Le crépuscule avait entouré les terres depuis de longues minutes déjà et la nuit prendrait bientôt sa place. Elenna avançait sur le chemin d’un pas léger et faible. Voilà quelques jours à peine qu’elle était passé à côté d’un loup sauvage en pleine nuit alors qu’elle cherchait un abris pour dormir. Ce dernier était affamé et avait réussit à manger un peu de la nourriture qu’elle transportait, avant qu’elle ne le blesse. Il s’était enfui. Elle ne l’avait pas poursuivit pour le tuer. Ça n’aurait servit à rien, elle n’aurait fait que s’épuiser, et c’était loin d’être prudent avec le peu de nourriture qui lui restait. Elle avait tout de même continuer sa route. Et par chance, comme elle l’avait prévue, il lui restait encore assez de force quand Elament se dessina au bout du chemin. Cependant, elle était faible. Sa main se serra sur le fourreau de son épée, comme pour se prouver que cela ne l’empêcherait aucunement de se défendre mais elle n’était pas stupide, elle savait qu’elle restait vulnérable malgré son entêtement qui lui interdisait de l’admettre.
Le bruit mat de ses pas sur le chemin terreux, cessa. Elle était à quelques mètres de la porte. Cela ressemblait à s’y m’éprendre à ce qu’elle avait imaginé. Un sourire faible apparut alors au coin de ses lèvres, puis elle ferma les yeux.
Une voix résonna, lointaine, dans ses souvenirs…
"Tu poseras ta main sur le signe qui représente ton élément et la porte s’ouvrira sur ton passage…"
Elle ouvrit les yeux. Les signes était bien là sur la porte, au nombre de quatre, un pour chaque élément. Elle fit encore quelques pas puis les observa. Son regard s’arrêta sur la petite tornade. Elle l’effleura du bout des doigts puis y posa sa main. Quelques secondes s’écoulèrent, puis un grincement retentit, comme une plainte. La porte s’ouvrit alors lentement et lorsque le passage fut assez grand elle s’y engouffra. La porte continua à s’ouvrir derrière elle alors qu’elle avançait encore de quelques pas, faisant face au dédale des rues de la cité.
Elle s’arrêta. Elle se sentait faible mais ne se permettait pas de se reposer tout de suite. Elle vacilla comme la flamme d’une bougie, sans pour autant être aussi vulnérable. Elle avança encore de quelques pas, espérant apercevoir un indice de la direction à prendre.
Puis brusquement, elle s’immobilisa. Quelqu’un était là. Soit cette personne arrivait et était encore masquée par les bâtiments, soit elle était déjà là, dissimulée dans l’ombre… Mais elle en était certaine, elle avait senti la présence de quelqu’un et son flaire ne l’avait encore jamais trompée.
Elle sentit ses instincts refaire rapidement surface et un grognement animal, menaçant, s’échappa de sa gorge. Elle n’était pas sûre que cette présence lui veuille du mal mais sa nature de louve ne pouvait se permettre de se laisser surprendre par la faiblesse de son propre corps. Elle espérait que personne ne remarquerait qu’elle perdait ses forces peu à peu et qu’il lui fallait impérativement manger quelque chose. Mais si elle devait se défendre, ce maigre espoir était vain, car ce détail important ne pourrait jamais échapper à son adversaire.
Elle attendit alors patiemment de découvrir à qui appartenait l’odeur qu’elle venait de sentir…