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| | Breïna Elatha Nombre de messages : 845 Âge : 37 Race : Fée Mystérieuse Poste : Mercenaire//Spadassin Magie Contrôlée : Eau Feuille de personnagePuissance: (690/1000) | |
| Mer 24 Mar 2010 - 21:29 | |
| Pénétrer dans la cité, c'était un peu du suicide et se jeter dans la gueule du loup lorsque l'on était élémentaliste. C'était à se poser des questions, qu'est-ce que l'on désirait y trouver, qu'est-ce que l'on désirait voir... Traitre ou pauvre fou? Il n'y avait rien de bon qui pouvait attendre une femme comme Breïna, à la différence près qu'elle pouvait avoir des raisons qui lui étaient propres pour y pénétrer. En réalité, elle en avait même beaucoup et cela lui permettrait d'être utilisé comme prétexte quel qu'il soit, au cas où il lui arriverait une tuile et qu'elle se ferait prendre. Après tout, de toute façon, une fée mystérieuse avait plus d'un tour dans son sac, et elle ne se laisserait pas posséder aussi facilement. Ce qui était ironique également, c'était qu'elle connaissait quelques démons, ou avait eu à faire à eux à plusieurs reprises, ne serait-ce qu'avec le très célèbre Iblis, un homme fascinant si l'on oubliait les détails qui les opposaient. En fait, la fée aurait même pu basculer totalement de leur côté, et quelque part, elle le pouvait encore tant qu'elle avait ce "mal" qui était dans ses chairs. Mais pour s'en défaire, elle avait besoin d'un démon sorcier et quoi de plus risquer que de laisser sa vie entre les mains d'un démon fourbe comme un serpent.
Mettant de côté les possibles sorts qui pourraient lui être réservée en cas de mauvaises tournures, Breïna s'immisça dans la cité, à l'affût et sur ses gardes. Même si la cité avait été démantelé, elle connaissait l'endroit comme sa poche. Combien de fois avait-elle parcouru les rues flanantes ou le cœur lourd? Combien de fois avait-elle pu sourire à quelques passants ou bien grommeler contre ceux qui l'avait bousculé négligemment? C'était le bon temps, quand il y avait un ciel bleu, de jolies fleurs sur les balcons des maisons environnantes, des pavés parfaits, des esquisses sur tous les visages. Ces images ne faisaient que partie du passé maintenant. Ce que l'on voyait n'avait plus rien avoir, des murs fissurés, de la végétation morte, des odeurs putrides, des corps décharnés ou ce qu'il en restait, des squelettes en position agonisante... Un décor digne d'un cimetière mal entretenu, un univers qui allait parfaitement aux démons. Leur goût était vraiment très loin de ceux de la fée mystérieuse, mais ce n'était pas comme si elle était venue se plaindre de tout ça.
Par le plus grand des hasards, alors qu'elle faisait méticuleusement attention à ne pas croiser quelques mauvaises personnes en route, elle passa par l'ancienne rue de la rosée, là où se tenait autrefois sa maison. Tout n'était plus que ruine, le toit avait cédé, les murs n'étaient qu'un tas de pierre. Tout ce qui avait pu être à elle n'était qu'un tas de cendre. Breïna n'était heureusement pas matérialiste, pas au point d'être profondément blessée par toutes ces pertes. Elle était une aventureuse, elle n'avait jamais eu le temps de véritablement se poser, d'avoir une maison bien à elle. Chaque fois qu'elle avait essayé, ce fut un échec, ne serait-ce que son mariage, une vaine tentative d'échappée à son destin. On disait que les fées mystérieuses étaient maudites, Breïna avait toujours voulu échapper à cette superstition. A croire qu'elle l'avait rattrapé à chaque fois. Elament était devenue l'unique lieu où elle avait commencé à se sentir chez elle, et encore aujourd'hui... une perte de temps.
* Je ne devrais pas perdre mon temps ici... je suis à découvert... et cela ne m'apportera rien. *
Continuant sa route, la jeune femme se dirigea simplement vers la tour des vents, elle s'étonna même de la savoir encore debout après tous les évènements. De là haut, elle pourrait avoir une vue globale de la cité, se rendre mieux compte des dégâts et se faire une idée de la nouvelle disposition des quartiers démoniaques. C'était une bonne façon de repérer les lieux pour une prochaine visite, aller à l'aveugle ne lui plaisait pas et comme elle était persuadée que le destin l'amènerait forcément à revenir à la cité pour une raison ou une autre. Faisons preuve d'initiative. Lorsqu'elle arriva au pied de la tour, Breïna eu une vague de nostalgie qui la saisit, une nostalgie qu'elle pensait disparue. Là, elle frôla de ces doigts non gantés la pierre qui semblait rugueuse sous sa peau. Généralement, c'était les aeras qui venaient dans ce lieu, et non une aqua qui avait le vertige depuis toujours. Quelle ironie. Il lui suffisait simplement de ne pas regarder en bas mais bien en face de son champs de vision. Passant dont par l'une des entrées de la tour, elle monta, non pas sans être un peu essoufflé, tout en haut de cette dernière. Le vent soufflait étrangement plus fort, et la brise qui lui caressait sa sombre chevelure était un petit bonheur en réalité, jusqu'à ce que ses yeux dorés se posèrent sur la cité... C'était vraiment chaotique. Mais là, négligemment, Breïna s'approcha du bord avant d'être soudainement saisie par un haut le cœur.
" Hoaaaaaaaaaa.... quelle horreur... il faut vraiment que j'arrive à gérer ça... "
La jeune femme recula, se posant une main sur la poitrine. La voie des airs n'était vraiment pas sa tasse de thé... |
| | | Lysias Nombre de messages : 146 Race : Nymphe Mâle Poste : Elève Magie Contrôlée : Air Feuille de personnagePuissance: (443/1000) | |
| Jeu 25 Mar 2010 - 19:59 | |
| Sortir de la cité, c’était carrément l’acte de mort signé et pré-signé, lorsque l’on était élémentatliste.
Depuis combien de temps. Combien de jours, combien de nuits, le temps s’étire puis finit pas ne plus se compter du tout, au bout du rouleau. On dirait que Lysias a fini par s’y faire un tant soit peu. Perché sur la tour des vents, il a fini par franchir le pas du défendu, la limite interdite par tous les prisonniers élémentaliste d’Elament. Lui, ne se considère pas comme prisonnier, même s’il l’est au regard des autres. Ou plus précisément, on le confond dans le rang des esclaves de la vile démoniaque. Pourtant, le nymphe n’a jamais asservi un autre que lui-même et n’imagine pas aujourd’hui encore, se soumettre à la volonté d’un autre. Lysias serait donc une sorte de « prisonnier libre », mais il devait probablement être le seul de la cité à jouir de ce statut non-officiel, sur la seule et unique volonté d’un Chevalier Démoniaque ; Sappho. Alors pourquoi, -pourrait-on se demander-, oui, pourquoi, s’il se considère étant comme entièrement libre de son intégralité, ce nymphe reste encore cloitré dans le camp ennemi, là est sûrement encore une question mystère qui résidera encore quelque temps étrange et sans réponse claire.
Pour autant, la vie à Elament la Ténébreuse, est remplie de fâcheuses contraintes depuis qu’elle est assiégée par le camp adverse. Et que cela soit ! Lysias ne supporte plus de rester enfermé tout son temps dans les quartiers de la succube, malgré tous les divertissements qu’il peut se trouver pour gaspiller du temps. Il voudrait être libre de ses allers et venue partout et n’importe où, comme au bon vieux temps, mais les temps du présent sont troubles, troubles de pouvoirs sombres, troubles de peurs et de discordes. Et le nymphe n’aime pas bien ça. Même pas du tout, pour en rajouter une nuance distinct.
" Hoaaaaaaaaaa.... quelle horreur... il faut vraiment que j'arrive à gérer ça... " L’air frais des hauteurs lui donne le sentiment de revivre des souvenirs qui semblent si vrais, derrière un instant les yeux clos, derrière des pensées éphémères, derrières l’imagination de toute une vie. Et si on reculait de quelques temps en arrière, et s’il allait se confesser à Ruby, et s’il se collait à travailler son élément… Et si encore, il faisait plaisir à Tyrol en cessant de rétorquer à chacune de ses précieuses instructions, et si et si et si. La liste est interminable à ce stade là, mais Lysias ne parvient pas encore à regretter de telles choses. Dans le fond, c’est peut être l’ivresse de la jeunesse. Après tout, on ne devient vieux que lorsque les regrets prennent le pas sur les souvenirs… …même si quelque part en lui, le nymphe tait cette plaie qui parfois ressurgit dans ses ressentis. Une plaie psychologique, en termes plus élaborés. Une des qualités de Lysias réside peut être dans sa façon de ne pas s’y repentir dessus des années durant.
-Un souci de vertige ? raille-t-il, un air à demi moqueur, observant de son coin, celle qui vient peut être menacer ses quelques minutes de répits, saisies à la volée.
Un peu plus de subtilité pourrait peut être aider Sappho dans son acharnement à le maintenir en vie. S’il tombait sur un démon, elle aurait misé tout ça pour rien. Ce serait vraiment dommage d’en finir là. Mais cette jeune femme n’a pas vraiment d’aura démoniaque qui émane ouvertement de sa personne. Ou sinon peut être est-elle un démon mineur. Ou à l’inverse, elle cache sa puissance. Dans cette émission spontanée d’hypothèses, Lysias pense peut être qu’elle est une captive. Va savoir. Au final, il hausse des épaules et se rapproche d’elle, se juchant sur le rebord pour s’y assoir. A quoi bon aller jouer à deviner l’identité d’un autre quand on peut très bien s’en passer.
-Tu cherches à te suicider ?
Toujours cette note espiègle dans la voix du nymphe. D’ici, la vue est troublante. Elle donne sur l’ensemble d’une ville re-décorée avec un architecte aux goûts les plus opposées que celui qui a conçu Elament l’Ancienne. Lysias en reste déstabilisé par tant de changements radicaux.
-Il y a tout de même des manières plus douces pour le faire, rajoute-t-il en revenant sur la nouvelle, une lueur malicieuse. –Mais quand même, tant de raisons de vivre encore un peu.
Que peut faire une fée par jusqu’ici, il se le demande. En même temps, lui non plus, il n’a pas sa place ici. Bah, qu’à cela n’y tienne ; certains l’ont déjà confondu avec un démon, avec ses cheveux pourpres et son aisance naturelle. Que les bruits jazzent, il n’en n’a que faire. Son attention se détourne alors, une nouvelle fois vers la cité noire.
-Je viens de d’admirer Elament pour la première fois, d’en haut, depuis... qu’elle a été décimée. Mais maintenant, c’est une cité que je trouve ...moche.
Ne l’est-elle pas ?
-Enfin bon, se ressaisit Lysias qui s’empêche de se perdre dans le lointain, comme ça lui arrive ces derniers temps. Un petit air narquois s’affiche sur son visage. Quelle idée de monter si haut si au final, la récompense n’est que le vertige !
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| | | Breïna Elatha Nombre de messages : 845 Âge : 37 Race : Fée Mystérieuse Poste : Mercenaire//Spadassin Magie Contrôlée : Eau Feuille de personnagePuissance: (690/1000) | |
| Jeu 25 Mar 2010 - 23:39 | |
| C'était un comble pour une guerrière et une fée mystérieuse d'avoir le mal de l'air, surtout pour une fée en fait. Mais fallait-il lui en tenir rigueur? Elle était née avec le défaut de n'avoir aucune aile. Aucune aile pour voler et donc pour apprendre à se faire à l'idée à décoller du sol. Il y avait eu aussi des mauvaises expériences qui lui avaient valu de moins apprécier la voie des airs et cela serait d'un très grand réconfort de surmonter cette phobie... un jour... quand elle prendrait son courage par deux mains. Il lui fallut quelques secondes pour que son haut le cœur se calma un peu et qu'elle se rende compte par la même occasion, qu'elle n'était pas seule. Il y avait là, une personne, les cheveux rougeoyants, un visage aux traits fins et féminins... encore??? A croire qu'elle était abonnée à ce genre d'énergumène. Elle ne faisait que ce genre de rencontre, des hommes... incroyablement beau mais dans leur féminité. Étrange n'est-ce pas?
En tout cas, Breïna ne manifesta aucune intention agressive, bien qu'elle aurait pu. Toutefois, si c'était un démon, il lui aurait simplement suffi de la pousser par dessus le paraphé et comme elle était encore là.... A part que cette personne souhaitait s'amuser un peu avec elle? Chercher à savoir ce qu'elle faisait ici, avec tout ce qui s'était passé à la cité? Elle n'avait pas vraiment l'esprit à dire quoique se soit, si ce n'était à reprendre le contrôle d'elle-même et aussi à ne pas être trop proche du rebord. A cet instant là, elle n'écouta l'inconnu que d'une oreille, distingua qu'il parla de suicide. Elle avait l'air si déprimée? Il lui fallut respirer comme il fallait, laisser le vent caresser ses joues pour l'apaiser, avant d'ouvrir à nouveau les yeux sur la silhouette assise sur le rebord du rouquin.
" Me suicider? Si je cherchais à mourir, je ne serais pas d'avis de me jeter alors que j'ai la frousse du vide... sauf si j'emportais un ennemi avec moi dans ma chute... "
Breïna se sentait encore un peu patrac, mais pas assez pour ne pas répliquer. Là, elle tenta néanmoins de sourire simplement, continuant ses propos.
" Mes raisons de vivre sont de me repentir. Je ne lâcherais pas si facilement, pas après tout ce que j'ai essuyé... de plus, je sais quand ma mort viendra me frapper... enfin... en une façon. "
Breïna se mit à sourire à nouveau, plus franchement maintenant parce qu'elle retrouvait ses couleurs naturelles, ses joues rosies, un regard doré pétillant. Afin de se donner un peu d'énergie, elle se tapota les joues comme pour se réveiller d'un mauvais rêve, ou bien faire attention qu'elle n'hallucinait pas. C'était seulement à cet instant qu'elle pouvait prêter un peu plus d'attention à son interlocuteur qui paraissait... tranquille. Libre et tranquille. Et à vrai dire, la situation était un peu étrange quand on savait qu'on se trouvait dans une cité où tout était à craindre.
" Moche dis-tu? Le mot est faible. Quand on sait à quoi elle ressemblait avant, on ne peut pas dire que les démons ont engagés de très bon décorateurs. "
Le cynisme était toujours au rendez-vous quand on parlait de ces chers démons. Même si ils avaient mis le souk, elle ne jouerait pas les hypocrites en racontant qu'elle les méprisait. Pas tous. Elle avait besoin au moins de l'un d'entre eux, et elle en avait connu qui avait un peu d'honneur, de quoi sauver la réputation des autres. Enfin... là, le nymphe, puisqu'elle avait bien compris qu'il ne pouvait être démon pour avoir connu à quoi ressemblait la cité autrefois, se moqua encore d'elle en la taquinant sur la raison de sa venue. Il ne lui en fallut pas plus pour répliquer avec une petite moue faussement vexée.
" Tu es bien vilain dis moi? Tu comptes te moquer de moi encore longtemps? Alors que je ne connais même pas ton nom? "
Elle finit par sourire simplement, avant de reprendre son discours.
" Je suis le genre de femme qui est pleine de contradiction et qui aime prendre des risques. Mais je ne suis pas montée par masochisme, mais besoin de voir le panorama. Il fallait que je voie de mes propres yeux les dégâts... et puis je devais de satisfaire le péché mignon de toutes les dames : la curiosité. "
Se montrant étonnamment amicale, Breïna tendit subitement sa main en direction du jeune homme efféminé, une main couverte d'un gant noir - seul gant qu'elle portait d'ailleurs - afin de lui serrer la main.
" Breïna. Cela me fait étrangement plaisir de croiser un élémentaliste. J'avoue que j'aurais plutôt cru m'attendre à être dérangée par des gens plus vilains. " |
| | | Lysias Nombre de messages : 146 Race : Nymphe Mâle Poste : Elève Magie Contrôlée : Air Feuille de personnagePuissance: (443/1000) | |
| Ven 26 Mar 2010 - 20:10 | |
| Elle n’est pas parmi les rangs démoniaques. Bien qu’il s’en doutait, Lysias sent un soulagement le conforter et vint prendre place à côté de la jeune femme étourdie par la hauteur. Dans cet élan d’enthousiasme, le nymphe aurait bien proposé un remontant pour voir réapparaître quelques couleurs sur les tons pâlots de la demoiselle, mais un captif n’a pas grand-chose à se trimballer dans cette cité. De toute façon, ses teintes reviennent d’elle-même et Lysias laisse déjà tomber la question du suicide, simple amorce à cette nouvelle rencontre, déjà empreinte de curiosité.
-Mais alors tu sais quand tu vas mourir !? s’exclame Lysias surpris.
Il jette un regard de biais vers elle, s’attardant un instant sur l’agréable sérénité qui émane de ses mouvements. Quelle sensation étrange cela doit procurer de se savoir approcher à chaque instant qui passe, vers la mort. C’est une image bien glauque, s’imagine déjà Lysias. Plutôt glauque, pour un joli sourire qui apparait sur le visage de la fée. Des sourires comme il n’y en a plus par ici, hormis ceux des démons qui s’étirent, à la moindre occasion de faire souffrir son prochain. Oui, la cité n’est plus ce qu’elle était autrefois. Autrefois… cet excentrique et égoïste de nymphe n’était pas fichu d’en apprécier la beauté de la chose mais à présent que tout a changé... C’est vrai, on s’en mieux compte. Lysias ne sait pas si les démons sont vraiment artistes dans l’âme sur ce coup là. A part l’autre demi portion qui collait des froufrous à tout va dans ses quartiers, l’art est singulier à Elament la Ténébreuse.
-Vilain ? s’outrage Lysias, amusé, Tu ne sais pas de quoi du parles, parce que des trucs vilains, il y en a plein là bas…
Il hausse des épaules, face à la moue faussement vexée de la demoiselle, qui s’efface aussitôt. Oh oui, Lysias est un vilain garçon sur les bords, au-delà de son apparence svelte et gracieuse, -qui d’ailleurs donne matière à ricaner entre les autres espèces de la gente masculine-, son caractère n’est pas aussi louable. Le seul fait est qu’il s’assume parfaitement et s’en amuse bien. Quant au péché mignon de toutes ses dames, faut-il en être une pour avoir la curiosité dans le sang ? En même temps, elle ne peut qu’avoir raison. Il n’y a probablement que depuis cette tour que la vue reste complète. Les autres citadelles qui s’érigeait jadis dans les airs ont été rasées, balayés et détruites lors de l’attaque nocturne. Tant de vestiges effacés… Lysias préfèrerait ne pas y repenser, mais ce sont des images, des bruits et des sensations qui résonnent encore dans un coin de sa tête. Telle une brise nouvelle traversant un lieu dévasté, la présence de cet élémentaliste conforte le nymphe qui finit par tendre la main vers celle, gantée de la fée.
-Les fées… elles ne portent plus d’ailes mais des gants ? s’étonne ouvertement Lysias, sans l’ombre d’une gène. C’est une spontanéité qui dérange ceux qui ne sont pas habitués. Une spontanéité que devrait mesurer le nymphe plus souvent avant de ne s’en apercevoir une fois les deux pieds dans le plat. Il hausse des épaules puis détaille sa mystérieuse interlocutrice.
-J’ai eu les mêmes impressions, avoue-t-il, s’empêchant d’imaginer son sort entre les mains d’un autre être de l’obscurité. –Mon nom, c’est Lysias. C’est quelque part rassurant d’avoir encore la chance tomber au hasard sur des élémentiens et de se dire qu’il en reste encore parmi… eux.
Décombre, destruction, ténèbres. C’est poids qui fait fléchir les épaules d’un égocentrique de l’espèce de Lysias. Un environnement qui, même depuis près d’un an plus tard, ne l’habitue pas à cette nouvelle ambiance. Son monde à lui n’est pas fait de ténèbres.
-La prochaine fois que je reviendrai ici, j’aimerai voir Elament sous un meilleur jour… murmure-t-il.
Le nymphe se ressaisit, pour garder un semblant de concentration tournée vers la réalité. Les cheveux de noir de jais de la demoiselle rendent sa peau claire même si elle a retrouvé ses couleurs.
-Ta curiosité va te pousser à aller …jusqu’à là bas ? s’enquit-il.
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| | | Breïna Elatha Nombre de messages : 845 Âge : 37 Race : Fée Mystérieuse Poste : Mercenaire//Spadassin Magie Contrôlée : Eau Feuille de personnagePuissance: (690/1000) | |
| Dim 4 Avr 2010 - 15:20 | |
| Il fallut de bonnes minutes pour que l'énigmatique Breïna reprenne des couleurs, son joli pâle de teint qui n'était pas s'en rappeler celui d'individus qui n'aimaient guère amoureux du soleil. C'était assez étonnant d'ailleurs, car en tant que fée mystérieuse, bien qu'elle avait une large préférence pour la lune, elle avait été souvent sur les routes même sous grande chaleur mais elle faisait particulièrement attention à elle. Ce n'était pas parce que l'on était une mercenaire que l'on ne pouvait être femme en même temps. Quoiqu'il en soit, tentant d'oublier la hauteur à laquelle elle se trouvait, elle préféra s'occuper l'esprit en engageant une conversation amicale avec un inconnu comme si de rien était. Pourquoi se prendre la tête, si danger il y avait et bien... elle ferait avec.
" Hahaha! Plus ou moins, en une façon... si je trouve pas un moyen de me débarrasser de ce qui me gêne, je mourrais de ma propre main dans le meilleur des cas. Dans le pire, je confirais la tâche à quelqu'un d'autre. Je suis un cas un peu compliquée. Héhéhé! Si je veux vivre plus longtemps, il me faudrait l'aide d'un démon, et on va dire que ce n'est pas à l'ordre du jour. Donc en gros, c'est un peu comme si j'avais décidé quand je mourrais. Cela pourrait même très bien arriver demain d'ailleurs. "
La jeune femme resta assez évasive sur les détails, elle n'allait pas commencer à s'étaler sur ses petits problèmes, d'autant plus que c'était déprimant à souhait. Même si la nouvelle pouvait paraître quelque peu angoissante, la fée souriait agréablement comme si elle n'était effrayée de rien... si ce n'était le vide. D'apparente joyeuse de sa personnalité, Breïna n'oubliait pas qu'elle avait affronté sa phobie pour visionner Elament dans toute sa nouvelle splendeur. C'était assez affligeant de voir les dégâts et que la vie qui grouillait n'était plus aussi gaie qu'autrefois. Mais son regard ensoleillé et félin passait du paysage au nymphe mâle qu'elle examinait. Cela lui semblait toujours étrange de croiser un tel personnage ici. Alors que ce dernier afficha un minois faussement vexé, la jeune femme à la chevelure noir de jais sourit de plus belle en laissant échapper un petit rire.
" Hahahaha! Rassure-toi, ce n'est pas toi le vilain, tu es même le contraire! Je préfère de loin avoir ton visage en face de moi que ceux que j'imaginais. "
Breïna n'avait jamais été avare en compliments ou même en franchise, même si parfois cela pouvait être embarrassant pour certain. Et bien quoi? Oui, le nymphe était beau en soit, c'était même propre à leur race, bien que pour les mâles, il y avait toujours chez eux une féminité apparente assez troublante. Aimable et avenante, la fée finit par se présenter en tendant sa main mais au lieu d'avoir un nom donné directement, elle eut une question qui la fit simplement rire.
" Hahahaha! Je ne sais pas si c'est toutes les fées mais moi je suis malchanceuse. Le mystère a voulu que je naisse sans aile et je pense que mon mal du vide doit venir de là... m'enfin, on fait avec. Quant à mon gant, c'est par soucis esthétique. Je pense qu'il est plus agréable de la serrer ainsi plutôt que comme ça... "
A cet instant, notre mercenaire retira doigts par doigts son gant pour laisser apparaître une main dont la peau était totalement fripée par une cicatrice qui lui remontait presque au poignet. On pouvait clairement deviner que c'était une brûlure et que cela devait être de l'ordre du miracle si elle pouvait fermer le poing et se servir de cette dernière. Conservant son sourire, elle finit par la dissimuler de nouveau. Elle se sentait souvent mal à l'aise quand elle restait trop longtemps ainsi, à attirer l'attention sur une vieille blessure.
En conversant alors Lysias, puisque c'était ainsi qu'il se présentait, la fée se rendait compte qu'il était également nostalgique des beaux temps de la cité, mais qui ne le serait pas quand on avait connu une si glorieuse époque pleine d'insouciance. Pour Breïna, les murs qui se dressaient devant son regard avaient été la seule maison et famille qui lui avaient apporté du réconfort après les tragédies qu'elle avait connu, comment ne pas ressentir un pincement au cœur devant une telle vue désastreuse.
" Comme je te comprend cher Lysias... Elament me manque... j'ai perdu beaucoup ici en même temps que la prise par les démons. M'enfin... je suis là aussi pour me battre pour elle et lui rendre tout ce qu'elle m'a donné. "
Souriant au nymphe en même temps qu'elle repoussa les cheveux qui lui voilaient les yeux, elle agita la tête négativement à la dernière question du jeune homme.
" Mmm non... pas aujourd'hui en tout cas. On va dire que je ne fais que du repérage. Je voulais connaître l'ampleur véritable des dégâts, voire un peu comment ils avaient géré les quartiers... et toi? C'est seulement ta nostalgie qui t'a guidé ici? " |
| | | Lysias Nombre de messages : 146 Race : Nymphe Mâle Poste : Elève Magie Contrôlée : Air Feuille de personnagePuissance: (443/1000) | |
| Mer 7 Avr 2010 - 17:54 | |
| -L’aide d’un démon… répète Lysias pensif.
Il ne prononcera pas la fin de sa pensée, car sûrement qu’elle doit savoir ce qu’elle risque. Dans le cas contraire… Le nymphe ne préfère pas y penser. Demander de l’aide à un être de l’obscurité, c’est en donner une contrepartie, généralement au détriment de quelque chose. Si cette fée venait à s’aventurer jusqu’à cette ville hostile, c’est qu’elle devait réellement avoir conscience de son choix. En d’autres termes, c’est comme si elle avait choisi les clauses de sa mort, le voile sur cette question en devient plus claire… mais au final, quel choix.
-Et tu en parles comme si de rien était… En fait, tu es vraiment bizarre.
Etrange, ou mystérieuse aurait été les mots les plus appropriés, mais Lysias ne réfléchit pas à tous ses propos. Aussi, laisse-t-il son regard s’échapper vers le ciel, appuyant la tête sur la murette contre laquelle il vient de s’assoir. Le son d’un rire… depuis quand n’en n’avait-il plus entendu aussi spontanément ? Les rires et cette once d’ambiance chaleureuse qui peuplait autrefois les rues de la cité. Soudain, les mois passés ici, lui semblent être des années, des années qui s’étirent pour se transformer en une éternité. Les rires qui, avant, paraissaient être si naturel, et qui aujourd’hui prennent un effet décalé. Lysias n’est pas malheureux, non, mais son ancien refuge lui manque, inlassablement. Tout en sachant qu’il n’a rien à envier au sort de ses semblables, qui eux, croupissent en véritable esclave sous les pattes de leurs propriétaires. Non, vraiment, Lysias est peut-être considéré comme étant captif, mais quelque part dans les ténèbres, quelqu’un a usé de tout son pouvoir, et continue à tout mettre en œuvre pour le laisser aussi libre que possible en le maintenant sous son aile. A cette pensée, l’aera soupire imperceptiblement, tandis que la tranquillité de sa voisine l’apaise un tant soit peu.
Ici, il a l’impression qu’il n’a pas à rester constamment aux aguets, peur d’esquisser le moindre faux pas et en faire tomber les conséquences sur celle qui l’héberge. Un demi-sourire plus détendu remplace celui, plus narquois de l’instant, sur le visage du nymphe.
-Tu penses que c’est une malchance, d’être une fée sans aile ? Lysias l’observe, cherchant du regard, des ailes imaginaires, avant de revenir sur le visage clair de la fée, –ça te rend plus mystérieuse que tu l’es déjà.
Les traces indélébiles sur la main de la jeune femme trahissent pourtant des jours qui n’ont pas été seulement qu’utopie. Il la regarde réenfiler son gant sombre, masquant cette marque délaissée par un affront qui démontre une violence passée. Une violence qui rappelle, celle, toute fraîche, qui a réduit Elament la Glorieuse à néant, en quelques heures à peine. Nul n’est besoin de mot pour ressentir cette once de tristesse pour ceux qui l’ont habité pendant des années durant.
–Tu y étais ? Lorsque les démons ont décimé la cité pendant la nuit… Lysias lui jette un coup d’œil, s’empêchant de nouveau de laisser son attention s’envoler. –Hein ? Tu veux te battre pour Elament ? Toute seule ?
Ainsi que Tyrol le lui avait rappelé, les démons tirent leur puissance de leur sureffectif. Plus on est nombreux, plus ça frappe fort, mais alors qu’Elament a été rasée et éliminée d’une bonne partie de ses habitants… où veut-elle en venir. De son côté, l’aera n’a eut aucune nouvelle des peu qui ont survécu. En même temps, dans les temps anciens, on connait Lysias –souvent de vue, au moins- mais lui, n’a pas vraiment eu d’affinités avec ses voisins. Aujourd’hui, l’élémentien est persuadé qu’il ne reste plus rien d’Elament. L’idée d’un rassemblement ailleurs ne lui a jamais effleuré l’esprit, tant le désespoir règne dans les rangs de ceux, gardés cloitrés parmis les démons. La fierté et la résistance a fondu parmi ceux là, et ils n’attendent plus grand-chose de la vie, tellement on les a dépouillé de leur être.
–Tu fais du repérage? s’étonne-t-il alors, –Mais tu sors d’où ?
Breina se montre alors, tout naturellement curieuse de la venue de son interlocuteur. Or, elle a raison : Lysias a monté les marches incertaines de la Tour, pour échapper à la nostalgie qui plane sur Elament, et c’est une nostalgie qui l’a quand bien même regagné, en dépit de lui-même. Pour autant, s’il est ici en ce moment, c’est qu’il n’est pas vraiment en captivité. Ni en esclavage, puisqu’il choisit encore où aller. Alors dans ce cas là… où est son motif à lui ? Réalisant soudain cette confusion sous un autre angle, Lysias cligne des yeux, comme ébloui pendant un moment.
–Je dois avouer que j’en sais fichtrement rien, de pourquoi je suis là, fait il enfin, se passant une main dans ses cheveux écarlates. Il se donne l’air d’être un parfait idiot, avec une telle réponse. Mais c’est pourtant la vérité : il n’en trouve aucune raison. Quelle est cette impression, celle d’être arrivé là par le plus grand des hasards, et en même temps, se sentir comme si c’était légitime et parfaitement censé qu’il se retrouva là. En fait, ce n’était qu’un maigre reflet de la réalité : Lysias pouvait encore aller là où bon lui semblait. Pour autant, ses envies et motivations, qui autrefois faisaient la force de son caractère excentrique, semble soudain tellement floues. Et brusquement, il se dit qu’il pourrait y rester, dans cette ville ravagée. Tout en réalisant qu’il pourrait la quitter, et s’en être détourné depuis longtemps…
–Je perds. déclare-t-il d’un ton morne. Sans chercher à s’expliquer.
Il perd. Son chemin, ses motivations. Il perd, ses rêves, sa vie. Il perd pied, il se perd.
Comme c’est étrange de réaliser cet obstacle qui a oublié de le déranger pendant tout ce temps. Pourtant, il avait eu du temps à cogiter sur tout et rien, lorsque Dame Faux allait à ses affaires, le laissant pour de longues heures, cloitré à ses quartiers. L’effet de se faire face à soi-même, lui donne l’impression d’avoir reçu un coup en plein dans la tête. A force de tirer sur le fil de la vie, il a l’impression qu’il s’est rompu.
–… J’ai l’air nostalgique ? demande le nymphe se pointant du doigt. –…Et au final, il y a-t-il une issue à cela ?
A quoi. A sa nostalgie ? E la chute d'Elament? A son gouffre dans lequel il se tient depuis que la cité n’est plus? Lysias ne sait pas. La seule chose dont il a conscience, c’est que, en présence d’une certaine Faux, les ténèbres semblent infiniment plus supportables. Son regard se pose alors, sur Breina, la fée au mystère. |
| | | Breïna Elatha Nombre de messages : 845 Âge : 37 Race : Fée Mystérieuse Poste : Mercenaire//Spadassin Magie Contrôlée : Eau Feuille de personnagePuissance: (690/1000) | |
| Jeu 8 Avr 2010 - 21:34 | |
| Avec tous les drames qui avaient parcouru sa vie, Breïna aurait eu de multiples raisons de perdre son engouement pour son existence elle-même ou de céder à une totale déraison. Toutefois, elle parvenait toujours à sourire et à rire même quand les circonstances ne s'y prêtaient pas vraiment, que cela soit sur des sujets lugubres ou des situations rocambolesques. Elle trouvait toujours la petite boutade pleine de cynisme à sortir. Parfois cela laissait son entourage relativement perplexe et elle pouvait le comprendre, cependant, comme elle aimait à se le répéter : " je suis en vie et j'ai vu trop de mes frères perdre la leur de manière prématurée. Cela serait une insulte envers eux si je n'étais pas capable de savourer la mienne alors que je la possède encore ". C'était le speech qu'elle sortait régulièrement, mais parfois c'était à se demander si elle n'avait jamais pensé à baisser les bras. Cela était arrivé bien évidemment mais elle avait réussi à redresser la tête.
Lorsque Lysias la qualifia comme étant une femme bizarre, elle ne put se retenir de laisser échapper un rire franc. Ce n'était pas la première fois que l'on la lui lançait un tel commentaire, mais il paraît qu'une bonne fée mystérieuse ne pouvait ne pas passer par là. Tout sourire quand son léger fou rire s'estompa, elle ne put que répliquer.
" Hahahaha! Parce que ce n'est rien justement. Que vaut mon existence comparée à toutes celles qui ont été perdues? Je suis encore en vie, mon cœur bat, et je peux encore me dresser devant les idiots qui viendraient à me menacer. La mort est une chose inéluctable de toute façon, la mienne viendra tôt ou tard alors pourquoi irait-je me saper le moral pour ça? Cela ne serait pas très convenable envers les personnes qui ne peuvent plus se dresser devant nous. "
Son sourire se fit quelque peu plus triste, mais elle le conserva jusqu'au bout. Il n'était pas dans sa nature de trop laisser à s'abandonner à la mélancolie... plus maintenant qu'elle avait enfin atteint une sorte de paix intérieure. Toutefois, le chemin serait encore un peu long dans le domaine. Le nymphe alors finit par l'observer étrangement et sans aucune gêne, donnant presque l'impression de la déshabiller des yeux ou de chercher quelque chose sur elle qu'il n'arrivait à voir. Mais lorsque ce dernier lui posa une bien simple question, cela lui arracha une nouvelle esquisse.
" Une malchance, je ne pense pas. Mais j'avoue que l'idée d'être unique en mon genre me plaît assez. Héhéhéhé! "
Breïna ne manquait jamais de bagout ni de modestie. Peu d'instant après avoir présenté sa plus grande cicatrice, Lysias posa la question fatidique quand aux heures sombres de la cité. Mais le jeune homme paraissait étonné de voir que la fée était prêt à se battre encore.
" J'y étais... mais je n'ai eu que le temps de m'enfuir comme tous les autres. Je me serais bien battue plus longtemps, mais j'ai tenté d'essayer de faire évacuer certaines familles. Cependant il était évident que de rester là bas était signer ma mort. Mais je compte bien avoir ma revanche. Si tu crois que je suis le genre de femme à se laisser abattre par les démons, c'est raté mais je ne suis pas assez suicidaire pour y aller seule et sans aucun plan d'attaque. "
Les démons étaient malins et nombreux, mais la détermination des élémentiens qui avaient été chassés et à qui on avait tout pris était encore plus grande. Beaucoup était dans le cas de Breïna, beaucoup désirait retrouver leur belle cité, leur vie d'avant. Il était assez facile d'imaginer que les choses seraient très compliqués mais tant que l'espoir ne s'éteignait pas, tous les rêves étaient permis. Elament avait été son salut, elle lui revaudrait d'une façon ou d'une autre.
Une mine pleine de réflexion, la fée regardait Lysias avec peut-être plus d'étonnement que ce dernier. Pourquoi le comportement de la jeune femme lui paraissait si absurde?
" Je sors d'où? Je ferais mieux de te poser la question. Mais si je dois revenir me battre, je préfère ne pas y aller les yeux fermés. Connaître son ennemi est important, bien plus que ses propres amis. Dans un champ de bataille, il est crucial de connaître parfaitement le terrain dans lequel on se lance. C'est aussi simple que ça. "
Bien que la fée n'avait jamais mené de bataille directement dans une ville, les choses étaient les mêmes pour tous les combats. Chaque pierre, chaque bosse, chaque creux sur un sol pouvait devenir un atout en toute circonstance. Il fallait se montrer prévenants et ne pas se laisser surprendre. Mais en tout cas, Breïna finit par taper dans le mille en posant son interrogation bien anodine, cela sembla même éveiller quelques émotions mornes chez le nymphe dont le sourire n'avait plus le même éclat. Il y avait toujours des indices qui ne trompaient pas de toutes façons et puis, tous les habitants avaient été touchés par la tragédie et le vivaient différemment.
Lysias paraissait sincèrement perdu, au même titre qu'il l'indiqua lui-même de son propre aveux. Quand il se tourna vers notre mercenaire, elle le regarda avec une forme d'affection avant de subitement lui serrer la main - celle qui était non gantée.
" Lysias... tu sens ma main? Tu sens la chaleur qu'elle dégage? Si tu dois avoir une raison de vivre c'est bien celle là. Si tu es venu ici, c'est pour te rappeler des moments que tu as vécu à la cité, non? Si tu veux les retrouver, si tu souhaites revivre des moments de bonheur dans cette ville, il te faudra t'armer de courage et du désir de ne pas te laisser faire. Tu dois pas te laisser abattre pour à nouveau pouvoir serrer des mais comme la mienne, pour à nouveau ressentir cette chaleur. Si tu t'en donnes la peine, je peux te garantir que tu aurais bien d'autres mains à serrer. Et tu sais quoi? Chaque fois que tu auras ce satané sentiment d'être perdu, avec de la chance, tu verras qu'il y aura toujours quelqu'un pour te la prendre et de mener dans la bonne direction. "
Breïna finit alors par simplement la lui lâcher avant d'afficher un grand sourire. C'était une femme pleine de fougue et de détermination après tout, et même si ses paroles pouvaient paraître bien belles et désuettes pour beaucoup, il était nécessaire que quelqu'un les prononce.
" Par contre, il est évident que ça prenne un peu de temps tout cela... les démons sont tellement insupportables et toujours bien trop énergiques. Mais il faut croire à sa bonne étoile. Aie confiance. Les beaux jours finiront forcément par revenir et en attendant.... Nous devons garder le moral et notre sourire. " |
| | | Lysias Nombre de messages : 146 Race : Nymphe Mâle Poste : Elève Magie Contrôlée : Air Feuille de personnagePuissance: (443/1000) | |
| Sam 10 Avr 2010 - 13:45 | |
| Plus tard, Lysias réalisera que le passage de Breina la fée mystérieuse lui aura fait l’effet d’une brise fraiche qui s’attarde entre les arbres calcinés d’un paysage morne. Il sent qu’elle lui saisit sa main, il sent la chaleur de sa main, et finit par la resserrer un instant. Une chaleur qui avant, était une habitude, qui aujourd’hui parait tellement incongru. Ainsi, l’entendre parler avec fougue est une source de lumière pour le nymphe qui a manqué de l’oublier, ces temps derniers.
-Là bas… il y en a des centaines qui continuent à lutter tous les jours. Mais leur volonté, elle finit par s’effriter avec le temps, fait Lysias, pensant aux esclaves qui vivent des jours les plus noirs. –Et tous les jours, beaucoup périssent malgré tout.
Chaque mort en plus, en est une de trop. Pourtant, Lysias sait que Breina a plus que raison. Mais son cynisme ne lui empêche pas de penser que la valeur d’un sourire et de l’espoir… ne représentent que trop peu de chose lorsqu’il est si facile de les détruire en un seul coup. Néanmoins, un sourire s’affiche sur son visage.
-D’où est ce que je sors ? Et bien, il s’avère que j’habite dans les environs. Mais à force d’y vivre et d’être au cœur de la ville, on ne sait ce qui se trame de l’extérieur.
Le nymphe hausse des épaules.
-Malgré tout, je préfère ne rien savoir du tout sur ce qui se passe, répond finalement Lysias. -Car en vivant auprès d’eux, j’ignore quel secret je suis capable de garder ou non, et je ne veux pas mourir en trahissant.
Trahir… ne l’a-t-il pas déjà fait ? Ce disant, Lysias lève son poignet crocheté d’un bracelet de métal sombre, où un seau démoniaque y est incrusté. Signe d’appartenance, signe d’asservissement, dévoilant ainsi son statut pour la première fois. Jamais il n’a voulu se sentir considéré comme « l’esclave » d’un autre, pas plus qu’il se surprend parfois à penser qu’il ne l’est pas. Mais dans la réalité officielle des choses, Lysias est bien esclave d’un certain Général. Même si, de par la position respectueuse de celle qui lui a apposé le seau, il est libre de circuler un peu n’importe où dans la cité, ce dont ne jouissent pas tous les élémentiens.
En y pensant, Lysias se rappelle de Tellana, l’autre esclave de Sappho, qui elle, avait été traitée dans les pires conditions qui soient.
-Parfois, j’en viens à me demander si ce n’est pas mieux de ne penser qu’à soi-même… Chacun sa peau. A ton avis, qu’est ce qui est le mieux ? S’enfuir et se barrer tout seul et vivre, ou bien mourir en voulant se sauver à nous-mêmes et un autre à la fois ?
Sans le dire clairement, l’Aera se sent brusquement soulagé de savoir que nombreux élémentiens ont tout de même réussi à fuir la cité. Tant que ceux là vivront, la vie d’Elament l’Ancienne continue. Lysias se relève alors, s’étirant tranquillement sur place.
-Je suis content de t’avoir vue.
Jadis encore, Lysias était de ceux, qui dédaignaient le monde entier lorsqu’il n’allait pas de son intérêt. Ceux qui, jamais ne prenaient le temps de remercier ni de se montrer reconnaissant pour ne serait-ce qu’un futile détail. Mais les temps changent et s’il en fait voir de toutes les couleurs aux autres, la vie lui en montre aussi de toutes les couleurs, désormais. Et l’élémentien n’est pas encore libre de ses gestes.
-Je ne vais pas pouvoir m’attarder davantage on dirait, soupire-t-il, un regard malicieux dans les yeux. Un esclave n’est pas tout à fait libre de passer son temps aux loisirs, d’autant plus qu’il est facile de leur incomber toutes les accusions et suspicions du monde. -Mais j’espère te revoir en d’autres termes, Breina. Et… bah, j’essayerai de t’apprendre à ne plus craindre les hauteurs, ce n’est pas très sorcier, une fois acquis.
Il se dirige ensuite vers la trappe qui l’a mené jusqu’ici, un air amusé sur le visage, sans se retourner. S’apprêtant à affront la série de marches interminables qui l’a mené à cette bienveillante rencontre. Quant à Breina, c’est une fée mystérieuse, et elle est un baume au cœur.
[Fin pour Lysias]
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