Makario attendait, assit sur un banc, l'air un peu nerveux. Ses valises étaient rangées en dessous du banc et il regardait les gens qui passait avec nostalgie. Il attendait Vilkia à qui il avait donné rendez-vous en sortant de cours. On lisait dans ses yeux beaucoup de peur mélée à de la tristesse.

Il regardait sans cesse la position du soleil dans le ciel...

Vilkia avait peur d'être en retard, il fallait dire qu'elle avait mis du temps pour se faire belle. Elle portait un nouveau débardeur qu'elle avait acheté lorsqu'elle était partie au mariage de son ami. Elle ne l'avait jamais mis, attendant, une occasion spéciale?

*Je me demande où Mak va m'emmener. Cela ressemble à un RDV d'amoureux!! Cela fait si longtemps que nous n'avons pas pris du bon temps, rien que tous les deux...*

En se dirigeant vers Mak, elle croisait de nombreuses personnes, qu'elle connaissait, ou pas mais elle était si heureuse qu'elle souriait à tout le monde. Elle sautillait presque.

Lorsqu'elle vit Mak, elle s'arrêta, tout comme son coeur pendant quelques secondes. Il était si beau, fort, calme... Enfin, calme, pas vraiment. Vilkia lui fit un signe de la main, et courut vers lui. Ele s'assit, lui prit la main, et attendit un geste, un baiser.

Elle n'avait pas remarqué les valises.

[Prêt pour foutre en l'air la vie de Vilkia...??! Mwuahahaha, ça va saigner!! ^^]

(comme mon PC)


Makario tourna la tête en la voyant arriver. Il sourit mais on sent que sa fierté est dans sa poche. Il n'embrasse pas Vilkia, il ne la serre pas dans ses bras... Rien.

"Tu es magnifique ! Tu es trop magnifique !" dit-il.

Il la serra dans ses bras.

"Je suis désolé." lui lâcha t-il dans l'oreille "J'aurais aimé que ça marche sur des roulettes..."

Vilkia souriait toujours, mais d'un sourire crispé. Elle fronça les sourcils, et posa sa main sur celle de Mak.

"Que veux-tu dire... Nous...ça ne te convient plus...?"

Son autre main, dans un geste brusque, presque un spasme, empoigna un pli de sa jupe, et le tordait en tout sens. Son cerveau travaillait en tout sens. Elle essayait de se remémorer ses derniers gestes, ses dernières paroles... L'avait-elle blessé.

C'est alors qu'elle sentit, avec son pied, un objet sous le banc, devinant ce que c'était, elle n'osait regarder, et essayait de croire que ce n'était qu'un rêve, un cauchemar, une blague qui finira vite.

Une blague... Mais oui, cen'était qu'une mise en scène pour... pour..quoi? Pour la taquiner???

"Tu me fais marcher.... N'est-ce pas?"

Elle serra un peu plus sa jupe, plongeant son regard déséspéré dans celui de Mak.

"J'aurais préféré" dit-il alors que sa voix se met à trembler.

Il frotte énergiquement ses yeux.
Il aimerait l'embrasser une dernière fois mais, c'est fini.

"Je t'aime mais je dois partir... Je ne pense pas que tu pourras me suivre..."

Vilkia resta interdite. A priori, cela n'avait rien d'une blague...Malheureusement.
Elle tenta de croire que ce n'était qu'un rêve, et se pinça. Pourtant elle devait se rendre à l'évidence. Ravalant ses sanglots, elle demanda d'une voix ferme et froide:

"Et partir où, dis moi...?"

Elle regardait ailleurs, comme si la vue de son chéri allait la faire pleurer... Et c'est ce qu'elle craignait: se montrer faible.
Elle qui pensait finir sa vie avec lui, c'était apparemment raté...

"Retourner au pays."

Il glisse sa main dans la sienne.

Mais Vilkia retira sa main, elle tremblait trop. Elle regarda au loin et lui demanda d'une voix mal assurée:

"Et pour faire quoi? Ici tu apprends à contrôler tes pouvoirs, et puis on est en deuxième année. Tu ne peux pas partir maintenant, et gâcher le travail déjà effectué, tu ne crois pas?"

Elle essayait de se contenir, mais c'était dur, elle sentait qu'elle pouvait dire et faire n'importe quoi, ça ne chngerait rien à la situation.

Une larme roula sur sa joue, et Vilkia ne fit aucun geste pour la chasser.

"Je ne gâcherais pas mes efforts, crois-moi. J'ai besoin de partir, précipitament je le sais, mais il le faut."

Il soupire et se lève d'un geste malassuré

"Ecoute Vic, je suis sincérement désolé... J'aimerais que ça se passe autrement. Vraiment..."

Il baisse la tête quand il voit couler une larme sur sa joue.

Il murmure soudain :

"Mon père est vivant..."

"...Et moi, je suis morte?", cria-t-elle soudain.

Puis elle se rendit compte de sa maladresse, et eut envie de se frapper. Elle était tellement, déçue, en colère, énervée, triste, perdue, elle avait répndu sans penser à elle. Elle se leva, et fit quelques pas devant le banc.

Puis, elle se retourna, et avança vers Makario. Elle lefit s'asseoir d'un geste doux, puis s'agenouilla devant lui, afin de poser sa tête (la tête à Vilkia!^^) sur ses genoux (à Mak!^^). Puis elle laissa ses larmes couler, espérant que Mak caresserait ses cheveux, ce qu'elle aimait. Elle savait depuis quelques minutes qu'il n'y avait plus rien à faire... Il fallait qu'ele en prenne consience.

Mais comment prendre conscience que son monde, sa vie s'écroule??

*Je t'aime si fort* pensa t-il avec une telle puissance que ses lèvres en articulèrent les mots.

Il posa d'une manière incertaine les doigts dans ses cheveux et glissa sa paume sous son menton pour qu'elle redresse la tête.

"J'aurais du me douter qu'il me retrouverais et qu'il faudrait que je rejoigne ce qu'il reste de ma famille... J'ai besoin de le revoir... Je l'ai cru mort si longtemps. J'ai cru que j'étais orphelin. En fait c'était juste la nuit. L'aurore se lève toujours." dit-il en la fixant se retenant de ne pas pleurer.
"Si on est vraiment fait l'un pour l'autre, on se reverra, dans un mois, un an, un siècle... Mais on se retrouvera. Tu es la première que j'aime avec tant de force. Ca laisse des cicatrices, je ne peux pas me résoudre à t'emmener loin d'ici. Le chemin est dangeureux jusqu'à mon village, aussi périlleux qu'un combat contre cent orcs. S'il t'arrivait malheur parce que je me suis montré égoïste et que je voulais te garder près de moi, je m'en tuerait. Reste ici tu es en sécurité. Je sens que je ne reviendrais jamais... Mais je sens que nous sommes destinés à nous retrouver..."
"Comprend que ce n'est pas un coup de tête, c'est une renaissance et j'en ai besoin."

Il ajouta si bas que même le bruissement des feuilles en couvrit ses mots :
"Et je t'aime de toutes mes forces, je te le jure."

Vilkia crut qu'ele allait mourir en entendant ces mots: "je sens que je ne reviendrai jamais." Une larme coula, puis deux, et enfin, elle éclata en sangots, inondant la main de Mak sous son menton, inondant ses vêtements.

Elle comprenait tout à fait le désir de Mak de retrouver les siens. Elle aurait sûrement fait de même. Mais vivre sans lui, c'était trop.

Entre deux sanglots, elle murmura.

"Si tu arrives sans encombre là-bas, promets-moi, promets-moi de m'écrire, s'il te plaît..."

Puis elle se redressa, et se jeta dans ses bras, laissant libre cours à son chagrin. Elle avait pris une décision. Même si elle devait l'attendre cinq ans, dix ans, trente ans, un siècle, elle l'attendrait, elle l'attendrait jusqu'à ce qu'elle en meurt.

Elle tâtonna à son coup, et effleura le collier qu'il lui avait offert. Le métal était glacé sous ses doigts, et cela la meurtrit.
Soudain, elle arracha une grosse touffe de ses cheveux roux, et les donna à Makario.

"Garde ça s'il te plaît, garde-les contre ton coeur."

C'était presque comme si le fantôme d'Armelle s'était pointé de bon matin.

De loin, une jeune fille aux allures aussi pirate que l'ancienne leader des Yeux-Noirs était accoudée à un banc en train de limer une épée et de la faire reluire avec affection. En entendant les sanglots d'une jeune fille, elle fixa le couple avec intensité. Qu'est-ce qu'ils avaient ceux-là à pleurer comme des madeleines en pleine rue ??? On aurait tout vu.
Roxane resta là à les regarder et sursauta presque quand elle vit la rouquine s'arracher une mèche de cheveux avec hargne. Elle fondait littéralement en larmes sur les genoux du gars qui semblait n'avoir qu'une hâte : celle de partir, de mourir, de disparaître...

Makario saisit la mèche avec un sourire tendre. Il l'enroula autour du médaillon du collier qu'elle lui avait offert et fit de même en s'arrachant à son tour une mèche de cheveux bruns. Lorsqu'il releva la tête, il eut un air étrange, comme s'il avait vu un fantôme. De surprise, il manqua de lâcher la mèche et déglutit avec crainte.

"Armelle..." murmura t-il avec stupeur.

Vilkia, absente, rattrappa la mèche d'un geste douc, et la plaça contre son coeur. Elle n'avait pas entendu les paroles de Makario, mais se rendit bientôt compte qu'il semblait stupéfait par quelque chose, ou... quelqu'un.

Elle tourna lentement la tête, et vit une jeune fille. Elle les regardait, mais de quoi se mêlait-elle. un rire, une amie. Non mais franchement, c'était pas le moment de l'énerver! Une lettre, des larmes. Et puis pourquoi Makario avait l'air stupéfait? Un doute, des pouvoirs. Vilkia se leva, et fit un pas vers la fille. Un arbre, du sang, une...morte. Mais alors qu'elle avançait, les flashs qu'elle venait d'avoir [en cyan...] prirent tout leur sens, et... Vilkia s'écroula.

Les yeux grand ouverts, elle fixait le ciel, inconsciente de ce qu'il se passait autour d'elle.

*ça y est, je vais mourir! Makario s'en va, et le fantôme d'Armelle vient me chercher.... C'est...fini, je vais pouvoir...me reposer...ne plus penser. A rien... Dormir...*

"Ne plus penser.. à rien... dormir..pour toujours..."

[Non, non, je ne compte pas faire mourir Vilkia, n'ayez aucune crainte... ]

[GNNNNNNNNNNNNNNNNNNNEUH? ^^ Je ne serai pas là pendant les vacances, alors.... si vous pouviez répondre avant lundi... M'enfin, sinon c'est pas grave, mais vous devrez attendre! ]

Makario se précipita sur elle en la retenant de justesse avant que sa tête frappe le sol avec plus de violence que prévue.

"Mon dieu, Vilkia ! Qu'est-ce qui t'arrives ?"

Il lui mit un peu d'eau de sa gourde sur le visage (et pas un peu d'eau sur le visage de sa gourde) et la couvrit de baisers sur le front.

"Je t'en prie, reviens à toi !"

Roxane vit au loin la jeune rousse s'évanouïr. Cela lui fit un drôle d'effet. Heureusement que le garçon avait de bon réflexes ! Elle s'avança doucement et regarda, sourcil arqué, le corps gisant de Vilkia.

"Elle fait souvent ça ou elle est vraiment pas bien ?" demanda t-elle à tout hasard sur un ton méchament ironique.

Pourtant, cela ne la rassurait pas. Vilkia avait un regard étrange, blanc, froid, vide, à faire pâlir la mort. Elle eu un air de dégoût en la regardant. Ce n'était pas son habitude pourtant de se sentir mal auprès des morts !

Makario releva les yeux et frémit. Armelle ? Non, pas vraiment... Ce n'était pas le même visage enfantin et charmant. Il détourna son regard, boulversé et secoua légèrement Vilkia.

"Allez, debout !" la supplia t-il, effrayé par Roxane.

*C'est son fantôme... Elle revient pour nous punir de ne l'avoir aidé*

Il releva des yeux inquiets sur Roxane. Chargés de larmes et d'incompréhension.

Roxane vit le regard effrayé de Makario et elle le dévora du regard avec une intensité malsaine.

"Je te fais peur ou je rêve ?" s'enquiert-elle.

Voyant qu'il ne répond pas elle s'accroupit à côté de lui.

"Tu vas me répondre espèce d'idiot ?"

Vilkia se mit à trembler très légèrement, et à s'agiter. Elle marmonna quelques phrases incompréhensibles, jusqu'à ces quelques mots, qu'elle prononça distinctement.

"Armelle.... Trop tard... Pourquoi... Maintenant, Makario... Fini...pourquoi continuer..."

Mais la présence de Makario semblait l'apaiser, et plus il la serrait contre lui, et plus elle se calmait... Elle reprit ses esprits, mais ne bougea pas, préférant observer la situation.... D'instinct, elle se méfia de celle qui avait cru la berner... Elle semblait parler à Makario...

"Vilkia..." murmura t-il avec douceur. "Je suis là !"

Roxane écarquilla les yeux lorsqu'elle entendit le nom d'Armelle. Elle regarda Vilkia avec profondeur comme si elle voulait lire dans ses pensées. Après ce silence pesant, elle ouvrit la bouche et demanda avec un air mauvais :

"Qu'est-ce qu'elle gromelle cette faiblarde ?"

Elle s'était relevée et prit un air hautain, presque cruel.

"Ce n'est pas une faiblarde !" lança t-il à Roxane en lui jetant un regard.

La froideur du sien le fit frémir, frissonner, trembler...

Etait-ce Armelle ? Non, maintenant qu'il la voyait de près, elle était trop frêle, sa chevelure était bien plus blonde et son teint plus métissé encore que sa défunte amie. Son regard était de surplus bleu, certes aussi sombre qu'Armelle, mais bleu. Pas brun penchant sur le rouge. Bleu.
Son nez était féerique et un instant il fut ensorcellé par le souvenir de la pirate en comparant Roxane à cette dernière.

"Qui es-tu ?" finit-il enfin par articuler, "Que nous veux-tu ?"

La jeune femme haussa un sourcils avant de les froncer.

"Non mais tu me parles sur un autre ton, espèce de loque ! Saches que tu parles à la fille cadette du célèbre Albert de Granmondt, Lou l'oeil de l'eau... Alors, redresse-toi et sois digne ou je t'enfourche avec mon épée et je vend ta "chose" au marché à esclaves..." ajouta t-elle en désignant Vilkia d'un signe de tête avec le plus grand des mépris.