Idril poussa la porte et la referma derrière elle. Elle ne pouvait voir sa chambre, étant aveugle, mais ce sixième sens dont elle était doté lui en disait long sur cet endroit. Il respirait la magie, l'air pur et tiède. Son élément. Elle marcha jusqu'à un lit qu'elle "percevait" et le toucha. Les draps étaient en soie, doux et frais. Ils embaumaient. Elle posa son sac dessus, et guidée par la brise, elle s'avança jusqu'à la fenêtre. Des bruits d'oiseaux et la rumeur de la ville en ébullition parvint à ses oreilles. Quel changement pour une fille aussi sauvage qu'elle ! Elle tâta la pierre de la fenêtre.
-On dirait de l'air chaud, mais je sais que c'est de la pierre, chuchota-t-elle, c'est sublime, c'est l'oeuvre d'un grand mage, je n'en doute pas !
Elle marcha jusqu'à son lit et s'allongea quelques instants. Elle se sentait à la fois bien et mal. Le bien être d'être à sa véritable place lui embrumait le cerveau, mais la tristesse en repenssant à sa tante morte en partie par sa faute et celle de l'avoir laissée enterrée dans une contrée hostile qui n'était pas la sienne lui brulait les entrailles avec intensité. Quelques larmes coulèrent le longs de ses yeux, jusqu'à ses lèvres. Le gout était salé.
-Ce que je suis stupide !
Elle sécha ses larmes, se redressa et sortit ses maigres affaires. Elle commença à les ranger.