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 La Chambre de la Folle, sa faux. [Laewyn] /!\

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Sappho
Sappho
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Âge : 29
Race : Mi-succube, mi-race-disparue
Poste : Souveraine des Enfers
Magie Contrôlée : Ténèbres

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La Chambre de la Folle, sa faux. [Laewyn] /!\ 968853leftbar746/1000La Chambre de la Folle, sa faux. [Laewyn] /!\ 322195emptybarbleue  (746/1000)
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MessageLa Chambre de la Folle, sa faux. [Laewyn] /!\ EmptyLun 21 Sep 2009 - 17:05

Spoiler:

Suite directe de : Des nouvelles, à ses risques et périls

Elle n'allait tout de même pas se trimballer une élémentaliste dans les Enfers, non mais ! Elle créa, à partir de l'Ancang, un portail de Ténébres, qu'elle traversa avec Laewyn. Bien sûr, ça ne devait pas être une partie de plaisir pour l'elfe. Mais bon, elle l'avait bien mérité, tiens. Enfin, histoire de ne pas la perdre dans le Néant, Sappho la tenait fermement par le bras. Manquerait plus que ça... Bref, le portail s'ouvrit dans la Chambre de la jeune demoiselle... Vous aviez rêvé de la voir, pas vrai ? Vous l'attendiez ? Tada !

La pièce était assez vaste, comme tous les appartements des Chevaliers, mais elle paraissait en vérité plus petite. C'était sans doute dû à l'encombrement : un lit massif à baldaquin, tout de rose décoré, trônait au centre de la pièce, en face de l'entrée. Et de tous côtés, des centaines, que dis-je ?, des milliers de peluches, de poupées, de jouets, entassés pèle-mêle par terre. Ah non, à droite, contre le mur, un chemin permettait d'accéder à deux armoires remplies de vêtements et d'accessoires. Il y avait aussi une coiffeuse, quelque part... Une porte à droite du lit donnait sur la salle de bain, très rose elle aussi. Comme quoi, elle se lavait vraiment. Une autre porte, massive et décorée de têtes de poupées, se trouvait à gauche du lit, et l'atmosphère qui s'en échappait était plus mortelle.

Sappho atterrit à gauche du lit. Et dans le lit, d'ailleurs, il y avait quelqu'un... Hum, n'était-ce-pas cet incube qu'elle avait rencontré quelques jours plus tôt ? Machin... Mersh ! Oui, son passe-nuit du moment, bien sûr. Il s'était assoupi, et portait un simple pantalon en toile marron. Lui-même était plutôt mignon, il devait avoir une bonne centaine d'années... Elle tenait toujours Laewyn, et sa faux était toujours suspendu sous son cou quand elle parla :


" -Mershounet, t'es réveillé ?
- Hum... Ah... Sapphi ?
- Ouais, tu peux m'aider, j'ai du travail là. Tu ouvres la porte. "


Il se redressa aussi sec, et se jeta pratiquement sur ladite porte. C'était à se demander ce que Sappho avait bien pu lui faire. Il ouvrit la porte sans problème, ce qui montrait à quel point elle était utilisée. Laewyn semblait encore un peu dans les vapes, en tout cas, elle la poussa dans la nouvelle pièce mystérieuse. Elle paraissait plus vaste, mais elle était surtout plus vide, moins chaleureuse et plus sombre. A droite et à gauche, les murs et le sol étaient couverts de chaînes fixées à divers endroits pour accueillir les diverses races, sexes et âges des visiteurs. En face, à gauche, il y avait une table avec des outils tranchants et tordus, ainsi qu'un four. A droite, une cage. Avec quelqu'un dedans. Si cet être décharné pouvait encore se faire appeler "quelqu'un". C'était un hybride chat. Squelettique. Il gémit.

"Quoi ? T'es encore là toi ? Je croyais que t'étais mort... Bah on va y remédier tout de suite !"

D'un geste de la main, elle chassa Mersh, son compagnon d'un soir, qui partit en laissant la porte ouverte. Qu'importe, personne ne s'enfuirait. Tout d'abord, elle se dirigea vers Laewyn, et rapidement, lui attacha le bras gauche et le pied droit à des chaines fixées au mur droit. Les chaines étaient plutôt basses, et ne permettaient pas à l'elfe de redresser. En tout cas, c'était prêt. Enfin presque : Sappho s'approcha de la cage et de l'hybride. Elle leva sa main sans faux au niveau du visage de l'humanoïde, et sourit. Une sphère de ténèbres apparut et engloba toute la tête de l'hybride. Cette zone était invivable, l'air était mortel, tranchante et désagréable. L'hybride hurla sans doute, mais son cri se perdit dans le Néant, et quand Sappho retira sa main, son visage était en proie à d'atroces souffrances, puis toute lumière disparut de ses yeux.

Voilà, ça c'était fait. Elle retourna à droite, vers Laewyn, et s'adossa contre le mur, juste à côté de la nuisible. Elle transforma sa faux en sucette et la posa sur la table, et elle resta là, un moment silencieuse. Pourquoi ? Bah, faire mariner un peu les gens, c'était drôle aussi. Après quelques longues minutes, elle parla. D'une voix pleine de gaieté et d'émotions fugaces :


" Bon bah, ça c'est ma salle de jeu. Au fait, j'espère que t'es dégrisée... Après ton voyage dans les ténèbres, c'est sûrement le cas : pas très agréable non ? Hihihi. Normal, tout le monde ne peut pas être aussi parfait que moi et apprécier les ténèbres à leur juste valeur." petit rire sarcastique " J'imagine que tu sais où tu es ? Ou plutôt, j'espère que tu sais ce qui t'attends ... Enfin, déjà, je vais te dire ce que j'aimerais savoir, ok ? "

Sait-on jamais, cette elfe aura peut-être envie de tout dire immédiatement... Bon bien sûr, Sappho préférerait la faire parler mais bon. L'avantage maintenant, c'était qu'elle pouvait dire ce qu'elle voulait, de toute manière, Laewyn ne sortirait plus jamais d'ici.

" D'abord, si votre nouvelle directrice est vraiment en vie, ou malade ou morte, enfin, ce qu'il en ait quoi. Ensuite, si tu avais quelques noms à me donner, genre ceux des professeurs ou des gardiens, ça serait chouette. Finalement, si tu pouvais me donner l'état du moral dans la Cité, ce serait vraiment sympa. Bien sûr, tu n'es pas obligée de répondre maintenant... Mais plus tard, ça risque de te coûter un peu plus chère. Oh et une dernière chose : tu ne sortiras jamais vivante d'ici. Et n'essaie même pas de t'enfuir, il y a des démons à tous les coins. "

Ce qui était faux, en soi. L'aile était relativement déserte, et assez proche de la surface. Il aurait été plus prudent de pratiquer un interrogatoire dans les Geôles, mais là-haut, elle ne pouvait jamais parler tranquillement. Sappho attrapa deux aiguilles sur la table, et s'accroupit à genoux pour se retrouver en face de Laewyn. Elle commença par déchirer la cape de l'elfe, puis elle plaça une aiguille assez épaisse au-dessus de la cuisse gauche de la nuisible.

"Alors ?"

Laewyn ne répondit pas, soit parce qu'elle était encore dans les vapes, soit parce qu'elle ne le voulait pas. Et l'aiguille s'enfonça dans sa cuisse. Un jet de sang jaillit sous la pression. Et Sappho sourit. Combien de temps cette faible créature allait-elle survivre ? Quel degré de douleur supporterait-elle ? La petite succube put admirer le rictus de souffrance sur le visage de Laewyn. Ah, comme elle en avait vu, de ces images. Des rictus de haine, de passion, de détresse, et chacun était diffèrent ! Celui de l'elfe semblait haineux. Mais Sappho ne pouvait pour l'instant que le supposer. Il faudrait qu'elle l'observe mieux. Elle inclina la tête sur la côté de manière interrogative, et n'obtint qu'une mine renfrognée et dégoûtée. De joie, Sappho enfonça la seconde aiguille. Et maintenant ? Oh... Mais ce gants en métal hérissé de pics avait l'air parfait... Si elle ne répondait toujours pas, bien sûr. A nouveau, elle inclina sa tête, ses yeux guettant avidement un refus.
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MessageLa Chambre de la Folle, sa faux. [Laewyn] /!\ EmptyDim 4 Oct 2009 - 13:07

La téléportation n'existait pas, chez les élémentalistes. On pouvait y faire des feux aux flammes bleues, soulever des objets au poids énorme, faire fleurir toute une prairie en un clignement de paupière, mais se déplacer instantanément d'un endroit à l'autre n'était pas possible. Au début, Laewyn trouvait, d'une façon puérile, que ce n'était pas juste. Après tout, d'après les légendes, les pouvoirs des démons venaient des pouvoirs des élémentalistes, alors comment se faisait-il qu'eux puissent se déplacer à grande vitesse ? Et puis, en franchissant le voile de pures ténèbres, lorsque son coeur valsa un instant avec ses dents, au creux de sa langue, elle comprit que c'est parce qu'il fallait avoir une nature pervertie. Que le transport vous prenait quelque chose de froncièrement essentielle. Une part d'humanité ? Peut-être.Peut-être pas. Toujours est-il que, nauséeuse, et un froid pire que celui qu'elle était capable de générer et de supporter, s'installa dans son ventre, bien au chaud.

L'impact de ses pieds sur le sol l'ébranla jusqu'aux os, faisant claquer sa mâchoire, endolorissant le bas de son visage. Il lui semblait que seul l'étau ferme de la démone autour de son bras la préservait de l'anéantissement, même si une petite voix aigüe lui chuchotait à l'oreille que ce n'était probablement pas le cas. Laewyn ne pensait, à vrai dire, plus à rien. Elle se préparait peut-être à sa mort certaine, ou avait été abruti par le passage dans les ténèbres. L'alcool, aussi, et son anesthésiant bien connu, devait y être pour quelque chose. Plus jamais elle ne boirait une goutte d'alcool, se promit-elle. Plus jamais.

Si elle avait eu un don de voyance, elle aurait probablement ricané de l'ironie de sa pensée.

Le rose de la pièce dans laquelle elle atterrit lui attaqua les yeux. Après les ombres de l'Ancang et de son expérience de la magie démoniaque, tout ici était trop lumineux, trop clair, trop tape à l'oeil. Non mais sans rire, comment on pouvait dormir dans un lieu pareil ? Le sol était recouvert de poupées, toutes dans un état plus ou moins avancé de démentellement, tête décapité, membre arraché, corps brûlé, cheveux rasés, yeux sur-peint au khôl ou à la cendre, et une petite odeur lui disait que certaines étaient trempées de sang. Les avait-on arrachée à la poigne fragile d'une petite fille humanoïde ?

L'elfe s'apprêtait à vomir à cette pensée, mais la ligne brûlante d'une lame sur sa gorge la retint, fit retomber dans son estomac tout ce qui s'apprêtait à sortir. On poussa dans une pièce sombre. Elle sentit le baiser glacé du métal sur sa chair et la morsure infiniment plus suave des muscles mal installés. C'est à peine si elle posa un regard sur la table, estrade d'accessoire. Non. Elle préférait regarder l'hybride chat enfermé dans une cage. Si petite, si minuscule. Depuis combien de temps était-il là ? Ses os pointaient sous sa chair. C'était une véritable épave, et l'aqua se promit de mourir avant de ressembler à ça. Si elle n'avait plus d'autres choix que la mort, il fallait au moins que celle-ci vaille le coup d'être donnée.

Une sphère de ténèbres, quelques battements de coeur, et plus rien, l'hybride était partit, enfin reposé.

L'insolente gamine revint vers elle, son éternel et détestable sourire sur les lèvres, et l'abreuva d'un torrent de parole que l'esprit embrumé de l'efle n'imprima pas. Mouvement. Silence. La démone revint, s'accroupit et pressa quelque chose sur la peau de Laewyn. Moment de flottement, semblant s'étirer sur l'éternité, et la douleur naquit là, comme une fleur déployant ses pétales. Elle réprima un cri, un gémissement et un soupire, crispant la mâchoire, le regard noir. Une larme coula sur sa joue, et se perdit dans la trame épaisse du tissu de sa tunique.

Tout cette douleur... Elle aurait bien rit. Mais elle n'était rien à côté de celle de l'amputation d'un membre, et de la fièvre, des courbatures, de l'effort de revenir à vie pour finalement se faire jeter comme une vieille chaussette, une infirme. Incapable. Le sang coula sur sa jambe, très chaud, presque brûlant. Elle se rappelait bien de la sensation de froid et de vide qui suivait une blessure ouverte. Lentement, elle releva le visage, et darda son regard dans celui de Sappho. Oui, elle allait mourir. Enfin, il y avait peu de chance qu'elle survive. Autant essayer de se montrer digne. De toute façon, d'ici peu de temps, affamée, épuisée, salie, battue, il ne resterait plus rien d'elle à sauver.


"De toute, la dernière est la plus importante : " commença-t-elle à chuchoter. " Ne révèle pas la retraite où les Dieux nous placèrent, " poursuivit-elle, plus fort. " Sauf à qui, comme toi, fut marqué de leur sceau. " dit-elle ensuite, à pleine voix. Elle marqua une pause. Ses chaînes cliquetiquaient à ses poignées, et son genou, accusant le sol froid du cachot, commençait déjà à lui faire mal.

" Car notre secret est un bouclier. "

Son visage n'affichait que résignation et acceptation. Elle ne parlerai jamais.
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Sappho
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MessageLa Chambre de la Folle, sa faux. [Laewyn] /!\ EmptyVen 9 Oct 2009 - 19:44

Combien de fois l'avait-elle entendu, ce sermon ? Ces élamentiens le récitaient telle une prière, une formule magique, qui les sauverait. A chaque fois, elle retrouvait la même ferveur, la même détermination, le même ton, dans leur voix. Dans leurs yeux, elle voyait une barrière indestructible de résolution. Elle semblait faite de granit, ou bien de quelque métal rare. Elle brillait, scintillait et illuminait leur visage. Sappho mettait cette réaction sur le compte de l'émotion : c'était dans les pires moments qu'on s'accrochait à ses croyances avec le plus de ferveur... Et à cette puissance soudaine, cette phrase cent fois répétée, la petite succube ne savait répondre que par une indifférence blasée. Ses yeux étaient mis-clos, sans expression autre que l'ennui, son visage semblait un masque de cire, ses lèvres un trait mince.

La démone garda le silence un certain temps, sans doute plusieurs minutes, cogitant sur cette résolution. C'était à la fois follement excitant, et irritant. D'une part, elle était sûre de ne pas être obligée de se retenir pour obtenit des informations. Laewyn avait l'air plus que décidée. Enfin, on ne savait jamais... D'autre part, elle n'aurait apparemment aucun aveu, aucune microscopique information qui pourrait l'intéresser. En général, ces élamentiens étaient très têtus, et très bornés. Ne voyaient-ils pas qu'en parlant, ils souffriraient éventuellement moins ? Sûrement que non, puisqu'ils s'acharnaient avec leur loi stupide.

Enfin, elle soupira. Un soupir las, et en même temps, heureux. Surtout ironique en vérité. Elle se demandait ce qu'elle allait faire maintenant. Ah oui, détruire toutes les illusions de ce petit bout d'elfe... Sappho s'approcha encore plus de sa captive, et se retrouva vite collée à elle. Corps contre corps, son visage à gauche du sien. Elle était presque à quatre pattes. Elle attrapa le bras gauche de Laewyn avec sa main gauche, et murmura à son oreille.


" C'était bien jolie dis moi, ton petit numéro... Mais crois-tu que ton cher bouclier viendra jusqu'ici te protéger ? "

Elle ramena ses jambes vers l'elfe, et se tint ainsi plus droite. Elle ramena le bras unique de son invité devant elle, en le saisissant de ses deux mains désormais. Soudain, elle sourit, et invoqua les Ténèbres. Oh si peu de magie, mais très concentrée. Ainsi, la matière noire provoquait une pression importante sur ce qu'elle voulait, une fois condensée. Elle l'appliqua sur les os de son avant-bras. Ce devait être extrêmement douloureux, et surtout étrange, sachant que Laewyn ne pouvait voir d'où provenait cette pression. Au bout de quelques secondes, les os craquèrent. Le bras était cassé, et bien cassé... En même temps, elle ria, et dit, follement excité :

" Alors ? Il est où, ton bouclier ? Qui m'empêchera de te tuer ? Et qui m'empêchera de tuer tous ceux que je rencontrerai demain ? Ton fameux bouclier ? Fadaises ! Tout ceci n'est qu'un jeu, et toi, tu as perdu... "

Elle lâcha le bras, qui tomba lourdement sur la pierre. Son rire résonna dans la petite pièce. Ah, où était la ferveur de tout à l'heure ? Accepter et se résigner est une chose, mais lorsque vient le temps de vraiment subir la douleur, alors beaucoup se dérobent aussi vite qu'ils récitaient leur fameuse règle... Quelle ironie tragique ! Sappho se recula en riant, C'était déjà pas mal pour une soirée, et à vrai dire, elle désirait surtout aller s'amuser avec l'incube de tout à l'heure. Elle se leva, et dit :

" Héhé, ce n'était là qu'un avant goût, et je crois qu'aujourd'hui, je vais oublier de te donner à manger tiens... Pff, j'ai vraiment pas la tête à ça ma petite poupée ! "

Elle s'approcha de Laewyn, et déposa un baiser sur son front, comme elle le faisait avec ses poupées et ours en peluche. Au fond, Sappho ne faisait pas de différences entre une poupée et un être vivant. C'était du pareil au même ! Elle se redressa, et quitta la pièce dans le noir, en lançant un joyeux "bonne nuit" à son hôte... Quelle cruauté, quelle horreur... Ensuite ? Eh bien, franchement, vous voulez vraiment que je vous raconte les ébats amoureux d'une succube ? Non ? Bon, en tout cas, c'était disons, assez bruyant, et sans doute que même dans cette salle close, l'elfe avait dû l'entendre. La nuit passa, plaisir de Sappho, cauchemar pour Laewyn...

****************


Ce n'était que tard dans la matinée que la succube se réveilla, et il fallait encore compter plusieurs heures avant qu'elle ne retourne voir l'espionne... Un moment de détente particulier. Bien sûr, étant dans le noir complet, l'élamentienne ne pouvait se repérer temporellement, et ce devait être un calvaire en soi.

Sappho entra, guillerette, portant une gamelle d'eau, et une miche de pain à la main. Tout de même, elle ne pouvait pas l'affamer, pas si elle voulait la garder longtemps ! Elle lança un joyeux "bonjours", comme la veille, et posa la gamelle devant Laewyn, gardant le pain pour plus tard. C'était surtout pour ridiculiser cette elfe orgueilleuse, que la succube avait mis l'eau dans une gamelle, comme celle d'un animal. Elle sourit, et dit :


" T'as vu ? J'ai pensé à toi aujourd'hui, j'ai beaucoup réfléchi à comment on allait passer notre journée ensemble, et j'ai plein plein d'idée ! Mais d'abord, tu devrais boire, nan ? Héhé, j'espère que ton bras te faire encore mal ? De toute manière, tu n'en auras pas besoin... "

Qu'avait-elle dans la tête, cette diablesse ? Avec une enfant, rien n'était prévisible, surtout une enfant comme Sappho... Il semblait mal avisé de refuser la proposition de cette gamine...
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MessageLa Chambre de la Folle, sa faux. [Laewyn] /!\ EmptySam 28 Nov 2009 - 13:01

La douleur est purgatrice.
C'était, en tout cas, ce que la vie avait appris à Laewyn. La souffrance était, à ses yeux, la preuve de la vie. Sentir dans sa chair le mal avait quelque chose qui réveillait, au plus profond d'elle-même, un instinct de conservation, un dégoût profond, un reflex nerveux qui la forçait à éviter quelque chose. Plus ancienne encore que la peur, la souffrance était une chose que tout être savait devoir éviter. Certain, parfois, la cherchait, dans le creux des bras blancs de maîtresses succubes. Ils revenaient, encore et encore, comme la marée, sur la plage opaline sur laquelle ils venaient trouver le baiser, fleur d'Iris, des lèvres de Madones Noires qui se délectaient de l'étincelle de plaisir et de malheur. Ceux-ci, Laewyn ne les comprenait pas, elle ne sentait que aller et venir la faiblesse dans son corps.

Elle l'avait pourtant connue, auparavant, ce mal, et le goût de bile amer qu'il laissait au fond de la gorge, acide rongeant sa résolution. Une boule était peu à peu descendu dans son ventre, alors qu'elle voyait la magie démoniaque de la sale gamine se condenser comme une boule de glace ténébreuse dans le creux de sa main, avant de venir percuter le dernier bras valide de l'elfe. Et le bruit. Ce bruit affreux d'os se brisant. Le souvenir de son amputation revint à sa mémoire, et elle dut se mordre la langue pour ne pas vomir, alors même qu'elle gémissait de douleur : qui ne l'aurait pas fait ? Pouvait-on lui reprocher d'être 'humaine' ? Pourtant, savoir que d'autres l'auraient fait ne la réconforta pas : elle voulait être plus forte, elle devait être plus forte, et elle remercia tous les dieux, morts ou vivants, d'avoir penser à boire une boisson quelque peu anesthésiante, bien que les effets ne fussent pas très visibles.

Sappho bénit alors son oeuvre toute de haine moulée bar un baisé, sacro-saint acte pour un être aussi vil. L'elfe se retint de lui cracher au visage, se limitant à mordre sa lèvre inférieure, la brûlure de la fracture installée dans son bras se faisant plus vive à chaque seconde. Elle pria pour que son coeur s'arrête de battre, pas pour mourir, non non, mais simplement pour que al douleur cesse de fluctuer. Qu'est-ce qui était pire ? Avoir un bras brisé levé, retenu par une chaîne, ou savoir que cette douleur n'allait pas s'arrêter ? Des larmes de rage coulèrent sur ses joues, nettoyant sa peau de la suif et de la poussière qui s'étaient déposées sur son visage.

Et la nuit vint.
Il est des contrées, dit-on, dans lesquelles les étoiles se penchent sur le sommeil des voyageurs perdus pour leur assurer beaux rêves et confiance, et, aussi, pour leur murmurer au creux de l'oreille, avec une haleine mielleuse, la voie à suivre, le chemin à prendre, les dangers à éviter. S'ils existaient vraiment de tel pays, Laewyn avait l'assurance de ne pas s'y trouver, et les rires saccadés, les respirations hachées, qui lui parvenaient à travers la porte de sa geôle, ne purent qu'accentuer son dégoût. Elle s'endormit pourtant, bien plus tard, du feu dans la main, de l'acide dans le ventre, et de la haine au fond du coeur.

Un bruit infernal la réveilla, à la limite entre le cri d'un enfant qu'on assassine et celui de sa mère s'en rendant compte, forgé de milliers de larmes. Rien, ce n'était que le bruit de la prison que l'on ouvrait, le grincement de gonds mal huilés, que de la lumière que l'on y faisait revenir, un court instant, juste le temps d'aveugler et de donner de l'espoir avant de l'arracher, acte aussi cruel que priver un papillon de ses ailes. L'espionne releva le visage, de la sueur perlait à son front et à sa lippe, l'infection s'installait-elle déjà ? Elle ne le crût pas, et fronça les sourcils afin d'éclaircir sa vue : dans le noir total, elle ne voyait rien, surtout après avoir été aveuglée, mais les elfes étant normalement nyctalopes, elle se contraignit à l'effort.

Un 'Bonjour !' fendit l'air, semblant meurtrir une nouvelle fois ses oreilles à l'ouïe affutée. C'était la démone. Elle posa quelque chose au sol, quelque chose en acier, et le bruit de ses pieds sur la pierre furent les dernières choses que Laewyn entendirent avant un petit discours bien préparer, ayant visiblement pour but de la faire peur. Hey ! Elle pouvait toujours rêver, cette salope de succube, si elle pensait obtenir quoi que ce soit de l'elfe avec des mots.

Sappho alluma une lampe avec un silex, et le jour se fit doucement dans la petite pièce. Depuis combien de temps l'elfe était là ? Elle ne le savait pas, elle s'en moquait bien aussi, elle était déjà un animal, considérée par sa geôlière comme une moins que rien. Ce qu'elle pouvait faire se limitait à deux choses : plier et mourir rapidement ou lutter aussi longtemps que possible en attendant une occasion de s'enfuir. Tant qu'elle représentait un divertissement, Sappho la nourrirait, juste pour le plaisir de la briser, car c'était toujours ça qui les perdait : le plaisir, et Laewyn ne le savait que trop bien.

Elle papillona des paupières et s'éclaircit la gorge. La faim et la soif se disputaient à égales mesures son attention. Elle baissa les yeux sur la gamelle d'eau que la démone avait vraisemblablement posée au sol à son attention, et jugea le regard pervers de celle-ci. Et bien quoi ? Elle voulait qu'elle boive comme une chienne ?! Elle était Laewyn Läw, fille de roi et de reine, et son sang ne s'abaisserait jamais tel acte. Elle avait été béni par les dieux, touchée par Aqua en personne. La princesse en exil releva le visage et adressa un sourire de pure provocation à la démone, bien que sachant le regretter plus tard, et invoqua son pouvoir : l'eau sortit doucement de la gamelle et rampa sur le sol, coula vers elle et, dès qu'elle eut touché la peau de l'elfe, s'infusa en elle. une partie se détacha de la flaque, laissant au sol les impuretés, orbe cristalline, pour venir à la bouche de l'elfe, humidifiant sa langue, abreuvant sa gorge.

De l'eau, elle pouvait en avoir partout, la soif ne la tuerait pas.
Bien, il lui restait donc trois semaines à vivre, peut-être moins.


" Quel est le programme des Festivités, ma chère ? "
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Sappho
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MessageLa Chambre de la Folle, sa faux. [Laewyn] /!\ EmptyMar 1 Déc 2009 - 21:25

" Ah oui, j'oubliais... Aqua, hein ? Je n'en attendais pas moins... "

Eh bien au moins, elle n'aurait plus à lui amener de l'eau, c'était déjà ça à penser en moins. Mais il lui faudrait toujours amener un bout de nourriture, et c'était vraiment ennuyeux pour s'en rappeler. Et si par malheur elle l'oubliait... Bah, parmi toutes les souffrances du corps, la faim n'était-elle pas ma moins virulente ? Parmi toutes les morts possibles, mourir affamé, n'était-ce pas une fin enviable ? Car il y avait toujours pire, oh bien pire... Et c'était un peu le boulot de Sappho au fond, de trouver les pires des pires. Bien sûr, l'unique souci était le manque de témoignage. Comment savoir quelle était la plus douloureuse manière de crever, sans les avoir toutes essayées ? Les démons ne parlant pas encore avec les trépassés, c'était pas demain la veille qu'elle aurait sa réponse, mais bon. On s'en accommodait.

Bon maintenant, la suite. La petite démone considéra la miche de pain qu'elle tenait dans la main. Bah après tout, si elle voulait tellement survivre, autant l'y aider : au final, cela ne changerait rien. Elle mourrait. Sappho laissa tomber le pain à côté de son invité... Oui bah, fallait pas pousser non plus, elle allait pas lui fourrer dans la bouche aussi. Manquerait plus que ça, tiens. Bon, bien sûr, la nourriture qui circulait ici-bas était vaguement empoisonnée par les ténèbres ambiant, et en l'ingurgitant, elle ne faisait que précipiter sa fin. Enfin, quoi qu'il en soit, ça ne changerait rien n'est-ce-pas ?

Les festivités... Ah oui, il fallait s'y mettre. La succube envoya un clin d'œil à son hôte, et sembla pensive un instant. Ainsi debout, elle paraissait bien mignonne. Il était vrai aussi qu'elle ne portait qu'une simple robe en soie noire et courte, presque un pyjama ! Elle avait laissé sa sucette sur la table au fond de la pièce, car elle n'en aurait théoriquement pas besoin.


" Laisse moi réfléchir... Hum, c'est qu'on a l'embarras du choix et tout notre temps... Ah, et en parlant de temps... "

Sappho s'accroupit devant Laewyn, puis posa ses genoux au sol, de telle sorte qu'ils entouraient les jambes de l'elfe. Elle se pencha en avant, posa ses mains de part et d'autre du visage de l'espionne, et se retrouva ainsi à quelques centimètres du visage de la prisonnière. Elle fixa intensément ses yeux, qui eux, ne la lâchaient pas une seule seconde. Pour un regard déterminé, c'en était un ! Même Sappho, dans sa jeunesses, pouvait facilement comprendre que celle-là ne dirait rien, même sous la torture la plus atroce. Parfois, il y avait des élamentiens qui croyaient dur comme fer à leurs principes : sans doute qu'elle en faisait partie. Remarquez, ce n'était pas les moins amusants, loin de là. Car même si on n'en tirait rien, il était divertissant de les voir résister, résister, survivre, s'accrocher... au néant. Personne ne venait les sauver. Jamais des élamentiens n'avaient tenté de s'introduire dans les Enfers, ou simplement d'en chercher une entrée. Ils étaient seuls.

Elle enserra le cou de sa victime avec sa main, tout en glissant ses doigts vers la joue de Laewyn. Lentement, elle sortit ses ongles extensibles et acérés.


" Tu vas en passer pas mal ici. Sans doute même que tu vas crever ici. Alors je sais pas moi, si t'as un truc à dire, c'est peut-être le moment. "

Sans se départir de son sourire minaudant, la démone enfonça ses ongles dans la chair fine du visage, replia légèrement ses doigts, et les ramena vers sa gorge. Trois marques de griffes profondes apparurent, et le sang perla abondamment sur la joue de l'elfe. La douleur devait être cuisante. La succube continuait de dévisager son interlocutrice - si l'on pouvait ainsi l'appeler -, quand elle commença alors à glisser ses doigts sur l'oreille allongée de l'elfe. Peut-être allait-elle lui couper ? Ahahah ! Mais en vérité, elle voulait que cette idiote parle. Qu'elle dise quelque chose, n'importe quoi, même de méprisant, c'était plus drôle. Car pour le moment, elle souffrait en silence, les lèvres pincées, mais le regard toujours déterminé. Elle voulait lui enlever ce regard, même si pour cela, elle devrait lui arracher les yeux !

Mais pour le moment, il y avait plus simple. Soudain, son sourire se fit plus prononcé, diabolique, et sa main, en quelque seconde, se releva et revint gifler violemment Laewyn, sur les marques de griffures. En même temps, Sappho recula, et, ne laissant pas le temps à m'elfe de souffler -ou cracher plutôt-, elle la plaque en tenant sa gorge entre sa mains. Sur sa joue, déjà striée de lignes sanglantes, un hématome commençait à se former. Wahou, Sappho n'y était pas aller de main morte ! Un vrai coup de poing... C'était aussi une manière de lui faire ravaler sa fierté. Héhé, ici, c'était Sappho qui décidait et personne d'autre, surtout pas une imbécile d'insecte !


" Allez, parles, parles ! Tu ne dis plus rien... Si tu n'es pas plus drôle qu'une poupée, alors je te décapite sur le champ ! Hahahah ! Allez, insultes moi, pour voir, de toute façon... rien ne te sauvera plus ! Ahahahahah !"

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MessageLa Chambre de la Folle, sa faux. [Laewyn] /!\ EmptyDim 13 Déc 2009 - 13:25

Toutes les douleurs se suivent et se ressemblent. Seules les victimes changent, leurs voix hurlent de façon différente, leurs yeux luisent d'éclat divers, leurs sang ont presque la même odeur, divergence infime. Les mêmes sentiments passent dans les orbes vernis de leurs prunelles : peur, haine, rage, souffrance, regret... Le cliquetis des chaînes est alors le seul métronome de la valse de ces acteurs : qui dominera ? Qui se soumettra ? Les vraies questions sont là, le reste n'est qu'accessoire, bibelots décoratifs, poudre aux yeux, artifices fragiles et éphémères. L'elfe soupira.

Cela faisait maintenant plusieurs jours, lui semblait-il, qu'elle servait de jouet à la succube. Des croutes avaient recouverts la plupart des blessures premières qu'elle avait reçu. Seule sa cicatrisation lui donnait une estime du temps passé, et encore, elle ne pouvait tâter ses plaies que du bout d'un morceau de peau ankylosé. Elle cracha une dent par terre, à côté des débris de la nourriture qu'elle refusait d'engloutir. Son corps n'était qu'une vaste zone de souffrance, boursouflure de chair sensible à la moindre brise. Elle ne pleura pas. Du moins, pas en présence de Sappho. Sappho. Elle avait appris à haïr ce nom, sa consonance, les lettres qui le formaient. Mais elle tenait bon,mis à part ça.

Oui, elle ne pleurai pas, tant que la succube se trouvait dans la geôle. Une fois la lourde porte de fer close, les larmes coulaient, impossible à endiguer, silencieuses, picotant les sillons sanglants de sa peau, en traçant d'eau sur sa chair mise à nue. Alors, la Princesse qu'elle était serrait les dents et essayait de retenir ce flot, mais rien n'y faisait : seul le bruit mât des pas de la démone sur la pierre de sa chambre pouvait assécher ses yeux. Le sommeil ne la prenait pas.

Pour moitié, ses insomnies étaient dûes à la douleur : os brisés, dents et ongles arrachés, chairs tranchées... Le contact de l'air était une torture. Pour autre moitié, la peur l'empêchait de fermer les yeux : l'attente du bourreau est une crainte en soit pire encore que la présence du bourreau. C'était insupportable, se demander quand, quand Sappho reviendrait, avec quelle nouvelle idée tordue, quels nouveaux accessoires. Cette fois-ci, utiliserait-elle un brandon enflammé ? Elle avait déjà essayé de le faire, brûler avec un fer chauffé un blanc la peau délicate de Laewyn, mais l'eau avait eut vite fait de rendre le métal tiède et - par conséquent - agréable. L'elfe en avait rit. Puis avait presque faillit le regretter.

Parfois, dans ses prières muettes, elle implorait les dieux, ou leur fantôme, ou n'importe quoi d'autre, de la tuer sur place. Elle n'avait plus d'espoir : la démonne avait veillé à lui en retirer la moindre parcelle. Ne restait que cette envie de vivre, plus forte et puissante que n'importe quoi d'autre. Une sorte de nature bestiale avait pris le relai, enfièvrant ses yeux de foi, la foi en la chance ou en autre chose, une force venue d'ailleurs. Aucune icône, pourtant, ne répondait, mais cette puissance ne tarissait pas, ou peu, légèrement fluctuante, dépendant du degrès de douleur.

Il lui semblait, certaine non-nuit, entendre des murmures à ses oreilles, plaintes lancinantes de la lune et des étoiles, alors, elle succombait à un sommeil sans rêve, sans cauchemar et sans douleur. Elle flottait, légère, dans des courants contraires qui la portaient loin de ce monde. Leurs voix duveteuses lui soufflaient leur haleine salée au visage, et la pression d'immense yeux hématomes, presque violets, la faisait revenir à la réalité.

Une sphère d'eau se porta à ses lèvres, l'abreuvant. Tout avait un goût de sang, depuis que ses premières dents avaient été arrachées de force et que, énervée, la démonne avait essayé de gâver l'elfe : si elle refusait de se nourrir, elle avait mourir bien trop tôt et elle avait taaaant de nouvelles choses à essayer avec elle. Peut-être même qu'à la fin, elle la tuerait vite pour abréger ses souffrances, si elle était une gentille petite poupée bien soumise.

Laewyn ne l'insultait pas, la provoquant juste verbalement. C'était elle qui dominait, voulait-elle se convaincre : après tout, elle n'était pas encore morte, malgré les nombreuses menaces de la démone. Elle ferma les yeux. Pour cette seule raison, il y avait encore de l'espoir.

Elle entendit des pas léger dans la pièce d'à côté. Un élan de panique lui prit les entrailles, remuant ses tripes : elle revenait, déjà ?! Non, ce n'était pas possible, c'était trop tôt, pas maintenant.


*Vois à quelle point tu en es rendu..* se maugréa-t-elle intérieurement. Mais toute la volonté du monde ne pouvait endiguer la panique qui lui prenait la gorge.

La porte s'ouvrit, lentement, et ce qui devait être un mignon, pas plus grand qu'un enfant de 7 ans, cupidon démoniaque, se trouvait sur le seuil : la vive lumière de l'extérieur aveugla l'elfe. Elle ne perçut du démon que la silhouette, se découpant dans la lueur douloureuse d'un ailleurs qu'elle s'efforçait d'oublier. Il s'approcha d'elle et lui parla dans une voix gutturale qu'elle ne comprit pas. Le sens aussi lui échappait, mais elle s'en moquait.


" Maîtresse Sappho dit : déplaçons la poupée aqua dans une salle de jeu moins confortable, cela lui déliera la langue. " Un sourire de pure méchanté déchira son visage affreux, déformé par la corruption des enfers. Il prenait visiblement plaisir à cette tâche. Peut-être relevait-elle d'un grade particulier ou d'une attention spéciale. Elle lui cracha dessus. " Maîtresse Faux dit : si elle résiste, coupe lui l'autre bras. " Derrière lui, deux compères de son espèce attendaient visiblement de cette occasion de présente. Elle décida que non, elle ne leur donnerai pas ce plaisir.

Le démon s'approcha d'elle doucement, aucune clef dans la main. Un autre le suivit. Il se mit à quatre pâtes près de l'elfe, le troisième observant la scène tel un prédateur à l'affût. Le premier bondit sur le second, se faisant tabouret pour l'occasion. Il passa ses doigts sur le bracelet délicat de l'elfe et, dans une douleur atroce, donc la force sembla la tuer sur place, son unique bras, brisé, repris une place normale. Son omoplate hurla, en même temps que sa voix et ce, bien malgré elle.

Pendant ce cri rauque, les mignons en avaient profité pour lui détâcher les chevilles : à cet endroit, le fer entrait dans sa chair. La libération avait un goût que l'espionne ratée n'appréciait pas. Tandis qu'ils la mirent debout et la poussaient vers la porte, elle eut le loisir de sentir leur odeur ignoble, que même la sienne ne parvenait pas à cacher.

Comme la première fois, Laewyn traversa une chambre dont la décoration était issue d'un goût douteux et plus qu'affreux, tout de rose vomitif et de rouge sanglant. Pouffes, jouets et vêtements parsemaient en égale mesure le sol, mais ne parvenaient pas à masquer les tâches rouges incrustées dans la pierre. Elle détourna le regard, papillona pour éclaircir sa vue. Sa tête lui tournait. Elle secoua son visage, et continua à marcher, ne pouvant guère faire plus.

Succession de couloirs. Escaliers meurtriers. Ses jambes, bien qu'intouchée - étrangement - par la démone, étaient sciées par la fatigue. Et soudain, elle l'aperçut, sa détestable sucette à la bouche, son méprisable petit sourire de fausse petite fille, son éternelle jupette provoquante, sa coiffure d'une laideur affreuse... Un élan de haine et de panique étouffa l'elfe. En la voyant, la démone sourit, faussette dans la joue. Elle émit un petit rire. Laewyn stoppa nette sa marche, à la grande stupeur de ses geôliers.

Il y eu ensuite un moment de flottement, où Sappho fronça les sourcils et Laewyn calcula mentalement les chances qu'elle avait de mourir ici. Il n'y avait pas d'autre choix. Elle ne pouvait plus supporter la torture. Elle était arrivée à un point où il était évident qu'il en fallait peu pour qu'elle craque et ne dise tout ce qu'elle savait. Ne l'avait-elle pas fait, dans son sommeil ? Elle priait pour que non. Une fois, par dépit, elle avait néanmoins lancé un :
" J'espère que Ruby vous tuera. " Et elle s'était reprise, rapidement, préférant cacher qu'elle se doutait que la professeur de l'eau était, de fait, la dirigeante de la cité, en secret. Hey, elle était une espionne, hein.

Ne sachant trop d'où venait sa nouvelle résolution de mourir en emportant le plus de monde avec elle, Laewyn invoqua toute la puissance de son pouvoir, ou, tout du moins, tout ce qu'elle était capable de faire, affamée, épuisée, au bord de la fin. Les trois mignons tombèrent au sol, morceaux de chairs sèches, toute leur eau aspirée, envoyée, geyser, vers la succube...


[j'espère que ça te plait ~]
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MessageLa Chambre de la Folle, sa faux. [Laewyn] /!\ EmptyJeu 17 Déc 2009 - 20:27

Spoiler:

Oui, elle s'était bien amusée avec cette petite elfe. Elle avait pu essayer un grand nombre de jeux passionnants, douloureux et bruyants. La souffrance de Laewynn n'était pas feinte, oh non, pas plus que la jouissance de sa tortionnaire. Brûler, couper, trancher, griffer, ... Rares avaient été ses "invités" qui avaient résisté aussi longtemps, et cette réussite elle se l'attribuait à elle. Car n'était-ce pas sa grande maitrise d'elle-même qui lui avait permis de faire durer le plaisir sans l'achever ? Certes, Sappho pensait cela, ou plutôt, elle s'était habituée à penser cela. Car en vérité, il n'en était rien, et plusieurs fois, la petite démone avait bien failli le tuer, son jouet.

Plusieurs fois, elle n'en avait eu l'occasion ! Un os de trop, une veine trop proche, l'excitation qui montait et qui montait encore ! Ah, oui, vraiment, elle avait bien failli la tuer. Mais à chaque, quelque chose l'en avait empêché. D'habitude, lorsqu'elle pratiquait son art, les suppliciés perdaient espoir, foi et désir de vivre. Ils l'imploraient, elle, d'abréger leur souffrance, et d'un côté, elle s'en amusait, mais d'un autre côté, elle trouvait cela trop facile. C'était comme se retrouver devant un mur de courage, qui au moindre effleurement, tombait en poussière. Déstabilisant, et surtout énervant. Elle se préparait, et préparait grandement ses séances, et espérait toujours que sa victime résisterait, c'était tellement plus amusant ! Mais qu'il résiste sans espoir, en craignant la mort, Sappho.

Pas avec cette étincelle qu'elle avait. Une lumière timide mais évidente, cachée mais visible, d'un reste de quelque chose qu'on appellerait le désir de la vie, autrement dit, la peur de la mort. Mais ce n'était ça, que Sappho voulait. Après des semaines, elle voulait qu'ils résistent sans craindre la mort... Sinon, elle voyait bien qu'en les tuant, elle leur ferait trop de plaisir... Et en plus, voilà que le geôlier lui demandait des comptes, non mais ! Comme quoi elle n'avait fait aucun rapport sur les interrogatoires... Peuh, comme si c'était important ?! Bon d'accord, ça l'était. Mais de toute façon, elle n'arrivait pas lui soustraire un mot... Alors tues-là, qu'il lui avait dit, ce sale gardien de prison, Humpf, peut-être qu'elle devrait le faire finalement...

Mais solution numéro deux : l'emmener dans une salle plus apte à recevoir ses soins. Plus spacieuse, adaptée depuis des générations, il s'agissait d'une des nombreuses salles de tortures libres des Enfers, qui était encore plus proche de la surface que sa chambre : le matériel y était rouillé et tranchant à souhait, la puanteur permanente, et l'ambiance, maléfique. Un four même, pour l'instant froid, était installé, et les fumées pouvaient être aspirées vers l'extérieur par une espèce de cheminée, qui donnait dans la forêt. Idéal. Au début, Sappho ne l'avait pas voulue, car cela l'obligerait à changer ses habitudes, mais bon. On s'y ferait. Ainsi, elle était resté dans cette salle en attendant les deux inférieurs qu'elle avait envoyé pour ramener la poupée. En espérant qu'ils n'en profiteraient pas pour la violer... On ne savait jamais ce qu'ils avaient dans la tête ceux-là ! En tout cas, Sappho avait préparé une table pour installer sa patiente et peut-être enfin la faire parler... Au pire, elle la tuerait aujourd'hui, et inventerait quelque chose pour ce rapport...

Hum ? Mais... ? Laewynn était arrivait, et Sappho s'apprêtait à lui sauter au coup pour lui faire un câlin, sauf qu'elle s'était arrêtée, et il ne fallait pas être devin pour comprendre ses intentions. Elle regarda sans émotions les démons - si tant est qu'on pouvait les qualifier ainsi - se faire assécher... Impressionnant certes, mais les pouvoirs des Ténèbres lui étaient supérieurs... Oh oui. Levant le bras, elle créa son bouclier en un temps record. Maintenant qu'elle maitrisait ce sort, fuir n'était plus une obligation. C'était tout de même bien pratique. L'eau s'abattit sur le bouclier noir avec une force impressionnante, mais il tint bon, et dans un bruit de flaques et de suintements, l'eau et les Ténèbres se mêlèrent avant de retomber au sol ou de disparaitre. Elle prit son air le plus triste et le plus larmoyant.


" Alors qu'on était devenue si proche ma poupée, tu veux déjà me quitter ? On est amies, non ? "

De toute façon, Laewynn était faible. Son bras était brisé, ainsi que plusieurs os de sa cage thoracique, elle n'avait pas marché depuis des jours, ses jambes devaient ankylosées. Un adversaire minable. Sappho ne craignait rien, sûre d'elle l'enfant, elle s'avance sans crainte de sa proie, à pas sûres. Elle tendit la main, et eut un petit sourire niais et innocent, ses yeux n'avaient qu'une envie : déchiqueter ce petit bout d'elfe au moindre mouvement de recule.

" Allez viens avec moi, on va jouer, jouer, et jouer encore ! Tu verras Lala, c'est super ici ! "

Lala... A force de répéter Laewynn, Sappho en avait eu marre de ce nom trop long à prononcer, et avait simplifier le problème : sa poupée s'appellerait Lala. En plus, elle avait l'air de ne pas apprécier, alors tant mieux. La gamine n'avait aucun doute sur son succès, mais voilà que sa marionnette sembla vouloir couper ses fils : elle entama un mouvement vers l'arrière, mais, alors que Sappho pensait qu'elle voulait fuir, l'elfe sembla se concentrer à nouveau pour une nouvelle attaque suicidaire. L'eau au sol jaillit en plusieurs geysers tranchants : si elle n'avait pas vu le regard de Laewynn, Sappho n'aurait pas donner pas parier sur sa survie. Un écart fut suffisant pour l'éviter. Mais l'elfe semblait encore épuiser, elle haletait, et souffrait à chaque respiration. Sappho remua la tête et dit, peinée :

" Tsss, si tu n'arrêtes pas tout de suite, je vais m'énerver ma petite Lala... "

Sappho brandit sa sucette en signe d'avertissement, mais apparemment, cela n'effraya nullement l'espionne, qui resta le visage impassible sous la douleur de son corps. L'eau des geysers se condensa pour former des projectiles aqueux aiguisés tout autour de Sappho, un rictus sans joie déforma le visage de Laewynn, qui semblait savourer ce moment. Sappho regarda toutes ces tentatives sans grand intérêt. Au moment où les pics fonçaient sur elle, elel soupira, et forma à nouveau bouclier, mais constitué d'une porte de Ténèbres cette fois, de telle sorte que l'eau se retrouva aspirée par la noirceur.

Pas besoin de mots, le regard de Sappho et sa faux quand le bouclier s'abaissa étaient suffisant pour faire comprendre à Laewynn qu'elle l'avait prévenue. Maintenant, elle allait crever, ici et tout de suite.
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MessageLa Chambre de la Folle, sa faux. [Laewyn] /!\ EmptyDim 27 Déc 2009 - 16:43

Les attaques importaient peu : la rage des adversaires étaient différentes.
Laewyn ne désirait ni victoire ni secours : elle espérait juste partir en faisant le plus de mal, enfant mal éduquée, s'amusant de la souffrance des autres. Pour elle, celle-ci serait libératrice, ouverture tant espérée d'une cage étouffante. Son coeur, d'ailleurs, faisait écho à cet affolement, forge brûlante qui pulsait dans sa poitrine, semblant désirer la fuite, la déchirure. Elle expira tout l'air de ses poumons, apaisant si peu le tempo effréné de son muscle-doux qu'elle pouvait toujours sentir infuser l'appaisement dans sa tête. Le Silence prit place.

Elle inspira lentement, absorbant le calme par ce seul geste. Les attaques de la démonne devinrent alors poupée de chiffon, immatérielle, tout juste sensibles, des chiquenaudes de mains de vieillards. Elle ricana, esquiva avec souplesse. Des dards de magie démoniaque, elle ne sentit rien. Elle eut juste l'impression d'un amant lui embrassait le visage, lèvres chaudes, l'invitant à la délivrance. Elle accepta et se laissa aller à l'ivresse du combat, lachant prise.

A sa mémoire revinrent les heures d'apprentissage à l'épée : la sentation de poids, puis la douleur muscles endoloris, les cales qui se formaient et la joie d'apprendre encore et encore les pas de cette danse si complexe. Elle s'enivrait à la seule pensée de revenir le lendemain. La folie la prenait.

La folie la prenait.

Elle se laissa faire, comme une maîtresse soumise ce que, de fait, elle n'avait jamais été de sa vie. Elle devient poupée dans les bras forts et puissants d'une entitée qu'elle jugea supérieure à elle-même, confiante. Son corps seul répondait aux passes de Sappho : ici, elle répliqua par une vague de froid sans précédent, là, elle envoya geysers et lames d'eau, boucliers protecteurs - projectile à double utilité. Toujours, mancho, bras amputé et os brisés. Elle ne se sentait pas parler, les mots franchir ses lèvres, mais chapelet d'insultes et colliers d'injures sortaient par sa bouche, provoquant colère et mépris de son adversaire, vainement.


" Ne m'appelle pas Lala, fille de chienne !"

Elle n'était pas un jouet. Elle ne serai jamais plus un jouet. La bougie de son énergie se consumait lentement, répandant sa cire souillée sans vergogne. Cependant, un plaisir indicible transcendait son âme, empli de l'ivresse pure de sa démence, un goût d'aliénation sur la langue, jouant aux comissures de sa bouche. Et son adversaire rajouta une couche de risible, menaçant une marionnette seulement animée par la déraison avec un accessoire de petite fille, une sucette, sucrerie écourante.

Le chose se passèrent vite : elle sentit une nouvelle fois la mort l'embrasser, maîtresse trompeuse qui l'avait par 3 fois déjà trahis. Laewyn répliqua par une chiquenaude qui n'eut pour effet que de la repousser temporairement. Son masque de porcelaine se brisa, esquisses de matière cascadant sur le sol, copeaux de susbtance altérable qui prirent soudain la forme d'une arme d'acier, lame brillant de l'éclat mat du métal. Elle anticipa la brulûre de sa caresse, aspirant peut-être à la sentir.


" Tu es une anomalie, démonne, une anormalité, une erreur des dieux, pervertion ratée. Ta naissance, ton existence entière ne sont que méprise divine !" Les yeux de l'elfe se posèrent sur l'arme de la succube, et des étoiles de pures malices y brillèrent, plus éloquent que mille sourires. Elle s'amusait de cette situation, gratifiée par la certitude de sa mort prochaine. " Mourir de tes mains n'est pas mourir, car tu n'es rien. "

L'espionne partit dans une rire mauvais et, surprenant la démone, lui fonça dessus. Elle la frappa de son épaule intacte, la jetant à terre et la dépassa. Le reste n'est que couloirs obscurs, esquives désespérées et sauts infortunés pour tenter d'échapper aux griffes démoniaques. Etonnant, qu'une élémentaliste blessée, temporairement manchote, puisse sortir des enfers ? Pas tant que cela. Elle étonnait ses adversaires, ne survivant que par miracle, faisant preuve d'une ressource attrait au désespoir.

Derrière elle, elle sentait les mâchoires froides de la mort, les hurlements de la succube. Elle ricanait, meurtrie et épuisée, la main tremblante de la douleur de la fracture et de la fatigue. Ses poumons aspiraient du feu, air vicié des enfers, puant la corruption. Elle crut se perdre, plusieurs fois, mais ses pieds, doués d'ailes semblait-il, la portaient encore et toujours, vers le haut, la sortie, la délivrance.

Elle franchit la grande arche de l'entrée des enfers, qu'elle n'avait pas prise pour venir, sauta du piédestal, contournant les sentinelles, roula dans les escaliers, se releva, évita flèches et javelots, lances et hallebardes, autres projectiles indéfinissables. L'orée de la forêt l'accueillit. Elle y erra longtemps, s'endormit aux pieds d'un chêne plus ancien que le ciel. Elle rêva d'ombres, de griffes lascérant son ventre, de graines fleurissants de malice, poudres noires de fée à l'âme plus sale encore.

Elle se réveilla plus d'une fois, brûlante de la fièvre de la démence. C'est alors que la vraie liberté reprit ses droits.


[Hop, fin du rp ? Tu peux répondre stu veux ^^]
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MessageLa Chambre de la Folle, sa faux. [Laewyn] /!\ EmptyLun 4 Jan 2010 - 20:17

[Ouais, terminons terminons ^^ ]

Et quoi, maintenant, elle résistait vraiment ? Alors ce qu'elle avait fait jusque là n'aurait servi à rien ? Cette poupée était bien amochée, cassée, brisée, couverte de sang. Que lui restait-il ? Rien, non rien. Elle pensait l'avoir brisée. Elle pensait l'avoir anéantie... Que nenni. Non impossible ?! Mais si. Si seulement... Seulement ses yeux ne pouvaient mentir. Et ce que Sappho voyait, c'était une combattante experte qui esquivait, parait, feintait sous son regard, dans son antre, chez elle, là où elle était au fait de sa puissance... Et quoi, tout cela avait-il donc été inutile ? Tout ce temps passé avec elle à la broyer... Un mirage ? Une illusion ? L'enfant qui ne se fit qu'à elle-même ne pouvait croire qu'un jouet cassé puisse se montrer si dur à jeter.

Et pourtant. Elle se jouait d'elle, se moquait d'elle. Lui... répondait ! Jamais elle n'avait eu la force de se révolter lorsqu'elle l'avait surnommée ainsi, car en général, elle était déjà bien trop faible quand la succube le lui rappelé. Puis vint l'affront ultime contre elle. Quoi, dire des horreurs pareilles à une enfant ? Quelle impolitesse, et puis que de mensonges... Sappho était persuadée que ce que Lala disait n'était que pur calomnie. Honteuses paroles sans foi, aveuglées par ces dieux ridicules. Son visage resta de marbre, glacial et souriant, d'un sourire incisif. Elle répondit juste par moquerie.


" Anomalie, moi ? Tu t'es pas vue, elfe ratée ! Pas étonnant que tu sois venu te perdre dans cette fichue cité d'Ela... Qu... ?"

L'élamentienne lui avait foncée dessus, une vraie furie ! Et elle l'avait prise par surprise, si bien qu'elle n'avait même pas eu le temps de disparaitre ou de se protéger... Le choc fut rude, et la succube se retrouva au sol, tandis que sa captive s'éloignait en courant et en jetant les gardes à terre ! En se redressant, Sappho remarqua que l'arrière de son crâne saignait un peu. Ses cheveux étaient déjà poisseux avec la poussière par terre mêlée au liquide rouge... Pouah, elle devrait les laver... Maudite Lala. En se relevant, elle cria sur les démons inférieures qui étaient plantés là comme des fleurs ! D'une mocheté incomparable, je vous l'accorde. Mais plantés quand même. Elle les secoua, mais elle se doutait qu'ils ne la rattraperaient pas. Elle tenta sans grande conviction de se lancer elle-même à la poursuite de cette hôte...

... Mais à quoi bon poursuivre une condamnée ? Car sans aucun doute, elle mourrait bientôt si elle ne restait pas ici. La nourriture, l'eau, l'air était noircis de ténèbres mortelles pour un corps étranger à ces Enfers. Laewyn était restée si longtemps que son corps devait suinter de magie noire ! Au mieux, si elle parvient finalement à s'échapper, elle ne tiendrait pas plus d'une semaine, au grand maximum, et si elle bénéficie de soin... Mais qui la retrouverait dans cette région ? Bah, de toute façon, elle allait crever. Alors bonne nuit Lala.

Sans grand entrain, Sappho se dirigea dans sa chambre pour faire son... rapport d'interrogatoire... Ah, il allait être beau le rapport. Et qu'allait dire le geôlier ? Hum, mieux valait d'abord se laver les cheveux, après faire le rapport, mettre une nuisette, et ensuite aller voir le geôlier. Oui, c'était mieux dans ce sens-là. Et qui sait ? Il lui laisserait peut-être la clé pour une fois...


[Suite : Assistance et Embuscade]
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