Femme de ménage...

Coralline était restée une heure devant la porte du Coeur Sauvage sans oser y pénétrer. La première fois qu'elle s'y était rendue, c'était en compagnie de Sooryane et la seconde fois c'était pour son lapin malade... Mais cette fois-ci, c'était différent et la jeune Nymphe avait peur d'être rejetée.

Prenant son courrage à deux mains, elle poussa la porte et entra timidement. Elle regardait les enclos autour d'elle et son regard se reporta involontairement sur l'enclos des lapins, comme attiré par un aimant.

*Il y a tellement d'enclos... tellement d'animaux...* espérait-elle de tout son coeur en réfléchissant vaguement à ce qu'elle allait dire.

Arya entra dans le magasin d'un pas vif. Elle revenait de la cage des grands canidés. C'était toujours sportif de s'occuper d'eux ! Bref, toujours est il qu'elle avait entendu la porte s'ouvrir. L'elfe avait une ouie extrèmement fine.
C'est un sourire sans surprise qu'elle adressa à la nymphe devant elle.

*Encore un élève ! décidément, ils veulent tous avoir un animal d'ici ! *

Elle aimait son travail, mais cela commençait à devenir lassant. C'était surtout la répétition qui fatiguait Arya. La jeune Terra savait exactement quoi faire dès qu'une personne poussait la porte. C'était chaque fois le même dialogue.

"Bonjour ! que puis je pour vous ? "

Voilà la phase n°1. Toujours la même phrase répétée à longueur de journée, avec un ton enfoué et un sourire forcé.

Corallline sursauta presque lorsque Arya fit son apparition.

"_ B... Bonjour..." bredouilla t-elle en devenant rouge écarlate. Elle se sentit ridicule et eu la soudaine envie de pouvoir se transformer en souris afin de partir se cacher... mais le miaulement rauque d'un chat tout proche lui ôta cette idée de la tête. La jeune Nymphe hésitait. *Bon, allez, jettes-toi à l'eau !* s'encouragea t-elle en regardant Arya droit dans les yeux.

La vendeuse avait l'air gentille, mais ce n'était pas la même que la dernière fois. Elle ne savait donc pas trop à quoi s'en tenir... Enfin, c'était tout de même une Elfe, ce qui rassura Coralline. La jeune Aqua se tortilla et se lança :

"_ Excusez-moi, je me demandais si vous n'auriez pas besoin de quelqu'un pour l'entretien du magasin." dit-elle brusquement. Puis, une fois lancée, elle continua :

"_ Vous savez je suis juste une élève et j'ai besoin d'un petit peu d'argent. Pas grand chose, mais au moins de quoi manger à la cafétéria ou m'acheter des vêtements." Elle marqua une pause. En quoi était-ce le problème de Arya ? Il lui fallait trouver des arguments plus convainquants.

"_ Si c'est possible, j'aimerais vous aider à l'entretien de la boutique. Je pourrais nettoyer les enclos, changer la paille, nourrir, ou même faire la poussière et passer la serpillère ? Je vous promets d'être discrète..."

Elle s'arrêta de parler et attendit en retenant son souffle...

Arya soupira et haussa les épaules, désolée.

"J'aimerais bien, mais...Voyez vous, je ne suis pas la gérante du magasin. Je suis une élève de 2eme année et j'aide Lessien. C'est son magasin. Elle me paye et moi je nourris les animaux, je change les litières, j'aide à faire les comptes et je vends.Je suis désolée. "

Puis, elle regarda attentivement la jeune fille : elle était très jeune justement.

"Vous êtes en 1ere année, n'est ce pas ? je suis désolée, mais les 1eres années n'ont pas le droit d'avoir un petit boulot. C'est à partir de la 2eme année."

Arya fit un sourire triste à l'intention de Coralline.

"_ Non non, ce n'est pas grave..." mentit Coralline presque au bord des larmes.

Certes, elle s'attendait à un refus, mais pas à ce qu'on lui apprenne que les pemières années n'avaient pas le droit de travailler. Cela signifiait que personne n'accepterait son aide et surtout, qu'elle n'avait aucun moyen de se faire un peu d'argent de poche.

"_ Ce... c'est moi qui suis désolée, je ne savais pas que je n'avais pas le droit..." balbutia t-elle en baissant la tête. Puis elle prit une profonde inspiration.

"_ Et bien merci beaucoup madame, au revoir !" dit-elle avec un grand sourire poli.

Et elle sortit du magasin, effondrée par la nouvelle. *Je peux peut-être demander à Sooryane ?* se demandait-elle sans grande conviction.

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