Lève la tête vampire ! Regarde, là haut, le ciel s'eclaircit, ton ombre s'allonge, vite, le soleil ne tradera pas, tu peux toujours les maudire, ses rayons lumineux, mais si tu restes là, jamais tu n'en rechapperas... Vite, les grottes, qui s'enfonce loin sous la terre, peut-être y trouveras tu refuge ? Mais que vas-tu faire toute le journée, dans l'ombre de ces boyaux infernaux ? Ahahah, tu es prise au piège succube, et tu peux toujours jurer, tu devras attendre ta mère la Nuit pour sortir d'ici.

Elle était juste sortie, comme tout les soirs, elle avait dîné, d'un bon repas de sang frais, et prise dans son action du soir, elle n'avait point vu le temps passer, et la rattraper; et desormais, elle se retrouvait coincée dans les grottes de Finduilas Sùrion, un véritable labyrhinte antique sans issues, ou plutôt avec trop d'issues... Qu'elle s'en voulait ! Maintenant, elle était assise contre la parois rocheuse. Sa "garde-robe" étant différente de celle d'Iblîs, elle ne portait pas de cape noir maléfique pour cacher son passé aux regards indiscrets, ceux-ci ayant tout intêret à ne pas y regarder de trop près avec la succube non plus. Et donc, ce soir, Alouqua portait un ensemble noir moulant, mais peu recouvrant, en une drôle de matière, on aurait dit de la soie, mais c’était légèrement plus rigide, cela n’était pas de confection humaine. Mais de toute manière, tout ses vêtements venaient d’en bas, alors ils n’avaient rien à voir avec ces guenilles.

De longs filets de sang coulaient de sa bouche, ses canines souvent blanches, étaient rouges, elle n’avait pas vraiment eu le temps de les rincer. Sans cérémonie, Alouqua essuya le sang sur son menton avec sa main, avant d’en sucer le plus possible. Ah, doux nectar. C’était d’une félistia qu’elle avait extrait ce sang, et déjà, dans la grotte, s’élevait une odeur cuivrée et reconaissable entre toutes : l’odeur du sang.
Ah, les rayons du soleil commencent à pénétrer dans la caverne, vite, enfonce toi dans ces tunnels profonds !
La démone, voyant la lumière venir, s’était avancée plus loin dans les boyaux, elle était maintenant à une intersection, mais ne désirait pas aller plus loin. Alors elle se rassit, et comme elle ne voyait pas grand-chose, elle leva sa main à hauteur du cou, paume contre le plafond, et invoqua sans bruit une flamme ténébreuse. Ses contours étaient noirs, mais à l’interieur dansait de petites flammèches violettes, comme au fin fond de ses pupilles à elle. Cela suffisait pour illuminer l’endroit où elle se trouvait. Devant elle, il y avait un mur, derrière elle, un mur, au-dessus d’elle, un mur, sous ses pieds un mur, et à sa droite et sa gauche, une sortie trop lumineuse, et une sortie trop inconnue.
Bon, elle était piégée, pour la journée, et ne s’attendait pas à recevoir de la visite, quand soudain, un bruit de pas léger se fit entendre…

« Pfiou, même si je le vidais de son sang, qui qu’il soit, il ne me suffirait pas pour la journée… » Avait-elle murmuré, avant de reprendre, plus fort : « Qui que tu sois, pars ! Je ne suis pas d’humeur à rencontrer une personne de plus ! »

Le jour commençait à peine à se lever et comme d’habitude, il se promenait dans de lointaines contrées pour échapper aux bruits quotidiens d’Elament la forêt lui manquait mais il avait passé tellement de temps a y rechercher ceux qui avaient causé son désarroi que lui-même parcourait d’autres endroits où il pourrait trouver ces monstres.
Il invoqua alors le vent divin qui l’aidait à se déplacer plus aisément et rapidement en s’aidant de ses pouvoirs ; Il joingnit ses mains, concentra son énergie dans ses bras et une sorte de tornade en sortit, vint se joindre à ses pieds et il put prendre de la hauteur. La tornade lui arrivait maintenant à la tête et personne ne pouvait alors reconnaître sa présence a l’intérieur de ce mini typhon qui creusait la terre à son passage. Alors qu'il avançait le long de ces terres battues, Ryder vit au loin une montagne gigantesque dont l’entrée semblait se découvrir à mesure que le soleil se levait. Une grotte. Ryder s’expulsa à travers de la tornade et amortit sa chute à l’aide d’un coussin de vent. Il avait appris il y a peu de temps à s’extirper de cette invocation. Chose qu’il peinait à faire auparavant.
Il pénétra alors dans cette sombre entrée ; il y sentait une présence mystérieuse, un pouvoir immense semblait s’y cacher… Il avait compris qu’aujourd’hui serait un jour spécial : il avait mis son armure et sa côte de maille, pris son épée d’argent, son sac à poudre magique et ses gants de fer. Le regard luisant de détermination, il voulait savoir ce qui ou ce que contenait cette grotte.
Alors qu’il avançait prudemment, sans savoir pourquoi il s’était équipé ainsi, Ryder entendit une voix au loin ; il n’avait pas pu comprendre l’essentiel de ce qu’avait prononcé cette voix mais le ton de celle-ci lui avait fait comprendre qu’elle n’accepterait pas qu’il s’approche d’avantage. Cependant, Ryder en avait marre de fuir au moindre danger ou à la moindre parole négative à son égard, il voulait percer tous les mystères de ces terres et acquérir une puissance qui lui permettrait de s’en sortir en ce bas-monde. Pour Ryder, cette voix ne faisait que l’encourager à venir à sa rencontre :
Qui est là ?
Sans réponse, il dégaina son épée et se prépara à se défendre au moindre danger, une personne ou une chose qui se trouvait dans une sombre grotte loin d’Elament ne pouvait qu’être dangereuse.
Que fais-tu là à une heure pareille, réponds !
Il n’était pas payé mais pourtant, il était prêt à combattre et continua à interpeller cette personne tout en s’approchant sans le moindre bruit.

Ryder semblait rêver, un être démoniaque dans une sombre grotte qui se devait d’y être sous peine de ne plus exister ? Mais que se passe-t-il au juste ? pourquoi s’y terrer ? Probablement la lumière ou l’atmosphère terrifiante du jour… De toute façon il avait compris la majeure partie des caractéristiques de son adversaire : il s’agit donc d’une créature qui craint la lumière, réticente à la présence d’êtres vivants; peut-être était-elle blessée, et peut-être, du moins à la réplique de celle-ci, avait-elle des sources ou des informations sur des créatures dangereuses telles que Ryder en avait connues ! Il avait aussi compris une chose, elle n’hésiterait pas à le tuer ; en effet il remarqua sur le sol rugueux de l’entrée une traînée de sang qui paraissait le mener à elle mais trop de questions le perturbait : avait-elle mangé ? avait-elle tué ? est-elle blessée ? non sinon elle n’aurait pas refusé que quelqu’un vienne la rejoindre… Dans tous les cas, il devait la faire parler et en savoir plus sur ses intentions.
Etrangement lorsque cette créature a prononcé le mot « démoniaque », ses membres se mirent à trembler et il se dit à lui-même :

Alors que j’ai combattu tant d’ennemis, attendu le moment de me retrouver face à une bête plus puissante qu’aucune autre pendant tant d’années, je ne vais pas faillir !

Une fois ses esprits et le courage reprit, il se rendit compte qu’à mesure qu’il marchait, la grotte se faisait plus sombre et inquiétante. Ses yeux scintillèrent alors et la lumière qui s’en dégageait l’enveloppa tout entier. Malgré sa faible intensité, cela l’aidait cependant lors de ses investigations.
Trois entrées s’offraient à lui et il tenta de se souvenir de quel côté avait bien pu provenir la voix : après mûre réflexion il prit celle de droite : il y était. Sans même avoir réalisé dans quelle situation il se trouvait, Ryder LA vit. Tenant fermement son épée, serrant son poing, et retenant sa respiration, il ne pouvait y croire :
La femme qui se tenait devant lui ressemblait à sa propre mère, il se figea un instant devant cette dame aux allures démoniaques, la dague entre les mains et ses doigts couverts de sang frais, elle portait une sorte de tunique noire, qui il devait bien le dire, lui seyait à merveille, il resta ébloui devant sa beauté maléfique avant de se remémorer ce qu’elle avait prononcé auparavant ; il leva son bras et pointa son épée vers elle: il faut la faire parler !
Ryder, encore sous le choc et troublé par le ressemblance frappante avec se défunte mère, se tenait prêt à réagir malgré que cette femme soit d’une impassibilité à toute épreuve : elle n’avait point bougé de son siège de pierre et le fixait sans rien dire ; sans doute devait-elle avoir ses propres impressions…

Oui, c'était bien à lui qu'elle s'exprimait, cette démone, "je ne suis pas n'importe qui" Ryder en était ravi, cette fois oui, cette fois-ci c'était la bonne personne. Une aura démoniaque se dégageait de cet être et Ryder ne bougea point après qu'elle eut parlée: il s'était fait des illusions. Elle n'était point dangereuse. Tout ce qu'elle voulait c'était la tranquilité. Elle devait s'être réfugiée pour une raison ou une autre dans ce dédale infernal et, en l'entandant venir, elle avait dû paniquer et dégainer son arme. Elle était puissante, Ryder l'avait compris, elle était affaiblie, Ryder l'avait vu, elle attend le dénouement de ce conflit, Ryder le pensait.
Il réfléchit de ce qui lui paraissait de longues heures mais qui étaient en réalité d'interminables secondes, et, après avoir analysé minutieusement la situation dans laquelle ces deux personnages se trouvaient, Ryder s'agenouilla, ou plutot s'inclina devant elle, rangea son épée et laissa sa rancoeur de côté:

"Toi, démone, qui recherche sans fin la paix intérieure et l'obeissance de tout être, je me nomme Ryder et j'en apelle à tes pouvoirs, je souhaiterais avoir l'honneur de me joindre à toi."

Ses paroles avaient raisonnées comme un écho dans la tête de Ryder, il n'en revenait pas, alors qu'il s'est toujours considéré comme un être supérieur, face à cette beauté, cette ressemblance et cette puissance qui lui avait paru énorme dès son entrée dans la grotte, il perdit contre sa propre volonté. Il serra son poing droit: ce qu'il venait de faire, cela allait contre sa nature:

"Je te propose un marché, démone: si tu acceptes de m'aider à retrouver certaines créatures, je t'offrirai un objet dont tu ne soupconnerai même pas les pouvoirs, une fois en ta possession, tu deviendras enfin quelqu'un qui peut se permettre de vivre de jour. Et si tu refuses, je retournerai sur mes pas, te laissant perdre des occasions d'obtenir la soumission de ces pitoyables humains... La collaboration ou l'éternelle fuite à toi de choisir..."

Il savait pertinnemment qu'il regretterai de lui avoir permi un tel choix car cet objet, cela fait des décénies qu'il le possède; cependant, la souffrance engendrée par ces monstres ne le valait nullement.
La décision de cette femme allait peut-être changer le cours de sa destinée.

Qu’avait-elle osé faire, elle ? de quelle audace tirait-elle tant de sarcasme et de vulgarité ? Quel dédain pour une créature des ombres… d’où se permettait-elle de refuser sa proposition, elle ignore donc son identité ? La prétention de cette démone a eu le don de le mettre dans une rage folle, de quel droit pouvait-elle refuser son marché ? cette fois c’en est trop, son désir de le voir s’en aller, les brèves paroles qu’ils avaient échangés elle et lui, mais maintenant cet odieux rire, cette euphorie si soudaine, et surtout l’étrange façon de réagir face a un homme qui se propose d’être garant et donneur d’un objet inestimable qui ne l’intéressait visiblement pas !
Lui qui la trouvait si belle, la compara a une femme de rang inférieur aux manières déplaisantes, son attitude envers lui était intolérable. Alors qu’il avait parlé courageusement contre sa volonté, son envie de tuer, de se venger, refit surface. La tête encombrée de jurons, il lui jeta un regard assassin et se leva ; ses yeux luisaient de haine et l’on pouvait voir les fibres musculaires en ressortir, oui, son intention était claire : la tuer.
Avant de prononcer quelconque parole, Ryder laissa son regard se perdre dans la grotte, ses pouvoirs, ses envies assassines, son outrage, se mirent à bouillir à l’intérieur de son corps qui paraissait prendre une allure difforme, exactement comme si ses sentiments s’émancipaient à la manière d’une aura horriblement effrayante, que devenait-il ?
Il avait souffert, il avait mal, il était triste et enragé, et maintenant elle va payer pour tout cela.
Ryder puisa en lui une force destructrice, qui le transformait peu à peu en la bête qu’il était, qu’il voulait être, fini les belles paroles, fini la tendresse et la rédemption, à présent, il tuerait pour les crimes que le monde a commit, il serait rongé par la haine envers ces êtres.

-"sois-en honorée, tu seras la première d’une longue lignée de cadavres que je vais joliment entasser…. Finalement, mes parents ne m’auront appris que l’art de la vengeance, qui sera aussi l’un des éléments de ta défection. Crois-le ou non tu me sous-estime et je vais te faire regretter tout ce que tu as pu dire et faire envers moi, car aujourd’hui, tu vas découvrir l’impossible, ta race périra avec toi, et non, pas moi."

Ryder se concentra et fit migrer ses pouvoirs dans son épée qu’il dégaina. Son agilité venait de croître, il le sentait. De son autre main il matérialisa une autre arme de vent, non sans matière, mais faîte de colère et de cette aura qui l’entourait.
Il se sentit confiant par cette énergie nouvelle qui le submergeait, il savait que de cette façon, il serait enfin calmé et apaisé par cette impression d’avoir fini un travail odieusement salissant, qui était de tuer cette démone.

Merci je vais tout de suite corriger ça

Et bien, tout cela est dit à présent, il semblerait que Ryder ait enfin compris qu’une pitoyable démone se dresse face à lui, ou du moins un peu partout à la fois !
Fort heureusement qu’elle ait décidé de le tuer car cela était réellement ce qu’il attendait, si elle avait fui, quelle désastre cela aurait été, une si belle victime qu’il entreprenait déjà de découper soigneusement…
Elle avait donc un don puissant mais malheureusement il fut déçu par cette technique faisant preuve d’autant de bassesse que son ombre elle-même :

- « Donc c’est cela ton pouvoir… Vous les démons vous êtes décidément tous pareil : vous n’aurez jamais le cran nécessaire pour affronter quelqu’un de face, jamais vous ne tuerez en regardant le visage de vos proies, vous choisissez précisément l’endroit où l’œil humain ne peut vous détecter, quelle lâcheté ! »

Il avait dit tout cela alors que cette lâche pensait pertinemment se tenir derrière son dos. Elle avait visiblement été un peu trop précipitée, dans le feu de l’action, elle n’avait certainement pas vue que Ryder s’était lui aussi vu accomplir une parade à son attaque qu’il prévoyait : son monde est totalement différent d’un démon, le vent est impénétrable, invisible, intouchable et même l’intense lumière ne peut percer les secrets que contiennent l’immensité des courants divins. Alors cette démone qui se croyait tout permit ne pourrait en aucun cas déstabiliser une puissance à l’origine de la volonté des Dieux et que possède certains élèmentiens ; tous pareils avait-elle dit, quelle erreur ! Ryder ne ressemble à aucun autre ! En effet, de deux choses l’une, elle était tellement hâtive… cela fait peine à voir, et cette aura qui la recouvre, il avait pitié d’elle, contrainte à vivre dans la honte et dans l’ombre, Ryder, lui, vivait dans son utopie où tout est possible, là où les gens ne peuvent pénétrer, là où les inconnus pensent mais ne croient pas, là où tout est réalisable, et c’est ce qui l’a progressivement façonné lui et ses pouvoirs, le vent ne peut être contré et lorsque l’on pense l’avoir capturé vous vous rendez compte que vous faîtes pression sur votre main insignifiante , le ridicule vient à vous et les démons se demandent alors ce qui arrive, tout cela les dépasse, c’est tellement gros que leurs pouvoirs ne peuvent en venir à bout, le vent est plus puissant que n’importe quel élément et ce monstre va en faire d’office la désagréable expérience et le constat alarmant qui sera de remettre en cause jusqu’à sa toute première erreur qui était de le mépriser.
Sa dague à la main, elle se tenait derrière la nuque de son clone d’air qu’il avait crée. Hun Hun…C’est là toute l’authenticité du vent, on voit, on observe, persuadé de remarquer quelque chose de réel mais lorsque vous le touchez, vous ne palpez que poussière ; c’est bien la différence entre l’apparence et la consistance…
Ryder n’avait presque pas bougé, mais cette sensation de plaisir qu’il éprouve en se confortant dans la haine lui autorise les gestes les plus improbables à exécuter il le sait maintenant. Cette énergie sera à cet instant et ce pour toujours, sa carte maîtresse.
A la vitesse de la lumière, laissant cette démone parler au vent, il se positionna derrière elle et brandit ses gants de fer qui laissèrent sortir trois fines lames qu’il pointa sur son cou ; elle avait laissé entrouvrir une mince entrée de brume où il put se faufiler, pas sans mal, non, mais sans qu’elle s’en aperçoive :

- « Le sais-tu démone ? je peux modifier la composition de l’air pour faire de l’alchimie et ainsi créer des gaz toxiques et mortels que je peux déverser dans l’organisme de mes adversaires… quelle beau cadeau que je t’offre, la mort sans souffrance, ne te débat pas, reste tranquille et admire l’ennemi qui viendra à bout de tes pouvoirs ridicules.
Et maintenant, comment vas-tu réagir, es-tu capable d’éliminer l’illusion même ? Ah maudite créature, tu n’es rien, tout comme tes autres frères démons… »

Evidemment, cette façon sinistre de tuer comporte des contres-indications, cela prend beaucoup de temps et il prépare toujours ses alchimies à l’avance à pour ne pas se retrouver dans le besoin et les déverse dans les orifices métalliques de ses gants. En règle générale, il l’utilise peu fréquemment mais au cas où cela peut toujours servir. Dans le cas présent il ne désire certainement pas souiller cette grotte de son sang impur.

Bon. Râté. Et en beauté en plus, il fallait l'admettre. Même si c'était énervant. Il était désormais dans son dos, et on aurait pu la croire à sa merci, implorant les démons d'En-Bas de la sortir de ce petrain, suppliant l'elfe de la laisser en vie... Euh, dites, vous êtes sûr que l'on parle de la même démone là ? Franchement, vous voyez Alouqua à genoux, devant un être da la surface ? Si oui, je vous conseille le Pérou, fait chaud en ce moment, et vous ne risquez pas de croiser la succube, ce qui pourrait être vôtre dernière rencontre. Si non, tant mieux, vous êtes lucides, et vous tenez à vôtre vie. Tss comme si la succube indomptable, la vampire sans pitié, la démone insoumise qu'elle était se prosternerait devant qui que ce soit pour lui reclamer grâce au nom d'on ne sait quel dieu... Même pas en rêve. Mais le discours de son adversaire ne l'impressionait guère, et pour une bonne raison : il n'arriverait pas la tuer de cette manière, en l'asphixiant. C'était impossible, idiot, inimaginable, insensé, ... Bref, irréalisable techniquement parlant, puisqu'Alouqua était morte. Son souffle l'avait quittée depuis un certain temps déjà, son coeur avait cessé de battre, son sang figé dans ses veines, la flamme de sa vie de démone ne residait plus que dans ses yeux, où deux flammèches violettes dansaient sans fin. Pour ceux ayant un problème de compréhension, je vais être plus directe : c'était une vampire.

Décidément, elle ne le supportait pas, et elle espérait tomber sur lui lors de la bataille... S'il était encore vie d'ici là. Car son discours n'arrangea pas l'humeur de la succube : la façon dont il traitait ses pouvoirs, ses "frères", sa race la mettait hors d'elle. Toutefois, elle se força à rester calme, car de toute manière, à moins de lui trancher la tête, de lui proposer un bain de soleil, ou de lui plantait un pieu dans son coeur mort, il ne pourrait pas la tuer. C'était du vent, tout comme ses armes, rien, volatile, éphémère, irréel. Il n'était rien face à elle, quoiqu'il en dise, les démons vaincront, ils doivent vaincre, ils sont nés pour cela, pour cette victoire, pour ce moment, pour la guerre, pour l'euphorie de ce triomphe lointain et proche à la fois ! Oui, Alouqua en était persuadée, les démons seront les maîtres d'Elament, les élèmentalistes periront jusqu'au dernier ! ( à ce moment, on s'attend à un rire cruel, sadique, euphorique, etc, mais vous pouvez toujours attendre... ). La démone ne prit même pas la peine de se retourner pour lui adresser la parole, montrant ainsi son dédain envers ce sylvestre, pour lui parler :

"Ahahah ( le rire cruel, sadique, euphorique, en question ), tu m'amuse jeune elfe ! Tu ne peux pas me tuer ainsi. Je n'ai plus de souffle, ma vie s'est envolée depuis des saisons ! Tires en les conclusions que tu souhaites, et tu peux toujours essayer de m'asphixier, je ne mourrais pas !"

Son ton était catégorique, implacable. Son éloquence était forte, ainsi que sa personnalité. Elle tenait certainement plus de sa mère, en effet, son père était tout sauf fin, ou subtil, il était plutôt du genre brute, sauvage, irréflechit... Un véritable barbare qu'était Baal, en opposition à cette véritable astucieuse qu'était Lilith... Sans le vouloir, le mystère de leur union revint à son esprit, Iblîs avait suggéré un sortilège de Seth, l'ayant connu, Alouqua pouvait affirmer que ce genre de plaisanterie l'aurait amusé... Jusqu'où son sens de l'humour avait pu l'emporter ? Suffisament pour rendre amoureux les deux opposés ? Quel idée de penser à cela en plein combat ! Revient à la réalité démone, ou tu finiras en tas de cendres fumantes. Alors elle se concentra, elle n'avait rien à craindre des poison aérien, alors la vampire se retourna, et considera le plus calmement possible, avec son poignard à la main, son adversaire. Comme si de rien n'était, car elle ne le craignait pas. Et, alors qu'on la croyait relachée, calme, elle bondit en arrière, s'enfonçant dans la noirceur du tunnel, hors de porté, et elle créa dans sa main libre une boule d'énérgie démoniaque, ondulant comme une flamme, plus noir que l'obscurité règnante ici-bas, mais avec ne son centre, une petite flammèche violette, qu'elle envoya, non pas sur l'elfe, mais sur la plafond, au-dessus de sa tête aux oreilles pointues.

Pas assez puissantes pour produire un éboulis, la boule creusa néanmoins dans le roc, faisant s'écrouler quelques cailloux et de la poussières sur son opposant. Une distraction comme une autre. Ce qui lui permit de revenir à la charge, tandis que la poussière l'empêchait d'y voir clair, Alouqua pouvait reflechir, un instant. Son premier soucis, était que leur arène était bien trop petite. Un couloir d'à peine trois mètres de largeur, et un peu plus de deux mètres de hauteur, ridicule. Il était à peu près midi à la Surface, le pire moment pour sortir. Elle jeta un coup d'oeil dans son dos, le couloir s'élargissait, il devait y avoir une sorte d'antichambre, puisqu'une entrée de la Caverne se trouvait non loin ! Alors elle recula, et d'un ton railleur, elle lança :

"Je ne suis pas lâche, je suis simplement vive. Et si tu veux que je te le prouve, viens à moi... Laisses ta colère t'envahir, tu n'en devient que plus intéressant... D'ailleurs, tu aurais pu te présenter, bigre, quelle impolitesse !"

Si seulement il avait réfléchi, il la tenait, elle était à portée de main, d‘un seul coup d’épée il lui aurait tranché sa tête, mais non elle était bien sur ses épaules et il a voulu ne pas la faire souffrir, par compassion, par ressemblance avec sa mère, mais là non ! stop ! qu’est-ce qui t’arrives Ryder, vas-tu la laisser fuir et perdre la chance de déchaîner ta rage sur cette femme ? Mais non enfin, que vas-tu t’imaginer ? Je lui tailladerai les jambes après les lui avoir coupées, je lui trancherai la tête puis la langue et je brûlerai son corps oh non ! cela va lui plaire…. Bon dans ce cas je l’exposerai au soleil en attendant de le voir se décomposer et ainsi obtenir une jouissance infinie… Parfait, maintenant que ce détail est réglé, il faut quand même la rattraper, celle-là et puis ces étroites allées, comment combattre correctement, de toute façon elle est cernée : derrière, le jour au fond, la nuit son choix est visiblement fait.
Ahh bougresse, avec tes pouvoirs maléfiques, une fois de plus, tu ne veux pas que mes yeux tes voient, j’avais donc raison ! Ryder invoqua une tornade et s’y réfugia le temps que cette poussière soit happée par son tourbillon. Une fois ceci fait il en sortit, brillamment et réfléchi une seconde à cette boule des ténèbres qu’il avait entrevu avant d’être aveuglé ; elle veut donc poursuivre ce combat, c’est bien. Continue ! Lutte ! Observe alors la triste réalité ! Tu seras affaiblie! Tu mourras enfin ! Mais elle veut que je me présente celle-là ! pas mon prénom non elle le connaît déjà alors elle veut savoir quelle fonction j’exerce dans le monde des humains, intéressant, tout ce spectacle l’amuse, j’en suis ravi.
Ryder rangea les lames de ses gants, cela ne sera pas utile face à elle. Il prit donc son épée, re-matérialisa son arme et aiguisa sa volonté comme un bout de bois prêt à planter sa victime. Ses oreilles pointues frémirent de plaisir et son arrogance, sa haine à laquelle il commençait peu à peu à s’habituer augmentèrent de plus belle, suivons-là observons de quelle manière cette démone se débattra avant de mourir ou du moins, être tranchée de toute part. Il continua à avancer dans ce dédale, elle l’appelait de ses pouvoirs il le ressentit :

- Démone, je sais que tu m’entends, je suis un mercenaire, et je pense faire de ta mort un nouveau métier, c’est le meurtre de mes parents qui m’envoie et je suis content d’avoir un adversaire comme toi car je vois à présent l’avenir de tes frères, j’espère, oh non cela n’arrivera pas, je ne te reverrai sûrement pas à la bataille, tu vas périr !

Marchant avec précaution, il entra dans une pièce spacieuse dans laquelle se dressaient trois grands piliers de pierre au centre. Toujours en avançant avec ses yeux il les contourna… Rien.
Où se cache-t-elle ? Impossible de fuir, c’est la seule entrée ! Il leva sa tête et perçut une ombre accolée au plafond, est-ce elle ? Dans le doute, il rangea sa lourde épée et, les yeux rouges de colère et blancs de lumière, il prit son autre arme de vent, sauta, prit appui sur un des pilier et l’enfonça profondément dans cette ombre. Ses sentiments étaient tels qu’elle transperça la paroi du plafond ; des fissures se formèrent autour de cette brume sans nom dont il ne voyait toujours pas le contenu, quelle obscurité ! Mais les fissures ne s’arrêtèrent pas là et longèrent le mur pour atteindre le sol, tout allait s’effondrer elle l’avait piégé ! l’ombre se dissipa et il ne vit que l’énergie se dégageant de son arme :

- tu m’a eu démone je ne sais pas comment mais tu m’a bien piégé, sache que je ne mourrai pas et mon âme, à jamais viendra te hanter et brûlera dans tes entrailles avant de revenir sur Terre, sois maudite !!!

Il regretta d’avoir été si peu attentif et observateur, il avait plongé ses deux pieds en plein dans le plat ! Pas un pied mais les deux !
Le plafond se décomposa et Ryder s’écroula à terre, tentant de se relever, il courut vers la sortie de toutes ses forces et de son envie, cette fois, de survivre. Mais un bloc de pierre vint s’écraser, boucha l’entrée, et le reste de la pièce s’effondra sur lui.