Une cueillette qui aurait dû être banale...[libre]

Dim 30 Mar 2008 - 16:29

Que la matinée était fraîche, mais il falalit partir du bon pied lorsqu'une rude journée nous attendait. Ce fut sous cape et camoufflée que Breïna s'échappa furtivement comme une voleuse de la cité, besace bandouillante, ses armes éternelles à son ceinturon, sans oublier avec une démarche tout en finesse. On aurait pu aisément croire que notre fée avait repris ses anciennes activités peu scrupuleuses mais en réalité, c'était tout autre et encore plus surprenant en soit... Enfiin soit.
C'était donc de façon énigmatique qu'elle quitta sa chère maisonnée, prenant curieusement garde à ne croiser personne. Cependant, il était tellement tôt que peu de villageois ne s'était encore éveillé, si ce n'est quelques marchands qui commençaient à préparer leur entreprise ainsi que leurs étalages dans la rue des commerces. Et comme si la divine providence était de son côté, elle ne trouva nul individu connu sur son chemin et ce fut donc d'un pas plus léger qu'elle gagna la route pour son lieu de rendez-vous. Lequel? Et bien les marais de l'oubli...

Ce n'était pas la première fois qu'elle venait à y mettre les pieds, non. Autrefois, avant la guerre qui faillit renverser la cité, elle faisait sa chasse dans les lieux maudits, car la forêt avait été surprenamant vidés de ces bêtes. Sans nul doute que les créatures des bois avaient senti le danger avenant largement avant les habitants d'Elament. Quoiqu'il en soit, la fée ne connaissait que trop bien la méfiance avec laquelle il fallait venir. Elle y avait déjà fait bien d'étranges rencontres, autant de démons que de curieux élémentalistes. Enfin... le chemin pour les atteindre était plus long que dans sa mémoire et la route plus chaotique.

" Un de ses jours, il me faudra investir dans un canaçon... "

Après bien des kilomètres, notre fée mystérieuse put sentir le soleil se lever, réchauffant alors sa peau. Un souffle léger joua alors les coquins, chatouillant alors les voiles de la robe déstructurée de la jeune femme. Le jour se levait enfin et la route serait sans doute meilleure pous les yeux... Néanmoins, plus elle s'approchait des marais, plus l'obscuritait persistait face à l'astre lumineux... Finalement, rien n'avait changé.

Après avoir traversé un petit bois sombre, elle reconnut le champ des grillons et des libellules environnantes, ainsi que l'odeur putride des algues qui embaumait l'endroit. C'était rester aussi accueillant que dans sa mémoire!! ^^

" Mmmm... je me demande ce que je crains le plus, le changement ou le fait que rien n'est différent... Bon, bon bon... allons à la recherche de ce que je désire. "

Ce fut sur ces paroles que la jeune femme commença à farfouiller indélicatement dans sa besace. Une expression amusante s'afficha aussitôt sur son visage, se crispant quelque peu par la frustration de ne pas trouver jusqu'à ce que sa bouche dessina un O de joie extrême. Bien entendu, son sourire joyeux suivit. Et là, elle en sortit un livre. Oui un simple bouquin à la reliure abimée, à la couverture froisée, rien de bien original.

Breïna feuilleta alors le plus banalement du monde son livre, alors qu'elle se trouvait en plein marais, entourée de boue et d'herbacés qui ne donnaient nullement confiance, avec un danger qui pouvait se trouver derrière chaque buisson. Cependant, elle ne semblait nullement atteinte par cela, aucune inquiétude ne la faisait trésaillir. Toujours aussi confiante notre belle dame mystérieuse!

" Haaaaaa! Enfin! Voilà voilà... "

La jeune demoiselle venait d'ouvrir son bouquin sur une image de fleur étonnante. Son nom? La fleur de feu. C'était une plante assez rare qui n'évoluait que dans un environnement assez sombre et obscur. Cette plante avait des pétales rouges et jaunes, rappelant alors des flammes, d'où son nom. Elle était réputée pour calmer les brûlures de toutes sortes, des inflammations comme cutanées. Ces vertus étaient formidable en coction ou en tisane, fallait-il seulement en posséder.

Vous vous demandez donc, pourquoi notre fée aurait-elle besoin de pareilles plantes? A la fois pour son commerce mais aussi pour elle-même, un des rares mais soulageant ses crises. En tout cas, ce fut une fois l'image sous ses yeux qu'elle partit en quête de celle-ci, rangeant par la même occasion son ouvrage.

Marchant avec attention sur les endroits les plus secs et les plus moussus afin de se déplacer avec plus d'aisance dans ces marécages infernaux, Breïna scruta alors de ses grands yeux dorés et félins chaque centimètre du marais jusqu'à ce qu'au bout d'une demi-heure, enfin, elle perçoive ce qu'elle désirait.

" Haaaa!! enfin!! Formidable! "

La fleur de feu était sagement au pied d'un arbre mort, mais alors qu'elle marchait allègrement dans sa direction, un grognement se fit entendre dans son dos.

" Hooooo.... je crois que cela ne risque pas d'être ton jour mon gars.... "

La fée se retourna alors lentement et perçut alors son agresseur qui avait l'allure d'un loup squelettique et affamé. Cela était les pires car ils n'avaient l'esprit uniquement régi par leur faim incessante et leur besoin primitif. Domage. La créature était assez belle en soit si elle n'avait pas montré de violence à l'égard de Breïna.

Munie d'un très grand calme et sang froid, la jeune femme commença lentement à dégainer l'une de ses dagues, alors que l'animal montra ses crocs. Ses poils se hérissèrent sur son dos, il se baissait près à bondir sur la demoiselle. Elle, portait son bras sous son regard, lame vers l'extérieur, sa main sur le manche de son arme. Les regards des deux adversaires se croisèrent et la bête rua. Cependant, le loup négliga la vitesse de Breïna, ou tout du moins ses bons réflexes d'esquive ainsi que l'arbre mort se trouvant derrière elle.

Le loup qui ne put alors réfréner son bond rencontra alors le tronc du grand végétal, mais à ce même moment il gémit violemment avant d'expirer. Breïna venait de ficher à l'instant la lame métalique de sa dague dans son corps meurtris par ma fin et la retira d'un coup. Le corp du loup tomba et la fée rangea son arme dans son fourreau. D'un geste qui aurait pu être pris pour du mépris, elle repoussa délicatement du pied le corps de la bête. Il venait d'écraser la fleur qu'elle cherchait...

" Et zut.... va falloir que.... "

Brusquement, Breïna stoppa ses paroles et observa les alentours, elle n'était pas seule... Ses grands yeux jaunes devinrent sévères et elle porta simplement sa main sur le pommeau de sa dague.

" Qui que vous soyez... ne soyez pas un petit joueur et montrez-vous... un peu d'audace voyons... "

--> quelques jours après Rencontre inopinée -->

Décidemment, le travail ne lui allait guère. Pour la millième fois lui semblait-il, elle avait re-vérifié le stock d'armes, re-assisté aux entrainements des jeunes démons mineurs, re-donné son avis sur tel ou tel projet totalement innentéressant, re-répondu aux questions incessantes des subalternes en admiration ( quoi de plus normal ? ) devant son incroyable beauté... Un programme complètement ennuyeux pour une succube au sang cha... hum... froid, vampire oblige. Exaspérée, lasse, elle s'était discrétement enfuie... Lâcheté ? Non, ennuie. Et puis, une petite pause syndicale, c'était tout à fait compréhensible quand on était Conseillère démoniaque ? Non ? Justement... Bah, tant pis, elle dira que c'était une mission secrète d'Iblîs et on ne lui posera aucune question. C'était l'alibi le plus sûr, en effet, personne n'irait demander à Iblîs s'il avait bien envoyé Alouqua en mission... Qui irait questionner le Seigneur de la Caverne ?

Toujours est-il qu'Alouqua s'était glissée hors de la Caverne, et s'était dirigée vers les Marais. Pourquoi ? Simplement parce que cela faisait longtemps qu'elle n'y était pas allée et que la jour ne percait jamais en ce lieu, un vampire pouvait donc s'y rendre de nuit et y rester le jour. Malheureusement, l'endroit était toujours aussi infecte et bourbeux. Aussi, avait-elle décidé d'y aller pieds nus. D'une part, les seules chaussures lui permettant de marcher au sec dans le marais l'empêcheraient de se mouvoir à son aise, d'autre part, elle serait bien plus agile ainsi. Elle portait un pantalon noir large en lin, et un haut ( qui laissait voir son nombril ), noir sans manches. Un ruban lui enserrait la taille. Ses cheveux noirs étaient lâchés, complètement, et lui arrivaient dans le bas du dos. Comme seul arme, elle portait son bracelet à sa main droite, et ses cinq anneaux ( qui prenaient naissance sur un autre bracelet, d'ou partait cinq mini-chaînes qui étaient accrochés aux cinq anneaux ) à chacuns à de ses doigts de sa main gauche.

Alouqua pensait qu'un petit entrainement ne lui ferait pas de mal, aussi, alors qu'elle se trouvait au sol, elle activa sa chaîne du poison, soit l'anneau de son auriculaire gauche. La chaîne noir aux reflets verdâtres menaçants ressemblait à un serpent. La succube avait repéré un oiseau dans un arbre non loin d'elle. Elle remua vivement son petit doigt, et la chaîne fendit l'air en direction du dit arbre. Rapide, l'oiseau n'eut pas le loisir de s'envoler, que la chaîne empoisonnée l'effleurait et libérait par la même occasion son venin mortel. Immédiatemment, l'animal se crispa et se raidit, l'arme fatale s'enroula autour de l'animal et le ramena à Alouqua. Celle-ci prit l'oiseau dans ses mains et entreprit de le dévorer. Tandis qu'elle sentait le liquide vital s'écouler en elle, l'aube pointait le bout de son museau... Elle se faufila jusqu'à un lieu plus sombre encore, jusqu'à ce qu'elle entendit un bruit sourd, un cri d'agonie et un couteau pénetrant la chair. Aux aguets, elle se précipita vers la source des bruits. Non pas qu'elle pensait trouver quelqu'un à sauver, mais elle espérait plutôt se battre au fond d'elle-même. Elle répondrait qu'elle était curieuse.

Cachée, elle observa la scène : au sol, il y avait un loup, mort. Il avait reçu un coup de poignard qui l'avait achevé. Le meurtrier devait sans doute être la personne à ses côtés. Ou plutôt, la meurtrière. C'était une femme, quant à sa race, Alouqua n'aurait sû la préciser. Une elfe ? Une fée ? Une nymphe ? Sans doute l'une des trois, quant à savoir laquelle... Ca n'avait guère d'importance. La démone se savait répérée maintenant que la femme l'avait annoncée. Un sourire énigmatique aux lèvres, elle se releva prudemment, sa chaîne s'était à nouveau retractée magiquement dans l'anneau. Prudente, Alouqua s'avança, jusqu'à se trouver à trois mètres environ de la jeune élamentienne. Elle semblait assez insouciante, sans arme, s'avançant vers cette femme menaçante avec sa main sur son poignard... Elle était surtout sure d'elle, bien qu'elle savait son aura démoniaque bien visible pour n'importe quel élamentien ayant un minimum de pouvoirs... Alors qu'elle parlait de sa voix tranchante, elle garda un sourire non plus énigmatique, mais amusé.

" Bonjours, élamentienne ! Car vous êtes bien d'Elament, n'est-ce-pas ? J'en suis presque certaine ! Les démons sentent ces choses là, quand un "ennemi" approche... Enfin, je ne vous apprend rien, vous devez aussi sentir qui sont des démons... Enfin, mon nom est Alouqua, démone de la Caverne, et vous ? "

C'était soit le soleil, soit le sang de l'oiseau, mais... Alouqua était-elle devenue folle ? En tout cas, sur ce coup, on ne pourra pas dire qu'elle ment ! Enfin, si, un peu, lorsqu'elle a dit qi'elle n'était qu'une simple démone, c'était faux : elle était Conseillère Démoniaque ! Le numéro deux de la Caverne... Elle qui d'habitude s'en vantait sans cesse, pourquoi n'avait-elle rien dit ? Bah, allez savoir... En tout cas, elle attendait la réaction de la jeune femme, mi-narquoise, mi-amusée.

Breïna avait peut-être longtemps disparu de la circulation, mais elle n'en avait pas moins conservé ses talents et sa méfiance face à d'éventuel danger. D'ailleurs, il ne fallait qu'observer avec quelle efficacité la jeune fée mystérieuse avait mis fin, bien que cela soit tragique pour l'animal, au pauvre loup gisant au pied de l'arbre mort. L'ironie était qu'il avait détruit ce qu'elle était venue chercher.... sans doute un jeu du destin. Néanmoins, l'adversaire nouveau qui se présenta devant elle alors, souriant et avec un certain curieux dédain qu'elle n'aurait pu définir avec d'autres mots à cet instant, était en un sens bien plus inquiétant et terrifiant qu'un canidé. Pourquoi? Parce que c'était un démon. Hooo Breîna en avait cotoyé bien plus d'un et pas des moindres. Mais le savait-on? Il était peut-être préférable que les individus d'Elament l'ignorent, après tout, comment prendrait-il le le fait qu'une de leur concitoyenne, qui s'était refusée de participer à la guerre qui les opposaient aux gens de la Caverne, avait été autrefois en liaison avec un dénommé Erkios avec qui elle aurait dû créer un pacte, et aussi croiser une nuit un autre fameux nom parmis ce peuple, un certain Iblïs, noiceur avec qui elle partagea une soirée sans hostilité qui la confronta à elle-même dans un lieu sordide de la forêt darke? Certainement avec énormément de méfiance. Même les démons eux-mêmes se méfiaient de Breïna. Curieux non?

Quoiqu'il en soit, alors que les traits de son visage avaient en premier lieu marqué une agressivité certaine, c'était rapidement déraidit pour laisser place à ce qui pourrait être qualifié comme un soulagement. C'était ce qui s'en approchait le plus en tout cas. La jeune femme aux yeux félins n'était absolument pas effrayée, ni ne montra une quelconque haine envers la succube. Ce manque de surprise pourrait peut-être paraître vexant pour son adversaire, mais doutez-vous bien que c'était la dernière chose qui titillait la fée.

Sa voix reprit alors une tonalité simpliste, assez monotone mais avec une pointe d'ironie. La jeune femme s'était présentée sans arme, avec un sourire amusé. Mais il était bien connu que tout cela n'était que l'expression fulgurante de la fourberie des démons. Ne jamais négliger les capacités de ceux-ci, Breïna l'avait connu à ses dépends, toujours maudite par le poison des furies qui guettaient peut-être encore la fée pour en faire une de leur convive, soit lui apporter la mort. Quelque soit le sort que cela réserverait à Breïna, ce n'était qu'un jeu pour ses démones particulières.

Pointant alors son regard le plus aimable sur la succube, se redressant simplement, la fée entra dans la conversation comme si cela avait été naturel.

" Mmmm... en effet je suis Elementienne. Quant au fait que vous êtes démones, j'aurais pu aisément le deviner c'est sûr! "

sur ces paroles, Breïna regarda la succube de haut en bas. Il fallait dire qu'en général, les démons ne se cachaient pas, bien au contraire, ils étaient pour une grande majorité fier, d'autres, se jouaient de leur identité pour les effets de surprise. Mais Alouqua ne semblait pas vouloir provoquer ce genre d'effet.

" Alors comme cela vous êtes Alouqua. Votre nom m'est familier, mais je ne serais pas dire où je l'ai entendu....Quoiqu'il en soit, moi je suis Breïna, si connaître mon identité peut vous être utile. "

C'est alors que la fée se mit à sourire étrangement, une esquisse que l'on pourrait difficilement cerner et définir. Y avait-il de la provocation? De la sympathie? De l'hypocrisie? Impossible à dire...

" Je suis étonnée de voir une dame de votre genre dans pareil marais. Quoique... c'est un lieu aproprié pour les démons. Sordide, sombre, lugubre...enfin ce genre de chose quoi. "

La jeune femme n'avait aucune honte à faire preuve de familiarité avec les gens qu'elle n'était pas censée cotoyée. Il fallait dire que c'était comme rencontrer des anciens camarades d'infortunes, des camarades qui auraient été logiquement ces adversaires. Sacrée Breïna, tu nous étonneras toujours!

Son sourire s'était légèrement elargit. Il fallait préciser qu'elle narcissique, et que tout compliment lui allait droit au co... Oui bon, peut-on encore utiliser cette métaphore sur un vampire dont le coeur est emprisonné dans un étau d'Adamant, l'acier perverti ? Certainement pas, mais on pouvait simplement dire qu'elle appreciait énormèment les compliments. En outre, Alouqua sentait l'odeur du démon sur cette jeune femme, elle n'en était pas un, assurèment, mais la démone en était presque sure : cette Breïna avait déjà rencontré un démon... De même, le fait qu'elle aie déjà entendu son nom quelque part la conforta dans sa recherche de reconnaissance. Car elle ne cherchait certes pas une gloire éternelle quelconque, mais simplement qu'on la connaisse, qu'on la craigne, voir qu'on l'honore, ce serait parfait.

Les propos de Breïna qu suivirent lui arrachèrent un rire leger et frais, voir glacial. Décidemment, cette élamentienne l'entéressait de plus en plus, ce qui n'était pas forcèment une bonne nouvelle. De plus, elle avait ce je-ne-sais-quoi de sombre, de lugubre voir de sordide qu'elle attribuait aux démons de son espèce. C'est ainsi que, les échos de son rire s'évanouissant, elle répondit à la jeune femme.

" Je suis flattée que vous ayez déjà entendu mon prénom quelque part. Si par la même occasion, il était question de quelque macabre découverte ou quelque massacre, j'en serais honorée !"

Trop de politesse tue la politesse ? Oui, ici, c'était bien le cas. Cette succube, prenait-elle plaisir à jouer de sa fourberire ainsi, à parler de ses crimes ainsi, à jouir de ses morts ainsi ? Oh oui, et vous n'imaginez pas à quel point d'ailleurs. Toujouts était-il que, comble de la bouffonerie macabre, elle mima une révérence pitoresque, qui allait parfaitement avec ses propos... Derrière son sourire amusé, on devinait facilement les canines acérées qui n'y étaient sans doute pas pour rien dans les "quelque macabre decouverte ou quelque massacre" cités précédemment.

" En effet, bien que je préfère y ajouter le raffinement... Mais si vous saviez comme le travail est ennuyeux dans cette Caverne ! Le seul endroit où personne, et surtout pas Iblîs, viendrait me chercher, c'est ici. Et puis, si je peux enerver ce cher Iblîs, je n'hesite pas. "

Pendant qu'elle parlait, elle avait prit un air assez pitoyable, voir presque réellement ennuyé. Pour une fois qu'elle était franchement crédible, elle parlait de ses soucis. Mais dès qu'elle pensa à énerver Iblîs, elle perdit cet air apitoyant, et devint plus gaie, voit joueuse. Il fallait dire qu'elle adorait essayer de titiller son Seigneur Démoniaque, comme sa mère avant elle, comme si eles ne faisaient plus qu'une, elle s'amusait à taquiner ce démon ténébreux dépourvu de tout sentiment, ce puit sombre, lugubre, sordide et glacial. Sa mère avait bien réussi à l'énerver plusieurs fois avant, pourquoi pas maintenant ? Bon, avant, il n'était pas dépourvu de sentiments, c'est vrai... Mais qui ne tente rien n'a rien, n'est-ce-pas ?

Maintenant, il était grand temps de reprendre son sérieux... Enfin, c'était plus facile à dire qu'à faire ! Alouqua était de bonne humeur, de très bonne humeur même, alors pourquoi serait-elle sérieuse ? Tant que son interlocutrice n'en ferait pas une demande, même ( surtout ) implicite, Alouqua n'avait aucune raison de devenir sérieuse. Elle était plutôt joyeuse de se décontracter hors de la Caverne et de ne pas être tombée sur un combattant justicier qui l'aurait attaqué immédiatement. En même temps elle était assez déçue, parce qu'elle adorait les combats. Cette soif de sang venait d'une part de son père, Baal, d'autre part d'être un vampire. Enfin, ne pas être sérieuse ne l'empêchait pas de poser des questions percepicaces.

" Hum, pardonnez-moi si je ne m'abuse, mais... Auriez-vous déjà rencontré des démons ? C'est simplement que je reconnais une odeur très familière... Etrangement, elle m'echappe toujours... "

Breïna constatait que sa franchise légendaire semblait avoir son petit effet sur la succube, la faisant alors émettre un léger sourire sur le coin de ses lèvres, avant que cela s'ensuive d'un rire gelé qui aurait bien pu faire frissoner des corps. Cependant, celui de la fée ne semblait nullement réceptif. Etait-elle fait du même bois que cette femme? Quoiqu'il en soit son regard émettait toujours cette lueur dorée étrange et déterminée, nullement animée par la peur d'une mort possible, ni la frayeur d'un combat ou quoique se soit. Ces yeux là avaient certainement vus bien des malheurs, avaient bien connu des démons. Etait-ce peut-être une erreur de la part de Breïna ou une trop grande confiance en elle? Allez savoir... comme sa race le laissait supposer, elle était mystérieuse.

Soutenant alors le narcissisme de la jeune femme en face d'elle, la jeune femme aux yeux félins haussa les épaules face à l'honneur qu'elle lui faisait sans l'avoir désiré. Il fallait dire que lécher les bottes de ce genre d'individu n'était pas son genre, et elle ne comptait pas non plus tomber dans ce piège. Ho! Bien entendu, Breïna ne niera nullement y avoir eu autrefois recourru, mais c'était pour son "travail".

" Mmmm... je vais vous décevoir, mais si votre nom est venue à mes oreilles, ce n'est certainement que dans un bar sordide et de la bouche de poivrots miséreux. Il n'y a aucun honneur à être connu de ses gens là. Mais bizarrement, je crois que vous n'avez pas trop de soucis à vous faire pour votre réputation.... intuition féminine. "

Petite boutade mesquine de la part de la fée, montrant que son audace ne lui faisait pas peur, ni la démone en elle-même. Il fallait également prendre en compte que quoiqu'il se passerait dans ses marais, quelque soit l'issue qui en résulterait, la fin qui pouvait l'attendre ne la rendait nullement tremblante. C'était peut-être la meilleure chose qu'elle pouvait se permettre d'honorer dans son passé, arriver à surpasser ce genre d'obsession. Les combats, la guerre, cela vous transforme bien des individus.

Divine comédie qui se déroulait alors dans le bourbier environnant, la succube se perdait dans ses bonnes manières. Breïna, quant à elle, se tenait toujours aussi immobile, les yeux rivés sur la silhouette amusée de la succube. Son sourrie ne quittait pas son visage opalin, et ses cheveux noirs ballotaient légèrement au vent. Le duel étrange qui se mettait en scène avait quelque chose d'assez cocasse.

Mais soudainement, quelque chose éveilla l'intérêt de la fée dans les propos de la démone. Iblîs. Un nom. Un familier. Un lieu. La Caverne. Tout cela ne lui était pas inconnue bien qu'elle n'y avait jamais mis les pieds, pourtant, elle connaissait tant de chose sur le sujet. Encore une ironie paradoxale de la vie de la fée.

Voilà donc une information intéressante et si elle comprenant, ce curieux bonhomme sans subtance était devenu le numéro un de la Caverne démoniaque. Il fallait y voir en cela un funeste présage. Il était puissant, sans âme, sans émotion, un véritable diable animée par des ambitions inconnues, des objectifs obscurs. C'était les personnes les plus à craindre, et savoir que pareil bonhomme se trouvait à la tête d'une armée déchue.... Et savoir qu'en second il y avait une femme comme celle qui se tenait devant la fée. La paix ne sera certainement pas bien longue.... triste réalité.

Mais alors que les songes de la jeune femme l'emmenait vers de vieux souvenirs, la succube la ramena à la réalité. C'était assez amusant de voir l'intrigue que cela causa chez Breïna. Prenant une petite mine surprise mais sans plus, elle prêta alors l'oreille aux questions de Alouqua.

Celles-ci arrachèrent alors un petit rire de la bouche de Breïna, qui dut le retenir du revers de sa main. Et cela allait être avec honnêteté qu'elle répondrait. Tout élémentien normal prendrait plutôt la mouche ou la fuite, plutôt que de perdre son temps à tagiverser avec la succube, mais vraisemblablement, lorsque cela concernait deux femmes de caractères, la logique n'avait plus lieu d'être.

" Hahahahahahaha! Et bien votre nez est fin! Des démons, il est vrai, j'en ai rencontré plus d'un. D'ailleurs, Iblîs fait partie du tableau... mais cela remonte à longtemps, avant la guerre qui a éclaté d'ailleurs... tout comme un certains Erkios. C'était un général démoniaque non? D'ailleurs, cela me fait penser que j'étais en affaire avec lui.... mais Pouf! Disparu le saligaud! Comme quoi, il ne faut rien n'attendre de la part de vos congénères. Mais je suppose que vous êtes déjà au courant? Hahahahaha! "

Un sourire se dessina alors sur les lèvres carmins, son regard était sérieux mais ses traits amusés.

" Présentement, j'ai des soucis avec des Erynnies.... de véritables chippies....Elles me donnent beaucoup de soucis... mais bon... on fait avec. Nous avons tous nos problèmes. "

Mains sur les hanches, une moue déconcertée par la terrible vérité qu'était celle de ses jeunes femmes, Breïna ne put alors soudainement retenir un soupir lassé, secouant négativement la tête.

" Nos vies sont assez ennuyeuses n'est-ce pas? "

Tandis qu'Alouqua écoutait les dires de Breïna, elle tripotait distraitement son bracelet qui scellé sa chaîne, à sa main gauche. Elle se demandait souvent si Kïo avait d'autres pouvoirs que ceux révélés par Iblîs, bien que les deux démons lui aient confirmé l'inextance de tels pouvoirs cachés, elle avait longtemps douté de leur parole, avant de s'y résoudre. De toute manière, elle ne contrôlait même pas encore toutes les chaînes de sa main droite, autant dire qu'elle avait du travail. Elle sourit lorsque l'élamentienne lui donna la source la plus probable de la connaissance de son nom. Etant une succube, elle ne pouvait pas échapper aux plaisirs charnels, et le sexe l'attirait naturellement... De là à dire qu'elle était capable de cotoyer des ivrognes et des poivros et de "jouer" avec eux... Elle avait sa fiérté. Et, à la différence des incubes créatifs et attentionnés, ces cotoyeurs de bar étaient violents et ennuyeux à mou... à rescussiter.

Alors pourquoi souriait-elle ? A vrai dire, la franchise et l'absence totale de peur apparente chez la femme l'amusaient et l'impressionaient - même si elle n'admettrait jamais ce dernier point face à face -, elle-même appréciait ces qualités chez les succubes qui en étaient pourvues.

" J'aurais préféré un massacre... Enfin, mon rôle est avant tout de me faire connaitre... Et d'entrainer la panique dans toutes les âmes, et j'aime ça. "

Elle ne répondait pas vraiment à la pique de Breïna, elle aurait tout aussi bien pû feinter l'indiffèrence, pourtant elle ne s'y était pas résolue. Elle devait se faire un réputation maléfique et horrible, pour le bien de la Caverne, on devait savoir que les démons n'étaient pas morts, qu'ils étaient toujours là, et qu'ils avaient plus de hargne et de haine encore. Et, personnellement, elle appreciait être connue. Alors, si elle devait semait le mal derrière elle, autant signer ses actes, n'est-ce-pas ? Cela les rendrait plus affreux encore.

Elle écouta la suite avec un intêret grandissant : alors comme cela, elle avait rencontré Iblîs ? Mais bien sûr ! Cette odeur de mort et de désolation ne pouvait qu'être sienne. Quant à Erkios, elle ne l'avait vu que deux fois : la première, c'était à son arrivée avant qu'elle n'appartienne à la Caverne, la deuxième fois, c'était lors des préparatifs et des annonces d'Apharez avant la bataille d'Elament. Elle serait incapable de reconnaitre son odeur. En revanche, elle aurait pû reconnaitre celle d'Iblîs, mais allez savoir pourquoi, elle ne lui aurait fait ce plaisir pour rien au monde. Ce dernier se faisait discret ces derniers temps, elle-même ne l'avait que rarement croisé ces derniers jours. Que faisait-il ? Elaborait-il de nouveaux plans infernaux ? Concoctait-il une revanche contre Elament ?

" Vous avez de la chance de l'avoir rencontré. Ou pas. Ses discussions sont certes intéressantes, mais il n'aime pas les floritures et les beaux discours... En fait, il n'a aucun goût, si vous voulez mon avis. Mais bon, je peux m'en accomoder, tant qu'il y a des succubes et des incubes aux alentours. "

Sur ce sujet, ils n'étaient certs pas en accord, Iblîs étant peu amateur des ajouts décoratifs, beaux et inutiles... Donc indispensables pour la démone.

" Quant à Erkios, il était en effet un Général Démoniaque, bien que moi-même, je ne l'ai plus revu depuis la bataille d'Elament... "

Où pouvait-il être ? Non pas qu'elle s'en souciait véritablement, mais un démon de plus, c'était toujours mieux.

D'un côté, Alouqua était d'accord, leur vie était morne et sans beaucoup de rebondissement innatendus... Cependant, elle était une succube, et elle adorait s'amuser de toutes les manières possibles, que ce soit en combattant, en se moquant, en méprisant, en anéantissant des rêves, etc; bref, des activités outrageseument démoniaques, perfides et cruelles, donc tout a fait normales.

" Il est vrai que, maintenant que la guerre est finie, les jours se ressemblent tous... Mais heureusement qu'il reste des élamentiens avec lesquels je peux m'amuser... Ne vous inquiètez pas, vous n'en faites pas partie, je parle surtout des poivrots et autres naïfs..."

La fée msytérieuse ne préféra alors ne point s'attarder sur les détails des ambitions de la jeune femme qu'elle ne connaissait pas. Il fallait dire que cela ne l'importait que peu, et après tout, qu'est-ce que cela allait lui apporter? Que Alouqua était une femme cherchant la célébrité par le biais du massacre et du sang? Pouvait-on en entendre moins de la part d'une démone? Cela était bien peu original à vrai dire, cependant... Il y avait quelque chose d'étrange chez la succuble. Un je-ne-sais-quoi qui sonnait dans l'esprit comme une cloche, rappelant qu'elle n'était pas à négliger.

En tout cas, ce qui fut intéressant, c'était d'apprendre qu'il n'y avait pas beaucoup d'amour entre la seconde de la Caverne et le nouveau grand chef qu'était Iblîs. Elle semblait ne lui porter que peu d'estime, ce qui arracha bien évidemment un petit sourire chez la fée. Il fallait dire que le chef des démons ne lui avait pas fait si mauvaise impression lorsqu'elle avait perçu. Bien entendu, il possédait une aura sinistre et déplaisante, mais pourtant... il y avait quelque chose qui en attirait la curiosité et l'intérêt. Seul inconvénient, il était censé être l'ennemi premier des élémentiens. Mais le fait qe Breïna soit une originale n'était pas une découverte, d'ailleurs le fait que cet individu eut montré un lieu bien morbide à Breïna en était une preuve. N'était-ce pas flatteur que la jeune femme eut attiré l'attention de pareil bonhomme? Ho! Elle ne s'en vanterait certainement pas, mais bon...

Calmement, la fée mystérieuse ne put se résoudre à ne rien dire, c'était bien trop tentant et puis, ce n'était pas comme la jeune femme n'avait pas son avis à donner!

" Haaaa! je reconnais bien là une description parfaite de notre homme. Mais je ne dirais pas qu'il n'a aucun goût, seulement qu'il un individu a aimé l'austérité et le sombre. Certes, il ne semble que peu trépident mais il a son... charme nous dirons. Bien que le terme soit bien peu approprié. "

Maintenant un léger sourire sur son visage, le fait que Alouqua elle-même n'eut point de nouvelle de Erkios n'était en rien un réconfort. Son pacte avec le démon tombait bien évidemment à l'eau. C'était problématique parce qu'il semblait le seul disposé à l'aider et à en connaître la solution. Enfin... un projet de perdu, mais elle s'en remettrait.

Mais c'était alors que la succube n'échappait pas à la règle des petites boutades, rassurant alors la demoiselle fée qu'elle n'était pas une proie intéressante pour elle. Devrait-elle se contenter de cela? Les démons étaient fourbes, ne l'oublions jamais...

Prenant toujours le ton de la rigolade, Breïna continua d'engager la discussion, après tout, elle n'avait rien d'autre à faire, et puis peut-être que des choses intéressantes sortiraient de la bouche de la succube.

" Je ne sais pas trop ce que vous pourrez tirer des poivrots... ils sont assez minables en règle générale... il doit bien avoir des hommes plus fringuants pour vous... quoique, ils sont si rares. Mais cela doit être bien plus frustrants pour une succube je suppose. Déjà que dans votre Caverne, ce ne doit pas être le pied...."

Il fallait dire que sa curiosité était grande, elle ne savait que trop que l'endroit démoniaque n'était pas pour les enfants de coeur, mais elle se demandait toujours l'allure que cela devait avoir. Quoique, voir des démons à chaque tournant n'était pas le mieux...

[ HRP : désolé du retard ! J'ai eu un leger problème de virus... Un petit Cheval de Troie... Ahem, je vénère le docteur-chaman-ami pour ordinateur que j'ai harcelé pour qu'il vienne un jour férié ^^ ]

* -Tue-la ! Elle n'a aucun intêret pour toi... Mais elle pourrait être dangereuse !
- Pff Dangereuse ? Depuis quand me conseilles-tu ? D'habitude, tu te plains de ma pugnacité et de mon inconscience, et maintenant, tu m'entraînes au combat ?
- N'importe quoi !... Je... Je m'intéresse aux démons en général, c'est tout. Il est évident pour un démon tel que moi...
- Un démon ? Toi ? Pff tu n'es qu'un esprit rattaché à cette arme...
- ... Tel que moi, donc, que cette femme représente une menace.
- Si Iblîs ne l'a pas attaquée, pourquoi le ferais-je ?
- Depuis quand tu obéis à ce cher Faucheur ?
- Je ne lui obéis pas, je raisonne comme une succube, esprit impertinent. Il est sans doute le plus puissant démon à fouler ce lieu, donc je suis ardemment ses conseils, pour ma survie.
- T'es surtout une lèche-botte ! Conseillère Démoniaque, hein ?
- J'apporte mon soutien à Iblîs pour qu'il soit reconnu... Cette discussion ne mène à rien, tu sais déjà tout ça !*

Sur ce, elle ignora les insultes et autres jurons de Kïo. Il était pire qu'énervant, car, en plus de monopoliser son attention, il lui procurait des mots de tête abominables. Cependant, elle savait que l'esprit démoniaque ne lui donnait des conseils que rarement, et qu'il serait sot de les ignorer. Mais elle ne pouvait se résoudre à la tuer, pour la simple et bonne raison qu'Iblîs ne l'avait pas fait, même si cela remontait à des lunes. Oh, bien sûr, si elle se rendait compte qu'en effet, elle représentait un danger potentiel pour la Caverne, alors elle n'hésiterait pas une seconde. Pour le moment, elle n'y songea plus.

Alouqua préféra écouter l'avis de Breïna sur son supérieur. Elle, elle ne cessait jamais sin jeu avec Iblîs, elle se moquait de lui, le provoquait, tout en reconnaissant des limites fixées, qu'elle comprenait, et qu'elle evitait de franchir... Autant pour sa propre survie que pour celle des autres démons alentours... Elle essayait pourtant, comme Lilith avant elle, de le charmer, juste pour rire, en sachant qu'il n'y avait aucun sentiment, aucune émotion, aucune sensation qui habitaient son corps. Quant à dire qu'il avait un certain charme, c'était... une antiphrase, pour la démone du moins. Elle marquerait cette phrase par une pointe d'ironie acerbe.

" Bien peu approprié, en effet. Disons simplement qu'il n'est pas ce que nous sommes, et qu'il a perdu des choses, les choses qui font de nous ce que nous sommes, qui nous guident, au cours de sa vie. "

Sur cette note mystérieuse, elle laissa ce sujet en question. Elle en avait déjà sans doute trop dit à propos du Seigneur des Ténébres, mais elle voulait aussi renforcer la crainte qu'il inspirait à Elament. On parlait d'une ombre qui roderait la nuit pour anéantir tout espoir dans le coeur des habitants d'Elament, d'une créature, mi-démoniaque, mi-être des ténébres profonds qui sémerait le mal et le chaos là où il passait... Elle imaginait à peine la tête déconfite des conteurs en voyant Iblîs, d'une pâleur vampirique, ses longs cheveux ténébreux coulant dans son dos, son corps caché aux yeux du monde par un long manteau noir... Ils auraient bien du mal à raconter leurs histoires dès lors.

Quant à la référence de la femme sur sa préférence pour les ivres et les naïfs, elle commença par révéler ses canines de vampires dans un leger sourire supérieur. Elle attendit que l'habitante d'Elament aie fini de parler avant de lui répondre, moqueuse.

" Une personne ivre ou naïve est, comment dire ? Plus facile à déguster, sans avoir besoin de la force, ou d'immobiliser eternellement l'heureux élu... Comprenez Breïna, que je les préférent palpitants et bouillants, que raides. "

Elle prenait apparemment un plaisir morbide à parler ainsi de ses repas de sang, sans avoir une seule fois employé ledit mot... Il fallait préciser que ce plaisir n'était pas qu'apparent, et qu'elle y prenait véritablement, indubitablement, goût... Pas au sang, mais à la discussion, n'est-ce-pas ? Ou les deux, remarquez...

La remarque sur l'ennui ferme de la Caverne - affirmation qu'elle ne niait pas - ne lui enleva son sourire abominablement froid et sadique. Elle s'apprêtait à répondre lorsqu'elle aperçut "une souris blanche qui courait dans l'herbe..." ( je vous y prend ! Ne niez pas, vous avez chanté ! )... Lorsqu'elle aperçut un rongeur à la courte fourrure blanche, et aux yeux rouges vifs. Instinctivement, et la faim aidant, elle tourna sa tête vers le mammifère et tendit subitement ses doigts de la maint droite. Dans un eclair noir, ne soulevant que des feuilles orphelines, la chaîne captura l'animal aussi sûrement que s'il s'agissait d'un escargot sans reflexes ! Repliant lentement ses doigts, la chaines revint, le bête enserrée dans un étau en son bout. Elle prit l'animal dans sa main, laissant la chaîne meurtrière retourner magiquement dans le bracelet de son bras droit. Alouqua leva son bras, et amena la pauvre bête à la hauteur de son visage. Elle sentait son coeur minuscule papitait au creux de sa main. La souris était évanouie, mais vivante ! Quelle aubaine, cela faisiat longtemps qu'elle n'avait guère bû le sang d'un petit animal vivant au coeur palpitant et incandescent.

Elle répondit cependant en premier à l'élamentienne, avant de commencer son mini-festin.

" Excusez moi pour cette interruption, mais mon instinct vampirique l'a emporté... Dans la Caverne justement, je n'ai même pas le droit de finir les prisonnier... Soi-disant que cette mort serait trop douce... Pff, il ne fait cela que pour m'énerver, j'en suis certaine... Mais qu'en est-il d'Elament ? D'après nos informations, votre nouvelle "Protectrice" serait une certaine Naciniah ? J'avoue, j'aurais aimé combattre Layna avant sa mort... Dommage qu'Apharez - paix à ses cendres, s'il en reste - soit morte elle-aussi... Elle mettait plus d'ambiance que son succeseur. Mais qu'en est-il de cet Naciniah ? "

Dès sa phrase terminée, elle amena l'animal à sa bouche, et entreprit de la vider de son sang, le plus lentement possible. Mais elle accomplissait cette besogne comme si de rien n'était, comme un acte habituel, secondaire. Ses yeux restaient clairs et ouverts, et elle semblait à peine consciente de ce qu'elle faisait. C'était simplement difficelement possible lorsque l'on était doté d'une âme pure de ne pas détourner les yeux devant ce spectacle abominable. Encore fallait-il avoir une âme pure.

[excuse moi pour avoir tardée!!! j'ai été un peu débordée!! ^^]

Breïna trouvait soudainement sa situation ironique. Oui ironique que de penser que, elle, qui aspirait à une vie simple et tranquille, qui était une élémentienne, n'arrivait pas à tenir en place et à simplement vivre avec ceux qui devraient être les siens, toux ces habitants. Elle se rendait compte qu'elle n'en connaissait quasiment aucun et que sa vie n'avait été que gouvernée par les batailles et le sang. Et aussi étrange que cela paraisse, elle se trouvait souvent dans des situations qui lui amenaient à rencontrer des démons, et c'était avec ces mêmes démons qu'elle s'entendait presque le mieux. Etait-ce parce qu'elle était aussi perfide et mauvaise qu'eux? Etait-ce une conséquence du mal que lui infligeait les furies de par leur marque pour l'amener à passer de l'autre côté? C'était très étrange, pathétique et amusant à la fois.

Oui, amusant de voir que Breïna passait plus de temps avec les "ennemis" que ses compagnons, ou ceux qu'elle devrait appeler comme tel. Mais n'était-ce pas finalement le problème? Qu'elle en considérait pas les démons comme des ennemis à proprement parler? Qu'elle était bien trop détacher de son "chez elle", la cité?

Quoiqu'il en soit, revenons-en à nos moutons...

Lorsque Breïna donna vraisemblablement son sentiment à l'égard de Iblîs, elle s'amusa de la curieuse réponse de la succube. Mais elle avait raison. Le démon était une entité qu'il était difficile de cerner et d'en donner une nature véritable.

Puis quand la fée titilla un peu la démone avait ses goût curieux, elle sût rapidement à quoi s'en tenur quand elle perçut ses canines. Une succube avec du sang de vampire. Et bien, on ne pourrait pas faire plus démone que Alouqua. Elle n'avait vraiment rien qui pouvait faire d'elle une femme "sage", dans le sens bénéfique du terme. D'ailleurs, la jeune femme ne put s'empêcher d'esquisser un sourire à son tour en voyant cela.

" Hooo! Vous m'en direz tant. Il est vrai qu'il est toujours plaisant de sentir le poisson frétillant au bout de sa ligne. Cela rend la chose bien plus excitante je suppose. Baaaa... je ne suis pas de cette nature donc bon... moi je ne peux me contenter que d'une chasse à l'ancienne en guettant mes proies. "

Et bien, la fée ne manquait pas de témérité et ne semblait pas choquée que d'entendre son interlocutrice lui parler avec tant de vice de sa façon de se nourrir. Baaaa que dire. Il n'y avait pas de secret au vampirisme. Il fallait dire non plus que ces gens n'avaient guère le choix si ils étaient désireux de vivre... En tout cas, l'idée que Alouqua eut été victime entre d'autres mains l'amusa. Parce que finalement, se faire mordre par un vampire était à double tranchant : certes l'on vivait plus longtemps, la jeunesse éternelle, mais la dépendance à des besoins primaires tels que le sang, savoir que l'on ne pourrait s'en passer... ainsi que les autres côtés comme la lumière qui brûlait la peau. Mmmmm non non. Ce n'était pas du goût de la fée. Vraiment pas.

Puis alors leur discussion fut interrompue par la venue malencontreuse d'une souris qui allait avoir une bien triste faim. Cependant, l'attention de la fée ne se tourna nullement vers l'animal en soit et l'objet appétissant qu'il était pour la vampire, mais plutôt par la curieuse arme sous forme de bracelet que posséder la succube. C'était un mécanisme relativement fascinant et sans doute la magie se devait d'être présente également là dessous. Mmmmm.... et pas n'importe quelle magie... une magie dont Breïna ne pouvait avoir accès. Quel dommage.

" Ho! Ne vous en faite pas! Mangez mangez! Je suppose que je peux comprendre à ma façon votre frustration.... Enfin... Pour ce qu'il en est de la nouvelle protectrice, je crois que vous êtes tombée sur la mauvaise personne. Je ne la connais pas et je suis de retour au pays que depuis bien peu.... Et... ho! Les années où reignaient Apharez étaient assez folklorique c'est certains.... Et Nacinah... je n'ai guère d'idée sur le genre de femme qu'elle est. Je n'ai pas eu le plaisir de la rencontrer. Vraiment désolée de ne pas pouvoir jouer les commères avec vous. "

En fait... Breïna réalisait qu'elle s'était toujours bien peu intéressée à l'aspect "politique" de la cité. Qui régnait, qui décidait... ou ce genre de chose à vrai dire. Non, elle vivait comme bon lui semblait tout en obéissant en cité à quelques principes de savoir vivre, au moins le minimum syndical. Mais la succube mettait le point sur quelque chose d'intéressant.... qui était vraiment celle qui reprenait les rennes de la cité? Certainement une femme aui avait un grand courage parce qu'il fallait vraiment en vouloir pour tout faire renâitre... et un poste aussi prestigieux demandait de solides épaules. Cependant, si c'était l'élue qui avait été choisi, la fée mystérieuse ne se faisait guère de soucis.

Alors que la jeune femme cherchait ses mots, l'image que lui donna la démone était en soi peu ragoûtante, cependant, même si elle affichait sur ses traits une moue déconfite, elle ne put s'abstenir d'un petit commentaire.

" Et bien.... Bon appétit. Cela a l'air.... délicieux. "

Le rongeur sentait battre son coeur minuscule de plus en plus vite. Il se débattait de toute ses minuscules forces. Mais la bataille était bien trop inégale : la créature qui l'avait attrapée le tenait fermement. Une douleur vive lui traversa le corps depuis son cou. Il sentit son sang affluer vers la douleur. Il sentit ses forces partir. L'abandonner. Le quitter. J'ouvre mes yeux vermeils. Je vois des choses pointues enfoncées dans ma fourrure blanche et lustrée. Le liquide rouge ne coule pas. Un horrible bruit de succion s'échappe de sa bouche, à peine percétible. Ce prédateur est plus cruel que les chouettes qui nous donnent en patûre à leurs petits ! Je sens mes forces me quitter. Je me débats. Je lâche un dernier soupir. Je crie. Je meurs. J'ai mal.

L'animal devint flasque et froid en un clin d'oeil. Il avait lutté, mais c'était à peine si elle l'avait senti. La souris avait couiné avant de rendre l'âme. Alouqua retira son repas de sa bouche, et le jeta à quelques mètres, montrant ainsi toute la considération qu'elle portait à sa nourriture. Dans un bruit mat, le corps toucha le sol et ne bougea plus, enfin. Alouqua n'avait aucune estime pour ses repas, justement parce qu'ils n'étaient que de simples amusements pour ses sens engourdies. Juste bon à lui rendre quelque instinct vampirique et de succube, juste bon à la rendre moins glaciale qu'elle ne l'était. Elle passa sa langue sur ses lèvres pour récupérer la moindre trace du liquide vital. Elle avait sourit et avait remercié Breïna pour son "bon appetit"...

Etrangement, Alouqua commençait à apprécier la companie de cette personne de la surface. Peut-être était-elle plus proche des démons naturellement ? Elle était sans aucun doute plus vive que les succubes communes, plus perspicaces aussi, tout en gardant un trait d'humour particuler... Démoniaque. C'était décidèment le mot approprié.

Cependant, tous ne pouvaient comprendre les avantages du vampirisme. On pourrait croire que les points négatifs étaient plus nombreux et vraiment ambarrasant, le plus significatif étant sans doute la faiblesse face au Soleil. Néanmoins, Alouqua avait sû s'en accomoder, et de toute manière, elle était un démon, un être de la nuit, pourquoi sortir de jour ? Enfin, pour les êtres de la Surface, c'était diffèrent : ils ne pouvaient se passer de la lumière du soleil, de ses bienfaits, etc.

" Pour un démon, devenir un vampire ne reprèsente pas de grand changement de toute façon, nous sortons rarement de jour. J'imagine que cela est plus dur pour un être de la Surface... "

Il n'y avait pas vraiment de question ici, c'était vraiment une affirmation. En tout cas, à la réponse de Breïna concernant Naciniah, elle prit un air déçu. Bon, en vérité, cette Naciniah l'intéressait peu... Pour le moment ! Pour l'instant, l'important était de réunir les démons autour d'Elament, ensuite, s'occuper des dirigeants de la Cité. Alouqua aurait voulu répondre. Mais sa mine déçu se changea vite en frustration quand une voix grave retentit dans les Marais. La voix avait une origine. Elle semblait venir de l'endroit où aurait dû se trouvait le coeur de la succube. Donc, de la chaîne d'Adamant qui l'enserrait pour l'éternité. La voix s'éleva, grave et apparemment frustrée, elle aussi, ce qui eut comme réaction d'énerver Alouqua. Car elle savait qui parlait. Kïo. Qui depuis un certain temps déjà, essayait de la convaincre d'attaquer Breïna, elle-même ne savait d'où venait cette pugnacité.

" Mais tu vas m'écouter oui ? Je te dis qu'il faut la tuer ! Maintenant et ici. Alouqua ? Tu m'entends ?! "

Alouqua secoua la tête et serra les dents, un peu plus et là, elle aurait agi inconsidéremment. Elle prit une grande inspiration avant de répondre, au cas où.

" - Breïna, je te présente Kïo, un rebus démoniaque enfermé dans la chaîne que tu as vu. Un simple esprit.
- Comment ça, simple ? Je suis Kïo, Démon de la première génération inférnale engendré par les Dieux des Elements ! J'ai survécu jusqu'à aujourd'hui sous forme d'Esprit et je...
- ...vais me taire ?
- Peuh ! Fais ce que tu voudras après tout, tant que tu restes en vie, sale succube dégénérée. Et à chaque fois je me fais avoir... J'en ai assez... Et puis ce sale Faucheur... Blablabla... "

Elle eut un sourire penaud, ou plutôt l'ébauche de cette attitude. Enfin, passons les détails ! Elle haussa distrétement les épaules. Kïo était insupportable depuis quelques temps... Effets secondaires ? Elle-même en avait fait les frais, mais elle espérait que cela s'arangerait vite. Alouqua reprit la conversation habilement.

" Désolée, il est vraiment... insupportable ! Enfin, maintenant qu'il est calmé, je vais pouvoir parler. En ce moment, les habitants semblent bien calmes et passifs. Ils ne declanchent pratiquement plus de combat, se contentant de fuir généralement. Aurions-nous, sans le vouloir, instaurer une atmosphère de terreur ? J'imagine que oui. "

Il y avait du vrai dans les paroles de la démone. Être vampire pour des êtres comme eux ne devaient pas leur apporter beaucoup, si ce n'était peut-être la jeunesse éternelle? Voilà bien quelque chose à laquelle Breïna n'aspirait pas. Non, à quoi bon restez jeune si ce n'est pour voir ce que l'on aime mourir de l'âge? Et puis, contrairement à ce que l'on pouvait bien penser de la fée, elle respectait simplement le fil de la vie. Pourtant, ne cherchait-elle pas à prolonger son existence? Oui, mais seulement peut-être pour se laisser simplement gagner par l'âge un jour...

Enfin qu'importe, présentement son seul soucis était la présence de la jeune femme qui semblait prendre plaisir à manger cette innocente souris. Elle préféra conserver son silence plutôt que dire mots encore une fois là dessus.

Mais alors qu'elle restait tout de même sur ses gardes, son attention se fit plus grande lorsqu'une voix rauque commença à résonner dans les marais. Immobile, une main sur le pommeau de l'une de ses dagues, elle se figea pour se concentrer et savoir d'où provenait la source sonore. Son regard félin regardait partout, sans voir quoique se soit, mais ses oreilles lui stipulaient bien qu'il y avait quelque chose d'autre. De plus, la voix avait proféré des menaces à son encontre, désirant sa mort pour on ne sait quelle raison. Cela dénotait clairement qu'il était impossible de faire confiance à la gente démoniaque, quoique... cela ne semblait point venir de la jeune femme Alouqua. Mais qu'importe... en tout cas, cela venait de sa direction ou bien quelque chose qui se trouvait avec elle.

Néanmoins, il ne lui fallut pas plus de quelques minutes pour avoir une explication sur la chose. Kïo. Un esprit enfermé dans une breloque dangereuse. Intéressant. Il y avait de quoi surprendre, mais Breïna se débrida. Au lieu de lire de la surprise sur les traits laiteux de la fée mystérieuse, ce fut un délicat sourire qui se dessina sur ses lèvres carmins.

" Kïo hein? Voilà un drôle de bougre et qui a la langue bien pendu pour son état actuel. Que dirait-il si on venait à le fondre sous son apparence de chaîne? Bien évidemment, je viendrais à t'en offrir une autre en compensation. "

Même si la jeune femme aux cheveux corbeaux prenaient cela à la rigolade, il y avait bien une chose qu'elle ne supportait pas, celle d'être prise à la légère et bien évidemment que l'on la menace. Il ne fallait pas oublier l'expérience des années qui étaient derrière elle, l'acharnement qu'elle eut donné pour des batailles du passé, mais aussi les assassinats qu'elle eut organisé... et que savait-on encore... Elle n'était pas que la jeune herboriste qu'elle paraissait être, mais une guerrière qui se cachait derrière un masque serein.

Pardonnant alors les menaces proférés par l'esprit au nom uni syllabique, Breïna se mit à rire devant les paroles de la démone. Les gens de son espèce semblaient si sûr d'eux qu'ils en négligeaient la vaillance des Elementiens. Ce fut avec désinvolture qu'elle aborda le sujet, un peu comme le faisait Alouqua finalement. Breïna ne laisserait jamais à croire qu'il n'y avait que des lâches dans ses murs, pas après tout ces gens qui s'étaient sacrifiés pour sauver la cité. Certes, elle n'avait pas participé à la bataille pour une cause qui ne tenait qu'à elle, néanmoins, sans doute que si les circonstances avaient été autre, elle aurait aussi bataillé au côté de ses compagnons.

" Ho. Si j'étais toi je ne parlerais pas aussi vite. Il y a moins de bataille car il faut un temps pour la reconstruction. Il n'y a nulle lâcheté à vouloir reprendre sa vie, là où il l'avait laissé. Pour ce qui fuit les vôtres, c'est parce que ce ne sont pas des guerriers ou des soldats. Et si tel est le cas, alors les démons sont devenus de bien peu honorables adversaires car ils s'en prennent à des proies faciles dont ils ne peuvent tiré mérite. Cela a tendance à entacher votre image.... enfin je trouve. "

Ce fut alors que la fée mystérieuse marqua une pause, et fixa Alouqua avec un regard empli d'audace mais aussi de malice. La fée n'utilisait point que la force de son bras, mais aussi l'habileté de son esprit et sa langue venimeuse. Il fallait savoir prendre des risques et jouer, surtout lorsque l'on se trouvait face à une succube. D'autant plus, la jeune femme avait le pressentiment qu'Alouqua était de ce genre là, à aimer le jeu quand il y avait du piquant.

" La présence des démons n'anime pas la peur ni la terreur dans leur coeur, mais envenime leur colère et leur détermination à vouloir assassiner les tiens. Mais bon, je suppose que nous verrons bien de ce qu'il en est avec le temps. Et puis, rappelons nous ceci, personne n'a vraiment gagné dans cette guerre qui vous a lié vous et la cité, ainsi que ses habitants. Quelle pathétique constatation. "

un grand sourire se profila à nouveau sur sa bouche. Breïna avait la parole affûtée, et rien ne semblait pouvoir réellement l'effrayer...

[désolée du big retard de réponse, mais j'ai été très prise. J'espère que tu me pardonneras l'attente]

Mar 6 Jan 2009 - 20:29

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Une cueillette qui aurait dû être banale...[libre]

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