Il lui avait fallu une bonne dose de courage et d'alcool de poire avant de se décider.
Se décider à remettre les pieds dans cet endroit.
Cet endroit qui avait était sa maison pendant quelques temps.
Quelques temps, pas si lointain que ça, où la Forêt la possédait.
La possédait au sens propre du terme.

Bref, Alatariel en ce moment même marchait d'un pas peu sur, dans un petit chemin, dans la Forêt Darke.

Elle la connaissait cette Forêt, dans ses moindres détails.

Et oui, elle la connaissait pour son plus grand malheur. Jamais elle n'avait voulut tout ça. Jamais.

Bleiz trottinait à ses côtés. Flairant quelques pistes encore chaudes de lapins ou de blaireaux. Non pas de blaireaux, leur viande était trop dur. Tiens si il pourrait se mettre un petit lapin sous la dent, ça ne serait pas de refus ! Tournant la tête vers sa maîtresse, il se dit que le moment était mal choisis pour partir en chasse !

La drow marchait un peu au hasard, laissant ses pieds l'amenaient là ou ils le voulaient. A chaque fois qu'elle leur avait laissé le commandement, ils avaient bien choisies, jamais d'erreur et Alatariel ne regrettait jamais.

Au détour du chemin, une souche.

Les pieds n'hésitèrent pas longtemps, ils amenèrent le corps entier et le fessier décida de s'y assoir, pour le plus grand plaisir des jambes qui purent ainsi se reposer.

Alatariel laissa Bleiz s'en aller, elle avait bien sentit qu'il avait envis de grignoter et si elle ne voulait pas qu'il saccage tout dans le café, mieux valait le laisser courir dans la forêt ! En attendant, elle rumina de sombres pensées.

(Viendez les gens !)

Bleiz déboula à côté de sa maîtresse, les babines et les poils encore tachés de sang. Sa langue pendait et ses yeux exprimait le contentement du loup.

Alatariel en le voyant sourit, distrètement elle le carressa entre les oreilles, là où son pelage était le plus doux.

D'un coup, l'animal flaira quelque chose d'inhabituel, ses deux oreilles se couchèrent et il commenca à gronder en dévoilant ses crocs.
La drow alarmé par son comportement releva vivement la tête.

Elle le vit.

Un ange trainant un ours. Elle faillit éclater de rire devant cette situation, mais se retint. Le monde changeait vraiment en ce moment, il y a un siécle, jamais un ange ne se rabaissé à faire une tâche aussi vil et à supprimer la vie d'un innocent.

Se rappellant où elle était et le danger qui y rodait, elle se mit sur ses gardes, regardant toujours l'inconnu mais sans lui adresser un mot.
Ses deux mains étaient sur la tête de Bleiz, pour éviter qu'il ne saute à la gorge de l'ange, race qu'il n'avait jamais aimé.

Alatariel le regarda faire tout son cirque. Elle en avait connu des anges, voulant la paix et le bonheur sur terre. Très peu pour elle, elle doutait que les gens veulent la paix et le bonheur, ils cherchaient tous la même chose : le pouvoir, l'argent.
La seule solution a tout ça ? La mort, leur mort.

"Je m'appelle Alatariel Tiwele, elfe noire."

elle savait pertinement que sa race se voyait comme le nez au milieu de la figure, mais elle ne pouvait pas s'en empêcher de le préciser. Un instinc grégaire surement. Dès qu'elle rencontrait des "gentils", une petite voix dans sa tête lui répétait inlassablement des vulgarités.
Quand elle avait été plus jeune, elle avait cru pouvoir passer outre, mais plus elle veillissait et plus elle vivait, plus elle se rendait compte qu'elle voilait la face, les autres races n'aimaient pas les drows et les drows ne les aimaient pas !

Bleiz sentait l'humeur de sa maîtresse et était de plus en plus difficil à maintenir. Alatariel lui donna une tape sur le museau en murmurant quelques parôles. L'effet fut immédiat, le loup se coucha docilement à ses pieds et s'occupa de se nettoyer.

"Bleiz, mon loup" dit-elle avec une légère intonation.

L'animal trompait tout le monde, les gens le prenaient seulement pour un loup, certe très intellignet, mais un simple loup. Grand bien leur face !

Par Lloth, Alatariel était encore tombé sur un gars qui raconte sa vie au premier venus. Mais pourquoi c'était tombé sur elle ?
Si elle aurait put, elle se serait tapé la tête contre les arbres. Pas moyens d'être tranquille dans cette fichue forêt.

En le voyant s'approcher, style "et si on devenait amis-amis pour la vie", la drow ne put^empêcher un frisson de lui parcourir le corps. Il ne manquerait plus qu'un ange la prenne en amitié. Mais pourquoi ça tombait toujours sur elle ?

Pour ne pas paraître impolie, elle répondit calmement, mais de sa voix la plus froide, pour qu'il ne poursuive pas sa conversion,

"En effet, j'habite à Elament. j'y travaille également"

Pas la peine de lui déballer sa vie et son lieu de travail, ça se trouve ils serait capable de venir la voir et de lui demander de lui payer un café !

(Désolée, mais Alatariel est trop froide et distante avec les gens !)