...Précédemment

Le long d’une large allée pavée de pierres taillées, qui tantôt montait en serpentant et tantôt grimpait par de courts escaliers aux marches bien disposées, la silhouette d’Iniloth, se servant de la nuit comme voile, manteau serré et capuche retombée, évoluait en direction de l’école de la cité. Il passa devant plusieurs portes sombres, puis l’allée déboucha sur une terrasse dallée et plus loin un bel escalier de pierre haut et large gravissait la falaise sur laquelle reposaient les fondations de l’école. Iniloth continuait furtivement, de sa marche gauche.

Arrivant devant la grande porte, il poussa lentement les deux battants qui tournèrent en grognant sur leurs grands gonds. Le voyageur décharné entra. A l’intérieur, semblait régner calme et quiétude, car du moment où il franchit le seuil, le cœur du vieil être ne trembla plus. La salle était longue et large, des flammes rougeoyaient gaiement sur les murs, de puissant piliers reliés entre eux par de magnifiques arches, soutenaient la haute voûte. Ses yeux s’accommodant, le voyageur constata que le sol était dallé de pierre de multiples couleurs ; des runes ramifiées et d’étranges emblèmes s’entrelaçaient sous ses pieds. Il vit alors que les piliers étaient richement sculptés et reluisaient confusément de couleurs entr’aperçues.

De nombreuses tentures étaient suspendues aux murs, et sur leur vaste surface marchaient des figures de l’ancienne légende, certaine ternies par l’âge. Mais la seule qui saisit l’attention d’Iniloth, fut une peinture d’une jeune elfe, resplendissante de beauté, les cheveux rouge feux lui tombaient sur les épaules comme les eaux d’une cascade, un regard paisible, tendre mais vif logeait ses yeux et un sourire à frissonner de bonheur était dessiné sur son visage angélique. Le vieil Aasimar restait ébahit par la beauté du personnage, il fut tellement saisit que, pour un moment, il oubliait la raison qui l’apportait de ci loin vers cette cité, si ce n’était d’admirer cet être magnifique. Puis des notes et des mélodies se faisaient entendre au loin, comme un écho fantomatique.

Au début, la beauté des mélodies et les mots entrelacés en langue elfique le tinrent sous le charme aussitôt qu’il eut commencé d’y prêter attention. Les mots semblaient presque prendre forme, et des visions de terres lointaines et de choses brillantes qu’il n’avait encore jamais imaginait, s’ouvrirent devant lui ; et la salle éclairée par le feu devînt comme une brume dorée au dessus de mers écumeuses qui soupiraient aux bords du monde.

Puis l’enchantement se fit de plus en plus semblable à un rêve, jusqu’à ce qu’il sentit qu’une rivière sans fin d’or et d’argent roulait sur lui son flot gonflé, trop immense pour qu’il puisse en embrasser le dessein, elle devînt partie de l’air vibrant qui l’entourait et elle le trempait et le noyait. Il sombra rapidement sous son poids brillant dans un profond royaume de sommeil. Là, il vagabonda longuement dans un rêve de musique qui se muait en eau courante, puis soudain, en une douce voix, chantant des vers, faible d’abords puis plus claires s’élevèrent les paroles.

*Il était jadis une vierge elfique
Protectrice des éléments on la nomma
Le pouvoir d’une armée au paume de la main
Ténébreuse qu’elle pu être loyale elle fut
Des décombres elle «érigea une cité paisible
Étoile brillante du jour
Elament la belle

Son blanc manteau était bordé d’or
Ses chaussures grises d’argent
Son aura était d’un feu ardent
Une étoile posée sur son front
Une lumière sur les cheveux
Comme le soleil sur les rameaux
En Elament la belle

Ses cheveux étaient longs
Ses bras blancs
Dans le vent elle allait aussi légère
Que la feuille de tilleul
Tel un séisme terrible fut elle
Adorée des être libres
En Elament la belle

Sa voix suave tombait comme une chute d’argent
Sur les murs d’Elament
Où tous honoreraient son nom
Où maintenant elle erre, nul ne le sait
A la lumière du soleil ou dans les ombres
Car perdue fut Layna la belle
Pour toujours porterait-on son deuil
En Elament la belle

Un vent nocturne dans les terres du nord se leva et haut il cria
Menant guerre et désolation aux portes d’Elament
De l’armure des anciens rois
D’anneaux attachés par des chaînes elle s’arma
Son brillant bouclier de runes était gravé
Pour détourner d’elle toute blessure et tout mal
Son arc était de corne de dragon
Ses flèches taillées dans l’ébène
D’argent était son haubergeon
Son fourreau de calcédoine
Vaillante était son épée d’acier
Damant était son haut casque
Un plumet d’aigle couronnait son cimier
Sur sa poitrine brillait une émeraude
A l’assaut des ombres elle partit pour protéger ceux qu’elle aime

Quand vînt le terne aurore
La terre était sauve
Mais la belle fut perdue
Aux portes d’Elament la belle*

Sur ce, l’Aasimar cligna des yeux, il contemplait toujours le portrait de l’elfe, se demandant si tout n’était depuis longtemps perdu. Maintes personnes qui méritent la mort vivent, et ceux qui méritent la vie meurent en nobles actes. Comment Ruby, si grande guerrière qu’elle soit, pourrait lui trouver un remède à sa situation. Comment pourrait-elle l’aider dans sa quête ? Il ne le savait point, mais en même temps, il sentait que son aventure arrivait à ses fins. Sombre ou lumineuse ? Reste à voir.

Perdu dans ses pensés, un son de pas qui approchaient l’en tira. Il songea à se cacher, mais à quoi bon ? Du moment o`il avait pénétrer ce lieux, il se sentait désagréablement en sureté. Un sentiment, dont la signification s’est perdue, dans les méandres de sa rude existence. Il se tînt là attendant.

Après un entretient des plus vifs dans le bureau de Ruby, Armand quittait l'école pour sa demeure Rue de la Rosée.
Habituellement il quittait l'école beaucoup plus tôt mais l'entrevue, qui ne manquerait pas de faire parler d'elle, avait durée suffisement longtemps pour que le soleil ne quitte définitivement les cieux d'Elament.
Mais il s'en fichait pas mal. Le sujet était trop important.
D'ailleur ainsi il pouvait circuler à sa guise, tête découverte, sa cape noire rejetée en arrière et flottant au gré de ses pas.
Sa chemise de flannelle blanche faisait contraste avec les flammes des torches et braseros tandis que son pantallon et ses bottes de cuir noir ne ressortaient presque pas.

Entrant de sa démarche vive dans un grand Hall désert, ce qui était rare, il prit un instant pour contempler les magnifiques fresques, teintures et autres décorations du Hall.

Soudain il s'immobilisa, ayant remarqué une forme devant lui.
A première vus il s'agissait d'une personne envelopée dans une cape, mais difficile dans savoir plus. Par reflexe, Armand porta sa main à son épée, mais ne la sortie pas.
On était dans l'école tous de même...

S'approchant doucement, que quelqu'un se promène si tard était étrange, Armand s'arrêta alors qu'il n'était plus qu'à quelques mètres et s'adressa à l'inconnu d'une voie calme:

"-Bonsoir. Je peux vous aider? Il est bien tard pour venir à l'école..."

Armand se demandait bien de qui il pouvait bien s'agir. S'il ne s'était sentit en sécurité, il aurait pus croire qu'il s'agissait d'un démon ou d'une créature mal intentionné.
Mais également ce que désirait cette personne, car il était en effet bien tard pour trainer par ici. La plupart des élèves ne restant pas bien longtemps une fois les cours terminés...

Devant lui se tenait, un humanoïde des plus simples, vêtu de blanc et de noir, une épée attachée à sa ceinture. L’être ne dégageait point de chaleur et sa main tripotait la garde de son arme, puis il demanda s’il pouvait être d’aide à Iniloth. Ce dernier restait sceptique, il ne savait pas si oui ou non il pouvait avoir confiance en ce nouveau venu, mais l’exaltation qu’il ressentait depuis qu’il avait pénétrer en ce lieu eu raison de lui, après tout que pouvait-il lui arriver. Il fixa l’être.

‘’Je m’excuse si je vous dérange aucunement, je ne comptais pas venir en ce lieu et je ne l’aurais pas fait si je n’y étais pas contraint. Une école n’est pas un lieu ou je puisse me présenter, vu mon apparence’’ Et il eu un regard dégouté, bien que imperceptible vu le capuchon qui retombait sur son visage.

‘’Je suis un Aqua, on m’a avisé de chercher la maîtresse de mon élément en ce lieu’’

Il continuait de dévisager l’inconnu, prêt à toute manifestation d’hostilité de sa part, il sentait quelque chose en le regardant, quelque chose qu’il n’arrivait pas à définir. Mais plus vite leur entrevue serait terminer mieux ce sera, Iniloth s’impatientait, il avait passé près de deux journées à rechercher Ruby sans résultats, il commençait a se demander si même elle existait, une créature avec de si grands pouvoirs.

La réponse de l'individu rassura quelque peux Armand. En général les êtres mal intentionnés ne répondaient pas de la sorte.
Toutefois il aurait apprécié pouvoir voir le visage de cet homme. S'il en était un...

*En effet ton apparence n'est pas pour me rassurer mon gaillard*

Rassuré donc, Armand relacha la garde de sa lame et fit rapidement non de la tête ainsi que d'une de ses mains en signe de dénégation. Non il ne le dérengeait aucunement.

"-Non ne vous inquiétez pas, vous ne me déranger aucunement. Puis je vous demandez qui vous êtes pour vouloir voir le Professeur Ruby? Car en effet votre apparence me laisse...perplexe. Sans vouloir vous offenser j'espère que vous comprendrez je suis moi même professeur ici bas."

*Ben tient encore pour Ruby. A croire que depuis le...départ de Layna il n'y en a plus que pour elle. La "maîtresse" de mon élément. Et c'est pas un dieu non plus! Pour preuve je viens de m'engueler avec et je suis toujours vivants.*

Ce personnage intrigait fortement Armand, en partis à cause de Ruby mais également du fait de sa propre curiositée. Mal placé mais curiosité tous de même. Et puis pourquoi diable son apparence posait elle problème?

Iniloth vit le jeune être se rassurer après l’avoir entendu parler, il se déclara être un professeur lui-même en cette école et la moindre courtoisie obligerai Iniloth à se révéler, du moins ôter son capuchon, mais il répugnait à l’idée de se laisser dévisager, son visage desséché, ses membres recouverts de cloques ne feraient qu’alarmer son interlocuteur, voir même entrainer un combat inutile.

‘’Pardonnez mon manque de manières, mais en aucun cas je ne me révèlerai ici et maintenant, professeur’’ dit l’Aasimar catégorique

‘’Mon nom est Iniloth et je viens retrouver la cristalline pour des raisons que je ne saurais si hâtivement expliquer, ce dont vous devez vous contenter serai que jadis je fus maudit et ensorcelé, et cela ronge toujours ma chaire et mon âme. Je viens ici dans l’espoir qu’elle pourrait m’aider à accomplir ma quête, qui est protéger les peuples libres d’une ombre qui monte’’ dit il sombrement

L’Aasimar remonta le manche droit de son manteau et fit découvrir un avant bras morbide et déshydraté, recouvert de cloques. Il serait peu probable que le professeur aie jamais vu quelque chose de plus repoussant. Quoique, Iniloth le soupçonnait d’avoir déjà entendu la légende des deux frères Aasimars l’histoire n’est pas un secret, on en a même fait un conte de coin du feu qu’on raconte aux enfants.

Attention de ne pas faire intervenir le personnage de quelqu'un d'autre. C'est à Armand de décider si son personnage "fut renversé par cette vue".
Merci de ta compréhension.

Il fallut toute la sérénité aquise au prix de près de 300 ans d'existance pour qu'Armand ne réagisse pas de façon insultante à l'allure de Iniloth. En effet la petite partie de membre qu'il vit lui souleva le coeur. Car on avait beau être un non-mort, on pouvait demeurer sensible aux belles choses de ce monde. Et donc au reste.
Il devait bien l'admettre, Armand n'avait jamais vus quoi que ce soit d'aussi terrible à voir, du moins sur un être vivant car les cadavres n'étaient pas mal non plus dans leur genre...

Devant le cas de l'être devant lui, car il en ignorait l'espèce, Armand reconnut que Ruby était probablement la mieux placée pour intervenir.

"-Heu...bien. En ce cas sorez d'ici par la porte d'où je suis venue. Au bout du couloir vous trouverez le bureau de Mademoiselle Ruby. J'espère sincèrement qu'elle pourra faire quelque choses pour vous. Dite lui de ma part que je l'aiderais dans la mesure de mes moyens. Je me nomme Armand Sulimo."

Armand s'écarta après s'être présenté, laissant le passage à son vis à vis.
Il avait tenu à se présenter lui aussi avant de partir, question de politesse.

Iniloth observa, le professeur essayer avec grande peine de ne laisser rien paraître de son dégout face à ce spectacle et l’Aasimar ne fut qu’en éprouver plus grand respect à cet être, ici présent. Son interlocuteur hésita un moment, à la suite du quel il montra à Iniloth par où se rendre au bureau du professeur Ruby comme il disait. Le vieil Aasimar eu droit ensuite à une démonstration de pitié, car Armand Sulimo, offrit son aide dans la mesure de son possible. Cela était touchant, mais tout de même frustrant, ou plutôt Iniloth c’était-il irrité car les paroles d’Armand étaient trop proches de la réalité.

Oui il faudrait un miracle pour que Ruby aie le pouvoir nécessaire pour arriver à aider Iniloth. On pourrait dire qu’espérer est le mot à employer dans ce cas. Le vieillard en était conscient et c’est cela qui l’irritait, du moment où il perçu la cité, un espoir revit le jour en lui et il ne voulait pas désespérer si près du but. Dans d’autres circonstances il était prêt à porter sa malédiction jusqu’à la fin de ses jours, vu que principale quête n’était pas la guérison mais l’achèvement de son rôle dans l'histoire de l'armure maudite.

Iniloth toucha l’extrémité de son capuchon en salut à Sulimo qui lui libérait le passage.

‘’Je vous remercie pour votre indulgence professeur, peu sont les rencontres que j’en emporte bons souvenirs.’’

Il le dépassa et se dirigea vers le bureau comme ce dernier le lui avait indiqué, à mesure qu’il avançait en direction du bureau de la cristalline, Iniloth sentait une paix sans précèdent l’envahir, il ressentait de l’espoir tel qu’il ne l’avait jamais sentit au part avant. Le sentiment était tellement vif que ça lui faisait mal, toute cette quiétude, ce contentement, cette gaieté. C’était trop bon pour être vrai, le vieil Aasimar à la vie rude ne se sentait aucunement à l’aise.

Toc Toc Toc…

*Pourvu qu’elle soit ce que j’ai entendu dire qu’elle était* Pensa Iniloth sombrement