La vie est un chemin nommé "Destin".
Tous y marchent. Ils se voient, s'observent, mais jamais les gens ne verront leurs propres qualités.
C'est ce qui les pousse à avancer.
Si un jour, ma route prend fin, j'aimerais que ce soit sur un champ de bataille, en face de celui qui aura fait couler mon sang.
Je verrais alors ma propre chute, la sienne au même moment, ainsi que mes qualités que nulle ne me cite.
Et là, je me sentirais vivant.
- Nashe Yend
***************************
Quelques oiseaux noirs s'envolèrent, par-dessus les arbres, par-dessus la totalité de ce monde, guidés par leur instinct. Seuls, chacun choisissant sa propre direction, les volatiles libres comme le vent laissaient leurs ailes battre rapidement, puis planer, et enfin répéter le mouvement sans fin. De leurs yeux de la même couleur que leur plumage, ils voyaient bien des choses. Des nourrissons naître, ou des vieillards mourir.
Mais l'un d'eux survolait un lieu bien précis. Des remparts extrêmement hauts, et par-delà leurs limites, une citée inconnue de tous, sauf quelques rares êtres.
Le nom de ce lieu ? Elament.
L'innocent volatile poursuivit sa route, jusqu'à plonger juste autour de la grande ville, dans une forêt broussailleuse, brumeuse et sombre. Ses yeux faits de points verts observaient tout ; la formation des lieux, mais aussi ceux qui les habitaient. Et il n'y avait que peu de choses. Quelques animaux parfois, ou des créatures impossible à identifier qui se cachaient, apeurées, derrière des rochers ou des arbres.
Ses ailes blanches donnèrent encore quelques coups dans le vent, élément indécis et sans limites. Et ses pattes aux griffes puissantes se déposèrent sur une branche de l'un des plus grands arbres. Alors que l'oiseau prenait ainsi donc son repos, une de ses innocentes plumes s'évada de son plumage pour parcourir la vaste forêt.
Aussi rapide qu'il l'avait été, ses gestes étaient imprécis, et nulle ne pouvait correctement dire dans quelle direction elle allait. Un coup à droite, un coup à gauche ; et ceci sans cesse.
Jusqu'à ce qu'elle soit stoppée dans sa noble route. Une main enfantine, de petite taille et aux doigts fins, l'avait saisie. Cette même main la serra fort. Elle ne s'en irait pas, même si le vent était fort.
Cette main appartenait à une silhouette aussi frêle et petite qu'elle, corps enfantin, si ce n'était pas un enfant. Un sourire se dessina lentement sur le visage qui contemplait la plume dans sa main, et qui finit par tourner ses yeux gris dans la noirceur de la forêt.
Aujourd'hui, son destin changerait. Si jusqu'à présent, son chemin avait été droit, il commençait à prendre des courbes tournant tous les sens, et avec en supplément, des cailloux dessus. Mais il devait le franchir, et après, il retrouvera cette ligne droite qui le mènera enfin jusqu'à la mort... mais pas tout de suite. Dans plusieurs années - années qui n'étaient pas prêtes de venir.
Le pas lent de la silhouette repris. Parfois, le vent caressait sa chevelure blanche, ou sifflait dans ses oreilles. Ce n'était qu'une brise, très douce, comme si elle était contrôlée par les divinités en personnes.
Le noir total s'éclaircit, et laissa place à une porte de plusieurs mètres de hauteur, majestueuse et décorée de toutes parts, ne laissant pour seule issue que quatre symboles qui étaient comme un cadenas.
La silhouette continua sa route, en observant à chaque pas, un peu mieux, ce portail sans égale, que ce soit en beauté ou en hauteur.
Son nom était Millenium Nashe Oroique Yend, être de demi-sang, qui n'avait pour seul but que celui de redécouvrir la vie et d'y reprendre goût.
Son poing toujours refermé sur la blanche plume qui n'avait pas bougé depuis ces quelques instants, se relâcha, laissant l'innocente douceur s'en aller au gré du vent, et ses doigts délicatement se poser sur une goutte d'eau finement sculptée dans le portail.
Un bruit retentit longuement, avant qu'une ouverture ne se fasse dans les remparts.
Aux yeux du jeune garçon s'offrait une cité comme il n'en avait jamais vue ; une cité qui ne comprenait que des gens comme lui, des gens appartenant aux rares élus capables de contrôler un élément.
Ses yeux se levèrent vers le ciel blanc, comme une satisfaction d'avoir atteint l'un de ses buts. Et scrutant le vide, ils aperçurent un oiseau traverser le ciel. Contrairement au volatile, lui, venait de trouver sa
maison.
Un pas fut déposé à l'intérieur de cette nouvelle terre, rapidement suivi d'un autre, et la porte se referma.
Désormais, il n'était plus un simple vagabond à la recherche d'une raison de vivre, mais un habitant d'Elament.
[Voila voila, ma petite entrée à Elament ^^ Je bénis d'avance la bonne âme qui répondra à ce sujet...]