Le drow et la louve [Topic terminé]

Mer 11 Oct 2006 - 12:38

Enfoncés dans le marais sous cette masse d'eau gelé par son pouvoir et mélangé à la boue et plantes infestant le milieu environant, méditant toujours et encore sur son esprit et son corps, recherchant l'harmonie avec ses pouvoirs et les élèments aqueux, s'amusant à fussionner son corps avec le marais, transposant son énergie physique et élementaire aux contact de l'eau, rédusisant ainsi son apparence énergétique tout en la gardant intact et toujours aussi massive, mais qui par le mélange ne faisait plus qu'un avec le marais, se rendant difficile à repérer, il attendait la jeune enseignante qui la vieille l'avait laisser faché par un fait dont Shinreï avait produit mais n'en avait pas comprit au premiers abords les méfais que ceux-là allait avoir sur le comportement de Ruby à son égard.

D'une patiente sans bornes, il restait des minutes à s'éxercer à ce périlleux exercice qui par une simple ondulation dues au mouvements d'un nageur, d'une bourasque de vent ou d'un simple élementaire, pouvait le géner puisque cette fusion corps-eau, nécesitait un certain lien avec son esprit ce qui pouvait rendre la tache douloureuse. Par la meême occasion, cette pratique allait vérifier l'aquisition de l'"AMplification de Sens" que Ruby suite aux entraînements que l'elfe noir avait fait subir, s'était exerçé ou pas.

Une ondulation se fit sentir....

Dim 22 Oct 2006 - 18:50

=> Forêt Dark

La haine.
Elle n'était pas si dure à invoquer, finalement. Elle était un feu bouillant, de la vapeur, qui circulait dans les veines, qui envahissait l'organisme. Elle pénètrait le corps et l'esprit, elle influençait les geste, noyait la conscience, rammenait au devant de la volonté les instincts premiers.
Elle en devenait presque trop bonne.
Y gouter ne signifiait pourtant pas d'y laisser perdre. Savoir prendre le fil, trouver le fleuve et non les affluants, chercher le noeud, la maille, soulever les nappes de brume, se concentrer sur l'éclat du scintillement... Plier la force du courant à son avantage.
Devenir louve.

Elle courait, encore et encore, comme si seulement cela pouvait la rattacher à sa nature, ou lui faire perdre pied. Elle chassait, ne chassait pas pour de la viande, chassait pour affaiblir l'ennemi, chassait pour reconstituer la meute, avec à coeur une nouvelle résolution.
Encore, elle sentait sur ses lèvres la légèreté d'un papillon, la brise d'un vent calme, la douceur d'une plume sur sa peau, les lèvres d'Archael sur les siennes. Elle avait scellé le pacte, avait fait boire son sang sans chercher la signification qu'il avait pour une autre race. Après tout, qu'était le sang sinon les legs d'une famille ? partager son sang, c'était faire entrer dans la famille. Et, maintenant, il était de la meute...

Elle courait, ne s'arrêtant que pour dormir, reprendre des forces et manger, exercer son nouveau pouvoir comme lui avait dit de faire son maître. Elle ne savait pas faire des arts-martiaux, alors, elle mimait lentement les gestes de la chasse, comme son instinct lui dictait de faire.
Elle revenait de la chasse, elle n'avait plus fait, elle avait assez dormit et ses exercices étaient fait.

Par cas de ce qui lui servait de conscience, elle s'était dévêtit de la robe noire qui contrastait avec sa peau pour reprendre le blanc de la pureté, le blanc de la lune, le blanc de la neige qui était comme sa peau. Plus rien n'emprisonnait son front. Qu'était les étaus dans ce monde de sang ? Au fond d'elle, comme une sens trop rapidement oublié, renaissait une plante qu'elle se savait avoir ignorer. Elle puissait dans son coeur, fortifiait ses coups, faisait résonner à son esprit la proximité de la guerre...

Mais, ne voulait pas réellement couper avec ce qu'elle avait été, elle se bornait à essayer veinement de tenir une parole, mais, il fallait bien le dire, la volonté n'était pas là.
Shinreï... Que lui devait-elle ? Des plaies et des bosses en plus ? La rémergeance de souvenirs douloureux ? Le poids d'un nouveau pouvoir en elle ? Une nouvelle forme de haine qu'elle pouvait ressentir ? Le goût de la colère dans sa bouche ? Oui... que ça.
Mais elle lui avait demandé, sans savoir le poid de sa demande. N'aurait-il pas du, en maître qu'il était, la prevenir de ce qu'elle devait faire ? Non, il ne connaissait pas les liens qui étaient en elle, ne connaissait pas son passé.

Avait-il seulement des brides d'informations quant à la nature de l'enseignement de l'eau qu'elle avait eu ?
Elle priait pour que ça ne soit pas le cas...

Ses pieds s'enfoncèrent dans la boue graisseuse et puante des marais. Ca et là, des troncs en décomposition étaient couché sur la terre boueuse. Des feuilles en putréfaction étaient mélangées aux nappes d'eau stagnantes, dégageant un fumet peu agréable pour un nez d'humain. Mais pas pour un flair de loup.
Transformée, elle s'arrêta quelques secondes, observant fixement ses pieds, comme pour y analyser une nouvelle information utile. Mais ce n'était pas le cas.
Puis elle reprit sa course, ombre sur ombre, d'une froide beauté sauvage là où, avant, on ne pouvait voir qu'une sauvagerie fragile...
Enfin, elle se trouva, grimpa à un arbre, les points d'énergie de ses pouvoirs depuis longtemps fermés, l'observa quelques secondes. Il n'y eu qu'un morceau de mousse qui la trahit en tombant dans l'eau, mais rien de plus. Elle sauta devant lui, se moquant de l'éclabousser de l'eau noirâtre des marais. Elle ferma les yeux, fit de son possible pour se détransformer et y parvint en deux secondes.

"Tu t'y prends mal." fut son bonjour.

Dim 22 Oct 2006 - 20:33

Sympathique fut la salutation de Ruby à son égard, néanmoins il lui sourit et d'un geste de la tête vertical il la salua plus respectueusemment qu'elle avait fait malgré l'état de rage qu'il ressentait à travers son aura, telle ce d'une louve, comme la fois où il s'était retrouvé sur cette colline qu'on nomme Dévélite.

Il n'appréciait pas cela, cet instincs primitifs menés par la haine, sentiments négatifs et nuissibles aux bons raisonnements, dévorant peu à peu l'âme et n'offrant qu'un sursis de puissance dans un combat dérisoire, néanmoins il ne fut son maître que deux jours seulement, et l'un des principes de cette relation avec le disciple était de lui laisser la liberté de raissonnement et de réflexion surtout dans l'art de l'énergie spirituelle et physique, "Il faut laisser le courant circuler son cours, on peut lui donner de l'intensité, de la consistance par l'enseignement qu'on prodigue, mais jamais le dévier".

Elle faisait ce qu'elle voulait et Shinreï s'en fichait sauf si elle arrétait prématurément l'apprentissage élementaire de Shinreï, et rompait le pacte supposé d'enseignement réciproque entre eux, alors à ce moment il appliquerait une technique qu'il ne lui avait pas apprit: en pressant plusieurs de ses 24 points vitaux au moment l'énergie de Ruby s'était libéré, cela lui permettait aussi de sceller à nouveau cette nouvelle énergie, et supprimer ce blocage même pour un élementaire ou un démon aguérris était pratiquement impossible, le seul moyen était de le tuer, réduire en cendre celui qui avait pratiquer cette technique et Shinreï n'était pas aussi faible pour se faire assasinner aussi facilement, mais pas encore assez puissant pour en être sûre, il devait encore s'améliorer, progresser, jusqu'à être sûre de ses facultés et de son réel potentiel pour pouvoir juger les situations avec une assurance certaine.

Il remonta à la surface, reprit en quelques secondes sa consistance corporel et par rapport à la dernière fois où ils s'étaient vu, où l'elfe noir était resté taciturne, il s'exclama avec toutes l'analyse qu'il avait de la situation actuelle.

"Vu la circulation de tes flux énergétiques, je vois que tu as fermé tes points vitaux, mais sache une chose, il n'y a pas que la mousse que tu as laissé tomber sur le marais qui m'a fait percevoir ta présence. A l'intérieur de ton corps, il restait ton énergie bien qu'immobile, mais vu que tu t'es déplacé physiquement et de cette manière qu'on les canins, je t'ai perçu, il en faut plus pour disparaître une présence telle que la tienne....DEuxièmement, lors de ton entraînement il semblait que tu t'es montré docile, mais qu'il émanait de ton aura, une vibration, une vibration spécifique à la surprise, à la perturbation mentale. Je voudrais savoir...comment était celui qui était ton maitre, ce Fërima qui t'as enseigné les arts Aqueux? Quel était ses exercices et si il était possible de les pratiquer sur moi?"

Tel était cette requête sur cette tonalité de plus en plus chaleureuses ces derniers temps, en espérant que malgré le comportement que son interlocuteur adoptait, elle allait accepter de l'exercer correctement.

Lun 23 Oct 2006 - 10:33

Dieu !
Que faisait-elle ici ? Pourquoi venait-elle alors qu'elle n'en avait pas envie ? A quoi cela servait-il ? Payer une chose dûe ? Que doivent les loups aux gens qui ne sont pas de leur meute ? Qu'impote après si maintenant n'est pas passé ? Et puis, il fallait se contenter de ce que la chasse offrait dans l'instant. Pas besoin de plus que cela. Son pouvoir de rapidité ? Elle y avait gouter, avait sentit son arôme au fond de sa gorge. Ne plus l'avoir, était-ce si dur ? Il n'était pas encore comme son pouvoir sur l'eau, sa capacité à contrôler la moindre goutte, la moindre présence d'humidité dans un être, dans un lieu... Et, même si l'eau, la glace et la vapeur lui faisait défaut, elle resterait toujours elle-même, et c'était le plus important.
Mais elle était faible.
Elle pouvait certe détruire un mur de pierre avec un geyser, pouvait provoquer une tempête... Elle pouvait faire naître un band de brume, cuir vivant quelqu'un avec de la vapeur, mais elle n'en était pas moins faible. Etait-ce de la force que de changer intégralement ce qu'on était ? Dans ce cas, elle avait en elle le bourgeon chétif d'un peu de force... Mais c'était si peu.

Elle épousseta sa robe, se racla la gorge et le fixa de son regard vermeil, plus dur que le verre.
Elle ne cherchait pas à le sentir, ne cherchait pas à savoir ce qu'il faisait ddu pouvoir que la déesse lui avait donné. Elle ne cherchait rien, essayait simplement de refouler en elle ce qu'elle ressentait. La haine... Elle était encore trop humaine, mais c'était si bon...

Elle l'écouta d'une apparente oreille distraite, tant elle se concentrait sur l'environnement présent. Un morceau de mousse ? Y avait-elle seulement fait attention ? Où ça ? Quand ? Qu'importait un morceau de mousse sèche si la chasse était fructive ? ... Et lorsqu'il eut fini, elle se trouva partager.

Le tuer sur place pour la découverte de son Fërima ? sauter à sa gorge, utiliser tout les pouvoirs possibles pour que le secret de son passé rester enterrer dans une tombe de glace ? Le restraindre au silence par un sort - si dieux eut été possible qu'elle posséda de tels pouvoirs ? Rigoler, s'irriter la gorge devant la stupidité de son manque de savoir ?

Alors, il voulait qu'elle exerce sur lui les mêmes techniques d'enseigenement que son Fërima avait fait sur elle ? Jusqu'où était-il prêt à aller ?

"Fërima est l'oncle. Ce n'était pas un maître et maintenant, il n'est même plus homme. Je pourrais certe t'enseigner ton élément de la même manière qu'il l'a fait pour moi, mais, aussi fort sois-tu, je ne penses pas que tu puisses y résister. Tu veux y parvenir ? Oublie tout ce que tu sais sur le respect des sexes. Pour ma race, les femmes sont précieuses, et plus forte qu'un homme ne le sera jamais. Tu ne connais pas le tabou que mon Fërima a brisé. Et tu ne sais pas comment il a faillis me briser."

Elle recula d'un pas.
Qu'avait-elle fait ?! Sotte ! Les mots sont des armes et elle les retournait contre sa personne. Le passé était le passé, d'où les choses d'hier pouvaient avoir de l'importance sur celles d'aujourd'hui ?
Sa main gauche se porta à son épaule droite, touchant les crocs découvert de son tatouage argent. Un loup, symbole de son clan...

"Une société matriacale clanique... tsss" Il devait connaître ce que c'était puisque la plupart des elfes noirs avait la même société. Et elle jeta les autres mots "Imagine toi, fille de la Mère... Tu aurais dû être forte, résistante, mais la Déesse Louve à voulu que tu naisses fragile d'apparence, sans pour autant l'être vraiment... C'est déjà une tâche dans ta vie et puis tu te découvres ce 'don'... Et l'enseignement commence... Pas un homme ne doit poser la main sur une femme sans que celle-ci ne le veuille, mais lui ne s'en ai pas privé. Mais il est ton maître, tu lui dois une aveugle obéïssance, qu'importe ce qu'il demande, que cela te parraisse choquant ou non. 18 ans, nue sous la neige de l'hiver nordique. Tu ne sais pas encore contrôler ton pouvoir, mais tu dois le faire car il l'a dit. Et pas de nourriture tant que tu n'y es pas parvenu, pas de sommeil... Tu passes parfois plusieurs jours sans dormir... Et les limites de ton pouvoir ne s'arrête qu'à celle de son imagination."

Elle avait la gorge nouée et des sueurs froides lui coulait le long de l'échine, glaçant ses sens plus que ne pouvait le faire l'hiver.

"Tu tiens bon, malgré les noyades qu'il a voulu te causer, les coups, les cicatrices. Il crache sur ton tatouage et ton marquage car tu n'es pas digne d'être sa Unfëri. Mais tu cicatrises toujours, car le 'don' est en toi..."

Son regard s'était fait lointain, habité d'une étrange lueur. Puis, comme revenant à elle, elle dit :

"Non, tu ne pourrais pas résister."

Mer 25 Oct 2006 - 12:03

Triste, c'était l'impression que donnait la jeune femme sauvageonne à Shinreï, à un tel point que lui-même n'osait émettre une critique sur l'estimation qu'elle possédait de l'elfe noir malgré l'envie de lui montrer toutes sa détermination, lui hurlait les souffrances qu'il avait enduré durant 115 ans dans le froid hivernal des terres du Nord, une année en stage au Enfer, vingt ans dans un corps chétif, sans grande importance et d'une grande naïveté, et que l'on nommait seulement par son diminutif "Shin", des années de souffrance malgré tout le plaisir qui en résultait aujourd'hui.

A croire que les gens du coin ne prête guère d'importance à ce que fut la Tanière et ses mille légendes. L'entraînement de l'elfe noir actuellement en face de la Cristalléenne, avait duré vingt ans et son corps, si il n'avait pas connu les doigts de sorcier de Sirius et la Magie de l'Eau, seraient à l'heure qu'il est toujours entouré de bandages dissimulant mille et une cicatrices et brûlures.

Que fut-il lors de sa vie? Disciple, Guerrier, espion, gladiateur dans l'arène des Enfers, élementaire, maître, et chasseur de primes. Fallait-il rire de l'ignorance et de la faculté d'analyse de Ruby? Shinreï n'était pas un simple élève stupide et naïf coincé dans un bateau dans le dortoir Aqua et entre les murs d'une batisse dans l'espoir de savoir marcher sur l'eau. Libre comme l'air, puissant comme le feu, froid comme la glace, décontractés et agile comme l'eau, et solide comme la terre. Ne possédant qu'un seul élèment, on pouvait néanmoins lui attribuer ces qualités sans pour autant avoir la prétention d'être le superlatif de tous ses qualificatifs.

Peu importe si c'était réciproque et malgré l'admiration qu'aurait du avoir Shinreï enver un professeur de l'école, il jeta à cette femme qui se croyait au-dessus de tout même dans la souffrance, un regard de dédain et de dégout pour une tel faiblesse.

"Est-ce toi qui n'est pas capable de reproduire les exercices de ton oncle qu'il t'a fait subir ou moi qui ne peu résister à des entraînements qui semblent insupportables? Me crois-tu faible de convictions et de volonté? Me crois-tu naîf et mou que ce soit par l'esprit ou le corps? Mentalement, psycholgiquement, physiquement et énergétiquement, ma plus grande qualité c'est la résistance. Et peu importe pour toi, si je meure ou paralysé à vie, je ne fais pas parti de ton clan! le sommeil et la faim ne m'a jamais troublé, ni la peur, ni la mort, ni la souffrance, ne m'effraye! Soit cruel et puissante, soit stricte et exigente! Egale ton Fërima! Je me plierais à tes exercices si tu es claire et précise, n'ai point peur de me blesser! Si tu es assez puissante pour te croire supérieur à moi alors démontre-le en étant mon maître!"

D'un ton aussi froid que direct et implacable, il s'exclama, son regard était impassible, sans émotions mais zébrait d'une détermination d'esprit qu'on pouvait apercevoir, il fixait directement le visage pale de Ruby. Ces malentendus à son sujet devait cessé à jamais. Il n'est pas faible.

Mer 25 Oct 2006 - 18:42

[J'étais inspirée apparemment...]

Fuis.
Ce fut tout ce que son esprit lui dicta. Il lui cria ce mot à chaque battements de son coeur, lui hurlait, la rendant aveugle et sourde. Des sueurs froides coulèrent le long des tempes, le long de l'échine, entre les seins. Ses viscèrent n'avaient plus qu'une vague contenance d'eau dans son ventre qui clapotait contre les parois de son abdomen. La peur habitait ses yeux, cheangeant presque leur couleur. Et son coeur, là, ne battait plus, tombant en elle comme il ne l'avait que trop rarement fait. Des frissons naissèrent dans son ventre, lui parcoururent les bras, remontèrent à son visage, hérissant le peu de duvet qui couvraient sa peau, la pâlissant encore, si cela était possible. Elle était paralysée, de peur, de surprise, paralysée comme un louveteau. Se serait-elle abaissée à faire sur elle ? Non, quoi qu'il s'en fallut de peu tellement la terreuer était en elle. Elle la sentait infuser son sang et, lorsque la première vague passa, la Cristalléenne put faire un pas en arrière, avant qu'un froid étrange ne l'habite, emprisonnant comme des serres son coeur dans un étau, menaçant presque de le faire exploser. Dans ses cheveux passèrent tout les tons du marron possible. Le noir s'installa, resta un peu, puis disparut. Les points d'énergie que, jusque là, elle avait gardé fermé s'ouvrirent un peu, déversant dans le néant un peu de pouvoir, un peu d'énergie...
Et le givre nacquit sous ses pieds, mordant la terre gluante du marais comme des crocs de prédateur, il nacquit, s'enfonçant loin, rampant comme un serpent tout autour d'elle, grimpa au tissu de sa robe, le raidissant, grimpant encore pour venir emprisonner son visage, ses jambes ses bras et ses épaules, recouvrant d'une fine pellicule ses yeux, immobilisant sa bouche.

Et, dans sa position de totale immobilitée, une lueur bleutée grandissait dans sa main droite, rayonnant presque trop fortement, grandissant encore et encore, plus brillante, plus blanche, plus froide.

"Jamais..." chuchota-t-elle. Et son haleine était tellement froide que l'air touché gela instantanément. Ses yeux étaient sec, écarquillés. Le glace qui recouvrant son visage s'effrita, tomba en paillette de cristal sur le sol. La main droite de Ruby remonta devant le visage de celle-ci qui la regarda presque avec indifférence. "Jamais..." Ses yeux se portèrent sur Shinreï, Shin, Shin l'élève qu'elle avait eu et à qui elle avait partiellement enseigné l'adaptation au froid. Un froid qu'elle n'avait fait que doux comparer à ce qu'elle pouvait faire. Ses yeux le fixèrent un instant comme s'ils ne le voyaient pas puis se durcirent, adoptèrent la couleur de l'ébène un instant alors que sa machoire se crispait puis redevinrent rouge comme le sang frais.

Son énergie convergeait avec une rapidité étourdissante vers sa main. Puis, avec la vitesse qu'on lui avait enseigné il y a peu et cette fois-ci maîtrisée comme si cela avait toujours était naturel, elle fit un quart de tour, se campa sur ses jambes, tendit ses mains devant elle et projeta l'énergie que sa peur avait fait naître.
Mélange d'eau, de glace et de vapeur, la magie se condensa en un geyser qui commença à fuser vers les arbres environnant, touchant le tronc d'un premier qui, gelant sous la glace, éclatant sous la pression de l'eau injectée en lui et cuisant sous la chaleur de la vapeur, se trouva réduit à peu de chose, puis... revint vers son point de départ.
Il se transforma en lumière qui remonta le long du bras de la Critalléenne et s'immergea, comme un serpent dans sa tanière, dans le tatouage qui en devint brûlant, brilla. Puis le silence fut.

Il n'y avait plus de trace de givre sur le sol, ne restait que des esquilles de bois près d'une flaque mi-gelée, mi aux côtés d'un morceau de terre sec. Elle ferma les yeux, inspira profondément. cela ne lui avait rien couté de montrer une partie de son énergie sans la brûler. Rien du tout. Seulement un sentiment étrange qu'elle se souvenait avoir ressentit. La Peur. Avoir honte de la peur ? La peur était naturelle, non ? La peur, c'est quand l'ennemi est plus fort, quand on se trouve sur le mauvais territoire. La peur, c'est quand on voit des hommes. La peur, ce n'est rien. Mais, quelque part ailleurs en elle, la fleur qui s'était épanouie gagnait toute la place de son coeur, ses bras traversaient tout son corps. Elle battait, pulsait en elle, eveillait en son coeur une soif tangible. Et, comme Archael ressentait l'appelle du ciel, elle sentait cet appel là.

Soudain, elle fut froide. Pas froide comme la neige ou comme la glace, froide comme le rayon de lune sur la lame aiguisée, froide comme l'étoile brillant dans le regard d'un meurtrier. Froide et pourtant tout aussi brûlante de l'appel de cette fleur. Elle se tourna à demi vers lui, le fixant le visage baissé vers le sol. Les yeux d'un noir d'ébène.
Et ce n'était plus de la haine qu'il y avait en elle, mais de l'implacable... implacable sentiment de quelque chose d'indéfinissable.

"Jamais je ne serai comme lui Shinreï." Sa voix avait cette même implacabilité. Elle n'était ni grâve ni aiguë, mais impossible à définir, sans pour autant laisser transparaître un quelconque sentiment. "Ne l'as-tu donc pas compris, elfe sombre ?" Elle ricana, d'un rire comme des cailloux jetés sur les parois d'un abîme, comme le claquement d'un fouet sur le dos d'un esclave, comme les crocs se refermant sur l'os. "Tu donnerais presque l'impression de chercher la douleur. De chercher la haine des autres." Elle soupira, souriant de plus belle. Semblant possédée. "Tu sais... Non, tu ne dois pas savoir. Mais, je suis morte une fois." Elle releva le visage, croisa les mains sur sa poitrine, détendue mais n'en semblant pas moins redoutable. "Et j'étais tout ! Tout ! Tout !! Je savais tout aussi. Je m'en rappelle vaguement. J'étais la roche, l'herbe... J'étais toi, Layna, Apharez. Je ne sais plus, malheureusement pour moi." Une vague caricature de tristesse passa sur son visage, pour de nouveau le laisser lise, sans expression. "Mais je sais que tu as souffert. Je sais que tu as suivis des entraînement très durs. Que tu as appris trop pour quelqu'un de ton âge."

Elle se retourna, soupirant, le coin des lèvres redressé comme si le dépis y était incarné avant de retomber alors qu'elle s'appuyait contre un tronc, s'y laisser glisser et atterrissait les fesses dans la boue sale. Elle secoua la tête... et reprit, la lumière se perdant dans ses yeux intégralement noir, de ce même ton.

"Quant à moi ! Que suis-je pour toi ! Une professeure pitoyable, poursuivit par son passé comme un lapin ayant au cul un bâtard affamé ! Une chienne gueulant à tous la peine ! Une femme même pas faite, encore prise dans la crainte de ses saignées non régulières ? Une gamine immature à la puissance égale à la stupidité ? Que sais-je après tout ? Pour toi, je pense - je peux toujours me tromper, j'en conviens - je ne sais que la magie de l'eau, englobant la glace et la vapeur..." Elle avait levé la main et, comptant sur ses doigts, pliait une phalanges à chacun de ses termes majeurs. Ses cheveux, devenus noirs aux pointes, trempaient dans la boue en putréfaction du marais. Puis, elle baissa les bras, brutalement. "Et c'est vrai !" Elle sourit d'un coin de la bouche, une fossette se creusant dans sa joue. "Mais Ôh! Attention ! la pauvre vierge qui te sert de professeure - ou de maître appelle ça comme tu veux, ça n'a aucunes différences mais bon - donc, cette vierge qui te sert de professeure pourra te dire quelque chose..." Elle parla ensuite d'un ton un peu plus bas, comme si ce qu'elle disait était une confession. "Tu vis ta douleur... Tu ne la vis pas comme on vit quelque chose, tu vis dedans !" Elle ricana de nouveau. "Tu t'y roules et t'y jettes... Tu cherches un maître qui pourra te donner l'impression d'être une victime ? Je ne serai pas celui-ci." Elle se releva d'un bond presque trop rapide. "Tu dois penser être fort... Ou plutôt ne pas être faible, je pense. Tu ne sais même pas ce qu'est la faiblesse. Sais-tu au moins ce qu'est l'honneur pour me demander d'être comme Lui ?" Le dernier mot était chargé de mépris, comme on peut s'en douter. "Je ne sais pas cela à vrai dire. Ce n'est pas quelque chose que tu ne sais pas mais que tu n'as pas..." Soupirant, cette fois si, nulle glace ne nacquit de son souffle. Et, laissant à son pouvoir le soin de laver seul son vêtement, ses jambres et ses mains, elle fit goutter un mélange terre/eau du bout de ses doigts fins. Elle leva les yeux au ciel et récita, en faisant suivre à ses doigts dégouttant le rythme de ses mots, d'une voix immitant un enfant : "Soit cruelle et puissante, soit stricte et exigente ! Egale ton Fërima ! Je me plierais à tes exercices si tu es claire et précise, n'ai point peur de me blesser ! Si tu es assez puissante pour te croire supérieure à moi alors démontre-le en étant mon maître." Elle le fixa de nouveau. "N'est-ce pas ce que tu as dit ?! Tu veux que j'égale mon Fërima ? Que je sois claire et précise ? Tes mots sont contradictoires ! La subtilité de son enseignement était de ne rien me dire... C'est tellement plus simple de punir pour non obéïssance qu'en ne donnant pas d'ordre ! C'est là qu'il jouissait..." Elle cracha sur le sol. " 'N'ai point peur de me blesser !' ... Lui, il n'avait pas peur de me tuer. Comme tes maîtres, je pense. 'Si tu es assez puissante pour te croire supérieure à moi alors démontre-le en étant mon maître' Je ne me crois pas supérieure à toi. Je le suis."

Et elle se tut là, se moquant de le faire ruminer, se moquant du manque de sentiment qu'elle ressentait, se moquant de la moquerie même. Et, même ainsi, elle n'aurait même pas eu l'envie de se délecter du regard de l'elfe. Elle était trop loin pour lire en lui. Et, sinon, que pouvait-elle lire dans ses yeux ? De la peur du nouveau visage de la 'gentille Ruby' ? De la colère face à la nonchalance dont elle faisait preuve devant un assassin ? De la manière dont elle se montrait si hautaine ? De la confiance en elle dont elle faisait preuve ? Elle-même ne se voyait pas, ne voyait pas ses yeux noirs, ne voyait pas son tatouage autrefois argenté devenu sombre maintenant. Elle ne sentant en elle qu'une froide détermination.

"Ta stupidité n'a peut-être d'égal que ta force et ta résolution. Tu as du courage à revendre. Ou alors, ce courage est le fruit d'une innocence toute pardonnable !" Elle sourit un instant, secoua sa main pour en faire partir les dernières gouttes ruisselantes. Puis, de nouveau, la Cristalléenne récita dans une parodie d'enfant récitant sa leçon : " 'Est-ce toi qui n'est pas capable de reproduire les exercices que ton oncle t'a fait subir ou moi qui ne peut résister à des entraînements qui semblent insupportables ?' " Et ses doigts, toujours, battait le rythme de ses paroles. "Mais voyons ! J'avoue que se trouve là une de mes faiblesses, elfe sombre ! Ma plus grande faiblesse, sûrement... Mais c'est ainsi que la Déesse Louve l'a voulue ! Ne pas pouvoir me délecter d'un pouvoir que je possède sur une personne, ne pas aimer faire souffrir quelqu'un physiquement, car je peux prendre ce droit, qu'il soit justifié ou non. Mais toi, que t'importe la douleur du moment que tu possèdes un savoir que tu te veux pouvoir posséder, c'est ça ?" Elle baissa le visage et ses épaules churent, comme un si tel manque d'intelligence la laissant pantoise. "Et, tu ne sais pas que l'entrainement, comme tu l'appelles, et plus une séance de torture que ton don permet de perpétuer ? Que de cet entrainement, tu ne pourras pas en tirer le même résultat que moi, car sa valeur n'est pas la même pour toi que pour moi ? Tu penses qu'il ne s'agit que d'un moment d'apprentissage où le maître est d'une forte sévérité, voir d'une extrème cruauté envers toi ? Ne songes-tu pas qu'à cela seul ne se résume pas son impact ?" La Cristalléenne leva les yeux au ciel, comme si un tel manque de jugeote devait être puni par la Déesse. "Que ne sais-tu donc pas les moeurs de ma société ! Que ne sais-tu pas nos magies, nos apprentissages, nos liens familiaux, que ne sais-tu pas ce qu'était pour une femme d'être élevée par un homme ! La pire insulte !" Elle baissa de nouveau ses yeux vers lui, fronçant le regard, comme pour le clouer sur place. "Un crachat sur toi... Mais tu connais le goût de la salive d'un autre, n'est-ce pas ? Tu sais ce que c'est d'être ramené à plus bas que terre... " Elle haussa les épaules. "Et tu es orgueilleux... Très orgueilleux... Tu mériterais mon Oncle. Voir lequel des deux auraient le plus de pouvoir sur l'autre... Ah mais non, j'oubliais... C'était un pleutre, un couard qui ne s'attaquait qu'au plus jeune et au plus faible. Tu aurais gagné..." Elle ricana encore, mais cette voix, son ton semblait plus fatigué, comme si ses mots s'usaient et que l'impact désiré qu'elle voulait leur donner n'était plus le même. Mais elle inspira par le nez l'air puant du marais et sembla comme trouver dans ses poumons une résolution nouvelle. "Allons Shinreï ! Ombre sombre ! Avoue ! Tu te moques des autres, tu te ris d'eux. Et même de moi, je pense... Je ne t'impressionne pas et j'en serai presque honnorée ! Je ne t'inspire aucun respect, aucune affection, rien... Tu penses que le manque de volonté dont je fais preuve ne découle que d'une couardise. Ou d'une stupidité de jugement... Tu penses que la puissance que je me dis posséder n'est qu'un habile tour, que ma vitesse d'apprentissage n'est qu'un mensonge. Tu penses ça mais en même temps, tu ne le penses pas..." Elle rajouta plus bas, pour elle même, secouant la tête en soupirant : "Ahhhh, l'esprit des humains est d'une telle complexité..."

Mer 25 Oct 2006 - 18:44

Fallait-il qu'elle parle autant ? C'était pour elle d'un intêret tellement faible de poursuivre que de continuer Quelle décision avait-elle prise ? héhé Elle ne les prenait pas à l'avance, c'était des mots venant de son coeur qui sortait, de la froideur de son être... Elle les disait, et c'était tout, et si elle ne s'arrêtait pas où se trompait, c'était que l'égarement de son esprit mélangeait ses pensées, entortillait les mots dans sa gorge avant qu'elle ne puisse les dire. Et, même quand le vent souleva ses cheveux tout autour d'elle, comme des fils de lune incarnés et que sa robe se retroussa jusqu'à la mi de ses cuisses, pas même alors que la lumière qui avant habitait peu son regard s'éteignit complètement, pas même là elle ne s'arrêta. Elle devait finir. Et pour cela, elle devait créer un lien entre elle et lui, et chacun des mots qu'elle prononcait était un brin de chanvre de plus dans la corde qu'elle tressait.

"Dois-je donc te faire voir le passé et lire mon coeur pour que tu puisses comprendre ? Tu ne connais pas la fille de la Louve que je suis. Et tu te moques de me connaître. Tu ne veux que ce savoir... Être plus fort. Mais pourquoi Shinreï ? Pourquoi n'as-tu jamais fuis cela ? Cette envie, cette soif ?" Elle se tût quelques secondes, faisant mine de réfléchir. "Fuir est-il donc pour toi un tel acte de couardise qu'il t'ai même impossible d'y songer ? Parce que tu n'as jamais eu le choix ? Nous avons tous le choix ! Dire cela est un mensonge ! ... Alors, dans ce cas, pourquoi n'ai-je pas mi fin à l'enseignement que j'ai reçu ? mais c'est ce que j'ai fais, Shinreï ! C'est ce que j'ai fais une fois certaine que j'avais tout ce que je devais avoir. Pourquoi n'ai-je pas essayer d'obtenir le savoir dont tu m'as gratifié d'une autre manière, si ce n'est parce que je n'avais pas le choix ? Parce que j'avais besoin de toi pour me réveiller, Elfe Sombre."

La Corde était prête. Elle la jeta. Ferma les yeux, chercha les points dans son corps et les trouva avec facilité.

"Et j'étais liée à toi par une promesse. Oui... J'étais." Une forte lumière se dégagea d'elle. Les points se fermèrent un par un, vite, et, à chacun, elle poussa un gémissement, jusqu'à celui sur son épaule marquée où elle cria, cassant l'austérité de sa voix précédente pour retomber dans les aiguë. Enfin, lorsque celui sur son front - le dernier qui s'était ouvert - se ferma, elle était essouflée. S'était comme s'amputer soi-même, se mordre la chair pour se manger. Un goût de bile resta au fond de sa gorge. Elle se releva lentement, des étoiles dancant dans les yeux, aveugle à la réaction de l'elfe. "Je ne possède plus le savoir que j'ai eu. Tu sais très bien qu'il m'est presque impossible d'ouvrir ses points seule - elle avala sa salive - ma promesse est rompue. Et je viens t'en proposer une autre."

Elle crispa les yeux, formant des ridules à la patte d'oie de ses yeux. Une goutte de sang schuinta du coin de sa bouche, roula sur sa peau, trouva la machoire et la suivit. Car, si l'exercice que Ruby venait de faire avait pu avoir l'air simple pour quelqu'un de sot en matière de magie, ni elle, ni probablement Shin ne pouvaient en dire autant. Elle se racla la gorge et cracha de nouveau sur le sol. Puis, à pas lents, légèrement boitant, elle s'avança vers lui, pourtant toujours aussi droite, rigide, comme si la glace s'était incarnée dans son échine.
Lorsqu'elle ne put se forcer à continuer à avancer, elle se redressa encore, laissa sa main crispée sur son ventre redrescendre le long de son flanc et, de ce regard d'ébène qu'elle ne se savait pas avoir, fixa l'elfe noir.

"Clos ses points d'énergie pour que, si je veuille les réouvrir, il m'en coute trop. Un tel pouvoir ne doit pas me choir. L'eau est moi, je suis l'eau. Une louve ne peut pas se permettre d'avoir le droit de courir trop vite. La chasse s'en trouve désavantagée. Et la guerre vient. Je préfère rester avec le don que je possède qu'en avoir un autre. J'ai connu le goût de sa puissance, j'ai su une partie des disponibilités qu'il offrait, je saurais m'en protéger maintenant. N'espère plus jamais me surprendre par la vitesse." Elle avala sa salive. "En échange, je t'apprendrais une chose : un aspect de ton pouvoir que tu ne pensais peut-être pas possible. Imagine, je t'apprendrais. Voila."

Elle cligna les yeux et, losque ses paupières découvrir ses yeux, leurs prunelles étaient de nouveaux rouge incarnat, entourée du blanc du lait, et il n'y restait plus la folie, mais encore l'ombre de cette implcabalité qui probablement, ne trouverai pas cible pour s'enfuir...

Mer 25 Oct 2006 - 20:42

Raison! Elle avait totalement raison, cette jeune louve avait enfin fini par tout avouer, son passé, ses envies, ses convictions, l'analyse qu'elle avait de Shinreï, peu importe l’absolutisme qu'elle possédait sur certains points des sentiments qu'il possédait sur ses proches, il essayait au maximum de la manipuler de connaître le secret d'un professeur, rien que de l'avoir vu ce jour-là sur les collines, il avait comprit ses faiblesses au moment où l'énergie s'était libéré en elle, il avait comprit la signification du Fërima, et ce qu'il impliquait sentimentalement, puis quelques heures après elle lui avait affirmer d'autre détail sur cette oncle, puis de nombreux jours après, l'elfe à la peau aussi noirci que âme, aussi profond que sa volonté avait lu de nombreux livres sur son peuple.

Par les échanges de regard, sans peur et se montrant plus énervé et plus masochiste qu'il ne l'est réellement, en appuyant indirectement sur les mots les plus dures, en exprimant une frustration qu'il allait finalement pouvoir étancher, elle s'était libéré. Ruby lui avait tout prouvé, ce qu'elle croyait, ce qu'elle savait et ce qu'elle était, son état d'esprit le plus puissant et en même temps le plus faible, ses volontés et son courage, emportés par les sentiments négatifs, tel que la colère et la peur, ses pouvoirs et ses limites. Pour lui c'était un jeu, cette jeune femme était la mise qu'il avait posé délicatement sur le fil de son destin en se faisant passer pour un élève, un capricieux, un prétentieux. Ce fut pour cela que lors de son long, long très long discours, il ne réprima rien, il ne critiqua rien, chaque mots lui donnait vainqueur et Ruby avait raison, telle une carte, le valet dans sa main, il pouvait l'utiliser à sa guise avant d'user de ses ultimes cartes, la reine et le joker, Elament et la Tanière, il n'avait besoin que du pouvoir de l'Eau pour devenir au-delà de tout: posséder la sagesse, la paix éternel tout en restant vivant, l'assurance de sa supériorité sur les plus puissants tel que Sirius Aberbald.

Plus que cela pour briser ce miroir de glace, se libérer des chaînes démoniaques du passé, se sentir vivre, ressentir un souffle nouveau sur son destin de plus longtemps épuisés, originales comme un moulin qui ne fonctionne plus. Il avait commit de nombreuses faiblesses, mais de lui accorder l'ultime faveur ,en échange de cette ultime technique qu'il pourrait amplifier à l'aide du pouvoir dont cette stupide créature ne voyait dedans seulement ce pouvoir futile de la vitesse, mais cela était encore une machination de sa part, il ne lui avait montré que cette faculté dans l'éventail de l'énergie neutre, enfin de la dégoûter de ce pouvoir et ne pas lui donner la chance de lui être supérieur par le futur, c'était sa dernière faiblesse, le dernier chantage qu'on lui appliquerait, la dernière clé des verrous qui l'empêche d'être ce que son potentiel énergétique peut lui apporter, d'être ce que ses parents à leur mort avaient laissé graver dans sa mémoire: "le plus puissant des elfes noirs".

Lui laissant une totale liberté de mouvement et de paroles, lui jetant un regard de dédain, moqueur mais zébrait par un vague de froideur comme si il avait l'impression d'être une caverne de glace où la louve dans sa fuite s'était réfugiés. Suite à la proposition, il s'approcha les mains dans les poches, et son sourire plein de sarcasme qui devenait de plus en plus chaleureux et joyeux sans être pour autant celui d'un bébé naïve et stupide, à chacun de ses pas sur les bris de glace formé par la jeune femme sur le sol marécageux qui n'avait désormais plus rien de vaseux et mou, il accordait son importance. Léger et équilibré, souple et agile, implacable et puissant, il ne cessa jamais de la fixer en plein dans ses yeux, comme si il cherchait à transpercer au-delà des globes oculaires juste lui faire comprendre, qu'elle possédait une grande rareté spirituelle et psychologique, néanmoins elle n'était qu'un pion sur son échiquier, mais qui tenait le roi en échec, avant de la laisser sur le bord, effondrés et ne lui prêtant plus guère d'importance.

Mais pour l'instant cette jeune cristalléenne était au cœur de ses sujets, de son destin, sans pour autant avoir la possibilité de l'anéantir, juste celui de l'affaiblir. Arrivée à sa hauteur, il sortit un dard, le seul de sa panoplie à être d'une matière que les pouvoirs de l'eau ne pouvait influencer, celui qui allait lui affliger le plus de souffrance en échange d'une efficacité redoutable dans le travail que la jeune femme lui proposait. Sa bouche arriva à hauteur de son oreille gauche, elle pouvait ressentir sa longue et profonde respiration le long de son cou, ce léger vent tiède et inodore.

"Ne commet pas l'erreur de croire que j'ai peur!"

Il enfonça le bout de l'aiguille dans la chair en-dessous de l'épaule et la fit ressortir de l’autre côté, il y infusa son énergie spirituelle et anéantissant la moindre particule de cette magie qu'il lui avait enseigné, tel le maître tuant son disciple, tel le créateur qui supprime sa créature, tel l'animal qui mange les cadavre de ses progénitures. Cela avait quelque chose de jouissant.

A l'aide de son pouvoir de Glace, il cicatrisa la blessure qu'il avait formé dans la peau de Ruby, et y laissa le dard qu'il écrasa dans la clavicule, puis il recula de deux pas, et sourit à la jeune femme, comme si ils n'y avaient pas de vainqueur dans cette situation, un sourire sur un pied d'égalité.

"Ne la retire pas! Tu serait foudroyé sur place et amené dans un abîme de souffrance qui ne te quittera que quand tu sera morte, tel est ton choix, fait désormais ce que tu veux, mais apprends-moi ce que je dois savoir, la seule leçon que j'accepte de toi, l'enseignement de l'Eau. Mais dis-moi, ce n'est qu'un impression où le poste de professeur de l'eau viens de se libérer? Jeune louve!"

Il n'y avait aucun mépris dans sa voie, un peu d'humour mais qui n'avait rien de méchant, comme si son offre était un cadeau qu'il venait de sortir de l'emballage et qu'il remerciait par un simple sourire rempli d'une douceur dans l'espoir qu'il pouvait en profiter par l'avenir. Il était prêt désormais à recevoir ce qu'elle devait lui offrir, il retira son énergie spirituelles et énergétiques, il fit quelques étirement, forma un petit geyser qu'il glaça sur place et qu'il brisa finalement en mille morceaux, de cette capacité, il pouvait former une pluie d'aiguille mais il réduit la moindre particule utilisé en une poussière de glace, enfin d’éviter une quelconque blessure inutile. Par la suite il attendit le prochain discours de sa professeur, de son maître, peu importe comment on la désigne, tant qu'elle sait elle-même le titre qu'elle possède pour un temps sur la personne de l'elfe noir, jusqu'à la fin du cours.

Mer 25 Oct 2006 - 22:10

Il s'avanca près d'elle.
Elle sentit le bout de ses doigts sur sa peau, et la nausée lui en vint, camériste fidèle qui jamais ne quittait la sensation de toucher sur sa peau. La chaleur, trop brûlante, l'odeur d'une haleine juste avant une douleur d'une force fulgurante. C'était seulement ça, sa douleur ? Que croyait-il ?! Elle était morte une fois, une seconde ne lui faisait pas peur. La douleur n'était rien pour une femme dont le sang était et chariait de la Glace. Et, si pour le battre elle devait souffrir, ou rompre un voeux et une promesse, ou même les deux, qu'elle devrait rompre une parole donnée, faite sous le regard de la Déesse, elle le ferait. La Déesse était la Déesse, les jeux des mortels ne l'interessaient pas. Et même si c'était le contraire, les actes de la Cristalléenne serait jugé sur sa volonté. La Déesse était là et sa présence était avec tout le monde. Et si toutes les actions de toutes les populations étaient de sa volonté, peu important à Ruby. Son apprentissage de l'eau avait déjà été en soit un blasphème, pourquoi ne pas en rajouter sur la longue liste de fautes que l'on pouvait rattracher à sa personne ? Il y avait eu ce toucher, ses pouvoirs, son physique, ses yeux rouges, ... Elle avait passé seule l'épreuve des Shamans sans pourvoir pourtant un jour prétendre à ce titre. Certe, il lui avait fallu de l'aide pour survivre, et elle en était morte, mais elle était de nouveau là. Louve, fière et forte. Qu'était une promesse pour une Louve ? Des mots. Des morceaux de parole, de langage... Les mots ne permettent de s'attacher qu'à une personne pour qui ils ont la même utilité.

Elle sentit son pouvoir de la Glace à lui agir sur elle. Qu'avait-il fait ? Ne se rendait-il pas compte à quel point il lui offrait des armes pour agir contre lui ? Elle ne l'aimait pas. Son instinct lui criait de le tuer, sa raison de fuir, sa volonté de faire les deux. Elle voulait bloquer son pouvoir de l'eau, se savait bien sûr incapable de réussir... Et, alors qu'il enfonçait ce dard dans son dos, elle sentit avec une préscience étonnante qu'il avait presque gagné la partie. Elle n'en connaissait pas le but mais se savait être un pion sur l'échiquier de cet Elfe Noir. Il était l'humain qui voulait contrôler ses instincts, il était l'ennemi. Il était dans le clan d'Apharez Sycan, preneuse de Sélène Senteuse-de-Neige. Il fallait le tuer.
Il lui enfonça le dard dans la clavicule, touchant encore à sa peau, et une boule se formant dans sa gorge. Elle déglutit difficilement, la chair de poule naissant sur ses bras. Elle avait encore peur, peur de l'impact qu'aurait son apprentissage. Peur de ce que ses actes allaient faire, même s'ils n'étaient rien, ou presque. Ils n'étaient rien, alors autant ne pas les exécuter. Et, si elle éprouvait une répugnance casi-viscérale pour le mensonge, elle s'enferma dans la bulle de parjure que son conscient pouvoir maigrement former. Son peuple ne mentait pas, le mensonge ne servait à rien. On pouvait avoir confiance dans le Peuple Cristalléen pour tenir une promesse. Le mensonge était une chose inutile, même pas imaginable pour un Cristalléen. Mais elle n'était plus une Cristalléenne depuis longtemps, lui semblait-elle.
Elle regarda le sourire de Shinreï avec le visage crispé comme si la douleur y faisait effet et, silencieusement, elle renia sa Divinité, collant dans son regard de la douleur et de la haine, taisant le parjure en elle, observant en elle avec une fascination presque angélique sa capacité à mentir avec perfection.
Sur son épaule, le loup d'effaça, avec autant de discrêtion que s'il ne s'était rien passé. Mais elle le sentit.

Ses pupilles se dilatèrent tandis qu'il reculait pour faire ses exercices, jetant au visage de la jeune femme des mots hautains. 'Jeune Louve' ? Une louve est louve. Qu'importe qu'elle soit jeune si elle peut chasser ? Et si sa jeunesse était synomyne de stupidité, la survie n'en était pas moins assurée par les plus sages et les plus chanceux. Ou les plus fourbes. Son coeur s'accélèra. Elle sentit en elle affluer un sang de plus en plus froid, ayant pourtant garder en elle un savoir qu'il lui avait enseigner : elle masqua avec une perfection absolue cette circulation d'énergie et de magie, taisa le froid qui voulait sortir par sa peau. Elle resta droite, recula d'un pas pour lui laisser le soin de faire ses exercices et laissa à son coeur le soin de charier dans son corps les effets de la plante. Ses muscles se crispèrent. Elle savait la douleur proche. Elle devrait la subir. Mais elle savait qu'elle y parviendrait. Elle n'avait plus le soin, et qu'importe qu'elle dusse crier, gémir, pleurer, l'implorer alors que la douleur durerait, elle le ferait, elle avait fait ce choix. Et sa volonté, sans être inébranlable, n'en était pas moins d'une force époustoufflante.
Lorsqu'il réduit en poussière la glace, elle leva la main, déjà confinée dans la bulle de son parjure, le savourant presque comme un nouveau met. La glace s'immobilisa, se réunit en une sphère parfaite, tourna sur elle même puis vint se poser dans la main tendue de la jeune femme. Un morceau de la glace se forma vers l'extérieur, comme une petite lame et, tourna sur elle-même, elle vint entailler la chair de la paume de la jeune femme. Le sang se mélant à la glace qui rosi lentement... L'Eau de Cristal... La Glace de Cristal. Ce qui l'avait tuée.
Un sourire étira les lèvres de Ruby. Ruby, oui, plus la Cristalléenne. Elle n'était plus de cette race, elle n'était plus rien qu'une louve solitaire. Et le loup solitaire meurt en hiver. Sa meute primait, sa stupidité vaincrait. Ruby sourit donc, les yeux intégralement noirs, comme quelques temps plus tôt. A son épaule, le loup avait disparut, laissant en dessous de lui une peau d'une blancheur lactescente et un symbole étrange...

"Tu devrais avoir peur de ce que tu ne peux contrôler, Shin, pourtant... Ah, et non, désolé, mais je reste professeure de l'Eau. Je ne te laisserai pas la joie de me destituer. Je le ferai moi-même en temps et en heure."

Avec la rapidité que confère seule l'expérience, elle laissa à la glace le soin de s'élever entre elle et Shin, elle lui laissa le soin d'exploser en éclat tranchant plus dur que l'acier ou la pierre. La Glace de Cristal avait une dureté presqu'imbrisable. Elle fixa de ses yeux d'ébènes Shin, avant qu'un éclat ne vienne lui entailler la joue, un autre le bras, un autre s'enfoncer dans son flanc, un autre dans sa clavicule, un autre entaillant sa cuisse... Mais chaques douleurs lui rendaient de l'énergie, car la Glace de Cristal avait été faite avec son sang... Enfin, au bout d'un instant tellement court qu'elle eu le temps de laisser au froid en elle de se diffuser pour parer à toute attaque rapide de Shin - ou qu'importe autre chose - Ruby, maîtresse de son art, Parjure de sa race, de son culte et de sa nature, diseuse du Blasphème du Peuple Cristalléen qui jamais n'a laissé sa bouche aller au mensonge, stupide parmis les stupides, se liquéfia sur place, se fondant dans l'eau du marais, commandant à ce lieu son ami de lui venir en aide sur son ancienne nature et son respect pour son élément, sur son utilisation positive, quitta l'endroit, promesse rompue, son esprit seul fixé au brisage de ce saut et à la retrouvaille de sa meute, priant pour elle-même maintenant qu'un morceau de glace entaille Shin, provoquant ainsi un sort qui l'empêcherait de pouvoir utiliser son pouvoir contre la 'Jeune Louve' comme il l'appelait.
Et la Jeune Louve, ainsi, devait se trouver un lieu ou dormir le temps que la douleur qu'elle allait provoquer ne passe et que la guerre arrive...

Mer 25 Oct 2006 - 23:25

Etait-elle empli de folie? Son regard ne trahissait pas ces convictions et finalement il y avait eu cette irrégularité dans le choix des pièces qu'avait Shinreï entre ses mains, il en était sûre la louve n'était plus une cristaléenne, elle n'était plus rien qu'une âme errante héritant du destin un pouvoir immense qui lui avait permis de nombreux caprices, une pièce qui n'avait pas réellement d'utilité dans son jeu et qui s'était écarté de sa propre volonté. Mais avait-elle comprit ses paroles? Il ne lui semblait pas qu'elle comprenne le ton qu'il avait employé, Paranoïaque tel fut sa définition de cet pauvre âme provocatrice à qui il a cru bon de s'allier pour s’entraîner.

Mais dans son jugement, il s'était fait trop absolu, il y avait un autre moyen d'acquérir une vraie puissance, alors pourquoi s'en était-il séparé pour être aidé par une fille qui finalement ne lui avait apprit qu'à perdre son temps. C'était sa dernière folie, plus jamais on pourrait le manipuler, surtout cette jeune fille, élevé par la peur, ami de la haine et de la colère, tandis qu'elle souffrait, il lui sourit au nez, tandis qu'elle produisait cette attaque, il explosa de rire, tandis que de nombreux morceaux de glace fonçait sur lui, sa tête allait de droite à gauche et son regard montrait tout le pathétique des efforts de la jeune louve pour lui faire peur, et la facilité qu'elle avait eu à lui dissimuler ses propres intentions.

Liquéfiant son corps, donnant à sa peau une texture brumeuse, à ses os, ses muscles et ses membres vitaux une texture liquide, les morceaux de Glace de Cristal s'enfonça sur lui comme du beurre avait d'y être emprisonné mais avant d'être rejeté enfin de permettre une restitution parfaite de son corps d'origine, il analyse les secrets de sa fabrication, la manière de former cette technique, tout ce qu'il y avait à savoir sur la faculté de Ruby. D'ici quelques jours, sans souffrances il saura la reproduire.

Avait-elle voulu le tuer? Mais désormais il n'y avait qu'une seule façon de l'anéantir, plus massif, plus énergétique, toutes les particules jusqu'à la moindre poussière devait être éparpillé de part le monde, on devait le réduire en cendres, c'était la seule façon, son âme n'étant pas lié par la douleur à son corps, il pouvait l'utiliser sans jamais se lasser. Quand il eut fini de recomposer son corps, elle n'était plus là, disparu dans les marais.

Croyait-elle avoir une influence sur lui? Avait-elle essayé de l’empêcher quelque chose qui n'allait pourtant jamais se produire. Etudiant l'effet qu'aurait du avoir le moindre de ses morceaux sur le corps de Shinreï, il comprit alors que cela aurait pu lui jeter un sort de Paralysie spécial lié au sang avec lequel c'était formé, mais il avait rejeté le moindre de ces attaques comme si son corps s'était retrouvé élastique, cette attaque s'était révélé inutile et futile, ses phrases n'était pas une menace, il ne tuait que les démons, Ruby n'avait pas à s'inquiéter mais la peur fait tellement faire de sottises.

A tout hasard d'une oreille attentive d'une certaine louve dont la présence harmonisait avec la nature s'était réduite en poussière et parti au loin, il murmura quelques mots dont il amplifia la propagation du son dans le sol augmentant les décibels de son message.

"Avoir peur? Pauvre Louve, tu es tellement faible d'esprit!"

Diminuant sa présence à sa capacité minimale pour seulement se déplacer, tel un fantôme, il disparu dans la nature invisible à l’œil nu et partit en direction d'Elament le sourire aux lèvres, il n'allait plus rencontrer Ruby de sitôt.

Le drow et la louve [Topic terminé]

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