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| Au grès du vent, la musique s'envole... [Wind+libre] | |
| | Invité | |
| Lun 7 Mai 2007 - 0:44 | |
| Quelle belle cité, resplendissante sous ce soleil. Les choses semblaient nimbées d'une aura dorée qui émerveillait Harmony, bien qu'elle eu observé le phénomène à maintes reprises. Mais elle ne s'en lassait jamais, des reflets sur les tuiles, de le blancheur factice des façades blanchis à la chaux. Parfois, le sol était pavé, et avec la simplicité d'une enfant elle pouvait alors se laisser absorber par les couleurs miroitantes des galets polis par le passage des habitants. Et quels habitants. De tout horizon, toute race. Ce n'était qu'une valse de couleur dans laquelle elle s'avançait délicieusement, enfant marchand d'un pas sentant la flânerie et la curiosité. Pas qui la guidèrent doucement vers l'étendue cristalline constituée par le lac. Un lac dans une citée, comme c'était étrange, mais après tout pas plus qu'un volcan.
Elle s'avança à la rencontre des berges, tout en promenant son regard aux alentours. Des promeneurs, des couples, des personnes promenant leur chien, des enfants qui jouaient. Un marchand de bonbons à sa gauche, entouré d'enfants qui regardaient ses paniers remplis de friandises comme on l'aurait fait d'un trésor coloré. D'un pas flâneur elle arpentait en douceur le sable fin, saluant au passage une femme et son mari, s'écartant rapidement devant un groupe de petits courant après un ballon. Il faisait beau, et un léger vent lui caressait la peau. Une belle après midi, somme toute.
L'eau reflétait le cuivre qui réchauffait le ciel, et les flots changeant faisaient varier de manière exquise les tons dorés qui ourlaient les flots. Harmony s'en approcha d'un pas délicat, et quelques gouttelettes amenées par le vent vinrent lui chatouiller les chevilles. À peine eu t-elle fait deux pas ainsi qu'un énorme chien rapportant une branche à son maître l'éclaboussa. Pas entièrement, mais assez pour que le bas de sa jupe soit trempée. Elle resta un moment perplexe, puis choisit le parti de rire lorsqu'une enfant sous l'injonction de sa mère vînt lui présenter ses excuses pour l'incident. Maintenant qu'elle était déjà mouillée... La jeune fille ôta prestement ses chaussures, pour se promener encore plus près du bord. Si une vaguelette s'aventurait d'avantage sur terre que ses comparses, au moins ses chaussures ne seraient pas trempées.
Un bien beau paysage, dans lequel elle se promenait avec joie. Elle s'était attendue à passer la journée enfermé dans les murs froids du château, mais le sort en avait décidé autrement. Pour son plus grand bonheur, elle avait apprit qu'Archael, le maître des vents en cette cité, n'était pas disponible pour le moment. Aucune raison ne lui avait été donnée, on l'avait seulement enjoint de revenir plus tard. Elle avait saisi avec délice la main de liberté qui se tendait vers elle, l'entraînant au coeur de la ville. Le vent ici était si doux, mais était-ce le résultat de la ville ou de sa propre présence ? Après tout, d'apparence ce n'était qu'une enfant, et l'innocence marchait dans ses pas. Ses yeux bleus teintés d'émerveillement, sa longue chevelure de neige pure qui voletait allègrement derrière elle, suivant ses mouvements et ceux du vent. L'accompagnait par des gestes moins empressés les habits qu'elle portait, ondulant naïvement autour d'elle. La dureté, le mal ne pouvaient se trouver aux parages des enfants.
Elle marcha ainsi quelque minutes, puis laissa tomber ses sandales au sol. Inspirée par l'humeur printanière du jour, dans ses mains vînt se loger son violon. D'un geste souple et enfantin, elle salua le lac et tout ses promeneurs, son public, , comme elle l'aurait fait devant un roi et sa reine. Puis l'archer se posa sur les cordes. D'abord lentement, quelques accords égarés qui cherchaient à se mettre en harmonie, puis de plus en plus sûrement. Une mélodie naquit de l'union, qui chantait la joie et le délassement. Les pieds fermement plantés, son beau visage incliné, elle laissait aller ses doigts, ses poignets, ses bras et son âme. Légère et entraînante, invitation en cette journée ensoleillé au rire. Rire qui d'ailleurs naquit de ses lèvres innocentes, son cristallin sans impuretés. Le morceau n'était pas réfléchit, mais spontané. Elle s'arrêtait des fois, reprenant un petit peu en arrière pour mieux repartir. Improvisation délassante que cette douce mélopée, qui s'inventait au fur et à me sur que les flots venait doucement se briser sur la berge. Et le vent jouait autant avec ses cheveux qu'avec les notes de musiques, les faisant voleter au grès de son envie. |
| | | Invité | |
| Dim 3 Juin 2007 - 23:01 | |
| Lorsque le rendez-vous qu'on avait donné à Gabriel se termina, celui-ci ne voulut pas rentrer directement: le beau temps avait le don de le mettre de bonne humeur. Oh bien sûr, tout ce bruit l'irritait quelque peu, et il eut du mal à retenir un juron lorsque des enfants lui passèrent devant avec leur ballon. Néanmoins, la politesse et la patience comptaient dans ses qualités, et il passa son chemin en préférant les ignorer. Son regard était attiré par le lac, mais il préférait se tenir à distance de l'eau : cet élément n'était pas le sien. Il y lança un caillou pour le faire ricocher, mais n'y parvint pas: la pierre n'avait pas été assez plate ou bien ne l'avait-il pas lancée comme il l'aurait fallu. Qu'importait ? L'échec était le même.
Et puis, au travers du brouhaha des promeneurs, un son se fit entendre, bien différent du bruit environnant. Quelque chose de pur, qui parvint à attirer l'attention de l'hybride. Une jeune fille, qui jouait, et qui lui faisait penser à un ange - sans doute en était elle. Il la fixa, pendant qu'elle jouait. Combien de temps passa ainsi ? Impossible à dire ; c'était là une notion qui n'avait pas grand impact sur Gabriel. Lorsque l'on n'a rien de particulier à faire - et il était en congé - les heures, les minutes qui se suivent, ne passent pas de la même manière. Ce morceau avait quelque chose d'unique : Gabriel ne le connaissait pas. En général, il n'était pas grand amateur de musique ; seules quelques perles rares avaient réussi jusque là à toucher son âme. Il n'aimait pas ce que l'on faisait en ce moment, trop commun, trop prisé, trop effet de masse, vu, revu et râbaché. Les histoires des troubadours reprises à toutes les sauces, non merci. Le morceau de la jeune fille, lui, ne reprenait rien de tout cela, et c'est sans doute cette spontanéité qui fit naître l'intérêt dans l'esprit de l'hybride. Voilà pourquoi, il avait regardé, et était resté, jusqu'à ce qu'elle s'arretât.
Lorsque l'archet quitta les cordes, un son singulier vint empêcher le silence de s'installer. Ce bruit aisément reconnaissable de deux mains qui se rencontrent. Oui, ce jour-là, aussi incongru et imprévisible que cela pût paraître lorsque l'on pensait connaître notre homme, Gabriel Salamandar Mondego avait applaudi une jeune musicienne inconnue. Jeune, mais ô combien talentueuse. Ceux qui le connaissent réellement seront sans doute moins surpris: Gabriel est un homme qui sait apprécier les belles choses, celles qui placent certains individus au-dessus des autres. Il savait reconnaître des qualités, et les apprécier, lorsqu'elles ne venaient pas le contrarier ou lui faire perdre son temps. Perdre son temps ? Certains penseront que c'était bien le cas aujourd'hui, d'autres comprendront que la distraction occupe une grande case de l'emploi du temps de l'hybride.
Il applaudit, donc. Oh, ce n'était pas comparable à un applaudissement d'enfant, ni enthousiaste ni enjoué, non. C'était un applaudissement lent, sobre, mesuré, comme si chaque claquement draînait sa part d'énergie, de masse aérienne. Il ne souriait pas, non, mieux que cela: il l'observait. Elle ne l'avait pas amusé, elle avait fait mieux: elle avait capté son intérêt. Réussi là ou beaucoup avaient échoué. Et sans même chercher à le faire exprès. Elle ne demandait rien, ne voulait rien.
Pourtant, Gabriel avait quelque chose à lui proposer.
"Magnifique, vraiment... " la complimenta t-il, d'un ton de connaisseur, même si bien sûr il n'en était rien - seuls ses goûts comptaient.
D'un pas mesuré, il s'avança vers la jeune ange, et lui tendit un petit morceau de parchemin : son nom, son prénom et son adresse y figuraient, enluminés de dessins noirs. Sa "carte de visite", en quelque sorte. Et, histoire de déjouer immédiatement tous les soupçons qu'un esprit mal tourné aurait pu formuler, il s'expliqua, la tutoyant naturellement au vu du jeune âge de son apparence :
"Passe jouer à la maison, je t'écouterai ; ton prix sera le mien."
Son ton était on ne pouvait plus sérieux. Le vent qui faisait voler ses cheveux semblait n'avoir aucune prise sur lui: il demeurait là, debout, droit, l'air fier et la tête haute, et la fixait, elle, qui lui avait, pour la première fois depuis longtemps, fait oublier l'agacement que suscitaient en lui les masses agitées. |
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