Seul.. [Libr€]

Au pied de la tour, l'ange Trône Elia regarda celle-ci.

*Hmm...très haute, je me sentirais plus à mon aise là haut.*

Elle plia les genoux, déposa ses mains par terre et ses ailes se déployèrent, laissant voir toute leurs grandeurs, à ceux qui se tenaient non loin. En donnant une immense poussé avec ses mains et ses pieds, elle décolla avec un grand battement d'ailes, laissant un vent puissant provoqué par ses ailes, derrière elle. Elle vola ainsi, jusqu'au sommet de la tour, le vent caressant sa peau transparente et faisant voleté ses cheveux noir. Elle se posa en douceur, mais non sans bruit, près du jeune homme. Elle le regarda de ses yeux totalement noir, ses ailes de repliant dans son dos, et fixa son bandeau.

*Pourquoi porter un bandeau alors qu'on peut regarder?*

Elle s'avança donc vers lui, pieds nus, s'acroupissant à hauteur de sa tête. Elle tendit alors la main vers son bandeau, comme pour le lui enlever, se souciant peut de son sommeil.

Puis, alors que les doigts frolaient le tissu noir, une étoile fila dans le ciel. Le jeune homme tourna la tête doucement, son ouïe écoutant la respiration de l'ange à côté de lui. Un vent balaya les lieux, amenant une odeur d'eau de mer aux narines des deux personnes. Il prit la parole pour la première fois de la soirée, sous les étoiles :

"Qui est là ?" demanda-t-il. Sa voix avait un sentiment entre la méfiance et la curiosité. Il sourit dans le vide puis toussa pour se réveiller. Il sentit le vent lui lécher ls visage, puis il attendit.
*Qu'est ce..*

L'ange arrêta un instant son mouvement pour répondre au jeune homme.

"Elia", dit-elle tout simplement, comme si la réponse était évidente. Ne voyant pas la nécessité de dire quoique se soit d'autres à son sujet elle demanda; "Pourquoi un bandeau cache tes yeux?".

Les questions qu'elle posait étaient toujours simples, mais elle n'avait pas autant de réponses qu'elle souhaitait. Le vent devint un peut plus frisquet, la chair de poule parcourait le corps d'Elia. La curiosité qui émanait d'elle, sembla prendre le dessus...elle tenta donc d'enlever délicatement le bandeau du jeune homme, sans rien dire.

Targaën sentit les doigts d'Elia toucher son bandeau. Il leva les mains, prit doucement les poignets de la jeune fille et rabaissa les mains. Il lui sourit, puis prit la parole :

"Il ne faut pas.."

Il lui sourit puis ratacha le bandeau.

" Je ne puis dire pourquoi je le porte.." dit il simplement. Il sentait la curiosité de la jeune fille, et qu'elle n'allait pas arrêter de vouloir enlever le bandeau jusqu'à ce qu'il lui autorise à le faire. Il leva la tête vers le ciel, comme s'il contenplait les étoiles, et il laissa un vent doux lui balayer le visage.

Elia fronça les sourcils, n'ayant pas très bien compris apparament.

"Vous ne pouvez me dire pourquoi vous le portez, ou vous ne savez pourquoi?"

Elle pencha la tête de côté, sa bouche semblant difficilement retenir les milliers de questions qui lui traversaient l'esprit. Elle ramena ses mains vers elle, respectant le choix de l'elfe, de ne pas dévoiler ses yeux. Même si l'envie irrésistible de lui enlever ce bandeau, elle resta sage et ne fit rien, attendant la réponse du jeune homme.

" Je sais, mais c'est trop long, et tu ne comprendrais pas.." dit il. Il sourit, puis s'accouda sur le sol, et ramena l'une de ses jambes vers le corps, laissant la lune créer des reflets sur son manteau et son pantalon. Il semblait jouir d'un plaisir à chaque fois que la brise lui touchait le visage, et ses cheveux voletèrent doucement. Ses oreilles pointues guettèrent un son d'oiseau lointain, et il tourna la tête vers cet endroit. Il sourit, puis s'allongea pour observer le ciel. Observer n'était pas vraiment le mot, plutôt faire comme s'il observait le ciel. La nuit était fraîche, et la brise laissait percevoir une fine odeur de bourgeons fraîchements ouverts. Le Printemps n'allait pas tarder à faire son apparition, et Targaën attendait se moment. il se faisait toujours un plaisir d'aller toucher les nouvelles fleurs, les herbes et les feuilles des arbres. L'humeur printanière serait aussi au rendez vous..

Elia regarda les oreilles du jeune homme...un elfe. "Depuis quand les elfes se soucient du manque de temps...et vous doutez de mon intelligence pour comprendre?" dit-elle, apparament vexer. Elle poussa un soupir et leva la tête vers le ciel, le vent faisant voler ses cheveux sombres. Le ciel..."Là-Haut"...ça lui manquait. Elle aimerait partager le paradis qu'elle a vécut là-haut avec n'importe qui...mais elle devait garder le silence. Elle poussa un autre soupir. Elia tendit son aile et examina soigneursement chaucune de ses plumes, à la recherche de celle qui contenait l'élixir. *Si je la trouve peut-être que j...non ce n'est pas honnête...*. Elle ramena ses ailes dans son dos, poussa un dernier soupir et reporta son attention au ciel.

Le jeune homme tourna la tête vers Elia. Il était un elfe, c'était vrai, elle une ange. Ils n'avaient les mêmes moeurs, encore moins les mêmes cultures. Il soupira, puis attendit avant de prendre la parole.

" Tu sais, tu ne veux pas le savoir. Ma mère est morte à cause de moi, et ceci est le signe que je suis le coupable.." dit-il, en montrant son bandeau. il se souvenait encore des deux cratures qui avaient demandées à être logées, nourries, puis elles avaient tués la mère de Targaën sous ses yeux. Il se souvenait du sang qui coulait, et la robe qu'vaait porté sa mère avait laissé assez de tissu pour créer se bandeau de deuil. Il s'était privé de la vue, il aurait pu se priver de la parole et l'ouïe, mais non. Il sourit à Elia, elle aussi semblait avoir ses propres problmèes..

Elia regarda tristement Targaën. C'était malheureux pour sa mère...mais cacher ses yeux, et ainsi rater des spectacles merveilleux comme un simple levé de soleil ou une feuille balayer par le vent, était encore plus malheureux. Après un instant de silence Elia se rappella les paroles qu'on lui avait un jour dit...

"...On m'a déjà dit, que nous sommes les victimes, les coupables et les juges de notre vie. C'est donc nous qui décidons si nous sommes coupables ou pas...tu as décidé d'être coupable?" dit Elia, en marquant une brève pause avant de reprendre. "Tu sais...personne ne demande de voir un signe de culpabilité..." Elle pencha la tête de côté en le regardant, pensive, puis tourna la tête vers le ciel une nouvelle fois, ignorant si ce qu'elle venait de dire allait faire quoi que se soit à l'elfe.

Targaën resta impassible. Il avait été élevé ainsi, ses moeurs étaient et resteraient les mêmes. C'est donc pour cela qu'il devait rester comme ça, privé d'un sens. Toujours, et pour chaque jour passant, il devrait regarder les ténèbres qui avaient prit ses yeux. Il avait vécu avec le bandeau plus de deux cents cinquante ans, il ne voyait pas pourquoi ça devrait changer maintenant, encore moins pourquoi à cause d'une seule personne toute sa vie devait changer. Tout était ainsi..

" J'ai décidé d'être coupable et de le montrer.." dit il, en entendant un cri perçant dans les environs. Peu à peu, une bête ailée pas très grande apparu, le bec crochu, les serres pointues et vint se poser à côté de Targaën. Alors qu'il passait ses doits dans son plumage, l'oiseau rapace déposait au sol une souris fraîchement tuée, et y planta son bec.

Ayant douté cette réaction Elia ne dit rien d'autre. Elle se contenta de regarder l'oiseau dévorer ce qu'il avait chasser et son maitre qui caressait ses plumes. Elle eut un frisson, des souvenirs lui revenaient en tête...une main douce qui caressait ses ailes à elle. Fermant les yeux et souriant, Elia se perdit totalement dans ses bons souvenirs, des moments heureux qu'elle avait passé avec les siens.

Elle tourna soudainement la tête vers Targaën...elle n'aurait peut-être pas du ajouter son grain de sel, mais elle avait été élevé ainsi...Tel était la mission d'un ange, aider son prochain, mais ça ne conduisait pas toujous à une bonne chose. "Désolé..." dit-elle dans un souffle. Elia finit par se lever et s'étirer, tendant ses longues ailes chaque côtés d'elle. Elle sourit à l'oiseau, battit un peut des ailes, comme pour lui montrer qu'elle aussi pouvait voler.