[hj : le topic date de trois jours, je ne sais pas trop à partir de quand on peut les considérer comme périmés ceci dit, y a toujours moyen de supprimer ^^]

A la recherche d'un endroit où commencer la lecture du mystérieux livre trouvé dans sa chambre, et pour sa première visite de la ville, Erïn n'avait pu s'empêcher de s'arrêter devant la fontaine. L'eau rose qui se déversait tranquillement apaisait l'énervement provoqué par la découverte de son vertigineux dortoir.

*l'eau... ça c'est un élément sympathique*

Elle fit un bond en entendant le cri poussé par l'autre elfe présent. Il y avait du verre brisé par terre, et du sang sur ses mains.

"Est-ce... Est-ce que ça va?"

Elle avait l'impression qu'il était sur le point de s'évanouir... Il n'était pas d'une corpulence très impressionnante, elle pensait donc être capable de le traîner au moins quelques mètres, mais elle n'avait aucune idée de la distance à laquelle pouvait se trouver un centre de soin.

Inquiète elle lui prit le coude et l'éloigna doucement de la fontaine – s'il tombait, mieux valait que ce fut sur le sol, elle aurait l'air fine s'il se prenait le rebord. Elle sortit d'une poche de son manteau un large mouchoir parfumé d'une odeur légère mais entêtante – elle s'en servait parfois pour ramasser des herbes – et commença à essuyer le sang des mains de l'elfe dans l'espoir d'y voir plus clair. Tout en continuant à le soutenir vaguement par le coude d'une main, elle lui jetait des regards inquiets.

Perdu? Carrément.

Aprés plusieurs dizaines de minutes de marche, Eal arrriva enfin dans un espace un peu moin confiné que les ruelles qu'il venait de quitter. Sa capuche rabaissée, elle ne lui cachait plus le visage.
Sur sa joue, une trace de coup. Ben oui, ces ruelles n'étaient pas aussi sur que ça. Pas que ça le dérange...mais quelques part deux hommes devaient maintenant être en train d'agoniser.

Une fontaine d'une couleur douteuse était maintenant dans son champ de vision.

*Drôle de goût...*

Mais elle n'était pas la seule, deux personnes étaient à proximitée.
Une femme? Un homme? Bref quelqu'un et une jeune fille(là il en était sur)
La deuxième soutenait le/la premier(e), qui saignait de la main.
Les morceaux de verre au sol lui firent vite penser qu'ils étaient sans doute la cause du saignement.

Non seulement curieu, mais aussi à la recherche du dortoirs des aquas, il se rapprocha doucement pour se poster à un ou deux mêtres des deux personnes. Il regarda le saignement puis leva sa main . A ce moment là deux bulles d'eau se formèrent au dessus de la fontaine et se rapprochèrent d'eux. Doucement et délicatement il fit couler cette eau(d'une couleur douteuse) sur la main de la personne blessée.Le sang disparut assez rapidement, mais il fallait se dépécher d'enrouler la main pour stopper le saignement.

Mais il en avait fait assez pour un(e) simple inconnu(e). Maintenant chaqu'un pour soi. Ses yeux rouges restèrent fixés sur les deux personnes.

Le décor commençait à tourner autour de Lén, qui s'en voulait plus que tout de s'être coupé aussi bêtement. Mais la blessure n'en était pas moins gênante, même très, et saignait beaucoup. Et l'odeur du sang lui donnait un tournis indescriptible...

Il entendit vaguement quelqu'un lui demander si ça allait. Il ne répondit pas, et se contenta de gémir, ce qui était assez explicite. Les yeux embués de larmes, il se forçait à ne pas regarder sa main. Il sentit jsute qu'on le traînait loin de la fontaine, et suivit faiblement, ne cherchant pas à trop comprendre ce qu'on comptait lui faire. En sentant quelqu'un appuyer sur sa main, il sursauta. Il regarda la jeuen femme qui tentait d'éponger le sang et prit un air gêné. Il voulut la remercier, mais quelqu'un d'autre arrivait. Ayant un prétexte pour ne pas regarder sa main, le jeune elfe se tourna vers lui, et, intrigué, le vit créer des bulles d'eau, et les amener à sa main, déversant le liquide dessus. Etonné, Lén mit un petit moment avant de réaliser que le sang était parti avec l'eau.

Il soupira, tremblottant, et fit doucement :

-Merci à vous deux...

Il mit son autre main sur le mouchoir et l'appuya pour éviter que le sang ne se remette à couler.

-Je suis désolé, dit-il en baissant la tête, les larmes aux yeux, honteux de sa maladresse.

Surprise par l'arrivée des bulles, Erïn chercha à en découvrir la provenance et se tourna instinctivement vers la fontaine. Puis ses yeux se posèrent sur le jeune homme qui les regardait.

*Plus probable que ce soit lui*

"C'est toi qui a fait ça? Très joli."

C'était une forme de remerciement pour l'avoir aidée même si elle n'était pas plus avancée. L'elfe lui paraissait au plus mal. Les elfes Noldor, dont il lui semblait que celui-ci faisait parti, n'étaient pas particulièrement douillets. Or lui était au bord des larmes.

Mais au moins, il parlait... Sa blessure était recouverte par le mouchoir, mais même si elle avait pu la voir, il lui aurait été difficile de juger si elle était profonde ou pas.

"Désolé? Ne le sois pas... On devrait peut-être t'emmener là où tu pourrais te faire soigner..."

Bien que la distance à laquelle il se trouvait laissait deviner que le nouveau venu n'avait guère envie de les aider davantage, elle lui jeta un regard interrogatif dans le vague espoir d'un quelconque soutien.

Un sourire franc apparut sur le visage de Eal, curieu personnage cette personne à la main blessée. Juste pour une si petite blessure, la personne en question avait des larmes aux yeux.
Amusant.

Quant la dîte personne la regarda, il ne sut dire si il avait affaire à une jeune dame, ou un jeune homme. Ne s'éternisant pas sur ce détail, il reporta son attention sur la jeune fille(il en était sur) ... qui lui parlait?

Il hocha de la tête, oui en effet c'était lui qui avait provoqué ces jolies bulles d'eau. Pourquoi répondre par un son quant on peut simplement s'exprimer par un geste.

Il se rapprocha des deux personnes sans doute attiré par la curiosité.

Puis s'approcha près et face à face à cet(te) homme/femme et enleva délicatement (sans lui demander son avis) le mouchoir.
Il regarda attentivement la main de l'elfe , puis remit le mouchoir dessus.
Il s'éloigna de nouveau d'au moin un mêtre .
Sans grande gravité, quelques ongents et s'en serait fini dans la nuit.

Mais dans sa grande générosité... allait il le dire? Non sans doute, il devait bien y avoir des gens plus callés que lui dans ce domaine, dans cette ville.

On devrait peut être t'emmener là où tu pourrais te faire soigner...oui , en effet on... minute papillon. Comment ça"ON"? Il n'y a pas de "on" qui tienne!

Sans vraiment un grand changement dans son regard ce fut pourtant cette pensée qui passa dans l'esprit de l'aqua.
Il regarda les deux personnes puis reporta son attention sur l'elfe tout en s'adressant à Erïn.

-"Cette blessure n'est pas trop profonde je ne crois pas que cette personne risque de mourir, un désinfectant, ensuite un ongent cicatrisant et dans la nuit c'est fini..."

Miracle, monsieur venait de parler , effort pas vraiment surhumain, mais effort tout de même face à de parfait inconnu(e)s. De plus il venait de dire une manière de soigner la blessure. Re-miracle.

Mais avec tout ça, il ne savait toujours pas où se trouvait le dortoir des aquas, ze problême qu'il espérait résoudre avant la nuit tout de même.

Un peu alarmé, Lén refoula ses larmes le plus vite possible. Il laissa parler la jeune fille qui lui tenait le coude, sans répondre. Il ne la regardait pas, trop occupé à fixer le sol. La seule chose qu'il savait, c'est que l'autre homme devait l'observer à la dérobée, et il n'aimait pas cela. Il le vit s'approcher, et retirer le mouchoir.

Une vive mais brève douleur se répandit dans sa main, mais pour cette fis il ne dit rien. Pendant que l'homme regardait la main, Lén cherchait son regard. Le sien était devenu plus figé et plus froid, tout à coup... Il se concentrait juste. Ses yeux presque blancs fixaient obstinément le visage de cet inconnu assez étrange...

Malgré lui, il sourit. Pas de vagues à faire, il voait déjà ses réactions arriver, et préparait les siennes. La simple phrase du garçon suffit à lui confirmer ses pensées.

-Merci du renseignement, dit-il seulement avec un petit sourire et un regard très doux. Je suis si rassuré de savoir que je ne risque pas ma vie à me couper avec du verre !

Il se tourna vers la jeune fille et lui fit doucement lâcher prise sur son coude. Il sourit gentiment.

-Demain, je m'entaillerais un bras en coupant mon beurre !

Non, pas de blague à saisir là. Juste une petite ironie sans méchanceté ni arrière-pensée.

Lén s'approcha de la fontaine et mit le mouchoir dans l'eau de sa main valide, et le lava quelque peu à la va-vite. Il le serra pour l'égoutter, le lança en l'air, et d'un claquement de doigt, le fit sécher grâce à une petite bourrasque assez pratique. Il le rendit à la jeune fille en la remerciant encore, et sortit d'une poche de son sac un mouchoir à lui, qu'il posa de nouveau sur main.

Erïn avait presque été surprise de voir l'autre approcher, et plus encore de l'entendre parler. Il avait l'air un peu... particulier, comme s'il étudiait chacun de ses gestes avant de les faire.

Elle eut un petit rire de soulagement en entendant les paroles de l'elfe.

Elle le regarda nettoyer le mouchoir, avec le même air surpris et intéressé que lors de l'apparition des bulles.

*un Aera...*

Elle fit une petite grimace désolée pour s'excuser de son affolement qui n'avait pas lieu d'être, en récupérant le mouchoir. Puis s'adressant à l'elfe avec un sourire timide :

"Je m'appelle Erïn..."

Elle se tourna aussi vers l'autre garçon, son sourire se fit plus hésitant. Il ne semblait aucunement avoir envie de lier connaissance - il était resté avec eux à peine quelques secondes avant de s'éloigner d'au moins un bon mètre - et à vrai dire, son attitude la mettait mal à l'aise.

Bien sur le petit regard assez froid ne passa pas inaperçu aux yeux de Eal, mais comme toute chose, il ne s'y attarda pas vraiment.
L'elfe en question venait aussi de 'ravaler'(?) ses larmes.
Pfiiou, sauvé, encore un peu et il y aurait eu une deuxième fontaine.

Au paroles de ce(te) dernier(re), il eut un léger sourire.Cette personne était donc assez maladroite? Charmante créature... à étudier que voila.
Ca l'avait toujours fasciné ce genre de personne.
Mais ça, il ne le dit pas(comme c'est étonnant).

Il regarda l'elfe se rapprocher de la fontaine... un bain? Non que nenni, simplement un élan de propreté. Bah oui, le sang au bout de quelques temps, ça ne part plus. AAAaa doux conseil que voila, à retenir pour la prochaine fois...

Un aera... tiens tiens... belle maîtrise que voila, et trés utile. Impressionné par la maîtrise, Eal regarda avec amusement l'elfe.

Il redéposa ensuite son regard rouge sang sur la jeune fille qui venait de se présenter.
Erïn... jolie nom, mais allait il le retenir... fallait il déja qu'il le retienne? Bonne question.

Il hocha simplement de la tête...puis voulant rappeler l'élan de générosité dont il venait de faire preuve(pour lui c'est appelé comme tel , sinon c'est appelé -rendre service-), il prononça de sa voie basse et calme un...

-"Vous savez où se trouve le dortoir des aquas?"

Net clair et précis. Pas besoin de prononcer plus de mot pour une si simple information.

Hop, Lén se félicita que sa technique habituelle d'adaptation selon ce qu'il devinait du regard des gens fonctionne. Mais dans le fond, avec des gens comme l'inconnu l'ayant soigné, il n'y avait rien à changer dans son comportement habituel. Tant mieux car il détestait aller contre nature.

Il se tourna vers Erïn, qui venait de se présenter. Il sourit et s'inclina légèrement.

-Lén Tannier, dit-il pour toute présentation.

Et, tout en s'arrangeant pour enrouler son mouchoir comme un bandage autour de sa main, sans trop serrer, il écouta d'une oreille un peu distraite la question de l'inconnu.

-Vous vous rendez à l'école, et prenez par les jardins. Il vous suffit de suivre le chemin et de descendre les escaliers qui longe la tourelle des Aeras. Il y a une île au beau milieu d'un immense lac, c'est ici !

Il le savait bien car étant encore étudiant ici, il avait sans cesse vu, depuis la fenêtre de sa chambre, les Aquas entrer et sortir, jouant dans l'eau du grand lac. Mais après, il y avait sur l'île une entrée qu'eux seuls pouvaient voir et emprunter.

Le jeune elfe se releva et chargea son sac sur son épaule, avant de se rasseor sur le bord de la fontaine. Il regarda les morceaux de verre au sol, et, sans qu'il ne le commande, le vent qui entourait on corps se chargea tout seul de balayer ces débris. L'elfe sourit en voyant les bandelettes colorées qui voletaient dans le vent jouer avec des mèches de ses cheveux, comme pour le rassurer, puis partir aussi vite qu'elles étaient venues.

Il posa son regard dans celui de l'inconnu.

-Faites attention dans les escaliers, dit-il seulement avec un doux sourire.

Lén... c'était un prénom masculin ça non? Il, car c'était bien il, était un homme finalement. Etrange... ce genre de personne existait donc. Cette ville avait peut être d'autres surprises.

Ils s'étaient présentés tout les deux, la politesse voulait sans doute qu'il le fasse aussi...Mouai... un autre jour peut être.
Il regarda le jeune elfe(quel âge avait il d'ailleur? Impossible de lui donner un âge) qui entourait sa main de son mouchoir. Il haussa des épaules. Il était vraiment tenté de l'aider, mais ce qu'on appelle une conscience, le lui interdisait. Conscience certe bizarre, mais au moin il en avait une.

*Prendre les jardins, suivre le chemin, descendre les escaliers, longer une tour... *

Bien tout était mémorisé. Il allait enfin arriver dans son dortoir supposé.
Voila que le jeune elfe faisait encore preuve de son pouvoir, qu'il maitrisait assez bien .

Cette aura qui entourait Lén était purement elfique, Eal en avait déja rencontré... il y a quelque années et pas dans de bonnes conditions, mais ces personnes là dégageaient la même impression, et la même grâce.

Faire attention dans les escaliers...
Il eut un sourire en coin. Salua d'une révérence la jeune fille, puis regarda de nouveau Lén.

-"Ne me prenez pas pour vous..."

dit il avec une pointe d'ironie... peut être pas si mauvaise que ça...mais sait on jamais.
Il le salua ensuite et partit en direction du chemin qu'il venait de lui indiquer.

Pendant ce laps de temps, il réfléchit à qui pouvait bien être ces deux personnes... des étudiants? Des commerçants? Peut être même qu'il ne les reverrait jamais. Pas vraiment dérangeant en fait, comme tant de choses qui l'indifférait.

Pas d'expression précise, peu de chaleur. Cela fiasait sourire Lén. Il ne comprenait pas ce genre de personnes, mais eux ne le comprenaient pas plus !

Il releva la réplique de l'inconnu avec un sourire encore plus appuyé, qui fit remonter la commissure de ses lèvres en coin. Décidément !

*Il se serait bien entendu avec Tranlthanas !*

Il regarda son bandage pour s'assurer qu'il tenait, puis releva la tête, toujours souriant.

-Mais ne vous prenez pas trop pour quelqu'un non plus, dit-il d'une voix parfaitement calme et bienveillante. Les escaliers sont aussi vicieux pour moi que pour vous, ils se fichent bien de votre attitude digne !

Et il émit un bref rire, clair, semblable à un rire d'enfant, dénué de méchanceté. Et il adressa un sourire rayonnant à l'inconnu, lui faisant un clin d'oeil et un signe de la main dès qu'il se fut tourné. Ahlala !

Il le regarda s'éloigner, chantonnant tout bas. Puis il se tourna vers Erïn.

-J'ai dû l'agacer !

Malgré cet aspect digne et mature du jeune homme, ce ne devait être encore qu'un élève. Si c'était le cas, Lén s'amuserait à coup sûr en le croisant dans un couloir. Mieux, imaginez qu'il l'ait dans sa classe !

Il se rassit sur le rebord de la fontaine en soupirant, amusé.

Fascinée, Erïn avait regardé le vent s'agiter autour de Lén. Il n'avait pas fait un geste pour cela. C'était comme si... comme si le vent cherchait à lui rendre service. Pouvait-on vraiment l'apprivoiser à un tel niveau ?

Elle avait froidement observé l'autre garçon la saluer mais avait dû se retenir de rire aux mimiques que Lén avait fait à son départ. Elle trouvait décidemment ce dernier éminemment sympathique même s'il lui laissait une impression bizarre, et qu'elle craignait fort de lui avoir causé une certaine gêne par son attitude trop inquiète.

Elle lui fit un large sourire.

"L'agacer? Si tel est le cas, je ne vais guère le défendre..."

En fait, elle n'était pas sûre que l'inconnu - puisqu'il en demeurait un - ait prêté suffisamment d'attention à Lén et à elle-même pour s'en sentir agacé...

"Tu es vraiment doué... avec le vent." ajouta-t-elle, admirative.
"ça fait longtemps que tu es à Elament?"

Elle fut soudain prise d'un doute. Juqu'à présent, il lui avait paru évident que l'elfe était très jeune, du moins plus qu'elle. Son physique plutôt androgyne, ses traits extrèmement fins - même pour un elfe - et le fait qu'il ait du mal à contrôler ses émotions, tout le laissait penser. Mais la maîtrise qu'il avait montré sur son élément n'était pas celle d'un débutant (même en ne se prenant pas elle-même comme référence). Et le regard durci qu'il avait lancé sur l'autre quand celui-ci avait découvert sa main avait fait disparaître, un court instant, son air juvénile, laissant supposer que les apparences pouvaient être trompeuses.

Lén fit un petit sourire à Erïn lorsqu'elle prétendit qu'elle ne défendrait pas la cause du jeune homme inconnu. Ce qu'elle venait de dire était plutôt gentil, mais bon, il ne l'aurait pas regardée de travers si elle n'avait rien dit ou si elle avait affirmée qu'il était agaçant !

Il posa sa main à plat sur son genoux, paume vers le haut. Il pencha légèrement la tête en entendant les compliments de la jeune fille, et rougit.

-Merci ! fit-il en se recoiffant quesiton de se donner contenance.

Dire qu'on lui disait ça alors qu'il y avait quelques années encore, son prof ne cessait de lui répéter qu'il n'était qu'une catastrophe aérienne ambulante !

-Je suis là depuis presque un mois... le milieu des examens à peu près ! Et toi ?

Une élève potentielle ? Sûrement ! Dire qu'il avait parlé avec beaucoup d'élèves et que tous l'avaient tutoyé jusque là, cela faisait très étrange ! Mais il n'en était pas mécontent, seulement, après, en cours, il serait peut-être dur d'effacer les traces de "copinage". Il décida d'être franc, et, souriant, annonça :

-Au fait, tu es élève, non ? Moi je suis professeur à l'école, donc je voudrais savoir... peut-être que tu seras dans ma classe !

Erïn ouvrit des yeux ronds.

"Professeur..?"

Il était donc bien plus âgé que ce qu'elle s'était imaginée. Il avait au moins une vingtaine de décennies... Etonnant. Et de plus il enseignait à Elament.

"Je te... vous... euh..."

Elle ne savait plus trop comment s'adresser à lui. Il avait sans tarder fait état de son statut de professeur, lui tenait-il rigueur de son tutoiement? Pourtant il avait gardé son ton chaleureux... Et il avait un côté un peu... fragile qui la rassurait.

"Je viens d'arriver, je suis élève en première année. Désolée de ma familiarité..."

Elle faillit ajouter qu'elle le voyait plus jeune mais n'osa pas. Elle avait connu des elfes qui se seraient emportés pour moins que ça. Même si Lén était très loin de leur ressembler mieux valait éviter de le vexer. Elle en avait assez fait. Elle lui sourit timidement.

"Quelle matière enseignez-vous? S'il s'agit d'une option ou d'un cours obligatoire pour les premières années, alors nous nous retrouverons peut-être en cours, en effet."

Non décidemment, elle ne parvenait pas à le considérer comme un professeur. Il avait l'air si jeune et si timide! Et les gestes qu'il avait fait dans le dos de l'autre garçon, ce n'était pas une attitude de professeur, ça, si? Peut-être lui faisait-il une blague? Pourtant non, il avait l'air sincère. Elle planta ses yeux dans les siens - chose qu'elle évitait en général - pour tenter de savoir s'il se moquait d'elle ou pas.

S'il mentait, alors il était extrêmement doué. Elle hésita un instant. Les professeurs étaient les garants du savoir. Ils accordaient aux autres la chance d'y accéder. Cette noble attitude justifiait amplement tout le respect qu'on devait leur témoigner. Bref, on ne tutoyait pas un professeur. D'un autre côté, c'était lui qui l'avait invitée à le faire. Et elle aurait été d'autant plus stupide de refuser qu'elle ignorait combien de temps elle pourrait le vouvoyer avant d'oublier son statut de professeur.

Elle cessa de triturer le mouchoir qu'elle tenait toujours dans ses mains et le glissa dans sa poche.

"Littérature... Tu aimes les livres, alors?" demanda-t-elle, ravie.

Elle le regarda reposer son sac et s'assit à ses côtés, son propre sac à ses pieds. Son regard s'attarda sur la main blessée de l'elfe et elle se mit à jouer avec l'une des bagues qu'elle portait au doigt.

"Tu es donc revenu à Elament pour enseigner? Cette ville est étrange tout de même... Une seule porte pour entrer ou sortir. Et aucun moyen d'y faire entrer une personne à qui l'on tient si elle n'a pas un don pour l'un des éléments. Comme s'ils étaient indignes de la ville..."

[Désolé je n'étais pas chez moi de tout le week-end]

Lén pencha légèrement la tête. Il souriait. Erïn paraissait encore mal convaincue... Mais un jour elle serait bien forcée de s'y faire, et puis ce n'était pas si dur dans le fond ! Du moins pour lui, cela ne l'était pas, après, pour elle... Il ne savait pas. Mais cela ne lui paraissait pas compliqué d'oublier le copinage le temps d'un cours et d'oublier l'espèce de "protocole scolaire" en dehors des cours.

La question de la jeune fille le fit sortir de ses pensées, et il se reprit le plus vite possible.

-Ah ? Ah ! Oui, oui bien sûr que j'aime les livres ! J'en ai toujours sur moi, j'ai parfois l'impression d'être une biblothèque ambulante ! Mais bon, les livres sont souvent... cachés au milieu d'un fouilli inimaginable !

Il montra rapidement son sac, qui était dans un bazar incroyable. En effet, comme toujours, il avait, hormis des livres, toutes sortes d'objets et de gadgets étranges et visiblements inutiles, juste à but décoratif. Seulement, quand on ne savait pas où les mettre, on les emmenait partout avec soi !

Son regard suivit la direction de celui d'Erïn, qui regardait sa main blessée. Il la contempla un moment en laissant parler la jeune fille. Il releva la tête en haussant un sourcil.

-Oh, tu dis cela comme si nous étions prisonniers ou que les membres de notre famille étaient considérés comme des moins que rien...

Euh... Dans un autre sens, c'était bien ce qu'il ressentait parfois...

-Après tout, on peut leur écrire, et puis on a le droit de se balader autour de la Cité. Nous, nous pouvons aller et venir à notre guise. Cette unique porte, c'est pour notre sécurité. Contrôler un élément c'est un avantage car on peut venir le dévelloper ici, mais il faut savoir faire abnégation de certaines choses pour quelques temps... Une sorte d'internat, ni plus ni moins.

Il marqua une pause, les yeux levés vers le ciel.

-Et encore, comme internat, c'est très sympathique, ici ! Une véritable cité pour nous tous !

Il rougit alors, et se racla la gorge. Et bla, et bla, et bla ! Si seulement il savait mettre de côté le baratin inutile pour le ressortir à l'occasion en cours au lieu de s'étaler bêtement !

-Pardon, je ne sais même pas si je suis dans le sujet ! dit-il en souriant, gêné.

[aucun problème. D'ailleurs c'est moi qui m'excuse. Je ne savais pas trop quoi répondre et puis j'ai un peu mis de côté à cause de la fac]

Sa dernière remarque la surprit.

"Tu es bien le premier que je rencontre qui s'inquiète de savoir s'il reste dans le sujet" remarqua-t-elle doucement.

Avait-elle rêvé ou avait-il encore rougi? Visiblement la gêne était dans sa nature...

Elle étendit ses jambes, poussant son sac sur le côté, posa les mains sur le rebord de la fontaine pour prendre un appui plus confortable et croisa les chevilles.

"Oh, il ne fait aucun doute qu'Elament est une "prison" bien douce" ajouta-t-elle dans un sourire, tout en repliant les jambes et époussetant le bas de sa robe, que sa position avait fait trainer dans la poussière du sol. "Une belle cité, des habitants aimables – du moins pour ce que j'ai pu en voir – une superbe école... on ne peut guère rêver mieux, je suis d'accord."

"C'est juste que..."

Elle étendit de nouveau les jambes et son regard se posa sur le bout de ses chaussures.

"C'est ma mère qui la première m'a parlé d'Elament. Elle le tenait de sa propre mère qui aimait beaucoup l'idée d'une cité où toutes les races pourraient cohabiter. Je n'ai pas connu ma grand-mère, mais... j'aurais bien aimé... Ne serait-ce que pour voir celle qui a élevé ma mère."

Elle avait ajouté la dernière phrase en riant, toujours sans regarder Lén mais se mordit soudain les lèvres, réalisant ce qu'elle était en train de dire. Mais qu'est-ce qu'elle faisait? Elle connaissait à peine Lén et voilà qu'elle se mettait à déblatérer sur des choses qu'elle ne confierait même pas à ses amis. Tout cela n'avait aucun intérêt pour son interlocuteur! Trompée par l'air toujours innocent de Lén, elle s'était laissée aller. Elle se demanda s'il se servait de ça pour manipuler les gens... Après tout, bien maîtrisé, ce pouvait être une qualité utile.

"Excuse-moi, je ne sais pas pourquoi je raconte ça. De toute façon, les choses sont mieux comme ça, au moins je suis sûre de ne pas voir ma mère débarquer ici... même si je l'adore, bien sûr!"

Elle avait dit cela très vite, sur le ton de la plaisanterie. En c'en était presque une, après tout. Ses joues s'étaient empourpées, heureusement elle savait que son teint mat dissimulerait la chose. Histoire de changer de sujet, elle désigna – un peu nerveusement à vrai dire – le sac de Lén qu'elle avait regardé ébahie lorsqu'il lui en avait montré le contenu.

"Qu'est ce que tu peux bien faire avec tout ça?" ajouta-t-elle en riant.
"Remarque, je ne devrais rien dire, il m'arrive aussi lors de sorties de m'encombrer de tas d'objets dont je suis persuadée qu'ils me seront indispensables. En fait j'en utilise à peine le quart. Mais ça me fait faire de l'exercice."

Elle montra son propre sac affachi à ses côtés qui paraissait bien vide surtout en comparaison avec celui de Lén.

"Je me suis efforcée de me limiter pour venir jusqu'à Elament. Quelques vêtements, de la nourriture, et juste de quoi écrire pour commencer les cours rapidement. Du coup j'ai comme l'impression d'avoir été dépossédée..."

Elle entrouvrit son sac, qui contenait en tout et pour tout un livre épais à l'allure fatiguée, recouvert d'une couverture brune en cuir, dont on sentait qu'il avait déjà bien voyagé.

"Il n'est même pas à moi. Je l'ai trouvé dans ma chambre. Il a dû être abandonné par l'ancien locataire. Je ne l'ai même pas encore ouvert."

*Pff... Je parle trop*

-Ah bon ? s'étonna Lén en penchant la tête. Ce doit être encore un truc de prof : les hors-sujets, c'est un enfer !

Il accompagna cette phrase d'un petit sourire, en regardant Erïn se mettre plus à l'aise. Lui, il ne savait pas où se mettre. Il aimait se poser le dos quelque part, hors là s'il vait le malheur de se laisser tomber en arrière, il faisait un beau plongeon de quatre-vingt dix centimètres de profondeur !

Il oublia la position confortable et resta sagement assis.

-Je sais bien... c'est dur et agaçant de rester enfermé, même si la ville est belle... Par Haeris ! Dire que je m'y suis installé !

Il surprit la mine à moitié déconfite d'Erïn. Elle parut soudain regretter la suite de son discours, sur sa famille. Après tout... Le jeune elfe n'insista pas, c'était sa vie. Peut-être, il était vrai, qu'elle n'aurait pas dû en parler aussi vite. Non pas que cela n'intéressait pas Lén, qui aimait prendre part aux conversations dans ce style (et à nombre d'autres styles de discussion !), mais il n'avait pas à la forcer si elle n'avait pas envie d'aller plus loin. Dommage, car curieux comme il était... Enfin tant pis !

-Elle aurait été très heureuse de savoir que sa petite fille vit en ce moment-même dans un cité aussi hétéroclite que celle-ci. Sois en quelque sorte fière d'avoir "réalisé" son envie !

Il émit un petit rire à la phrase suivante.

Son regard suivit alors la direction que le doigt de la demoiselle montrait. Son sac. Elle posa une question qui le fit sourire.

-A part les livres, que je lis, bien entendu.. Je ne fais rien de spécial avec les autres objets ! Souvent, c'est pour décorer, ou alors leur présence me rassure... Ou tout simplement, si je m'ennuie, j'en sors un et je joue avec !

Ses grands yeux verts brillèrent d'une lueur enfantine. Jouer ! Tout lui ! Il sortit une sorte de peluche, à moitié en coton et faux poils et à moitié, enfin à l'intérieur, en une mtière étrange qui épousait la forme qu'on lui donnait en appuyant dessus. Ca, Lén expliqua que c'était son anti-stress, et qu'hormis cet objet, il n'en utilisait aucun de ceux présents dans le sac. Puis, souriant, il remit la peluche dans son sac, tout en regardant celui que lui présentait Erïn.

-C'est ta valise ? s'étonna-t-il. Alors là, je comprends ce que tu ressens, d'être dépossédée ! C'est si peu !

Il paraissait vivement étonné, et il l'était bel et bien. Et dire que la jeune fille passerait plusieurs années à l'école... Les yeux écarquillés, il considéra le sac avec stupéfaction, avant de secouer légèrement la tête. Il essaya de relativiser, se disant qu'il n'y avait pas de quoi paraître aussi "choqué" - d'ailleurs ce mot était trop fort.

-Enfin ! Tu as de la chance, il y a tout ce qu'il faut ici !

Puis son regard changea d'expression en une fraction de seconde, reprenant un air d'enfant curieux. Un liiiiiivreeee ! Il avait l'air ancien ! Une relique ? Oublié par un élève, en plus ? Mais comment pouvait-on autant négliger un livre ?

-Oh ! On peut regarder de quoi il parle ? J'aimerai tellement savoir ! s'exclama-t-il avec un large sourire.

Une ombre passa furtivement dans les yeux pâles d'Erïn quand Lén rappela son statut de professeur. Et lorsque qu'il évoqua sa grand-mère elle se remit, gênée, à fixer ses chaussures. Cela lui semblait tellement étrange de parler de sa famille! Un noeud se forma dans son estomac et ce fut avec soulagement qu'elle changea de sujet.

Elle regarda la peluche avec étonnement.

*c'est un truc comme ça qu'il me faudrait...*

Elle fut prise d'un fou rire devant la tête de l'elfe quand il regarda son sac.

"Non... hoqueta-t-elle en essayant de reprendre son souffle, je ne suis pas venue ici avec un sac vide!"

Elle inspira profondément pour se calmer et rétablit gracieusement (c'est-à-dire sans se mouiller) son équilibre devenu précaire quand son fou rire l'avait amenée à se pencher dangereusement vers la fontaine. Un large sourire s'étalait sur son visage et ses yeux brillaient toujours lorsqu'elle lui expliqua:

"J'avais très peu d'affaires, je les ai toutes laissées dans ma chambre. Je n'en avais pas l'utilité pour une simple balade. Je ne vais pas me changer en pleine rue, et je n'ai pas cours aujourd'hui. Mais à Lerèndir, je ne sortais pas sans un certain nombre d'objets..."

Et en effet, il y avait suffisamment de boutiques à Elament pour se réapprovisionner en quoi que ce soit.

Elle rit encore joyeusement devant la tête de Lén devant le livre qui gisait dans son sac. Regarder ce que c'était?

"J'en serais ravie!"

Elle hissa le sac sur ses genoux et en tira le volume. Elle passa une main dessus pour en caresser délicatement la couverture, et sentit que le cuir était rêche par endroit. Histoire de faire durer le suspense (plus pour elle-même que pour Lén), elle le tourna et le retourna pour vérifier qu'aucun titre ou inscription qui lui aurait échappé n'y figurait, ce qui aurait pu fournir un renseignement sur ce dont il s'agissait.

Avec précaution, elle l'ouvrit. Les pages avaient l'allure d'un parchemin vieilli et fragile. Pourtant, elles étaient toutes solidement accrochées à la tranche. Erïn fronça les sourcils en remarquant que la première page avait été arrachée. On le voyait à peine, mais en faisant glisser un doigt dessus (ce qu'elle n'avait pu s'empêcher de le faire), on pouvait sentir les irrégularités de ce qui en restait. Sur la première page visible se déroulait une écriture pleine de fioritures, ronde et gracieuse, qui ne laissait place à aucun blanc. La jeune elfe plissa les yeux.

"Je ne connais pas cette langue..." murmura-t-elle déçue.

Elle tourna quelques pages. Partout, la même écriture, dans le même langage, où transparaissaient parfois quelques symboles qui ne signifiaient rien pour elle. Elle s'arrêta soudain et une étincelle de ravissement s'alluma dans ses yeux. Des noms de fruits et de plantes, des quantités écrites de façon lisible pour elle, quelques schémas...

"On dirait une recette de cuisine!"

Lén rit nerveusement. Quel idiot il faisait !

-Evidemment ! s'écria-t-il. Je commençais à me dire qu'un sac ça faisait vraiment... très, très peu !

Il fit un sourire gêné, et faillit se frapper le crâne. Et lui qui avait cru, ne serait-ce quelques instant, que la demoiselle s'était présentée ainsi à l'école !

Il se remit à rire, pour lui-même. Puis son regard se posa sur le livre, qu'elle venait de poser sur ses genoux. Elle acceptait qu'ils le regardent ! En trépignant discrètement, Lén se rapprocha de la jeune fille. Il avait tellement envie de voir ! Et Erïn qui les faisait languir, à tourner et retourner le livre à l'apparence usée, à effleurer la couverture des doigts… Mais le jeune elfe ne dit rien, car il était vrai qu'il devait être traité avec décence !

Lorsqu'elle l'ouvrit, il tendit le cou pour mieux voir, craignant que les mots ne s'envolent des pages, ou qu'Erïn aille trop vite pour qu'il ait le temps de lire ! D'un froncement de sourcils léger, il désapprouva la vue d'une page apparemment arrachée. Mais il ne s'y attarda pas longtemps en voyant les écritures sur la première page. Lén la reconnut vite, et, brûlant d'impatience en apprenant que sa compagne de lecture ne la connaisse pas, il s'empressa de dire :

-Moi je sais ! C'est un vieux dialecte elfique des régions d'où je viens ! Aujourd'hui on l'utilise surtout dans les ouvrages religieux…

Il suivit des yeux la progression à travers les pages, saisissant quelques mots à la volée.

-Oui, des recettes…

Il était un peu déçu car la cuisine l'intéressait peu, et elle n'avait pas l'air extraordinaire. Il se pencha et tourna doucement les autres pages, vers la fin, sans gêner la lecture d'Erïn. Il les parcourut relativement vite, cherchant à voir si ce n'était que de la cuisine de bout en bout. Enfin, il tombait sur un nouveau chapitre.

-Là, il y a des potions diverses… (tourne encore les pages) Et vers la fin il y a même des médicaments puissants !

Il disait cela car en lisant le nom seul d'un des composant, une herbe qui ne poussait que dans les clairières à licornes près de chez lui, il savait que le médicament servait à guérir une maladie fulgurante. Il réfléchit un instant, plissant les yeux.

-Ce doit être un vieux livre de Botanique, de Potions ou de Médecine, dit-il enfin après avoir tourné autour de la question dans sa tête pendant longtemps. Ou un ancien cours sur les Essences végétales qui a appartenu à un élève de l'école il y a bien longtemps !

[navrée pour le temps de réponse]

Erïn continua à parcourir les pages.

"Je devrais bien trouver de quoi m'amuser là-dedans." dit-elle pensivement.

Elle s'arrêta une des pages couverte uniquement d'écriture.

"Evidemment, s'il s'agit des instructions... Mais je suppose que je peux trouver quelques recettes ou médicaments simples... D'ailleurs, d'après la présentation, je dirais que cette page, par exemple, est indépendante du reste."

Elle releva la tête pour chercher une confirmation auprès de Lén et remarqua son air légèrement dépité, même s'il semblait plus impressionné par la fin du livre. Elle rit gaiement.

"Ce n'est pas ta tasse de thé, on dirait!"

Erïn, quant à elle, rayonnait. Peu lui importait qu'elle ne comprît pas la majorité de ce qui était écrit dans ce livre. Elle avait vu en arrivant à Elament que la forêt qu'elle avait traversé (comment s'appelait-elle déjà? Delen ou Deven quelque chose) regorgeait de plantes et d'herbes diverses. Depuis elle mourrait d'envie de voir ce qu'elle pourrait en faire; voilà bien une occasion. Cette pensée la mettait d'excellente humeur et même si elle regrettait de ne pas pouvoir partager ça avec Lén, eh bien, elle allait faire avec.

Tout en parlant avec lui, elle passait son doigt sur le bord des pages. D'une manière générale elle ne pouvait d'ailleurs pas s'empêcher de tripoter ce qu'elle avait dans les mains.

"Ah!"

Le papier avait entaillé le doigt. Une goutte de sang perla. Elle porta son doigt à la bouche et de sa min valide essuya rapidement la trace que son sang avait laissé sur la page.