Encore une nuit où le sommeil ne voulait pas l'acceuillir. Et comme beaucoup de nuit, elle avait décidé de marcher, en espérant que cela la fatiguerait .
Sa cape mauve sur les épaules, son visage était découvert et le vent qui l'accompagnait partout, faisait onduler aussi bien ses longs cheveux que sa cape et sa robe d'un blanc éclatant.

Les yeux étaient rivés sur la lune, lune si éclatante en cette heure . Elle n'avait rencontré pas beaucoup de personne depuis qu'elle avait quitté la tour des Aeras, mais en même temps vu l'heure ce n'était pas étonnant.
Les seules personnes rencontrées étaient ses deux ivrognes... ange... ils l'avaient appelé ainsi... -hé regarde l'ange-.
Ne s'y attardant pas, elle avait fuit, mais pas assez vite pour ne pas entendre l'un d'eux formuler un voeu. Comme si les anges étaient juste bon à ça.

Les yeux toujours rivés vers la lune, elle les baissa doucement. Une aura, quelqu'un était à proximité, elle marcha encore quelques secondes avant de voir enfin cette présence.
Un homme... aux cheveux blanc et longs. D'une aura si sereine et douce.
Elle resta un moment sans rien dire juste en l'observant.
Puis ses yeux voyagèrent sur l'homme et elle apperçu les bandages et cette fatigue qui semblait l'habiter.

Elle se rapprocha de lui et s'arrêta à environ deux mêtres de lui. Oui elle connaissait cette aura, elle n'aurait su dire comment mais il lui semblait qu'elle l'avait déja senti. Mais où?
Peut être avait il besoin d'aide? Peut être qu'il avait besoin de son aide?

La jeune fille en cet instant , par l'éclat qui émanait d'elle montrait encore une fois, son appartenance au peuple célèste.
Son regard aussi doux que d'habitude, son visage aussi serein et calme, semblait pourtant emprisonner une pointe d'inquiétude.




[HJ: ouiiii mon futur édredon... ]

[HJ: Coucou lol]

Le Trône détailla rapidement du regard la jeune fille qui venait de s'approcher de lui. Serinäe Viraephinius. Elle avait de longs cheveux bruns aux reflets de miel et deux ailes blanches comme la neige. Ainsi, elle était bien une ange, elle aussi. Il s'en était douté en la voyant dormr dans la Salle des Nuages, mais à ce moment, ses ailes étaient cachées dans la masse vaporeuse qui la soutenait.

Son regard et son expression étaient emplis d'une douceur infinie. Une douceur semblable à celle qui était inscrite sur ses propres traits. Dans un certain sens, ils se ressemblaient. C'était peut-être justement cette ressemblance qui l'avait poussé à la fuir chaque fois qu'il le pouvait. Mais cette nuit, outre qu'il était trop fatigué pour aller bien loin, il sentait qu'il devait parler à cette jeune fille s'il voulait apprendre quelque chose sur elle.

Et puis... même s'il essaiyait de se le cacher, même s'il avait peu d'elle, il devait honnêtement reconnaître qu'elle agissait sur lui comme un aimant. Selon les moments, elle l'attirait ou le repoussait, mais chaque jour l'appel se faisait plus fort...

Il sortit de ses pensées et eut un sourire pour la nouvelle venue. L'inquiétude dans son regard l'intrigua un instant, mais il se rendit compte que ses bandages et son état de faiblesse devaient avec quelque chose d'inhabituel à voir. Il eut honte de l'avoir troublée. Puis il se traita mentalement d'idiot. Après tout, il n'y pouvait pas grand-chose... il ferait mieux de la saluer plutôt que d'imaginer mille sottises.

"Elen sìla lumeni, omentielvo" fit-il dans le doux langage qui appartenait à la fois aux Anges et aux Elfes. "Une étoile brille sur l'heure de notre rencontre."

C'était la salutation traditionelle que les anges utilisaient depuis les temps immémoriaux. C'était à la fois un geste de courtoisie et un signe de reconnaissance pour tous les anges, de quelque cité qu'il viennent...

Les ailes du jeune homme étant cachées, elle n'était pas certaine qu'il était bien un ange, pourtant, ce qu'elle ressentait au fond de sa poitrine ne trompait jamais.

Elle ne l'avait jamais croisé, pourtant ses deux yeux si bleu ne lui étaient pas totalement étrangers, elle les avait déja vu, elle en était sur. Ce qui la marqua fut ce calme, cette douceur, cette tranquilité. Comme si rien ne pouvait le déranger. Peu de personne dégageait une sensation si particulière. Une sensation qui pouvait apaiser. Elle ,se laissé apaiser? Cela n'était encore jamais arrivé alors pourquoi une telle pensée si étrange venait de lui traverser l'esprit?

Elle revint bien vite à la réalitée.
La réalitée. Elle était toujours à deux mêtres de lui, les yeux rivés sur ses yeux bleu.
Et il venait de lui sourire.

Oups...peut être qu'il avait même dit quelque chose, mais plongée dans ses idées elle n'avait pas prété attention.

Que faire...et bien.. la technique du-comme si de rien n'était- évidement.
Elle lui rendit son sourire, puis parut étonnée de ce qu'il venait de prononcer.
Cette salutation qu'elle n'avait pas entendu depuis plusieurs semaines. Cette salutation si banale en temps normal provoqua un sourire franc et charmé de la jeune ange.

Incapable de parler, encore trop heureuse de ce qu'elle venait d'entendre, elle fit une des choses qu'elle faisait(selon elle) le mieu. Une révérence gracieuse et délicate.
Elle se releva doucement et regarda de nouveau le jeune homme.

-"Esilà linienor, ulmësinna." --- Qu'elle brille au-dessus de nos routes, à jamais--

Aprés son moment de surprise, elle répondit enfin la réponse naturelle de cette expression.

L'amour...mais l'amour est trompeur, car, toujours à vouloir faire le bonheur des êtres vivants, toujours à vouloir la paix, comment différencier l'amour à celui qui porte une majuscule et distingue -un- des -autres-. Elle avait sans aucun doute blessé quelqu'un de précieu à ses yeux, mais à la question de savoir si il était différent des autres, elle n'avait su rien dire, rien.

Elle se rapprocha du jeune homme toujours avec son sourire et cette tranquilité qui teintait tout ses gestes.

Il avait l'air plus vieu qu'elle, peut être était il étudiant, ou commerçant. Elle n'avait pas idée du poste qu'il pouvait tenir, mais ce qui était sur c'était qu'il, comme elle, appartenait au peuple célèste. Et vu l'énergie qui se dégageait de lui il n'était pas un séraphin ni un vertu. Etrangement elle n'avait jamais sentie cette sorte d'aura. Peut être parce que les trônes ne volaient pas dans les rues dans sa citée.

La jeune ange alla s'assoier à proximité de lui, puis le regarda.
Peut être que ça le dérangerait, mais elle n'y avait pas réfléchi et venait de s'assoier. Vu les bandages, il devait s'être fait soigner, mais vu sa fatigue , ce promener en cette heure trés trés tardive n'était peut être pas d'une grande prudence. Mais soit, c'était sa décision.

Elle ne voyait pas ses ailes , sans doute les avait il replié. Il était fatigué à ce point?

-"Ca va aller?"

Juste ces trois mots, rien de plus, mais venant d'une ange c'était déja la preuve de son inquiétude (naturelle). Elle pouvait comme tout ange partager son énergie, et le ferait si le besoin s'en faisait sentir. Mais toujours ce doute de géner.

Bien sur qu'elle en avait entendu parlé. De la bataille qui avait eu lieu aux portes de la ville. Se trouvant dans la tour des aeras, elle avait ressenti cette énergie démoniaque, qui l'avait tétanisé. Qui l'avait transpercé au plus profond de sa chair. Pourtant elle avait éprouvé le besoin d'y aller, d'allé porter aide à ceux qui se battaient. Mais, on l'avait rabroué. Elle, aera de première que pouvait elle faire à part encombrer les plus aguerris? Pas grand chose.

Elle était donc restée, son regard dirigé vers la porte jusqu'à ce que ça prenne fin. Elle en avait entendu des rumeurs, plusieurs aeras blessés, dont Althys. Mais aussi deux autres anges. Un de son année et un plus ancien. Un- troisième-.

Ce que l'ange face à elle venait de dire, lui certifiait donc que c'était lui, ce blessé qui le fut gravement. Lui qui aida les deux plus jeunes.
Son regard à présent fixé sur son bandage au bras remonta pour se fixer de nouveau sur le visage si blanc du jeune homme.

-"Au moin vous êtes revenu entier et en vie."
dit elle doucement avec un sourire plus doux.

Elle le remercia en silence et dans ses yeux pour ce qu'il avait fait. Ainsi que le retour de Althys.

Quant on veut allé trop haut, on en paye le prix... Serinäe détourna le regard et le fixa sur l'eau de la fontaine qui bougeait parfois à cause de la brise qui soufflait doucement . Eau si cristalline qui avait un drôle de reflet à cause de la lune.
La lune...

Lune si blanche qui était cachée par quelques nuages jaloux, qui partaient. Laissant l'éclat lunaire et cette lumière si célèste (en ce moment) envelloper les deux anges.
Son regard n'était plus sur l'eau , ni sur le reflet de cet astre si beau mais sur l'original. Sur cet astre qui était présent à chaques moments de sa vie.
Doucement, calmement, sans sourire, le regard couleur miel de la jeune ange se posa sur l'ange si blanc.

-"Mais si ça en vaut le prix, alors pourquoi pas?"

Une question ? Une constation? Elle même ne le savait pas, ce fut juste ce que lui dicta son coeur. Juste de ses questions qui restaient pour elle sans réponse. Sans réponse en grande partie à cause de cet entourage, son entourage,sa famille aimée mais qui la maintenait tout de même à l'équart d'eux.

Archael leva les yeux et accompagna le regard de l'Ange jusque sur le cercle brillant de la lune. En fait, le regard de reconnaissance de Serinäe l'avait plus profondément touché qu'il ne voulait bien se l'avouer... et sa remarque, bien qu'innatendue, n'était pas fausee. Oui, pourquoi pas? Son corps était passé à deux doigts de la mort, mais Althys, Lya et Clad avaient été sauvés. Alors, qu'importait en comparaison la douleur qui parcourait en permanence son corps?

"C'est vrai... si quelque chose en vaut la peine alors peut importe le prix à payer..."

Puis il se tut. Ni lui ni Serinäe ne semblaient aimer les conversations qui démarraient tout de suite et qui s'enflammaient rapidment. En cela aussi ils se ressemblaient. Les mots venaient tranquillement, en lieu et place, et leurs gestes et leurs regards exprimaient bien plus de choses que la voix ne pouvait dire. Il regarda à nouveau la jeune Ange et son regard se fit doux et chaud. Auparavant, ses yeux étaient purs et profonds, infiniment sages et calmes, mais n'exprimaient pas grand-chose hormis la sérénité. Mais en un instant, ils se mirent à vivre, à s'éclairer d'un regard enveloppant qui semblait dégager une douce chaleur.

"Toi aussi, tu aimes la nuit... et ton coeur est celui de quelqu'un qui sait apprécier la beauté. Connais-tu quelque chose de plus beau que la lumière du clair de lune?"

Il se tut un instant, puis reprit doucement.

"Dans ma Cité, il existe un légende qui dit que lorsque deux Anges se rencontrent la nuit pour regarder la lune ensemble, si chacun donne à l'autre ce qu'il peut faire de plus beau en chants, en art ou en danse, ce moment restera éternellement gravé dans leurs coeurs..."

Il plongea la main dans l'eau et l'agita, provoquant un ballet de reflets d'argent, un spectacle qui dépassait en prix et en beauté presque toute chose sur ce monde. Les rayons brillants de la lune pénétraient l'eau et semblaient s'y lover. Les tintements des goutelettes de la fontaine semblaient prendre des résonnances cristallines, comme si elles étaient de perles.

"La lumière de la lune est tellement différente de celle du soleil. Celle du jour incite à la joie, à la gaîté, au chant. Celle de la nuit est plus douce, plus calme, plus propice à la paix. Elle fait naître le rêve et apaise le coeur des gens... Regarde..."

Petit à petit, l'aura qui entourait le Trône se fit plus lumineuse. Elle ne brillait pas comme lorsqu'il laissait ses ailes refléter le soleil. C'était une lueur douce et blanche, semblable à celle de Serinäe. Mais elle brillait d'un éclat de nacre ou de perle.

"Nidiomï singëvielo Ivarda nemeri: milles gouttes d'étoile dansent sur le Lac du Ciel..." plasmodia lentement l'Ange en levant sa main droite, où se concentrait peu à peu l'éclat de la Magie de l'Air.

Lentement, la lumière qui l'habitait glissa le long de son bras, le long de ses doigts, pour influer lentement dans l'eau, cohabitant avec la lumière lunaire sans l'affaiblir, mais semblant au contraire la magnifier encore. L'eau de la fontaine se para d'éclats qui n'avait rien à envier au plus purs des joyaux. Ce n'était plus de l'eau lumineuse, c'était de la lumière liquide...

Le chant se poursuivit lentement. Bientôt, un vent se mit à souffler sur l'eau, soulevant de petites vaguelettes. De plus en plus nombreuses, de plus en plus fortes, de plus en plus hautes... bientôt, l'eau portée par le vent se mit à danser dans l'air comme autant de flammes. Elles se mirent à tourner autour des deux jeunes gens, dans une ronde magique et magnifique, rythmée par le chant mystérieux de l'Ange. Des colliers de perles virvoltaient dans l'air, comme si le Trône sculptait l'eau et la lumière pour en créer quelque chose de merveilleux.

Cet art unique était pratiqué par quelques Anges extrêment rares, tout simplement parce qu'apprendre la science des Sculpteurs de Lumière demandait souvent des dizaines d'années d'expérience. Seuls les plus vieux des Anges en étaient capable, et pourtant Archael n'était encore qu'un jeune homme pour ceux de se race... mais il possédait les mémoires de centaines d'Ange avant lui. De plus, il fallait maîtriser la Magie de l'Air pour pousser cet art à la perfection. Il était d'une nullité atterrante en ce qui était de la manipulation d'air, mais là était le seul domaine où il excellait, la lévitation, même la plus complexe, c'est-à-dire faire léviter un liquide. Tout ce qu'il pouvait créer comme beauté, il avait voulu le donner à Serinäe, simplement pour la remercier d'être là, de s'être inquiétée pour lui, d'avoir rallumé la chaleur dans son coeur...

"... jusqu'à ce que le vent les disperse et les emporte jusqu'au bout de la nuit..." acheva l'Ange à mi-voix.

L'enchantement s'achevait. La féérie d'eau, d'air et de lumière avait duré quelques minutes seulement... Elle s'évanouit lentement dans la nuit. Le chant s'éteignit, le vent se tut, l'eau se calma et la nuit redevint ce qu'elle était... mais seule demeurait autour d'Archael cette espèce de seconde peau formée de lumière. Et cette lumière était tellement semblable à celle qui émanait de ses ailes qu'il était impossible de ne pas voir la ressemblance...