Le baluchon, simple sac de toiles bombé d’un léger paquet de vêtement crasseux et d’une gourde qui fut jadis pleine, tomba et roula ; le long bâton de bois se fendit avec un craquement sourd contre la pierre rêche…

Une main lente et pesante se traîna sur le sol…
Habillée d’un simple gant de cuir rayé et marqué par l’usure, la main agrippa la toile de bure et ramena les quelques biens d’Eyardt pour les tirer vers son corps…
Le jeune homme soupira, tandis que ses yeux se posaient sur le bâton brisé… Il le regarda tristement, comme si ce simple bâton ramassé plusieurs semaines de cela avait été un compagnon fidèle, le seul ami d’un pauvre être seul et abandonné…

Eyardt Estower était seul.
Terriblement seul.
Ses sourcils se froncèrent, et sa mèche en spirale a l arrière de sa nuque se redressa, vigoureuse de forces, de désespoir soudain…

« Oh non… Oh non, pas question de m’arrêter maintenant… Jamais »

Ses jambes frêles se redressèrent, ses mains gantées serrèrent le sac de toile sur son ventre… L’effort lui prit bien une demi douzaine de minutes, mais il y parvint, gardant les yeux au sol… De toute façon, il n’avait pas levé les yeux au ciel depuis longtemps..
La faim.
La soif.

*Pense pas a ça... Avance... Avance…*
Très faim, très soif.

La jambe botté de cuir du jeune garçon se leva doucement, et s’écrasa un pas plus loin, puis un autre. Il souffla à chaque effort, serrant son sac sur sa poitrine, yeux rivés au sol…

Et il retomba a nouveau…
Le sac vola, se déchira sur le sol dur, éparpillant ses haillons si durement volés, ou tressés…
Eyardt avait le nez contre la poussière..
Comme toujours, comme toujours depuis l’attaque de la caravane…
Depuis la mort de son père
(adoptif…)
Son père qu’il aimait tant… Qui lui avait parlé dans son dernier souffle de la cité d’Elament, de la véritable nature arrêter…
Ce père qu’il avait tant…

Une secousse. Le sol tremblait, non, vomissait légèrement.
Eyardt passa sa main sous lui, allongé sur le ventre, jusqu a son cœur.

*Pas maintenant… je vous en supplie, pas maintenant…*
Chaque fois, chaque fois que ses émotions s’emballaient, son cœur faisait trembler la terre autour de lui. Non, pas a chaque fois… Seulement quand son cœur d’hybride, à trois valves, se sentait imprégné de l’esprit de Terra…
Et la douleur des secousses sismiques émanant du cœur d’Estower n’était pas négligeable…




Les secousses se calmèrent…Eyardt soupira et releva les bras, les yeux encore au sol, a quatre pattes sur cette route inconnue…
Et ses yeux se levèrent.
Et il vit la cité.
Un mètre devant lui, puissante, imposante, la porte se dressait.
Un hoquet se bloqua dans sa gorge.

Il leva une main hagarde, qui retomba. Le manque de nourriture, de protéine, de tout ce qui fait que l’on survit en se délectant d un repas, lui fit défaut.

Eyardt grinça des dents et gratta le sol, et avança, un pas minuscule de plus vers ce qu il avait tant cherché.

Il avança ainsi, péniblement, rampant au sol…
La porte lui sembla plus grande encore…
Puis Estower croisa les quatre symboles du regard.
Il ne comprenait pas.
Il était si fatigué, si las.

Il frappa la porte d’une force misérable, et attendit. Rien ne vint…
Il recommença, mais le plat de sa main s’écrasa sans bruit, faible et abandonné..
Il ferma a demi les yeux, étendu devant la porte de la cité d’Elament, seul et paralysé par sa carence.

Son esprit le foudroya de deux pensées meurtrières
(tu vas crever devant ton but..)
(tu as si sommeil…)
Et ses yeux se fermèrent complètement…

Gwenaëlle marchait tranquillement dans les sous bois. C'était une de ses journée voilée, les nuages noirs et gris s'amoncelaient dans le ciel, la vampire pouvait donc marchait à sa guise sans capuchon, sans protection, sans rien. Elle était vêtue d'une longue robe nacrée à col roulant qui trainait derrière elle. Etrangement les évenements des derniers jours l'avaient rendu de bonne humeur et elle se sentait mieux qu'auparavant. Cependant ce qui lui manquait c'était de partir en chasse nocturne. Elle chassait toujours mais plus pour le plaisir que pour le besoin de se nourrir maintenant qu'elle était une Vampire...

Elle leva les yeux au ciel en voyant son chaton jouer avec une araignée. Une fois encore il l'avait suivit. Gwenaëlle vit alors un oiseau passer par là et elle fondit sur lui. C'est à ce moment là qu'elle sentit une aura faible proche de là. Mais une aura si faible qu'elle crut tout d'abord à celle d'un animal qu'elle n'imagina pas une seconde qu'il s'agissait de l'aura de ce qu'elle découvrit plus tard.
Chiffon, le chat, miauler plutôt fort. Il se trouvait devant l'entrée de la cité, à côté d'un... d'un corps!

"Et merde! Qu'est ce qu'il s'est encore passé ici!"

La vampire s'approcha prudement et contasta alors qu'il ne s'agissait que d'un nouvel arrivant mais en mauvais état apparement. Elle s'agenouilla doucement auprés de lui puis le retourna. Oui il était vraiment mal.

"Hé, tu m'entends?" lui demanda-t-elle d'une voix douce
*Apparement non*

Elle prit sa gourde et en fit couler quelques gouttes dans sa main. Elle essaya de lui en faire boire un peu mais ce ne fut pas très efficace.

"Réveile toi, houhou, c'est pas super comme arrivée ça!"

Gwenaëlle savait que parler aux gens pouvait les rassurer mais dans ce cas là, ce n'était pas très efficace non plus. Ce jeune homme semblait épuisé, affamé et assoifé.

*Je me demande de quel élèment il est.*

Les cils d’Eyardt battèrent fébrilement. Quand ses yeux réapparurent au grand jour, l’image du vampire explosa dans ses iris…
Comme revigoré par la vue de la première personne féminine qu’il croisait depuis près de deux mois, il roula sur le coté, se plaquant contre la porte de la cité.

Il tenta de parler, mais les mots restèrent bloqué dans sa gorge. Son voyage avait été si long et douloureux, qu il s’était blindé contre les intervenants incongrus : ils étaient souvent de la pire espèce, et jamais sans mauvaise intentions…

Il chancela a nouveau, mais refusa de s’évanouir a nouveau en s’administrant une claque vigoureuse.
Son regard en devint plus vif, et il releva son doux visage marqué par les maltraitances et les carences sur la vampire au teint pale.

« Je… »

Ses yeux s’écarquillèrent un peu plus. Il n’avait pas encore remarqué la beauté de la jeune femme… et comme à son habitude, sa timidité maladive le prit aux tripes. Il se sentit rougir, même si ce sang là ne devait plus être beaucoup chargé en globules rouges…
Son cœur se remit à tambouriner… Il sentit sous ses doigts crasseux la terre trembler légèrement… Puis le bruit de vombrissement a nouveau… Il posa une main sur sa poitrine, et ferma les yeux.

*Pas encore… non…*

Il se calma en même temps que le sol et les battements de son cœur…

Il retenta de parler et ne put balbutier que des paroles qu’il trouverait d’une stupidité maladive plus tard… Son regard se baissa, intimidé.

« Dame, je cherche … Je voudrais.. Enfin, la cité d’Elament… »

Gwenaëlle sourit faiblement lorsqu'elle vit que le jeune homme ouvraient les yeux... qu'il ne garda pas longtemsp ouvert! Il roula sur le côté, elle le laissa faire mais s'inquiéta encore plus lorsqu'elle remarqua à quel poingt il avait l'air faible et malade. La vampire posa sa main glacée sur le front fièvreux de cet inconnu.
Elle fronça les sourcils.

"Ne bouges pas trop, tu as pas mal de fièvre."

Elle sursauta lorsqu'il se donna une gifle et lui attrappa la main.

"Hé doucement, tu ne resteras pas éveillé plus longtemps, ce n'est pas la peine de te faire plus mal que tu en as déjà."

Elle sentit la terre tremblait légerement sous ses pieds.
*Un terra, c'est un terra... c'est déjà bon à savoir.*

Il balbutia alors des paroles peu cohérentes mais il n'aurait pas eu besoin de les prononcer, Gwenaëlle comprenant très bien ce qu'il voulait. La vampire se releva puis posa sa main sur le symbole air de la porte. Celle çi s'ouvrit dans un grincement assourdissant. La vampire soupira puis s'agenouilla de nouveau à côté du malade. Elle sortit une petite fiole bleue de sa poche et en fit boire le contenu au jeune homme.

"Cette potion te permettra de rester debout un petit moment. Quant à la Cité d'Elament t'y voila arrivé et on va faire un petit détour par l'infirmerie. Au fait je m'appele Gwen."

Même si elle se doutait qu'il n'avait plus assez de forces pour l'entendre. La vampire le prit par la taille et l'appuya sur son épaule. Avec sa potion, le jeune homme devrait à peu près réussir à tenir jusqu'à l'infirmerie... enfin normalement. La vampire pointa les doigts de sa main libre vers le baluchon un peu plus loin qui fut soulevé par cinq filets de brume.

La vampire se dirigea avec le jeune homme vers l'infirmerie.

[t'es dac pour aller à l'infirmerie? Sinon on trouve autre chose et j'édite ^_^]

Eyardt sentit le breuvage emplir ses veines d’une force nouvelle. Il ne lui en fallut pas plus pour se remettre debout, et avancer au près de la dame de la Nuit, soutenue par une épaule chaleureuse…

Le jeune garçon rougit encore plus.. S il n’avait pas vu de femme depuis longtemps, il en avait encore moins touché…
Même dans la caravane, il restait loin des jeunes filles, sachant parfaitement qu il lui serait impossible de placer un mot…

De toute façon, il resta muet devant l’action magique de sa sauveuse…

*Je suis sur d’avoir vu quelque chose.. Non, j’ai plutôt senti quelque chose… *

Ses yeux se plissèrent.
*Comme quand mon cœur s emballe…*

Il regarda en coin la vampire, gardant des coups d’œil furtifs sur la ville dans laquelle il pénétrait.
L enchantement le pris aux yeux, alors que les couleurs le firent sortir des ténèbres qui l’avait accompagné pendant plusieurs mois…

Il retourna lentement le visage sur la jeune femme, et un léger sourire coincé s y figea.

« Je… enfin… »

Puis, prenant un faux air sérieux de ceux qui veulent se montrer fort.
« Oui. L’infirmerie sera très bien. »

Il toussa, puis regarda à nouveau Gwen.

« Je… »

*Je m’appelle.. Je m’appelle.. ? *

Puis avec un sursaut :

« Je m’appelle Eyardt Estower, ravi/de/vous/rencontrer/madame,/enchanté/d’être/ici, à/vos/cotés ! »

Il avait dit cela tellement vite qu’il en rougit encore plus, baissant la tête alors qu ils avançaient.

« M.. merci… »

HRP : Je te suis ! Crée et c’est parti !

[Ben go!]