Après quelques heures d’installation et de rangement, Allera sortit et revint le jour levé avec sa tigresse. En s’introduisant dans la chambre, Allera resta abasourdie, elle n’avait pas remarqué la beauté de cet endroit car elle avait tout installé la nuit.
La chambre était immense et un coté entier ouvrait sur une terrasse bordée d’une balustrade en pierre, qui dominait le lac Yuta. Allera avançât au centre de la pièce et remarqua qu’il y avait une trappe sous un tapis perçant, elle l’ouvra et descendit l’escalier étroit qui s’y trouvait. Celui-ci ouvrait sur un couloir en forme de L. Au delà du coude se trouvait un sarcophage dont le couvercle ne portait aucun ornement. Il était en diorite, l’une des pierres les plus dures qui fussent. Le couvercle pesait terriblement lourd et Allera constata, en l’examinant de plus près, qu’il était plaqué de fer et comportait un verrou qu’on pouvait actionner du dedans.
A l’intérieur du cercueil, luisaient quelques objets. Lorsque Allera les souleva pour les observer, ils se mirent à étinceler de façon magique. Il y avait un masque d’argent, aux traits soigneusement moulés : les lèvres fermées, les yeux étroits mais ouverts. Il y avait aussi une paire de gants de cuir noir recouverts de minces feuilles d’argent qui faisait penser à des écailles de poisson. Et enfin, une vaste couverture pliée en laine rouge très douce, dont un côté était lui aussi recouvert de feuilles d’argent.
En les touchant, Allera sentit que ces mystérieux objets dégageait un charme puissant et elle prit plaisir à les toucher et à s’en imaginer vêtue pendant son sommeil. Le masque lui faisait penser aux masques grecs de la comédie et de la tragédie.
*On dirait un ensemble de funérailles d’un roi de l’Antiquité*