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| Dans la Pluie de tes Yeux [Melian] | |
| | Ellän d'Ulwyn Nombre de messages : 33 Âge : 46 Race : Elfe Sylvain Poste : Soldat Magie Contrôlée : Aera - ténèbres Feuille de personnagePuissance: (320/1000) | |
| Dim 25 Nov 2012 - 22:09 | |
| Il avait fui. Complètement ivre, le regard vide, la bave aux lèvres. Il était dans un bar quand un objet volant non identifié avait heurté la Cité. Violemment. L'onde de choc avait rasé le bâtiment dans lequel il se trouvait, toutefois il s'en tirait bien : il était en vie. Certes, son poignet était cassé et lui faisait un mal de chien. Certes, sa cheville était peut-être foulée. Certes, quelques bouts de verres et de bois étaient fichés dans sa peau. Mais comparé au cadavre juste à sa droite, croyez-moi, c'était pas grand chose ! L'esprit à peine éclairci par la douleur, il vogua hors de la Cité, cahin-caha. Ses pas peu assurés le portèrent jusqu'à la Porte, esquivant les quelques combats, mais surtout, échappant à la foule de démons qui se piétinaient les uns les autres. Sa bonne étoile - Melian - devait veiller sur lui et son esprit embrumé, pour qu'il réussisse à quitter le Palais des Feux en ruine, croulant sous la fuite de la horde démoniaque, des batailles sans but, des élémentalistes tombant du ciel... Ce monde était fou, voilà ce qu'il en retenait. ************ Ayant suivi ses "compatriotes", il descendit au plus profond des Enfers. Il n'y était pas souvent allé, en fait. Ceci dit, l'endroit était spacieux, il y avait de quoi se perdre, et étant donné que les effectifs des démons s'étaient vu fort réduit, les soldats avaient bien plus de place que nécessaire : une alcôve dans un pan de mur, et des salles communes pour les repas, les entrainement, les réunions... Vell restait un simple pion, et il suivait les ordres des quelques Chevaliers encore là. Cela ne faisait que trois jours qu'ils avaient fui la Cité, et tout était à refaire : il fallait augmenter leurs nombre, réorganiser l'armée, gérer les démons vagabonds... On se consolait à se disant que côté élémentaliste, c'était sans doute pire. Eux au moins, ils avaient encore une Souveraine à qui obéir. Pour le moment, les soldats devaient patrouiller par petit groupe et récupérer des informations, des démons abandonnés, ... Du travail pour s'occuper l'esprit. Surtout éviter les combats, voilà l'une des règles établies. On nous croyait mort ? Il fallait jouer le mort.
Et le voilà lui, avec deux autres démons, à explorer prudemment la zone. Aucun d'entre eux ne voulait être ici. Il tombait une pluie collante, une bruine insupportable qui vous transperçait les os. Une pluie froide, lourde. Leurs pieds s'enfonçaient dans une terre gorgée de pluie, ils glissaient sur l'herbe mouillée. Et ce n'était pas leur capes légères qui les protégeaient. Pourtant, rentrer sans résultat ne serait bon pour aucun d'entre eux, ni pour leur tête. Alors ils pataugeaient tout de même, pensant à leur retour au chaud sous terre, avec une bière bien forte, une succube offerte... On pouvait toujours passer par le quartier de ces divines créatures ... Pour le moment, ils en étaient bien loin. Vell quant à lui, gardait un petit espoir au fond de lui : et si.. et s'il croisait Melian ? Car elle avait survécu, elle devait avoir survécu. Il le sentait au fond de lui même. Il avait peur de la croiser avec d'autres démons, ce serait fini pour lui. Sa peur lui rongeait les tripes, quand soudain... " - Hey les gars, si on se séparait ?! On couvrirait toute la plaine plus vite ! - Qu'est'ce tu dis toi ? - On se sépare crétin ! Toi par là, toi le traitre par là, et moi par ici. Faut qu'on soit rentrer à midi au plus tard. "Chacun hocha la tête, et Vell fut soulager que leur "supérieur" soit aussi pressé de rentrer : on était au milieu de la Nuit, avec un peu de chance... Bah arrête de te faire des illusions mon pauvre elfe, quelle chance y a-t-il pour qu'une jeune elfe aquatique se promène à cette heure là ? Essaie de choper les horaires de jour la prochaine fois ! Sans grand espoir, le Corrompu se mit en route. Leur patrouille devait rester à distance respectable de la Cité, ils ne faisaient que longer cette Plaine. Malgré tout, avec sa vue perçante, il pouvait apercevoir les feux de la Cité, sur les remparts. Apparemment, la magie était utilisable aussi là haut. Les démons avaient vite compris que toute sorcellerie devait être proscrite hors des Enfers. Ou bien ils risquaient de mourir. Cela ne dérangeait pas vraiment l'elfe sylvain, car il maniait mieux les armes que la magie. Un bâton en fer forgé était attaché à son dos par un lien en cuir, qui n'arrêtait pas de glisser sur sa cape trempée. Ses longs cheveux noirs dégoulinaient d'eau de pluie.
Il lui sembla marcher des heures, ombre dans le noir, surveillant les environs, sous une pluie torrentielle et un vent terrible. Une nuit de tempête, voilà qui était superbe. Vell espérait qu'à l'aube, l'eau cesserait de tomber. Il ne croisa pas âme qui vive, même pas animal, et il les comprenait bien. Qui serait assez fou pour sortir par un temps pareil ? Pff maudits soient les tours de garde joués aux dés ! Ses pensées sinistres ne laissaient que peu de place à l'espoir. Il ne la reverrait peut-être jamais, ou bien sur un champ de bataille, par hasard. Sans magie, impossible de la contacter, de lui faire sentir sa présence, il était un elfe invisible. Et il ne savait pas espérer. À qui devait-il confier ses espoirs, hein ? Aux Dieux morts des élémentalistes ? Aux Démons de l'Ancien Temps ? Aux Anciens Dieux des Elfes ? Tss... Aucun d'entre eux ne l'avait sauvé, ou n'avait sauvé Ellän plutôt. Vell ne voulait pas remettre son sort entre d'autres mains. Il ne pouvait que murmurer. Et imaginer que les Vents puissants de ce soir porteraient ce mot jusqu'au creux de son oreille. " Melian... " |
| | | Melian Nombre de messages : 55 Âge : 365 Race : Elfe des Eaux / Teleri Poste : Chef de la Milice Magie Contrôlée : Eau Feuille de personnagePuissance: (800/1000) | |
| Jeu 6 Déc 2012 - 2:35 | |
| La milice... Elle était chargée de l'ordonner, de la diriger et si possible, dans la bonne direction. Il leur fallait faire face vaillamment, protéger Elament, surveiller ses alentours. Plus ou moins officieusement, Melian avait chargé ses hommes de retrouver toutes traces des démons s’ils le pouvaient. Il leur fallait savoir si beaucoup avait survécu. On n'est jamais trop prudent avec une telle vermine, ils leur avaient paru d'un coup si nombreux lors de la prise de la cité, jamais plus ils ne les sous estimerai. Et puis... Il y avait Vell. Avait-il pu s'échapper ou risquait elle encore de retrouver son cadavre gisant sous les décombres d'une ancienne taverne? Cela aussi elle voulait le savoir. Persuadée qu'il était en vie lors des premiers instants d'ivresse passés dans la cité reprise, l'inquiétude avait fini par gagner son cœur. Elle n'était plus certaine de rien. Bien sûr, tout son être lui criait qu'il allait bien, qu'il était sans doute dans un campement hâtif monté par les démons en train de boire, vautré dans un coin de tente. Elle sourit... Oui, ça devait être ça. Voilà exactement la réflexion qui la poussa hors de la cité au beau milieu de la nuit. Il fallait qu'elle s'en assure, il fallait qu'elle sache. Quelle bonne idée... Elle était folle d'être là, à patauger dans une boue relativement immonde. Les gouttes de pluie étaient glacées, elle vous pénétrait jusqu'au plus profond de votre chair et vous laissez, transis de froid. La Teleri n'y aurait accordé aucune attention avant. Mais maintenant tout était différent. Tout... Sa magie était devenue son ennemie en ces lieux, elle ne pouvait plus se protéger avec le don d'Aqua, elle ne pouvait plus réchauffer son sang, elle se sentait affaiblie. Elle n'avait pas le don de certains autres Elfe, elle ne voyait pas aussi bien qu'eux dans le noir et la nuit recouvrait tout. Elle distinguait le sol avec difficulté, les yeux plissés, à la recherche d'une lueur quelconque qui lui permettrait de repérer un campement ou quoi que ce soit d'autre. Elle marchait depuis une heure déjà, ou plutôt, pataugeait. Bien qu'étant habituée à l'effort, c'était épuisant. Avancer d'un pas, reculer de trois à cause de la pluie et de la boue. Il lui fallait faire sans cesse attention à ne pas trop se rapprocher de la faille, sans quoi elle risquait bien de s'y rompre les os. Elle glissa dans la boue, sentant ses pieds s'enfoncer d'au moins 20 bons centimètres dans un bruit répugnant... SPUIICHH Elle tira sur sa jambe, sans effet... Puis l'autre, rien à faire. Les dents serrées, elle retint un léger grognement et insista, donnant des coups de hanches pour tenter d'aider ses jambes à se décoller de la mais sans effet. S'aidant de sa lance, elle se tira de ce bourbier avec toutes les peines du monde, centimètres par centimètres, elle avait de la boue jusqu'aux genoux et pleins les bras. Enfonçant la hampe de son arme dans la boue le plus loin possible devant elle, elle se soulevait en s'appuyant dessus pour parvenait à avancer légèrement. Elle grimaça en pensant à l'état de ses pièces de cuir. Ses jambières devaient être dans un état déplorable... Il lui fallait en prendre soin, Elament n'avait pas les moyens de fournir de l'équipement à tous ses habitants et chaque pièce d'armure était précieuse. Enfin elle atteignit un endroit moins boueux, ses pieds s'enfonçaient toujours bien sur mais rien à voir avec le presque marécage d'auparavant. S'accordant une petite pause, elle essuya son front ou perlaient quelques gouttes de sueurs d'un revers de la main, laissant un peu de boue sur sa tempe. Appuyée sur sa lance plantée dans le sol amollit elle respirait avec force, penchée en avant la bouche entrouverte. Grands Dieux, s’il lui fallait se battre sur ce terrain-là, elle allait vite déchanter. Poussé par le vent, un nuage laissa échapper un léger rayon de lune et Melian en profitant pour vérifier l'état de son équipement. Son bras articulé en cuir à droite et son canon d'avant-bras à gauche était plein de boue, sa lance ne valait pas mieux. Ses jambières étaient bien pires encore, la boue s'était insérée partout, jusqu'à l'intérieur de ses bottes et protections. Ses chausses en coton blanc étaient-elles, bonnes à jeter et le bas de sa tunique bleu était criblé de taches de boues. Elle vérifia son baudrier, heureusement, sa longue dague recourbée et l'autre, plus petite était toujours la... Seule sa spallière et le harnais de cuir qu'elle portait sous sa tunique semblait s'en être sorti indemne. Reprenant son souffle elle leva la tête et regarda aux alentours. Tout son être se figea plus loin vers l'est, il lui sembla discerner des voix... Elles criaient? Scrutant l'horizon dans cette direction elle ne discernait rien et le vent semblait bien décidé à ne lui laisser aucun répit. Il se mit à souffler encore plus fort et la pluie à s'abattre de plus belle. Ses cheveux étaient lourds, gonflés d'eau. Elle les avait attaché dans un chignon à la va vite comme elle le faisait beaucoup depuis peu [HRP Attention, nudité sur l'image toussa] - Spoiler:
Image de Orpheelin modifiée par mes soins pour coller au personnage
Elle se s'accroupit maladroitement, se salissant encore plus mais se tapissant ainsi un peu mieux dans la noirceur de la nuit. Rien pour se cacher autours d'elle, c'est un peu le désavantage d'une plaine... Elle espérait que les voix entendues étaient lointaines et portées vers elle par le vent... Lentement, plusieurs minutes après elle finit par se redresser, sur le qui-vive. Si elle ne pouvait voir totalement dans la nuit, certains démons eux, le pouvaient, aussi allait-il lui falloir être très prudente. Mais si elle trouvait des démons, et elle était certaine qu'ils en étaient - quel élémentaliste serait assez fou pour aller s'aventurer ici, par cette heure et par ce temps? A part elle, entendons-nous bien - elle trouverait aussi par la même occasion une piste, un signe que certains vivaient et ainsi, un espoir. Vell... Elle avança lentement, précautionneusement dans la direction d’où semblait lui venir les voix, mais le vent était traitre et la pluie glissante, elle changea plusieurs fois de direction sans s'en apercevoir et au bout de plusieurs longues minutes il lui sembla qu'elle tournait en rond. C'est ainsi qu'elle passa la nuit. Aux aguets, errant dans une boue épaisse, gluante et épuisante. La pluie, froide et lourde s'infiltrait dans tous ses pores, lestant ses vêtements, ses bottes et ses cheveux. Elle était épuisée, éreintée par les efforts et l'attention déployée à chaque instant. Elle leva les yeux... L'aube approchait elle? Elle estima -peut être faussement- qu'il lui restait encore quelques heures... 2 ou 3? Peut-être plus, peut-être moins?.. Ses oreilles d'elfe frémirent, la pointe de ces dernières sembla se dresser légèrement et elle fronça les sourcils. "Melian"... Il lui avait semblé... Non c'était impossible. Éreintée, elle s'arrêta un instant et il lui sembla capter de nouveau un murmure dans le vent. "Melian"... Son cœur se mit à battre plus fort. Était-ce les Dieux? Était-ce le vent? Qu'est ce qui portait ainsi les paroles de Vell à ses oreilles? Nul ne le sait, et qu'importe. Forçant l'allure, elle se dirigea dans la direction d’où lui semblait provenir la voix. Elle pensa naïvement que personne d'autre que Vell ne pouvait prononcer son nom. Farce cruelle du vent ou abandon des Dieux, ce murmure fut trompeur et elle ne suivit pas la bonne décision. Lorsqu'une silhouette se dessina elle murmura, le cœur battant à tout rompre, aveuglée par l'espoir et l'amour "Vell?" Elle eut à peine le temps de voir un éclair dans le noir puis de reculer, tombant, les fesses dans la boue. Une lame avait très légèrement effleuré sa joue, lui laissant une petite estafilade sans gravité. Un démon... Le temps d'un rictus et il se jeta sur elle, crocs et armes en avant. Dans un réflexe quasi animal, elle pointa sa lance vers lui au dernier moment et l'imprudent s'empala dessus dans un hurlement qui glaça le sang de la Teleri... Loin vers la droite, un cri, entre la rage et la surprise s'éleva et Melian regarda autours d'elle. Elle était épuisée, elle ne voyait rien, le terrain n'était pas idéal. Trop de points en sa défaveur, elle s'extirpa de la boue et puis couru dans la direction opposé, le plus silencieusement possible, se maudissant de ne pouvoir utiliser son don. Puis ce fut le choc, son corps heurta lourdement quelque chose plutôt quelqu'un... Étouffant un cri de surprise, elle se retrouva au sol, étendue sur quelque chose de vivant, serrant les dents et poussant un léger grognement elle sortit sa longue dague effilée de son fourreau et s’apprêta à la planter dans le cœur qui palpitait sous sa main. A la seconde ou elle allait frapper, la pâle clarté de la lune lui dévoila le visage de l'homme qu'elle aimait, elle pourra un léger couinement et laissa tomber son arme... Surprise, elle murmura Vell ! Elle posa son doigt sur ses lèvres et murmura à nouveau Doucement... J'ai croisé un ami à toi en chemin je croisElle lui sourit et tendit l'oreille, attentive à l'extrême... Pas un bruit. Elle relâcha légérement ses muscles puis regarda son corrompu, son visage à quelques centimètres du sien, son corps chaud contre elle... |
| | | Ellän d'Ulwyn Nombre de messages : 33 Âge : 46 Race : Elfe Sylvain Poste : Soldat Magie Contrôlée : Aera - ténèbres Feuille de personnagePuissance: (320/1000) | |
| Ven 7 Déc 2012 - 22:43 | |
| Un cri terrible retentit entre deux coups de tonnerre. Vell se retourna vers la source du vacarme, effrayé. Que se passait-il ? Était-ce un des démons qui avait tué un élémentaliste ? Ou bien l'inverse ? À moins qu'il ne s'agisse d'un rôdeur ? Ses sens en alerte, l'elfe sylvain empoigna sa lance pour se rassurer, sans toutefois la brandir. Il préférait encore fuir que combattre. Y avait-il un combat... ? À vrai dire, il n'eut guère le temps de penser. Il entendit des pas précipités se dirigeant vers lui, quelqu'un courait dans sa direction. Se retournant trop tard, il ne vit pas la personne qui venait de lui couper le souffle et de le renverser dans la boue. Ses vêtements déjà trempés étaient désormais imbibés de terre humide. Sa capuche tomba et ses cheveux se répandirent autour de lui, désormais boueux. Les yeux fermés, il ne pensa qu'une seule chose. Ou plutôt deux choses à la fois.
Si c'est un élémentaliste, je suis mort. Si c'est un démon, je vais le tuer cet enfoiré.
... Oui, la pensée binaire, cette merveilleuse invention. Il battit des paupières et ouvrit lentement les yeux. Il ne vit qu'une lame et un visage caché par la nuit. Alors il ferma à nouveau les yeux, car regarder la mort en face, c'était pour les fous. Et il se considérait comme quelqu'un de sain d'esprit. Non ? Mais, le coup ne vient pas. Il eut beau attendre une dizaine de secondes, rien ne vint lui ôter la vie. Bordel, qui lui avait fichu un élémentaliste aussi mou ?! On a pas idée de faire patienter les gens comme ça avant de les saigner. Mais dites donc... dites... La lame tomba, mais pas sur lui. Et au lieu des gémissements agonisants de Vell, il n'y eut qu'un couinement, puis un Mot. Un Nom. Le sien. Alors, il entrouvrit ses paupières, surpris. Cette voix... Non, c'était trop beau... Bien trop... belle. Car c'était elle. Mel.
Il ne put prononcer un mot lui-même, et l'écouta. Sa voix... Il pourrait l'écouter parler sans jamais se lasser. Enfin, de ce qu'elle disait, il se lasserait oui. Faut pas abuser non plus. Il la détailla avec sa vision d'elfe, nocturne : sa peau était claire et douce d'apparence, ses yeux scintillaient dans la nuit, ses cheveux tombaient en cascade, arborant les couleurs aquatiques. Il était contre elle. Ah... c'était donc Melian qui avait tué un des démons l'accompagnant. Vell ne savait pas trop si c'était grave ou pas. Ils n'auraient pas dû se séparer en théorie... On leur poserait des questions et ... Mais ELLE était là, elle était en vie, alors comment pouvait-il penser à autre chose qu'à ses yeux ? Rien n'avait d'importance. Elle était l'absinthe qui le faisait vivre, et cela le rendait soûl. Comme une drogue, elle agissait sur ses pensées, anesthésiant tout le reste. L'avenir n'avait pas d'importance, puisqu'elle était bien en vie, en chair et en os, juste devant lui. Le corrompu n'avait pas l'esprit à se préoccuper des menus détails.
" Mel... Melian ! Tu es en vie... en vie... "
Qu'importe l'autre démon, un immense sourire fendit sa face et il se mit à rire sous la pluie, sous le ciel, sous son visage. Il posa ses mains sur la nuque de la Teleri et approcha son visage du sien pour l'embrasser, sans attendre. Il ne pouvait attendre, qu'importe le reste. La lâcher ? Maintenant ? Non, hors de question, il ne pouvait cesser le contact entre leur corps. Celai lui semblait impossible. Qu'ils restent là, sous la pluie, jusqu'à la fin des temps, voilà qui lui conviendrait parfaitement. Rien à foutre de la boue et de l'eau sale. Rien à foutre du temps qui passe. Rien à foutre du tonnerre qui les éclaire par intermittence. Il ne veut pas la lâcher ou se relever... Pourtant, à un moment il se détache de ses lèvres sucrées.
" Un... ami à moi ? " Un rictus - absolument craquant - déforma ses lèvres : " Je n'ai rien de tel, joli coeur. "
Il soupira, et, se hissant sur ses fesses, la prit dans ses bras, sans un mot. Car il n'y avait rien à dire : la peur, la solitude, l'angoisse... tout ça n'était pas à la portée des mots, aucune phrase ne pouvait exprimer ce qu'il avait ressenti. La croire morte tout en gardant de l'espoir pour survivre.... Non, il ne savait pas quoi dire ou ne pas dire. Alors il resta silencieux, la pluie, le vent, la foudre parlèrent pour lui. Il glissa ses mains sur tout son dos, les passa dans ses cheveux, respira son odeur. Ce n'était pas un rêve. Pourtant pas sentimental pour deux sous, il se sentait sous le choc. Même s'il avait voulu gardé espoir, au fond de lui, il avait accepté de ne plus jamais la revoir. Encore. Ce corps la voulait pourtant, et son esprit suivait. Impossible de résister, et qu'importe que ce soit les dernières volontés d'Ellän, car c'était aussi ce que voulait Vell. Il recula, restant tout de même proche, refusant de décrocher ses mains de son corps. La regarder dans les yeux était agréable. La pluie la rendait si belle, l'eau lui allait bien. Depuis quand était-il aussi attaché à elle ? C'en était inquiétant. Ou pas.
C'était fou. Quel hasard, quel destin les avaient réunis au même endroit ? Il fallait pourtant y croire. Le monde était devenu dingue, les îles s'écroulaient sur les Cités, élémentalistes et démons s'égalaient dans la torture, tout en formant des couples improbables. Rien ne tournait à l'endroit, et c'était sans doute ce qui faisait la Vie. Oh, bien sûr, l'elfe ne voyait pas si loin. Il avait complètement oublié l'autre démon, mais après tout, il était parti dans une autre direction, non ? Rien à craindre avec de la chance. Et il en avait beaucoup, de la chance. Cependant... et si ça se reproduisait ? Ne pas savoir où est l'autre, s'il est en vie ou pas, c'était si... difficile. Vell n'imaginait pas souffrir à ce point, même en le cachant dans les auberges et autres bordels. Aimer, c'était difficile. Et il ne savait que dire devant ce constat qui se faisait en lui.
" Ce serait presque romantique, avec moins de boue peut-être. "
... Certes. Perspicace. |
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