Souvenirs en chansons (Libre)

Ce jour-là, la jeune elfe se promenait non-loin de la Tour des Vents, le coeur en paix. Mais soudain, des filles, plus agées, se précipitèrent vers elle et l'insultèrent de choses afreuses, sans raison. Sirènetta, malgré son envie de répliquer, continua sa route, lorsque l'une des chipies s'empressa de dire d'un ton mauvais:

"Mais au fait, où sont tes parents et ta famille? Tu n'en as pas? Tant pis, tu ne pourras pas pleurer dans leurs jupons!"

Elles rièrent; la jeune elfe s'arreta et se retourna, les larmes aux yeux. Elle les observa pendant quelques secondes, avant de partir en courant, vers la Tour. Elle grimpa le plus vite possible vers un point élevé, puis elle s'assit, pleurant.

"Pourquoi sont-elles méchantes? Je ne leur ai rien fait! Je ne suis venu que pour apprendre à controler mon pouvoir, trouver une vraie maison... et avoir des amis!"

Elle mit sa tete entre ses mains, pensant à sa famille adoptive, qui avait été tuer par un démon il y a des années. Elle imagina aussi ses vrais parents. Elle resta presque une demi-heure à pleurer; soudain, ravalant ses larmes, elle se mit à chanter d'une très belle voix, chantant une chanson que lui avait appris les sirènes avant de mourir. Elle continua ainsi, n'entendant pas le bruit de pas derrière elle.

L'Elfe avait décidé de visiter un peu la ville juste après son entrée. Elle marchait, sereine, paisible à travers les ruelles de la ville. Divaguant dans ses pensées, elle voyait Ithil dans sa tête. Sa famille... elle n'y pensait jamais. Comme si son esprit refoulait les entrailles abyssales du passé. Alors qu'elle marchait, toujours aussi imperceptible, une bandes de filles la bousculèrent. Rêvassant elle manqua tomber et les jeunes filles partirent en courant et en riant à pleine gorge. Elle esquissa un mouvement pour faire pousser des lianes et stopper leur passage, mais elle haussa les épaules et réajusta son habit blanc. Elle défroissa les pans de sa robe et continua sa marche, élégante.

Quand soudain elle aperçut une haute tourelle et décida d'y grimper pour observer les paysages de la cîté. Elle crut entendre un murmure, une plainte, enivrante et pure, si pure qu'elle en devenait gênante. Elle grimpa les marches à la même allure, ne se pressant pas, malgré son envie, sa curiosité, son côté humain qu'elle détestait tant.

Quand elle arriva en haut, elle vit une jeune fille repliée sur elle même et troublée, elle avança un peu plus. Ses sandalettes blanches claquaient doucement sur le sol et arrivée au niveau de la petite fille et elle resta là à écouter, ne voulant pas arrêter le chant, qui ressemblait plus à une plainte de la fille.

La jeune elfe ne pensait plus à rien en chantant la chanson des sirènes; elle se sentait forte et en sécurité, comme si sa famille adoptive était à ses cotés.
Quand à elle eut sa chanson, elle resta plusieurs minutes dans le silence, jusqu'à ce qu'elle sente que quelqu'un se trouvait derrière elle. Sirènetta se retourna brusquement et fut surprise de voir que le professeur de la Terre, Lyne Thalya, se dressait derrière elle. Elle se leva et s'inclina en signe de bonjour, tout en souriant, comme à son habitude.

"Euh... Bonjour! Veuillez m'excuser, je ne vous ai pas entendu arriver!"

Elle la regarda.

Elle écouta plusieurs minutes durant la belle mélodie, se laissant flotter au gré des paroles, écoutant chaque note, chaque son. Ayant étudié l'art, elle avait parcouru la musique et se débrouillait sur quelques instruments, mais jamais elle n'aurait pu chanter comme elle l'avait fait.

Elle fut elle même troublée quand la jeune fille se retourna en sursaut et assez gênée en la voyant s'incliner. Elle sourit et passa ses cheveux derrière ses épaules.

" Ce n'est rien mais ne t'inclines plus s'il te plait, j'ai l'impression d'avoir déjà 1 000 ans, je n'en suis qu'au 200 laisse moi savourer ma jeunesse! "

Elle sourit et s'assit comme elle l'était auparravent. Elle la regarda, ses yeux pétillaient, son chant l'avait émerveillée.

" Tu chantes drôlement bien... Que se passait-il pour qu'il soit aussi triste et mélancolique? "

La jeune elfe s'assit à nouveau, en souriant tristement au professeur. Elle ne savait pas si elle devait lui répondre, mais elle paraitrait impoli.

"Je vous remercie, professeur! En fait, un groupe de filles s'en sont prises à moi verbalement! Et... elles m'ont rappellé que je n'avais plus... de famille..."

Elle versa quelques larmes.

"Mes parents adoptives étaient des sirènes! Et ceux sont eux qui m'ont appris cette chanson!"

Sirènetta observa la jeune femme, espérant qu'elle ne la trouvait pas ridicule.

"C'est le seul moyen de me rappeller ces bons moments!"

Elle ne savait pas quoi dire; elle attendit sa réaction.

Elle sourit. Famille... Ce mot là lui était inconnu. Elle avait bien sûre eu ses grands parents... froids, calculatteurs... ils redoutaient la petite comme la peste et lui avait enseigné la haine des hommes... Oui son père... Si il n'était pas mort depuis plus d'un siècle au moins, elle l'aurait bien tué elle même.

Elle regarda la jeune fille et sourit. Elle posa sa main sur sa tête et relaça quelques mèches rebelles. Elle parla d'une voix douce et sereine.

" Ne t'en fait pas... Si tu es venue ici, c'est pour te détacher de ton passé alors fais le... Et regarde, beaucoup de gens ont perdu leur famille ou sont de simples vagabons... Tu as un avenir ici... Mais tu dois malheureusement sacrifier le passé. Si une petite gar... fille ^^ te redis encore quelque chose, essaye un maléfice d'eau tu verras sa calme. "

Elle avait dit cela en rigolant mais après tout, il fallait bien en profiter un minimum. Elle n'aimait pas les professeurs restrictifs qui se contentaient seulement de théorie...

La jeune elfe rit à son tour, ayant le coeur beaucoup moins lourd. Puis elle regarda le professeur, en lui souriant. Cette personne semblait tellement gentille. Dommage qu'elle ne l'aurait pas comme professeur! Sirènetta lui souria.

"Vous etes tellement gentille! Jamais un adulte ne m'avait parlé de cette façon! Je vous remercie de votre gentillesse!"

Soudain, et sans le savoir, elle lui prit la main. Elle ne savait pas ce qui lui prenait.

*En tout cas, elle a du éprouver un passé dur pour savoir ce qu'on ressent à ce moment-là!*

Ses yeux bleus fixèrent Lyne.

"Au fait, avez-vous encore des problèmes d'orientation? Car si la réponse est oui, je me ferais un plaisir de vous aider! Mais je voudrais vous demander quelque chose: accepteriez-vous de boire quelque chose à la cafétaria, pour vous remercier de votre gentillesse?"

Elle rougit comme une tomate, tout en mettant sa main sur sa bouche. Elle venait de dire une grosse betise... ou peut-etre pas! Elle l'espérait.

Elle regarda la jeune elfe. Elle se sentait étrangement attirée par l'aura qu'elle dégageait. C'était étrange, ce n'était pas une Terra, mais elle la sentait comme elle. Elle se releva et regarda Sirènetta. Ses yeux bleus étaient aussi purs que les siens. Elle était belle.

" Ce n'est rien... Après tout je ne suis pas si vieille... On reverra si j'ai me même caractère dans 1000 ans... "

Si elle arrivait à atteindre cette date. Après seulement trois jours, elle s'était débrouillée pour faire retomber sur elle la colère de la déesse des enfers... Puis entendant la proposition de l'elfe, elle sourit.

" Oui, ça me plairait bien! Et puis si tu veux que je t'apprenne quelques sorts de défenses et d'attaques, ou quand bien même physiques, n'hésite pas... "

Elle sourit... Une apprentie, ça lui plairait!

La jeune elfe se leva, ravie; elle n'aurait jamais cru que le professeur accepterait son invitation. Sirènetta lui sourit, la regardant de ses yeux bleus.

"Je... je ne sais pas quoi dire! Merci infiniment! Quand vous voudrez! Et l'invitation à la cafétaria, c'est pareil! Quand à vous le souhaiterez!"

Elle attendit sa réaction et sa réponse, le coeur battant. Puis elle rougit un peu, espérant que son excitation ne la dérangeait pas.

Lyne sourit doucement en voyant le visage de la jeune elfe. Elle la regarda un peu tendrement, encore toute innocente et fragile. Elle se rappelait d'elle à son âge, tout aussi sensible au monde qui l'entourait. Elle l'était toujours, mais pas de la même manière.

" Ca sera quand tu voudras! Je te rejoindrais dans 1 petite heure, j'ai quelque chose à regler avant... Vas y, je vais venir. "

Elle la regardait s'enflammer et étouffa un rire. Elle était si... enfantine...

La jeune elfe sourit à Lyne, puis elle s'écria:

"Très bien! Je vous attendrais dans la cafétaria dans une heure! A tout à l'heure... et encore merci! Je n'ai jamais rencontré une personne qui me ressemblait autant!"

L'Aqua lui sourit une dernière fois, avant de descendre les escaliers et quitter la Tour des Vents. Sirènetta était impatiente... très impatiente de cette rencontre.

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