Mais...qui suis je?

Plic, Ploc…
Des gouttes tombent du ciel… De la pluie ? Non, c’est seulement l’humidité des caves, celles de Finduilas Sùrion sont réputé pour les ténèbres que l’on trouve en leur antre, mais aussi pour les individus souvent douteux que l’on peu croiser dans ses nombreux dédales.

Peut de gens savent de quand date ces roches, ni même les nombreux tunnels, certains creusés par la main d’Hommes. Hommes ? Ce mot n’a pas ici la même signification que chez les humains, ces créatures futiles, qui ne sont qu’au final que des insectes. Leur vie est si courte, qu’elle ressemble à un vague rêve, sans grand espoir, mais aussi sans craintes.

L’éternité est différente.

Un ange, cette créature réputée si pure, vit éternellement, du moins d’un point de vue de mortel ; mais ce n’est guère mieux. Qui donc a envie de voir le monde naître, puis tomber sous nos yeux ? Qui désire admirer le déclin des races, et a suprématie de la vilenie, corruption et autres enchantements néfastes ? Personne ne mérite le châtiment de vivre aussi longtemps, personne…
Et les anges ? Etaient ils si cruels ou insipides que l’on les force à voir tout cela ? Pourtant, on disait ces créatures pures, blanches, immaculées.
Mais dans la ville d’Elament, plus précisément dans ces grottes ci, un ange est en train de se corrompre…
Qui a dit que les Anges ne souffraient pas du mal ? Pourtant, si il existe une caste appelée Puissance, que ce soit contre le mal ou non, ce sont des guerriers qui tuent ! Tuent et assassines, sans la moindre peine, mais les démons s’en chargeront si ils ne le font pas, sans aucune pitié non plus.
Vague retour à la chaîne alimentaire…

Plic. Ploc…
Les bruits de pas d’Althys étaient silencieux, précis, mais quasi surréels, elle avait un mal fou à tenir debout, sa simple arrivée ici était un miracle, elle ne se souvenait pas s’être habillée, et pourtant elle était vêtue de son habituelle robe blanche et avait enfilé ses bottes noires, sans laisser quelconque trace dans sa mémoire. Les deniers jours étaient pour elle comme un gouffre sans fond, elle ne voyait qu’un trou noir, insondable et mystérieux.
Mais tout cela était à cause de Lui. Cet être si pernicieux, qui avait rendu de sa vie un enfer. Elle était atteinte de ce que les communs appelaient le germe, une maladie qui affectait en particulier les anges, mais les anges faibles avec des cœurs lourds de doutes. Althys faisait partit de ceux ci, elle n’avait plus confiance en Otulin immense citadelle angélique qui était leur capitale, leur cité mère. Elle avait été bannie ! Provisoirement, jusqu'à ce que le « problème s’arrange ». Quel problème ? Elle allait bien avant, mais ce Germe lui avait développé une double personnalité maléfique, et qui essayait de la détruire intérieurement, jusqu'à ce qu’elle perde toute son humanité. Elle ne pouvait pas lutter, elle ne savait pas comment, aucun remède n’existait à cette maladie. La plupart se tuaient, certains rejoignaient le rang des démons. Et elle, quelle était son destin ?

Chancelante, mais debout néanmoins, elle avançait, sa vision était floue, l’Autre avait prit le contrôle de son corps durant ces derniers jours, et, bien qu’elle voyait, intérieurement peut être, tout ce qu’elle faisait, elle n’en était pas pleinement consciente, et n’avait aucun pouvoir de l’arrêter. Et dire qu’il s’agit la de son propre corps. Est ce une maladie psychologique ? Est elle folle à lier ? Où est ce vraiment quelque chose qui l’habite ?

Au bout de quelques minutes de marche, elle s’arrêta à un cul de sac. Elle s’adossa à un mur pour reprendre son souffle, en sueur, elle n’avait pourtant pas beaucoup marché, mais il lui semblait qu’elle dormait à peine. Elle entendit le tintement du métal dans son dos. Depuis quand avait elle son épée ? Elle ne se souvenait pas no plus l’avoir prise.

Le mur en face d’elle était trempé d’eau, sale, mais suffisante pour lui rafraîchir la nuque. Avec l’obscurité, elle distinguait son reflet dan le rideau de liquide clair.

« Mais…qui suis je ? »

Murmura elle à elle même.

Puis, elle donna un violent coup de poing dans son reflet, frappant en réalité la roche dure et coupante qui se situait derrière.

Des bruits, oui, des pas. Quelqu’un se rapprochait, c’était de plus en plus distinct. Mais qui était-ce ? Un simple animal ? Quelqu’un sans conscience, car il ne doit pas connaître la peur. Mais les pas étaient hésitants. Cette personne était elle perdue ? Peu probable par ici…Tout à coup, les pas se stoppèrent nets à une distance très faible d’Althys. Il y avait quelqu’un derrière elle.

Elle se retourna brusquement.

Une jeune fille se tenait à environ un mètre, la main sur la roche. Son visage était peu familier à l’ange, mais elle savait pourtant qu’elle l’avait aperçue quelque part. la citée n’est pas si grande, et Elament tellement perdue que cela semblait improbable qu’Althys ne l’aient pas vue au moins une fois dans sa vie. A l’école ? C’était déjà plus proche d’une possible vérité.
Althys observa quelques instants la jeune fille, ses yeux noirs la dévisageant d’un air moins qu’encourageant. La jeune fille commença une phrase, hésita, puis se tu. Les yeux d’Althys rétrécirent. La jeune fille avait l’air gentille, un peu trop pour qu’Althys l’apprécie. Les gens gentils lui apparaissaient bien pitoyables. Ils étaient sans cesse menacés par des gens comme elle, qui les rejetaient de toute leur force ou les accaparaient tellement que cela leur bouffait leur oxygène. L’ange avait été comme cela, autrefois. Elle supportait les malheurs sans broncher, même avec le sourire. Le sourire… Etait elle encore capable de sourire ? Elle ne savait plus, elle ne pouvait plus…Tout se brouillait dans sa tête pour devenir néant. Avait elle existée ? Qui était elle ? N’était ce pas juste une illusion ? Si seulement elle pouvait trouver une réponse. Que quelqu’un l’aide, par Merlin ! Pourtant, elle se retrouvait seule, à nouveau, et comme toujours.

Finalement, peut être que ses ailes d’ange, ne lui avaient pas été données par hasard.

La vision d’Althys, fixe un instant, se mit à se brouiller. Elle était comme parasitée. Ses yeux voyaient la jeune fille, puis tout devenait noir, pour redevenir normal la seconde d’après. Althys mit sa main sur son œil, comme pour tenter de stopper la réaction. Du sang coula sur ses paupières. Du sang ? Mais d’où venait il ? Depuis quand c’était elle blessée la main ? Et où était elle ? Comment était elle arrivée là ?

Etrangement, sans qu’elle ne comprenne comment ni pourquoi, la jeune fille en face tomba à genoux. Elle en avait vaguement conscience, et en même temps elle ne sentait plus rien. Sa vision sautait dans tout les sens, elle ne voyait qu’une fois sur deux, c’était insupportable pour la tête comme pour le cœur. Elle savait pourtant ce qui se passait. C’était sûrement cette « chose », cet « autre » qui l’habitait. Et bien quoi, comme un vulgaire animal, il serait attiré par la vue du sang ? Par cette inconnue ? Althys ne savait même pas comment elle réussissait à réfléchir dans ce chaos qui avait semblé envahir son âme.

Sans trop savoir comment, elle reprit suffisamment ses esprits pour se mettre face à la jeune fille, son regard la questionnant sur son malaise. Qu’avait elle ? Pouvait elle l’aider ? Malheureusement, n’étant pas capable de s’aider soi-même…