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 Sur les marches du Marché [Dierebel/Matthew]

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Matthew Sombrelune
Matthew Sombrelune
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MessageSur les marches du Marché [Dierebel/Matthew] EmptySam 19 Mar 2011 - 20:58

La marché des lueurs... Matthew s'y rendait plutôt régulièrement. Bien qu'étant devenu Chevalier Démoniaque, il poursuivait parfois ses activités de voleur, pour ne pas perdre la main. Et ce marché était le lieu parfait pour faire disparaître certaines pièces de son butin un peu trop repérables. Par le passé, il existait déjà un marché parallèle à Elament, mais très peu connu, et bien évidemment pas forcément très autorisé. Mais les choses ayant changé, maintenant ce genre de lieu était devenu officiel. C'était même un des principaux endroits où on pouvait rencontrer des gens, se faire connaître, et d'autres. Mais le système de troc restait tout de même un peu particulier.

Matthew s'y rendait en cette journée dans le but de trouver différents artifacts dont il pourrait avoir besoin pour quelques plans divers et variés. Et il voulait savoir s'il pourrait les obtenir ici, ou bien se débrouiller pour l'obtenir plus tard. Il avait emmené de quoi faire des échanges pour ça, notamment des bijoux facilement transportables, mais aussi d'autres objets qu'il avait dans un sac de toile qu'il portait directement à la main, pour éviter les larcins. De toute façon, les voleurs avaient une certaine tendance à se tenir éloignés de lui. Ils avaient vite compris que N'Jriel n'était pas quelqu'un qu'on volait. La dernière fois que quelqu'un s'y était essayé, il avait finit avec les mains coupés par N'Jriel lui-même, à l'époque où il possédait encore le corps de Matthew. Après quoi il avait gardé celles-ci pour les échanger à un marchand qui les voulait pour montrer ce qui arrivait aux gens qui s'approchaient de son échope. Le Démon les lui avait gentiment cédé en échange d'un ouvrage particulièrement intéressant sur la Magie Démoniaque dans l'histoire. Enfin. Ca ne risquait plus de se reproduire, car du coup, les voleurs se souvenaient encore de la tête de Matthew et l'évitaient comme la peste. Mais il préférait rester méfiant. Certains objets étaient également cachés dans sa cape. Bref, il avait amené pas mal de choses, connaissant le prix des artefacts et ne souhaitant pas voir disparaître ceux qu'il pouvait vouloir prendre. Il savait que ce genre de choses partaient vites, et bien que les vendeurs n'avaient aucun scrupules à dévoiler les noms des acheteurs, il préférait éviter de demander.

Matthew passa l'arche et se retrouva rapidement assiégé par les odeurs et le bruit ambiant du lieu. Ce genre d'agitation ne le gênait pas trop, néanmoins il savait que c'était dans ce genre de lieu que son image pouvait compter. Et en tant que Démon plutôt important, il évitait de trop se faire remarquer maintenant. C'était la raison pour laquelle il portait une cape qui en plus de cacher des objets, lui permettait de camoufler son visage. Malgré son allure plutôt étrange, il ne détonnait pas par rapport aux autres Démons. On trouvait de tout ici. Du plus difforme à celui à l'apparence la plus normale. Souvent des Démons peu importants, d'autres carrément mineurs, sans le moindre rang. Juste des soldats ou de la vermine qui servait de chair à canon lors des batailles ou de servitures, tout juste mieux traités que des Elémentalistes.

*Je te trouve plutôt bien traité moi. Kufufufufu.*


Matthew émit un grognement qui passa inaperçu dans la foule des Démons et des Esclaves. Au passage, il essayait de repérer des visages qui pourraient correspondre à des personnes pouvant vouloir gagner la Résistance. Mais la plupart des esclaves marchaient têtes baissées, se laissant bousculer parfois. Aucun ne montrait le moindre signe de rébellion, rien, juste de la soumission, l'abandon de leur ancienne condition pour leur nouvelle. Matthew trouvait cette image désolante, et se demandait si un jour ils parviendraient à relever la tête. A être fiers à nouveau. Il secoua la tête et continua son chemin à travers les allées du marché.

Il pu y observer de nombreux objets, mais il ne parvenait pas à trouver ce dont il avait besoin. Il fronçait les sourcils, contrarié. Bon sang, où pourrait-il bien trouver ça? Surtout que ça risquait de lui coûter une fortune si c'était si rare. Mais il y mettrait le prix qu'il faudrait, car cela permettrait de faire avancer la future Résistance. Enfin bon.

*Tu vas galérer à trouver un truc comme ça tu sais? C'est un outil vraiment spécialisé... Kufufufu*

Oui, N'Jriel avait raison, mais tant pis. Avec ça, même sans tatoueur ils s'en sortiraient. C'est ainsi qu'en relevant la tête d'un étale, il observa la foule autour de lui pour voir où se trouvait le prochain marchand chez qui il se rendrait, il aperçu une silhouette qui lui semblait familière. Fronçant à nouveau les sourcils, il se dirigea vers elle pour être certain de ce qu'il voyait. Néanmoins, lorsqu'il en fut assuré, il se tint à distance et attendit qu'elle s'arrête devant un des marchand pour la rejoindre. Il se plaça à côté d'elle, discrètement, et sans la regarder il s'adressa à elle.


-Alors, on fait son marché?

Il fit semblant de s'intéresser à ce qui se trouvait sur l'étale. Des bijoux, dont certains étaient réellement beaux. Il tourna son visage vers elle et eut un sourire. La Cité était vraiment petite des fois.
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MessageSur les marches du Marché [Dierebel/Matthew] EmptySam 19 Mar 2011 - 22:14




Cette opale était sublime. Entre l’imperturbable opaque de son blanc si pur, des étoiles de couleurs reflétaient le peu de lumière qui flottait dans le marché. C’était une babiole, fébrilement piquée sur un fil en bronze. Mais elle ne savait pas pourquoi, elle l’adorait. Quand une femme aimait un bijou, c’était parce qu’elle pouvait lire son histoire. Elles le voyaient déferlant sa beauté contre son cou, révélant la pâleur de leurs peaux fragiles, trônant comme une arme ultime de séduction si près de leurs cœurs. Oui, Dierebel s’imaginait jouer avec, comme pour laisser plus qu’un clin d’œil langoureux au voisin qui ne cessait de l’observer par la fenêtre de la cuisine, le glisser dans sa paume pour jouer les ingénues, le brandir sur sa poitrine comme s’il pouvait effacer la profondeur de son décolleté. Et mettre en valeur tout le reste. Ce médaillon était une promesse, un murmure, une caresse. Elle soupira longuement en caressant la pierre polie contre la phalange de son index curieux.

Mais en avait-elle besoin ? Et puis Saïsei finirait par remarquer que dépenser pile la bourse hebdomadaire au marché était plus une question de chance que de calcul. Il ne pourrait pas lui reprocher de bien cacher son jeu d’économat pour se payer des fanfreluches. Elle s’occupait toute seule de son budget tissus, étoffes et coquetterie, ne demandait rien à son maître et réussissait à la satisfaire pleinement quant aux contenus du panier qu’elle ramenait. D’ailleurs, elle avait encore une robe différente. Sous sa cape prune aux épaulettes exagérées, une tunique longue aux fleurs multicolores, ostentatoires. Et même s’il ne pouvait pas le voir, il pouvait se douter que cette tenue encore lui découvrait le dos et les ailes. Tandis que les démones portaient des étoffes sombres aux fines broderies d’or et d’argent, elle marquait une fois de plus sa différence avec provocation. Du blanc, du rose, de l’orange, et ce sein que nous ne saurions voir, enseveli sous une épaisse natte qui serpentait dans son cou.


Elle sursauta à peine, sa coquetterie attirait souvent les réflexions. Elle s’en moquait. Elle ne faisait pas ça pour les pélerins à la recherche de carottes exotiques et d’artefacts pour ensevelir leurs placards. Elle essayait d’attirer l’attention sur elle pour faire redresser le regard des élémentalistes, qui, têtes baissées, fonçaient derrière leur maître trop sagement. Elle voulait attiser une flamme chez eux, qu’ils lui parlent, voir dans leur regard la détermination de contredire leurs supérieurs, oser. Pour le moment, l’échec était retentissant. Ils rougissaient tout au pire.

Elle avait reconnu cette voix d’entre mille. Grave, profonde, hautaine, un peu cassée quand il posait une question. Ce timbre particulier, froid mais encore trop humain pour être celui d’un démon. Cette mélodie chantante, légèrement montante. Masculine, outrageante, imposante.

Matthew…

Elle ne se retourna pas. Mais un sourire lumineux marqua son visage. Elle avait pensé à lui, avait réfléchi mille fois à leur plan, s’était enivrée de leur quête folle. C’était la pièce du puzzle qui lui manquait pour redevenir elle-même. La route était encore longue, mais, elle savait qu’elle avait trouvé celui capable de le regarder droit dans les yeux sans fléchir. Qui qu’elle soit. Quoi qu’elle dise.
Ils s’étaient quittés plus ou moins en mauvais termes, mais les mots s’étaient envolés. De toute manière, s’ils se rentraient frontalement dedans, c’était aussi pour s’imposer le respect l’un à l’autre. Ils se testaient, s’affrontaient. Certes, elle était rancunière, mais elle devait ravaler sa fierté. De toute manière sa dignité n’avait jamais été au plus bas, alors, le laisser être le chef (elle qui aimait tout contrôler), elle n’était plus à ça près. Elle avait essayé de faire preuve de maturité et de sang-froid en analysant la situation. Elle ne pouvait plus dépasser les bornes, pas avec lui. Au risque de tout foutre en l’air. Et elle s’était dit que pour une fois, elle pouvait mettre son caractère de feu de côté. Il lui avait fallu une bonne semaine pour le conclure. Grosse remise en question. Elle ne promettait pas d’y arriver d’un coup, d’un seul. Mais elle était sur le bon chemin. Elle ne mélangerait pas les choses.


Elle répondit juste l’air léger :

- Quelle perspicacité. Je suis sûre que quelqu’un te l’a soufflé, tu ne peux pas avoir deviné seul !


Elle étouffa un rire, fluide, un peu grotesque car sur la retenue. Elle frôla encore le bijou avec envie. Elle pivota sur elle-même en s’appuyant négligemment le popotin sur l’étal. Elle prit soin, bien entendu, de ne pas le regarder. De la malice brillait dans son regard. De la malice, vraiment ?


- Comment vas-tu ? murmura-t-elle simplement pour engager la conversation.





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Matthew Sombrelune
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MessageSur les marches du Marché [Dierebel/Matthew] EmptySam 19 Mar 2011 - 23:42

Il ne pu s'empêcher de sourire à l'ironie de la Fée. Etrangement, il était particulièrement heureux de la voir ici en cet instant. Pourvoir la regarder à nouveau lui rappelait avec joie que la cause des Elémentalistes n'était pas perdue. Alors en cet instant, les mots qu'ils avaient pu se dire avant de se quitter une semaine plus tôt s'envolèrent de son esprit, comme par magie. Qu'importe que leurs caractères s'affrontent, qu'ils ne puissent s'empêcher de se contre-dire, de se lancer l'un comme l'autre dans une bataille acharnée pour savoir qui dominera l'autre. Il ne pouvait s'empêcher d'apprécier particulièrement la compagnie de la Fée. Et au final, sans doute cette opposition y participait. Il n'aimait pas trop les gens qui suivaient bêtement, sans réfléchir à ce qu'il faisait, simplement parce qu'ils se trouvaient incapable de prendre des décisions d'eux même. Pour créer une résistance qui puisse tenir dans la Cité, il lui faudrait surtout des fortes têtes, des gens qui une fois le moment venu seraient capables de soulever les foules, de les pousser au combat et à la révoltes, pour que les Démons soient pris même depuis l'intérieur.

Il la vit frôler le bijou du bout des doigts et lui-même l'observa. Plutôt simple, fait de pierre d'opale et de bronze. Il était assez joli, et sans doute irait-il parfaitement à la Fée. Comme la plupart des bijoux en fait, dans une certaine mesure. L'avantage de celle-ci était d'ailleurs sans doute que les bijoux pouvaient être aussi beau qu'ils le voulaient, ils ne l'éclipsaient probablement pas. Il garda son attention sur le bijou après ça, tandis qu'elle regardait ailleurs, évitant de poser son regard sur lui apparemment. Comme elle avait dit, il valait mieux éviter qu'on les voit trop ensemble pour ne pas éveiller les soupçons.

*Kufufufu, vu ce qu'il y a entre vous, difficile de ne pas se demander ce que vous avez pu faire...*

Matthew eut un petit sourire. Ahah, quel plaisantin ce N'Jriel! Ahah! Vraiment... Matthew regardait les autres productions sur l'étale, et à part le bijou repéré par Dierebel, les autres n'attiraient pas vraiment l'oeil, ou alors un peu trop justement. Elle lui posa une question qui le surpris un peu. C'était le genre de question qu'il n'imaginait pas venant de Dierebel.


-Et bien... On peut dire que ça va.


Il avait au moins pu se reposer un peu par rapport à la semaine précédente et avait trouvé le sommeil plus facilement que d'habitude. Il n'avait pas parlé beaucoup plus fort qu'elle. Le marchand lui-même ne devait pas avoir entendu, mais il fallait dire qu'il était particulièrement occupé avec quelques clients à côté. En fait, Matthew aurait même pu en profiter pour voler quelque chose, mais ce n'était pas le moment. Pas quand Dierebel était là, il n'était pas nécessaire de lui causer des ennuis. Aussi s'abstint-il. Pour l'instant.

*Kufufufufu, tu ne serais pas un peu cleptomane sur les bords?*

Matthew ignora N'Jriel, comme d'habitude. Inutile de lui répondre. Il toucha quelques bijoux, les caressant du bout des doigts, appréciant le contact des métaux précieux, comme un chant l'appelant. Il inspira un coup avant de retourner à Dierebel pour lui poser à son tour la même question. De toute façon, ils ne pourraient sans doute pas parler d'autre chose en ce lieu.


-Et toi?

Comment pouvait-on avoir une conversation plus banale? C'était difficile il fallait l'avouer. Son regard retourna au bijou que Dierebel semblait convoiter.


-Tu trouves ton bonheur sur cet étale?
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MessageSur les marches du Marché [Dierebel/Matthew] EmptyDim 20 Mar 2011 - 0:37




Pourquoi n’arrivait-elle pas à ravaler ce sourire ? Peut-être parce qu’elle savait qu’elle pouvait être un peu plus elle-même à côté de lui. C’était déjà une grande libération pour elle, un avant-goût de sa liberté. Il n’avait pas vu le pire d’elle mais avait pu s’en dresser un tableau. Ce n’était pas une question de jugement injuste ou méprisant, c’était juste que Matthew était assez intelligent pour voir clair dans le jeu de la fée. Alors pourquoi prétendre être une autre ? Parce qu’elle avait perdu ce qu’elle avait de plus cher ? Oui.

Elle n’avait plus rien. Alors comment pouvoir tenir sa tête aussi haute ? Il y avait du déni évident dans son attitude. Et c’était ce qui la maintenait la tête hors de l’eau… Elle ne pouvait pas être qu’une esclave. Dans une cité effondrée. Être dans le mauvais clan. Subir. Baisser la tête.

Elle savait qui elle avait été, ses forces, ses faiblesses (enfin… Presque). Après tout, c’était pour ça que Matthew l’avait choisie, non ? Elle fixait les gens dans les yeux, même là, dans ce marché glauque ou sa robe pouvait lui attirer plus d’ennuis que ce regard insistant. Hautaine, elle dominait son petit monde, imaginant probablement, que le revers de la médaille, c’était pour les démons. Tôt ou tard, elle ne regretterait plus d’avoir tenu bon. Matt en était la preuve vivante. Il y avait des gens prêts à se battre, là, juste sous ses yeux. Ils étaient comme des lucioles, lumineux, éclairants la profondeur désespérante des ténèbres, elle pouvait les reconnaître les sentir. Elle ne saurait ne pas se voiler la face, elle savait trop bien la dureté qu’un combattant avait enfoui dans son cœur brillait dans ses yeux. Ils étaient comme des lucioles, lumineux, insaisissables, lui glissant entre les doigts. Ceux qui avaient besoin de leur noblesse de cœur pour avancer. Ceux qui avaient fait leurs preuves par le passé et qui ne pouvait pas payer le prix fort : mourir sans avoir ne serait-ce que goûter au fruit de leurs efforts. On ne marchait pas sans avoir une idée de la direction, sans choisir son chemin. On ne vivait pas sans avoir un espoir, sans vouloir obéir à son destin.

Voilà peut-être pourquoi elle souriait. Parce que Matthew était venu vers elle. Il avait su voir en elle le papillon de nuit qu’elle était et l’engloutir dans ses filets pour lui offrir un autre horizon. Ils ne pouvaient pas accepter ça, les goules, les vampires, les incubes, les humiliant. Non. L’elfe sylvain avait réveillé en elle l’espoir qu’on pouvait s’unir. Bien que son indépendance ai toujours été source de sa réputation, on ne peut pas le devenir sans les autres. Et cela, la fée en avait bien conscience.


- Je vais mieux. Regarde pourquoi à ta droite. L’opale blanche. Retourne-la.


Elle avait trouvé ce petit miracle, cette pierre futile et sans lendemain magique. Mais pas seulement parce qu’elle était belle. Sur son petit socle de bronze élimé, juste au dos, il y avait un symbole gravé qui tentait à s’effacer mais résistait au temps. Le symbole de la Glorieuse…

Un trophée de guerre que le marchand n’avait pas du regarder de plus près. On offrait ce type de bijoux aux visiteurs qui venaient aider la cité autrefois… Jadis quand le soleil pénétrait encore sur les murs calcaires et immaculés de la cité. C’était une perle à trois francs six sous, cachée là, dans les amas de bibelots. Elle avait échappé aux yeux des démons, mais trônait comme une résistante perdue dans la foule. Brillante, se battant de ses dernières forces pour séduire les pupilles d’une demoiselle au sang des enfers.

Dierebel poussa sur ses bras et inclina son bassin en s’éloignant du stand, d’un pas fluide. Elle ne devait pas se laisser perdre de vue. Le marchand avait cessé de parler avec les badauds, ils ne devaient pas se faire entendre. Elle longea un autre stand envahi sous des plantes diverses et variées. Elle fit mine de s’arrêter et pencha sa main sur un végétal étrange. On lui aurait juré un visage. Des yeux. Une bouche. Et surtout des dents. En l’effleurant, son bec s’entrouvrit.


- Si ce n’est pas un signe… dit-elle en évoquant encore le bijou trouvé. Tu cherches quelque chose en particulier ? Personnellement, j’ai du mal à trouver autant de… Poisson comme je le souhaiterais. J’ai peur que ça paraisse louche. Mais je suis sur la bonne voie pour ma recette. Elle devrait être excellente.


Elle n’osait toujours pas lui lancer de regard, mais baissait de temps à autre les yeux pour vérifier qu’elle ne parlait pas dans le vide. Qu’il était bien là. Une œillade furtive par-dessus son épaule, comme une moue capricieuse. Totalement naturelle.

Elle crevait d’envie de se retourner et d’échanger ce lien si particulier qui dansait entre leurs prunelles. Elle le visualisait pour éviter la frustration. Elle l’imaginait, lui et ses mimiques, dans son dos. Ses cheveux en bataille, sa fossette qui se creusait près de sa tempe, ses iris bruns qui ne cillaient pas, sa longue cape qui taillaient ses épaules fièrement…
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Matthew Sombrelune
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MessageSur les marches du Marché [Dierebel/Matthew] EmptyDim 20 Mar 2011 - 9:45

Il lui obéit et retourna l'opale blanche. Un sourire ironique se forma sur ses lèvres. Décidément... Oui, il comprenait mieux pourquoi elle se sentait mieux. Il n'avait pu le voir que fugitivement, mais ça lui avait suffit. Parfois il y avait des bonnes surprise sur ce marché. Et si il n'était pas venu dans un certain but, peut-être ce serait-il permis de le lui offrir. Mais d'un autre côté, l'idée qu'une Démone puisse porter le symbole d'Elament la Glorieuse autour de son cou était pour le moins intéressant et assez ironique. Oui, ça serait vraiment profondément ironique. Il le remit correctement en sentant le regard du marchand porté sur lui et il releva les yeux pour le fixer un instant, persuasif. Mais Dierebel choisit de quitter l'étale et de se diriger à travers le marché un peu au hasard. Matthew eut un dernier regard pour le bijou avant de l'abandonner là, suivant une autre lumière à travers la foule.

Se rencontrer ainsi par pur hasard était réellement beau. A combien de personne cela pouvait-il arriver, de se croiser ainsi par hasard? Bon, d'accord, beaucoup de personnes, mais tous ne devaient pas faire semblant de ne pas se connaître. Il conserva une certaine distance lorsqu'ils marchaient, puis il s'arrêta avec elle à côté des plantes, regardant un instant le vendeur qui surveillait les personnes passant devant l'étale. Il y avait un certain nombre de plantes ayant des effets magiques, ou servant à concocter des remèdes plutôt efficace. Des plantes qui devaient valoir une fortune parfois. Matthew surveilla la plante à laquelle DIerebel s'intéressait, des fois qu'elle ait la merveilleuse idée de mettre son doigt dedans. Bon, il ne pensait pas la femme si bête, mais il la savait imprévisible.

*Comme c'est mignon, tu t'inquiètes pour ta partenaire. Kufufufufufu.*


Tout en finesse N'Jriel, comme toujours... Matthew fit comme si de rien était, évitant de toucher les plantes. Il craignait que sa nature corrompue ne les abîme. Quoique les Démons ne devaient pas avoir les même considérations. Dierebel évoqua à nouveau le bijou, puis passa à autre chose. Il observait une plante tentaculaire, avec au bout de chacune d'elles des sortes de pompons rouges qui semblaient particulièrement pointus. Il se pencha au dessus de celle-ci avant de hausser les épaules. Il eut un nouveau sourire à la nouvelle concernant l'encre. Bien, tant mieux... Que cela avance.


-D'accord. De toute façon, rien ne presse, je n'ai pas encore de tatoueur. D'où ma présence ici en fait.

Il la regarda du coin de l'oeil, puis commença à s'éloigner de l'étale. Inutile de trop s'attarder ici, autant passer à autre chose. Et puis, il devait trouver son artefact. Et pour le moment, ce n'était pas gagné. Se dirigeant à travers les badauds, il s'avança vers un tréteaux où étaient étalés divers artefacts. Il y avait là des armes, beaucoup, mais également des bijoux. Et il savait parfaitement qu'en aucun cas il ne fallait les toucher, au risque de se retrouver avec un sort sur le dos. Il avait déjà assez de N'Jriel. Néanmoins, la plupart étaient des restes de pillage et de la bataille. Les armes d'Elémentalistes tombés au cours de la bataille. Un peu comme des trophées trônant ici. Mais ce n'était pas ça qu'il cherchait. Non, ce n'était définitivement pas ça. Il regarda les bijoux. Rien. Néanmoins, le marchand étant occupé à polir une lame pour un client, Matthew pu répondre à sa question.


-J'ai découvert l'existence d'artefacts plutôt rares permettant d'apposer un tatouage, à condition d'avoir l'encre et quelqu'un pour dessiner celui-ci à même la peau. Mais ça je pense pouvoir le faire. C'est une pierre généralement utilisée par les tatoueur pour les clients qui ne veulent pas prendre de risque avec des aiguilles et qui ont les moyens.

Il changea à nouveau d'étal pour pouvoir poursuivre. Au bout de quelques pas, il s'arrêta devant un marchand et fit semblant de s'intéresser à ce qu'il vendait jusqu'à ce qu'il détourne un peu l'attention.

-Mais elles sont rares et chères.


Le marchand releva la tête vers Matthew, et celui-ci lui lança un regard coupant net toute parole chez l'homme. Il allait falloir rechanger d'étal. Avoir une conversation tranquille dans ce genre d'endroit n'était pas simple, surtout s'ils devaient faire semblant de ne pas être ensemble. C'était mieux pour eux, pour le moment. Sauf si Matthew parvenait à entrer dans l'entourage de Saisei, mais après enquête, il avait des doutes, surtout à cause de leur différence de rang. Il regarda Dierebel, suivant les traits de son visage qu'il avait pu voir si proche il y a seulement une semaine, ainsi que son corps et il ferma un instant les yeux. Mais il essayait de rester naturel, néanmoins elle devait être assez entraînée pour voir sa crispation.

*Kufufufufu. Elle va vraiment finir par penser que tu ne veux pas d'elle à force que tu sois si crispé.*
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MessageSur les marches du Marché [Dierebel/Matthew] EmptyDim 20 Mar 2011 - 11:14




Mais Dierebel lui avait lancé à peine un regard, furtivement, comme celui d’une femme qui se promène et qui ne fait pas vraiment attention aux gens qui l’entourent. Elle caressa sa natte avec gêne, car elle aussi avait remarqué l’attention du marchand. Elle prit à nouveau les devants en s’écartant du stand, niant toute expression et simulant l’ennui. Ses yeux gris avaient à peine eu le temps de voir Matthew, elle avait entraperçu sa silhouette. Elle n’avait pas remarqué de crispation chez lui, pas le temps. Elle le bouscula sans s’excuser, comme tout le monde faisait ici et se dirigea sous une toile rouge sang où trônait une large table rectangulaire. Dessus, des pots en tout genre se serraient uniformément. Sang de chèvre, pattes de corbeaux, racines de Ginseng… L’atelier parfait du petit chimiste. Elle saisit un pot en renversant son bassin par-dessus les étiquettes qui indiquaient le contenu mystérieux des conserves en verre. Elle détailla les mentions de l’étiquette avant de reprendre le plus doucement possible :


- Il me semble que je vois de quelle pierre tu me parles. Mais j’ai peur que ça altère les propriétés générales de mon encre. La pierre a tendance à marquer la peau plusieurs semaines, comme pour une tâche de vin. Les changements de couleurs risquent d’être plus flous et le dessin plus brouillon. Sans compter le prix puisqu’elles sont destinées à un usage quasi unique. Au pire, il faudrait te faire passer pour un collectionneur, ça serait moins flagrant.


On avait que la fée lisait à demi voix le label de la boite. Elle le reposa pour en saisir un autre. Avec des yeux gluants qui s’entrechoquaient mollement à l’intérieur. Elle le secoua un peu, révélant des bruits de sucions écœurants, cela la fit rire. Un autre client, un hybride rat au nez long noir et grassement poilu, fit une moue dégoûtée. Son museau se plissa, fronçant ses paupières autour de ses yeux rouges. Il s’écarta vers la foule et disparut. Elle remit le pot à sa place.

Quelqu’un la héla. Un type grand, voûté, aux dents déchaussées, trapu, difforme, avec une calvitie dans ses cheveux gras.


- Dierebel ! Quel bon vent t’amène ?


Elle pivota sur elle-même, toutes dents sorties, lumineuse, séductrice. Enfin, il ne fallait pas beaucoup à cet homme pour trouver n’importe quelle femme magnifique. Un troll. Rien qu’à son odeur et à la sueur pâteuse sur ses joues grises, on aurait pu deviner sa race.



- Mephiltos ! Celui de la fumée de ton meilleur tabac, tu le sais bien !

- Dans ce cas, je me vois dans l’obligation de sortir mes plus belles bouteilles ! dit-il en simulant un baisemain puis en faisant le tour de son étal pour aller fouiner dans ses malles.


La main de la fée se posa rapidement sur celle de Matthew, un ordre, pour lui demander de patienter, le temps que le vendeur détache son attention d’elle. Elle tendit les mains pour saisir le récipient empli d’une poudre marron aux reflets dorés. On aurait dit du safran en copeaux, délicats et fluides. Elle ouvrit l’opercule et posa son nez au-dessus du mélange. Elle ferma les yeux avec délice.


- Il coûte 4 Elamentias et un baiser, la provoqua-t-il sur un ton trop langoureux pour ne pas être écœurant.

- Je dirais 5 et il me donne le droit de ne pas aller l’acheter ailleurs et de rester fidèle à tes vasques en tous genres, répondit-elle sur le même ton sans se laisser impressionner.

- Toi, tu sais parler au bon vieux Mephiltos. Va pour 5 contre le plaisir de te revoir chaque semaine !

- J’aurais aussi besoin de petits silex déjà taillés et de fil d’Ariane.


Elle lui tendit quelques pièces, et lui fit un clin d’œil avant de s’éloigner. Elle frôla le bras de Matthew en rangeant ses nouvelles acquisitions dans sa grande besace. Direction la vitrine d’une petite librairie, elle entra sans vérifier que l’elfe avait pu la suivre.

Au fond du commerce, un nain dormait tête renversée et bouche grande ouverte devant son bureau. Elle siffla, il grogna. Elle s’avança alors, plus rassurée dans les rayons poussiéreux et déserts de la boutique, faisant mine de lire les tranches fanées des ouvrages qui s’accumulaient dans un désordre saisissant.


- Je devrais pouvoir trouver les réponses assez rapidement ici.

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Matthew Sombrelune
Matthew Sombrelune
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MessageSur les marches du Marché [Dierebel/Matthew] EmptyDim 20 Mar 2011 - 11:49

Il observa les bocaux et les boîtes. Il n'avait jamais trop aimé ce genre de produits. Il connaissait la propriété de certains, plus ou moins, mais il avait un peu de mal à concevoir que ça puisse être réellement utile pour des soins ou pour quoi que ça soit d'autres. Pour des potions censées rendre plus puissantes, rallonger la vie, l'emprisonner dans un flacon... Il n'arrivait pas à concevoir qu'on se serve des restes d'animaux ou autre comme ça. Il observa des pattes de lapin, pendues, accrochées à la toile couvrant la table. Il fit une petite moue. Et c'était censé porter chance? Sornette que tout ceci. S'il était vrai que la chance pouvait servir parfois, il était aussi vrai qu'on ne pouvait pas l'attirer. Enfin, selon Matthew, qui du point de vu de la chance n'en avait jamais vraiment eu de toute façon. Les paroles de Dierebel étaient vraies. En partie. Car cela dépendait pour beaucoup de la concentration de magie stockée dedans. Les pierres s'usaient avec le temps, perdaient de leur magie. Car si elles en étaient imprégnées lors de l'achat de celui souhaitant l'utiliser, comme toute ressource elle se perdait. Et le fait était qu'il s'agissait d'une matière pouvant s'imprégner dans quasiment n'importe quelle pierre, ce qui rendait la recherche encore plus difficile. Mais en changeait de la même façon les effets. C'était pour cela qu'il était difficile d'en trouver une pouvant correspondre à leurs besoin. Mais en attendant, ça suffirait. Pour lui tout du moins.

A l'arrivée du troll, Matthew prit une expression neutre et continua de regarder autour de lui, malgré l'enchantement qu'il avait connu lors du cours contact qu'il avait pu avoir avec la Fée. Entendre le Démon parler ainsi à la Fée l'agaçait fortement. Comment pouvait-on être si peu subtil? Enfin, ce n'était pas étonnant venant d'un Démon mineur en fait, il ne s'attendait pas à plus de raffinement de la part d'un troll non plus. Il ne s'éloigna pas de Dierebel, écoutant la conversation tout en s'intéressant de façon tout à fait fictive à un pot transparent rempli de chose qu'il ne su pas identifié. Mais quelque chose lui disait que ça devait se trouver à l'intérieur d'un corps normalement. Il fronça les sourcils, perplexe. Finalement Dierebel en finit avec le troll et Matthew se sentit bien soulagé.

*Je disais quoi déjà... Ah oui, la protéger. Kufufufufufufu. Faible...*


Oui, il voulait la protéger, mais sans doute était-ce car il s'agissait de sa seule partenaire pour créer une Résistance à l'heure actuelle, et que malgré sa réputation sulfureuse, le fait qu'elle soit une esclave la rendait plus proche des autres Elémentalistes que lui. Bien, ça, c'était dit. Et pour le moment, c'était vrai. Mais de là à dire qu'il s'agissait de l'unique raison, ça serait hypocrite. Néanmoins, ça suffisait amplement. A nouveau, elle l'éeffleura, et il attendit qu'elle se soit un peu éloignée avant de partir à son tour, esquivant précautionneusement le troll. Il la vit entrer de loin dans une librairie. Parfait. Il y entra à son tour, fit un tour rapide de la boutique pour vérifier que personne ne se trouvait dans le coin. Non, ça semblait être bon. Bon, il y avait toujours le nain, mais si jamais il entendait quoi que ce soit, atthew se ferait une joie de l'abattre.

Trouver les réponses? A quel sujet? Matthew fronça les sourcils et vint se placer à ses côté, assez proche pour que leurs épaules puissent s'effleurer tandis qu'ils regardaient tout deux les rayons s'étendant. Il effleurait la tranche des livres. Il connaissait déjà certains titres, certains auteurs, en possédait quelques uns même. Mais pas beaucoup. Bien que certaines pièces de chez lui contiennent un certain nombre de livres. La plupart étaient produits en peu d'exemplaires, du fait qu'ils étaient calligraphiés à la main. Et bien que Matthew aimait lire, il avait du mal à apprécier le parchemin lorsqu'il pensait au fait que pour le produire il avait fallu détruire un arbre.


-Et toi, que cherches-tu?

Il sortie un livre pas très épais, à la couverture de cuir, relié avec finesse avec quelques décorations en plain relief sur la couverture. Il la caressa du bout des doigts, examina le titre. De la servitude. Il eut un sourire ironique avant de le reposer sur son étagère. Oui, que venait-elle chercher sur ce marché? Car si lui avait un but clair et avoué, il ne savait pas pour elle. Faisait-elle simplement des courses hebdomadaires, ou bien venait-elle juste regarder. Ou chercher des informations. Ou un quelconque autre but. Car au final, elle n'avait pas vraiment répondu à sa première question.
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MessageSur les marches du Marché [Dierebel/Matthew] EmptyDim 20 Mar 2011 - 16:34


D’ici, personne ne pouvait les voir ou les entendre. C’était parfait. Les vitres enduites de crasses laissaient à peine passer le peu de lumière qui emplissait le marché, les lourdes bibliothèques étaient un dédale rempli de cachettes et de tranquillité. Il s’approcha d’elle, enfin. Elle tourna les yeux sur lui en souriant presque timidement. Il ouvrit un livre, elle l’observa tourner les pages, contempler les gravures. Elle avait une envie irrépressible et soudaine de se jeter dans ses bras, de souffler un peu. D’enlever cette robe qui soulevait sa poitrine jusqu’à l’essoufflement, de respirer l’odeur de sa peau salée comme la mer, de pleurer, de se laisser aller. Elle avait encore du mal à s’avouer qu’elle avait pu trouver un allié, un ami, une sorte de confident. Si elle avait toujours cherché la solitude c’est parce qu’elle savait qu’elle n’avait qu’à sortir pour trouver des semblables avec qui parler. Aujourd’hui, les choses étaient bien différentes. Elle avait choisi sa solitude pour ne pas perdre la tête, pour éviter au maximum les démons.

Si Dierebel était une effrontée, une culottée, elle n’en était pas moins influençable. Pas autant que les autres, mais à force d’entendre les princes de la Sombre raconter leurs histoires, leurs passés douloureux à errer, à se faire jeter de toutes les cités dont ils foulaient les pavés, à se cacher, à vivre dans leur misère et leur rancœur… Oui, si elle continuait de les écouter, elle finirait par les prendre en pitié. S’ils lui avaient fait vivre les sévices que d’autres avaient vécues, probablement les aurait-elle haït, purement et simplement. Mais ils la fréquentaient comme une des leurs, s’amusaient de son répondant, partageant avec elle leurs pintes fraîches accoudés aux tavernes de la ville, ils l’admiraient. Beaucoup disaient que les élémentalistes « puaient ». Mais de nombreux lui avait fait remarqué que la présence de son élément était encore supportable. La fée sentait la terre retournée du printemps, le sable brulant, l’herbe tout juste coupée, la mousse folle grimpant sur la cime des arbres morts. Et puis, avec la proximité qu’elle instaurait, infime, inexistante quasiment, il fallait le dire, les démons soupiraient d’aise à ses côtés. L’élémentaliste n’était pas corrompue, même si elle le laissait paraître, mais elle avait goûté à tous les vices. Le sexe, l’alcool, la vanité, le matérialisme, le vol, le meurtre, l’orgueil et la colère. Ses yeux ne traduisaient aucune soumission, faisant étinceler plus qu’il n’en fallait, une certaine complicité avec eux. Esclave, oui. Mais beaucoup lui promettait d’être la courtisane la plus populaire du Royaume de la Sombre. Elle grimperait les échelons à n’en point douter. On lui jurait que Khisath ne pourrait pas rester insensible. Elle était le joyau qu’il n’avait pas encore à sa couronne. L’ancienne professeure terra d’Elament serait sa favorite.

Comment Dierebel pouvait rester de glace ? Elle avait de l’ambition, quelle qu’elle soit, elle voulait être regardée. Mais être aux côtés de Khisath n’avait pas de sens sans un but précis et défini.

Elle posa son regard à nouveau sur les ouvrages qui lui faisaient face. Elle commença, avec son majeur, à les faire vaciller vers elle, les faisant tomber dans sa main libre. Un, deux, trois. Elle les glisse dans sa besace. Oh, elle ne compte pas payer. Elle n’a jamais vu le nain éveillé depuis qu’elle fréquente l’endroit. Elle a bien essayé de le réveiller une fois, mais à croire que le petit homme est sous opium, il ne fait que grogner, faisant trembler le filet de bave qui orne ses lèvres.

« Les Courtisanes célèbres, de -500 à nos jours », « Races démoniaques, lexique non exhaustif des enfers » et « Potions cosmétiques pour les nulles » rejoignent le tissu épais de son sac. Elle continue à frôler les étagères de la paume de sa main en avançant. A force de les arpenter sans cesse, chaque semaine, elle connaît presque tous les emplacements par cœur. Autrefois, le nain avait du trier par thème les livres, mais aujourd’hui, un grand rangement s’imposait. « L’histoire du corset » trônait entre « Recettes des marmitons du Luxania » et « Biographie d’un vampire » sur la console près du bureau. Sans compter « Séduire une femme » posé négligemment sur une douzaine d’encyclopédies scientifiques sur le troisième rayon. Bien sûr, inutile de parler de « Tome I : les larmes de Gulliver » tombé au sol depuis des lustres et qui prenait la poussière près du coin lecture.

Elle se hissa sur une pile bancale pour attraper un cahier, un livre qui avait perdu sa reliure :


- Je cherche de quoi me renseigner, me cultiver sur tous les plans. Je veux le maximum d’informations avant que l’on ai à agir. On ne se lance pas dans une guerre sans connaître l’ennemi. Faire des potions d’encre et de poils de chameaux passe encore, mais vivre une résistance ne nécessite pas seulement d’avoir la tête dans les bocaux. Tout ce qui attire mon attention, peut me donner une vague idée sur un thème quelconque que nous n’avons fait qu’aborder avec négligence, ça se retrouve là… Dans mon joli sac à main de petite écervelée !


Elle feuilleta le cahier jauni avec intérêt, et après avoir pris soin de le refermer, elle le lança à Matthew : « Annuaire des meilleures adresses pour antiquaires et collectionneurs d’objets rares du Magyar ».


- Il est dépassé, mais ça peut être une piste. Ne jamais rien négliger ! Il vaut mieux que l’ennemi te sous-estime, le laisser se faire surprendre, plutôt que de ne pas savoir à quoi s’attendre. Ils n’ont pas pris notre monde en deux jours, ils ont des ressources que nous ignorons encore.


Elle sauta de son escabeau improvisé et se colla devant lui, elle fit une petite pirouette, un pas de danse pour tourner autour de lui sans couper le contact entre leurs deux manteaux.


- N’est-ce pas, oh, preux chevalier des ténèbres ?


Même si elle n’avait jamais parlé à N’Jriel, et qu’elle n’avait aucune idée de la fréquence de ses interventions, c’était visiblement à lui qu’elle s’adressait. Ou tout du moins, elle évoquait le titre confortable qu’il avait décroché pour Matthew sans le savoir. C’est vrai qu’avec un allié de ce rang là, les choses paraissaient plus simples. Même si le travail n’avait pas encore vraiment commencé.
Elle se détacha de lui, en papillonnant vers une autre étagère.


- La preuve en est, Matthew, prenons-moi pour exemple, parce que j’aime bien présenter les choses ainsi. Même si tu n’es pas trompé, que tu as vu clair en moi, tu n’as pas hésité à rentrer dans mon petit monde en te disant que tu n’avais rien à craindre.


Elle baissa ses yeux sur son décolleté, puis glissa de nouveau ses pupilles sur lui, avec l’arrogance qu’il lui connaissait.


- Ne t’inquiète pas, ça ne donne pas de rhume de cerveau ces choses-là. Ma tête est toute bien en place. Et avoue que tu n’y as pas cru dès le départ.


Elle cessa de le regarder pour porter son attention sur une pile de livres au sol.


Essayer, on avait dit qu’elle essayait de calmer son caractère. Mais on a pas conquis le monde en un jour, n’est-ce pas ?

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MessageSur les marches du Marché [Dierebel/Matthew] EmptyDim 20 Mar 2011 - 18:39

Elle finit par rompre leur contact, pour s'éloigner un peu, et tout en parlant, elle marcha à travers les allées remplies d'ouvrages. Oui, l'information... Comme on le dit souvent, l'information c'est le pouvoir. Et c'était vraiment la base de toute bataille. Avec de bonnes informations, sûres, fiables, on pouvait remporter n'importe quelle bataille. Bon, il fallait aussi de bonnes stratégies évidemment, autrement on pouvait oublier la victoire. Mais sans information, pas de stratégie de toute façon. D'ailleurs, le fait était qu'elle était en train de voler les dit livres dans lesquels elle comptait prendre ses informations. C'était assez ironique n'est-ce pas, que l'esclave vole ici où Matthew avait tendance à éviter de le faire. Alors que c'était lui le voleur. Il eut un sourire. Oui, décidément, les situations avec Dierebel étaient souvent plutôt drôles.

Elle lança à Matthew un cahier qu'il prit soin de feuilleter un peu avant de sourire à nouveau. En effet, ça pourrait lui être utile. Il ne connaissait aucun mots, mais certaines localisations lui étaient plutôt familières. Peut-être qu'en prenant un peu de temps pour voyager il trouverait quelque chose. Mais c'était en supposant qu'il aurait le temps. Car entre sa mission d'infiltration et le reste... D'ailleurs, sa pensée dériva sur Sen qu'il avait pu revoir. Elle était possédée donc. Et bien évidemment, il avait pensé à demander à Dierebel pour la pierre. Mais pour le moment amener le sujet ne serait pas la chose la plus adroite qu'il pourrait faire. Alors il rangea le livre que Dierebel lui avait lancé dans sa cape, dans une poche intérieur. A se demander si elle n'était pas magique pour qu'il range tant de choses dedans.

*C'est bien connu, les capes sont des trous noirs dans lesquelles on peut tout mettre.*

Il passa sur le trait d'humour de N'Jriel. Dierebel avait en tout cas entièrement raison. Et lorsqu'elle s'adressa à N'Jriel directement, Matthew pu sentir la surprise de celui-ci, et le propriétaire du corps lui-même haussa un sourcil. Apparemment que la Fée s'adresse à lui directement semblait déranger le Démon, qui ne devait alors pas torp apprécier sa position. Mais en même temps, de l'orgueil émanait de lui. Oui, elle avait totalement raison. Ils avaient bien plus de ressources que les Elémentalistes voulaient bien le croire.

Elle poursuivit son argumentation en prenant un exemple. Et oui, elle n'avait pas tort. Il avait accepté d'entrer dans son petit jeu. Néanmoins, il y avait peut-être une chose sur laquelle elle se trompait. Il n'avait jamais jugé de son intelligence, à aucun moment. Il s'était méfié, néanmoins il s'était laissé emporté par le jeu et avait fini par se laisser endormir. Mais en aucun cas il avait pensé à un seul instant que sa beauté prévalait sur son intelligence. Sinon, jamais il n'aurait accepté de la prendre pour la Résistance. Il pivota vers elle, la regardant longuement avant de lâcher avec une voix plutôt neutre:


-Oui, c'est aussi vrai, lors de notre jeu, je t'ai désiré plus que je ne devrais, néanmoins, jamais je n'ai pensé que ça prévaudrait sur ton intelligence. Bien que je me sois bêtement laissé avoir.

Après avoir lâché ça comme ça, il l'observa un instant, puis il se retourna à nouveau vers les livres se trouvant devant lui. Elle était arrogante, belle, rusée, irrésistible, et ça il l'avait compris lors de leur première rencontre. Elle n'était pas une petite esclave écervelée qu'on manipulait facilement, qui se laissait faire. Elle était fière, rebelle, marchait la tête haute, et elle pouvait se le permettre non pas uniquement parce qu'elle était belle, car autrement, ça n'aurait jamais fonctionné, et elle se serait faite écrasée par les Démons.

-La première fois que je t'ai vu aussi, j'ai sans doute pensé l'espace d'un instant que je pouvais te juger sur ta beauté, mais... Ton regard possède un éclat que les personnes normales n'ont pas. Tu n'es pas comme une de ces idiotes de succubes ou celles qui tablent uniquement sur leurs beautés pour percer. Et il n'y a pas besoin d'être un génie pour le remarquer, Dierebel.

Sa voix était un peu plus sévère que neutre en fait. Comme s'il lui apprenait quelque chose. En fait, c'était plutôt étrange qu'il dise ça comme ça. Peut-être pas totalement vrai, sur le fait qu'il ne lui aura pas fallut trop longtemps pour comprendre. Mais il n'avait pas mis trois plombes non plus. N'Jriel grogna. Ridicule comme conversation.
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MessageSur les marches du Marché [Dierebel/Matthew] EmptyDim 20 Mar 2011 - 19:44



Elle resta presque bouche bée. Son regard s’était fixé sur un point dans le vide, au-dessus de l’épaule de Matthew. Elle les baissa ensuite, une gêne non dissimulable sur son visage. Elle eut un frisson. Du dégoût, mais vis-à-vis d’elle-même. Elle détestait cette sensation. Celle quand on apprécie quelqu’un plus que de raison et qu’on cherche désespérément à lui prouver quelque chose, mais qu’on n’y arrive qu’en le blessant. Elle se mordit la lèvre. Voilà, elle l’avait eu son aveu. Elle lui plaisait. Bien, et maintenant, est-ce qu’elle se sentait mieux ? Non. Elle venait de bousiller quelque chose. On ne pouvait plus jouer comme avant, les hommes n’étaient plus les mêmes. Surtout ceux avec qui elle aurait pu concevoir de se laisser aimer. Et le ton glacial de Matthew prouvait qu’une fois de plus, elle était allée trop loin dans ses propos. Ah, fichue promesse, fichu caractère ! Sa main qui saisissait un livre trembla. Le livre glissa, buta contre le sol dans un bruit mou.

A quoi bon chercher à rattraper le temps ? Elle n’était plus la même. Ce n’était plus une grande dame que les hauts-dignitaires de la cité s’arrachaient, c’était l’esclave trop bavarde d’un démon. Même cité. Le temps avait filé. Ses yeux avaient fatigué. Elle en avait pleuré des nuits entières. Peur… Peur de ses souvenirs envolés, des réminiscences violentes de la bataille, de ce corps qui dépérissait à vue d’œil, de cette ride là, sur sa paupière droite. Il y avait des leçons à retenir de la vie, mais Die ne les écoutait plus depuis longtemps. Elle fonçait tête baissée dans les gens. Leur jetant au visage leur propre désir et l’impossibilité qu’ils aient à le satisfaire. Elle leur crachait à la gueule, méprisante, le flot de leurs pensées, de leurs jugements erronés. Elle les humiliait, les méprisait. Elle ne se servait pas forcément de sa tête comme il aurait fallu. Elle s’en rendait bien compte. Deux semaines auparavant, quand le déluge de sa vie avait déferlé devant ses yeux, Dierebel avait eu envie de vomir. Parce que, si Matthew l’avait rencontré encore frêle et amnésique, il aurait vu la fée qu’elle aurait aimé qu’il voit. Elle ne savait plus qui elle était. Devait-elle faire machine arrière ? Laisser ses désirs et sa liberté la guider ? Ou devait-elle changer ? Il était peut-être temps pour elle d’évoluer et de percer l’abcès qui la tuait à petit feu…


Elle se détourna violement. Elle porta sa main à son visage qui se crispa en un poing rageux sous son menton. Ravale ces putains de larmes, tu n’es pas une faible. Ravale bordel ! Elle se faisait engueuler de la pire manière qui soit, avec tact, calme et diplomatie. Trois choses qu’elle était incapable de faire à la fois. Elle ne pouvait pas répondre à ça.

Bien sûr que Matthew avait su en la voyant, sinon, pourquoi se serait-il donné tout ce mal pour la garder près d’elle ? Pourquoi le provoquait-elle ? Elle n’était pas aussi intelligente qu’elle le prétendait si elle perdait ses talents sociaux. Elle inspira l’air difficilement. Elle ne pouvait pas laisser les choses s’envenimer avec Matt, c’était la lumière au bout du tunnel. Sans lui, elle n’était plus rien. Elle n’avait pas complètement ravalé ses larmes qu’elle se retourna, son poing toujours serré autour de sa natte. Elle y avait réfléchi depuis leur dernière rencontre. Il fallait qu’elle soit honnête et juste avec lui. Qu’elle mette de côté son masque de méfiance, de rancœur et de paraître. Ils partaient sur la même route main dans la main. Elle ne devait pas le lâcher.

Ses larmes perlaient encore au coin de ses prunelles, mais elle avait toujours la même force dans le regard. Cette détermination exacerbée.


- Hey, excuse-moi. Je ne sais pas ce qui m’a pris. Je suis toujours un peu tendue en étant sur le marché.


Elle changea de direction, vers un autre rayon. Elle n’avait pas envie qu’il la voit comme ça.


- J’ai besoin d’un peu de temps… Pour enlever le masque. Pour ne pas avoir à me sentir sur la défensive. Je… Je suis désolée d’essayer de te faire dire des choses qu’il n’y a pas à dire.


Avant de disparaître, elle fit une petite pirouette sur elle-même. Le doigt pointé sur lui. Sa voix tremblait :


- Oh, et la pierre… Excellente idée. Je n’y avais pas pensé une seconde. Quant à ta question, je suis là pour avancer dans mes recherches. Et parce que je suivais un élémentaliste depuis plusieurs jours. J’avais un doute sur lui. Voilà.


Elle s’éclipsa dans le rayon de l’autre côté et essuya ses yeux avec vivacité. Elle s’appuya le dos à la bibliothèque et croisa les bras. Elle soupira en gardant les yeux au plafond. S’empêcher de craquer réquisitionnait tous ses sens. Elle se répétait en boucle dans un coin de sa tête :
*Tu n’as rien à prouver, sinon à toi-même, tu n’as rien à prouver…*


- Tu as avancé toi ? demanda t-elle en élevant la voix pour qu’il l’entende.


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Matthew Sombrelune
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MessageSur les marches du Marché [Dierebel/Matthew] EmptyDim 20 Mar 2011 - 21:18

Il se rendit compte un peu tard qu'il aurait sans doute pu se montrer un peu plus délicat avec Dierebel. Et sa prise de conscience fut brutale. Le fait qu'elle détourne le regard, la surprise au fond des yeux, le fit comprendre à Matthew qui regretta quasiment instantanément. Il aurait dû faire preuve de plus de tact ou de gentillesse. Ou quelque chose. Mais il n'avait pas pu sur le coup. Ca ne correspondait pas à sa façon de se comporter. Mais c'était trop tard maintenant de toute façon, le mal était fait. Il savait très bien que les mots pouvaient parfois causer plus de mal que les actes. Souvent même. Et il savait que c'était ainsi qu'on pouvait casser quelque chose le plus souvent, dans l'esprit des gens, dans leur façon d'être. Et il craignait d'avoir fait ça à Dierebel. En temps normal, il n'en aurait eut rien à faire, mais là, il le regrettait.

Et il aurait beau dire tout ce qu'il voudrait, ce n'était pas juste pour la Résistance. Il appréciait réellement Dierebel, pour ce qu'elle était, pour ce qu'il avait pu voir d'elle, pour ce qu'il connaissait d'elle, pour ses idéaux, sa façon d'agir et de voir les choses. De ce qu'il avait pu en voir, il appréciait la Fée. Leur relation au final était tout sauf professionnelle. Ils travaillaient ensemble désormais, c'était vrai, néanmoins ce n'était pas tout, ce n'était pas comme ça que ça avait débuté. Dès le début, ça avait débuté par quelque chose de totalement différent, quelque chose que Matthew n'aurait pas su définir mais qu'il sentait comme important. Et ça avait glissé ensuite sur la Résistance. Il avait voulu faire d'une relation particulière une relation uniquement de collaborateur. Mais ce n'était simplement pas possible. Et de ce fait, il devait gérer leur relation totalement différemment.

Voir ses larmes couler le fit regretter encore plus et il serra les dents. Comment est-ce qu'on agissait dans ce genre de situation? Aucune idée. Il n'avait pas été réellement proche comme ça d'une femme depuis qu'il avait quitté son village natale il y a bien quinze ans de cela. Et ça lui paraissait tellement lointain, ayant entre-temps pu acquérir d'autres souvenirs appartenant à N'Jriel. Elle lui fournit une excuse plutôt... Bidon, pour être juste. Elle s'éloigna alors de lui, et une fois qu'elle fut hors de vue, il poussa un soupire en fermant les yeux un instant. Comment allait-il pouvoir se rattraper?

*Kufufufu, ça te va bien de jouer les jolis coeurs, toi qui te vantait de ne pas avoir à faire d'effort pour avoir des femmes. Maintenant tu as l'air malin. Kufufufufufu.*


Il tapa du poing contre la bibliothèque, se contrôlant plus ou moins pour ne pas que Dierebel l'entende. Inutile de l'inquiéter. Il devait déjà réparer ce qu'il avait fait, et non pas s'énerver contre N'Jriel. Il garda néanmoins son poing contre le bois du rayonnage, appuyant un peu plus son bras, se penchant légèrement en s'appuyant dessus pour venir y poser sa tête. Il la releva un peu et se mordit légèrement le poing avant de respirer un bon coup. Il voyait derrière les étagères, à travers les rangées de livres, Dierebel. Plutôt il entre apercevait ses vêtements colorés. Il se détacha de la bibliothèque. Hors de question de laisser cette barrière les séparer plus longtemps.


-Oui. Trouver un endroit n'est pas simple, c'est pourquoi je vais probablement user de mon réseau pour dégoter un endroit où on pourra se réunir tranquillement sans éveiller les soupçons. J'ai du mal à aborder des Elémentalistes aussi...

Il réfléchit un instant et se déplaça à travers le rayon de la bibliothèque pour arriver au bout, là où Dierebel avait tourné, et se diriger vers elle. Une fois changé de rayon, voyant à nouveau la Fée avec en arrière plan le nain endormi, il la fixa un instant, avant de se diriger vers elle d'un pas décidé. Il s'arrêta à seulement quelques centimètres d'elle. Oui, il aimait l'avoir à proximité de lui.


-Ecoute Dierebel... Ce que j'ai dit, c'était déplacé. Je suis désolé.

Il la regardait dans les yeux. Eut-elle tenté de détourner le regard ou de s'échapper, il l'en aurait empêché. Il ne voulait pas laisser ça sans suite. Il l'avait fait pleurer bon sang! Et ça... Il ne voulait pas que ça puisse gangrener.
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MessageSur les marches du Marché [Dierebel/Matthew] EmptyDim 20 Mar 2011 - 22:33


Dierebel fut surprise de le voir arriver. Elle avait senti un vague tremblement dans la bibliothèque. Sûrement le mouvement du plancher qui se pliait sous ses pas. Elle pensait qu’il allait la laisser là, après tout, beaucoup l’avait abandonné pour moins que ça. Une fille qui pleurait, ça courrait les rues. Elle passa ses paumes sous ses yeux, le charbon qui ornait ses paupières avait coulé, elle l’effaça vivement. Elle eut un mouvement de recul, pour preuve, ses ailes firent un mouvement sous sa cape, révélant un bruit de tissu froissé. Elle ne savait pas bien pourquoi il lui avait presque couru après, il avait le regard noir, ennuyé, chargés d’émotions en tous genres. Il se planta devant elle, la fée tourna le visage immédiatement. Elle trouvait ça plutôt lugubre de se laisser regarder pleurer comme ça.

Il s’excusa. Son cœur se serra. Elle se redressa pour s’en aller, mais la main qu’il posa à toute vitesse sur son avant-bras la stoppa dans son élan. Et il avait une bonne poigne, le genre qu’on ne peut pas enlever juste en secouant son coude de mécontentement ou de désaccord. Décontenancée, elle tourna le visage vers le nain. Mais à nouveau, elle eut à peine le temps de bouger qu’il la retint. Il planta son regard dans le sien. Il était féroce, il voulait un véritable face à face. Mais elle ne s’en sentait pas les épaules tout de suite. A son tour, elle posa sa paume sur la main qui lui enserrait le menton, avec douceur, pour ne pas qu’il croit qu’elle le repoussait, mais juste pour qu’il comprenne que soutenir l’expression qu’il avait dans les yeux était un peu impossible pour elle.
Elle inspira lentement, comme pour se donner du courage. Elle esquissa un sourire. Elle fit un geste bizarre, quelque chose qui ne lui ressemblait pas vraiment. Elle lui prit les deux mains. Comme une grande sœur qui racontait une histoire.


- Tu n’as pas à t’excuser. Je suis une peste. Je t’ai cherché je t’ai trouvé, j’avais juste oublié que j’avais trouvé un adversaire à ma taille. Il me faut un peu de temps pour me sentir à l’aise avec toi.


Elle renifla, jetant ses yeux au plafond une seconde. Elle lui lâcha une main pour essuyer une nouvelle larme.


- J’ai eu des journées difficiles ces derniers temps. Alors, ne te sens pas responsable. Je dois m’y faire, tu dois t’y faire. On est une équipe. Il faut bien qu’on connaisse nos limites. J’ai du mal à ne pas te provoquer, parce qu’il n’y a que ça qui me fait exister ici. Je sais que ça ne sert à rien, que tu ne prends pas à ça. Avec toi, je ne peux pas jouer, pas comme je l’entends. Ca me met hors de moi, je te l’avoue… Tu n’es pas manipulable. Tu es blessant parce que tu es un petit génie aussi qui a bien compris où je bûchais. Je n'ai plus l'habitude des relations d'égal à égal. Et c'est moi qui te demande pardon.


Elle se mit à rire en secouant le visage vers le sol. Elle lâcha complètement ses mains pour retirer les traces de ses dernières larmes sous ses yeux. Le médaillon de Lumière Céleste qui s’était mis à se bercer doucement à son cou dans son aura bleutée s’éteignit paisiblement.


- C’est terrible cette impression que tu me connais depuis toujours. Pourtant, tu ne sais rien de moi et je ne sais rien de toi. On n’a pas fait le tour verbalement de ce que nous avons vécu pour résister comme ça. C’est là où… Et bien j’essaye de me cacher.


Elle appuya alors sur ses épaules comme si elle voulait le pousser. Mais il ne bougea pas. Elle tremblait encore un peu. Elle reprenait ses esprits au fil des phrases.


- C’est bon, j’arrête mes enfantillages, va chercher tes livres d’images joli garçon ! J’ai une dernière course à faire ici. C’est un cadeau pour toi, alors ouste !


Elle s’éloigna dans les rayons. C’est bon, elle avait retrouvé son regard gris, froid, empli de vanités et ses pommettes avaient retrouvé leur rose initial. Lunatique, elle déambula fièrement comme si de rien était, effaçant au rythme de ses pas le manque d’assurance dont elle venait de faire preuve. Un regard en arrière, elle lui tira la langue, comme pour lui assurer que tout allait bien. Elle grimpa sur un escabeau de papier pour atteindre le rayon qu’elle souhaitait.

Abcès crevé, page tournée. Elle avait montré une facette plus fragile que nature à Matt. Avait-elle autant de masques à faire tomber que ses sautes d’humeur intempestives ? Ca promettait.

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Matthew Sombrelune
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MessageSur les marches du Marché [Dierebel/Matthew] EmptyLun 21 Mar 2011 - 21:11

Elle tenta bien de se détourner, de partir pour conserver encore ce qui lui restait de dignité, néanmoins, Matthew l'en empêcha. C'était hors de question, pas maintenant qu'il venait de s'excuser. N'Jriel aurait voulu observer tout ça avec un certain intérêt, mais elle avait prit les mains de Matthew, ce qui maintenait le Démon éloigné de la surface, tandis que Dierebel parlait. Ainsi il la mettait mal à l'aise. C'était plutôt ironique, car le contraire était aussi vrai, dans une certaine mesure. Elle avait prit entre ses mains les siennes après qu'il l'ait empêché de détourner le regard. Le bijou bleu autour du coup de Dierebel s'illuminait doucement, répandant sa lueur sur la peau claire de la Fée. Matthew eut une petite moue. Oui, il pouvait comprendre que ces derniers jours n'avaient pas été simples. Lui-même avait encore un peu de mal, entre son travail pour la résistance, le fait de devoir maintenir sa couverture, tout en jouant les agents doubles en infiltrant le clan de Sen, ancienne Elémentaliste maintenant possédée par un Démon, et qui se faisait maintenant appelé Jasdrian. Oui, décidément, il avait bien des choses à gérer. Et ce devait être pareil pour Dierebel. Alors il comprenait.

Elle avait donc l'impression qu'il la connaissait depuis toujours. Oui, lui-même avait cette impression. L'impression qu'il avait passé une grande partie de sa vie avec elle, qu'il savait à quoi s'attendre, plus ou moins comment le gérer, et qu'elle-même possédait sur lui une maîtrise important. Ce qui somme toute était vrai. Il dépendait d'elle autant qu'elle dépendait de lui dans l'entreprise qu'ils lançaient. Alors chacun devait pouvoir avoir une influence sur l'autre, peu importe laquelle. Comme elle l'avait lâché, n'Jriel pu observer ce qui se dérouler et y aller de bon coeur avec quelques commentaires.

*Kufufufufu, ça va les Âmes Soeurs? Vous n'avez pas l'impression d'exagérer? Kufufufufufu.*

Il ne remarqua pas le tremblement chez Dierebel. Non, il la fixait, simplement. Et tout aussi simplement, il haussa un sourcil à ses diernières paroles, mais ne discuta pas. Il avait eu des explications, elle lui avait donné ses raisons, et il les respectait. Elle finit par s'éloigner et tenta vaguement de rassurer Matthew, qui n'était pas plus convaincu que ça. Mais il était inutile d'insister pour le moment. Alors il allait obéir sagement. Il n'avait plus rien à faire ici, alors il se dirigea vers la sortie de la boutique et se planta devant, prenant appuie contre la vitrine pour regarder autour de lui. Il y avait toujours autant de monde, mais personne ne semblait se soucier de lui. Il vit passer plusieurs esclaves, qui tous suivaient tranquillement leurs maîtres sans rien dire, en bon petit prisonnier de guerre qui venait de perdre tous ses pouvoirs. Il poussa un soupire, laissant ses yeux errer.

Matthew se sentait un peu fatigué, et las. Mais c'était différent de d'habitude, et il le sentait. Et ce fait indéniable le rendait anxieux. Car ça signifiait sans doute que N'Jriel était en train d'essayer de prendre le contrôle de son corps. Matthew tendit sa main devant lui et la regarda trembler. C'était mauvais signe. Bien qu'affaibli par les contacts répétés de Matthew avec Dierebel, le Démon continuait de faire des siennes. En fait, c'était assez souvent comme ça lorsque Matthew se trouvait dans un lieu empli de Démon. N'Jriel profitait du rapprochement de personnalité dû au fait qu'il devait cacher sa vraie nature pour créer une inversion. L'homme ferma un instant les yeux. Il repensa à Dierebel pour se maintenir à flot. Inutile de sombrer maintenant. Il attendit qu'elle sorte de la boutique, et avant qu'elle n'ait pu dire quoi que ce soit, il se tourna vers elle pour prendre la parole, faisant fit de leur règle tacite de se parler aussi discrètement que possible.


-Si ça ne te dérange pas, pourrions-nous poursuivre ailleurs que dans un endroit plein de Démon notre conversation? Et le temps du chemin pourrais-tu faire en sorte de rester en contact avec moi?

Il se sentit obligé d'expliquer la raison de cette demande. Car le lui demander ainsi ne servirait à rien, elle risquait plus de le regarder étrangement qu'autre chose, alors autant éviter les questions inutiles. Il les devança.


-N'Jriel commence à trop s'agiter. Et maintenant je ne peux plus prendre le risque de le laisser faire n'importe quoi, sous aucun prétexte.

Bien sûr, il avait parlé d'un ton plutôt bas, vérifiant assez fugitivement que personne ne les écoutait ou était arrêté à porté d'oreille. Ce qui représentait tout de même une bonne distance à cause des races possédant une esxellente ouïe. Il lui laissait le choix sur le lieu où se rendre. Du moment que la population de Démon diminuait assez fortement pour qu'il puisse se permettre d'avoir une conduite plus normale, ça lui allait.
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MessageSur les marches du Marché [Dierebel/Matthew] EmptyLun 21 Mar 2011 - 22:36





Elle tenait un petit livre contre elle en sortant. Elle fit comme si elle ne le connaissait pas, mais il se dirigea vers elle. Il était pâle, comme s’il allait être malade. Ses yeux étaient voilés, comme quelqu’un qui avait de la fièvre ou une migraine à tuer un ogre. Elle ne put s’empêcher de le fixer avec inquiétude. Il rompait leur pacte silencieux. Et il fallait une excellente raison à ça. Qui les aurait croisés aurait su en un regard qu’ils s’étaient déjà rencontrés et que leur discussion, naturelle, sans méfiance, était bien le fruit d’une amitié entendue. Elle voulut lui demander si ça allait, ce qui se passait. Ses yeux gris trahissaient son angoisse et la peur d’une menace bien trop dangereuse pour qu’ils restent tapis dans l’ombre. Elle serra son petit ouvrage contre elle. Son cadeau. Un geste qu’elle voulait échanger pour le remercier. Elle ne savait pas exactement de quoi, mais elle avait besoin d’éprouver ce geste pour ne pas se sentir plus redevable par la suite.


Dierebel aimait les livres, plus que tout. Dans le cercle de solitude infernale qu’elle s’imposait, ils prétendaient être des amis fiables. Disponibles à toute heure du jour et de la nuit, ils lui offraient oreille attentive et le fossé immense de leurs savoirs. Des textes de toutes époques, de tous genres, de toutes races, venant de régions dont elle ignorait même le nom. Elle se consolait entre leurs lignes, se disant que tant que toutes ces merveilles restaient agrippées à la pointe de ses prunelles, il restait de l’espoir qu’elle s’en sorte. Ils n’étaient pas seuls. C’était impossible. Toutes ces civilisations, aussi petites soient-elles, si leurs pages noircies étaient parvenues jusqu’à la cité, avaient forcément du être en contact avec eux. Se souciaient-ils ? Avaient-ils remarqué que les temps avaient changé ? Les démons avaient-ils profité de la faiblesse des élémentalistes pour conquérir d’autres villes ? Des régions entières ? La fée ignorait tout de l’extérieur, comme elle avait pu par le passé ignorer les propres empreintes de ses pas dans la terre fertile d’Elament.
Offrir un livre à Matt, c’était comme lui ouvrir son cœur. Elle en avait eu l’idée ce soir où ils s’étaient disputés. Elle voulait lui montrer sa bonne fois, partager avec lui ses doutes et ses craintes. Lui donner un morceau de son âme. Se dévoiler un peu plus.


Mais l’heure n’étaient plus aux cadeaux. Elle n’eut pas le temps de parler mais écouta sagement la voix fluette de Matthew, qui murmurant, se perdait dans les sons imperturbables du marché. Elle écarquilla les yeux. Une fois une seule, elle avait vu Isaac, le démon ancestral qui possédait son maître Saïsei. Elle frémit et jura tout bas. Ce n’était pas bon signe du tout. Elle savait que les possesseurs étaient capables d’une rare violence à son encontre. Avec son bijou, elle avait tendance à les énerver un peu trop… Beaucoup trop. N’Jriel se faisait menace, fumée noire dans le ciel bleu, sang sur le tablier blanc. Il avait réussit à déverrouiller une porte en Matthew. Dierebel savait que le temps était compté désormais. Il fallait trouver une issue de secours, rapidement.

Son médaillon de Lumière Céleste repoussait les démons, les fantômes, les blessures. Mais elle ne guérissait pas, que s’il était porté. Il était là pour soutenir les efforts, ne pas ralentir son possesseur, le soigner avant que la douleur ne soit un frein à sa survie. Et le fait qu’un simple contact transmette ce pouvoir était déjà une chance inespérée. Elle ne pouvait pas effacer N’Jriel, elle pouvait le contenir, en tenant la main de Matthew. Pour rien au monde elle n’aurait donné ce bijou qui signifiait tant. Même si, quelque chose au fond d’elle, une brûlure étrange, saisissante, vive et à la fois douce et agréable, lui ordonnait de lui glisser sa chaîne autour du cou. Elle eut un mouvement d’hésitation. En caressant le bijou avec une lueur de tristesse infinie dans le regard. C’était un bijou puissant, probablement celui qui l’avait sauvé de la mort durant la bataille. Oui. Mais qui disait puissant, disait rare. Pour l’obtenir, Dierebel avait fait un sacrifice autrefois, une promesse. S’en séparer signifiait renoncer désespérément à ses obligations. Elle ne pouvait pas, malgré cette flamme au fond d’elle, qui l’éveillait, la tordait dans tous les sens. Se séparer du bijou, c’était accepter de ne plus le reprendre.

Sans un mot, elle glissa les doigts de sa main libre entre ceux de Matthew. Elle lui fit un sourire crispé, pour le rassurer. Elle voulait qu’il lui fasse confiance. C’était le moment de lui prouver qu’elle était utile en période de bataille. Quelle qu’elle soit, contre les démons, contre ses démons, ou contre le sien.


Elle s’élança dans la foule en l’agrippant de toutes ses forces, elle joua du coude, bouscula, ne desserrant jamais l’étreinte fébrile qui la liait à lui. La fée était petite, elle ne pouvait pas apercevoir la sortie au milieu de la précipitation qui régnait. Mais elle connaissait son devoir et son chemin. Elle ne freinait pas, tête haute, elle ne se laissait pas ralentir. De temps en temps, elle lui faisait lever le poing pour passer leur chaîne au-dessus d’une tête. Leurs mains liées brandies outrageusement au cortège démoniaque. Elle le guidait comme un aveugle.


Elle était à mi-chemin, peut-être un peu plus, peut-être un peu moins. Elle haletait presque. Elle jeta une œillade en arrière, vers lui, pour s’assurer qu’il tenait le rythme. Et c’est à ce moment précis, continuant d’avancer ses pieds à l’aveuglette, qu’elle entra en collision avec quelqu’un…


Ses doigts glissèrent, prêts à lâcher…
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Deirdre
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MessageSur les marches du Marché [Dierebel/Matthew] EmptyLun 21 Mar 2011 - 23:44

Trop de bruits, trop d'odeurs... ça grouillait partout comme de la vermine, ça puait, c'était insupportable. Elle jeta un œil autours d'elle. Elle était entourée de créatures "humanoïdes" comme ils disaient. Ouai, des deux pattes quoi, comme elle sous sa forme "humaine". Deirdre essaya de tirer sur le collier en métal qu'elle avait autours du cou... Évidemment, rien à faire. Saleté, SALETÉ tu vas céder oui? Et bien non, la saleté ne cédait pas, a contrario, les doigts de la jeune fille s'enfoncèrent légèrement dans les pointes de métal. Elle échappa un couinement et cessa de tirer sur le carcan. Qui était l'espèce de monstre qui avait inventé ça? Ça brule, ça pique et ça l'empêche de se transformer. Au moindre essai, les piques se plantaient dans sa gorge, lui arrachant un cri de douleur et la forçant à rester sous sa forme humaine... Elle laissa retomber ses mains, entravées par de lourdes chaines.

Elle était appuyée contre une estrade en bois, petite chose à l'apparence fragile, son corps ressemblant à celui d'un gamine de 16 ans recouvert par une vieille chemise sale et élimée. Cette dernière était trop large, laissait voir une épaule et ne descendait pas en dessous du haut de ses cuisses. Des bleus partout sur sa peau, la peau de ses poignets était à vif et son cou saignait légèrement. Combien de fois l'avait on frappé? Elle ne comptait plus, elle ne savait plus depuis combien de temps elle était la. Les quelques démons qui avaient semblé être intéressé par son achat avaient regardé les marques de ténèbres sur son corps et avaient ri. Deirdre en avait entendu un dire qu'elle ne tiendrait pas trois mois au rythme ou les ténèbres s'emparaient d'elle... Et malgré tout ça, son visage exprimait un profond mépris, ses yeux d'un vert éclatant toisaient les démons qui passaient. Sous son œil on pouvait voir un hématome d'un bleu tirant sur le violet, cela lui faisait mal. Ses longs cheveux dorés étaient emmêlés et des feuilles y étaient coincées.

Patiente, elle écoutait et reniflait les puantes odeurs de la ville. Elle attendait le bon moment, certes ses chaines étaient lourdes mais elle arriverait à courir avec. Une créature à l'allure de poisson passa devant elle ralentit. Deirdre souffla et montra les dents. Soudain un main s'abattit avec force sur son visage. Le marchand d'esclave, elle ne l'avait pas vu venir celui la tient. Un gros et gras démon, recouvert de pustules et transpirant... Répugnant. Son nez ressemblait plus à un groin qu'autre chose et ses petits yeux vitreux respiraient la lâcheté et le vice. Il n'avait pas un cheveux sur la tête, son crâne aussi pustuleux que le reste. Sous le coup la jeune fille tomba au sol lourdement. Au lieu de se relever, elle saisit sa chance et fonça tête la première dans le ventre de ce gros porc. Elle ressentit un choc violent dans sa nuque, et un picotement parcourut sa colonne vertébrale. Le démon tomba à la renverse et Deirdre prit ses jambes à son cou...

Et la voila, tête baissée, les dents serrées qui s'enfonce dans la foule, menottée et un collier plus que reconnaissable au cou. Elle sait qu'elle n'ira pas loin mais tant pis, plutôt mourir en recouvrant sa liberté que demeurer enchainer à ce monstre. Un cri "Arrêtez la, une esclave, arrêtez la" Et zut, il n'avait pas perdu de temps... Si seulement elle pouvait se transformer. Elle esquivait avec une agilité surprenante les gens qui se retournaient à peine sur son passage. Décidément, cet endroit était un endroit bien triste ou personne n'aide personne, pas même les démons entre eux. Consciente que le marchand d'esclave ne devait pas être loin, elle tenta de courir encore plus vite... Ses chaines étaient lourdes, elle avait mal partout, ses articulations lui semblaient en feu et surtout, sa nuque lui faisait affreusement mal... Qu'importe court Deirdre, court vers ta liberté.

Ou plus exactement vers une femme à ce moment précis. Elle esquissa un dérapage pour tenter d'éviter la collision mais peine perdue, son corps se télescopa avec celui de la fée. Heureusement qu'elle avait réussie à ralentir sa course avant de lui rentrer dedans autrement elle se serait retrouvée les quatre fers en l'air... Elle leva des yeux déterminés vers la femme, si elle ne la laissait pas passer, elle lui sauterai dessus ou que sais je mais il FALLAIT qu'elle s'échappe. Derrière elle, un peu plus loin, la foule s'écartaient, laissant passer le porc qui servait de marchand d'esclave. Dans un réflexe, stupide certes, mais humain, Deirdre bondit sur le côté, contourna le corps de la femme et tenta de se dissimuler derrière elle... Elle devait avoir l'air bien ridicule, amochée de partout, maigrichonne, tenant à peine debout. Elle aurait voulut murmurer quelque chose, lui demander de la cacher seulement le temps qu'il passe et s'éloigne mais sa voix ne voulait pas franchir ses lèvres, elle avait mal à la gorge, à l'intérieur cela la brulait et à l'extérieur, ses blessures étaient assez moches à voir... Elle n'arriva qu'à échapper un piaillement, un genre d'aboiement de chiot... Ridicule c'est ce que je disais...
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Matthew Sombrelune
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MessageSur les marches du Marché [Dierebel/Matthew] EmptyMar 22 Mar 2011 - 15:14

Matthew sentait qu'il commençait à perdre du terrain. Matthew ignorait comment N'Jriel s'y prenait, celui-ci ayant fermé son esprit à l'Elfe pour le coup. Bon sang, il lui prenait quoi d'un coup? Lui qui était plutôt calme d'habitude... Cela se calma lorsque Dierebel, dont l'air inquiet signifiait qu'elle saisissait parfaitement que la situation commençait à devenait plus difficile, lui prit la main. Elle prit la tête des opérations tandis que N'Jriel était rejeté dans celle de Matthew. Il se demanda brièvement si une addiction pouvait se créer vis-à-vis du bijou. Ce qui pourrait expliquer que Matthew se soit laissé avoir comme ça. Il se laissa guider par la Fée dans la foule, tenant le rythme, commençant à avoir mal au crâne. Il ne devait surtout pas la lâcher. Pas dans l'immédiat tout du moins. Mais ça ne se passa pas vraiment comme prévu. Des cris, des Démons qui tombaient en se faisant bousculer. Apparemment ils n'étaient pas les seuls à vouloir fuir cet endroit. Il voulu lui dire lorsqu'elle se tourna vers lui, qu'elle allait entrer en collision avec quelqu'un, mais c'était trop tard.

Leurs mains se lachèrent.
Lien brisé, tout comme ces chaînes qui se relachèrent.

*Les rôles vont s'inverser. Kufufufu.*


Matthew fut prit d'un mal de tête fulgurant, et il lâcha prise, un instant. Juste assez longtemps pour que N'Jriel reprenne le contrôle. Tous deux avaient conscience que ça ne serait pas longtemps, qu'il ne faudrait pas bien longtemps à l'Elémentaliste ou même à Dierebel pour régler ce problème, néanmoins c'était suffisant pour foutre en l'air bien des choses. Stoppé net dans sa course, la partie de la cape qui lui couvrait la tête et cachait son visage dans l'ombre glissa, dévoilant un visage plus dur, où un fin rictus se dévoila. Pendant ce temps, Deirdre s'était cachée derrière une Dierebel qui l'avait couverte de sa cape, comme pour la cacher. N'Jriel, tout comme Matthew par son biais avait à peine eu assez de temps pour entr'apercevoir Deirdre, ses cheveux blonds, sa peau pâle. Mais ce n'était pas important. Matthew se trouvait derrière Dierebel par rapport au propriétaire de Deirdre. Alors lorsque le Démon, qui était vraiment laid, il fallait le dire, fit face à l'Elémentaliste Terra, il ne se doutait absolument pas de ce qu'il allait trouver sur sa route.

N'Jriel posa une main sur son front, le temps d'essayer de calmer Matthew, ou au moins d'apaiser un peu la douleur qui lui martelait le crâne maintenant qu'il avait prit sa place et que l'Elémentaliste s'agitait. Calme-toi petit oiseau, tu retrouvera bientôt ta place. Laisse moi faire le temps de m'amuser un peu, et après tu retrouveras ton corps grace à ta complice. Voilà, que je m'amuse juste un instant... Le Démon s'intériorisa un instant, oubliant ce qu'il se passait autour de lui, pour calmer l'Elémentaliste.

*Touche là, fait-lui du mal, dénonce là, et je te promets de faire de ta vie un enfer et de te détruire pour de bon!*

-Kufufufu... Ca marche, sale Aqua.


Il avait murmuré ça, toujours un sourire aux lèvres. On aurait dit qu'il se parlait tout seul. Mais c'était plus que ça. Il se redressa totalement, la tête haute, les épaules en arrières, fier, ne se dissimulant pas. Et cela se voyait, se sentait. Ce n'était plus Matthew. Il n'avait sans doute même plus la même odeur, car N'Jriel laissait quelques effluves de son pouvoir filtrer pour ne plus sentir l'Aqua. Quelle odeur dégoûtante. Bon, ce n'était pas la grande forme niveau pouvoir, mais ça suffirait à chasser ce démon mineur qui semblait vouloir récupérer son bien... Et qui s'avançait vers Dieberel, essoufflé. Et avant que l'autre ait eu le temps de faire ou dire quoi que ce soit, N'Jriel vint se dresser devant elles, protecteur... Ou simplement possessif. Car si Matthew appréciait Dierebel, N'Jriel considérait que leur pacte était également un acte de possession. Chacun avait une ascendance et des droits sur l'autre, une appartenance. Et N'Jriel acceptait de tenir un temps ce rôle, juste le temps de se défouler avant que Matthew reprenne le contrôle, car les chaînes de son enfermement commençaient déjà à changer à nouveau. Il avait peut-être dix minutes de liberté.

-Mon esclave est derrière vous, poussez vous, toi et ta saloperie d'esclave.

Et bien... Quelle grossier personnage. Un peu de politesse. Il suintait l'arrogance ce Démon. Tout comme N'Jriel en fait... qui arqua un sourcil, son sourire s'agrandissant de même. Le Démon dû prendre ça pour de la moquerie, car il sembla prêt à s'énerver. Et s'il avait été plus prompt à la discussion, sans doute aurait-il saisit le changement de température qui commençait à s'opérer aux alentours.

-Tu te moques? Tu sais qui je suis au moins?!
-Un Démon de bas étage?
-Insolent!

Ah, c'était lui qui disait ça... Et bien... C'était l'hôpital qui se moquait de la charité. Quoiqu'en fait, pour des Démons, c'était normal.

-Je suis Shul, vendeur d'esclave réputé pour la beauté de celles-ci! Et...

N'Jriel n'écouta pas la suite du discours. Il s'en fichait comme d'un guigne. Et Matthew aussi au passage, qui semblait être d'avis de le faire taire. Et pour une fois, ils étaient d'accord. Le possédé balaya d'un geste de la main les paroles du Démon.

-N'Jriel, Chevalier Démoniaque. D'autres choses à ajouter?

Voilà qui devrait suffir à lui clouer le bec. Le sourire arrogant, carnassier de N'Jriel ne bougeait pas de son visage. Oui, voilà, prends peur, Démon Mineur. Et regrette profondément tes actes, car sur toi va s'abattre les abimes du Chaos, si tu poursuis.
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MessageSur les marches du Marché [Dierebel/Matthew] EmptyMar 22 Mar 2011 - 20:28


Dierebel fut secouée, le lien fut brisé. Elle manqua de s’affaler sur le sol, mais cette petite chose lui couru autour. Cette petite chose, une fillette, difficile de juger de son âge aux vues de sa maigreur et des hématomes qui couvraient son visage. Elle était enchaînée, rampait comme une blatte, soumise et terrassée par la peur. Il n’en fallut pas plus à la fée pour juger de la situation. Elle en oublia Matthew, leur poignée de main, le danger qu’ils fuyaient. Un instant, juste celui de couvrir Deidre avec sa longue cape pourpre. Elle la laissa, dissimulée sous le tissu, s’agripper férocement à ses jambes. Petite brindille tremblante, essoufflée, paniquée. Une élémentaliste. Elle venait de leur tomber dans les bras. Elle était parfaite.

Elle était celle que Matthew et Dierebel attendait. La seule, l’unique dans le chaos du marché à avoir osé s’enfuir. Elle était l’étoile filante qui venait de déchirer le firmament. La force encore vivante des habitants souillés de la Glorieuse. Et comme si le destin avait joué avec eux comme les pièces d’un échiquier, il avait fait échec et mat, créant la collision parfaite entre la résistante essoufflée et les combattants qui étaient en train de bâtir la forteresse de leur soif de liberté. Dans le silence, Dierebel admira ce petit bout de femme qui venait de provoquer le pire pour retrouver l’air pur. Sans un mot, sans un regard pour le vendeur d’esclaves, elle se pencha pour ramasser sa besace et le cadeau de Matthew qu’elle avait renversé au sol. Elle oscilla juste le buste pour ne pas révéler la présence étrangère de Deidre cachée dans ses jupons. Elle murmura simplement, en direction de ses genoux :


- Surtout ne bouge pas et fais attention à mes ailes : ça coupe !


Ses ailes, plaquées comme elle le pouvait sur son échine, mais qui risquaient de griffer la tête de la fugitive. Et elle était déjà assez amochée comme cela.
Elle se redressa juste le temps d’entendre la conversation qui était en train de se dérouler par-dessus son épaule.


Citation :
-Mon esclave est derrière vous, poussez vous, toi et ta saloperie d'esclave.
(Silence)
-Tu te moques? Tu sais qui je suis au moins?!
-Un Démon de bas étage?
-Insolent!


Quelque chose ne collait pas. Elle frotta presque avec insouciance sur les pans de tissus de sa besace, tachés de poussière brune. Quelque chose ne collait pas. Elle fixa le vendeur avec perplexité, mais ce n’était pas son insulte qui était en train de titiller l’intuition de la fée : il y avait plus grave ici bas, quelque chose qui faisait naître une boule de surprise dans le creux de son estomac. Quelque chose ne collait pas. Deidre tremblait contre ses mollets, elle allait tâcher le blanc lumineux de sa robe avec son sang, mais ce n’était pas ça qui l’inquiétait. Quelque chose ne collait pas. Cette odeur de souffre, c’était celle du vendeur n’est-ce pas ? Non ! Quelque chose ne collait pas. Mais impossible de dire quoi ou de réprimer la sueur froide qui mordait son cou.


Citation :
-Je suis Shul, vendeur d'esclave réputé pour la beauté de celles-ci! Et...


Attendez… Si, ça lui commençait à lui parvenir. Cette voix, ce ton grave, sarcastique, froid. Il y avait dans ce timbre là, un écho, comme s’il parlait dans une pièce vide. Ce ton profond, éraillé, moqueur. Et tout ce dédain, presque cette légèreté face à cet ignoble monstre…


Citation :
-N'Jriel, Chevalier Démoniaque. D'autres choses à ajouter ?


Elle redressa la tête, les yeux exorbités par la peur. Le démon mineur eut un double sursaut, tantôt pour l’annonce verbale de Matt, tantôt pour la réaction violente de la fée.


*Nom de…*


Matthew ! Merde ! Elle pivota le visage à la vitesse de l’éclair vers lui. Mais c’était déjà trop tard. Matthew avait disparu, happé par le néant, prisonnier de son propre corps, enchaîné à N’Jriel.

N’Jriel… Elle ne l’avait jamais vu, mais elle ne douta pas un instant que ce ne fut lui. Matt n’aurait pas pu déformer son visage ainsi, même pour tenir sa couverture. C’était lui, oui, mais cette expression de haine, cette odeur de mort, ce sourcil arqué jusqu’à l’extrême, ce rictus infâme sur ses lèvres, cette flamme dans ses yeux, ce menton levé avec l’orgueil de mille démons… Il ne lui fallu qu’un millième de seconde pour le haïr, lui donner envie de vomir et l’envie de fuir. Son attitude rendait au corps de Matt une effarante force. On lui aurait donné dix centimètres de plus, et presque autant en kilos de muscles sur ses épaules. Par contre, Die n’aurait jamais, mais alors jamais, approché son visage du sien, sa vie en eut-elle dépendu. Ses expressions faciales le rendait laid, déformé, vieillissant, sévère… Il n’y avait pas assez d’adjectifs pour décrire ce que l’entité imposait au corps de son partenaire.

Elle vacilla à peine sur ses jambes, ce n’était pas le moment de flancher. La vie de Deidre dépendait d’elle à présent, et elle n’allait pas la laisser tomber. Dusse-t-elle galocher l’ignoble vendeur d’esclaves pour sauver sa peau. Hé ! D’ailleurs, ce n’était pas une mauvaise idée ça… Il restait là, figé, cherchant sûrement quelque chose à redire à N’Jriel. Pour décamper ou risquer de provoquer à nouveau le chevalier qui n’attendait qu’une parole pour faire une scène au beau milieu de tous les regards.

Elle rouvrit les premiers boutons de sa cape, découvrant son décolleté, presque agitant sa poitrine aux yeux de l’atroce « chose velue » qui les toisait. Elle susurra chaudement, comme une succube prête à se jeter sur sa proie :


- Il n’a pas eu besoin de toi pour trouver ça !


Elle passa sa langue sur ses lèvres en reboutonnant son vêtement. Il grimaça et se jeta sur elle. Bon d’accord, ce n’était pas ce qu’elle attendait… Il poussa son épaule pour l’écarter, elle du faire un pas de côté pour ne pas s’écrouler. Il regarda derrière elle, furieux, suspicieux. Mais Deirdre était bien planquée. Elle remercia le ciel que personne n’est eu idée de créer tissus à sa taille, car l’enveloppe de velours aurait été bien trop courte pour cacher l’esclave. Elle grogna, méchamment, parée à s’enfuir, saisir la main de Deirdre pour l’attirer sur son sillage au passage. Elle abandonnerait Matt là, elle n'avait pas le choix... Le temps de mettre cette petite chose à l'abri. Elle reviendrait. Mais là, tout de suite, elle devait faire un choix. Et elle avait suffisamment confiance en son coéquipier pour se battre seul en attendant qu'elle s'occupe de sa mission tombée du ciel.

Elle posa ses pupilles grises dans ses yeux rougis par les ténèbres avec effronterie et dégoût, saloperie de démon ! Elle aussi pouvait devenir brutale d’un moment à l’autre. Il leva la main, comme s’il allait la gifler. Elle ne baissa pas ce regard qu’il aurait aimé voir s’effacer sur son visage. Qu’il frappe, elle attendait…


Elle savait que la menace la plus forte se trouvait à peine derrière lui. N’Jriel...

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Deirdre
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MessageSur les marches du Marché [Dierebel/Matthew] EmptyMar 22 Mar 2011 - 22:33

Elle haletait, elle avait besoin d'air, besoin d'air pur... Loin de la puanteur de la cité, la puanteur des démons. Pourtant, la femme, elle, elle sentait bon. Elle sentait la Terre et Deirdre adorait ça. Elle avait l'impression d'être chez elle, près de Mère. Cachée sous le tissu, agenouillée, agrippant ses jambes, ses muscles tendus elle était prête à bondir au moindre signe de danger, à fuir encore. La cape était comme un voila protecteur, apaisant, rassurant, elle sentait que la femme ne lui voulait pas de mal. Elle l'avait immédiatement caché, Deirdre avait eu de la chance, jamais elle n'aurait cru que quelqu'un dans cette maudite cité ferait ça. Elle entendit la voix de sa protectrice et leva les yeux... Des... des quoi? Des ailes? Comme un oiseau? Ah non, c'était totalement différend, la jeune fille n'en avait jamais vu des comme ça. C'était pas comme l'autre homme-oiseau qui était mort, tué par Iblis. Elle prit note de la précision concernant leur dangerosité et fit bien attention à ne pas y toucher... En plus, ça devait être intime pour qu'elle les cache comme ça sous un vêtement, surement qu'elle n'avait pas envie qu'on les voit ou qu'on y touche.

Elle réprima un long frisson et l'envie de courir qui se saisissait de ses jambes. Non non reste calme, cache toi, ne bouge pas... Rah, comme elle haïssait cet état de faiblesse... Laissez la se transformer et elle aplatirait ce démon comme un insecte, lui briserait la nuque avec la plus grande joie, enfoncerait ses griffes dans ses organes et... STOP Deirdre sentait la colère monter en elle, la rage, la haine, le mépris et depuis peu, quand elle laissait libre court à tout ça, il y a avait des... des... Elle ne savait pas quoi, des genre de filaments, épais et noirs qui semblaient se matérialiser autours d'elle et qui venait blesser ses ennemis. Ah ça oui, c'était pratique mais la c'était franchement pas le moment. Et puis elle se sentait toujours mal quand elle faisait ça après, moins proche de la Terre, moins consciente de ses actes. Et la conscience et l'arme la plus puissante face aux rêves, ça elle le savait bien.

La voix de l'autre pourceau résonnait dans ses oreilles. Sale porc, crois moi, ta mort sera rapide si tu tombe entre les pattes de la Louve. Elle ne comprenait pas tout "chevalier" qu'est ce que c'était que ça? Et qui prononçait ses mots? Dans sa précipitation elle n'avait rien vu, trop occupé à se cacher dans les jupons de la femme. Et pourtant... Elle aurait du le remarquer si, comme elle le supposait, l'aura absolument répugnante venait de lui. C'était froid... Fermant les yeux pour mieux saisir l'essence de ce qui se dégageait de celui qui parlait, elle imagina un crapaud... Froid, visqueux et collant. C'était ce que cette aura lui inspirait. Ce n'était pas naturel, c'était comme Iblis sans pour autant être exactement pareil. Rien à ce jour ne lui avait semblé plus éloigné de Mère la Terre que cette impression, que ce que dégageait cet homme. Deirdre avait la sensation que le vrai danger venait de lui et non du vendeur d'esclave. Lui n'était rien face à ce qui semblait habiter Matthew.

Mince ça gigotait au dessus d'elle? Ah ce n'était que la femme qui se mouvait, pas de panique. Le pourceau était encore loin, ça ne craignait rien. Deirdre se sentait coupable, elle s'était cachée sans penser qu'ils la protégeraient, sans penser qu'ils iraient jusqu'à se créer des ennuis... Mince, elle sentait un poids sur son cœur, elle regrettait de les avoir mêlés à ça. Elle n'eut pas le temps de s'appesantir davantage sur ce sentiment, elle entendit un bruit et sentit sa protectrice faire un pas elle dû user de toute son agilité pour demeurer cachée, agrippée à ses jambes, elle sautilla légèrement et... Ouf, elle avait eut de la chance et la femme qui la protégeait était particulièrement attentive. Comme elle l'en remerciait. Plus par précaution que par curiosité, elle profita d'une discrète ouverture de la cape pour regarder ce que faisait le démon. Elle écarquilla les yeux, il avait la main en l'air, prêt à frapper la femme... NON!!!

Elle n'avait pas hurlé, non, elle avait poussé un grognement, sauvage, ressemblant réellement au grognement d'un bête... Elle tendit ses jambes de toutes ses forces, sentant la force des Worg en elle, la force que Iblis lui avait offerte. Ses dents se refermèrent sur le bras du démon, elle le mordait violemment, grognant comme un chien. Il l'éjecta en bougeant son bras. Agile petite chose, elle se réceptionna à quatre pattes malgré ses chaines et cracha un bout de chaire sanguinolent par terre. Ses yeux verts lançaient des éclairs, défiant le marchand d'esclave... Elle se ramassa sur elle même, poussant un jappement, prête à bondir à nouveau au moindre signe de sa part. Deirdre n'avait rien du chien, elle tenait des loups mais les notions de fidélité et de reconnaissance de lui étaient pas étrangères. Sous cette forme elle était bien peu de chose mais jamais elle ne laisserait ce démon faire du mal à la fée...
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Matthew Sombrelune
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MessageSur les marches du Marché [Dierebel/Matthew] EmptyMer 23 Mar 2011 - 18:54

Dierebel avait compris. Néanmoins, elle joua le jeu. Comme toujours, elle se montrait insolente. Et N'Jriel aimait ça, comme tous les Démons qui côtoyaient la Fée. Oui, elle était comme eux en ce sens. Elle était provocante, elle refusait de se laisser marcher sur les pieds, elle se montrait forte et arrogante. C'était réellement impressionnant, et c'était ça qui lui avait permis de vivre jusque là, c'était ça qui pouvait encore la propulser parmi les plus grandes courtisanes. Mais elle avait choisis la Résistance, ce que peut-être jamais aucun Démon n'aurait fait par conviction, probablement. Non, en général, ils cherchaient toujours à s'élever plus haut, à obtenir plus de pouvoir. N'Jriel faisait parti de ceux-là autrefois, et il était sur la bonne voix lorsque Matthew avait repris sa place. Là où l'Elémentaliste se contentait d'être un simple Chevalier Démoniaque, le Démon avait prévu de se hisser jusqu'au rôle de chef de clan, de conduire des Démons, jusqu'à ce qu'il considère que Khisath ne pouvait plus assumer son rôle pour le détrôner. Mais N'Jriel savait que ça n'arriverait pas pour le moment..

Alors pour le moment, il allait profiter de son instant de liberté pour se défouler sur ce Démon qui avait été des plus stupides. Car alors qu'il aurait pu repartir sans dommage, simplement en les laissant tranquille, il répondit à la provocation de Dierebel. Il osa la toucher. Il osa la menacer. Voilà qui allait signer son arrêt de mort. Ou plutôt de vie, soyons honnêtes. Mais N'Jriel n'eut pas le temps d'intervenir, car un grognement sorti de sous la cape de Dierebel, et ça donnait une impression plutôt étrange, il fallait dire ce qui était. Puis Deirdre sauta sur le Démon, l'agressant. Elle n'aurait pas pu rester tranquille? Laisser N'Jriel faire? Non, il avait fallut qu'elle intervienne.

*Peut-être n'auront-elles pas besoin de toi N'Jriel...*


Le sourire du Démon resta inchangé devant le bout de chair sanguinolante que recracha Deirdre après avoir éjecté par le Démon. Et vu la rage qui bouillonait dans ses yeux, le possédé doutait qu'il en resterait là. Ca allait devenir amusant.


-Evidemment... Mais si je n'intervenait pas, ça ne serait pas drôle.

Il avait mis sa main sur son visage, lui donnant un petit air consterné que son sourire venait briser sans peine. Il était heureux de l'opportunité qu'il avait là. Tuer ce Démon, se défouler. Car il savait que les chaînes allaient se refermer sur lui à nouveau, à tout moment. Alors il était temps d'agir. Toujours la main cachant à moitié son visage, il lança un regard à Deirdre, un simple regard, chargé de mépris, et emplis de menace lui signifiant que si elle bougeait trop... Il ferait en sorte que ça n'arrive plus. Et lui ne la voyait pas comme une marchandise qu'il éviterait d'abimer. Après tout, Matthew lui avait dit de ne rien faire uniquement à Dierebel. D'ailleurs il lui accorda également un regard, à glacé dans le dos. Il s'occuperait d'elle après. Pour le moment... Le vendeur lui tournait le dos, fulminant contre Deirdre qu'il allait sans doute tenter de corriger.

-Hey. Arrête de m'ignorer comme ça. J'en ai pas fini avec toi, porc de démon mineur.
-Que...

N'Jriel le fixait, retirant sa main de devant son visage pour la tendre vers le Démon. Le froid avait envahi leur espace, et un cercle s'était formé. La Réalité commençait à se tordre sous le pouvoir de N'Jriel. Le Démon s'éleva de quelques centimètres au dessus du sol, tandis que le brun s'avançait vers lui pour venir le saisir au niveau du cou. Le sang de la blessure du Démon avait cessé de couler, soudainement. Serrant le cou de l'esclavagiste, N'Jriel rigolait, tandis qu'il s'étouffait. Et il relâchait son pouvoir autour de lui en même temps, affectant le Démon qu'il étouffait. Celui-ci ne semblait rien subir au début, puis sa peau commença à dégouliner avec sa graisse, s'étirant doucement vers le sol, entraîné par une gravité soudainement plus forte. Mais la peau ne pourrait pas s'étirer éternellement. Pourtant le Démon continuait de dégouliner, soulevé au dessus du sol, étranglé, laissant quelques couinements s'échapper. La peau commença à craquer à certains endroits, se détachant de la chair, des muscles, entraîné par le poids de la graisse. Le rire de N'Jriel s'amplifiait au fur et à mesure tandis qu'un certain silence commençait à s'installer autour, à part quelques Démons qui semblaient apprécier le spectacle.

N'Jriel utilisait son pouvoir pour empêcher le sang de trop couler, tordant toujours la réalité, l'empêchant également de mourir étouffé. Il ne pourrait pas le faire éternellement. Mais les déchirures continuaient de se répandre sur le corps tandis que la peau et le reste continuait de dégouliner. Puis soudainement, N'Jriel le lâcha et stoppa toute action de son pouvoir. Le Démon tomba au sol, se vidant d'un coup du sang retenu dans son corps jusque là.


-Kufufufufu. Ca t'apprendra à m'ignorer, bâtard infirme.


Il lança un regard à l'assistance. Maintenant il valait mieux s'en aller. Des fois que les autorités décident de passer par là. Beaucoup de Démons détournèrent leur regard face à celui de N'Jriel, qui riait encore. Puis il regarda Deirdre et Dierebel. Il lui restait juste assez de temps pour lui adresser deux mots avant de devoir à nouveau céder la place à Matthew. Il n'accorda pas un regard au tas formé par le Démon. Quelqu'un se ferait une joie de récupérer son commerce. Et si personne ne le faisait, ce n'était pas bien grave. Il s'approcha de la Fée. Il savait que s'il s'approchait trop vite trop près, elle le toucherait et il serait immédiatement repoussé au fond du corps de Matthew qui reprendrait sa place. Une fois qu'il fut assez proche pour que quasiment personne n'entende, il lui adressa ces mots.

-Belle Fée, je vous salue. Et n'oubliez pas... Matthew n'est pas le seul à vous voir sous votre véritable jour.

Il regarda ensuite Deirdre. Bien...
Il est temps de revenir à toi, sale Aqua dont je souille le corps.
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MessageSur les marches du Marché [Dierebel/Matthew] EmptyMer 23 Mar 2011 - 20:21

Dierebel se précipita sur Deidre et lui attrapait les épaules pour la maintenir en arrière. Au revoir la discrétion, le type allait l’écrabouiller. Cette fille était dingue, elle réagissait comme un chien. Elle jappait, aboyait, grognait, son morceau de bras encore ensanglanté sur le menton. Avait-elle perdu la tête ? Avec toutes les marques sur son corps, cela n’aurait pas étonné la fée. Beaucoup d’esclaves devenaient fous, de plus en plus, ils s’inventaient une vie imaginaire, des pouvoirs, se prenaient pour des animaux voire des objets. Finalement, Elament allait peut-être un peu plus vite à sa perte qu’elle ne l’avait imaginé. Elle tira son corps léger comme l’air vers elle et posa une main autoritaire sur ses lèvres. Mais dans ce mouvement de protection, Die se brûla. Il y avait quelque chose autour de son cou à cette esclave, quelque chose qu’elle n’avait pas senti ou remarqué tout de suite. La pierre démoniaque…

C’était douloureux, elle avait l’impression que son esprit quittait son corps. Ses bras se firent mous, laissant Deidre échapper à sa vigilance. Elle avait l’impression d’avoir du coton dans les oreilles, de l’eau dans la tête et des fourmis dans les jambes. Son cœur se souleva, ses jambes fléchirent, ses yeux se révulsèrent. Comment cette petite chose fragile faisait pour soulever autant d’énergie avec ce caillou maudit à son cou ? Il n’avait suffit qu’un contact fugace à la fée pour se sentir vidée de son énergie. Elle pâlit, tituba, ses lèvres devenaient bleues. Elle leva le regard vers le vendeur. Ou plutôt, le vendeur qui se levait, attira son regard. Il flottait dans les airs. Elle se demanda si elle rêvait, si elle venait de perdre connaissance. Elle serra sa paume contre la morsure du bijou ensorcelé et fronça les sourcils. Elle avait une hallucination, pour sûr. Néanmoins, malgré sa peur, elle maintint ses iris en direction de la scène. Elle lui semblait venir d’un autre monde. Elle se sentait happée par les ténèbres. Poussée dans le vide.

La peau du vendeur commença à se tordre. Matt riait aux éclats, lui hurlait. Si, elle l’entendait crier au supplice. C’était étrange, elle était sidérée par le spectacle, comme spectatrice privilégiée d’une représentation. La peau craquela, lentement, dans un bruit de papier qu’on décolle, pire, qu’on arrache. Sa chair commençait à apparaître par endroit. Ses paupières n’étaient que tendons et nerfs apparents. C’était rose, blanc, jaunâtre, lisse, brillant, le sang ne coulait pas sur ses plaies ouvertes à vif. Comme un oiseau desséché qu’on dépèce. Et ce n’était pas terminé, la chair restait intacte, immobile tandis que son épiderme se tendait vers le sol. Il fondait, littéralement.

Elle ouvrit la bouche, contemplant ce corps débarrassé de son armure. Sidérée, fascinée…

La peau commença à se déchirer, pas assez souple pour tenir l’effort, on avait l’impression d’entendre un os se briser sous un pied. Les filaments des ténèbres caressèrent son visage, elle les huma avec plénitude, presque jouissance… Ses pupilles se dilatèrent. Il n’y avait plus ni gris, ni blanc dans son regard. Deux globes noirs et humides trônaient sous ses paupières. Ils se délectaient sans aucune pudeur des souffrances endurées par ce corps. Elle gobait cette énergie sombre, sans dégoût, sans terreur. Elle redressa le menton pour mieux voir. Le corps se sépara définitivement de sa prison et s’écrasa au sol.


Elle inspira, profondément. Les ténèbres la repoussèrent auprès de N’Jriel, ils se touchaient presque. Le sang éclata dans le silence le plus religieux qui lui eut été donné de voir en la Sombre. Les gouttes s’envolèrent dans les airs, comme des vagues obscures cherchant à fuir le plus rapidement le corps de leur possesseur. Elles atterrirent sur les pavés gris et souillèrent des visages. La peau blanche de la fée fut maculée de tâches, comme des larmes sur ses joues. Sans trop savoir pourquoi, elle lécha ses lèvres, partant à la conquête de leur goût tiède et salé.

N’Jriel était penché au-dessus de son épaule. Elle tourna le visage. Elle reprit conscience. Mais pas assez rapidement.


Citation :
– Belle fée, je vous salue…


Elle soupira, laissant s’évaporer une nuée noire entre ses dents. Ses pupilles se rétractèrent brusquement. Sa bouche se ferma dans une moue à nouveau terrifiée. Il avait vu… Il avait vu, là, non ?


Citation :
- Et n'oubliez pas... Matthew n'est pas le seul à vous voir sous votre véritable jour.


C’était une menace ? Qu’est-ce que cela signifiait ? Elle avait froid maintenant. Elle sentait tous ses membres engourdis, comme si elle avait dormi trop longtemps.
Est-ce que cela signifiait que N’Jriel comptait dominer à nouveau le corps de Matthew et la dénoncer ? Ou bien que Matthew le laissait voir absolument tout… Tout, même les choses les plus intimes ? Elle serra les dents, furieuse.


- En parlant de ça, raclure, n’oublie pas que je suis la seule à te priver de lumière. Bonne nuit, joli cœur !


Et elle se jeta dans ses bras, enserrant son cou d’une main, appuyant sur sa nuque de l’autre. Elle enfouit son visage contre le sien et posa ses lèvres sur les siennes. Avec un tel contact, N’Jriel allait dormir quelques jours paisiblement.
Je vous avais dit, que c’était une bonne idée !...

… Mais maintenant, il fallait fuir. Elle s’écarta de Matthew, passa sa main sur son visage pour en effacer le sang et se rua sur Deirdre.


- Maintenant, cours. Ne te retourne pas ! Nos vies en dépendent, lui glissa t-elle en saisissant son bras.


La course pouvait commencer.

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Deirdre
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MessageSur les marches du Marché [Dierebel/Matthew] EmptySam 2 Avr 2011 - 9:00

Agressive, elle défendait son territoire, ou plutôt sa meute, elle défendrait jusqu'à la mort celle qui avait pris ces risques pour elle, la seule qui sentait bon, la seule qui valait la peine de mourir dans cette cité. Consciente de n'être rien sous cette forme, elle voulait se transformer mais son cou, douloureux, était encore retenu dans son collier. Et en fait, tant mieux. Se transformer, la maintenant, aurait attiré l'attention de plus d'un démon. Les lycans étaient prisés en Elament, mais cela Deirdre ne le savait pas. N'Jriel lui avait jeté un regard qui lui avait crée un long frisson dans le dos. Lui... Il était dangereux, fou, il puait la mort, la flétrissure... Deirdre sentait que cet être était le plus éloigné de sa Mère qu'elle pourrait trouver dans les parages... Pas comme Iblis non. Le ténébreux faisait partie du monde, ou plutôt il errait à côté de lui, suivant des yeux les combats de la Terre pour survivre. Non... N'Jriel était pire que ça. Iblis renvoyait aux ténèbres, alors que le possédé lui... Il dénaturait, il tordait les choses à sa volonté, il défaisait sans sourciller ce qu'avait fait Mère...

Deirdre jappa légèrement quand la fée la retint en arrière... Elle la regardait sans comprendre. Elle semblait... Avoir mal? Mais pourquoi? Comment? Deirdre se détendit et pencha la tête sur le côté dans une moue interrogative. "Qu'est ce que tu as" cela aurait pu vouloir dire. Un profond malaise s'empara d'elle, elle regarda vers le marchand d'esclave et à nouveau, un long frisson parcourut son corps chétif. Un couinement inquiet franchit ses lèvres... C'était... C'était exactement ce que Deirdre cherchait à détruire, cette perversion des créations de Mère. Elle en était sur, celui la était capable de faire beaucoup de mal à Mère, elle ne l''aimait pas et elle devrait essayer de le terrasser. Pourtant... Elle huma l'air, une expression se dégout et de mépris sur le visage. Il sentait bizarre... Il n'était pas complétement comme les autres démons qu'elle avait brisé. Pendant un instant qui lui sembla durer de longues minutes, elle ne regardait pas le marchand d'esclave (ou plutôt ce qu'il en faisait) mais N'Jriel, détaillant son visage, cherchant à comprendre pourquoi elle n'avait pas sentit sa présence avant, pourquoi il sentait aussi bizarrement. Hum... dans le doute, elle décida de ne pas l'attaquer de suite. Elle ne ferait pas le poids sous cette forme. Non elle n'était pas lâche mais la fée semblait attachée à lui. Attachée oui, sinon pourquoi lui ferait elle un baiser? Deirdre avait vu sa mère et son père échanger ce type de chose, cela voulait dire que Dierebel était sa femelle non?

La louve sursauta et fit un pas de côté quand la fée se rua sur elle. Que lui voulait elle? Elle tendit l'oreille "Cours"... "Ne te retourne pas". Fuir? S'enfuir? Les yeux de Deirdre brillèrent à nouveau d'une lueur de défi. Elle finirait bien par la retrouver sa liberté en fait. Dierebel tenait son bras, les jambes de Deirdre s'agitèrent et elle courut... Vers la lumière, vers la terre, vers la liberté? Elle courrait... Elle jetait ses jambes en avant, trainant lourdement ses chaines, peinant sous le poids des coups qu'elle avait reçus. Raaah, pourquoi était elle si frêle, si petite... La force des Worgs, grâce à Iblis, coulait dans ses veines, c'est ce qui l'avait permis d'aller aussi loin, de tenir si longtemps. Néanmoins, depuis combien de temps n'avait elle pas mangé ou dormi? Depuis combien de temps n'avait elle pas pu se reposer, s'étendre sur le sol, glisser ses mains contre l'herbe, sentir la présence de la Terre? Trop longtemps. Elle trébucha, une fois... Deux fois... Elle faillit s'écrouler au sol, les larmes aux yeux. Pourtant ses pieds la portaient encore, elle faisait preuve d'une grande résistance et d'une détermination à toute épreuve. C'était sa dernière course, la course vers la vie, la course vers la liberté. Du moins... Le croyait elle.
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Matthew Sombrelune
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MessageSur les marches du Marché [Dierebel/Matthew] EmptySam 2 Avr 2011 - 18:57

Lorsque Dierebel toucha Matthew, celui-ci commençait déjà à refaire surface. Mais N'Jriel lâcha un dernier rire aux paroles de Dierebel, avant de céder face au contact et d'être projeté au fin fond de l'esprit de Matthew, replié dans un coin. Oui, il resterait sans doute là un temps. Mais il était heureux, et Matthew le sentait. Tout comme il sentait que son corps était souillé par le Démon. Il mit un instant à retrouver une bonne coordination de mouvement, titubant légèrement lorsque Dierebel le lâcha. Mais il sentait toujours le contact des lèvres de la femme sur les siennes. Enfin, le sujet n'était pas là. En voyant le tas qui restait du corps du vendeur, le voleur faillit rendre son précédent repas, mais parvint à se retenir juste à temps. Plus tard, pour le moment... Tout comme il verrait plus tard avec Dierebel ce qu'il avait pu voir de sa place sur elle. Oui il faudrait parler... Mais ce n'était pas vraiment le moment. Il laissa Dierebel partir avec Deirdre, observant un instant autour de lui pour regarder ce qu'il se passait. Plus loin il pouvait voir deux hommes armés s'approcher, fendant la foule s'étant formée. Sans doute la milice du marché... S'il s'attardait, il aurait des ennuis. Il était temps de filer. Matthew courut à la suite de Dierebel et Deirdre, esquivant les passant qui ne comprenaient pas ce qu'il se passait dès qu'ils quittaient le périmètre, mais le sang sur les vêtements et les visages du petit groupe éveillerait sans doute des soupçons. L'Aqua ramena la capuche sur sa tête. Inutile qu'on voit trop longtemps son visage. C'était déjà assez comme ça.

Matthew était assez fatigué par le changement de propriété du corps, de fait, il ne pourrait pas fuir trop longtemps, ni se battre vraiment. Donc il n'y avait pas beaucoup de solutions concernant leur fuite. Une fois sortis du marché des lueurs, ils fuieraient vers chez lui. Mais pour ça, encore fallait-il parvenir à quitter le dit marché. Matthew n'eut pas de vraie difficulté à revenir au niveau de Dierebel et Deirdre, qui avaient pris un peu d'avance. Il allait devoir prendre la tête pour leur tailleur un chemin, surtout que Deirdre semblait peiner un peu. En effet, la garoute ne cessait de trébucher. L'Elfe serra les dents. Ils allaient être ralenti... Mais ce n'était pas grave, car une fois dans les rues, ils s'en sortiraient sans mal. Une fois au niveau de Dierebel, il tourna son visage vers elle pour lui parler.


-Nous allons nous réfugier chez moi, j'ouvre le chemin, essaye de faire suivre cette fille.

Mais aussi, dans le fond de son regard, un remerciement infini de ne pas l'avoir laissé tombé en voyant N'Jriel, et en l'ayant aidé à le chasser. Il eut un regard pour Deirdre, un dernier pour Dierebel, puis il les dépassa, écartant sur son chemin des passant, des foules, fendant des groupes, bousculant plus ou moins violemment les gens. Il se taillait une route, pour lui et pour elle, un passage vers leur liberté, tout en semant derrière eux une fine pellicule de glace rendant le sol glissant pour qui ne prenait pas garde. Personne ne devait pouvoir les suivre. Absolument personne. Quelques inconscients essayèrent de les arrêter, pensant à des voleurs, mais ceux-là, Matthew n'hésitait pas à les menacer, à les frapper, pour pouvoir passer. Cette petite escapade ferait sans doute parler d'elle, et provoquerait bien des ennuis. Néanmoins... Il était un Chevalier Démoniaque, il s'en sortirait sans trop de peine. Surtout qu'il appartenait à la cour de Sappho. Et celle-ci l'aurait peut-être réprimandé pour son comportement, si elle était dans la Cité. Mais ce n'était pas le cas. Quant aux autres clans ils avaient d'autres choses à faire.

Il jetait parfois un coup d'oeil en arrière pour s'assurer que les filles suivaient. Pour le moment, oui. Il ne restait plus grand chose avant de sortir.
Et finalement, ils y parvinrent.
Ils quittèrent le marché pour les rues, et si l'allure pu ralentir, ils durent rester discret.


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