Exploration [ libre ]

Dim 2 Sep 2007 - 22:11

Cela faisait plusieurs nuits qu'Elament avait gagné. Plusieurs jours au ciel gris et au sol trempé que Layna était morte. Que les démons étaient partis, et que la vie continuait. Mais pour commencer, il vaudrait raconter le passé :

** Il faisait froid ce jour-là. La neige était tombée peu de temps auparavant, et le sol était recouvert d'une couverture blanche, salie par les va-et-vient des commerçants, des habitants, et des élèves. Petite Lapine était arrivée il y a peu, conduite par une gentille Deux-Jambes du nom de Sanchara, et elle avait décider d'explorer cet immense terrier, ce dédale de ruelles. Bien mal lui en pris, car rapidement, elle se perdit et se retrouva dans une espèce de parc. Elle avançait par petits bonds dans la neige, à quatres pattes. Elle sautait d'un trou à l'autre, s'emerveillant des flocons, jouant avec le froid. Son pelage blanc la protégeait de la morsure du froid, et elle riait aux éclats. Malheureusement, ce jour était celui de la guerre.

** Laora s'était stopée d'un coup, et avait dressé ses grandes oreilles. Au loin, elle entendait des voix, elle n'arrivait à comprendre tout ce qu'elles disaient, mais elle s'arrêta sur certains mots, qui étaient souvent répétés : mort, sang, adversaire, bataille, guerre, arme, etc. Mais celui qui semblait effrayer le plus la foule au loin était celui-ci : Démon. Laora imaginait ce mot avec une majuscule, tant il était dit avec force et energie, bien qu'elle en ignorait le sens. Alors, la foule se disperssa. Ils allaient à l'Est, à l'Ouest, au Nord ou au Sud, certains encore, surtout les femmes et les enfants, se rendaient dans le centre de la Cité. Mais Petite Lapine ne comprit pas ce qui se passait. Une peur indescriptible l'avait envahie. Derrière les murailles, elle percevait d'etranges sons, des rires, des cris sauvages, des paroles lancées avec rage, des pas qui se rapprochaient. Son petit battit plus vite, tapant contre ses côtes, il lui sembla qu'il allait éclater. Alors elle détala. Elle s'élança à travers la neige, petite forme d'un blanc pur dans cette neige sale.

Laora s'était arrêtée au pied d'un arbre inconnu, grand, fin, son tronc était depourvu de branches, mais il paraissait robuste, et à l'extrémité de l'arbre de longues et grandes feuilles partaient dans toutes les directions. C'était un palmier, mais cela, elle l'ignorait. La présence de cette arbre montrait qu'elle se trouvait près du lac Yuta. De la plage, en ce moment boueuse de neige et de sable. Alors, l'hybride fit ce qu'on lui avait appris : elle creusa un terrier pour se réfugier. Et elle creusa, creusa et creusa, jusqu'à pouvoir se tenir accroupie dans sa cavitée souterraine. Laora se sentait à l'abri dans cet espace exigü, loin de la surface et de ses dangers. Ainsi, Laora resta dans son terrier, sortant de temps en temps boire, manger quelques feuilles, dormant souvent, pareille à un ours qui hiberne, ecoutant. Et ce qu'elle entendait lui faisait peur : des cris, des hurlements, des bruits aigüs, secs et violents, de longues plaintes d'agonisants qui lui donnaient des frissons. Ses sons, c'étaient ceux de la bataille qu'était en train de livrer les Habitants d'Elament contre les démons d'Apharez. **

Presque une semaine plus tard, Laora sortit. Elle n'entendait plus aucun bruit, un silence et un calme lugubre flottaient dans l'air, et une pluie battante lavait la Cité d'Elament du sang et de la mort. Petite Lapine se retrouva complétement trempée. Ses oreilles pendaient contre son visage, ses cheveux et sa robe de lin blanc collaient contre son pelage couleur de lait. Elle avançait lentement, et elle ne souriait plus. Il n'y avait plus de neige, il y avait de la boue. Marron, visuqueuse, colante, sale. Ses longs membres fins et blanc s'enfonçaient dedans et ressortaient sales et poisseux. Alors la pluie nettoyait quelque peu la boue, mais il fallait toujours qu'elle glisse à nouveau sa patte dans la vase.

Et soudain elle s'arrêta, releva son visage ruisselant, et admira l'étendue d'eau devant ses yeux. Ce n'était le spectacle habituel d'une plage baignée de soleil, plutôt une eau sombre, que la pluie mittraillait de ses jets gelés. A chaque vaguelette, le lac engloutissait la bourbe, et celle-ci se reformait de plus belle. Laora s'approcha du lac. Elle trempa une patte dans l'eau, et la laissa longtemps dans cette eau sombre et froide. Puis, elle s'avança, elle entra dans le lac, elle ne savait pas nager, mais surtout, elle ne pensait pas que le lac pouvait être si profond. Alors elle s'avançait, à quattres pattes. Bientôt, elle ne trouva plus de sable sous ses pattes avants, elle prit peur. Elle remuait dans tout les sens, battant des pattes, la pluie la battait, elle avait l'impression que le déluge la forçait à s'immerger ! Laora but la tasse, elle toussa, tentant de garder la tête au-dessus de l'eau en battant des pattes arrières et avants. Elle criait, mais sa petite voix fluette et ses plaintes de lapines ne portaient pas très loin.

Est-ce qu'une âme secourable viendrait sauver ce pauvre petit être en detresse ? Ou Laora se noyera-t-elle dans son innocence et dans son ignorance ?

Mar 11 Sep 2007 - 19:57

(Je peux m'incruster ?)

La nuit était passée vite en la ténébreuse compagnie du vampire, et Kaomi venait à peine de quitter la tour à sa suite, pour venir trainer vers le le lac Yuta.
En réalité, elle venait y chercher quelque chose, mais dans son vol le plus régulier elle fut surprise par une pluie qui se fit violence, puissance mais ... Agréable fraicheur en même temps.

La jeune fille se laissa doucement tomber sur les berges du lac, et ébourrifa ses plumes pour les débarrasser des gouttelettes. Elle les fit disparaitre, et commença à marcher sur le rythme d'une promenade. Le ciel sombre ne tarderait pas à s'éclaircir, mais pour le moment la jeune fille ne voyait quasiment rien sur le sol. Elle chercher des yeux une masse sombre et informe, un vêtement qu'elle imaginait noir.

L'eau n'était pas calme comme à son habitude, mais le crépitement de la pluie lui donnait l'impression de chanter et danser gracieusement. Seulement, il n'y avait pas que cela, une étrange pressentiment s'empara de la jeune ange tandis que parmi le bruit des gouttes qui s'échouaient sur la surface du lac, un autre bruit s'était élevé et ne présageait rien de bon.
Kaomi ne détestait pas forcément l'eau, mais la perspective de s'en imprégnier par la nuit et la pluie glacée qui régnait ne l'enchantait pas. Elle n'eut pourtant pas le loisir d'hésiter plus longtemps. Une chose se noyait dans l'eau, blanche, petite, en danger. L'Igni serra les dents et pénétra dans le lac. L'eau l'assaillait de toute part et ralentissait ses mouvements tandis que le froid l'engourdissait au point de la figer. Ses lèvres devinrent bleu et sa peau d'une pâleur à rendre jaloux les enfants de la nuit. Arriva un moment où ses pieds ne sentirent plus le sable rassurant, alors elle se mit à nager le plus vite qu'elle pouvait pour rejoindre l'individu.
Elle tenta de l'attraper comme si ça avait été un humain, et attrapa un bras poilu et une fine hanche recouverte d'un tissu doux entre ses mains. La personne se débattait encore et Kaomi avait trop froid pour parler. Elle nagea dans le sens opposé sans lâcher le bras et la hanche qu'elle tenait étroitement, puis après un combat acharné avec le courant elle arriva au niveau de la berge.

* J'y suis .... J'ai froid ... *

Un instant plus tard, elle se trouvait avec la jeune hybride et les avait entouré d'un des feux les plus antinaturels, d'une couleur bleuie mais qui réchauffait agréablement.

Kaomi tremblait et regardait fixement la petite fille de ses yeux mauves. Elle attendit une réaction quelconque de sa part, un signe de vie.
Rapprochant ses genous contre elle, elle colla ses lèvres à sa peau et souffla de l'air tiède.

* Mais qu'est ce qu'il lui a prit ? C'est encore une enfant, je crois ?! *

Dim 23 Sep 2007 - 21:33

Elle sentait une chaude létargie s'emparer d'elle. Elle ne ressentait plus le froid contre sa peau fine et délicate, elle sentait à peine l'eau autour d'elle. Ses yeux commençaient à se fermer, sans qu'elle sache pourquoi.
Elle était... Bien.

Une voix lui susurrait à l'oreille des mots doux...
Fait de beaux rêves...
Dort bien...
Laora.

Cette douce voix l'emportait vers les songes éternels. Et Petite Lapine se laissait faire, sans opposer la moindre resistance... Après tout, pourquoi se battre, quand on ne connaît pas l'ennemi ?...

Chut... Endors-toi.
Do... Aïe !

Quelque chose, quelqu'un, une poigne de fer s'était refermée sur son bras fragile, et sa hanche fine. Laora rouvrit les yeux, et commença à se debattre furieusement. Là, elle vit l'eau, noire, glaciale. Puis elle vit le ciel, noir, et qui deversait sa pluie impitoyable. Enfin, une forme floue, qui sa battait contre le courant et la tirait pour la ramener sur le rivage. L'ombre était maigre. Mais elle était forte. Ses cheveux couleurs de nuit suivaient ses mouvements. Laora avait mal maintenant. L'étau autour de son bras et de sa hanche s'était encore resséré. Ses yeux s'embuèrent, et bientôt elle pleura. Elle geignit. Cependant, elle ne cria pas. L'eau lui arrachait ses cris, ses larmes, et son souffle.

Laora avait fini par se laissé faire. Docile, l'hybride s'était laissé traîner jusqu'au rivage. Petite Lapine pleurait encore, mais la pluie et le froid se mêlant à ses larmes, elle finit par se calmer lentement. Son petit coeur battait furieusement contre ses côtes, lui arrachant une légère grimace à chaque battement. Ses oreilles étaient plaquées de part et d'autre de son visage, ses cheveux étaient collés à ses vêtements, qui eux-mêmes étaient plaqués contre son pelage... Lui-même ruisselant. Elle avait ramené ses longues jambes contre sa poitrine, et les entouraient de ses bras maigrelets, cherchant à transmettre le peu de chaleur que'emettait son coeur à ses membres engourdis.

Alors, la forme sombre de toute à l'heure se révéla : c'était une Deux-Jambes jeune, aux cheveux foncés, assez frêle. Mais c'était tout ce qu'elle pouvait deviné avec la faible lumière que dispensé ce... Oh ! une Chose-Chaude-et-Brillante ! Laora n'en avait plus vu depuis la mort du Deux-Jambes aux longues oreilles qui l'avait secourue. Elle se souvenait que grâce à cette chose, elle pouvait se rechauffait, et qu'en plus, elle pouvait eclairer les recoins sombres de la cabane.Mais... La Chose était rougoyante, orangée, d'habitude. Elle progetait des ombres etranges et effrayantes... Cette Chose-là était foncée, plus clair que les cheveux de sa sauveuse, mais pas suffisament pour eclairer les alentours. En revanche, elle rechauffait tant Laora, qu'elle décida de se rapprochait de la Chose bleue. Elle ne pleurait plus, elle souriait, et ragardait le feu avec un mélange de stupéfaction ( de fait, elle n'avait pas vu la Deux-Jambes l'allumer... Mystère... ) et de plaisir immense à se trouver là, sous la pluie, devant un feu bleue et une inconnue.

Alors que ses yeux pétillaient à nouveaux des douceurs sucrées de l'enfance, Laora releva la tête ( sans pour autant reussir à redresser ses oreilles, la pluie les maintenant fermement contre son visage ), et regarda la jeune Deux-Jambes. Petite Lapine se mit à quatres pattes, et, contournant la Chose, elle s'approcha de la Deux-Jambes. Elle la regarda avec toute l'innocence de son enfance, et lui dit, avec une voix légèrement grelotante :

" Zentille Deux-Jambes m'a sauvée ! Soeur ? "

Alors Laora sauta presque sur la Deux-Jambes et caressa de sa joue duveteuse le visage nu de la Deux-jambes, la renversant pratiquement dans le sable boueux !...

Une enfant reste une enfant.

Dim 23 Sep 2007 - 22:40

Kaomi avait finit par fermer ses yeux. Elle se réchauffait lentement auprès de ses flammes ternes, empreintes de tristesse. Les tremblements qui agitaient son corps avaient cessé, maintenant elle se sentait agréablement réchauffée, malgré la pluie qui continuait de marbrer ses longs cheveux noirs.
Elle ne consentit à relever la tête que lorsqu'elle vit la personne qu'elle venait de sauver des eaux bouger. Ce fut alors qu'elle pu la détailler un peu plus précisémment; il s'agissait d'une petite fille, poilue avec des longues oreilles blanches, les yeux écarquillés de l'âge où on découvre encore ce qui nous entoure et ... Accessoirement vivante !

* Ca faisait longtemps que je n'avais pas cotoyer quelqu'un de vivant moi ! *

Pensa l'ange avec sarcasme. Se rendant compte que la pluie frappait également l'espèce de lapine qu'elle avait devant elle, Kaomi fit apparaitre ses ailes ébènes et en tendit une au-dessus d'eux. L'épais plumage arrêtait les gouttes les plus grosses, mais alors que la jeune fille reporta son attention sur l'enfant, celle-ci lui fit faire un bond en arrière ...
Elle s'était rapproché sacrément rapidement, et lui avait dit un truc qui mit quelques secondes avant de monter au cerveau. Tandis que Kaomi essayait encore de déchiffrer ce que la lapine lui avait baragouiner, cette dernière lui sauta au cou sans retenue.
Elle était légère, toute frêle et l'Igni eut des remords de l'avoir serrée si fort tout à l'heure, dans le courant violent du lac déchaîné. Tombant à la renverse, la jeune fille sentit sous les os de sa colone vertébrale quelque chose de mou la retenir, mou et trempé et ...

" Aïe ! "

Piquant !
Elle prit la lapine entre ses mains et la reposa face à elle, en se redressant, puis chercha à tâton derrière elle ce qui l'avait retenue ... Un animal ? Quelqu'un ?
Rien de cela, il s'agissait d'un vêtement, noir, qui avait prit la pluie et la boue. Quelque chose de lourd y était accroché, une broche apparement, qui avait dû laisser une belle marque dans son dos car Kaomi en avait encore mal.

Jurant contre l'imbécile qui avait oublié ce truc ici, elle la posa à côté d'elle et reporta son attention sur l'enfant.
Se souvenant des paroles qu'elle avait essayé de lui transmettre, Kaomi tenta une réponse en souriant faiblement.

" Euh ... Oui, je t'ai sauvé !
Moi c'est Kaomi "

* J'espère que c'est pas trop dur à prononcer ... *

" Ca va mieux maintenant ? "

Kaomi posa une main amicale sur l'épaule de la petite lapine, ayant l'air sincère quand elle s'inquiétait de son état.
Elle s'occuperait après de savoir qui elle était, et ce qu'elle faisait ici. Etait-elle seule ?
Il valait mieux aussi se réfugier quelque part, peut-être en ville. Il pleuvrait sûrement toute la nuit ...

Jeu 27 Sep 2007 - 21:30

Kaomi l'avait presque soulevée et l'avait posée devant elle, puis elle s'était redressée, et avait semblé chercher quelque chose dans son dos... Aussi, elle paraissait avoir mal. Laora inclina sa tête sur le côté. "Avoir mal"... "Mal"... Une fois, lorsqu'elle était encore avec sa famille de lapin, elle se souvient que de sa patte avait coulé un etrange liquide... La Chose-Chaude-et-Sombre... Ce jour-là, elle avait eu "mal"... La même que sur... sa famille à l'époque. D'ailleurs elle ne comprenait toujours pas pourquoi l'elfe l'avait emmenée, lorsqu'elle avait reniflé sa famille pour les réveiller, ils sentaient encore la vie...

Kaomi avait fini par poser une... chose noir et boueuse. Un vêtement sans doute, mais il semblait lourd. Très lourd. Alors qu'elle le posait par terre, Laora s'en approcha et vit une petite chose brillante. Petite Lapine souleva l'habit sale pour mieux voir cet objet : C'était... étrange. Cet objet ressemblait à une pleine lune; blanc, brillant, rond. Une perle. Avec une sorte de pique pour l'accrocher aux vêtements. Laora attrapa le bijoux et le retourna, le tourna, l'observa, dans tout les sens avec ses petites mains sales, jusqu'à ce qu'elle se pique ! Foudroyée, Petite jeta la broche et retourna près de la Deux-Jambes. Elle regarda sa patte : un minuscule point rouge naissait entre les poils blancs de son pelage. Laora renifla la goutellette, l'observa, la renifla à nouveau; et l'odeur de cette tâche lui rappela...

*La terre partout. Le terrier bouché. Sa mère, son père, ses frères et ses soeurs autour d'elle, mais immobile, et plein de la Chose-Chaude-et-Sombre... Elle renifle : ils sentent la vie, mais ne bougent plus. La terre partout... Il faut sortir... Plus d"air... Mam...*

La Deux-Jambes parla, sortant Laora de son cauchemard.

"Kao... Mi ? Kaomi ! Zolie nom. Moi, ze suis Laora !"

Bien sûr, Laora n'en avait aucune idée, mais l'elfe qui l'avait receuillie ne l'avait pas appelée "Laora" pour des prunes : en elfique, cela signifiait Petite Lapine.

Kaomi posa sa main chaude sur sa frêle épaule, et parla à nouveau. Pfiou... Ce langage était vraiment étrange décidement pour la petite Laora : une intonnation pour les questions ?! Elle avait toujours du mal avec ça, car dans son langage maternel, assez rudimentaire, pour poser une question, il suffisait d'incliner sa tête : simple, clair, précis. Cependant, Petite Lapine comprenait de mieux en mieux ce langage et saisit le sens de la question.

"Oui ! Merchi ! Avant, ze m'étais cachée, et il y avait des bruits ! Des zens qui criaient. Ze suis restée cachée longtemps dans mon trou, et puis silence... Alors ze suis sortie, et ..." Laora s'interrompit et reflechit "L'ô ? L'o..." Elle s'arrêta de nouveau, et repéta plusieurs fois le même son pour se faire comprendre... Vraiment, cette langue était très difficile ! "L'eau ! Oui voilà, l'eau là, bien fraîche pour me laver ! Et puis, z'ai eu chaud, puis Kaomi m'a sauvée ! Kaomi soeur de Laora !"

Toute à sa joie, Laora ria, decouvrant ses deux grandes dents de devant, pour elle, puisque Kaomi l'avait sauvée, c'était une amie. Mais le sens d'"ami" n'existait pas vraiment chez les lapins, elle pensait plutôt à soeur ou frère. Avant, elle avait plein de frères et soeurs, et depuis l'attaque de la bête sauvage, elle ne les avait plus revus. Cependant, elle voulait toujours avoir une grande famille, alors sa deuxième victime n'avait qu'à bien se tenir : l'esprit candide de Laora commençait déjà à l'inscrire dans le registre "Frères & Soeurs"...

Mar 2 Oct 2007 - 14:50

L'ange se frictionna les épaules en se rapprochant un peu tandis que Laora articulait son prénom et lui apprenait le sien. A l'oreille, la jeune fille devina une intonation elfique, quoiqu'il en soit et bien que ne sachant pas la signification, elle trouvait ça très jolie. Elle préféra éviter de lui poser la question de peur de se la voir retournée, il n'était pas très rassurant de savoir qu'on avait en face de soi quelqu'un de dénomée par les caractères du "démon" et du "feu".
La petite lapine était attendrissante, tellement innoncente que c'est était touchant. Quand elle raconta brièvement les mésaventures qui lui étaient arrivées depuis aujourd'hui, Kaomi eut un pincement au coeur... Bien malgré elle, Laora avait dû se retrouvée juste sous le champ de la bataille d'Elament, ou du moins pas loin car elle devait avoir l'ouïe très fine.

Maintenant, il était plus facile de comprendre pourquoi elle avait voulu affronter le lac dans par de telles intempéries. Surement que la petite fille ne s'était pas rendu compte du danger que représentaient ces eaux déchaînées.
Avec un soupir de soulament tardif, l'Igni répondit.

" Je suis contente d'être arrivée à temps ... Laora-nee san.
Ca doit te paraitre normal mais ça me fait bizarre d'être appelée "soeur" tout d'un coup. Enfin, ça me fait plaisir ! "

La jeune femme attrapa la lourde cape à la broche piquante et se mit à genou. En repliant le vêtement sur lui-même elle ajouta à l'adresse de la petite lapine.

" Si tu veux te laver et passer une bonne nuit, je vais t'emmener à l'école. Là-bas il n'y a aucune raison qu'ils te refusent, et je dors moi-même dans leur dortoir donc je ne peux t'héberger nulle part ... As-tu déjà été à Elament ? "

Jeu 4 Oct 2007 - 21:02

Parfois, les Deux-Jambes soufflaient très fort, ça voulait dire deux choses : soit qu'il étaient très contents, soit qu'ils étaient déçus. De temps en temps, Laora trouvait que, finalement, le langage plutôt physique des lapins se rapprochait de cette langue difficile. Certains gestes avaient des significations. Le rire, le sourire, les pleurs, ou des cris pour ne citer que les plus simples, sont de parfaits exemples. Quand Petite Lapine était encore avec sa famille, c'était plutôt : secouer la tête, remuer le nez, baisser les oreilles, ou un petit gemissement. C'était assez rassurant de savoir cela, de pouvoir rapprocher ces deux langues.

Après que Kaomi ait parlé, Laora remua d'abord le nez, puis un sourire se forma sur son visage blanc, et enfin, elle ria. Laora...-nee san ?! Non, non, Kaomi n'avait pas du comprendre son nom...

"Ahahah ! Drôle Kaomi... Pourquoa Laora est Laora-nee san ?" Toujours avec un grand sourir aux lèvres, Petite Lapine poursuivit : " Soeur c'est bizarre ? Alors... Amie ? Amie Kaomi ! Kaomi amie ? "

Dans sa joie, Laora parlait vite, et mal. Un verbe ? Pourquoi donc ! Quel intêret ? Chez les lapins, chaque chose avait un nom, on le disait, on savait quel était son sens. Décidement, cette langue était difficile. Malgré l'aide de l'elfe, son niveau valait toujours celui d'une fillette de 4 ans.

Elament... Minute de reflexion intense.
Porte...
Chateau...
Ruelles...
Maison de Sanchara...
....
Bingo !

" Oui oui ! " Laora sautillait sur place, à quatre pattes. " Zentille Zanchara emmener à Elament. Mais ze l'aie perdue... Elament... Grand, très grand village. ... Hum, é-cô-le ? Dôr-to-ar ? C'est quoa ?"

Jamais elle n'avait mis les pieds dans une école... et elle en savait autant sur les dortoirs que sur les écoles. Comme à son habitude lorsqu'elle reflechissait, Laora inclina sa tête de côté, les yeux grands ouverts. Elle avait tant de choses à découvrir... Maintenant qu'une paix relative s'était installée sur la Cité, elle pourrait s'épanouir en toute liberté... Ses beaux yeux verts pâles se confondaient presque dans son pelage humide, ses pattes étaient boueuses, et sa petite queue aussi. D'ailleurs, elle remua ce petit appendice cotonneux qui commançait à la gretter. Elle essaya à nouveau de redresser ses oreilles... Râter, la pluie et l'eau les plaquaient contre son visage, et les "muscles" ( si l'on peut les appeler ainsi, étant donné leur force ) de ses oreilles étaient bien trop faibles. Elle ne poussa pas de soupirs, Laora remua mollement son nez en signe de mécontentement... Encore un rapprochement entre les deux langages.

Dim 7 Oct 2007 - 19:09

La piqûre des gouttes de pluie qui tombaient sans cesse, par période plus ou moins fortes, commençait à taper sur le système de l'Igni qui maintenait animés ses flammes magiques. Celles-ci prenaient lentement la teinte chaude orangée qui était la leur à l'état naturel, au fur et à mesure que la compagnie de la petite lapine redonnait à l'ange un factice bonheur temporaire.
La jeune fille lissait distraitement la cape noire du plat de ses mains artificiellement réchauffée pour la sécher: un rire cristallin illumina son visage alors que Laora demandait avec surprise pourquoi rajouter un suffixe, qui devait lui paraitre compètement inutile, à la suite de son nom déjà si joli. Kaomi répondit en essayant de ne pas donner trop de détails pour ne pas entrer dans une longue polémique sur les variétés de la langue humaine et pour ne pas embrouiller le jeune esprit de la petite lapine qui tentait avec succès de dialoguer dans son langage.

" Nee-san peut simplement vouloir dire soeur. C'est un autre mot, une autre traduction humaine pour ça.
"Amie !!" Oui, cela choque moins que tu sois amie de Kaomi ! D'accord, Kaomi amie de Laora ! "

Amusée de parler sans construire les phrases, l'ange se laissait prendre au jeu enfantin, rassurée par tant d'innoncence.
Elle se sentait encore malheureuse pour les souffrances de la petite lapine, qui ne laissait rien paraitre ... Mais de ce qu'elle avait compris, à l'égard de la récente guerre, et au vu de sa solitude, ses soupçons ne devaient pas être loin de la vérité. La perte de ceux qu'on aiment, de son cocon protecteur face à l'inconnu et le danger ... Elle-même elle dormait encore, enfermée dans son esprit sckyzophrène au moment où tout cela s'était déroulé. Ah, en y repensant avec nostalgie, elle était bien dans ses rêves qu'elle croyait éternels.

Il ne fallait pas penser à ça maintenant, le plus important était de redonner une vie facile à la jeune enfant qu'elle avait prit sous son aile, jusqu'à pouvoir la placer sous la protection de quelqu'un de plus responsable. Qui d'autre que Ruby pour assumer une telle tâche, et la bâtisse d'Elament qui accueillait en son sein les magiciens des éléments qui méritaient l'enseignement ?

Kaomi se leva, le vêtement noir qu'elle avait trouvé et dont elle était persuadée que c'était l'objet qu'elle était venu cherché était désormais sec. Elle s'en couvrit, attachant avec précaution la broche d'argent autour de son cou. Ses ailes dissimulés ne froissaient pas la cape qui l'entouraient de chaleur, et tombaient de traînaient de quelques centimètres sur le sol, de sorte que la jeune fille était obligée de la soulever un peu devant ses pieds.

" Zanchara dis-tu ? Je ne connais pas cette personne, mais nous passerons par le village pour aller jusqu'à l'école et peut-être te souviendras-tu de sa maison ?
Une école c'est un endroit où il y a pleins de gens qui apprennent des choses. A Elament, on apprend essentiellement la magie. Et les dortoirs ... Sont des sortes d'endroits clos où on peut dormir ... "

Depuis le départ de sa "soeur", Hikari Natsuko ... Kaomi s'était retrouvée seule dans celui qu'elle occupait, et s'y retrouver maintenant lui laissait encore un sentiment pesant de solitude infinie.

Lun 12 Nov 2007 - 22:38

Laora aimait bien la gentille Kaomi, mais elle était un peu bizarre avec son nee-truc... Enfin, c'était la pensée de la jeune lapine assise par terre. Et maintenant, elle comprenait mieux ce que disait la Deux-Jambes. Laora attrapa ses deux oreilles qui pendaient négligeamment des deux côtés de son visage, à cause de l'eau, elle n'entendait presque rien ! Mais le feu de Kaomi chauffait beaucoup plus qu'un simple feu. Etrange... Bof, Petite Lapine ne voyait pas la diffèrence, ce qu'elle savait était suffisant, et le nom qu'elle donnait au feu était tout a fait significatif : La-Monstre-Chauffant... C'était comme sa créature diabolique qui hante ses rêves, il detruit, mais la rechauffe. Une subtilité qu'elle avait comprise il y a peu de temps au côté du gentil elfe : tout ce qui brûle n'est pas mauvais... Bref, un feu c'est chaud, c'est réconfortant, mais ça peut faire mal. Et pourtant, on en a bien besoin.

Kaomi se leva alors, et Laora l'imita en silence, bien que ses yeux pétillants débordaient de questions. Même debout, les jambes toujours flechies dans une position plus lapine qu'humaine, elle atteignait juste la poitrine de son amie, il faut dire qu'un lapin est naturellement petit, et qu'être un hybride lapin lui a donné cette taille ! Mais aussi un pelage neigeux suffisament épais en hiver et leger en été pour la chaffer ou la laisser respirer, de longues oreilles à l'ouïe sensible, des pattes fines mais puissantes, et ainsi elle peut... Détaler comme un lapin au moindre danger ! Comme dit le proverbe : "Courage, fuyons !"... Kaomi lui expliqua alors ce qu'était une école...

" Dans l'école, on apprend la... Magie ?... Magie... Dortoirs, on dort... Hum..."

Intense moment de reflexion : plus d'une chose à retenir c'est dur ! En outre, la magie lui était inconnue. Bien qu'elle aie sûrement quatorze ans, la magie ne s'était pas encore declarée en elle, et elle était arrivé ici par pur... J'aurais dit "hasard", mais le hasard ferait bien les choses comme on dit : non, c'est bien le destin qui l'a amenée ici, Terra inconsciente à Elament. Car elle ne le sait pas encore, mais c'est une particule de la Terre qui s'est déposée sur elle à sa naissance... Cette graine a germé depuis, mais la fleur n'a pas encore éclos... Bonne ou mauvaise fortune, le futur est proche où cette reponse sera dévoilée, mais pour le moment, elle ne se doute de rien...

" Zentille Kaomi, qu'est ce que la magie ? Toa tu as la Magie ? Tout la monde a la Magie ?... Moa aussi ?"

Ah ! La voilà la question, qu'est ce que la magie ?! Même un professeur mettrait du temps à répondre, Laora s'en rendait-elle compte ?

Mer 14 Nov 2007 - 9:15

Avec une expression amusée, Kaomi commença à marcher dos au lac, pour prendre la direction de l'école, ce grand bâtiment qui même dans cette sinistre météo se distinguait parmi l'horizon. Elle entraîna de ce fait la petite lapine sur ses talons ainsi que ses flammes artificielles qui dansaient dans l'air insouciant.

Le chemin ne serait pas long, il faudrait ensuite intégrer l'enfant auprès de l'administration ... Peut-être Kaomi devrait-elle rester pour s'occuper de toutes ces passionnantes formalités ?
Tandis que les deux jeunes filles descendaient vers la grande cour, Kaomi se trouvait en face d'une question plutôt difficile à laquelle elle n'arrivait pas à donner de réponse... C'est quoi la magie ? Est-elle en moi ?
C'est possible que ce qu'elle était même soit magique, mais par rapport à qui dans ce cas ? Pour elle, la nature était aussi magique que les pouvoirs des éléments, et pourtant la magie allait contre la nature ...

Haussant les épaules alors que son visage était caché un instant par l'ombre d'une arche, l'ange répondit sans trop hausser la voix.

" La magie ça doit être tout ce qui nous entoure et qui défit les lois de la nature. Par exemple, un feu ne peut pas apparaitre sans raison dans les airs et ne pourrait pas tenir sous la pluie, puisque l'eau éteint le feu ... Sauf s'il est magique ... "

Voila l'esquisse de réponse qu'elle avait tenté de donner en simplifiant le plus possible les termes utilisés. A titre d'exemple, elle avait désigné d'un geste nonchalent de la main le feu qui les suivaient toujours à distance raisonnable pour les envahir d'une chaleur agréable sans les soumettre aux brûlures meurtrières de la consumation de l'oxygène.
Ce ne devait pas être loin de la vérité de toute manière, d'une manière plus philosophique, il aurait été également juste de dire qu'il s'agissait là d'un mot inventé par ceux qui n'avaient pas la magie pour définir ce qu'il ne comprenait pas et ne pouvait pas concevoir, au même titre que la religion ou le paranormal.

Il restait une deuxième partie à la question, mais Kaomi en avait déjà entamé la moitié en désignant ses flammes. Maintenant, Laora avait-elle la capacité de défier les lois naturelles par simple volonté ? Kaomi ne l'avait pas vu une seule fois utiliser ses pouvoirs depuis qu'elle l'avait rencontrée mais ce ne voulait strictement rien dire étant donné son enfance.
Un sourire étira ses lèvres bleuies par le froid et elle reprit.

" Laora est sûrement magique, puisqu'elle est hybride lapine et humaine, non ? Je suis hybride moi-aussi ! C'est déjà une forme de magie ... "

Les portes de l'école se présentèrent à elles ... Kaomi posa le dos de sa main sur le symbole Igni avant d'entrer dans le hall en y invitant chaleureusement Laora.

Le ciel était sombre, et les nuages épais, aussi Laora ne vit-elle pas la Cité dans toute sa splendeur alors qu'elles approchaient de la porte. Elle était captivée par la flamme qui volait derrière elle... Petite Lapine connaisait le Monstre-Brûlant-et-Agréable, mai jamais elle ne l'avait vu voler ! Mais bientôt, les réponses à ses questions fusèrent, et elle se concentra pour en comprendre le sens...

"Feu... Magique ?... Hum, Nature ! Je connais Nature ! le Zentil elfe m'a dit que la Nature est partout. Arbres, fleurs, fruits, ... Moi aussi je suis dans la Nature, avec mes soeurs, mes frères, et ma maman... Kaomi a une famille ? Moi z'ai une très grande famille ! Mais ze sais pas où ils sont tous... Il y avait un énorme monstre... Mais le zentil elfe m'a trouvée et m'a sauvée ! Ze me demande où ils sont... Z'aimais bien notre terrier, mais ze crois qu'il a été detruit..."

Ouf, elle s'était enfin arrêtée ! Quand elle commençait à parler, Laora ne s'arrêtait plus... Mais là, elle était inquiète, et même son esprit enfantin comprenait qu'il y avait un problème : où était sa famille adoptive de rongeurs ? Comment l'elfe l'avait-il trouvée ? Pourquoi les elfes l'avaient-ils abandonnée ? ... Autant de questions qui n'avaient pas de réponses, et qui n'en auraient sûrement jamais. Un esprit d'adulte conclurait que : sa famille avait péri. L'elfe était là par hasard et l'ayant aperçue agonisante dans son sang, l'avait sauvée. Les elfes n'avaient jamais voulu d'elle, et la mort de son sauveur avait été une occasion rêvée pour l'abandonner.

La vérité était-elle si cruelle ? Possible... Mais pour le moment, Laora se posait ses questions comme un jeu, et s'attendait à retrouver sa famille n'importe où, à apprendre que l'elfe était un héros grand et fort, à retrouver les autres elfes qui s'excuseraient... Une utopie d'enfant. Un rêve onirique.

Mais, son attention étant à nouveau detournée, elle ne penserait plus à cela avant longtemps.

" Ze veux être magique ! C'est quoi... un hybride ? Moi, ze suis une lapine, non ? Tu rigole Kaomi ? "

Hybride... Pfou, combien y avait-il de mots dans ce fichu langage ! Trop à son goût. Mais sans attendre de réponse, Laora s'émerveilla de tout et de rien dès qu'elle comprit qu'elles se trouvaient devant une porte gigantesque ! Kaomi posa sa main sur une flamme à côté de la porte, et celle-ci s'ouvrit magistralement... Ce fut... Sublime ! Une avalanche de nouvelles choses s'offirt à ses yeux, à son regard. Un nouveau début pour la Petite Lapine ? Un nouveau terrain de jeu ?

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