La prison d'éternité [libre mais pas sans danger]

Mer 3 Sep 2008 - 12:38

Les marais de l’oubli… Ici seuls les morts déambulent sans craindre de se faire happer par des sables mouvants ou autres phénomènes qui rendent ce marécage inhospitalier.

C’est ce décor qu’avait choisit l’ancienne reine des enfers, en la personne d’Apharez, pour déposer une statue représentant un être immonde qui ne pouvait ou ne devait pas exister. Cette sculpture ressemblait a s’y méprendre a une sorte de monstre croisement entre un serpent et une femme. Son buste était compose de trois paires de bras aux griffes acérés et ses cheveux étaient formées d’un nid de serpents grouillant. Sa bouche était conservé dans une action de hurlement, se qui permettait d’apercevoir les dents pointues et coupantes. La partie basse de son corps était emprunté aux reptiles, plus particulièrement aux serpents. Le tout mesurait plus de quatre mètres et ne cessait d’inspirer crainte et terreur.

Cette chose trônait sur un socle de granit, qui aurait pu paraitre des plus banals s’il n’y avait pas une inscription en lettre dorées à sa base.

«Elle a tuée plus que de raison,
Ici elle repose dans l’éternité.
La mort lui offre cette prison,
Seule la source de vie sera sa clé … »

Telle était la prophétie inscrite dans la pierre immortelle. Cette création démoniaque était ancrée au cœur d’un ilot recouvert d’arbres dont les branches épaisses ne laissaient passer aucune lumière naturelle. Cette ile était située au centre des marais en plein milieu d’un lac qui par moment semblait abriter les âmes torturés des noyés.

Cette prison de pierre aurait pu rester inviolée pendant des milliers d’années, mais c’était sans compter sur le destin et l’arrivée en ces lieux de…

Mer 3 Sep 2008 - 15:08

L'enfant exécrable, épuisée tant physiquement que moralement et qui ne demandait qu'une chose : s'asseoir, se reposer, se laisser aller... Débouchant de la forêt Darke, elle se prit les pieds dans un vieux terrier d'une quelconque bestiole stupide et trébucha. Encore. Depuis que le soleil s'était levé ce matin sur Elament, elle avait cessé de compter le nombre de fois où elle était tombée ainsi en se mordant cruellement la langue. Elle se redressa tant bien que mal sur ses avant bras et pesta. Oui, elle s'était bien mordue la langue encore une fois ! Bientôt, elle n'aurait plus une langue dans la bouche mais un muscle tuméfié tellement enflé qu'elle ne pourrait même plus articuler un seul mot. Tant mieux, vous me direz, étant donné son manque d'amabilité dans ses propos ces temps-ci...

Son regard s'arrêta sur les feuilles en décomposition collant à ses bras. Curieux. Elle releva la tête et vit le triste spectacle qu'offrait le marécage. Elle n'était pas vraiment surprise, presque heureuse même – pourrait-on dire – de se retrouver ici. En fait, ce n'était pas vraiment son chemin, mais elle s'était stupidement perdue après être sortie de l'Artifice. L'odeur pestilentielle des Marais l'avait alors interpellée et elle s'était dirigée vers la provenance de ces effluves nauséabondes, se raccrochant à cette odeur monstrueuse afin de ne pas céder à la tentation de rebrousser chemin vers ce lieu de perdition. Une fois aux Marais, elle savait qu'elle serait en mesure de retrouver son chemin vers la Cité. Elle avait été si près pourtant, quelques heures plus tôt !

La nuit était à présent tout à fait tombée et seuls les rayons de la lune blafarde donnait encore un peu de clarté. Coralline se releva doucement, épuisée par sa longue marche, et par sa course folle il n'y avait pas si longtemps. Elle jaugea les Marais, appréhendant le plus court chemin pour se rendre à la Cité. Sans doute que contourner les marécages puants auraient été plus sage... mais la petite Nymphe n'avait pas franchement pour habitude de se montrer sage. « Le plus court chemin pour rallier un point à un autre... » commença le fil de ses pensées. Oui. La ligne droite. Elle battit des paupières, luttant contre la fatigue et s'avança. Bientôt, elle eu de la boue jusqu'aux genoux et sa progression n'en fut que royalement plus pénible. « Quelle poisse ! » enrageait-elle intérieurement.

La nuit était bizarrement calme et silencieuse et on n'entendait que la respiration haletante de celle qui se débattait dans les algues pernicieuses et la vase sournoise. L'odeur âcre des végétaux en décomposition (et il devait bien y avoir quelques corps pourris également) la prenait à la gorge, lui faisait tourner la tête, la rendait folle, de rage et de haine. Elle frappa du poing dans la vase qui gicla de tous côtés avant de s'extraire avec une force désespérée d'un piège de boue. Sur le petit promontoire où elle s'était réfugiée, les arbres semblaient se pencher sur elle en étendant leurs longues branches grêles au dessus de son être. Protection ? Affût d'un prédateur ? Coralline sursauta. Là, masqué par les arbres, une statue opulente s'élevait, fière et monstrueuse. Et bien entendu, poussé par la curiosité, la gamine s'approcha.

L'effigie de pierre, imposant, impressionnant, la fascinait. Elle caressa le socle doucement, presque avec tendresse et ses doigts allèrent jouer au creux des lettres gravées ici :

« Elle a tuée plus que de raison,
Ici elle repose dans l’éternité.
La mort lui offre cette prison,
Seule la source de vie sera sa clé … »

Elle ôta sa main, la laissant tomber plus exactement, lasse de sa journée. Il était évident qu'à son stade avancé d'épuisement, elle ne parviendrait pas à regagner la Cité ; alors pourquoi ne pas faire une pause ? Les lieux s'y prêtaient, offrant un abri généreux quoi que relativement sommaire. Aussi, sans plus réfléchir, Coralline s'agenouilla et reposa sa tête sur ses bras croisés sur le socle.

« Journée déplorable... » murmura t-elle comme un constat pour elle même.

Elle déglutit avec dégoût, ravalant avec amertume la douleur à sa langue une nouvelle fois mordue cruellement lors d'une chute stupide. Un filet de sang avait perlé au bord de ses lèvres, mais elle était trop épuisée pour avoir l'idée de s'essuyer. « Et si un prédateur venait ? » suggérait la petite voix de sa conscience. Pas de réponse. Le sommeil avait étendu son voile d'obscurité sur ses paupières et ainsi détendue, abandonnée à sa somnolence, les maigres perles de sang s'échouèrent sur la queue reptilienne de la statue...

Mer 3 Sep 2008 - 15:39

Le vent se leva doucement telle une brise, puis il commença à s’intensifier. Quelque chose se passait dans les tréfonds du marécage, loin bien loin du tumulte de la cité. Le sang que la jeune et naïve Coralline venait de verser sur la statue de Celenya, ne tarda pas a changer de couleur. Du rouge clair habituel, ce dernier vira au vert foncé et commença à se répandre sur toute la statue. Partout ou la tache passait la statue semblait réagir, comme ramener à la vie.

Quand les serpents qui servaient de chevelure à la créature se tintèrent de vie, ils ne purent rester immobiles et commencèrent à siffler et à s’entortiller dans tous les sens. Ce fut au tour des yeux qui se changèrent en une gerbe d’étincelles rougeoyantes. Quand la bouche fut enfin libérée, elle continua d’exprimer un hurlement de rage, le son qui s’échappa de sa gorge venait en crescendo. D’un murmure, la voix se transforma en cri abominable :

« aaaaaaaaAAAAAAAAhH !!! »

Tel le cri d’un nouveau né, ce qui semblait être une statue grotesque, Celenya reprenait vie et hurlait sa rage et sa douleur. La queue de la démone battait dans le vide, tant et si bien que Celenya ne pu retenir sa chute du socle et vint finir sa course dans l’eau stagnante.

Elle restait là inanimée comme morte, de nouveau…

Ven 5 Sep 2008 - 9:50

Confortablement installée dans les bras de Morphée, la jeune fille infecte n'avait pas même senti le vent mettre du désordre dans ses longs cheveux cuivrés. Ruby lui ayant appris à supporter des températures bien au dessous de zéro degrés, le froid non plus ne la réveilla pas le moins du monde. Les mouvements déliés, lents de la statue ? Ils la berçaient, tout simplement, la faisant sombrer encore plus profondément dans son sommeil trop longtemps chassé... Non. Rien ne pouvait plus la réveiller. Rien à part peut-être...

« aaaaaaaaAAAAAAAAhH !!! »

Le cri s'était immiscé dans son esprit somnolent et elle cru un instant à un rêve où elle pulvérisait Shinreï d'un revers de la main, le réduisant en une bouillie informe où les boyaux se mêlaient à son égo pharaonique... Il hurlait, de douleur... mais tout à coup, il hurlait un peu trop fort. Si fort même que la jeune fille se réveilla d'un coup, affolée qu'on puisse l'entendre. Que se passerait-il si Elament l'entendait crier ? Et bien certainement qu'elle aurait toute la cité à dos ! D'un sursaut, elle leva la tête, cherchant à s'extirper de son sommeil en battant des paupières. Rien ? Pas de bruit ? Elle avait donc rêvé. Son cœur qui s'était emballé retrouva peu à peu un rythme normal. Elle frissonna. Ses paupières s'alourdissaient de nouveau. Dormir.

Mais au moment où elle allait reposer sa tête sur ses bras, un nouveau sursaut la saisit soudain. Cette fois, elle se leva d'un bond, effrayée. Où était la statue ? De ses yeux écarquillés, elle chercha vivement autour d'elle et vit une tâche sombre dans la vase. Il n'y avait rien de bien étonnant à cela, sauf qu'ici, la tâche avait un forme assez familière. La forme d'une statue tombée de son socle ! Coralline se frotta les yeux de ses poings, cherchant par tous les moyens à reprendre ses esprits fortement embués par la fatigue. Rêvait-elle ? La statue semblait bouger, la queue remuait doucement, comme le balancier d'un chat paressant au soleil... sauf que là, le chat se noyait plus qu'autre chose.

Et sans réfléchir, la gamine stupide se jeta dans la vase afin de venir en aide à la créature-statue. La raison passablement altérée par l'épuisement, elle saisit la chose par les épaules et tira de toutes ses forces afin de la hisser sur le bord de l'îlot boisé.

Ven 5 Sep 2008 - 10:30

Cela faisait quelques minutes que Celenya avait le visage dans la vase, lorsque tout à coup elle sentit une pression sur ses épaules. Alors qu'elle reprenait doucement conscience et qu'elle ouvrait délicatement ses yeux vers la personne qui semblait vouloir la secourir, elle réalisa enfin qu'il ne s'agissait que d'une enfant. Encore perturbée parce qu'il venait de lui arriver, elle entrebâilla la bouche et dans un murmure :

« Qui es-tu ? Que m'est-il arrivé ? »

Celenya jeta un regard autour d'elle et commença enfin comprendre qu'elle était la raison de sa présence en ces lieux. La vue de la jeune inconscient qui se trouvait face à elle depuis que la mettre hors d'elle :

*comment une gamine a-t-elle pu briser le charme de la reine des enfers ? Serait-elle une puissante sorcière ? Vu ca dégaine cela m'étonnerait fort !* pensa-t-elle

« Dis-moi jeune fille, comment une frêle jeune fille comme toi a-t-elle pu briser un sort aussi puissant ? » Siffla la vouivre.

Tandis que la chevelure de serpents de Celenya commençait à siffler et à se mouvoir en tous sens, la démone sonda le regard de la jeune fille espérant y trouver une trace de peur voire même de terreur deux : mais la chose qu'elle pouvait voir c'était la grande candeur de cette Coralline...

Ven 5 Sep 2008 - 13:52

Bon sang, ce qu'elle était lourde cette statue vivante ! Coralline tirait de toutes ses forces, saisissant à présent la... « chose » par les aisselles. La tâche fut bien plus aisée lorsqu'elle pu regagner le bord de l'îlot qui lui offrit un support stable pour ses appuis. Dans un dernier effort, elle hissa son fardeau sur la rive et soupira d'épuisement. Elle jeta un rapide coup d'œil à ce qu'elle venait d'extraire de la vase... Oh là... Finalement, mieux aurait peut-être valu de laisser ce truc où il était... La petite Nymphe se laissa tomber sur les fesses, n'en pouvant plus de sa journée. Ses regards se posèrent sans réaction sur les serpents agités sur la tête de la créature devant elle, mais après Swa – le Chiroptéran dont les ailes claquaient au vent comme les voiles noires des pirates – et Senector – dont la peau semblait dévorée en permanence par d'invisibles insectes nécrophages – plus rien ne semblait en mesure de l'étonner d'avantage... ou même de l'effrayer. Il faut dire que le lieu qu'elle venait de visiter lui avait donné un avant-goût assez amer de ce que devait être le vrai visage de la crainte...

Et voilà que la statue se mettait à lui parler et à lui poser toute une série de questions aussi inattendues que irréalistes... ce qui était arrivé...?

« Je n'en sais rien... » répondit Coralline avec lassitude.

Pour aujourd'hui, elle avait eu sa dose de bizarreries en tous genres.

« J'ai cru que vous étiez une statue et je me suis endormie. Et puis vous m'avez réveillé et je vous ai trouvé la tête dans l'eau. Bon sang, j'aimerais simplement... »

Elle s'interrompit. Simplement rentrer chez elle ? À condition d'avoir un chez elle. Qui l'attendrait à Elament ? Qui s'inquiéterait de son absence cette nuit ? Qui, même, remarquerait qu'elle manquait à l'appel ? Personne. Son ventre émit un gémissement mécontent. Manger... cela aussi, elle n'avait pas eu l'occasion de le faire depuis ce matin... « Tout ça à cause de ce maudit Elfe Noir ! » enrageait-elle intérieurement. Pas une seule seconde elle n'éprouva le moindre remord à mettre toutes les mésaventures de sa journée sur le dos du Drow. De son avis, il le méritait. Il ne méritait d'ailleurs que cela. Pourtant, ses pensées peu productives furent interrompues par la créature qu'elle était persuadée avoir délivré de la noyade. Encore une fois, la tête aux serpents posait des questions sans queue ni tête.

« Quel sort ? » demanda Coralline mollement.

Ses yeux cernés par la fatigue ne demandaient qu'à se refermer sur un sommeil réparateur... pourtant, un semblant de conscience lui ordonnait de se méfier. Doucement, elle essuya le filet de sang qui lui chatouillait le menton depuis quelques minutes.

Ven 5 Sep 2008 - 15:33

Tandis que Coralline expliqua Celenya la raison de sa venue dans les marécages, cette dernière ne comprenait toujours pas les causes de sa présence dans ce marais. Ses derniers souvenirs lui rappelaient l'affrontement qu'elle avait eu avec Apharez, la reine des enfers, ce combat était loin d'être équitable et s'était soldé par une défaite de la vouivre.

Tandis que la démone fulminait dans son coin, elle ne put retenir l'un de ses bras qui saisissait la jeune aqua par la gorge. Celenya était folle de rage, comment ses semblables avaient pu la laisser dans cet état et surtout dans cet endroit où il semblait que même la mort avait déserté.

La vouivre fixa le visage de Coralline et tandis que ses yeux lançaient des éclairs de rage, la démone lui demanda :

«Tu n'as pas répondu à ma question jeune fille, quel est ton nom ? Mais avant que tu ne retournes la question, je pense qu'il serait de bon ton que je me présente : on me nomme Celenya, j'étais il y a peu de temps la favorite de la reine Antaria. Mais le destin s'est joué de moi, j'ai voulu pour le bien de mon peuple passer un accord avec Apharez, la reine des enfers. Lors de notre affrontement elle a eu le dessus sur moi et m'a vaincue, je pense que je lui dois mon état... »

Celenya continuait de serrer la gorge de la nymphe, tout en lui laissant la possibilité de répondre sans trop de mal.

Ven 5 Sep 2008 - 17:30

Un petit cri s'échappa des lèvres de la jeune fille, entre surprise et terreur subite. Elle ouvrit de grands yeux, cherchant à retrouver son souffle que la créature lui refusait de par son étreinte sauvage. En une fraction de seconde, Coralline s'était retrouvée ainsi, suspendue à quelques centimètres au dessus du sol, ses pieds tentant vainement de retrouver un infime appui en s'agitant bêtement. Les herbes coupantes de ce bord de marécage lui chatouillèrent les orteils, mais ce fut tout. Pour sa défense, elle joignit les mains et se saisit du poignet de cette chose ignoble face à elle, essayant tant bien que mal de desserrer ses doigts griffus, le désespoir se lisant à présent distinctement dans ses yeux. Apparemment, la créature était susceptible... et la provocation n'était pas une idée judicieuse. Résister ? Elle n'en serais morte que plus rapidement !

« A... Apharez...? » répéta la petite Nymphe dont les lèvres devenaient violettes.

La simple évocation de ce nom suffisait à la renseigner sur l'identité approximative de son interlocutrice. Pas quelqu'un de fréquentable en tous cas. Sur son visage, une expression presque amusée, mais fugitive. Elle plissa les yeux et déglutit avec difficultés. Non. Elle ne devait pas faire d'histoire. Sa première priorité était de trouver de l'air.

« Je m'appelle Coralline... »

Et c'était tout. Elle n'évoqua pas son nom de famille qui ne signifiait rien pour elle de toute façon. Elle n'évoqua pas non plus son appartenance à Elament, considéré comme des ennemis pour ceux de la race de cette tête enserpentée et pour finir, elle n'évoqua pas non plus son emploi au sein de Traqueurs Infernaux dont beaucoup de Démons rêvaient de faire leur affaire... découper les têtes de ces maudits chasseurs de prime et les embrocher sur des pics, voilà ce à quoi aspiraient la plupart des démons. Offrir la sienne sur un plateau à cette chose n'était pas une excellente idée. Silence donc, sur ce point. Elle resta prudente, tout simplement prudente. Une chose à la fois. Prochaine étape ?

La tête lui tournait à mesure qu'elle tentait de réfléchir. La fuite lui était impossible tant elle devinait à quel point la vase gênerait sa progression. Et à s'enliser bêtement, il y avait fort à parier qu'elle mourrait plus vite que le temps pour elle de trouver une autre idée stupide.

Ven 5 Sep 2008 - 19:13

Quand la jeune nymphe annonça son prénom, Celenya fit la moue et émis un sifflement. Si elle l'avait souhaité avec un autre de ses bras elle aurait pu mettre est un terme à la vie de sa jeune captive, mais le lieu et l'instant n'était pas propice à ce genre de démonstration de force. Si la démone voulait se faire respecter de ses pairs il lui fallait accomplir un acte de cruauté en public et ainsi insuffler de la peur dans le regard de ses ennemis.

Contre toute attente, elle relâcha la gorge de Coralline et la repoussa violemment sa prisonnière au loin :

*il me faut la garder vivante, je pense que si Apharez m'a jeté la malédiction à laquelle je pense, son maintien en vie est plus important qu'il n'y paraît.*songea-t-elle

La vouivre serpenta vers la jeune fille et la releva tout en esquissant un sourire dès plus hypocrite, et d'une voix très mielleuse :

« eh bien ma chère... Coralline, je pense qu'il sera ingrat de ma part de ne pas te remercier pour avoir brisé la malédiction que cette infâme Apharez, demande moi quelque chose et si cela est en mon pouvoir : j'exaucerai on veut. Prends ton temps avant de me donner ta réponse. »

Tandis que Celenya laissa à Coralline le temps de réfléchir le porta son intention vers un endroit bien précis, ce dernier se trouvait à moins de 10 m de l'îlot.

Jeu 11 Sep 2008 - 19:23

Le souffle court, disons plutôt coupé, Coralline économisait chaque inspiration comme s'il s'était agit de la dernière. Celenya avait sifflé pour toute réponse et la jeune fille se demanda un instant si ce son avait été émit par la bouche même de la créature face à elle ou par l'un de ces reptiles qui s'agitaient sur son crâne. Peu importait en vérité, mais s'obliger à se poser ce genre de question stupide l'aidait à ne pas céder à la panique totale... et puis enfin, de l'air. Brutalement rejetée par sa prédatrice, la petite Nymphe s'échoua plus loin, se heurtant au socle de la statue à s'en écorcher les coudes. Cependant, elle se garda bien d'emettre le moindre commentaire et profita plutôt de sa liberté relative pour reprendre un peu ses esprits.

Les paroles de Celenya sonnèrent comme une menace sournoise. La créature transpirait la fausseté de partout et dissimulait mal ses instincts de cruauté. Lui demander quelque chose semblait faire partie d'un jeu qu'elle venait d'inventer et Coralline n'avait aucune envie ni de jouer, ni d'être le jouet de cette chose reptilienne.

« ... et bien, si je vous demande de me laisser partir, je suppose que vous pourriez le faire... Mais que vous en profiteriez pour me rattraper et me tuer. Alors, je pense que je vais plutôt vous demander de me laisser la vie sauve... »

Nul tremblement dans sa voix. Nulle crainte. Juste une méfiance indicible et cette colère, à nouveau, qui montait en elle et bouillonnait, au bord de la faire sortir de ses gonds. Se montrer arrogante ou méprisante était une mauvaise idée et elle le savait, mais elle sentait sa rage la dévorer lentement et se retenait, poings serrés, en se mordant les lèvres. Elle était à présent tout à fait réveillée, même si la fatigue ralentissait ses raisonnements par ailleurs très immatures.

Mer 17 Sep 2008 - 11:45

Ce lieu, où la vie semblait avoir désertée, était le théâtre d'une pièce les plus étranges. La renaissance d'un monstre grâce à la candeur d'une novice, qui par son sang venait de réveiller un nouvel ennemi pour la cité qu'elle tentait de défendre contre les démons. La démone fixa Coralline d'un air mauvais, mais son attitude changea du tout au tout lorsque la jeune nymphe lui répondit enfin, Celenya claqua sa langue entre ses dents et lui répondit d'un air moqueur :

« Je t'offre le monde, et toi comme une petite égoïste, tu me demandes de te laisser la vie sauve. Eh bien si ton choix est fait, je leur respecterai sois en consciente. »

Alors que la démone tourna le dos à la jeune nymphe, elle s'immobilisa et fit volte-face. Une expression de doute voila la face de la vouivre :

« Dis-moi jeune fille, connaîtrais-tu l'endroit où une telle créature que moi, pourrait trouver ses semblables ? »

Celenya continuait à fixer de façon oppressante Coralline, elle espérait ainsi que l'élève n'oserait pas lui mentir. De toute façon, la vouivre en appellerait aux âmes des défunts pour connaître la vérité dans les propos de la jeune nymphe.

Mer 8 Oct 2008 - 9:35

Coralline se massait doucement le cou, jurant, intérieurement, avoir la peau de cette maudite bestiole informe. Mais lorsque la dite créature se retourna vers elle, la petite Nymphe baissa les yeux de peur qu'on ne lise dans ses pensées sordides. Celenya prétendait lui offrir le monde... mais avoir la vie, n'était-ce pas avoir le monde à sa portée ? Et puis d'ailleurs, qu'est-ce qu'elle pouvait bien en avoir à fiche du monde ?!! Rassemblant ses jambes sous elle, elle se releva lentement, prenant appui sur le socle de pierre froide et crayeuse. Mais de nouveau, la créature s'était tournée vers elle et la questionnait. Coralline devina,, d'après sa toute récente expérience du caractère de Celenya, qu'il valait bien mieux lui répondre sans tenter de faire la maligne... Tout du moins si elle tenait à la vie.

Y tenait-elle ?

Étonnée par la question et – il fallait bien l'admettre – ignorant la réponse, elle tendit un doigt hésitant vers la forêt Darke, en direction de l'Artifice qu'elle venait de quitter. Elle sentit, derrière sa nuque, une sueur froide glisser lentement jusque dans son dos, souvenir désagréable de ce lieu dévorant.

« Je ne connais pas leur repère, non... »

« Et heureusement... » ne put-elle s'empêcher de penser avec une certaine colère mêlée d'un sadisme nouveau. Bien entendu, Celenya et ses serpents ignoraient que la petite Nymphe, aussi faible et ridicule soit-elle, faisait partie de ces chasseurs de prime que l'on nommait les Traqueurs Infernaux... Ceux-là même qui n'avaient pour seule mission que de ramener les têtes des démons ciblés par des contrats... Elle essuya le sang au bord de ses lèvres, s'imaginant revenir à la Planque en tenant la tête de cette sale bestiole arrogante par les cheveux... ou plutôt par les serpents...

« ... mais il y a un endroit bizarre là-bas, c'est un... ce sont deux... démons qui m'y ont emmenée. Je ne sais pas trop si c'est un repaire, mais c'est tout ce que je connais d'assez glauque pour... »

Elle s'interrompit. « D'assez glauque pour ceux de votre espèce. » pensait-elle, mais elle se garda bien de finir sa phrase. De toute façon, Celenya avait sans-doute compris et, si tel n'était pas le cas, elle s'en moquait de tout façon éperdument ! Une dernière fois, elle jeta un coup d'œil vers l'Informe, la détaillant des pieds à la tête, se jurant de revenir pour avoir sa peau. Comme une photographie, elle conserva dans un coin de son esprit l'image de cette nouvelle victime de sa haine démesurée... Puis elle recula de quelques pas, méfiante quant à la promesse de la démone au sujet de sa vie. La lui laisserait-elle réellement sauve ? Apparemment, oui.

Épuisée, la jeune fille tourna résolument le dos à ce tertre curieux au milieu d'un Marais puant et décidément peu fréquentable. Lentement, ses pas fatigués la portèrent plus loin. Cette fois, elle n'était plus entravée dans sa marche par la vase épaisse et sournoise. Des larmes de rage roulaient silencieusement sur ses joues d'enfant : marcher sur l'eau... comme elle avait marché sur la neige il y avait quelques heures... Comment n'y avait-elle pas pensé plus tôt ? Comment pouvait-elle être à ce point idiote ? Elle effleurait la surface visqueuse des flaques verdâtres, s'éloignant résolument, l'esprit vide de toute émotion...

Mais ses pas la guidaient loin, bien loin de la cité d'Elament, dans une direction tout à fait opposée à ce supposé havre de paix.

[HS] Coralline quitte donc Elament. Désolée, je l'ai fait un peu à l'arrache mais je ne voulais pas laisser de rp en cours [HS]

Sam 11 Oct 2008 - 0:04

Celenya regarda la forêt au loin, du moins elle fixa l'endroit que Coralline lui avait désigné. Elle tenta de voir au travers des kilometres qui la séparait de son objectif. Puis revenant a la réalité, elle fit volte face pour concentrer son attention sur la jeune nymphe. Quelle ne fut pas sa surprise quand elle vit Coralline qui lui tournait le dos et qui se dirigeait vers un horizon, la démone claqua avec sa perfide langue entre ses dents:

"Sombre sotte, comment oses-tu me tourner le dos ainsi?"

Accompagnant les gestes à la parole, elle fit la forme d'un cercle avec ses mains (les 6, biensur) et semblait visé un endroit sur le sol proche d'elle. Quelques instants plus tard, une main jaillit du sol envouté. Elle était d'une apparence dégoutante et d'une décomposition bien avancée.

Alors que la goule continuait de sortir de terre, Celenya leva un bras, comme dire à la goule de cesser sa progression.

*Bof! A quoi bon la sacrifier maintenant et gacher tant d'energie pour une si jeune fille*songea t'elle.

Elle détourna le regard de la Nymphe et fixa son attention sur la goule qui la regardais avec un air intérogateur.

"N'aie pas peur ma jeune amie -dit Celenya en s'adressant à la créature difforme- Je pense que je ne t'ai pas fait venir pour rien. A présent: Parle!! Dis moi ou se trouve le repaire des forces des ténèbres dans cette contrée."

La goule articula quelque chose mais aucun son ne sortait, apparament Celenya devait comprendre car quand la goule eut fini son discours muet, la démone le renvoya vers les abimes d'un revers sec de la main.

"Ainsi donc un palais se cache non loin d'ici et le trône reste vacant...Parfait!"

Comme aspiré par l'obscurité ambiante, la démone disparut au moment meme où la lune se cachait derrière l'ombre noir d'un quelqueconque nuage...

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