à s'endormir comme cela ! Et encore plus une fois qu'il était vraiment parti dans un bon sommeil… A chaque fois que petit elfe avait rouvert les yeux, il n'avait pu s'empêcher de regarder avec admiration le jeune homme endormi. Lén avait juste été embêté de ne pas avoir réussi à faire de même !

Hélas cela bouillonnait tellement en lui qu'il lui était impossible de rester tranquille dans sa tête ! Il pensait à tout ce qui s'était passé, le corps sans cesse parcouru de cette sensation bizarre qu'il n'arrivait pas à définir. Et pas moyen de laisser passer la fatigue, tant pis pour elle !

La main d'Eal quitta sa joue et petit elfe la suivit des yeux, curieux de savoir où elle allait. En voyant arriver la fleur, il laissa entendre une petite exclamation de joie. Il dégagea un bras de la prise qu'il avait sur celui d'Eal, et de sa main toucha la fleur désormais posée dans ses cheveux. Il rendit le sourire que son compagnon lui faisait.

Son prénom prononcé, petit elfe émit un petit "hum ?" curieux. Oh, mince ! Les cheveux ! Il n'y pensait même plus non plus ! L'air très surpris, il se redressa, pour s'asseoir dans l'herbe, tourné face à Eal. Lén toucha ses cheveux, et effectivement, s'aperçut qu'il y avait du désordre !

-Oh là là ! s'exclama-t-il tout gêné et catastrophé.

Il retira la fleur et la posa un instant sur le torse de l'oréade. Et il commença à remettre de l'ordre dans sa chevelure, remettant tout de même un peu maladroitement les mèches là où elles étaient censées être. Pas facile quand on n'a ni brosse ni miroir ! Enfin, quand il sentit que c'était à peu près bon, il repoussa ses cheveux dans son dos. Il récupéra la fleur bleue, détacha une mèche de cheveux qui tombait devant son oreille gauche, et entrelaça la tige de la fleur avec une partie de la mèche, comme on lui avait appris à faire.

D'un petit geste la main il vérifia qu'elle tenait, et elle tenait. Alors son air catastrophé et embarrassé disparut pour laisser place à un sourire radieux.

-Ca va un petit peu mieux, là ?

Il rit, et d'un geste ramena sa tunique vers lui pour la reposer sur ses genoux. Quand il s'était redressé, elle avait glissé. Pauvre tunique un peu malmenée par un propriétaire qui se roule joyeusement par terre avec et qui finit par la laisser sur un coin d'herbe ! Tant pis, de toute façon, il ne la porterait plus beaucoup tant qu'il ne l'aurait pas faite redécorer.

Petit elfe alla chercher les mains d'Eal et les serra dans les siennes. Il se pencha sur le jeune homme en souriant toujours plus, pouvant enfin (ou presque) laisser libre cours à sa joie qu'il avait contenue. Maintenant il se sentait encore plus rayonnant, encore plus heureux. Et pourtant cela était difficile de le rendre plus heureux qui ne l'était déjà !

-Toi, tu as de l'herbe dans les cheveux ! dit-il en riant. Dis, dis !! Tu restes avec moi encore combien de temps ? Et ce soir ?

Quant Lén se redressa, un sourire en coin naquit de nouveau sur le visage de l’oréade, et quand l’elfe passa du silence aux paroles, ce fut un fou-rire qui s’éveilla en Eal.
Il rapprocha sa main de son visage et voulut cacher sa bouche qui émettait désormais un rire discret. Cet air catastrophé, absolument hilarant! Il secoua simplement la tête, comme si c’était vraiment un comportement hors monde ce que faisait l’elfe. La fleur bleue posée sur son torse, frémissait au rythme des sursaut du corps de l’aqua.
Il le regarda faire du coin de l’œil, en rigolant de plus belle par moment. Ce n’était bien sur pas un rire aux grands éclats, mais plus inaudible et sobre. Pourtant des larmes de rire perlaient aux coins des yeux d’Eal.

Essayant de se calmer, rigolant toutefois par sursaut, il le regarda placer la fleur à une de ses mèches.
Ça va un peu mieux là?
Et c’était reparti, le fou rire, couvant c’était de nouveau réveillé.

- "Tu… es.. très beau… Lén… " arriva t’il a articuler malgré ce rire omniprésent.

Et il le pensait! C’était juste que c’était toujours très amusant de voir Lén et son grand amour des cheveux.
Il replaça la tunique sur ses genoux, se recouvrant par la même occasion. Un sourire taquin accompagna le geste. Mais Eal ne s’y attarda pas. Quoi que… non non…un peu de calme je te prie Eal…
Gni… mais quoaeuu?!

Il sentit l’étreinte des mains de Lén et s’arrêta presque net de rigoler. Se concentrant sur ses paroles. Il avait l’impression de vénérer un dieu dans cette position. De l’herbe? Son regard dévia et se posa sur… en effet, une herbe pendouillant, accrochée à sa tignasse et il se doutait qu’elle n’était pas la seule à avoir prit refuge dans ses cheveux.
Son regard se posa dans celui aussi vert de Lén. Sourire aux lèvres il se redressa un peu (allé les abdos) et déposa un baiser sur les lèvres de l’aéra.

- "Je crois que tu pourras me les enlever si tu veux…"

Il prit un air énigmatique et provocateur.
-"Je te le dis ou pas? Mmmm j’hésite… "

Il fit le contour du visage de Lén à l'aide de sa paume tout en laissant son regard se promener sur ce visage qu’il trouvait simplement parfait. Pardon? Simplement et parfait ne vont pas ensemble? Et bien dans ma phrase si! Puis il remonta jusqu’aux yeux couleur nature.

- "J’ai congé trois jours, donc… "Il porta sa main de libre sur la clé scintillante à son cou…

- "Si ça tient toujours je resterais avec toi trois jours. "

C’était vachement osé ça comme demande! En même temps faire dans la retenue n’était pas la qualité principale d’Eal. Mais à force de parler de ce qu’Eal n’a pas… c’est quoi ces qualités? Eu…Passons à autre chose voulez vous? Je précise encore c’est pas une question!

Trois jours avec Lén, ça pourrait vraiment être une nouveauté pour lui. Trois jours, dans son esprit c’était surtout trois nuits non consacré au dYsco et consacré à Lén.
Mais aussi, se lever et voir Lén, passer la journée avec lui et le soir, s’endormant à ses cotés. Cela pouvait paraître quotidien, mais pour quelqu’un qui généralement ne supportait personne en intimité c’était une nouvelle aventure! Une aventure qu’il désirait connaître et qu’il désirait longue!

Mais manger? Il devrait repasser chez lui, pour les habits et la nourriture. Parce que c’était bon la verdure, mais pas trois jours! Et puis il pouvait alterner, deux jours chez Lén et un jour chez lui. Dans le bateau qui lui servait de maison le temps de sa scolarité. Il faudrait qu’il en parle à Lén, mais avant ça il attendait la réponse de son compagnon.

Mais quoi quoi quoi ?

Lâchant sa fleur qui tenait dans ses cheveux, petit elfe fit un sourire à moitié gêné et à moitié taquin, avec une expression faussement énervée. Mais qu'est-ce qui pouvait bien faire rire Eal au point d'en avoir des larmes aux yeux ? Un mystère, encore un !

Peut-être parce qu'il se mettait dans tous ces états à cause des cheveux… Mais alors là Lén, même pour cela, n'avait jamais vu Eal rire aussi longtemps !

-Moqueur, va ! lui dit-il avec un sourire.

Mais dommage, le rire cessa quand petit elfe lui dit qu'il avait de l'herbe dans les cheveux. Et cela ne semblait pas l'enchanter plus que Lén ! Ce fut autour de ce dernier de rire, tout en fixant l'oréade avec des yeux amusés. Mais son rire à lui fut vite arrêté par un baiser.

Oh c'était vrai, il pouvait enlever lui-même l'herbe ? Petit elfe ne se le fit pas dire deux fois et commença tout de suite le travail, enlevant en premier lieu la brindille qui pendait sur le nez de son compagnon. Celui-ci dit alors qu'il hésitait à "le" lui dire… Et Lén se stoppa juste quelques secondes, mine interrogative peinte sur le visage mais sourire naissant sous la caresse sur le contour de son visage. Il ne put retenir un petit frisson.

Alors, de quoi, de quoi que tu hésites à me dire ? Allez dis, dis, dis !

Finalement, oubliant plus longtemps que prévu l'herbe dans les cheveux, petit elfe fit littéralement un petit bond de joie sur place en laissant échapper une grand cri tout aussi joyeux.

-Oh c'est vrai ? On pourrait passer trois jours ensemble ? Mais c'est merveilleux !! Ooooh je suis tellement content !

Lén entoura le cou d'Eal avec ses bras en riant. Mais c'était le rêve, pour lui, trois jours d'affilée ! Enfin, jours, surtout les trois nuits, puisqu'il disait ne pas travailler !

Enfin pour petit elfe, ce qui était dur surtout, c'était de ne pas plonger son compagnon dans l'ennui, surtout trois jours de suite. Il ne souhaitait pas lui imposer un train de routine, ni maintenant ni jamais ! Seulement pour quelqu'un d'aussi cadré que Lén, ce n'était pas mince affaire, la routine ç'avait été en très grande partie sa vie jusqu'à il y a trois jours.

-Et qu'est-ce que tu voudras faire ? s'empressa-t-il alors de demander. Tu as des idées ? Parce que j'en ai mais je ne suis pas sûr que ça tente ! On pourrait faire tellement de choses, mais j'ai peur que tu t'ennuies ! Quand on aura épuisé nos sujets de conversation, par exemple ! Oh là là !

L'air pensif, regardant le ciel en croyant y trouver des idées, Lén cherchait, cherchait. Il pensait avoir une myriade d'idées, mais dès qu'il se demandait si cela plairait à Eal, il lui semblait soudain qu'il n'avait plus beaucoup d'idée. Parce qu'il ne connaissait pas les activités favorites d'Eal.

Finalement, en retrouvant un grand sourire, petit elfe recommença à retirer soigneusement l'herbe coincée dans les cheveux de son compagnon.

-Quand on sera à la maison en tout cas, j'aurai quelque chose à te montrer ! Ne te fais pas d'idées, ce n'est pas du tout extraordinaire ! Oh mais j'y pense, en parlant de maison, tu veux peut-être que je fasse garder Cynn pour qu'elle ne t'embête pas ?

Il retira les dernières brindilles, et entreprit de glisser ses doigts dans les cheveux en bataille, s'amusant à démêler quelques mèches au passage mais sans forcer pour ne pas faire mal. Petit elfe regarda Eal dans les yeux, guettant ses expressions qui anticipaient souvent sur la réponse.

Un sourire charmé se fit sur le visage d’Eal. Il accueillit dans ses bras Lén et lui entoura la taille de son bras droit. Eal en profiter? Pas du tout son style…
La nouvelle avait vraiment l’air de réjouir son compagnon, l’idée en effet était tentante. Mais comment allait se passer ses trois jours? Au contact de Lén, il avait changé sa manière d’être, en tout cas en sa présence. Avec les autres c’était une toute autre histoire.
C’était simple en compagnie de Lén il était serein et aussi calme qu’avec la nature. Comportement bien étrange et il ne se reconnaissait pas réellement. Comme pouvait on changer ainsi en quelques jours? C’était un mystère, mais un mystère délicieux.

Quoi faire, Lén posa la question… bonne question!
Il avait peur qu’il s’ennuie, Eal s’ennuyer c'était possible, mais parfois, comme les félins il aimait bien paresser. Et avec Lén étrangement cette caractéristique se réveillait.
Il l’écouta parler, oui pas grand bavard il aimait bien écouter Lén qui ne se tarissait jamais.
Ce dernier avait des idées, ce qui n’étonna en rien le jeune homme. Par contre ses idées, il se doutait bien que ça n’avait pas grand rapport avec ce qu’il faisait généralement. Mais sait on jamais.

Il l’observa regarder vers le ciel et esquissa un geste du même ordre. Il n’y avait pourtant rien là haut. Il redescendit son regard et le posa sur le cou blanc de Lén. Il était sur qu’il n’était pas un ange? Il y ressemblait grandement pourtant!

Un sourire lumineux et le contact des doigts de Lén dans ses cheveux. Il se laissa totalement faire, en fermant les yeux doucement.

Il avait quelque chose à lui montrer? Voilà qui titillait sa curiosité! Qu’est ce que ça pouvait être… tout un tas d’idées le submergea. Des idées souvent étranges. Une nouvelle tenue? Un instrument de musique? Un légume inconnu (ça c’était pas très dur), un papier peint neuf?
Il rouvrit ses yeux et les posa dans ceux de Lén.

A mon avis gaillard, il attend une réponse de ta part!
Il commença par répondre sur le cas boule de poils...

- "Non, du moment que Cynn ne me dérange pas souvent …"

Car étonnamment la dite bestiole c’était prise d’affection pour lui. Ce qui étonnait au plus haut point l’oréade! Une bestiole pareille…

- "Sa présence ne me dérange pas. Et puis elle était là avant moi, je ne vais quand même pas la chasser " Termina t’il avec un sourire en coin.

Il s’y habituera c’était tout simple. On s‘habitue à tout à ce qu’il paraît, alors il allait bien voir. Il avait supporté la compagnie d’un lycan pendant quelques années, ça ne devait pas bien différer. C’était poilu, c’était canin, et ça manger ce qu’on lui donnait. Seule différence, la taille et peut être un tout petit sentiment de tuer…Pas grand chose en vérité.

Il referma les yeux quand Lén lui chipota dans la tignasse mais cette fois-ci, juste pour s’amuser. A chaque geste, Eal suivait le mouvement de la main, comme un chat que l’on caresse.

- "Et pour ce qu’on va faire, on verra bien, ne panique pas on trouvera surement… "
Il rouvrit les yeux et reposa son regard dans celui de son elfe.

- "D’ailleurs si tu veux, on pourra passer une nuit sur le bateau qui me sert de chambre et d’appartement en même temps… "

Une nuit sur un rafiot, Lén l’avait déjà fait? Il espérait que l’aéra n’est pas le mal de mer, cela serait dommage. Quoi qu’il avait un hamac, mais une place hélas. Il pourrait certes se serrer, mais le hamac risquait de rendre l’âme, il n’était déjà pas dans un état impeccable ayant suivi son maître à peu prés partout.
Il se rapprocha de Lén et frôla sa joue avec la sienne, pour lui murmurer un…

- "Alors c’est quoi que tu veux me montrer? "

… dans l’oreille en le serrant un peu plus contre lui.

Rassuré au sujet de Cynn, Lén hocha la tête. Elle était si démonstrative de sa joie ! Qu'elle saute sur lui lorsqu'ils rentreraient, cela ne le gênait pas, mais qu'elle saute sur l'oréade… Ce dernier apprécierait peut-être moins. Bah ! Petit elfe avait réussi (non sans mal !) à lui apprendre le "debout", "assis", "couché", il arriverait bien à lui apprendre le "pas embêter Eal" !

Toujours à jouer avec les mèches de cheveux noires, amusé de sentir Eal accompagner avec des mouvements de tête, il écoutait au fur et à mesure ses réponses. Et hocha une seconde fois la tête lorsque le jeune homme lui dit qu'ils trouveraient bien de quoi s'occuper. Il faudrait bien sinon Lén ne se pardonnerait jamais de ne pas trouver à s'occuper avec son compagnon ! Mais oui, ils trouveraient bien !

Et alors, Eal lui proposa même de venir sur son bateau. Quelques secondes, Lén parut surpris. Bateau… Bateau… Il lui demandait devenir au dortoir des Aquas ? Petit elfe eut un petit sourire, mais secoua doucement la tête.

-J'adorerais venir ! Mais je crois que je n'ai ni le droit ni la possibilité d'entrer dans un autre dortoir que celui de mon élément ! On pourra toujours essayer !

Et encore, à présent il n'avait plus rien à faire dans le dortoir des Aeras ! Quant à celui des Aquas, l'entrée ne lui avait même pas visible depuis la plage située tout en bas de la tour qui lui avait servi de dortoir. Il voyait juste l'île, loin dans l'eau. Et à propos d'eau… Ce n'était pas que Lén avait le mal de mer, mais il ne savait pas nager. Et s'il fallait nager jusqu'à l'île… Enfin cela il n'en était pas sûr, il avait bien vu les Aquas aller et venir, mais il n'avait jamais vraiment fait attention au fait qu'ils devaient nager pour atteindre leur île. Bizarrement, cela l'étonnerait un peu.

Cela aussi, il verrait bien !

Sentant la joue d'Eal effleurer la sienne, petit elfe échappa un petit rire, qui devint de plus en plus audible sous l'effet de la question posée. Ce qu'il voulait lui montrer ?

-Ah ça ! C'est une surprise ! Même pour moi, en fait, cela en sera une ! Enfin, je me doute un peu de ce que c'est, mais je n'y ai jamais ouvert jusqu'à maintenant !

Pensif, il leva encore une fois la tête vers le ciel. Il se mit à tenter d'imaginer ce qu'il allait découvrir ce soir... Oui, il voyait à peu près ce que cela pouvait être. Mais la chose en elle-même n'était pas le plus intéressant selon lui… Si c'était bien ce à quoi il pensait ! Il espérait juste que ce n'était pas comestible, sinon, depuis le temps que cela traînait… Oh, berk. Non, impossible, sinon sa mère ne lui aurait jamais dit d'attendre le bon moment pour y ouvrir, avec un clin d'œil de surcroît !

Et par ailleurs, lorsqu'il l'avait eu dans la main, il avait bien senti que ça ne ressemblait pas du tout à des gâteaux… Ou alors des gâteaux qui avaient un gros problème ! A cette pensée, Lén laissa encore échapper un petit rire. Il regarda encore Eal dans les yeux, lui souriant. Soudain petit elfe se dit que se noyer dans ces yeux lui avait manqué ! Comment avait-il pu passer autant de temps depuis le réveil de l'oréade à avoir ses yeux sous les siens sans s'être laissé aller à les regarder sans plus pouvoir s'en défaire ? Pas bien, ça, Lén !

-Mais je te répète que ce n'est pas extraordinaire ! Surtout pour toi !

Lén rapprocha son visage de celui du jeune homme et posa ses lèvres sur les siennes. Et il se dit, une fois le baiser fini, qu'il aurait préférer le faire durer plus longtemps. Alors il en donna un autre, tout joyeux.

-Ce qu'on peut faire, dit-il après un silence, c'est que si ce soir tu veux aller quelque part en particulier, tu m'y attends et je te rejoindrais avec la surprise ! J'espère que c'est quelque chose qui s'emmène avec soi… Mais normalement oui ! Oh, bien sûr, on a encore un peu le temps d'ici ce soir !

Il prit un air de réfléchir un moment et finit par demander avec une mine malicieuse :

-Alors… On parle ? On se promène ? Ou je parle et tu te promènes ? Ou on reste là, on se repose ? Tu es peut-être encore fatigué, non ?

Et blah, et blah, et blah…

Pour entrer dans le dortoir c’était facile, il suffisait de marcher sur l’eau. Enfin facile, pour les aquas oui, mais pour les autres alors là…Il suffirait qu’il le porte sur son dos non? Ça ne marcherait pas? C’était à essayer. Mais si c’était réellement impossible, Eal trouverait bien une chambre à louer en ville. Il avait économisé suffisamment pour pouvoir se le permettre. Et puis ainsi il n’aurait pas l’impression de squatter trop chez Lén.

La curiosité était à son comble. C’était une surprise, même pour lui? Pourquoi il avait une mauvaise impression. Qu’est ce que ça pouvait être, que Lén n’avait pas encore ouvert, et qui amuserait sans doute les deux jeunes gens. La mine hésitante d’Eal ne mentait encore une fois pas.
L’expression de Lén sembla vraisemblablement dire qu’il ne savait pas non plus ce que c’était et qu’il imaginait sans doute la -surprise-.

Ce n’est pas extraordinaire, surtout pour toi…
Qu’est ce qui ne pouvait pas être extraordinaire surtout pour lui? Mmm de la viande? Non, sans doute que non, de l’alcool? Plus plausible, mais étrange tout de même se trouvant chez Lén.
Dans sa grande réflexion, il sentit les lèvres de Lén toucher les siennes et savoura ça, deux fois.
Il lui rendit son sourire et l’écouta plus attentivement. Se rejoindre après? Bonne idée, il pourrait ainsi se changer, car un haut blanc, parsemé de taches d’herbes c’était vraiment pas très sérieux. Et puis, la tunique de Lén n’était peut être plus non plus en état.

Ses yeux se firent plus taquinant, un vrai moulin à paroles!

Plusieurs solutions s’offraient à eux. Et Lén les énonça avec brio. Ce qui tira de nouveau un sourire chez l’oréade. Rester coucher, là, n’était peut être pas une bonne idée. Ô bien sur, lui pouvait flemmarder longtemps, et même dormir, mais il doutait que ce soit dans l’habitude de Lén.
Alors se promener lui semblait la meilleure idée. Quant à qui allait parler, ils verraient bien.
Si Lén avait besoin d’organisation, c’était pas du tout l’habitude d’Eal.
Qu’est ce qu’ils pourraient faire? Eal avait bien une idée, mais cela ne pouvait peut être pas amuser Lén.

- "Ce soir je suis partant, comme ça on aura le temps de se changer et d’être un peu moins… en osmose avec la nature… "

Clin d’œil à l’état de leurs habits pour le moins verdoyant et à l’état des cheveux d’Eal. Un peu plus en osmose avec la nature grâce au herbes qui résistaient aux mains de Lén.

- "Tu t’es déjà rendu au dYsco? "

C’était la journée, il n’y avait donc pas grand monde. Il pourrait à loisir lui faire visiter les lieux et qui sait, lui refourguer ses boissons surprises… eu… lui faire goûter ses délicieux cocktails.

- "Ou peut être que s’enfermer n’est pas la bonne solution… as tu une autre proposition? Peut être simplement en se baladant dans les rues, ou aller boire un verre, ou encore… "

Quoi déjà plus d’idées? Oui ben quoi, Eal n’était pas un organisateur d’animation, il faisait les choses au fur et à mesure. Mais un sourire plus que moqueur se fit sur son visage.

-"A moins que je te montre les toits de la ville, tu verras de là-haut on a une magnifique vue. "

Et c’était reparti. Évidement dans son esprit, il ne pensait plus à sa chute et à ses écorchures, ni à la cicatrice qu’il possédait désormais à une de ses mains. Il pensait juste à ce qui c’était passé avant. Avec ce maudit piaf, qui avait soudainement disparu, laissant son regard se poser sur un Lén sous un arbre. Il avait le vertige, cela était évident, il ne savait peut être pas monter, mais ça c’était facilement réglable. Il le porterait, avec un bandeau sur les yeux. Simplement.
Mais c’était peut être pas si simple pour le cœur de Lén.

En osmose avec la nature… Sans se départir de son sourire, Lén réussit à enlever encore quelques brindilles d'herbes récalcitrantes qui s'accrochaient encore vaillamment aux cheveux d'Eal. Vraiment une drôle d'osmose, à présent ! Mais qui avait été si véridique, plus tôt…

Lén ? Lén, reviens parmi nous, tu rêveras ce soir !
Ah ? Euh oui, pardon…

Petit elfe en termina avec une brindille rebelle, mais abandonna devant d'autres plus coriaces. Il retira ses doigts de la tignasse couleur ébène après avoir joué dedans encore une fois, écoutant Eal avec autant d'attention.

Le d'Ysco… Ouhlàlà ! Endroit que Lén avait toujours pris soin de ne pas fréquenter ! Exactement le genre d'endroit qui le mettaient mal à l'aise. L'ambiance l'étoufferait et il craquerait sans raison apparente aux yeux des autres. Evidemment, petit elfe ne voyait cela que de nuit. Il n'avait jamais pensé que cela ouvrait le jour… C'était censé être une boîte de nuit, non ? De toute évidence, il ignorait simplement cela car cet endroit ne l'avait jamais intéressé en quatre ans.

Après, à y aller avec Eal, pourquoi pas ? Il se contenterait de visiter, cela lui donnerait une idée du cadre dans lequel son compagnon travaillait.

-Je n'y suis jamais allé, avoua-t-il très simplement.

Mais d'autres idées arrivaient. Oui, rester enfermés ce n'était peut-être pas terrible ! Se balader, boire un verre… Cela disait bien à Lén. Par contre, la dernière proposition… Bizarrement cela lui disait moins…

Car contrairement à Eal, petit elfe pensait à la chute du toit. Et si cela arrivait encore ? Surtout à lui, qui avait le vertige. Il serait bien capable de s'écrouler sous l'effet du vertige, cette peur incontrôlable du vide. Le simple fait de regarder en bas lui faisait monter à la tête tous les scénarios de chutes possibles et imaginables, et, perdu dans cette peur de tomber, il commençait à trembler. Allez tenir debout sur les toits de cette Cité ! Tous pointus ou presque !

Seulement, Lén y voyait aussi un moyen de voir un beau coucher de soleil, dans une heure ou deux pas plus. Il voulait voir ce spectacle avec Eal, et ce dernier disait que la vue était magnifique là-haut. Alors, même s'il risquait tout et surtout d'affronter l'une de ses (ô combien nombreuses) peurs, il ferait plaisir à Eal et monterait avec lui. Comme pour le d'Ysco.

-Euh… commença-t-il, indécis. On pourrait tout faire, oui… Mais pas tout aujourd'hui !

Avec un air très inquiet, il débuta par :

-On… On peut aller voir le coucher de soleil sur les toits… Mais… J-je ne sais pas grimper, et tu sais que… Enfin, le vertige… Mais peut-être que si je ne regarde pas en bas… Je peux me cacher les yeux, si besoin ! Par contre j'ai encore peur d'une chute, alors… Tu ne me fais pas une frayeur comme l'autre fois, hein !

Lén se mit à rire doucement, et son expression inquiète disparut peu à peu. Il continua d'une voix de plus en plus assurée :

-Et ce soir on peut… Eh bien aller boire un verre ! Au d'Ysco, si ça te fais plaisir que je vienne ! Et pour un autre endroit, peut-être demain ! Ou, si tu préfères aller dans un endroit assez calme ce soir, et même manger, et passer au d'Ysco dans la journée de demain ! Et…

Son sourire revenu venait de disparaître déjà, aussi lentement que son air inquiet de plus tôt. Il soupira pour lui-même et contre lui-même, se rendant compte du planning qu'il dressait. Les plannings il n'en voulait plus. Ou alors des flexibles. Il aimait Eal, pas quelqu'un comme lui, petit elfe. Soit pas quelqu'un de rangé.

Alors il devait apprendre à faire les choses comme elles lui venaient, de temps en temps. Il devait apprendre tellement de choses avec Eal ! Cela était loin de lui déplaire, mais il savait que se sortir de sa routine ne lui serait pas facile !

-Pardon… Il vaut mieux faire comme cela nous prendra sur le moment !

Et hop, son sourire et sa mine réjouie étaient de retour !

Il n’y était jamais aller… cela n’étonna qu’à moitié l’oréade, l’ambiance et certaines fréquentations n’étaient pas recommandables. Et il imaginait mal Lén dans la foule.

Pourtant, cela n’était pas réellement normal, que encore maintenant le dYsco ne soit fréquenté que par une certaine classe de gens. Plus il y avait de monde, plus il faisait des bénéfices et il rendait l’endroit un peu moins réservé toujours au même personne. Le dYsco était en même temps un endroit principalement vivant la nuit. L’heure ou généralement les gens dorment et il n’était pas une taverne, ni un salon de thé. Il faudrait qu’il pense à changer ça. Un peu comme cette soirée autour des feux dans la prairie proche de la ville. Il y avait du monde, les boissons coulaient à flot et certaines personnes dansaient. Une idée germa dans son esprit. Mais il revint sur terre, la mettant de coté et fixa son attention sur Lén.

Il avait trop parlé? Étonnant non? Son elfe sembla perturbé. Oui visiblement il avait trop parlé. Il tacherait de réduire encore son quota de mot.
Le toit… et le couché du soleil. Mais oui! Il n’y avait pas fait attention, mais le temps ne cessait pas de s’écouler parce qu’il était avec Lén! Le soleil avait déjà commencé sa descente.

Eal se redressa complètement, assis désormais en face de l’aéra. La grimpette sur un toit avait l’air de paniquer Lén. Cela était compréhensible vu qu’il avait déjà eu la même expression l’autre soir.

-"Je te porterais. " Répondit il avec un sourire en coin.

C’était si simple et puis Lén n’avait pas l’air d’être très lourd. Les toits de la ville, ô délices, ô somptueux toits, qui n’étaient pas aussi glissant que les toits entretenus des résidences pavillonnaires.
Tomber? Jamais sur un toit du centre, il était bien plus habitué à ses toits là qu’aux autres.
Sentir sa main agripper le rebord délavé, se coucher sur une pente forte, donnant presque l’impression qu’un simple coup de vent pourrait le faire tomber. Tout ses toits à perte de vue. Comme une mer d’habitation un autre monde. Plus haut. Plus beau.

Tandis que Lén faisait son planning, Eal l’écoutait en levant un sourcil. Il ne manquait plus que les heures et ce serait organisé comme une horloge. D’ailleurs son compagnon sembla s’en rendre compte. Et s’excusa aussi vite. Rhalala, il était mignon avec une telle expression!

-"Oui, tu as raison, on fera ça comme on le sentira. Avant je te propose juste qu’on aille se changer et qu’on se donne rendez vous quelque part."

Il leva les yeux au ciel, regardant les nuages qui commençaient à couvrir le ciel qui était encore azuré quelques heures plus tôt.

- "Car j’imagine qu’il va faire froid ce soir, et il ne s’agirait pas d’attraper une maladie…"

Satané temps qui changeait depuis quelques jours. Encore plus froid qu’en temps normal et ça c’était vraiment pas supportable. A croire que quelque chose se préparait et que c’était les prémices.

Tout doucement il esquissa la relève et finit debout, avec ses habits sur le bras. Il tendit la mai à Lén pour qu’il puisse se relever plus facilement. Si il voulait voir le couché du soleil, il devrait partir maintenant et ne plus trop tarder. Mais surtout s’habiller… et… à enlever la tunique c’était facile… mais à la remettre, peut être que Lén mettrait un peu de temps.

La vie était différente à deux. Pas moins agréable, bien au contraire mais différente. Et peu à peu, Eal savourait ce début de nouvelle vie avec Lén.

C’était un vrai miracle non? Comment deux personnes littéralement opposées c’étaient mises ensemble. Quand on connaissait le caractère joyeux et si pur de Lén, et quand le sale caractère d’Eal se mettait en marche, difficile d’imaginer qu’ils puissent ne serait ce que dépasser le stade de se supporter.

Ah, Eal le porterait… Lén se contenta d'hocher la tête en souriant, pas encore totalement rassuré. Bien sûr, qu'Eal le porte, cela lui arrangeait déjà cette histoire de ne pas savoir grimper ! Il avait juste peur de le déranger là-haut, à s'agripper à lui sans arrêt en poussant des"Mon Dieu !", "Oh là là" et autres "Eaaa-a-a-a-a-al !!"

Mais il se promit intérieurement de faire un effort. De toute façon, s'il ne regardait pas ni en bas ni sur les côtés, tout devrait très bien se passer !

Aïe aïe, oui, il venait de faire une bêtise en exposant un planning ! Heureusement qu'il s'était excusé et qu'Eal avait renchéri sur ce qu'il venait de dire, car il avait vu son lever de sourcil signifiant que dresser un pareil emploi du temps n'était vraiment pas pour lui. Lén rougit et détourna le regard quelques secondes. Puis revint sur l'oréade, qui proposait de se changer et de se donner rendez-vous ailleurs.

Petit elfe s'exclama alors :

-Oui, bonne idée ! Euh… Et coucher de soleil, avant ou après ?

Autant monter le plus vite possible ! De un parce que le soleil amorçait déjà sa descente, et de deux parce que plus Lén attendrait, plus vite ce qui lui servait presque de courage pour accompagner Eal sur les toits disparaîtrait.

Et tiens, comme le disait l'oréade, il ferait certainement froid ce soir… S'ils tardaient trop à se changer, ils risquaient bien d'attraper quelque chose ! C'était frais que déjà la journée il faisait frais, mais le soir… Chez Lén, c'était fenêtre fermées direct ! Même avant, il passait quelques nuits avec une ou deux fenêtres d'ouvertes dans la chambre. Mais depuis peu, non… Il se réveillait déjà glacé lorsqu'elles étaient fermées ! Pourtant l'hiver était encore loin…

Il tenta d'abord de se lever tout seul, main à peine sur un pied il retomba sur le derrière. Il échappa malgré lui une petite grimace. C'est que… Il devait avouer qu'il avait un peu mal… Mais il oublia vite et retrouva très rapidement son sourire.

-Ouïe ! Tu m'as vraiment mis à l'envers !

Il rit brièvement aux éclats, puis prit la main qu'Eal lui tendait alors. Il se releva, plutôt lentement. Comme il chancelait, il serra encore un moment la main de son compagnon pour pouvoir se maintenir debout. Et quand il fut enfin stable, il s'écarta du jeune homme pour pouvoir remettre sa tunique.

Il la remit assez vite, il ne s'agissait que de l'enfiler. La pauvre tenue était un peu tâchée et froissée… Mais comme Lén se le disait plus tôt, de toute manière, il devrait la renvoyer décorer ! Et le temps qu'elle parte et qu'elle revienne, ce n'était pressé de la remettre ! Il n'aurait qu'à la laver, pour éviter du travail aux autres.

Petit elfe refit les nœuds dans son dos à tâtons, mais sans problème ; Il y avait déjà fait ce matin et d'autres fois avant ! Il galéra juste un peu pour les récupérer, tournant sur lui-même comme un chat courant après sa queue. Lui cherchait les rubans ! Tout en terminant, il regarda à nouveau Eal, tout sourire :

-Hihi ! Trois jours avec toi, et on commence déjà par des sensations fortes ! Ca promet ! Je vais devoir m'accrocher le cœur !

Lén regarda au sol et chercha le petit bouquet qu'il avait fait plus tôt… Mais il ne le retrouvait pas. Il ne savait plus où il l'avait posé, avec tout ça ! Tant pis ! Aussitôt il se baissa et cueillit de nouveau quelques fleurs en attendant qu'Eal ait fini de se rhabiller. De temps en temps il se relevait pour suivre un papillon qui voletait au gré des rubans et des paillettes de son vent, puis il s'arrêtait de nouveau et cueillait encore quelques fleurs.

Soudain, quelques petites questions lui vinrent à l'esprit… Comme quoi il trouvait son inspiration dans les fleurs ! chacun son truc ! Il se rapprocha de son compagnon, tout en l'invitant d'un geste à venir à lui pour qu'ils se mettent à marcher.

-Dis-moi, on a quelle sensation sur les toits ? C'est beau comment ? Et le d'Ysco, ça ressemble à quoi à l'intérieur ?

Les yeux brillants de curiosité, il voulait désormais savoir ce que son compagnon trouvait à ses endroits pour vouloir l'y emmener !

Couché du soleil avant ou après? C’était quoi cette question? Après il n’y avait plus rien à voir non? Il parut quelques instants interrogatif puis s’hasarda à une réponse.

- "… Avant "

Il le regarda se lever péniblement, d’abord seul. Et tomba aussi sec sur les fesses. La grimace n’échappa pas à l ‘oréade. La première fois il était vrai que c’était douloureux, surtout que le stress en plus faisait généralement crisper la personne, et c’était pas recommandé. Il valait mieux être totalement décontracté. Il eut un sourire en coin.

- "Ça va hein… "dit il en prenant une moue gênée.

Il serra la main de Lén et l’aida à se relever. Ils restèrent ainsi pendant plusieurs minutes, Eal ne voulait pas lâcher son elfe avant qu’il ne soit bien stable sur ses deux pieds. Il ne manquerait plus que la première fois le traumatise à vie et que Eal devait le porter jusqu’à chez lui.
Ils se lâchèrent enfin la main. L’oréade regarda l’aéra lors de son rhabillage et s’étouffa presque de rire.

Pour calmer ça, et surtout perdre cette habitude de se marrer dés qu’il voyait les mimiques de Lén, il enfila son pantalon, remit son haut blanc à longues manches et dut s’asseoir pour réajuster ses bottes. Assis quelques instants au sol il regard Lén gesticuler pour refaire les nœuds.
Eal se releva et plaça ses mains dans les poches, sourire aux lèvres.

Trois jours avec…

Les mains toujours dans les poches il inclina de la tête.

- "Tu peux parler et moi alors… "

Laissa t’il s’évaporer dans l’air pendant que son visage prenait un sourire taquin. S’il croyait que c’était facile de lui résister , impossible! Être avec quelqu’un, juste comme ça était bien différent quant il y avait des sentiments. On faisait plus attention, on était moins brutal, des actions qu’Eal n’aurait jamais pensé faire, après tout les autres il s’en moquait. Leur vie lui était indifférent!

Le jeune homme d’un coup de la main remit ses cheveux en arrière, sans grand succès, mais tout de même certaines mèches acceptèrent de se placer convenablement. C’était déjà ça. Il aperçu une brindille dépassait de sa tignasse et tenta de l’enlever en tirant dessus. Moins doux que Lén, chez lui c’était plutôt radical. Il s’arracha quelques cheveux mais eut l’herbe insolente. Aha victoire! Victoire mitigé, il y en avait quelques unes.

Son regard s’arrêta sur Lén, qu’est ce qu’il cherchait? Il baissa le regard mais ne vit rien sur le sol. Levant un sourcil ses yeux s’arrêtèrent sur la ville qui se profilait au loin.
Une ville de loin c’était beau!

Sa ville, dans le désert quant il l’avait abandonné était aussi baignée par le soleil. C’était le matin, et la température était déjà haute. C’était là, dans la caravane qui l’emmenait loin qu’il s’était coupé les cheveux, abandonnant cette longue tignasse en même temps que ses pseudos amis. Se couper les cheveux. Oui il devait le faire. Plus question de porter à nouveau cette chevelure.
Il porta sa main sur ses cheveux et parut se perdre dans ses pensées.
Quitterait il cette ville? Plus que certain, mais quand? Et puis si l’occasion se présenterait la protégerait il? Peu sur! A ses yeux, il n’y avait que Lén d’important. Mais si Lén le lui demandait? Le ferait il?

Toujours les yeux perdus au loin, ce qu’il vivait lui semblait une autre vie. Il ne s’y ferait sans doute jamais, peur que cela disparaisse ou peur qu’il ne s’en lasse? Il secoua la tête. Peur qu’il disparaisse comme les autres même si c’était impossible ça lui trottait toujours dans la tête. Comme une mauvaise herbe.

Il perçut le mouvement de Lén, mais resta une dizaine de seconde à regarder cette ville à l’horizon.
Comment c’était sur les toits?
Un sourire en coin se fit, et il laissa son regard se poser sur Lén. Comment lui expliquer ce qu’on ressentait sur les toits? C’était assez dur, la première fois, si son souvenir était bon, c’était lors de son apprentissage, avec les brigands. Ils l’avaient forcé à se hisser sur un toit pour trouver un bon équilibre en combat de terrain. Pour être conscient de son corps et de son poids.

- "C’est la liberté… un peu comme dans le désert, rien à perdre de vue, rien que toi et cette étendue de formes. "
Il baissa un peu le regard et commença à marcher comme l’avait suggéré Lén.

- "Tu te sens incroyablement seul, mais si léger. "

La tonalité était presque celle d’un enfant qui racontait son plus beau rêve. Oui il aimait ses moments seuls. Et dans chaque villes, cette bulle existait. Vous en connaissez beaucoup qui montent sur les toits? Non! Et bien justement, les rares initiés étaient souvent seul là haut.

- "Pour le dYsco, c’est grand, je ne vois que ça, c’est grand, plusieurs salles et des employés assez amusant.. J’aime bien en torturer quelques uns… "Finit il par dire sourire carnassier sur le visage tandis que son regard c’était relevé et posé sur Lén.

Il aimait terroriser les nouvelles recrues… et alors? Ils le savaient tous, et ça n’empêchait pas le bon travail! Alors autant en profiter.

Le retour à la réalité de Lén, et les questions bêtes avec ! A la réponse d'Eal, la stupidité de sa question se fit très évidente, et la réponse lui sembla soudain plus claire que lorsqu'il la pensait. En même temps, petit elfe n'ayant pas tout compris, il avait mélangé l'ordre des choses qu'ils devaient faire, et croyait que l'oréade voulait se changer avant de voir le coucher de soleil. Il avait suffit à Lén d'entendre la réponse pour que soudain l'illumination se fasse : Evidemment, débilou, vous n'avez plus le temps !

Il se contenta d'hocher la tête et sourit, un peu gêné d'une telle question.

Enfin, après s'être habillé et qu'Eal ait fini lui aussi, il s'était tourné vers lui pour lui parler de nouveau. "Tu peux parler et moi alors"… Lén éclata de rire. Eh bien ils s'accrocheraient tous les deux !

Son nouveau bouquet en main, le jeune elfe se rapprocha de son compagnon en sautillant et ils commencèrent à prendre la direction de la Cité. Lén entoura le bras d'Eal avec le sien et l'écouta en souriant. Il posa sa tête sur son épaule et tenta de tout s'imaginer, les yeux dans le vague. Il s'imaginait la vue du toit comme la lui décrivait son compagnon ; Il s'imaginait là, avec le ciel en haut et en bas, jusqu'à l'horizon, des toits et des toits.

Se sentir seul et léger, par contre, Lén n'avait pas besoin de monter sur un toit pour se sentir comme cela. Il pouvait s'évader ainsi à loisir au beau milieu d'un endroit bourré de monde. Il lui suffisait de fixer un point que personne ne regardait parce qu'à leurs yeux ce point ne représentait rien, et il partait déjà ailleurs. Dans un échappatoire qu'on ne pouvait pas… Enfin plus lui voler. Ses rêves. D'un regard sur le côté, s'attardant sur un détail que tout le monde considérerait comme absolument insignifiant, petit elfe disparaissait ailleurs, très loin des gens. Jusqu'à ne plus les voir ni les entendre.

C'était d'ailleurs ce qu'il faisait en partie en ce moment, mais là il entendait encore Eal. Logique, il avait besoin de l'écouter pour savoir quoi s'imaginer ! Dans son esprit, la simple vue de toits sous le ciel orangé l'inspirait. Son vertige ? Il n'y pensait même plus ! Il ne songeait plus qu'à monter là-haut pour voir ce panorama, qui lui plaisait déjà dans son imaginaire.

Lorsque l'oréade en vint au d'Ysco, Lén déconnecta de sa rêverie, même si l'image qu'il se donnait restait toujours bien ancrée en lui. Il leva la tête vers son compagnon et sourit. Bon, avec ça, il se représentait moins bien le d'Ysco, mais qu'importe ! Pour Lén, ce qui était grand était forcément rempli de surprises !

-Oh, Torturer ? répéta-t-il en haussant un sourcil et en souriant largement d'un air amusé. Enfin, s'ils restent c'est que ça ne doit pas leur faire mal plus que cela !

Il rit de nouveau. D'ordinaire, il aurait lâché un "ce n'est pas gentil !", mais il comprenait que de toute façon ce genre de paroles n'avait pas d'impact sur Eal, et qu'en plus cela sous-entendait que Lén voyait la vraie torture avec les instruments affreux et tout ce qui s'en suivait !

Non, il voyait à peu près le genre en commençant à connaître et comprendre de mieux en mieux l'oréade. Et contrairement à ce qu'il faisait sur certaines personnes, il ne s'imaginait pas tout et n'importe quoi, et ne cherchait pas à tirer des conclusions au moindre détail : Il ne voyait que ce que le jeune homme voulait montrer de lui et n'y jugeait pas. Il suivait simplement.

En ce moment il le voyait bien en train d'administrer de force à un de ses collègues un cocktail surprise comme il en avait servi un à Tina ! Cette pensée lui arracha un autre petit rire, pour lui-même.

-Je me demandais ce qui m'attendrait sur les toits et au d'Ysco, j'avoue que je n'étais pas bien rassuré ! Maintenant plus tu m'en parles et plus j'ai envie d'y aller !

Comme ils se rapprochaient de plus en plus de l'entrée de la Cité, Lén lâcha le bras qu'il tenait et s'éloigna de quelques centimètres d'Eal, puis se remit à gambader joyeusement entre deux accroupissements afin de cueillir encore des fleurs.

-Avec toi, je vais faire des choses que je n'aurais jamais osé faire tout seul ! Ou faire tout court !

Rester des heures sous la pluie, monter sur les toits, mettre les pieds au d'Ysco, ne serait-ce que d'avoir passé ce moment si particulier cet après-midi… Qui sait ce qui attendait encore petit elfe… Mais depuis quelques heures, il se sentait capable de tout vaincre, de tout supporter. A sa manière, forcément !

Il revint vers l'oréade et cette fois il prit la main d'Eal. Souriant, il l'entraîna plus vite vers l'entrée d'Elament.

Ven 8 Sep 2006 - 20:03

Ça ne doit pas leur faire plus mal que ça? Ça dépendait des humeurs de l’oréade, mais chut, laissons Lén penser qu’Eal n’irait pas jusqu’à faire réellement mal à un de ses employés…
Son regard voyageait entre l’elfe et le paysage devant lui, histoire de ne pas se planter sur le chemin de retour, ça serait ballot!

Lén n’était pas rassuré pour aller sur les toits, il l’avait remarqué, Lén avait comme qui dirait un petit problème de vertige? Mais il changeait de comportement et de position au fur et à mesure de leur relation, ce qui posa une question à l’oréade. Et lui, changeait il? Il ne serait pas juste que seul Lén s’habitue! Les mains dans les poches, Lén à son bras ne le resta pas longtemps. Le voilà qui commença à gambader dans les herbes et à cueillir des fleurs. Un sourire en coin naquit sur le visage du jeune homme.

Il faisait des choses qu’il n’aurait jamais fait, et bien là, ils étaient deux!
Pourtant il y avait toujours cette peur, cette peur qui lui faisait entendre certains murmures désagréables. Cela durerait il? Ce bonheur… Il ferait tout pour que ce soit le cas. Mais ferait il assez?

Il sortit de cette pensée négative quand Lén lui prit la main et l’entraîna vers la citée. Eal surpris faillit trébucher mais emboîta le pas à son compagnon.

Le ciel commençait à rougeoyer, il se teintait de milles couleurs de feu. Il était bien trop tard pour un quelconque détour il fallait se hâter pour atteindre un toit suffisamment haut!
La main dans celle de Lén, l’oréade se mit à courir entraînant l’elfe.

- "Vite Lén! Sinon il sera trop tard! "

Ils atteignaient les ruelles maintenant et Eal lâcha la main de Lén, son regard porté vers le ciel, recherchant une maison propice à l’escalade. Sans le faire exprès, il reprit ses anciennes habitudes et évita les quelques obstacles avec facilité. Courir dans une ville avec des habitants, en essayant de semer des poursuivants c’était dans ses habitudes. Évidement il n’aurait jamais pensé le faire avec la personne la plus cher à son cœur.
La vie réserve toujours des surprises…c’est amusant.

Plusieurs minutes plus tard, il s’arrêta et trouva enfin un toit qui lui convenait. Il reprit sa respiration et s’aperçu qu’il ne tenait plus la main de Lén. Il regarda sa main puis se retourna presque pris de panique. Ce serait pas malin si ils c’étaient séparés aux détours des ruelles!

[[désolé du retard et de la grandeur minuscule de ce message…snif… ça te dit d’ouvrir dans les ruelles? Enfin si tu veux voir le couché de soleil évidemment…]]

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