Les couloirs de la Caverne Démoniaque étaient tortueux et compliqués: un vrai labyrinthe en 3 dimensions où se succédaient escaliers sans fin, geôles, salles de banquet, ruines, gouffres béants, chambres de torture, pièces gigantesques, passages étroits et ténébreux, ponts au-dessus de rivières de lave éblouissantes, etc. C'était au-dessus de l'un de ces ponts que se trouvait Iblîs. Après avoir accueilli Kaho Long et son ambassade, il s'était éclipsé de la salle d'audience. Puisque Apharez avait conclu la rencontre de façon assez sèche, il n'avait plus rien à faire là-bas.

De toute façon, cela lui convenait parfaitement. Contrairement à la plupart de démons, qui aimaient être en vue et admirés, Iblîs détestait occuper le devant de la scène. Il préférait rester dans les coulisses, dissimulé dans l'ombre, observant tout et travaillant à réaliser ses funestes rêves. C'était aussi pour cela qu'on ne le voyait jamais assis sur l'un des 3 trônes réservés aux généraux démoniaques d'Apharez. Si on voulait le trouver, il fallait le rechercher, soit dans son royaume ténébreux aux fin fond des abysses, soit dans les dédales des couloirs où il passait le plus clair de son temps à méditer, solitaire et silencieux.

Mais quand c'était lui qui cherchait quelqu'un, il ne lui fallait généralement pas longtemps pour se retrouver sur son passage. Chaque recoin d'ombre de l'immense cité souterraine était presque une partie de son corps. Même quand il était enfermé dans son repaire des profondeurs, il savait tout ce qui se passait dans la caverne, hormis dans les salles privés de la Maîtresse des Enfers. Et il pouvait apparaître n'importe où, surgissant des ombres aussi silencieusement qu'un vampire en chasse.

Pour l'instant, Iblîs était accoudé à la balustrade du pont, qui dominant d'une vingtaine un flot de lave flamboyante. Il était vêtu de son habituel manteau noir, qui reflétait légèrement la couleur rougêatre du feu. Mais dans ses yeux, il n'y avait pas de reflets. Comme toujours, ils ressemblaient à deux puits qui aspiraient la lumière et la vie. Son visage était aussi innexpressif que d'habitude, masque impassible fermé sur ses secrets.

Bruit de pas.

Le démon noir ne tourna pas la tête. Il savait qui allait déboucher du couloir, parce que c'était précisément pour cela qu'il était ici lui-même. Le pont était un passage obligé dans cette partie de la caverne, si on voulait traverser le fleuve de lave. Il imaginait très bien celui qu'il attendait descendre l'escalier qui menait au pont, cet homme étrange avec ses deux ailes noires pliées derrière lui, et son sourire indéchiffrable qui lui donnait cet air énigmatique. Un vrai sphinx, majestueux et mystérieux... mais trop mystérieux peut-être. Chacun sait que quand on rencontre des sphinx, si on ne résout pas les énigmes cachées derrière leur sourire, les ennuis ne tardent pas...

"Je vous attendais, messire Azazel..." fit soudain Iblîs, quand il sentit que l'arrivant était à quelques mètres de lui. "Je souhaiterais vous parler un moment."

déambulant dans l'antichambre des enfers où la chaleur serait insuportable pour des fées et le manque de verdure intolérable pour les elfes l'ange noir encapuchonné dans sa cape de couleur sang avancait a pas léger cherchant plus a ce reposer qu'autre chose ... ces derniers temps beaucoup de chose étaient arrivées ... tout dabord Apharez lui avait retiré la garde de sa fille ce qu'Azazel ne s'expliquait toujours pas a lui même mais en plus comme si cela ne suffisait pas il c'était pris la tête avec Erkios jusqu'a ce battre contre lui ...mais encore plus étrange , ce dernier avait menacé sa famille deviendraient ils ennemis jurés?...

*tout cela n'arrange pas mes affaires...avec la bataille qui se prépare j'ai suffisament d'ennuis comme cela...*

en effet plus que la guerre en elle même Azazel redoutait son indécision a prendre position dans la bataille car même si rien ne semblait l'obliger a rester parmis les démons une part de lui le souhaitait... cela pouvait sembler si étrange...mais tellement vraissemblables...
c'est donc perdu dans ces pensées , une cigarette a la bouche allumé grace a son zippo, qu'il croisa sans s'en rendre compte Iblis ... le démon le plus redouté de ces lieux ...Azazel était inquiet quand celui ci était présent dans la même salle que lui car c'était la seule personne dont il n'arrivait pas a cerner la personnalité... celui ci était aussi voir même plus secret que lui ... son sourire habituel aux lèvres toujours aussi carnivore quand il était dans ces lieux sombres Clad écouta attentivement ce que le démon avait a lui dire et répliqua dans une froideur en totale harmonie avec le visage d'Iblis

-que me vaux le plaisir ? dit il une main toujours posée sur son katana noir ... -de quoi voulez vous vous entretenir avec moi ?

Azazel regardait le démon dans les yeux bien que ceux ci fussent troublant de sérénité ... mais il tint bon et attendit une réaction curieux de savoir pourquoi un tel démon majeur désirait lui parler ... apres tout c'était rare d'être convoqué par quelqu'un d'autre qu'Apharez en ces lieux obscurs ...

Le démon ferma ses paupières de nuit avant de répondre.

"De rien qui nécessite de tenir votre katana en main, en tous cas. Je préfère de loin les discussions à la bataille ..."

Les paupières closes, Iblîs analysait ce qui émanait de son interlocuteur. La première fois qu'ils s'étaient vus, il n'avait ressenti que méfiance. Un être qui se déplaçait librement entre la Caverne et la Cité était soit un traître, soit un génie. Et dans les deux cas, il valait mieux se tenir sur ses gardes. Pendant tous les jours qui avaient suivi, même pendant l'ambassade de la Tanière, il n'avait pas relâché son attention, tout en affectant de l'ignorer.

Mais ce dont il était sûr à présent, c'était que l'ange noir n'était pas vraiment un traître au sens ordinaire. S'il y avait en lui une volonté de tromper, cette noirceur ne pouvait lui échapper. Certes, il n'était pas un télépathe du niveau de Kaho Long, mais Iblîs était fait d'ombre et pouvait la voir même au fond des coeurs des autres. Non, la question était davantage de savoir ce que voulait réellement Azazel - ou Clad, en fait. Car au fond, il doutait que celui-ci le sache lui-même. Mais pour commencer, il y avait une chose à régler...

"Quoique... malgré cela, je ne peux pas dire que je sois satisfait de la façon dont s'est déroulée votre dernière discussion avec Erkios." fit le démon d'une voix douce. "J'ose donc espérer, dans votre intérêt à tout les deux, que ce genre de chose ne se reproduira pas."

Les yeux d'Iblîs s'étaient soudainement ouverts. Sa voix n'avait pas varié d'un ton, mais il brillait dans ce regard quelque chose de si glacé que tout humain normal se serait évanoui de terreur en le croisant. Qui était encore plus effrayant, car venu d'un être au calme légendaire.

L'irritation du démon majeur venait principalement du fait qu'il avait dû se démener pour éviter qu'Apharez n'apprenne immédiatement que deux membres de la Caverne avaient enfreit l'un de ses ordres les plus explicites: l'interdiction des batailles jusqu'à lheure de l'attaque d'Elament. Il valait mieux qu'elle l'apprenne plus tard. Car elle l'apprendrait... de cela, Iblîs était sûr. On en pouvait rien lui cacher... mais d'ici là, elle réagirait sans doute moins violemment.

"Bien. Ceci étant clos, Azazel, je voudrais vous demander une chose. Vous êtes encore en rapport avec la Cité, n'est-ce pas? Sur les professeurs actuels, nous connaissons Naciniah Naûr, Ruby, Lay-Ing Lullaby... et Roland Zael, bien sûr." ajouta le démon avec un demi-sourire.

Toute la caverne savait le combat dévastateur qui avait eu lieu entre eux deux, les laissant aux trois quarts morts. Chacun était le point faible de l'autre... mais il existait d'autres professeurs à Elament. Et l'une des dernières tâches étaient de découvrir leurs points faibles. Pour Ruby, Lay-Ing et Naciniah, c'était chose faite, mais...

"Qui existe-t-il d'autre? Vous me semblez le mieux placé pour le savoir..."

Un silence de mort répondit à la bravade d'Azazel. Le démon majeur restait aussi immobile qu'une statue de marbre, le regard fixé sur le bout de la rivière de lave, là où elle s'engouffrait dans les profondeurs de la caverne, les yeux masqués par une mèche de cheveux. Pas un de ses muscles ne tressaillit aux paroles de son interlocuteur tant qu'elles s'adressaient à lui-même, malgré leur ton plus qu'offensant. Même le rire railleur qui accompagna les mots ne le fit pas se crisper.

Mais à la seconde où l'ange noir cita impudemment le nom d'Apharez, les lèvres du démon se retroussèrent en un rictus mortel. Avec une rapidité dont on ne l'aurait pas cru capable, Iblîs disparut de devant la balustrade pour réapparaître devant l'ange noir. D'un geste si foudroyant qu'il en fut invisible, il attrappa celui-ci par la gorge et le souleva de terre. Dans la même seconde, des véritables tentacules de ténèbres jaillirent de dessous sa cape et virent s'enrouler autour des membres d'Azazel, paralysant tout mouvement.

"Ta vie sera peut-être un prix suffisant..." siffla le bras droit d'Apharez, d'une voix qui avait abandonné toute douceur pour devenir aussi cinglante qu'une mèche de fouet.

D'un geste brutal, il amena le visage d'Azazel à quelques centimètres du sien. Les yeux glacés plongèrent directement au fond de ceux de l'Ange, puits de ténèbres presque hypnotiques. Ils exprimaient une cruauté au-delà de tout critère normal, proche de la démence. L'énergie noire qui gravitait en permanence autour d'Iblîs crépitait dangereusement. En même temps, la poigne de fer se resserra avec rage autour du cou d'Azazel, y laissant des traces noirâtres semblables à des brûlures.

"Apprends à connaître ta place, insecte. Tu n'es pas dans les quartiers louches des villes de la Surface, mais dans la Caverne des Démons. Quand tu auras une place plus importance dans ce monde qu'un misérable habitant d'Elament, aux pouvoirs insignifiants et incapable de choisir entre ses deux natures, tu pourras traiter avec les seigneurs des enfers en égal. A présent je ne te demande plus rien. Je ne t'offre rien non plus, sinon ta vie..."

Sur ces mots, l'étreinte de mort se desserra et les liens d'ombre se rétractèrent. Une décharge de magie éjecta l'ange hors de portée. Iblîs lui tourna le dos sans se soucier de la possiblité d'une contre-attaque. A supposer d'ailleurs qu'un être d'une puissance même pas comparable à un professeur puisse être assez fou pour se précipiter sur un démon majeur déjà passablement énervé. Quelques pas plus loin, l'intendant s'arrêta. Sans se retourner, il jeta, sur un ton méprisant:

"Je ne le redirai pas. Les alliés et les aspirants sont les bienvenus à la Caverne. Les indécis, les touristes et les marchands ne le sont pas."

L'aura noire se calmait peu à peu, délaissant sa vibration meurtrière, mais une colère froide s'y sentait toujours. Cette colère qui durait depuis la seconde où l'ange avait eu ces paroles qui laissaient clairement voir le peu de cas qu'il faisait... d'Apharez? d'Iblîs? Même pas. Les attaques personnelles n'auraient pas entraîné une réaction aussi violente de la part de celui-ci. Mais consciemment ou involontairement, ces mots avaient été une insulte envers les démons en général, les mettant au niveau de partenaires pour quelque transaction sordide... et à cette seule pensée, les dents d'Iblîs se serraient encore...