Silmarwën avait à nouveau dit au revoir à son père et à ses frères avec regret mais sans savoir vraiment pourquoi elle ressentait le besoin de revenir à Elament. Quittant pour la seconde fois les terres où elle avait grandit ainsi que les elfes qui l’avaient recueillit comme l’une des leurs, elle avait commencé son voyage vers la cité d’Elament.
Elle n’aimait guère la solitude et elle était donc ravie de sentir, comme toujours, la présence de Calysto, son rat, installé confortablement sur son épaule. Sa démarche souple et légère, ne faisait pratiquement aucune bruit en avançant sur le chemin qu’elle avait décidé de suivre depuis quelques jours, laissant derrière elle l’abris calme et rassurant que formait la forêt. Elle dormit peu durant le trajet car la peur de ses cauchemars, devenus plus fort et plus fréquent, l’empêchait de fermer l’œil.
Le crépuscule commençait à peine lorsqu’elle arriva devant les portes de la cité d’Elament. Elle se souvint de la première fois où elle s’était retrouvée face à ses portes imposantes et elle sourit en se rappelant sa joie quand elle avait trouvé le moyen de les ouvrir. Elle sortit de ses pensées et s’approcha lentement des symboles qui y étaient gravés. Puis elle posa délicatement sa main sur la flammèche qui représentait le feu. Les lourdes portes s’ouvrirent, comme lors de sa première visite, et lui dévoilèrent l’entrée de la cité. Un sentiment de bien être l’envahit alors qu’elle regardait les rues encore animées où des personnes de toutes les races circulaient librement. Rien n’avait changé et elle avait l’impression de n’être jamais partit, à une exception près… les amis qu’elle y avait autrefois n’y étaient plus. Cette pensée la rendit triste et nostalgique. Mais elle essaya de se rassurer en se disant qu’elle se ferait sûrement de nouveaux amis et qu’ainsi elle ne resterait pas seule bien longtemps.
Elle avança alors un peu plus dans la cité, laissant les portes se refermer derrière elle. Elle s’assit au pied d’un arbre près de l’entrée et bu un peu d’eau. Elle appuya son dos contre le tronc et ferma les yeux, en se demandant ce qu’elle allait faire à présent qu’elle était arrivée.